journal mural

 

 
 

Affichage par année

164 affiches :

 


    [Droit dans l’mur ! « Le meilleur d’entre nous ! »]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Droit dans l’mur ! « Le meilleur d’entre nous ! »]. — Bordeaux : GAB_ (Groupe anarchiste Bordelais), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quadri ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; urbanisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur 3 affiches ; dessin ; photos d’Alain Juppé (maire de Bordeaux, ancien ministre, ancien Premier ministre, …) ]

    texte :

    Droit dans l’mur !

    C’est vrai il est grand, beau intelligent et surtout très bien coiffé. Mais il a quand même quelques défauts.

    1986-1997 Le meilleur d’entre nous ! Un homme d’État d’avant-garde : réformes antisociales, chasse aux immigré.es, délinquance financière…

    1986 : Ministre délégué au budget, il organise la suppression de l’Impôt sur les Grosses Fortunes.

    1994 : Ministre des affaires étrangères lors du génocide rwandais, durant lequel la France a soutenu les génocidaires hutus et monté l’opération « humanitaire » Turquoise pour leur éviter la débâcle totale. Aujourd’hui, il soutient toujours la politique de la France d’alors et notamment le bien-fondé humanitaire de cette mission. Il parle alors d’une action « à l’honneur de l’armée française » qui aurait sauvé « des centaines de milliers de vies ».

    1995 : Premier Ministre, il tente d’imposer un plan de casse de la sécurité sociale, générant les plus grandes grèves depuis 68. Et il appelle au gouvernement une flopée d’anciens d’extrême-droite : Alain Madelin (co-fondateur du mouvement d’extrême-droite Occident), Claude Goasguen (partisan de l’Algérie française et soutien du candidat d’extrême-droite Jean-Louis Tixier-Vignancourt en 1965) et des proches des milieux cathos fachos (Colette Codaccionni et Hervé Gaymard, gendre de l’activiste d’Opus Dei Jérôme Lejeune). Comme par hasard, on assiste alors à une multiplication des actions des commandos anti-IVG.

    Toujours en 1995, Juppé loge sa famille dans des “HLM” de la ville de Paris. Aucune poursuite… (20 ans plus tard, Bordeaux n’a toujours pas atteint le seuil de 20% de logements sociaux prévus par la loi de 2001).

    23 août 1996 : la porte de l’église St Bernard à Paris est défoncée à la hache pour en déloger les occupant.es sans-papier.es, summum de la politique anti-immigré.es menée par le gouvernement Juppé.

    Veste, mise en examen, exil

    1997 : Loi Debré permet la confiscation des passeports des étranger.es en situation irrégulière, ainsi que la mémorisation des empreintes digitales des étranger.es qui demandent un titre de séjour.

    Fin d’année beaucoup plus drôle avec la dissolution de l’assemblée et une veste mémorable. Faut bien rigoler un peu !

    999 : Il est mis en examen pour organisation de jeux d’argent clandestins et recel de cadavres - OK, c’est une blague…
    En réalité, il est mis en examen pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt » c’est-à-dire pour avoir, alors qu’il était à la fois secrétaire général du RPR et adjoint aux Finances à la mairie de Paris, fait financer sept permanents du RPR par la Ville de Paris et des entreprises privées qui voulaient passer des contrats publics.

    2002 : Enfin la retraite ! Juste avant la réforme de 2003, Juppé fait valoir ses droits à la retraite à 57 ans (comme inspecteur des finances, fonction qu’il a exercée de 1972 à 1976, trop dur…). Il gagnait 7 775 €. Faut dire qu’il l’avait méritée, lui qui cumulait la mairie de Bordeaux, la présidence de la CUB, la députation, la fonction de 1er ministre de 1995 à 1997, sans oublier la direction du RPR puis la présidence de l’UMP de 2002 à 2004.

    2004 : Les charges les plus lourdes de l’affaire des emplois fictifs sont abandonnées, il ne reste “que” prise illégale d’intérêt. Verdict : 18 mois de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité. Mais la justice de classe reconnaissant les siens, en appel sa condamnation est réduite à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité. Il devient conférencier à Québec…
    Et prise de conscience écologique, Il écrit un livre sur les cerises.

    2006 : Fin de l’intérim et retour triomphal à Bordeaux. Merci à Hugues Martin de lui avoir gardé la place au chaud !

    Mais heureusement, pendant ce temps-là les bordelais.es continuent de l’aimer, et il l’a bien mérité :

    1995 : Parachutage réussi depuis Paris.

    2000 : Scandale du village andalou. De jeunes “gitan.es sédentarisé.es” sont atteintes de saturnisme dans ce bidonville qu’illes louent à la municipalité. Il aura fallu un an et demi de lutte et de solidarité pour les “reloger”.

    En janvier 2002 : Arrêté anti-bivouac ou comment nettoyer le centre-ville. La justice donne raison à deux ans de lutte et annule l’arrêté en 2004.

    Il attribue l’église St Éloi aux catholiques intégristes de la fraternité St Pie X. Justification de Sa Sainteté Alain Juppé qui considère le cinéma Utopia comme “foyer d’animation trotskiste, anarchiste” : “C’est ce-la l’équilibre démocratique”.

    Avec Alain Juppé, Bordeaux est devenue une sacrée ville d’accueil pour les catholiques Intégristes (tous les ans, nous avons les manifs pro-vie, manif pour tous et prières publiques contre l’avortement).

