Clermont-Ferrand
27 affiches :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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tampons "Groupe libertaire"
[ texte ]
- texte :
Pologne Espagne même combat !
La liberté ne viendra ni d’un chef, ni d’un parti, ni d’un État
Camarades, sauvons-nous nous-mêmes
Vive l’anarchie
Groupe Libertaire
cf. Louis Ségéral.
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- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (tête de mort avec bonnet franquiste) ]
- texte :
Espagne, cinq camarades risquent la mort
mercredi 11 juin
journée internationale de solidarité
Manifestation
18 h 30, place de Jaude
[signataires :
CFDT
PSU (France)
Lutte ouvrière
Ligue Communiste Révolutionnaire (France)
Organisation Communiste Internationaliste (France)
AJS (BRD)
AGEC
Union nationale des étudiants de France
GFL
Organisation Révolutionnaire Anarchiste (France) ]- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Meeting : l’Espagne libertaire
Réalisations anarchistes en 36
Présence anarchiste aujourd’hui
Vendredi 16 janvier, 20 h 30
Salle 146, ancien Lycée Blaise-Pascal
3, rue maréchal-Joffre
Clermont-Ferrand
Organisé par Solidarité Internationale Antifasciste
Imp. Carmona - 63270 Vic-le-Comte
Date : 1987, 1981, 1976 ou 1970 ?
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Cinéma Étoile Palace
Place de la Rotonde — Clermont-Fd
Mardi 11 mai - 20 h 45
Solidarité internationale antifasciste
présente
La Cécilia
film de J.-L. Comolli
Ce film retrace l’histoire d’une communauté anarchiste italienne installée au Brésil vers 1900
La projection sera suivi d’un débat
[… impr. .]
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte avec petits dessins (supplément à Jeune Taupe n° 18) ]
- texte :
Autonomie ouvrière
Assemblées générales
Comités de grève anti-syndicaux
groupes de travailleurs communistes
Conseils ouvriersPour l’abolition du salariat vers le communisme
[schéma (« Gestion du capital / Élections »)]
Groupes de Travailleurs Communistes
Correspondance : Bulletin de Liaison Entre Travailleurs (BLET) c/o Parallèles, 47, rue Saint-Honoré, 75001 ParisGroupe Autonome Ouvrier
12, rue de la Tannerie, 63000 Clermont-FerrandGroupe Autonome Ouvrier
Belford-MontbéliardPour une Intervention Communiste (PIC)
Correspondance : PIC c/o Parallèles, 47, rue Saint-Honoré, 75001 Paris. Permanence pour contact et discussion : Alternatives, 36, rue des Bourdonnais, 75001 Paris, de 10 à 12 h, dernier samedi de ch. moisSupplément à Jeune taupe n° 18
Imprimerie Gilles Tautin, 4, passage Dieu, 75020 Paris. Tél. : 370 80 96
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- notes :
- descriptif :
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[ dessins : enfant affamé, d’un char et d’un casque militaires ]
- texte :
Collectif Auvergne de résistance à la militarisation (CARM)
Permanence 11, rue des 2 Marchés
les mercredis de 14 à 19 h
imp. spé.
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- notes :
- descriptif :
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[ Invitation à une projection et à un débat avec dessin humoristique de Saint-Michel terrassant le zonard avec une seringue ]
- texte :
Mardi 22 avril, à 20 h 30
cinéma Étoile-Palace, place de la Rodade
Comme les anges déchus de la planète Saint-Michel, film de Jean Schmidt
[dessin « Saint-Michel terrassant le zonard » (signature Pmro ZAC ?)]
débat présenté par Solidarité Internationale Antifasciste
imp. spé. Union Anarchiste
Tirage : 100 exemplaires. Parution : 1986 ou 1980. Film sorti en 1978.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ diverses photos, de manif (manif anti-nucléaire 1980 à Clermont-Ferrand, par Bernard Lemmet,) ouvriers (1911, États-Unis, enfants travaillant dans une mine de charbon, photo Hine), etc. et texte d’invitation à la journée et à la projection ]
- texte :
« La lutte contre le pouvoir, c’est la lutte de la mémoire contre l’oubli » Kudera
Journée avec May Picqueray
(auteur du livre May la réfractaire, pour mes 81 ans d’anarchie).
Mercredi 14 mai
17 h-19 h : rencontre à la librairie du Musée (5, rue abbé Girard)
20 h 30, cinéma l’Essai, 5 rue Torrilhon : film Sacco et Vanzetti ; débat avec May qui participa au comité de soutien
Reproduction souhaitée — Imp. spé. ADIC BP 495 , 63013 Clermont-Ferrand
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ invitation au meeting sur carte de Bretagne, avec une centrale nucléaire et un oiseau mazouté ]
- texte :
Samedi 12 avril à 20 h 30
salle Gaillard, Clermont-Ferrand
Meeting avec des membres du comité de défense de Plogoff
suivi d’un bal folk, avec buvette
Mazoutés aujourd’hui, radioactifs demain
Comité Larzac - CRILAN
imprimerie spéciale
Supplément Gardarem Lo Larzac
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte d’invitation à une projection et dessin de la statue de la liberté sur une carte du Salvador ]
- texte :
Étoile-Palace, place de la Rodade
mercredi 29 avril, à 18 h 30 et 20 h 30
El Salvador, un nouveau Vietnam
film 16 mm, version originale sous titrée de Glenn Silber et Tete Vasconcellos
participation 15 francs
Groupe d’Action et d’Études Libertaires - 8, rue de l’Ange
imp. spe.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte avec des petits dessins (Anarchik) ]
- texte :
Tous les États, de droite comme de gauche, imposent le nucléaire par la violence.
Les centrales nucléaires se font malgré :
— l’opinion publique
— les manifs
— les tracts
— les pétitions
— les municipalités
— les comités
— l’avis de scientifiques et d’économistes…Que reste-t-il ?
Imprimerie spéciale Union Anarchiste — Région auvergne
Cette affiche n’a pas été éditée avant 1979 (naissance de l’Union Anarchiste) ; peut-être après 1981, d’après le texte.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ Invitation à la rencontre avec reproduction de la couverture du livre Objecteurs, insoumis, déserteurs, histoire des réfractaires en France de Michel Auvray ]
- texte :
Rencontre-débat avec l’auteur
Michel Auvray — Objecteurs, insoumis, déserteurs : histoire des réfractaires en France — Stock 2
SAGIM - Imprimerie moderne - Livry-Gargan - 330 58 95
Affiche avec cadre à compléter (tournée de conférences) : l’exemplaire du CIRA (Aff0985) correspond à une conférence à Clermont-Ferrand le 16 mars 1984 (texte manuscrit au crayon feutre).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (caricature « Vache qui rit® » avec seringues aux oreilles) ]
- texte :
Jeudi 12 juin 86
20 h 30 à l’ancien lycée Blaise Pascal, salle 145
Conférence :
liberté vaccinale et justice
Dr André Passebecq, professeur de médecine à Paris, président de « Vie et action »,
Dr Simone Fayeton, homéopathe au Puy,
Rémy Combes, agriculteur, vice-président du Comité Inter-professionnel National de l’Agriculture Biologique,
Dr Michel Brun, vétérinaire homéophate,exposeront les raisons pour lesquelles ils auront témoigné, le jour même devant la cour d’appel de Riom, en faveur de Jean Coulardeau, agriculteur biologique poursuivi pour refus de vaccination de son bétail. Venez nombreux manifester votre désir de voir respecter le libre choix de la médecine !
Comité de soutien à Jean Coulardeau
Groupe d’Action et d’Études Libertaires
8, rue de l’Ange - 63000 Clermont-FdImp. spé.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte (sur l’attentat à l’Ateneo libertaire, 8 rue de l’Ange à Clermont-Ferrand, en juin 1987) ; filigrane (partition musicale) ]
- texte :
Nous aussi on connaît la musique…
(sur l’air de : « Encore un carreau de cassé ! »)
1er couplet :
Encore une vitrine cassée —> 12 juin 86 <=> an 1 PasquaV’la les fachos qui passentUne deuxième vitrine cassée —> 15 juin 86Ces salauds sont r’passés.2e couplet :
Encore un local dévasté —> 18 juin 87 <=> an 2 PasquaV’la les fachos qui passentToutes les archives saccagéesCes salauds sont r’passésEn effet, dans la nuit du 18 au 19 juin 1987, une fois de plus, le local de l’Aténéo (8, rue de l’Ange) a été dévasté.
