Clémence, Adolphe (1838-1889)
Membre de l’AIT
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Au peuple de Paris,
Les délégués de vingt arrondissements de Paris.
Le gouvernement qui, le 4 septembre, s’est chargé de la défense nationale a-t-il rempli sa mission ? – Non !
Nous sommes 500 000 combattants et 200 000 Prussiens nous étreignent ! À qui la responsabilité, sinon à ceux qui nous gouvernent ? Ils n’ont pensé qu’à négocier au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes.
Ils se sont refusés à la levée en masse.
Ils ont laissé en place les bonapartistes et mis en prison les républicains.
Ils ne se sont décidés à agir enfin contre les Prussiens qu’après deux mois, au lendemain du 31 octobre. Par leur lenteur, leur indécision, leur inertie, ils nous ont conduits jusqu’au bord de l’abîme : ils n’ont su ni administrer ni combattre, alors qu’ils avaient sous la main toutes les ressources, les denrées et les hommes.
Ils n’ont pas su comprendre que dans une ville assiégée, tout ce qui soutient la lutte pour sauver la patrie possède un droit égal à recevoir d’elle la subsistance ; ils n’ont rien su prévoir : là où pouvait exister l’abondance, ils ont fait la misère ; on meurt de froid, déjà presque de faim : les femmes souffrent, les enfants languissent et succombent. La direction militaire est plus déplorable encore : sorties sans but ; luttes meurtrières sans résultats ; insuccès répétés, qui pouvaient décourager les plus braves ; Paris bombardé. Le gouvernement a donné sa mesure : il nous tue. Le salut de Paris exige une décision rapide. Le gouvernement ne répond que par la menace aux reproches de l’opinion. Il déclare qu’il maintiendra l’ordre, comme Bonaparte avant Sedan.
Si les hommes de l’Hôtel de Ville ont encore quelque patriotisme, leur devoir est de se retirer, de laisser le peuple de Paris prendre lui-même le soin de sa délivrance. La municipalité ou la Commune, de quelque nom qu’on appelle, est l’unique salut du peuple, son seul recours contre la mort. Toute adjonction, ou immixtion au pouvoir actuel ne serait qu’un replâtrage, perpétuant les mêmes errements, les mêmes désastres. Or la perpétuation de ce régime, c’est la capitulation, et Metz et Rouen nous apprennent que la capitulation n’est pas seulement encore et toujours la famine, mais la ruine et la honte. C’est l’armée et la Garde nationale transportées prisonnières en Allemagne, et défilant dans les villes sous les insultes de l’étranger ; le commerce détruit, l’industrie morte, les contributions de guerre écrasant Paris : voilà ce que nous prépare l’impéritie ou la trahison.
Le grand peuple de 89, qui détruit les Bastilles et renverse les trônes, attendra-t-il dans un désespoir inerte, que le froid et la famine aient glacé dans son cœur, dont l’ennemi compte les battements, sa dernière goutte de sang ? – Non ! La population de Paris ne voudra jamais accepter ces misères et cette honte. Elle sait qu’il en est temps encore, que des mesures décisives permettront aux travailleurs de vivre, à tous de combattre.
Réquisitionnement général, — Rationnement gratuit, Attaque en masse.
La politique, la stratégie, l’administration du 4 septembre, constituées de l’Empire, sont jugées. Place au peuple ! Place à la commune !