    En 2002 toujours : l’ancienne Bourse du travail, classée monument historique, est bradée à un promoteur, chouchou de la municipalité. Il débourse 350 000 et en perçoit 2 millions pour restaurer le bâtiment. Celui-ci est finalement partiellement détruit dans un incendie, ce qui simplifie les travaux…

    En 2003, le Tram est construit grâce à l’embauche massive de sans papier.es. Et l’inauguration du dit tramway se fait en plein délire policier avec rafle et emprisonnement des militant.es à ciel ouvert pendant 5 heures.
    Sans oublier une aseptisation de la ville avec la suppression des bancs sur les places, les rafles de sans-papier.es et les contrôles au faciès, les expulsions violentes de squats, la vidéosurveillance qui croît qui croît, l’affichage libre qui disparait.

    Et une politique de gentrification à outrance avec le ravalement général des façades (une obligation faite aux propriétaires qui permet notamment d’exproprier les plus modestes d’entre eux/elles), qui se traduit par une hausse des loyers. Le centre historique devient ainsi de plus en plus inaccessible pour les classes populaires et se transforme en quartier réservé aux classes aisées, au tourisme et au commerce superflu. Cette politique culmine aujourd’hui au niveau de la CUB avec le projet Euratlantique avec, entre autre, l’extension de la LGV : trop pratique les ami.es ! De Bordeaux, on pourra être à Paris en 2h10, à Toulouse en 1h, à Bilbao en 1h45, à Madrid en 3h40… à condition bien sûr d’avoir un porte-monnaie bien replet !

    La CUB attend 100 000 nouveaux et nouvelles habitant.es d’ici 20 ans. Il y en a déjà pas mal — avant-gardistes ? aventurier.es ? — et certain.es ont déjà leur blog ; on y trouve le « communicant », la « directrice », le « responsable marketing », le « journaliste », l’« étudiante en médecine », l’« entrepreneur », etc. Il.les trouvent les bars des Capus drôlement pittoresques et ad0000rent manger des huîtres au Cap Ferret !

    On l’aura deviné : les riches, par le fameux « art de vivre » alléché.es, trouvent leur bonheur dans le Bordeaux Imaginé par le meilleur d’entre nous, avec ses belles façades, son miroir d’eau, son futur pôle d’affaires européen…

    Les chômeur.es, par contre, déchantent assez vite, qui arrivent dans une région sinistrée. Pas de blog émerveillé pour elleux, ça doit être ça la fracture numérique…

    Bordeaux capitale du spectacle mainstream et des jeux : en 2012, Alain Juppé fait un beau cadeau d’anniv’ à Johnny Halliday en mettant à sa disposition le stade Chaban-Delmas. Bientôt, s’il se donne la peine de revenir, Johnny aura peut-être droit à THE grand stade mythique, un peu ex-centré certes, mais ÉN000RME.

    Votez bien, votez rien !


    sources :

    Journal mural Droit dans l’mur (Bordeaux, vers mars 2015).
    https://gabx.noblogs.org/post/2015/03/18/droit-dans-le-mur-le-meilleur-dentre-nous/
    https://gabx.noblogs.org/files/2015/03/ddlm-j-1.jpg (p. 1/3)
    https://gabx.noblogs.org/files/2015/03/ddlm-j-2-.jpg (p. 2/3)
    https://gabx.noblogs.org/files/2015/03/ddlm-j-3.jpg (p. 3/3)



    [Blasphegme numéro 1]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 1]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Septembre 2016

    Blasphegme 1

    Bulletin mural anarchiste de Paris et de sa région

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Présentation

    « Je crache sur vos idoles, je crache sur Dieu, je crache sur la patrie,[…] je crache sur les drapeaux, je crache sur le capital et sur le veau d’or, je crache sur les religions : ce sont des hochets, je m’en moque, je m’en ris…
    Ils ne sont rien que par vous, quittez-les et ils se brisent en miettes.
    Vous êtes donc une force, ô résignés, de ces forces qui s’ignorent mais qui n’en sont pas moins des forces, et je ne peux pas cracher sur vous, je ne peux que vous haïr…ou vous aimer. Par-dessus tous mes désirs, j’ai celui de vous voir secouer votre résignation dans un réveil terrible de vie.
    Il n’y a pas de paradis futur, il n’y a pas d’avenir, il n’y a que le présent. »

    Albert Libertad, Aux résignés, 1905

    Blasphegme : néologisme désignant le blasphème adressé sous forme de crachat (ou phlegme) sur toutes les religions, qu’elles soient monothéistes ou polythéistes, que ce soit la religion de l’État ou celle du Capital, la religion du travail ou celle de l’égo.

    Le blasphegme crache à la face de tous les dieux et de tous les prophètes, sans faire de distinction entre les divers délires collectifs qui nous empoisonnent, nous maintenant dans la peur d’une autorité supérieure devant qui nous devrions nous mettre à genou.

    Le blasphegme est l’expression individuelle de non résignation face à une société qui ne nous laisse pas une seconde pour respirer, jouant sur les rapports de pouvoir entre individus pour maintenir le bétail tranquille, trop occupé à la concurrence et aux démonstrations de nos frustrations, fruits d’une vie qui n’a connu que la coercition des lois qui régulent la vie sociale.

    Ce journal a pour but de faire de l’agitation, de propager les idées anarchistes, de semer des graines de subversion dans un quotidien réglé comme du papier à musique.
    Bien loin de vouloir donner des leçons, c’est une proposition à enclencher des débats, sur des thèmes qui nous tiennent à cœur et nous semblent fondamentaux pour tout individu désireux de se libérer ici et maintenant de tous ces carcans qui nous empêchent de voler bien haut dans le ciel.


    Emmaüs : des profiteurs de la misère
    Quatre personnes vont passer en appel de procès le 3 octobre à Paris, suite à ce qui s’est passé l’été 2015 dans un centre d’hébergement géré par Emmaüs, rue Pernety (XIVe), où des migrants, lassés du mépris de l’association qui profite de leurs situations, avaient décidé de bloquer l’entrée du hall avec quelques personnes solidaires. En bonne association caritative, Emmaüs a de suite appelé les flics, criant à la séquestration, et un migrant et trois personnes solidaires se sont retrouvés en garde-à-vue puis libérés sous contrôle judiciaire, et ont écopé en octobre 2015 de 4 mois de prison avec sursis et des amendes.

    De fait, Emmaüs est l’entreprise qui règle pour la mairie de Paris la question des migrants, en s’appropriant les lieux que ces derniers investissent, en tentant ainsi d’endiguer toute lutte, les dispersant et les triant, voire parfois collaborant à leur enfermement en centre de rétention.

    Mais Emmaüs est aussi connu pour ses autres « activités de charité ». Elle gère un grand parc HLM en île de France, et là aussi elle se fait remarquer pour sa propension à enfoncer les pauvres encore plus dans la misère au nom du profit. Expulsions de locataires, augmentations de loyers … les méthodes habituelles des spéculateurs. Ceci dit, on connaît l’association surtout pour ses « Communautés » où elle exploite des personnes à la rue, les « compagnons », leur proposant l’hébergement et le repas comme tout salaire. Des règles très strictes sont établies, et les « compagnons » peuvent se faire jeter à la rue en plein hiver s’il s’avère qu’ils ne les respectent pas. Rajoutons que les boutiques Emmaüs, qui dépendent du travail des « compagnons », font tout simplement du profit en revendant à des pauvres des objets donnés et récupérés.

    Pour toutes ces raisons Emmaüs mérite de rejoindre le club des charognards de la misère, comme la Croix Rouge, France Terre d’Asile, l’Armée du Salut, et toutes les autres associations humanitaires qui prospèrent sur le dos des pauvres.


    La fête est déjà terminée ?
    Ces derniers mois on s’est bien amusé à courir dans les rues, à essayer de subvertir un peu notre existant et ces villes modernes et aseptisées, vitrines du capitalisme et de la société de contrôle.

    Cette loi on s’en foutait comme des résultats d’une élection présidentielle ou d’un match de foot, parce que le travail on n’en veut pas tout court, et notre exploitation, qu’elle soit facilitée par une loi ou pas, nous est toujours plus insupportable.

    Alors pourquoi attendre le prochain « mouvement » pour s’amuser, alors que nous n’avons qu’à continuer ce que nous avons démarré ces derniers mois ?
    Pourquoi retourner chacun dans notre isolement, noyés dans les diverses aliénations qui servent à tromper notre ennui et solitude autodestructrice, alors que nous avons vu que nous sommes nombreux à avoir envie de s’en prendre à l’existant, à une société qui chaque jour tente de nous réduire un peu plus en bouillie et d’instaurer la peur chez ceux qui ont décidé de ne plus accepter cette comédie, de ne plus suivre bêtement des cortèges syndicaux et des mots d’ordre citoyens, et de ne plus accepter les états d’urgence ou les États tout court.

    On a découvert ou redécouvert ce que c’est que de courir sur le bitume, de jouer dans des espaces policés destinés à contrôler nos faits et gestes. On savait que cette société de misère repose sur notre servitude, et la peur du flic, mais on a appris qu’on est assez forts pour tenter de la renverser, et qu’ils ne pourront pas nous empêcher de nous amuser comme des enfants sauvages qui saccagent tout sur leur passage.

    Nous avions si bien commencé, alors ne troquons pas une part de maintenant pour une part fictive de demain, et ne cédons en rien du présent pour le vent de l’avenir !

    Solidarité avec ceux et celles arrêtés ces derniers mois !


    Quelques brèves estivales
    Cet été des étincelles de rébellion ont éclaté par-ci par-là, en envoyant un message clair au pouvoir, l’attaque contre l’ordre établi ne prend pas de vacances !

    • Le plus bel art de rue c’est l’émeute … le festival d’art de rue d’Aurillac, qui a lieu chaque été, aura connu comme l’an dernier une tournure un peu plus subversive. À la suite d’un refus collectif de plusieurs personnes de subir des fouilles à l’entrée du festival, de joyeux lurons ont tenté de changer le ton de la fête, et de faire éclater parmi les estivaliers leur haine de cette société.

    • Des tags contre les intégristes … à deux reprises en juillet et août à Besançon des tags anti-théistes ont été peints sur les murs de bâtiments d’une organisation de catholiques intégristes qui s’est fait connaitre par des actions contre l’avortement et la contraception.
    Petit florilège de messages adressés à ces réacs religieux : « A bas la calotte, vive la capote », « Ni Dieu ni maître » ou encore « Cathos fachos hors de nos vies »…

    • Le MEDEF privé de golf … à Chailly-sur-Armançon, en Côte d’Or, c’est le terrain de golf qui devait accueillir une compétition pour les adhérents du MEDEF local qui a été saccagé. Deux banderoles ont été laissées sur place avec comme messages : « Fini de jouer » et « 200 € = un golf ou un mois de galère ».

    • … et tout le reste. Nous n’avons pas assez de place ici pour citer toutes les autres attaques menées pendant ces vacances, mais on retiendra qu’un peu partout ce sont les flics, les permanences politiques (PS, FN), les banques, les écoles, les journalistes, etc. qui ont subi les foudres de ceux pour qui l’été n’étanche pas la haine contre cette société.


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-1/ : qui indique que le texte « La fête est déjà terminée ? » est « Extrait d’une affiche vue ces derniers mois dans les rues de Paris ».



    [Blasphegme numéro 2]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 2]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Novembre 2016

    Blasphegme 2

    Bulletin mural anarchiste de Paris et de sa région

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    La guerre entre pauvres
    Cet été un homme est mort, des suites à une agression dont il a été la cible pour des raisons racistes. On pourrait s’étonner de ne pas avoir entendu les professionnels de la cause antiraciste s’exprimer à ce sujet, et laisser le devant de la scène à l’État et ses représentants. Et si l’insupportable « vérité et justice » habituel n’a pas été réclamé ça n’est pas pour une bonne raison. D’un côté, les professionnels de l’antiracisme ont ignoré cette histoire, de l’autre, les associations de la dite « communauté chinoise » en ont profité pour étaler leur discours communautariste, tandis que l’État a voulu jouer sa carte antiraciste, allant jusqu’à inaugurer il y a quelques semaines une plaque en hommage à ce monsieur.

    Pour ceux qui ont toujours pris le parti de s’opposer au racisme sans pour autant en faire une profession, reconnaissant que les diverses vagues d’immigration (mais pas que) ont toutes subi le racisme latent d’une bonne partie de la population (immigrée ou non), cela semble ironique que l’idéologie « antiraciste » (et nous ne parlons pas de l’État, qui pendant ce temps expulse des migrants à Paris et Calais) ne prenne en considération que certaines expressions du racisme, en mettant de côté les autres. Comme s’il y avait des morts et des agressions plus graves que d’autres, des racismes et des discriminations plus graves que d’autres.

    D’un autre côté on se souvient de la manifestation pour la « sécurité » du 20 juin 2010 à Belleville, (dans une volonté d’afficher le raz-le-bol de la dite « communauté chinoise » d’être la cible privilégiée d’agressions et de vols), qui se transforma en émeute raciste. Les manifestants réclamaient plus de « sécurité », plus de moyens policiers pour les protéger, et finirent par lyncher des gamins identifiés, à leur tenue vestimentaire et la couleur de leur peau, comme des « voleurs ». Tout simplement une émeute raciste et réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus dégueulasse.

    Face à de telles demandes de « sécurité » on ne peut que répéter qu’il y a déjà bien trop de flics et de caméras dans les rues (et qu’il y en ait tout court est déjà trop), et ceux qui réclament que la/les cages qui nous enferment soient plus resserrées vont exactement dans le sens de l’État. De même, les « maraudes nocturnes » proposées à Aubervilliers, composées de « citoyens » nous font penser à des milices de « bon citoyens », comme ces « voisins vigilants » qui veulent faire régner la paix sociale et suppléer les caméras et flics déjà présents en nombre. Bientôt ils réclameront de pouvoir porter des flingues pour défendre « leur quartier », et tirer sur toute personne qui pour eux a la gueule d’un agresseur, tandis que d’autres cherchent des « riches » à détrousser, en se basant aussi sur le critère de leur apparence physique. Rien de tel pour pousser vers une guerre civile, les différentes communautés s’entre-tuant, tandis que l’État se réjouit de cette guerre de tous contre tous, qui remplace la guerre sociale.

    Le problème ce n’est pas la « sécurité ». Le problème c’est de voir la société à travers des communautés, qui seraient des groupes homogènes, sans prendre en compte les différences sociales, sans prendre en compte ceux qui ont des papiers ou non, ceux qui sont exploiteurs et ceux qui sont exploités ; c’est de penser qu’il est normal que l’humanité se divise en « races », nations, religions, couleurs de peau, origines géographiques. Le problème c’est de voir les gens qui viennent de Chine (ou de n’importe où) comme « les autres », et de les traiter différemment pour cette raison, de s’en prendre à eux pour cette raison.

    Le problème c’est la guerre entre pauvres ; de voler son voisin qui galère, qui se fait lui aussi exploiter, plutôt que d’aller à quelques kilomètres voler ceux qui s’enrichissent sur le dos des exploités, qu’ils soient chinois, maghrébins, français, portugais, congolais …

    Nous ne voulons pas choisir entre les replis communautaires (et leurs semblants de guerre civile), et une « sécurité » gérée par l’État. Nous voulons nous épanouir en tant qu’individus, dans un monde sans flics et sans communautés.

    NI racisme, ni sécuritarisme !

    Au cannibalisme social répondons par l’attaque

    Contre ceux responsables de notre misère !


    Le bip bip quotidien

    Bip, lorsqu’on prend le métro avec son passe navigo. Bip, lorsqu’on accède à son lieu de travail. Bip, lorsqu’on va manger au resto U ou à la cantine de son collège/lycée (parfois au lieu d’une carte on passe avec ses empreintes palmaires). Bip, lorsqu’on va à la bibliothèque. Bip, lorsqu’on rentre dans son immeuble.

    Quand on ne bipe pas on pianote, sur l’écran tactile de son smartphone, de sa tablette, ou le clavier de son ordinateur. Pas une seconde de notre journée ne se passe sans interaction avec ces technologies, qui se substituent aux interactions en face à face avec des gens, remplacés par des contacts virtuels de réseaux sociaux, qui nous laissent dans la froideur de notre solitude, bien réelle, elle.

    On a presque oublié que lorsqu’on veut parler à quelqu’un on peut aller chez lui et frapper à sa porte. On a presque oublié ce que c’est de communiquer en face à face, avec des émotions, des rires, des colères, qui se lisent sur nos visages, le ton de notre voix, le tremblement de nos mains. On a presque oublié qu’il n’y a pas si longtemps ces machines ne faisaient pas partie de nos vies, et qu’on n’était pas enfermés dans ce monde digitalisé, qui essaie de contrôler de plus en plus notre quotidien. Et que les gens vivaient, s’aimaient, communiquaient, se tenaient au courant de l’actualité, sans ces technologies envahissantes.

    Dans le métro on se sent parfois comme un intrus, à faire partie des rares personnes à ne pas être aspirées par son petit écran et des écouteurs dans les oreilles, oubliant qu’il y a des gens autour. Et c’est en s’enfermant ainsi sur nous-mêmes que l’on ne voit pas l’évolution de la société avec les technologies. Par exemple, dans les taules, dans les collèges/lycées, aux frontières, dans certains lieux de travail, la biométrie fait maintenant partie du quotidien (empreintes digitales, forme de la main, traits du visage, dessin du réseau veineux de l’œil ..). Il faudra être imaginatifs pour contrer de tels systèmes de contrôle omniprésents dans nos vies qui auront leur tâche facilitée par le tout nouveau fichier de titres électroniques sécurisés qui devrait conserver dans une base centralisée les données biométriques des détenteurs d’un passeport et d’une carte d’identité nationale. Et à cela s’additionnent les caméras des villes, les GPS des smartphone et des voitures, les bracelets électroniques, et des tas d’autres machines qui n’attendent qu’à être lancées sur ce marché juteux …

    Les murs se resserrent de plus en plus, chacun acceptant plus ou moins dans son quotidien ces super moyens de flicage, oubliant qu’on peut se débrancher aussi, qu’on n’en meurt pas (ni socialement), et que la fameuse « neutralité » des technologies n’existe pas, que nous avons déjà perdu de nos façons d’interagir, de communiquer, de penser. Nous sommes, pour la plupart, réduits à une servitude aux machines, et déjà définitivement aliénés dans tous les domaines de la vie.

    Et si nous réapprenions à vivre sans les machines ? Et si nous coupions le fil du virtuel pour nous reconnecter les uns avec les autres, tisser des complicités dans le concret, combler ce vide crée par nos atomisations ? Reprendre contact avec le temps, l’espace, les autres, tout ce qui par l’interaction froide avec les machines a été relégué au second plan.

    Et si nous blasphémions ouvertement contre la religion de la connectivité ? Et si nous faisions la guerre à ce paradis technologique qu’on nous vante et qui ressemble plutôt à un cauchemar sorti tout droit de la science fiction ?

    Et si nous détruisions les machines …


    Fin octobre de cette année un « incendie criminel » a ravagé un local technique d’Orange à Toulouse, privant d’internet et de téléphone 800 foyers. Selon les médias le « retour à la normale » n’a été rétabli que quatre jours plus tard … nous dirions plutôt qu’il a été rétabli seulement quatre jours.


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-2/



    [Blasphegme numéro 3]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 3]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse  ; prison  ; urbanisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Février 2017

    Blasphegme 3

    Bulletin mural anarchiste

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Maison Blanche : l’hôpital prison
    La prison de la Santé est fermée, pourtant il y a encore en plein Paris des lieux où des personnes sont internées contre leur gré. Dans le Nord et l’Est parisien, par exemple, il y a quatre hôpitaux psychiatriques qui font partie de l’Établissement Public de Santé Maison Blanche, l’un des trois membres fondateurs de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne. L’établissement est chargé de la population du Nord et de l’Est de Paris : 7e (Infanto-Juvénile), 8e, 9e, 10e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements. Ces hôpitaux-prisons sont situés : rue du Général Lasalle (19e), rue d’Avron (20e), avenue de la Porte de Saint-Ouen (18e) et rue d’Hauteville (10e).