Jamais, jusqu’à présent, les agressions n’avaient atteint de telles proportions :
— des archives du mouvement social rassemblées depuis 1936,
— des documents irremplaçables
— une partie de la bibliothèque
on été détruits…Si le simple fait de se réunir dans ce lieu de rencontre et de réflexion libertaires qu’est l’Aténéo provoque de telles exactions, alors il est urgent de réagir.
Ces actes s’inscrivent dans un climat général de remise en cause de la simple liberté d’expression.
— pour dénoncer ces méthodes fascistes
— pour défendre la liberté d’expression… Nous vous invitons à un rassemblement, mardi 23 juin, 18 h 30 au 8, rue de l’Ange (Aténéo)Si vous ne réagissez pas :
Demain la musique ne vous fera plus danser, elle vous fera marcher au pas
Groupe d’Actions et d’Études Libertaires — Aténéo, 8, rue de l’Ange, 63000lermont-Fd
« Ils courent, ils courent les fachos…
Ils sont passés par ici, ils repasseront par là ! … »Imp. spé.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (« Captain Anarcica » — dérivé de Captain America — sur un socle avec un bouclier au « A cerclé ») par Sagnierfra ]
- texte :
[logo] No reward — [logo chat cerclé] CNT 63
30 avril
Fête de soutien au Combat syndicaliste
Au Raymond Bar, AC, 77 bis av. Édouard Michelin, Clermont-Ferrand
21 h 30
PAF 5 euros
contacts :
punksnoreward@yahoo.fr
cnt-63@laposte.net
www.cnt-f.orgSawaraj (dub) ★ Lemon Trio (rock) ★ Marée Haute (musique celtique) ★ Vladivostok Sad Kaiser Blues (blues enragé)
★ Les chiens et la machos restent à la maison
graphisme : sagnierfra@hotmail.fr
http://www.cnt-f.org/clermont-ferrand-30-04-fete-de-soutien-au-combat-syndicaliste.html
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ titre ; montage photo (femmes en manifestation) ]
- texte :
Appel pour un 8 mars féministe !
[…]
Femmes en lutte, reprenons la parole pour nous exprimer.
Féministes tant qu’il le faudra !
Samedi 8 mars à …
Place Jaude, Clermont-Ferrand
Journée internationale de luttes des femmes
[…]
http://c-g-a.org/article/la-lutte-contre-le-patriarcat-continue
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (manifestation avec poings levés) ]
- texte :
Nationalistes, identitaires, intégristes religieux, conspirationnistes, négationnistes, dieudonnistes, fascistes, néo-nazis…
Ils sont racistes, sexistes, homophobes et violents ; ne les laissons pas devenir banals !
Rassemblement
samedi 8 février, 11 h 30, place Jaude
Collectif de lutte contre l’extrême droite 63
cled63@riseup.net
Collectif de lutte contre l’extrême droite 63 dont fait partie le groupe de Clermont-Ferrand de la CGA (Coordination des groupes anarchistes) :
http://c-g-a.org/clermont-ferrand/tract/1293/30012014-non-la-banalisation-des-discours-et-des-violences-dextreme- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (poing levé) ]
- texte :
Les jeudis de l’autogestion
Cycle de projections-débats
[…]
Université populaire et citoyenne
3, rue Gaultier de Biauzat (proche place Gaillard)
Clermont-Ferrand[…]
http://c-g-a.org/content/les-jeudis-de-lautogestion-cycle-de-projections-debats-ambiance-bois [et al.]
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (faisceau de poing levés formé par l’ombre d’une petite fille lisant un livre) signé Χριστινα Ξυδους = Christina Xydous ; vignettes ]
- texte :
Pour une école émancipatrice et autogestionnaire
Regard anarchiste sur la pédagogie coopérative
Conférence suivie d’une discussion
[…]
Samedi 1er mars, 19 h 30
[…]
http://c-g-a.org/content/conference-debat-sur-la-pedagogie-cooperative
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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texte
logo (silhouette de sorcière en vol sur son balai avec une chauve-souris)
- texte :
Expression murale anarchiste - Clermont-Ferrand et environs — Numéro 1, février 2017
La Pétroleuse
« C’est à vous de décider si vous mourrez de faim ou de froid à la vue de vivres et de vêtements, hors de prison, ou si vous commettez quelque acte manifeste contre l’institution de la propriété » V. de Cleyre
JUSTICE ET VÉRITÉ ?
Il y a un peu plus de cinq ans, le 31 décembre 2011, Wissam El Yamni se faisait tuer par la police. Tout le monde le sait. Dans une ville pacifiée comme Clermont-Ferrand, chacun a été interloqué.
Et immédiatement, des voitures ont brûlé, des poubelles itou, des tags dans le quartier de La Gauthière. Condamnation tous azimuts de toutes les organisations politiques. Pourtant, ce fut pour nous des feux de joie qui font chaud au cœur. Quartier bouclé par les CRS, internet coupé. L’État. Jusque dans les foyers. Une guerre sociale tout à coup bien moins diffuse qu’à l’accoutumée.
Et immédiatement, ça s’organise, horizontalement. Pas un jour sans qu’il ne se passe rien. Dans le quartier, nous nous souviendrons toujours avoir entendu « On perdra le jour où y’aura les partis et les syndicats ». Mais évidemment, cette flambée n’a pas pu durer. Cette flambée qui résonnait, qui reliait des individus animés par la seule rage de l’assassinat d’un pote ou de la rage antiautoritaire. Cette spontanéité, le quartier rempli de tags, de mots échangés la nuit. Tout ça, l’État le craint. Car tout ça n’est pas contrôlable. Lentement, et sournoisement comme d’hab’, avec des complicités, des partis sont arrivés à s’infiltrer, et les syndicats avec. Jouer sur l’émotion de la famille. La présidentielle arrivait, avec des « chances » pour un gouvernement de gauche. On se calme. On manifeste avec un drapeau français. On appelle à voter. Il ne s’agit pas pour nous de blâmer des individus, sous le coup de l’émotion, on se laisse avoir par les promesses politiciennes. On se laisse persuader que l’État interviendra en « notre » faveur. Après tout, nous sommes en démocratie. Et en démocratie, ce qu’ont fait les flics se nomme bavure, et exige réparation. Interdiction de parler de normalité policière et de vengeance.
Le Comité Justice et Vérité pour Wissam s’épurge, on y trouve même des travailleurs sociaux (des keufs en civil). Et 5 ans après ? Toujours rien. La paix sociale… Nous avons tous fait l’expérience de la perte d’un proche. Nous avons tous ressenti la douleur, le manque, jusqu’au plus profond de notre chair. Alors quand en plus c’est des flics qui tuent votre frère, votre fils, votre ami, il y a une rage spontanée, explosive. Dangereuse. Aux fond des chiottes, les divisions de classe, de « couleurs » , de genre (même si admettons-le, ça c’est plus rare…) la complicité se crée dans le feu de l’action. Et ça non, ça ne peut pas durer…
Mais alors… tout le monde sait que les keufs ont descendu Wissam ce 31 décembre à La Gauthière. La bavure est un vocabulaire qui nous fout la rage. La police tue. À Clermont comme partout. C’est tout. Mais elle ne fait pas que tuer, elle viole aussi. Pour protéger la démocratie, devant les applaudissements qui disent « si c’est arrivé, c’est pas sorti de nulle part ». Et non, ça ne sort pas de nulle part. Pour se maintenir, l’État fait la guerre aux pauvres, ici ailleurs, partout, tout le temps. Et les keufs sont l’armée de pacification du quotidien. Meurtres, viols… la vérité, on la sait. Rien à foutre de ce que dit la presse. Quant à la justice… bien sûr, il nous semble logique qu’une famille s’en remette à elle. Mais la justice, c’est l’État. Et l’État, c’est le patron des flics assassins. Et un flic muté, ou renvoyé, et des dommages pécuniaires, ça ne remplacera jamais un frère, un fils, un ami.
Et ça n’arrêtera pas les flics et l’État. Pour en finir avec la violence d’État, il nous faut mettre fin au monde qui la produit. Depuis le viol de Théo, à chaque manif à Paris, malgré les pacificateurs, des dizaines de bâtiments sont défoncés, les keufs se font attaquer…
Nous ne voulons ni vérité ni justice. Nous voulons détruire ce qui nous détruit.
C’est déjà les élections …
Ça y’est, le grand cirque est de retour. Ça ne nous avait pas manqué. Après 5 ans de gauche, 5 ans de la même violence, des mêmes humiliations qui forment ce qu’on nomme béatement « le traintrain quotidien », c’est déjà l’heure de choisir des nouveaux chefs. C’est la grand-messe démocratique. C’est le jour de s’exprimer en tant que citoyen. Bof. Ce calendrier n’est pas le nôtre. Pourtant partout ça s’agite, il s’agit de recruter du citoyen, les médias ne parlent plus que de ça ou presque. Les affaires de Fillon ? La « révolution » de Macron (t’es sérieux là ?) ? Le Pen qui nous dit que les riches sont chouettes, que c’est les pauvres pas nés ici le problème de fond ? Hamond qui tente de redorer l’image d’un PS pourri jusqu’au trognon ? Mélanchon nationaliste comme les autres ? Les verts de gris, les debout pour la république, les gauchistes toujours vivants ? On n’en a rien à foutre. Mais on ne compte pas juste le dire entre deux bières au bistrot, entre la clope et le café au taf, où pendant la file d’attente de la CAF.
Le problème n’est pas le chef, ni un problème droite/gauche. Le problème c’est l’existant, c’est ce monde fait d’exploitation, c’est le patriarcat, c’est le racisme entre pauvres, c’est le travail qui nous tue, c’est les syndicats qui nous pacifient. C’est les flics qui outre le fait de tabasser, sont là pour nous inculquer la peur. C’est la thune. C’est la propriété privée. C’est l’autorité, même d’un seul. Et nous, on a envie de vivre. Pas de s’en remettre à un type ou un autre. Nous on a soif de cette foutue liberté. Cette liberté incompatible avec toute forme d’autorité.
Pendant ce temps, des ultras-gauches et leur Parti Invisible sont également en campagne, nous annonçant (dans les médias aussi…) que « 2017 n’aura pas lieu », (c’est messianique tout ça), et les organisations libertaires espèrent capitaliser (beurk) sur l’abstention. Le taux d’abstention ? On s’en fout, ça ne dit que ce que tu souhaites entendre. Depuis toujours, avant, pendant et après les élections, des individus en conflit permanent avec ce monde attaquent la politique. On ne compte plus les locaux de partis défoncés, attaqués à la peinture, recouverts de tags rageurs. En Grèce, on a même pu voir des élus se faire tabasser à la terrasse de cafés. Parce que comme nous autres, ils sont faits de chair et de sang.
La politique, c’est nous prendre pour des abrutis depuis toujours. C’est nous expliquer qu’on a besoin d’un chef, que nous sommes tous des citoyens, que cette putain de France (ou n’importe quelle autre nation, n’importe quelle autre région, n’importe quelle autre identité factice) représente l’intérêt supérieur. La politique, elle nous nie en tant qu’individus. Elle nie notre capacité à rêver, à inventer, à créer, à s’associer librement… à vivre tout simplement. Alors face à elle, armons-nous de nos rages, de nos imaginations, de nos joies. Rencontrons-nous. Sans attendre avril ou mai. Vivons maintenant. On veut conquérir notre liberté, on vous fait cadeau de notre citoyenneté.
« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité, à ce qui n’est que du vent. » G. Orwell
lapetroleuse63@riseup.net
https://attaque.noblogs.org/post/2017/03/03/cest-deja-les-elections/
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- notes :
- descriptif :
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texte
logo (silhouette de sorcière en vol sur son balai avec une chauve-souris)
- texte :
Expression murale anarchiste - Clermont-Ferrand et environs — Numéro 2, juillet 2018
La Pétroleuse
« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité, à ce qui n’est que du vent. » G. Orwell
On est en finale ?
Il est 22 h et avec lae pote on se demande ce qu’il en est du match. C’est pas qu’on s’intéresse au foot (populaire ou médiatique). Je m’en tape de ce match, jusqu’à ce que j’entende les klaxons monter et ne plus s’arrêter. Mes poumons se resserrent, la colère monte. La fRance est en finale. C’est pas demain la veille que les citoyen-nes rangeront leurs drapeaux. C’est pas demain que je marcherai dans la rue sans me prendre leur nationalisme à la gueule. Comme si le climat sécuritaire-anti-terro-tous-charlie suffisait pas. Je les imagine parader en ce moment dans leur caisse en metal roulante, gueulant a s’en péter les cordes vocales et appuyant sur le klaxon aussi fort qu’iels sont con-nes. Ce soir iels vont m’empêcher de dormir. Leur euphorie me fait flipper. Ya 20 ans, la fRance gagnait la coupe du monde, mais j’étais trop jeune pour m’en souvenir vraiment. J’ai en tête I’euphorie, l’émotion de certain-es et le mythe « black-blanc-beurre », unité identitaire autour du drapeau. C’est beau non ? Les nostalgiques de 98 doivent en pleurer de joie ce soir. Moi, je broie du noir.
Boom
Boom ! Boom ! On dirait le bruit de la guerre. Comme si ça explosait à quelques mètres de I’endroit où je survis. Un coup d’œil au calendrier. On est le 14 juillet. Ah, il s’avère que je me suis trompé, ce n’est pas la guerre. C’est la fête nationale ! Et du coup, le feu d’artifice qui va avec…
Il serait limitant de définir comme seule guerre celle qui se fait avec uniformes kakis et patchs à drapeaux dessus, armes de pointes, avions de chasses, bombes , napalm, agent orange pour les plus pressés. Certes, il y a guerre et guerre. Ce que l’État fait en Afghanistan, ce qui se passe en Syrie, ce n’est pas la même chose qu’ici. Sauf que, on ne m’enlèvera pas de la tête qu’ici aussi, c’est la guerre.
I1 v a aussi la guerre sociale. Celle que l’État mène chaque jour contre les individus. Elle se fait par le travail, car il faut vendre son corps pour produire de la merde et pouvoir en manger après (de la merde). Elle se fait par la surveillance constante de nos vies. Par Ia technologie qui nous annihile. Elle se fait aussi par la politique, où des guignols de tout bord (oui oui de tout bord) viennent chacun-e leur tour nous expliquer comment ils et elles vont gérer… nos vies. Elle se fait-parIa compétition. Elle se fait par la chasse aux pauvres, aux déviant-es, aux fous et folles. Par le patriarcat pilier de l’État depuis toujours. Par les frontières, où tu ne passes pas si papa État n’a pas envie. Si tu veux passer quand même, citoyenn-es te dénoncerons, direction le camp. Par la prison. Par la pacification avec toutes les organisations qui colmatent les brèches, humanitaires comme syndicalistes. Et par la peur.
Pour citer un poète :Ça ne peut pas durerça duretrois jourstrois nuitssans mangeret derrière ces vitresces pâtés ces bouteilles ces conservespoissons morts protégés par les boîtesboîtes protégées par les vitresvitres protégées par Les flicsAlors oui c’est la guerre. Plus discrète, plus glaciale. Celle qui fait plier sous son drapeau. Car en démocratie, on fête Ia nation une fois par an. C’est ce qu’on appelle les « fictions guides ». Basiquement, pour chaque fiction qui soude Ia nation, un jour férié. Le 14 juillet ici, plein d’autres ailleurs. On fête ici la révolution de la bourgeoisie, celle de la terreur, celle qui a massacré les communards, qui a fait la guerre partout, tout le temps, ici et ailleurs.
Les boom ! ne se sont pas arrêtés. C’est étrange comme ça sent le souffre. Finalement, c’était bien un bruit de guerre.
Ni dieu ni maître
14 juin 2018, journée de recueillement à Clermont-Ferrand. Alain Laffont, leader ex-maximus historique de l’extrême gauche, est parti rejoindre plein de vieux barbus et de non-moins vieux gauchistes au paradis socialiste. On a eu la joie de voir sa pogne sur des centaines d’affiches, non pas pour des élections, ni en soutien au soulèvement en Tunisie (si si illes avaient fait ça), mais cette fois-ci pour appeler à se recueillir.
Qui ne le connaît pas ? En tout cas si c’est le cas, tu as bien de La chance, et La Pétroleuse s’excuse d’avance. Alain Laffont, le « médecin des pauvres », le chef incontesté et incontestable des trotskisles puy-de-dômois, puis de la Rance Insoumise. Laffont c’était le tvpe qui te regardais par dessus ses lunettes, et te parlait d’un ton paternaliste quand t’étais pas d’accord avec lui. Si t’étais pas d’accord c’était sûrement que tu I’avais mal compris. Alors il te ré-expliquait ses absurdités avec aplomb. Convaincu d’avoir (la) raison. 40 ans d’autoritarisme, 40 ans de magouille de gauche, 40 ans de pacification par le tonton Marx, bref un nomme, un vrai.
Et devant des politiciens comme ça, on est obligé de s’incliner et de se rassembler. D’ailleurs, ses meilleurs ennemis (Godard et Bianchi) le regrettent, beaucoup, à I’UDI aussi, même à droite… Le mieux est résumé par son successeur, « si quelqu’un mérite le qualificatif de médecin du peuple, à part Che Guevara, c’est Alain ». Bon, c’est pas tout à fait vrai, on peut reconnaître à Laffont qu’il n’a pas participé à la construction de camps de redressement pour les homosexuels, contrairement à Ernesto. Par contre ils ont plein de points commun : la haine de I’individu, de son unicité. L’amour de la meute. La haine de l’émeute, I’amour de I’ordre. Un de ces gus qui veulent que tout soit sous contrôle, oui mais de gauche. Un de ces gus qui n’a rien dit quand la Mairie a construit pour 500 000 euros de grillages pour virer les pauvres du centre ville (devant le tribunal et ailleurs). un de ces sus qui à chaque fois que ça pouvait déborder, rappelait haut et fort que ça se réglera en conseil municipal et que faut pas pousser la démocratie dans les orties. Un démocrate, un vrai, un de plus.
A La Pétroleuse, on aime pas les martyrs. On aime pas le culte de la personnalité. Ces deux choses traversent tous les milieux politiques, y compris chez les anarchistes, il ne faut pas se mentir. Sauf qu’ici, on crache sur vos idoles, on détruit vos statues, on rigole sur vos tombes. Parce que par delà I’union sacrée autour de ce bon vieux Alain, il y a de sales histoires. Très sales. Laffont en a exploité de I’individu au sexe féminin dans son taf. Médecin des pauvres, mais patron quand même.
La Pétroleuse, anarchiste et profondément individualiste, a bien ri de la mort d’un chef gauchiste, un pacificateur de moins. Il en reste un paquet.
lapetroleuse63@riseup.net
https://attaque.noblogs.org/post/2018/07/31/publication-la-petroleuse-n-2/
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- notes :
- descriptif :
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texte
logo (silhouette de sorcière en vol sur son balai avec une chauve-souris)
- texte :
Expression murale anarchiste - Clermont-Ferrand et environs — Numéro 3, novembre 2018
La Pétroleuse
« Nous sommes toutes et tous dans le caniveau, mais certaines d’entre nous regardent les étoiles » O. Wilde
Mon Clermont ?
Peut-être as-tu toi aussi été matraqué-e par la nouvelle campagne de Clermont Métropole. En gros, il s’agit aux citoyen-nes de dire ce que c’est Clermont pour elles et eux. Cette campagne m’a posée plein de questions, au delà de la machine propagandiste dont elle ne se cache pas.
Alors c’est quoi Clermont pour moi ? Clermont-Ferrand Métropole, c’est une des villes, surtout de cette taille, les plus pacifiées de france. Où il ne se passe rien, où tout est sous contrôle, où chaque citoyen-ne est son propre flic. Il faut dire que d’y avoir une extrême gauche si puissante aide beaucoup à ce processus. Clermont-Ferrand, c’est Michelin, qui exploite, pacifie, et tue s’il le faut, avec l’aide des syndicats maisons.
Deux centres commerciaux, où il fait bon se sentir exister, en consommant. Clermont-Ferrand, c’est Limagrain. C’est drôle comment les clermontois-es n’aiment pas Monsanto, mais trouvent Limagrain chouette (ça donne des emplois, une connerie comme ça). Pour moi, c’est plutôt ce foutu appel constant du nationalisme, local pour l’occasion. Clermont-Ferrand, c’est des migrant-es trié-es, jeté-es à la rue ou dans les bras des associations paternalistes qui leur expliquent de s’en laisser à eux et de ne pas se révolter, sans parler des nationalistes qui eux pacifient au coup de poing américain.
Clermont-Ferrand, c’est ce lieu de culture emprunt d’un sexisme crasse, y compris dans les lieux « alternatifs ». C’est la culture dominante, mais ne vous inquiétez pas, les artistes alternatifs-ves sont financé-es. La pacification par l’art n’est pas moins violente.
Clermont-Ferrand, c’est la gentrification, par exemple à la muraille de chine, où on va virer les pauvres pour y mettre des classes moyennes. Attention, je ne défends pas la muraille de chine, un bel exemple d’urbanisme antipauvres. Clermont-Ferrand, c’est aussi ces manifestations de gauche, où on se lamente et où on pétitionne. C’est aussi 7530 logements vides, mais pas pour les migrant-es ou les SDF. C’est le Puy-de-Dôme défiguré par un train ou les antennes relais. C’est les statues du mythe Vercingétorix et d’un chef militaire de Napoléon Place de Jaude. La guerre, c’est la paix.
Cette ville n’est pas la mienne, ni aucune autre. Les villes ont été construites pour les riches, par les pauvres. Depuis le 1er janvier 2018, c’est devenu Clermont-Ferrand Métropole, sur le modèle d’autres métropoles. Il s’agit d’accélérer le processus de gentrification, de virer les pauvres qui sont moches et qui puent, loin des classes moyennes, des bourges, des touristes. Il s’agit maintenant d’être branché-e, écolo durablement, et surtout d’être connecté-e, partout, tout le temps. Une ville intelligente, comme ton portable. Il faut avancer avec le progrès, aujourd’hui appelé métropole, sinon c’est l’exclusion. La municipalité a même lancé une guerre à l’affichage sauvage, on vous l’a dit, une ville bien propre, bien lisse.
Je ne m’intégrerais pas dans la métropole, ni ne pleurerais en disant « c’était mieux avant ». Contre la métropole, ses dégenseurs-euses, ses faux critiques, contre tout ce qui tente de me déposséder de moi-même.
Sécession
Ce monde, par chacun de ses pores, me fait violence, à chaque minute de chaque instant. Dans l’arrogance des maîtres, dans la fierté des esclaves. Dans la négation constante de mon individualité. Dans la destruction méthodique de ce qui reste de sauvage. Dans la technologie qui tente par tous les moyens de me déposséder de mon être. Je ne me sens chez moi nulle part.
Parfois je me dis que je ne devrais pas être la/le seul-e à ressentir ça. Pourtant, les esclaves sus-nommé-es en demandent plus, encore plus, toujours plus. Plus de travail. Plus de démocratie. Plus de nucléaire. Plus de technologie. Plus de religion. Plus de frontière. Plus de spectacle. Plus de participation citoyenne au désastre. En moins de 3 siècles, la civilisation est arrivée à sa forme la plus aboutie, le capitalisme. L’État dévore absolument tout sur son passage, et ne laisse que des ruines à celles et ceux qui refusent de se voir nier dans ce qui fait d’elles et eux un-e individu unique.
Reste alors un choix, parce que oui, j’en suis persuadée, c’est avant tout les choix qui façonnent un être. Reste alors ce qui est pour moi la seule option, faire sécession. Rompre avec ce monde ici et maintenant, par effraction. Pour moi, cela signifie rompre avec tout ce qui tente de me détruire. Et me lancer dans cet inconnu, qui fait peur, mais qui est surtout excitant, me jeter corps et âme dans la découverte de mon moi profond, en rupture totale.
Fuir le travail, ne pas me laisser déborder par les technologies, ne pas être un-e bipède à smartphone. Refuser d’être cet-te esclave qui attend l’ordre d’un-e maître pour survivre, qui profite de ce que vous avez le culot d’appeler le « temps libre » pour se défoncer, dans les bars ou dans sa chambre. Vomir toute fierté toute appartenance à une patrie, à une région, à une ville, à un quartier, à un club de foot. A une identité rigide de classe, de genre, d’origine géographique. A toute essentialisation de ce que je suis. Cracher au visage de l’appel constant du nationalisme, fut-il déguisé en l’appartenance à un groupe social.