Les délégués des vingt arrondissements de Paris
Adoué, Ansel, Antoine Arnaud, J.-F. Arnaud, Edm. Aubert, Babick, Baillet père, A. Baillet, Bedouch, Ch. Beslay, J.-M. Boitard, Bonnard, Casimir Bouis, Louis Bourdon, Abel Bousquet, V. Boyer, Brandely, Gabriel Brideau, L. Caria, Caullet, Chalvet, Champy, Chapitel, Charbonneau, Chardon, Chartini, Eugène Chatelain, A. Chaudet, J.-B. Chautard, Chauvière, Clamouse, Claris A., Clavier, Clémence, Lucien Combatz, Julien Conduche, Delage, Delarue, Demay, P. Denis, Dereux, Dupas, Durins, Duval, Duvivier, R. Estieu, Fabre, F. Félix, Jules Ferré, Th. Ferré, Flotte, Fruneau, C.-J. Garnier, L. Garnier, M. Garreau, Gentilini, L. Genton, Ch. Gérardin, Eug. Gérardin, Gillet, P. Girard, Giroud-Trouillier, J. Gobert, Albert Goullé, Grandjean, Grot, Henry, Fortuné Henry, Hourtoul, Alph. Humbert, Jamet, Johhannard, Michel Joly, Jousset, Jouvard, Lacord, Lafargue, Laffitte, A. Lallement, Lambert, Lange, J. Larmier, Lavorel, Leballeur, F. Lemaître, E. Leverdays, Armand Lévy, Lucipia, Ambroise Lyaz, Pierre Mallet, Malon, Louis Marchand, Marlier, J. Martelet, Constant Martin, Maullion, Léon Melliet, X. Missol, Tony Moilin(docteur), Molleveaux, Montell, J. Montels, Mouton, Myard, Napias-Piquet, Émile Oudet, Parisel, Pérève, H. Piednoir, Pillot (docteur), Pindy, Maurice Portalier, Puget, D.-Th. Régère, Retterer aîné, Aristide Rey, J. Richard, Roselli-Mollet, Édouard Roullier, Benjamin Sachs Sainson, Sallée, Daniel Salvador, Th. Sapia, Schneider, Seray, Sicard, Stordeur, Tardif, Tessereau, Thaller, Theisz, Thiolier, Treillard, Tridon, Urbain, Vaillant Ed., Jules Vallès, Viard, Viellet.[impr. …]
Affiche rouge, signée par les délégués des vingt arrondissements de Paris, — 6 janvier 1871 — proclamation au peuple de Paris pour dénoncer la faillite du gouvernement du 4 septembre.
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REPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ
COMMUNE DE PARIS
IVe ARRONDISSEMENT
Les Membres de la Commune, élus dans le IVe Arrondissement,
Considérant qu’un grand nombre de Gardes nationaux ne portent pas sur leur képi le numéro du bataillon et de la compagnie auxquels ils appartiennent ;
Considérant que cette négligence, d’une part, favorise la mauvaise volonté des réfractaires, qui échappent ainsi à tout contrôle public, et que, d’autre part, elle pourrait permettre à un certain nombre d’ennemis de se glisser dans la Capitale, et d’y circuler sans crainte d’être inquiétés ni découverts, à l’abri sous un uniforme justement respecté.
ARRÊTENT :
Tous les Gardes nationaux, sans exception, devront porter sur leur képi le numéro du Bataillon et de la Compagnie auxquels ils appartiennent, ou les insignes particuliers de leur corps, quel qu’il soit (Artillerie, Génie, etc.).
Tout contrevenant au présent Arrêté sera immédiatement conduit à la Mairie pour y justifier de son identité, et sera soumis, s’il y a lieu, à une peine disciplinaire.
Le Chef de la Légion et le Conseil de Légion sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent Arrêté.
Paris, le 15 mai 1871.
ARTHUR ARNOULD, LEFRANÇAIS, A. CLÉMENCE, E. GÉRARDIN, AMOUROUX.
1478 Paris. Association générale typographique, rue du Faubourg-Saint-Denis, 19.
Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 516.
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉCOMMUNE DE PARIS
IVE ARRONDISSEMENT
MAIRIE DE L’HOTEL-DE-VILLECITOYENS,
Nous recevons la lettre suivante du commandant du 22e bataillon, bataillon qui se rendait au feu pour la première fois, et dont la conduite résolue mérite tous nos éloges.
À la lecture de ces horreurs, un seul cri s’échappera de vos poitrines comme des nôtres :
— VENGEANCE !Les Membres de la Commune, élus dans le IVe arrondissement,
AMOUROUX, Arthur ARNOULD, A. CLÉMENCE, E. GÉRARDIN, G. LEFRANÇAIS.
Paris 11 mai 1871AUX CITOYENS MEMBRES DE LA COMMUNE
Un acte d’abominable férocité vient encore s’ajouter au bilan des bandes versaillaises et démasquer, une fois de plus, les prétendus défenseurs de l’ordre.
