Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]

 

 
 

Affichage par année

203 affiches :

 








    [Faites quelque chose pour les travailleurs polonais, suicidez-vous !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Faites quelque chose pour les travailleurs polonais, suicidez-vous !]. — [S.l.] : [s.n.], [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , texte en défonce , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : marxisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Chili  ; guerres : Afghanistan : 2001-2003 *  ; Pologne  ; Salvador
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte (blanc sur noir) ]

    texte :

    Faites quelque chose pour les travailleurs polonais

    Suicidez-vous !

    L’indignation, la colère ou la honte périodique que vous étalez à longueur de colonnes de journaux à chaque fois qu’un ivrogne galonné fait parader ses chars sur le ventre d’une population nous donne envie de dégueuler.

    Vos représentants, politiciens, journalistes, sociologues peuvent enfin jouer un rôle à leur mesure : celui de Guignol.

    Tout ce beau monde pratique l’indignation sélective, à chacun ses charniers, le Chili vaut-il la Pologne, l’Afghanistan, la Salvador ? de toutes façons le commerce continue.

    Peignes culs. La France est le seul pays d’Europe où la venue au pouvoir du fascisme n’ait pas entrainé un bain de sang. La révolte de quelques-uns ne peut faire oublier qu’à cette époque, tout comme maintenant, vous ne faisiez pas de politique !

    Toquards. Vous en êtes à reprocher au Parti communiste sa position abjecte !
    Est-ce qu’il n’en a jamais eu une autre ?

    Vous avez les communistes que vous méritez

    Faux derches. Le Parti socialsite se refait un pucelage en osant émettre des réserves sur l’intervention militaire contre les mineurs polonais. Combien sont, parmi ceux-ci, les fils de ceux contre lesqules il a envoyé la troupe en 1947 ?

    Vous les avez élus… Ils vous ressemblent tant !

    On a planifié votre indignation comme on organise déjà votre silence.

    Vous supportez tant puisque vous vous supportez vous-même

    Vous pouvez crever !

    imp. spéciale


    sources :
     






    [Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 65 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Axa_, Zo d’ (1864-1930)  ; Lutanie, Jean-Claude (1951-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Texte (de Jean-Claude Lutanie « un incontrôlé ») avec citations de Zo d’Axa et de Shakespeare ]

    texte :

    Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980

    « La solidarité de certains groupes révolutionnaires a l’ostentation de la charité ; elle demeure l’affligeant spectacle. Et de plus toutes les suspicions glissent, hargneuses, douchant le primesaut des élans. Les accusations se croisent. La dispute et l’invective l’emportent sur la discussion. La méfiance règne. »
    Zo d’Axa.

    1

    Un petit ressort s’est cassé dans la boîte à musique. L’air est toujours le même ; mais la musique a changé.

    2

    C’est l’hiver des idées. Ce qu’il restait de critique est désormais gelé.

    3

    Il ne reste plus que quelques gouttes de sang dans les artères des théories phtisiques. Depuis les pleurnicheries odieuses et spéciales, brevetées avec garantie d’un point de repère radical : Qui est le Juif ? Faurisson. Qui sont les terroristes ? Les seuls États polissons. Atmosphère douce !

    4

    Ce qui n’a pas été dépassé a pourri ; et les poubelles s’entassent, à côté des promesses de jeunesse non tenues.

    5

    C’est à ce bilan peu honorable qu’on doit, autant qu’à son offensive propre, le renforcement de l’ennemi.

    6

    Il y en a toutefois quelques-uns à qui leur propre poltronnerie et leur avarice fournit des arguments pour soutenir le contraire, et ils voudraient bien faire croire aux autres que d’être vil et lâche, c’est être fin et prudent, et ce qui est véritablement une crainte servile, ils l’attribuent généreusement à une sorte de patience prolétarienne.

    7

    Dans un tel climat, on constate inévitablement l’élargissement d’une couche périphérique de petit tapinage intellectuel.

    8

    It’s all in pieces, ail coherence gone.

    9

    Il est désormais dépourvu de sens de se demander dans quelle mesure l’enseignement des situationnistes est, à notre époque, théoriquement recevable et pratiquement applicable.