    Les « patients » peuvent y être hospitalisés (ou plutôt enfermés) sans leur consentement, dans le cadre de soins psychiatriques à la demande d’un tiers, ou sur décision du représentant de l’État. Si l’on est enfermé contre son gré là-dedans impossible de sortir tant qu’un psychiatre en charge n’a pas signé un certificat médical, ou qu’un juge d’application des peines n’a pas donné son aval. Cela va sans dire que la durée d’enfermement n’est jamais décidée d’avance, contrairement à une peine de prison (bien que l’administration pénitentiaire s’arrange parfois pour rallonger les peines des plus récalcitrants), et qu’une fois rentré on ne sait jamais quand on sortira. La prise de médicaments obligatoire aidant, il est courant d’y perdre la notion du temps, et pour les réfractaires aux petites pilules les blouses blanches ne s’embarrassent pas, c’est intraveineuse de force. En effet, les médicaments à outrance soulagent le personnel qui aime savoir les « patients » endormis et neutralisés. L’heure de la prise des médicaments et des repas rythme le temps, en dehors de ça les personnes traînent leurs désespoirs dans les couloirs lugubres de ces hôpitaux prisons, espérant ne pas avoir à subir d’électrochocs (toujours couramment pratiqués) et, hormis les plus rétifs, feignant la docilité pour ne pas avoir à endurer les punitions ultimes : envoyé en chambre d’isolement, ou se voir infliger des mesures de contention (attaché pieds et mains à un lit, nuit et jour).

    Lorsque l’administration psychiatrique n’arrive pas à prouver qu’on est dangereux « pour les autres » elle dit qu’on est dangereux « pour soi-même ». C’est pratique, et ne repose que sur le seul avis d’un psychiatre, parfois influencé par des proches qui trouvent un quelconque intérêt à faire enfermer une personne de leur propre famille, un moyen comme un autre de s’en débarrasser (parfois aussi les choix sont limités). C’est d’ailleurs une pratique assez courante d’utiliser la psychiatrie pour décrédibiliser, isoler, confisquer la parole, tant et si bien que certains vieux serpents adhèrent à ces normes et ces catégories bancales, reconnaissent à une science le pouvoir de mesurer l’esprit, si cela peut servir leurs intérêts personnels. Mais au fond on pourrait se demander qui est « fou », qui est « sain d’esprit » dans ce monde ? N’est-ce pas plutôt bon signe d’avoir des émotions et de ne pas vouloir se contenter de ce quotidien fade et empoisonné qu’on voudrait nous faire avaler ? Et puis qu’est-ce que la norme ? Dans cette société, une femme en colère et violente est toujours une folle, un homme en colère et violent ne fait qu’exprimer virilement ses émotions.

    Alors bien sûr qu’il ne s’agit pas ici de culpabiliser ceux/celles qui n’ont parfois pas d’autre choix que d’avoir recours à la psychiatrie pour survivre à des situations désespérées. Mais nous disons que ça n’est pas la solution au mal-être produit par ce monde, que c’est comme un pansement sur une jambe de bois. Et si la psychiatrie se targue de sauver des gens d’eux-mêmes en les abrutissant de médicaments, nous disons qu’elle condamne aussi à vivre une vie impossible à aimer en l’état, et que forcer les gens à aller bien sans changer les causes qui les font se sentir mal, ça ne marchera jamais. Les psychotropes sont distribués comme des petits pains dedans et hors de l’hôpital, ça permet d’anesthésier les émotions, et de rester productif, de garder bonne figure, de continuer à subir les humiliations quotidiennes sans broncher, se voiler la face, se dire que le problème vient de soi, et que la solution c’est la chimie.

    Ces hôpitaux sont des prisons, destinées à briser les réfractaires, les forcer à accepter de rentrer dans un moule.

    Nous sommes pour la destruction de toutes les prisons et de toutes ces catégories qui nous enferment !


    Je vomis dans vos corn-flakes
    Belleville s’embourgeoise. On peut le voir à travers ces nouveaux bars et restos stylés dans lesquels nous ne rentrerons jamais, à cause du prix prohibitif et de l’ambiance branchée, encore plus antipathique que ces bars PMU à la clientèle uniquement masculine. C’est donc sans surprise que nous avons découvert par hasard le nouveau bar à céréales rue de Ménilmontant. Nous avions entendu parler de ce concept suite au « scandale » de l’installation d’un tel bar à Londres, qui devint la cible d’une manifestation contre l’embourgeoisement d’un quartier. Suite à quoi le débat sur la responsabilité des commerçants dans ce processus avait été réactivé. Ce phénomène étant lié à l’installation dans des quartiers pauvres de ces jeunes entrepreneurs branchés qui ont la faculté de rendre inaccessible tout ce sur quoi ils posent leur regard ; revalorisant et transformant à leur image les anciens quartiers ouvriers dans lesquels ils s’installent par nécessité économique. Partant d’une bonne volonté sans aucun doute, les conséquences en sont la flambée des loyers. Face à cela, l’erreur serait de défendre l’identité sociale (ou autre) d’un quartier, plutôt que de se battre pour pouvoir vivre où on le désire, là où on veut avoir sa vie.

    Aux côtés de nouveaux projets immobiliers, qui participent à « réinventer Paris », ce sont des magasins bios, des brasseries, bars et restos à concept, des « food market », des boutiques artisanales, théâtres ou des galeries d’art qui fleurissent. Tout cela dans la dynamique d’un entrepreneuriat « sympathique », branché, qui se veut à visage humain, écolo, éthique, respectueux des travailleurs et des consommateurs, bien sûr … faut-il encore avoir le porte- monnaie pour y accéder, et l’envie de distinction par sa consommation. Comme ces gens au look bien travaillé qui ont fait du « do it yourself » leur manne financière, mettant en avant l’authenticité de leurs produits marketing, et faisant la promotion du bonheur au travail, plaçant au cœur de leurs activités « l’autonomie » (avec papa/maman pour assurer ses arrières, et jouer les garants pour des logements inaccessibles au commun des mortels), « l’aventure » (dans la jungle urbaine), et « l’imagination » (produit d’une école d’art ou de commerce), mais surtout, le profit. Grâce à eux l’idée de se faire du fric en profitant de la crédulité des consommateurs prend une autre dimension. Et c’est donc naturellement que des esprits créatifs ont eut l’idée de prospérer sur le dos d’idiots nostalgiques de leur enfance dorée, prêts à payer cher pour un petit moment de régression avec un bol de céréales et du lait … du lait bio, ou au soja, branchitude oblige.