Aujourd’hui jeudi, 11 mai, à quatre heures du matin, le 22e bataillon, égaré par un gardé, plus brave qu’expérimenté, est tombé en plein dans les postes versaillais.
Accueilli par des feux de peloton très nourris et pris entre deux murs et une barricade, On dut laisser huit blessés sur le terrain.
Les blessés ont été tous fusillés par les soldats du 64e de ligne, sauf un seul qui a eu le sang-froid nécessaire pour ne pas donner signe de vie.
Mais ce qui ajoute à l’horreur de cette boucherie, c’est qu’une jeune femme, infirmière au bataillon, a été assassinée par ces misérables, tandis qu’elle donnait des soins à un blessé.
Sa jeunesse, son dévouement, non plus que la croix de Genève qu’elle portait sur la poitrine, n’ont pu trouver grâce devant ces bandits.
Ces faits sont attestés par tous les officiers de mon bataillon.
Le Commandant du 22e bataillon, NORO.
DENIS, capitaine. — HEYDECKER, capitaine.
MICHAUX, VERGNE, KELLER, CANARD, RAUX, DUPUIS (Félix).
Abel VALABRÈGUE, chirurgien aide-major.149— Paris. — Association générale typographique, rue du Faubourg-Saint-Denis, 19.
Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 483.
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
N° 115 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 115COMMUNE DE PARIS
IVe ARRONDISSEMENTVu le décret de la Commune, en date du 11 avril 1871, concernant les pensions à accorder aux veuves et enfants des Gardes nationaux tués au service de la Commune ;
Vu l’article 5 portant création d’une Commission d’enquête par arrondissement ;
Considérant qu’il est juste que ces intéressés concourent à la formation de celte Commission,
Les Membres de la Commune, élus par le IVe arrondissement,
ARRÊTENT :
Les Délégués des compagnies des onze bataillons de la Garde nationale, de l’artillerie et des marins sauveteurs, font convoqués pour le Mercredi 12 avril, à l’effet de nommer les six Membres devant composer ladite Commission d’enquête.
L’élection aura lieu Salle des Fêles, à la Mairie, à 8 heures du soir, sous la présidence d’un des Membres de la Commune.
Paris, le 11 avril 1871.
Les Membres de la Commune :
AMOUROUX, ARTHUR ARNOULD, CLÉMENCE, GÉRARDIN, LEFRANÇAIS.1 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 187I.
texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. 251.
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
N° 340 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 340
COMMUNE DE PARIS
MAIRIE DU IVe ARRONDISSEMENT
Les Membres de la Commune élus dans le 4e arrondissement, en vertu du principe démocratique qui exige que tout administrateur rende des comptes à ses administrés, et que tout mandataire politique rende compte de sa conduite devant ses mandants, convoquent les Électeurs du 4e arrondissement pour samedi soir, 20 mai 1871, à huit heures, au Théâtre-Lyrique.
On ne sera reçu que sur présentation d’une carie d’électeur ou de toute autre pièce constatant l’identité.
Paris, le 16 mai 1871.
Les Membres de la Commune,
AMOUROUX, Arthur ARNOULD, LEFRANÇAIS, CLEMENCE, E. GÉRARDIN.Imprimerie nationale. — Mai 1871
Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. 521.
["Affiche rouge" : Au peuple de Paris, les délégués de vingt arrondissements de Paris]
["Affiche rouge" : Au peuple de Paris, les délégués de vingt arrondissements de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rouge ) ; x × y cm.
sources :
[Commune de Paris, IVe Arrondissement]
[Commune de Paris, IVe Arrondissement]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Commune de Paris, IVe Arrondissement, mairie de l’Hôtel-de-Ville]
[Commune de Paris, IVe Arrondissement, mairie de l’Hôtel-de-Ville]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[N° 115 — Commune de Paris — IVe Arrondissement]
[N° 115 — Commune de Paris — IVe Arrondissement]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[N° 340 - Commune de Paris - Mairie du IVe arrondissement]
[N° 340 - Commune de Paris - Mairie du IVe arrondissement]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :