Martin, Constant (1839-1906)

 

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in Dictionnaire des militants anarchistes : MARTIN, Constant “Gabriel”
Né à Entrevaux (Basses-Alpes) le 5 avril 1839 — mort à Paris le 9 juillet 1906 — Crémier ; Employé — Paris — Londres

Après sa participation à la Commune de Paris durant laquelle il avait été le secrétaire de la délégation à l’enseignement, Constant Martin, qui était membre des sections du Panthéon et du 13e arrondissement, avait été condamné par contumace à la déportation. Exilé à Londres où il fit partie du Conseil général de l’Internationale, il s’installa en Belgique en 1874 puis revint au début des années 1880 en France où il était toujours un actif militant blanquiste (voir sa notice complète dans le (…)

Au moins 1 ouvrage recensé dans le Catalogue général des éditions et collections anarchistes francophones.
Au moins 13 revues francophones parues sous ce nom (voir sur le site Bianco).

 

Affichage par année

5 affiches :

 

    [Élections législatives du 8 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives du 8 mai 1898]. — Paris : le (Paris : 1898-1898) Droit de vivre, (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier rose ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Martin, Constant (1839-1906)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Élections législatives du 8 mai 1898

    Le Droit de vivre

    Journal hebdomadaire paraissant le mercredi

    Nous voici en pleine fureur électorale, le Suffrage Universel apparaît à tous comme une branche de commerce capitaliste. C’est le sport de la flagornerie, des calomnies et des promesses mensongères.

    Électeurs, si nous faisions un peu notre compte, Droit et Avoir, le voulez-vous ?

    Depuis cinquante ans, toujours dupés, nous votons à certaines dates, et donnons ainsi, à d’autres hommes le droit de nous commander, de nous faire des lois et de nous punir si nous n’observons pas ce qu’ils ont voté.

    Qu’avons-nous obtenu pour améliorer notre existence ? rien : les députés font leurs propres affaires et non les nôtres. Ils ne peuvent faire que les lois politiques, de répression, de conservation de l’ordre meurtrier établi. De la question de la vie de chaque jour qui rend chacun de nous si anxieux, des moyens de vivre pour l’ouvrier et le miséreux, il n’en est jamais question dans les parlements.

    Dans ces assemblées on ne peut s’occuper que d’impôts à prélever, de dépenses à formuler, de libertés à entraver, d’alliances et d’emprunts à contracter, de fêtes à donner aux despotes, d’illusions à entretenir chez le peuple et de sang à verser.

    Les parlements ne sont institués que pour gérer et défendre les intérêts des riches. Bien fourbes et bien niais sont les socialistes ambitieux qui désertent les rangs du prolétariat et osent affirmer qu’il peut sortir une émancipation quelconque du Suffrage Universel.

    Les lois qui semblent tout d’abord favorables à notre délivrance ne tardent pas à être tournées contre nous : par l’instruction obligatoire les curés et les laïques meublent le cerveau de l’enfant contre lui-même, ils lui apprennent la résignation, le respect de ses maîtres, des biens pris sur notre travail et notre misère.

    Quels sont les résultats des lois contre le clergé ? jamais il n’a été plus puissant, il parle ouvertement d’exterminer les incroyants, exalte les temps maudits des siècles d’inquisition où tout tremblait devant la robe blanche d’un dominicain, où la pensée humaine ne pouvait s’affirmer que sur les bûchers.

    Selon son habitude historique, le clergé commence sa guerre religieuse contre la race juive sachant bien, qu’après l’extermination des juifs, rien ne résistera à ses projets sanguinaires. Ce qui se passe à Alger actuellement est fait pour ouvrir les yeux plus aux aveugles.

    Les députés ont fait des lois pour balayer les routes et les rues des pauvres sans travail, sans pain et sans gite, qu’ils qualifient de voleurs et relèguent à Cayenne.

    Ils ont voté les lois scélérates et la police secrète devient un scandale public, elle interroge concierges, patrons, administrateurs, sur qui lui est signalé ou lui déplait, et dresse des listes de suspects.

    Que deviennent ces listes ? À qui sont-elles destinées ? Ce genre de police que nous supportons nous fait ressembler à une nation de mouchards.

    Un mouvement de faits, sinon d’idées, en arrière de 1848, s’accentue. Le dégoût épouvantable de la vie qui nous est faite, à tous, sévit, sur la population, les suicides isolés et par groupes qui ont lieu chaque jour le prouvent.

    Nous étouffons sous la cagoule autoritaire. Nous voulons de l’air. Nous voulons vivre !

    La Terre, d’où vient toute chose, offre à tous ses fruits et ses richesses, ne connait ni bâtards, ni parias ; elle peut produire, aidée par la science, vingt fois le nécessaire à ses habitants, et cependant, les populations sont en proie à la faim, à la misère ? et ce sont ceux qui travaillent le plus qui n’ont rien ! Dans les pauvres ménages, le pain est mesuré aux enfants. Cet ordre de choses injuste doit changer. C’est par la propagande des idées libertaires et la révolte qu’il le sera.

    Électeurs, n’aliénez pas votre liberté, ni vos intérêts en les confiant à un autre homme. Ne vous choisissez pas de maîtres, gardez le droit de vous révolter, celui de vivre.

    Vu le candidat :

    Nota. — Cette feuille peut-être affichée, non timbrée, mais revêtue du nom d’un candidat, en période électorale

    Adresser tout ce qui concerne le Droit de vivre à Constant Martin, 12, impasse Briare (rue Rochechouart), Paris

    Imprimerie spéciale du Droit de vivre, 55, rue d’Hauteville, Paris


    sources :

    Paru en page 4 de Le Droit de vivre, numéro 3 du 4-11 mai 1898