Fuir la meute, fuir les meutes, fuir les réflexes de meute. Faire sécession, y compris avec un milieu anarchiste. Car tout groupe, toute communauté, tout milieu, aussi révolutionnaire soit-il, agit par l’instinct de meute, dès lors qu’il se voit en tant qu’entité. Ne m’associer que temporairement, par choix, avec des individus avec lesquels je partage une sensibilité, une passion. Faire, défaire, refaire les relations.
N’être ni maître, ni esclave, ni membre actif d’un quelconque groupe ou milieu. Être moi, seul-e et unique, sans copie et sans réplique. Ne pas me reproduire, être indivisible, n’appartenir à personne. Étranger-e au cœur des masses, et paria de toutes les classes.
Hors et contre la plèbe, c’est pour moi le prix de la liberté.
lapetroleuse63@riseup.net
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Expression murale anarchiste - Clermont-Ferrand et environs — Numéro 4, mars 2019
La Pétroleuse
« La normalité est une route pavée : c’est facile de la parcourir mais il n’y pousse aucune fleur » Van Gogh
Jusqu’ici tout va bien…
2,5 % des insectes qui disparaissent chaque année, tout comme de nombreuses espèces non équipées de smartphones. Le plus ancien glacier du monde qui commence à fondre. Des catastrophes « naturelles » qui se sont enchaînées en fin d’année dernière. Mais bon, c’est pas grave, il fait 20 degrés en février ! Pouvoir profiter de la fin des soldes en t-shirt ! Boire des bières fraîches ou du coca en terrasse alors qu’on est encore en hiver ! Allez défoncer un peu plus encore ce qu’il reste de sauvage sans se peler sous la neige ! On vit une époque formidable. Tandis que le monde flambe, les citoyen-nes, de toute classe donc, se réjouissent des conditions météorologiques actuelles. Certain-es vont même jusqu’à dire que le changement climatique est un « complot » ou n’existe pas. Mais globalement, tout le monde est climato-sceptique, vu que tout le monde s’en fout.
Certain-es se disent quand même que désormais on ne peut plus reculer, qu’il faut « changer le système, pas le climat ». Les écolos proposent énergies alternatives, petits gestes du quotidien, réduire sa consommation, trier ses déchets… Parce que évidemment, ça suffirai Dans les manifestations pour le climat, personne n’ose s’en prendre au nucléaire. Tu m’étonnes… Ce bastion énergétique est trop important pour le confort industriel moderne. Pendant ce temps-là, 75 % de la pollution mondiale est le fruit pourri de l’industrie. Oui, les ¾ de toute cette merde vient directement de l’avidité de la civilisation. Les scientifiques qui pondent les études alarmistes disent que de toutes façons c’est trop tard. Ils et elles jouent bien là leur rôle de valets de la domination à échelle internationale nommée capitalisme. On ne mord pas la main qui vous nourrit. Ils et elles sont tous et toutes d’accord. L’écologie, ça sert à sauver les humain-es, pas la planète.
Parfois, je me dis qu’on ne se rend pas bien compte. Pour résumer, les humain-es (l’espèce la plus intelligente, la plus évoluée évidemment…) sont donc prêt-es, dans leur majorité, à ne surtout pas s’en prendre à ce qui est en train de tout dévorer, pour pouvoir continuer de boire des canons en terrasse en hiver, pour mater Netflix ou en restant scotché sur son téléphone, intelligent lui aussi… Quant à celles et ceux qui sont les responsables directs de tout ça, ils et elles préfèrent continuer le massacre, pour garder le pouvoir et l’argent. Mais les militant-es pour le climat continuent à demander à ces gens-là d’agir pour le bien de la planète…
Je ne veux pas écrire un texte alarmiste, dire que tout est foutu, histoire d’encourager la passivité. Je ne sais pas ce que l’avenir réserve. Mais peut-être qu’il va un moment falloir enlever ses œillères, regarder le désastre en face, et se mettre à détruire, ici et maintenant, la civilisation et le monde qu’elle produit.
En équilibre, chaque seconde.
Jusqu’à ce que tout s’effondre.Souris, Clermont te filme !
L’acte XV des Gilets Jaunes a permis à beaucoup de voir le vrai visage de l’État. Une métropole militarisée, 700 flics, hélicoptères, pluie de lacrymos comme jamais, des tirs de LBD… La démocratie, ça se protège ! Selon la préfète, 600 « casseurs » (soit, selon ses propres chiffres, ¼ de la manifestation !) étaient venus en découdre… Disons-le tout net, La Pétroleuse ne met pas de gilet jaune, et se tient loin de toutes ses manifestations. Si le mouvement est bien moins confus qu’à ses débuts, il est impossible pour une hérétique de manifester au milieu de drapeaux bleu blanc rouge (rassures-toi, celui de la CGT fait le même effet), au son de la Marseillaise. Cependant, on a pu voir ce que ça donne, avec La Pravda (la Montagne) qui a joué son rôle alarmiste toute la semaine précédente, les commerçant-es flippé-es comme jamais. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour protéger la marchandise. Et évidemment, le maire, qui acquiesçait le saccage des locaux du puant Bastion Social, était outré. Et oui, la violence, c’est seulement le pouvoir qui en a la légitimité, et qui le valide si ça peut le renforcer.
De manière moins frontale, dans la douceur du confort démocrate, de nouvelles caméras se sont implantées partout. Royat, Chamalières (250 000 euros), St-Flour, à Cébazat c’est Eiffage qui en a installé de nouvelles, pour 31 800 €. A Clermont-Ferrand, c’est en marchant dans les rues, et même parfois dans les parcs, que l’on aperçoit de nouvelles caméras. Si cette intrusion du pouvoir, qui s’étend encore et toujours plus, et moins visible que lorsque l’État se déploie comme décrit plus haut, elle n’en est pas moins violente, bien que mieux vécue par une population hurlant pour la surveillance de tout, et de toutes et tous.
Les caméras de surveillance sont là pour protéger les intérêts du pouvoir, de la marchandise, pour aseptiser une ville déjà fortement pacifiée. Avec l’avancée toujours plus mortifère de la technologie, c’’est l’arrivée de drones. Mais le maire rassura le chaland, en inaugurant le nouveau commissariat municipal et son « centre de supervision » relié à 68 caméras, affirmant que jamais il n’armera la police municipale. On respire… ou pas vraiment non. Seul-es les adeptes du contrôle douillet peuvent se réjouir.
Finalement, je me demande si Orwell n’était pas optimiste. Car nous sommes bien dans une société où tout est contrôlé, chaque geste épié, mais sous couvert de la démocratie, avec cette fabuleuse impression d’avoir le choix, le choix de consommer, le choix de l’uniforme, et de sourire devant les caméras.
lapetroleuse63@riseup.net
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La Pétroleuse
« Naître esclave de tout. N’être esclave de rien »
Tourists, go home !
C’est donc l’été. Les vacances. L’occasion pour ClermontFerrand, et sa puanteur rance nommée culture, de briller de milles feux aux yeux (ou plutôt aux smartphones) de milliers de touristes.
Ah, le tourisme… il est en constante augmentation, de 10,2 % ces dernières années. L’État a même fixé un objectif : 100 millions de touristes d’ici quelques années. La Région Rhône Alpes Auvergne a investi 4,7 millions d’euros pour le Center Parcs à Roybon, 25 millions de plus sont prévus, dont 15 juste pour des canons à neige artificiels.
Car oui, on ne parle pas ici de partir à l’aventure n’importe où, rencontrer des individu-es… non. On parle bien de tourisme. Et de tous les ravages qu’il crée. Parce que le capitalisme te permet de « respirer » une fois par an. Et en effet, si tu es touriste, tu passeras la frontière (d’ailleurs l’obtention d’un visa touristique est toujours plus rapide). Par contre, si tu es migrante, c’est le fond de la Méditerranée ou le camp de rétention qui t’attend.