    Tout cela pourrait prêter à sourire, si ces petites entreprises à l’allure bon enfant n’allaient pas dans le sens des projets des municipalités pour nettoyer les quartiers de leurs pauvres, les repousser toujours plus loin en banlieue. Et en attendant de pouvoir y arriver totalement, les garder à l’œil, pour protéger les populations plus solvables pour qui on rend le quartier attractif. L’outil principal de la ville de Paris pour mener à bien son projet c’est la pacification des habitants. Elle prend différentes formes : c’est tout ce qui contribue à la « sécurité » du quartier, par l’omniprésence de caméras et des flics, avec dans certains endroits comme à Belleville la Brigade Spécialisée de Terrain, dont le boulot consiste à harceler les pauvres qui essaient de survivre tant bien que mal, et les petits-frères des flics, ceux qui ont moins réussi, les services de sécurité, notamment les GPIS, hommes de main des bailleurs sociaux, mais aussi les Correspondants de nuit, dont le rôle est principalement tourné vers une assistance aux flics, la répression des « incivilités », et un travail de fichage sur les populations indésirables. Mais pour contribuer à la pacification il y a aussi l’imaginaire créé par le discours sur la « mixité sociale » et son « quartier-village », où l’on dit bonjour à ses voisins en faisant son marché le samedi matin avec ses enfants.

    Il va falloir dissuader les riches de s’installer si l’on ne veut pas aller vivre ailleurs !

    À leur paix sociale répondons par la guerre sociale contre leurs flics et leurs commerces !


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-3/



    [Blasphegme numéro 4]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 4]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Libertad, Albert (1875-1908)
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Avril 2017

    Blasphegme 4

    Bulletin mural anarchiste

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Main de fer ou gant de velours ?
    « La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)

    La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.

    Le policier quand il tabasse, viole, tue quelqu’un dans le cadre de son travail, il ne fait que son boulot. Ce ne sont pas des gens nés sadiques, mais bien évidemment que le pouvoir qu’ils ont et qui leur monte à la tête contribue à un certain sadisme. C’est la fonction même de policier qui peut, dans certaines situations, nécessiter qu’ils soient violents, sadiques. Si les gens ne se laissent pas humilier quotidiennement (contrôles d’identités, insultes, etc.) il faut bien que ces fonctionnaires mènent à bien leur sale boulot. Et sans aucun doute qu’ils ont envie de se venger quand ils se sentent humiliés à leur tour, parce que c’était pas forcément leur rêve d’enfance de devenir larbin de l’État, mais pour pouvoir se regarder dans la glace il faut bien qu’ils s’imaginent qu’ils sont tout puissants.

    La justice et la police sont de simples gardes-fous, qui veillent à ce que personne ne mette de sable dans les rouages de la machine étatique, et lorsque malgré tout cela arrive, la police est là pour rétablir les choses, pour protéger l’État à tout prix, empêcher que le contrôle sur la société ne soit perdu, même momentanément. Car le plus grand danger pour l’État c’est que les petits gestes de rébellion se diffusent socialement, alors il faut les couper à la racine, de façon radicale parfois, quitte à inventer des histoires pour se justifier lorsque la méthode répressive a dépassé les limites des lois qu’ils créent.

    Une police gentille, non-violente, ce n’est pas une utopie, c’est tout à fait réalisable. Mais une telle situation ne pourrait se passer que dans une société totalement pacifiée, où le moindre petit éclat de colère n’existerait pas, où les passions seraient éteintes, la stabilité de la société devenant la valeur suprême, la communauté devenant tout, et l’individu rien.

    Pour avoir une police gentille il faudra sacrifier nos individualités à un bien commun et un monde de valeurs qui ne laissent pas de place aux passions ; une société basée sur la médiation, la pacification, le sacrifice, l’accommodation et le compromis. Dans ce meilleur des mondes la plus grande punition serait le bannissement, et chaque citoyen revêtirait la responsabilité de défendre l’ordre existant. Et quel rôle aurait alors la police ? Elle aurait toujours le même rôle, celui de veiller à ce que la société fonctionne bien, de débusquer les réfractaires et les empêcher d’inciter les autres à ne pas respecter les règles du jeu. Bien sûr que pour remplir son rôle elle aurait toujours tout un panel de méthodes, mais parfois il y a bien plus efficace que la violence physique.

    Nous ne voulons pas de cette société qui engendrerait une police non violente, ni de celle qui produit des flics violents, nous ne voulons pas d’une société qui produit des flics tout court, y compris celui dans notre tête. S’il y a des flics c’est pour protéger ce système capitaliste, ce monde d’exploitation et de misère, et nous empêcher de nous réaliser pleinement en tant qu’individus.