    10

    Toutes les tentatives pour rétablir la doctrine situationniste comme un tout et dans sa fonction originelle de théorie de la révolution sociale est aujourd’hui une utopie réactionnaire.

    11

    Toutefois, pour le bien comme pour le mal, des éléments fondamentaux de cet enseignement conservent leur efficacité après avoir changé de fonction et de théâtre.

    12

    Le premier pas à faire, pour remettre debout une critique révolutionnaire, consiste à rompre avec ce situationnisme qui prétend monopoliser l’initiative révolutionnaire et la direction théorique et pratique.

    13

    La révolte contre les conditions existantes est partout présente. Elle n’a pas encore de projet explicite et d’organisation parce que la place est prise encore en ce moment par l’ancienne politique révolutionnaire mystifiée, mensongère. Cette politique a échoué — et s’est renversée en son contraire répressif — parce que sa pratique échouait et se transformait en mensonge. Le projet révolutionnaire ne peut se refaire qu’avec excès ; il lui faut un nouveau maximalisme qui exige tout de la transformation de la société.

    « Si les arguments font couler la sueur, les preuves feront couler le sang. » Shakespeare.

    Imprimerie spéciale


    sources :

    Affiche réalisée par Jean-Claude Lutanie (source correspondance Manon Lutanie) sur « papier volé ».

    Texte réédité en mars 2001 (300 ex.) : http://editionslutanie.fr/project/jean-claude-lutanie/




    [Appel ; Rassemblement - manifestation 29/30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel ; Rassemblement - manifestation 29/30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne]. — Golfech ; Toulouse : CANT (Comité anti-nucléaire de Toulouse), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : nucléaire  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte : appel à une manifestation ]

    texte :

    Appel

    Rassemblement - manifestation

    29-30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne

    Contre le nucléaire civil et militaire !

    « Un an après l’élection de Mitterrand nous constatons amèrement qu’aucune promesse n’a été tenue en ce qui concerne le programme nucléaire. Mieux, le Pouvoir s’est livré à une manipulation, véritable tour de passe-passe, qui voudrait nous faire prendre pour de la “démocratie” ce qui n’a été que la servile obéissance aux exigences capitalistes.

    À Golfech, comme à Chooz, Le Carnet, Malville, La Hague, etc., la preuve est faite que comme sous Giscard on tente d’imposer le même programme nucléaire avec la même brutalité policière pour essayer de casser le mouvement antinucléaire.

    Le Conseil Régional Midi-Pyrénées est l’exemple sordide de la pseudo-régionalisation : par deux fois alors qu’il était dans l’opposition il refusa la nuctéarisation de Golfech, aujourd’hui il se plie aux ordres du Gouvernement en acceptant la modique somme de 10 M de F/an pour masquer ses scrupules face à sa trahison.

    En dépit des revirements de nos “ex-alliés”, la Résistance antinucléaire ne faiblit pas dans la région de Golfech.

    En réponse à la forfaiture du Conseil Régional, manipulé par le Gouvernement, la Coordination Régionale antinucléaire de Golfech et la Coordination Nationale antinucléaire organisent le week-end de la Pentecôte à Golfech un rassemblement-manifestation auquel elles appellent toutes les populations concernées et tous les antinuclaires de France et d’ailleurs à participer activement. »
    Golfech - le 25 avril 82

    Samedi 29 mai
    14 h : Fête - débats - film vidéo, etc.
    Soirée : concerts.

    Dimanche 30 mai
    10 h : tournée dans les villages autour de Golfech, discussion avec la population.
    15 h : manifestation offensive sur des objectifs concernant la centrale nucléaire de Golfech (protection du lieu de la fête assurée, camping, etc. Repli, départ et protection de la manifestation assurés).

    CAN-Golfech - 33, bd Victor-Guilhem 82400 Valence-d’Agen (contacts, informations, affiches, programme, etc.).
    CAN-Toulouse - J.-Rémy - BP 208 - 31004 Toulouse Cedex.

    Important : vendredi 7 mai - 14 h : Tribunal de Montauban, procès de 3 copains, arrêtés, tabassés, le soir du 29 nov. à Golfech. Soyons nombreux.