Pour accueillir cette masse de touristes, on y met les moyens. Certaines se rappelleront peut-être l’accord entre la municipalité et le Ministère de la Justice, de 500 000 euros, afin de foutre des grilles partout, de relooker le centre ville, et de virer les pauvres hors de la vue des touristes. Quelques individu-es s’y était opposés, banderoles, occupations, jet de cacahuètes sur les bleus. L’opposition gauchiste avait validé le projet municipal, les Verts parlant même d’une « population à risque »… Mais bon, un jour peut-être que les personnes à la rue seront partie intégrante d’une visite touristique.
Et ce beau monde a raison ! Aaah… Clermont… son Puy-de-Dôme défiguré par le train et les antennes relais, son temple de la soumission à un fantôme nommé Dieu en pierre de Volvic, son musée Michelin, sa cité médiévale, sa statue du mythe Vercingétorix, ses deux centres commerciaux, ses nombreux parcs… La ville a donc, pour vous servir, mis en place un pass pour tout ça. Rien ne manque !
Les touristes vont donc pouvoir rêver un peu plus sur l’exploitation, le saccage de ce qui reste de sauvage, filmer sur leurs téléphones intelligents chaque moment afin de le vivre version digitale. Mais, fière clermontoise, tu dois te dire que le reste de l’année, peu de monde voit ta splendide œuvre… détrompe-toi ! Le tourisme d’affaire représente aujourd’hui 25 % du chiffre d’affaire du tourisme, et des cadres Michelin worldwide, il y en a toute l’année.
Car en effet, cette ville est vraiment sublime, et ouverte sur le monde (le monde qui en a les moyens, évidemment). Alors pourquoi ne pas être contente de l’arrivée massive de touristes ? Ne faites surtout pas comme dans d’autres villes, ou des actions antitouristes se développent. Non. Fierté régionale, fierté fictive. Mais fierté quand même.
" Tourists, go home !Your luxury trip,my daily misery."Vous n’avez pas honte ?
ClermontFerrand, dans une de ses nombreuses petites ruelles, sombres et moches. Ruelle d’une ville. D’une métropole, dit-on désormais. Sur un de ces murs gris, un cri dans le vide. Un numéro de La Pétroleuse est à moitié arraché. Sur ce qu’il reste, écrit en rouge : "Vous n’avez pas honte ?". Apparemment, ce modeste cri, collé au hasard des rues, semble parfois gêner le/la citoyenne, qui ne souhaite que vie tranquille, sans secousse. Une vie tracée, depuis l’école, puis l’esclavage salarié, puis parfois le chômage, puis la retraite, puis la tombe. Avec tout ce qu’il faut pour s’évader (en attendant la 5G…). Et si jamais, au grand jamais, quelque chose gêne le/la brave citoyenne, illle peut voter, signer une pétition, manifester, se syndiquer. Une vie démocrate. Surtout, ne dérange personne.
De quoi La Pétroleuse devrait-elle avoir honte ? Honte d’être anarchiste, et même férocement individualiste ? Honte de ne souhaiter que la destruction du pouvoir, de tous les pouvoirs ? Honte de rêver voir la civilisation disparaître ? De n’être ni française, ni citoyenne du monde ? De penser que la seule chose à faire avec une frontière est de la brûler ? De vivre avec pour seule perspective l’inconnu ? De refuser d’être enchaînée par le travail ? Par la technologie ? De vivre son individualité ? Non.
Si La Pétroleuse a honte, c’est certainement de devoir évoluer parmi les humaines de tous horizons. Parmi des individu-es (et encore…) qui se croient l’espèce la plus évoluée. Qui face au désastre, en demandent encore et toujours plus. Combien de personnes dans la rue rêveraient d’avoir du pouvoir, plus de pouvoir ? Qui se ravissent de voir du nucléaire, plus de nucléaire ? Plus de technologie ? Plus de nouvelles petites cases où s’enfermer ? Qui gueulent sur le prix de l’essence, tandis que chaque jour des indésirables se noient dans la Méditerranée démocratique ? Alors oui, la Pétroleuse a honte. Honte du monde qui l’entoure et de ses esclaves satisfaits.
Il semblerait que ce soit un peu misanthrope, n’est-il pas ? Cependant, La Pétroleuse n’est pas la Don Quichotte de la lutte anarchiste. Elle ne croit en rien, et si finalement un ou une citoyenne outrée l’arrache et exprime son mécontentement, tant mieux. Car après tout, pourquoi continuer d’écrire, plutôt que de twitter ? Et pour quels objectifs ? Ni pour avoir des lecteurs-ses passifs-ves, qui liraient cette expression murale entre 2 posts sur les réseaux sociaux. Ni pour essayer de recruter qui que ce soit. Non, plutôt, comme le disait Louis Scutenaire, pour exprimer un dégoût ou un désir. Qui trouveront en face d’eux, partout, tout le temps, les esclaves et les maîtres de ce monde civilisé.
lapetroleuse63@riseup.net
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La Pétroleuse
« De mon temps, temps de misère et de vanité, les laquais sont plus arrogants que les maîtres » Ernest Cœurderoy
Départ 10 h, place du 1er mai…
Quelques matinées de décembre, puis de janvier, dans les rues clermontoises. La même grisaille. Mais une grisaille à marée humaine. Dans cette marée, la même rengaine. Les mêmes slogans. Les mêmes pancartes. Les mêmes bureaucrates syndicaux. La même masse qui suit les chefs. Et même une bande de djeuns, nostalgiques de Mao et Staline, sans parler des maton-nes syndiqué-es FO… La multiplication de drapeaux de toutes les couleurs n’enlève rien à la grisaille.
Des milliers de personnes « prennent la rue » contre une nouvelle réforme. Ça faisait longtemps. Mais tout change pour que rien ne change. La seule chose différente, ce sont quelques gilets jaune fluo, entre drapeaux français et slogans « anticapitalistes » (!)... Et la même promenade pour terminer devant la même préfecture, avec les mêmes discours des mêmes salariées du syndicalisme. Puis retour à la maison.
Depuis combien d’années les manifestations clermontoises ne sont qu’un défilé coloré ? Depuis combien d’années les mêmes trajets, les mêmes discours place de Jaude ? Depuis combien d’années de quelques centaines à plusieurs milliers suivent sagement la parade ? Depuis combien d’années… ?
A Clermont, toute manif’ est sous contrôle syndical. Ou même mieux. On pourra se rappeler de quelques manifs sauvages, notamment des lycéen-nes. Accourent de suite les mêmes gauchistes, aujourd’hui candidat-es à la place du chef municipal, afin de discuter avec les flics présentes, pour que tout se passe bien… Oh c’est vrai, quelques résidus maoïstes roulent des mécaniques, drapeaux rouges, et comportements virils, ça aussi ça fait partie du spectacle. Même rengaine quand des citoyennes d’ATTAC et d’Extinction Rébellion (cette startup de l’écologie militante) occupent pacifiquement (faut pas s’y fier…) le Centre Jaude Un. Et dans ce monde où plus rien n’a de sens, il suffit de se promener en centre ville, là où la marchandise est la plus brillante, un jour de procession syndicale, pour voir que de grève « générale » il n’y a point. Tout est ouvert, et les sacs des citoyennes sont ras-la-gueule, les terrasses bondées…
Mais alors quoi ? Un cortège de tête comme il est de coutume dans certaines villes ? Justement non… les « cortèges de tête » sont également devenus partie intégrante du spectacle, l’affrontement est mis en scène, ritualisé. Et puis il y a même des drapeaux soviétiques dans ces cortèges de tête, ça non plus, ça ne dérange personne.
Un mouvement, ça peut être aussi une occasion de se rencontrer. Une journée (même 10, même 20…) de grève ne sert à rien, si c’est pour se plier à d’autres autorités, que celles jours bossés. Car sincèrement, se battre pour une retraite ? Pour avoir le droit de bosser 37,5 ans ? Ce serait ça vivre ?
Quand on pense que les manifestions partent du 1er mai, ça fait sourire, ou pleurer au choix, pour celles et ceux qui n’oublient pas Haymarket, Chicago, les 1er et 4 mai 1886.