    Imprimerie spéciale du CAN


    sources :
     


    [Le Miracle de la Sainte Mèche]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Miracle de la Sainte Mèche]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 32 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)  ; répression  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessins humoristiques ]

    texte :

    Le Miracle de la Sainte Mèche

    Salade irlandaise

    La domesticité en charge des affaires de l’État dans le Sud-Ouest a tenu à montrer à ses maîtres qu’elle pouvait faire encore pire que ses collègues de Vincennes. Le show du clown blanc à Lourdes a servi de prétexte à un invraisemblable montage policier : on a rassuré le troupeau des pélerins et les boutiquiers qui le tondent. Et voyez : c’était justement l’entrée en fonction du frais éclos préfet de police de Toulouse.

    Poulet-frites

    Sur les ordres du ministère, M. Bellmas, juge d’instruction à Tarbes, a accepté de signer la mise en garde à vue de vingt personnes à Toulouse, autant à Paris et au Pays basque, afin que le clown blanc passe à Lourdes un week-end sans histoire. Mais M. Bellmas ne s’en est pas tenu là. Non content de perquisitionner, ficher, interpeller, il a inculpé et placé en détention trois personnes arrêtées à Toulouse, sur le seul indice de la possession d’un morceau de mèche. Quoique n’importe qui puisse acheter librement de la mèche dans au moins cinq magasins de Toulouse quoique des témoignages établissent que les inculpés n’ont pas pu se trouver à Lourdes dans la nuit de l’assomption de Ponce Pilate ; quoique l’attentat qu’on leur reproche ait été revendiqué par d’autres à Bordeaux avec force détails de pyrotechnie, le juge Bellmas maintient les inculpations et la détention. Et il interdit les visites, même des familles. Na.
    Christine, Sophie et Jean-Marc n’ont rien à voir avec la désintégration de Ponce Pilate qu’on veut leur mettre sur le dos. Le juge Bellmas le sait fort bien, mais il n’aime pas les « ennemis de l’État », voyez-vous.

    Canard laquais

    Pendant que policiers et magistrats goûtent un repos bien mérité (authentique le juge Bellmas, ni plus courageux ni plus travailleur qu’un autre, prend illico quinze jours de congé !), « La Dépêche » prend le relais et porte l’opération sur le terrain de l’intoxication où elle excelle. Devant Jacques Bertrand, alias « Treize-à-table », bien connu des services de police, le préfet Calimez, vêtu de blanc et ceint de tricolore, apparaît à Bernadette Delpiroux et révèle de stupéfiantes informations : les coupables, c’est certain, sont arrêtés ; ils ont l’accent italien quoique l’un soit plutôt corse ; le GARI avait envoyé un instructeur ; le terrorisme toulousain, cet iceberg dont on cherche en vain le « Titanic », s’apprête en outre à de bien pires exactions ; et ainsi de suite.

    Encore des pratiques hôtelières abusives !

    22 aout Toulouse

    Imprimerie Spéciale


    sources :

    Texte et dessins humoristiques au sujet de la venue du pape à Lourdes et de la répression à Toulouse.





















    [Bonne année à la population ; une réponse aux vœux du président aux Français]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Bonne année à la population ; une réponse aux vœux du président aux Français]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : autonomie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (vœux de bonne année de la part d’un cheminot) ]

    texte :

    Bonne année à la population

    une réponse aux vœux du président aux Français

    Mes chers compatriotes et immigrés de toutes nationalités,
    Je remercie la tradition qui me vaut de vous souhaiter la bonne année et d’adresser un signe d’amitié à ceux qui luttent contre la société de classes et son cortège de pollutions, de répression, d’exploitation et d’aliénation, de pauvreté et de misère, d’inégalité et d’injustice...

    Les vœux que je forme pour vous ne varient pas avec le temps bien que les temps soient changeants et, je l’espère, porteurs d’un vrai changement. Je souhaite que la population exploitée, et celle en voie de l’être, sache s’unir quand il faut. Je souhaite qu’elle sache réaliser son autonomie vis-à-vis des partis politiques et des syndicats, vis-à-vis de toute représentation quelle qu’elle soit, tant il est vrai que celle-ci a toujours fait le jeu de l’ordre établi : les lycéens et étudiants d’une part, les cheminots d’autre part ont déjà commencé partiellement à tracer cette voie de l’autonomie et des assemblées autonomes, sans laquelle aucune émancipation sociale réelle n’est possible. Je souhaite enfin qu’elle parvienne à gagner la guerre de la liberté par une révolution moderne porteuse de la démocratie directe.

    Qu’elle sache s’unir quand il faut. Les événements de 86 ont montré que la nécessité de faire front, sans hésiter, contre la société de classes inégalitaire et répressive, aliénante et sélective, s’imposait. Ils ont montré, plus que jamais, que le terrorisme, par le réflexe défensif d’identification à l’État qu’il provoque, sert les intérêts du capitalisme moderne — qui d’ailleurs ne se prive pas de l’utiliser — aussi bien que l’action falsificatrice et mensongère de tous les syndicats et partis ; ils ont montré, avec la catastrophe de Tchernobyl, qui aurait pu être pire, que la pollution dévastatrice par le nucléaire civil était l’épée de Damoclès suspendue au-dessus du monde, et que les dirigeants sont prêts à détruire toute vie sur la planète plutôt que de remettre en cause là société qui légitime une telle monstruosité , ils ont montré qu’une importante partie de la jeunesse refuse l’iniquité, l’inhumanité, la répression inhérentes à la « démocratie » bourgeoise ; ils ont montré, à la lumière du mouvement lycéens-étudiants et des grèves ouvrières sauvages qui l’ont suivi, que les fractions de la population devaient s’unir par delà les corporatismes dans lesquels partis et syndicats désiraient les enfermer, si elles ne voulaient pas que leurs « victoires » remportées dans l’isolement et la séparation, sur le terrain de l’économie, se transforment insidieusement avec le temps en totale défaite ; ils ont montré, enfin, la peur de tous les défenseurs du capitalisme devant la perspective d’une généralisation de la lutte autonome des masses. de Maire à Bergeron et Chirac en passant par Mitterrand et Marchais, et, a contrario, la nécessité pour celles-ci de persévérer dans leur contestation théorique et pratique de la société marchande : voilà une grande cause internationale autour de laquelle se rassembler.

    Mais il est d’autres raisons encore au mécontentement. La politique en général et les politiciens en particulier, avec leurs occultations diverses et leurs mensonges maladroits, leurs affairisme inhumain et leur arrivisme égoïste, engendrent dans la population un vaste et sain mouvement de méfiance, qu’il s’agisse de soi-disant défendre « les intérêts » des lycéens et étudiants ou des salariés, de « libéraliser » ou « nationaliser » les entreprises pour sortir de la « crise économique et du chômage » (chantage destiné à s’opposer aux grèves et à maintenir l’ordre), ou d’en appeler sans arrêt à la « paix sociale » pour que la « France gagne » et que les salariés, bien sûr, perdent leur vie à la gagner... Le résultat en est que la base recommence de plus en plus à penser, et avec raison, qu’elle doit prendre en main ses propres affaires pour ne pas être plus longtemps trompée, manœuvrée, contrôlée...

    Je n’insisterai que sur un point. L’émancipation du salariat ne se réalisera pas toute seule. Elle devra livrer, dans les temps qui viennent, de rudes assauts. Elle a besoin qu’on l’aide et que l’on y croie, elle a surtout besoin que l’ensemble des populations prolétarisées du monde s’en mêlent. En France, c’est déjà commencé, en Europe et dans le monde aussi, qui regardent vers cet avenir. Ne manquons pas ce rendez-vous.

    Mon autre souhait, je l’ai dit, est que la population salariée, et celle en voie de l’être, sache conquérir son autonomie et réalise la démocratie directe.