Du spectacle de la contestation,
à la contestation du spectacle…« Si tu n’aimes personne…
… suicide-toi, ça gagnera du temps ». Ah tiens. Pour la seconde fois, je trouve un commentaire sur un numéro de La Pétroleuse, cette fois au stylo. J’aime bien que ce soit fait comme ça. Il s’agit donc d’une personne que ce cri anarchiste et férocement individualiste qu’est cette modeste expression murale a énervé. Je suis ravie que toi tu aimes ce monde, que tu trouves qu’il est parfaitement supportable et que tu y côtoies des personnes aussi civilisées, intégrées et connectées que toi. Que tu ais tellement l’arrogance des esclaves (ou serait-ce le cynisme des maîtres ? J’en doute) que tu te permettes de me conseiller de me suicider.
Je ne sais pas à quel moment de joie et d’aventure qu’est la vie en société capitaliste tu es tombé-e sur cet écrit hérétique, tu t’es énervé-e, peut-être t’as voulu twitter ou je sais pas quoi, manque de pot pas de présence de La Pétroleuse sur les réseaux sociaux. Alors, armé-e de toute ta rage, tu as sorti un stylo et m’a conseillé de me suicider.
Il faut être sacrément sûr-e de soi pour dire aux autres d’aller se foutre en l’air parce qu’illes haïssent ce monde. Il faut porter des œillères, et je suis sûr que tu en portes, même la nuit, pour ne pas voir que ce monde mortifère, sans issue, sans aucun choix que celui des maîtres, et de la défonce (ou pas…) pour oublier, peut pousser des individu-es à le quitter. Mais ça, du haut de ta morgue parfaitement civilisé, tu ne peux pas même l’imaginer. En tout cas, je ne regrette ni ne m’excuse de t’avoir énervé-e, toi et tes semblables. Au contraire, ça m’amuse.
Vois-tu, pour moi personne ne doit décider de la vie des autres. Toutes et tous ces gens heureux-ses de leur vie merdique sont incapables de comprendre que certaines voient les masques derrière les rapports sociaux tous basés sur le pouvoir et la domination, préfèrent en finir plutôt que de continuer à faire semblant, ou à supporter toutes les horreurs dont est capable votre société, et que parfois c’est la seule issue que l’on voit pour se libérer…
Je préfère certes l’issue d’une vie d’anarchiste, en conflit avec tout pouvoir, avec la civilisation, et les rapports sociaux qui nous traverse toutes et toutes. Mais je ne peux que comprendre celles et ceux qui n’en peuvent plus.
Ah oui, quant à toi qui a aussi sorti ton stylo vengeur pour écrire « tu ais une personne assisté » je te remercie beaucoup. La petite phrase en début de ce numéro est – entre autre – pour toi…
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Expression murale anarchiste - Clermont-Ferrand et environs — Numéro 7, été 2020
La Pétroleuse
« Le poison dans votre machine humaine »
Bas les masques…
Il y a de cela quelques mois, un nouveau virus est apparu dans le corps de l’être le plus civilisé qui soit, nommé vulgairement être humain. Ce n’est pas le premier, et certainement pas le dernier virus de ce type, puisque ce virus naît du monde que ces mêmes êtres façonnent. C’est l’activité quotidienne des humaines faite d’exploitation, de destruction du sauvage et du massacre d’êtres vivants, qui crée l’apparition de tels virus. Mais là, ça a provoqué des réactions démocratiquement totalitaires.
Des virus tels que le COVID, il y en a eu donc. Mais ils se bornaient dans les pays plus « pauvres », l’Occident n’était pas touché, alors vous pensez bien… mais cette fois-ci, l’avant-garde de la civilisation a été touchée également. Et on a pu voir confinements, développements de flics partout, surveillance… face à un « ennemi » invisible (présomption de culpabilité de toutes. l’individu-e est un-e suspect-e, un sujet à risque pour lui-même, pour les autres). Heureusement, la démocratie est sauve, les élections ont été maintenues, l’activité marchande aussi…
Tout ça pour « nous » protéger, car « nous » sommes toutes et tous sur le même bateau parait-il. Sauf en taule et dans les camps de concentration pour exilé-es, où on a laissé crever et assassiner des indésirables. Les cadres télétravaillent, les prolos sont sommé-es de continuer à produire dans les bagnes industriels. Les bourges se réfugient dans leurs maisons secondaires alors que les autres sont assigné-es à résidence dans leurs cellules. L’État rend illégale toute relation hors mariage et hors famille. Et non, toutes les vies n’ont décidément pas la même valeur.
Le totalitarisme scientifico-médicale doit tout contrôler, et la technologie est là pour servir ses maîtres. Ainsi par ici, deux individu-es parti randonner dans le Sancy lors du confinement se font rattraper par un drone et un hélico. Ainsi en centre-ville un ado meurt dans une course-poursuite avec la police. Des gestes de révoltes salutaires ont surgit ça et là, et tout le monde n’a pas courbé l’échine. D’un autre côté, les flics eux-mêmes disaient être débordées par les appels de délation.
Et pendant ce temps-là, on nous parlait du nouveau monde qui sortirait du confinement… bien sûr. Des violences conjugales et des viols en hausse comme jamais, une population qui se gave jusqu’à la lie de séries et de vidéos souvent complotistes, et avec ça un nouveau monde devrait surgir. Si le bipède connecté apprenait de ses erreurs, ça se saurait.
Le sauvage animal et végétal a pu respirer quelques semaines durant, mais dès la fin du confinement, tout le monde s’est rué pour consommer, bouffer de la merde, conduire comme des dératées, se bourrer la gueule… vivre quoi ! Non ?
Alors quoi ? Alors rien. La surveillance se renforce, la technologie est le nouveau dieu laïc, et certain-es se battent pour des miettes, toujours plus de miettes. Le capitalisme (et ses centaines de milliards injectés dans l’économie) sort vainqueur des violences policières, sort vainqueur d’un mécontentement diffus.
Il n’y a pas de nouveau monde. Le seul geste barrière serait de détruire l’autorité sous toutes ses formes, ici, maintenant, partout, tout le temps.
Cette anomalie appelée peur…
Quand l’annonce qu’on allait tous et toutes être enfermé-e à domicile, je n’ai pas réagi plus que ça. Pourtant, quelques jours auparavant, j’apprenais que ce virus pouvait être dangereux, et que y’avait du confinement dans certaines villes/pays, et je trouvais ça assez incroyable. Comme quoi la normalité te bouffe quotidiennement, jusqu’à t’asphyxier.
Je me suis donc renseignée sur ce virus, et j’ai capté qu’une personne très proche était dite « à risque ». Et j’ai eu peur, et la personne aussi. Elle a décidé de ne voir personne. Mais fallait bien bouffer, alors masques, lavages de mains, distance de sécurité, bref, respecter les consignes de l’État. Pour pas crever. Ou plutôt pour pas crever de ça. L’autorité médicale a joué son rôle, disant à la personne concernée de s’isoler totalement. Jusqu’au ras-le-bol total.
Puis les jours, les semaines confinées ont passé. Et puis merde… et puis alors il faut tout arrêter pour un virus ? Et puis toutes et tous ces militant-es « anticapitalistes » qui cette fois-ci se sont mis à être plus autoritaires que l’Etat lui-même.
On vit chaque jour avec la civilisation, avec la mort. Ce monde est dirigé par la mort, simplement elle nous éclate pas aux yeux, elle est trop loin, pas assez moderne, branchée et connectée. La Méditerranée démocratique qui avale à la pelle des indésirables ? Bof. Le travail qui tue chaque jour ? Tu m’en diras tant. La taule ? La guerre ? La police ? Les bagnoles ? Oui bon mais après ça va.
Oui ça va. Ou plutôt ça ne va pas. La civilisation nous oblige à vivre dans sa morbidité normative. Et lorsqu’un virus déboule pour une fois ici, alors la mort devient un sujet sérieux (sauf au travail, sauf dans les taules, sauf dans la Méditerranée, sauf la guerre, sauf la police, sauf les bagnoles…). Et prière de s’y plier.
Peut-être que le seul réel choix ici est de choisir notre mort. Et que plus encore chaque jour, l’État et ses sujets obéissantes renforcent leur étreinte glaciale sur ma vie, sur celle des personnes qui comptent pour moi. Et peut-être que je le refuse. Et qu’il est stupide de faire une généralité sur les « personnes à risque ».
Que finalement, le seul risque vitale, c’est d’avoir une vie d’esclave moderne, entre l’école, le taf/le chômage, la retraite, la tombe. Avec le confort illusoire de la technologie (qui est d’ailleurs la mort en habits de velours), et le confort pacificateur de la communauté. Que cette vie-là, c’est la mort. Mais cette vie là ne fait pas peur, allez savoir…
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[ texte ; dessins de jongleurs, gentilshommes et polichinelle ] sépia sur blanc
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Thiers, 28 juin
Fête écologique
Salle polyvalente et pré de la Foire
Spectacles à 15 h
marionnettes et jongleries : Théâtre Silmonie
musique celtique : Brocéliande, et J.L. Debartà 21 h
danse : Dominique Vassart, et Bouc et Misère, la chanson socialeAnimation
stands, diaporamas, expos, artisanatbuffet buvette
bal occitan avec Cherchepai[n ?]
Entrée 25 F pour la journée, 22 F si tu prends ton billet à l’avance : Thiers : L’Albatros, 12 rue Edgard Quinet, Clermont : librairie du Musée, 5, rue Abbé Girar[d ?]
[Pologne Espagne même combat ! La liberté ne viendra ni d’un chef, ni d’un parti, ni d’un État]
[Pologne Espagne même combat ! La liberté ne viendra ni d’un chef, ni d’un parti, ni d’un État]. — Clermont-Ferrand : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (sérigr. ) : n. et b. ; 66 × 56 cm.
sources :
[Espagne, cinq camarades risquent la mort]
[Espagne, cinq camarades risquent la mort]. — Clermont-Ferrand ; Paris : ORA_ (Organisation Révolutionnaire Anarchiste : 1967-1976) ; [et al.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 77 × 59 cm.
sources :
[Meeting : l’Espagne libertaire, réalisations anarchistes en 36, présence anarchiste aujourd’hui]
[Meeting : l’Espagne libertaire, réalisations anarchistes en 36, présence anarchiste aujourd’hui]. — Clermont-Ferrand : SIA_ (Solidaridad internacional antifascista - Solidarité internationale antifasciste), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rose ) ; 60 × 40 cm.
sources :
[Solidarité internationale antifasciste présente « La Cécilia », film de J.-L. Comolli]
[Solidarité internationale antifasciste présente « La Cécilia », film de J.-L. Comolli]. — Clermont-Ferrand : SIA_ (Solidaridad internacional antifascista - Solidarité internationale antifasciste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Autonomie ouvrière]
[Autonomie ouvrière]. — Clermont-Ferrand ; Paris : Partis et mouvements non anarchistes, (Tautin, impr. Gilles (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 60 × 45 cm.
sources :
[Collectif Auvergne de résistance à la militarisation (CARM) Permanence 11 rue des 2-Marchés les mercredis de 14 à 19 h]
[Collectif Auvergne de résistance à la militarisation (CARM) Permanence 11 rue des 2-Marchés les mercredis de 14 à 19 h]. — Clermont-Ferrand : CARM (Collectif Auvergne de résistance à la militarisation), [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : bleu , papier blanc ) ; 64 × 46 cm.
sources :
[Comme les anges déchus de la planète Saint-Michel]
[Comme les anges déchus de la planète Saint-Michel]. — Clermont-Ferrand : SIA_ (Solidaridad internacional antifascista - Solidarité internationale antifasciste) : UA__ (Union anarchiste / Union des Anarchistes : 1979-....), [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : bleu , papier blanc ) ; 75 × 56 cm.
sources :
[La lutte contre le pouvoir, c’est la lutte de la mémoire contre l’oubli : journée avec May Picqueray]
[La lutte contre le pouvoir, c’est la lutte de la mémoire contre l’oubli : journée avec May Picqueray] / Bernard Lemmet ; Hine. — Clermont-Ferrand : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : violet , couleur en dégradé , papier blanc ) ; 76 × 56 cm.
sources :
[Meeting avec des membres du comité de défense de Plogoff]
[Meeting avec des membres du comité de défense de Plogoff]. — Clermont-Ferrand : Comités Larzac, (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (sérigr. ), coul. (une : vert , papier blanc ) ; 65 × 50 cm.
sources :
[El Salvador, un nouveau Vietnam]
[El Salvador, un nouveau Vietnam]. — Clermont-Ferrand : GAEL (Groupe d’action et d’études libertaires), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : bleu , papier blanc ) ; 46 × 64 cm.
sources :
[Tous les États, de droite comme de gauche, imposent le nucléaire par la violence]
[Tous les États, de droite comme de gauche, imposent le nucléaire par la violence] / Roberto Ambrosoli. — Clermont-Ferrand : UA__ (Union anarchiste / Union des Anarchistes : 1979-....), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 65 cm.
sources :
[Rencontre-débat avec l’auteur]
[Rencontre-débat avec l’auteur]. — Clermont-Ferrand : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux : rouge , noir ) ; 35 × 46 cm.
sources :
[Conférence : liberté vaccinale et justice]
[Conférence : liberté vaccinale et justice]. — Clermont-Ferrand : GAEL (Groupe d’action et d’études libertaires), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier orange ) ; 63 × 45 cm.
sources :
[Nous aussi on connaît la musique... Demain la musique ne vous fera plus danser, elle vous fera marcher au pas]
[Nous aussi on connaît la musique... Demain la musique ne vous fera plus danser, elle vous fera marcher au pas]. — Clermont-Ferrand : GAEL (Groupe d’action et d’études libertaires), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux : rouge , noir , papier blanc ) ; 38 × 25 cm.
sources :
[Fête de soutien au Combat syndicaliste, 30 avril, Clermont-Ferrand]
[Fête de soutien au Combat syndicaliste, 30 avril, Clermont-Ferrand] / Sagnierfra. — Clermont-Ferrand : CNT_F (France), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [30 ?] × [21 ?] cm.
sources :
[Appel pour un 8 mars féministe !]
[Appel pour un 8 mars féministe !]. — Clermont-Ferrand : CGA_ (Coordination des groupes anarchistes : 2002-2019) : CGA_. Groupe de Clermont-Ferrand ; [et al.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; [42 ?] × [30 ?] cm.
sources :
[Ils sont racistes, sexistes, homophobes et violents ; ne les laissons pas devenir banals !]
[Ils sont racistes, sexistes, homophobes et violents ; ne les laissons pas devenir banals !]. — Clermont-Ferrand : CGA_ (Coordination des groupes anarchistes : 2002-2019) : CGA_. Groupe de Clermont-Ferrand ; [et al.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; [42 ?] × [30 ?] cm.
sources :
![]() [ 2014 & ante] |
![]() [ 2014 & ante] |
![]() [ca 2010] |
![]() 2009 |
![]() [ 2007 & ante] |
![]() [s.d.] |
![]() 2009 |
![]() 2011 |
![]() [ 2014 & ante] |
![]() [ 2007 ?] |
![]() 2014 |
![]() [ca 2010] |
![]() 2015 |
![]() [ 2018 & ante] |
![]() [ca 2008] |
[Les jeudis de l’autogestion]
[Les jeudis de l’autogestion]. — Clermont-Ferrand : CGA_ (Coordination des groupes anarchistes : 2002-2019) : CGA_. Groupe de Clermont-Ferrand, . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; [42 ?] × [30 ?] cm.
sources :
![]() [ca 2008] |
![]() [ca 2008] |
[Regard anarchiste sur la pédagogie coopérative]
[Regard anarchiste sur la pédagogie coopérative] / Christina Xydous. — Clermont-Ferrand : CGA_ (Coordination des groupes anarchistes : 2002-2019) : CGA_. Groupe de Clermont-Ferrand, . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; [42 ?] × [30 ?] cm.
sources :
![]() 2007 |
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 1, février 2017]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 1, février 2017]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 2, juillet 2018]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 2, juillet 2018]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 3, novembre 2018]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 3, novembre 2018]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 4, mars 2019]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 4, mars 2019]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 5, été 2019]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 5, été 2019]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 6, janvier-février 2020]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 6, janvier-février 2020]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 7, été 2020]
[La Pétroleuse : expression murale anarchiste, numéro 7, été 2020]. — Clermont-Ferrand : La Pétroleuse (2017-2020), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.
sources :
[Fête écologique : Thiers, 28 juin]
[Fête écologique : Thiers, 28 juin]. — Clermont-Ferrand ; Thiers : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : brun , papier blanc ) ; 64 × 45 cm.
sources :