    Les élections législatives du 16 mars ont posé un problème nouveau. Nous avions passé près de 5 ans avec une majorité qui s’était distinguée entre toutes par son machiavélisme et comme étant, sous des couleurs « d’humanisme », franchement anti-ouvrière : licenciant les travailleurs par centaines de milliers au nom de la sacro sainte économie en crise ; faisant donner la police probablement « populaire » dans maints conflits du travail ; visant, sous couvert de « changer la vie », à adapter la survie aux impératifs de la modernisation de l’économie ; encourageant par tous les moyens la contestation de détails et non de l’ensemble du système, la fausse contestation qui, par exemple, dénonce le cynisme de la droite pour mieux masquer le sien ; pratiquant en coulisses le terrorisme occulte d’État dans le même moment où elle dénonçait à grands cris la monstruosité du terrorisme ; se comportant en fait, en tout cela, en fidèle et rigoureuse gestionnaire de l’économie marchande, en défenseur de l’État. Et, comme digne appendice de cette belle majorité, les « communistes » du PC et de la CGT ne furent pas en reste pour se distinguer dans de nombreuses luttes par leurs manœuvres et leurs mensonges anti-prolétariens. (Talbot, Longwy, chantiers navals, etc.). Nous avons commencé l’année avec cette majorité et cette politique. Nous l’avons continuée avec une autre majorité faisant grosso modo la même politique — bien que plus caricaturale — soulevant un même mécontentement. Dans cette situation, la stratégie de Mitterrand est claire : d’une part, porter jusqu’au sommet de l’État la Sainte Alliance répressive de la domination de classe et sa division du travail, l’opposition spectaculaire entre la gauche et la droite ; et, d’autre part, s’efforcer de récupérer politiquement, avec ses amis de la gauche, ou en son nom (les présidentielles ne sont pas loin), les mouvements de contestation, tenter de les contenir sur le terrain légaliste de l’économie et de l’opposition réformiste afin d’« éviter à la France une crise inutile » (cf. Mitterrand).

    « inutile » car dangereuse pour l’existence même d’un capitalisme déjà grandement éprouvé, dangereuse pour le maintien de la domination de classe défendue de longue date par tous les gouvernements. Mitterrand assure la continuité de l’hégémonie de la bourgeoisie et de son État, et il espère bien, même au milieu de la tempête, pouvoir maintenir ce cap. À certains d’exercer leur vile tâche, la répression des combattants de la liberté, dont le but louable est la rupture des freins sociaux qui entravent le bonheur public, la suppression de la misère et de ce qui l’engendre, la marchandise, les classes, l’État. Et pour y parvenir, ceux-ci ne peuvent qu’employer les moyens contenant en germe leur but : l’autonomie par rapport aux forces de maintien du capitalisme, la démocratie directe antihiérarchique.

    Mon troisième vœu, enfin, pour 1987, me servira de conclusion. Il est que la population exploitée, et celle en voie de l’être, gagne sa lutte pour la liberté.

    Elle y parviendra d’autant mieux qu’elle aura écarté de sa route tous les syndicats et partis, notamment les staliniens du PC et de la CGT, et les gauchistes (cf. leur rôle manipulateur dans la coordination nationale étudiante), qui la manœuvrent et la divisent dès lors qu’elle se lève contre l’oppression. Elle y parviendra d’autant mieux qu’elle aura su déchirer le voile de la « paix sociale » factice, qui masque la guerre quotidienne que lui livre la bourgeoisie par l’intermédiaire de ses officines idéologiques et de ses hommes armés, à seule fin de perpétuer son esclavage.

    Mais dans les conflits de cette sorte, le refus de l’aliénation, de la servitude, la volonté de s’émanciper des chaînes du salariat doivent l’emporter sur le désir morbide de demeurer esclave du capital et de la marchandise. Et puisqu’il s’agit d’une lutte pour la vraie vie, mieux vaut résolument la mener plutôt que de continuer à patauger dans la boue et le néant du royaume des morts.

    Mes chers compatriotes, et immigrés de toutes nationalités, quand je vois ce dont sont capables les foules esclaves marchant contre l’injustice et l’inégalité, quand je vois la détermination et la générosité des salariés dans maints conflits, quand je constate le rôle du prolétariat international dans les progrès de la lutte pour la liberté, je suis sûr de nos moyens et de nos chances pour parvenir à véritablement changer la vie. Encore faut-il y ajouter la volonté de réussir et de réussir tous ensemble.

    Bonne Année 1987, et que vivent les assemblées autonomes anti-capitalistes, la démocratie directe, la liberté totale. Car « ça fait trop longtemps qu’on nous considère comme des machines, pas comme des hommes » (un cheminot).

    Imprimerie spéciale


    sources :

    La marque « Imprimerie spéciale » semble la même qu’une autre affiche issue de Toulouse : « Le Miracle de la Sainte Mèche ».




    [Nous aussi on connaît la musique... Demain la musique ne vous fera plus danser, elle vous fera marcher au pas]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Nous aussi on connaît la musique... Demain la musique ne vous fera plus danser, elle vous fera marcher au pas]. — Clermont-Ferrand : GAEL (Groupe d’action et d’études libertaires), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 38 × 25 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; fascisme et antifascisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : lieux — librairies...  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte (sur l’attentat à l’Ateneo libertaire, 8 rue de l’Ange à Clermont-Ferrand, en juin 1987) ; filigrane (partition musicale) ]

    texte :

    Nous aussi on connaît la musique…

    (sur l’air de : « Encore un carreau de cassé ! »)

    1er couplet :

    Encore une vitrine cassée —> 12 juin 86 <=> an 1 Pasqua
    V’la les fachos qui passent
    Une deuxième vitrine cassée —> 15 juin 86
    Ces salauds sont r’passés.

    2e couplet :

    Encore un local dévasté —> 18 juin 87 <=> an 2 Pasqua
    V’la les fachos qui passent
    Toutes les archives saccagées
    Ces salauds sont r’passés

    En effet, dans la nuit du 18 au 19 juin 1987, une fois de plus, le local de l’Aténéo (8, rue de l’Ange) a été dévasté.
    Jamais, jusqu’à présent, les agressions n’avaient atteint de telles proportions :
    — des archives du mouvement social rassemblées depuis 1936,
    — des documents irremplaçables
    — une partie de la bibliothèque
    on été détruits…

    Si le simple fait de se réunir dans ce lieu de rencontre et de réflexion libertaires qu’est l’Aténéo provoque de telles exactions, alors il est urgent de réagir.
    Ces actes s’inscrivent dans un climat général de remise en cause de la simple liberté d’expression.
    — pour dénoncer ces méthodes fascistes
    — pour défendre la liberté d’expression… Nous vous invitons à un rassemblement, mardi 23 juin, 18 h 30 au 8, rue de l’Ange (Aténéo)

    Si vous ne réagissez pas :

    Demain la musique ne vous fera plus danser, elle vous fera marcher au pas

    Groupe d’Actions et d’Études Libertaires — Aténéo, 8, rue de l’Ange, 63000lermont-Fd

    « Ils courent, ils courent les fachos…
    Ils sont passés par ici, ils repasseront par là ! … »

    Imp. spé.


    sources :
     



    [Réfugiés en France = Une vie de chien !!]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Réfugiés en France = Une vie de chien !!]. — Pau_ ; Toulouse : [s.n.], [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : émigration et immigration  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte (collage) ; college (extraits de bandes dessinées) ]

    texte :

    Réfugiés en France = Une vie de chien !!

    Qu’en est-il du « droit d’asile » en France ?

    — Alors que chaque cas d’extradition ou d’expulsion est un marchandage politique et économique entre États (Klaus Kroissant en 1976, 3 basques échangés et 4 expulsés en 1984…).

    — L’idéologie sécuritaire déversée par les médias (appareils d’États), a entraîné avec elle la criminalisation forcenée du statut de réfugié et la mise hors-la-loi de la présence d’étrangers.

    Ne parlons plus d’un quelconque statut de réfugié :

    — L’acharnement judiciaire transforme les réfugiés en « individus à abattre »,

    — Les procédures administratives leur rend la vie suffisamment impossible pour que le recours à l’illégalité ne soit plus un choix mais une nécessité immédiate (refus d’octroi de la carte de travail, de la carte de séjour de « longue durée »…),

    — Le recours à toutes formes de menaces (lettres anonymes, surveillances policières incessantes, assassinats…), démontre la volonté de l’État d’éliminer les réfugiés.

    Nous voulons en finir avec le mythe du « droit d’asile » en France…

    Alfonso Portilla, réfugié basque, est détenu sous écrou extraditionnel depuis le 26 avril à Pau. Il risque aujourd’hui l’expulsion, ou au mieux une assignation à résidence qui peut aboutir à une extradition (l’Espagne ayant une durée illimitée pour en faire la demande).

    …Nous exigeons sa libération immédiate et sans conditions.

    Imprimerie spéciale


    sources :

    [1985-1987]







    [Il était une fois dans le sud-ouest... des communistes libertaires]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Il était une fois dans le sud-ouest... des communistes libertaires]. — [S.l.] : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 80 × 59 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : nucléaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Photos de films de Western ; texte sur le nucléaire à Golfech et EDF ]

    texte :

    Il était une fois dans le Sud-Ouest

    1978 : les cow-boys d’EDF encerclent la centrale de Golfech

    Pour une poignée de dollars

    1981 : les notables locaux concluent l’affaire

    1981-1983 : malgré la résistance de la région, la centrale se construit

    La Charge fantastique

    Nov. 89 : après le désastre de Tchernobyl, dans un sursaut d’héroïsme, EDF charge la centrale

    Il était une fois la révolution

    Il sera une fois une société sans nucléaire civil et militaire

    Il sera une fois une société libertaire

    À l’Ouest, comme à l’Est, nous n’aurons que la société que nous construirons

    des communistes libertaires

    Imprimerie spéciale


    sources :
     


    [L’isolement carcéral détruit, détruisons l’isolement]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    L’isolement carcéral détruit, détruisons l’isolement]. — [S.l.] : CACI (Comités d’action contre l’isolement carcéral) : Kaliméro, [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 87 × 60 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : prison  ; psychiatrie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (homme en prison) ; logo (mains — dont une enchainée — se serrant au travers de barreaux) ]

    texte :

    L’isolement carcéral détruit, détruisons l’isolement

    De la Bastille à Bicêtre, hier celà s’appelait : emprisonnement cellulaire. Administration pénitentiaire et pouvoir politique proclament que ce temps est révolu avec la suppression des quartiers de haute sécurité, des quartiers à sécurité renforcée, des quartiers de plus grande surveillance. Pourtant, aujourd’hui, cette pratique existe toujours.

    Qui peut le nier ?

    De trois cents à cinq cents prisonnier(e)s subissent l’isolement carcéral pour des mois, voire des années. Pour tous, ce régime disciplinaires draconien est synonyme de torture physique et psychologique :
    — seul vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans aucun contact avec les autres détenus ;
    — courrier systématiquement censuré ;
    — transferts fréquents d’une cellule à une autre, d’une prison à l’autre ;
    — fouilles corporelles au moindre déplacement dans la prison ;
    — fouilles des cellules de fond en comble…

    Le prisonnier en quartier d’isolement n’a plus la notion de l’heure, du temps qu’il fait. Complètement coupé de tout, il perd tout repère sensoriel et tout rapport social. Par ce régime, l’administration pénitentiaire et la chancellerie ne veulent lui laisser que trois issues : la folie, le suicide ou la soumission absolue et aveugle à leur autorité.

    Mais pourquoi donc chercher à anéantir ces prisonnier(e)s ? Nul besoin d’être un « monstre » pour se voir placé en quartier d’isolement.

    À ll’isolement, on y est parce qu’on refuse de se soumettre :
    — parce qu’on refuse les conditions insoutenables de détention à l’interieur des prisons ;
    — parce qu’on rejette cette justice de classe qui emprisonne toujours davantage de chômeurs, de précaires, d’immigrés, et absout les riches, les policiers meurtriers et les hauts fonctionnaires ;
    — parce qu’on refuse le pourrissement en prison des laissés-pour-compte de la crise.

    Face à la volonté d’anéantissement des prisonnier(e)s contestataires, qu’ils soient politiques ou de « droit commun », ne restons pas spectateurs. Face aux témoignages, ne fuyons pas la réalité.

    Informez-vous, rejoignez-nous, agissons ensemble : pour l’abolition de l’isolement carcéral

    Coordination nationale des comités d’action contre l’isolement carcéral (Lille, Troyes, Dijon, Paris, Aix-en-Provence, Toulouse…)

    CACI c/o Kaliméro — BP 21 — 59007 Lille cedex

    Imprimerie spéciale


    sources :