    Peu importe que la clôture qui nous entoure ait des barbelés, qu’elle soit électrifiée ou plus ou moins haute. Le problème c’est que nous soyons enfermés, et pas comment nous sommes enfermés. Des flics gentils, des maîtres gentils, cela restera une autorité au dessus de nos têtes, des normes sociales qui dictent nos vies, qui les atrophient ; cela restera un État qui contrôlera chaque parcelle de notre existant. Alors que nos rêves sont bien trop grands pour les limites étroites de n’importe quel État, et que la résignation n’est pas une option.

    Nous ne voulons ni de la main de fer ni du gant de velours. Nous préférons couper cette main étatique, quelle qu’elle soit, qui ne peut servir qu’à nous étrangler.

    Car nous voulons détruire le pouvoir, ceux qui le détiennent, et ceux qui le défendent !


    Je ne vote pas !
    Je ne vote pas. Parce que je ne veux pas choisir un maître, choisir celui qui décidera à ma place de ce qui est bien pour moi, et me forcera à respecter ses choix, qu’il fera passer pour les miens. Je ne veux pas que la majorité détermine ma servitude, que le bétail construise les barrières qui le parquent et nomme ceux qui me dirigeront moi aussi, quoi que j’en pense.

    Je ne vote pas car je ne veux pas du monde qu’ils m’imposent, je ne reconnais pas l’idée de nation, de peuple, de citoyenneté, considérant que les États s’arrangent toujours pour fabriquer des identités qui donnent l’illusion d’une unité dans une population. Ni ma nationalité, ni la langue que je parle, ni ma couleur de peau ne déterminent ce que je suis, et je ne reconnais pas les frontières de l’État dans lequel le hasard de la vie m’a fait naître. De même, je ne veux rien savoir d’un quelconque « bien commun », car je ne veux faire partie d’aucune communauté, je ne veux avoir aucun devoir envers personne, et je veux choisir ceux avec qui je construis ma vie.

    Je ne vote pas parce que je ne veux pas donner de pouvoir à ces hypocrites qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, essayant de nous bercer d’illusions, jusqu’à ce que le réveil soit douloureux. Je ne veux pas d’un monde où je ne suis qu’un pion dans la partie d’échec de quelques fins stratèges qui utiliseront ma crédulité pour piétiner mon individualité afin de servir leurs intérêts mesquins, dans leur quête frénétique de pouvoir et de domination.

    Je ne vote pas parce que je veux vivre dans un monde sans maître ni esclave. Et un tel désir ne pourra jamais rentrer dans un bulletin de vote. Au lieu de cela je veux prendre ma vie en main, et m’efforcer de la créer en me révoltant contre l’ordre existant et la misère qu’il impose partout à la vie.

    Je n‘abdiquerai jamais ma liberté !

    La révolte plutôt que la passivité du vote !


    Échauffements

    Tout comme aller citoyennement tous les cinq ans déposer son bulletin dans l’urne est une tradition chez certains, il y a une tradition qui perdure, c’est celle de l’attaque contre le triste cirque électoral. En voici un échantillon :
    • Talence : L’espace Médoquine où était attendu Emmanuel Macron le 9 mars a été vandalisé dans la nuit. Plusieurs vitres, notamment à l’entrée du bâtiment, ont été détruites. Les dégâts sont importants, et des inscriptions ont été apposées sur les murs de la salle de spectacle.
    • Alençon : Le 18 mars, à la permanence du Front National, la vitrine a été brisée à l’aide d’une barrière métallique, habituellement utilisée pour « contenir la foule » et le local a été « gravement endommagé » par un incendie.
    • Grenoble : La permanence du parti Les Républicains a reçu une petite visite nocturne le 21 mars. Les vitres de sa devanture ont été brisées, le mobilier et le matériel informatique dégradés et des inscriptions ont été peintes en rouge sur les murs. Le 21 janvier c’est la permanence Socialiste qui avait reçu une visite nocturne.
    • Montpellier : fin mars ce sont les permanences du Parti Socialiste et du Front National qui ont reçu quelques marques d’antipathie.
    • Nantes : L’hôtel de région a été repeint en gris le 27 mars, par le Réseau des Peintres Rieurs, pour la visite de Fillon.
    • Rennes : Lors d’une réunion politique des Républicains dans un bar le 30 mars, les participants ont été aspergés d’urine et de soupe de poisson.
    • Bordeaux : En réponse au meeting du Front National une manifestation a lieu le 2 avril. Des vitrines seront cassées sur le passage, et les murs tagués. On retiendra un tag annonciateur :

    « 23 avril émeute partout »


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-4/



    [La Grande guif’, feuille d’info n° 1]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Grande guif’, feuille d’info n° 1]. — Lille : la Grande guif’, . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : émigration et immigration  ; féminisme  ; littérature : poésie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : guerres : Guerre mondiale , 2 (1939-1945)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Bwitch Gang (Reims)
    • Vie des mouvements  : journal mural  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations  ; repas, cantine, …
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; logo du journal mural (oiseau marin) ; vignette de trois roses feuillées ]

    texte :

    La Grande guif’

    feuille d’info n° 1 : 1ère quinzaine de mai 18.

    Quelques informations murales en provenance de nos réseaux vénères, amateurs et contre-culturels, sur Lille ou ailleurs… à destination de toutes et tous. On lâche rien et on tient les murs, contre vents et marées… vive la sociale

    Samedi 05 mai,15 heures : goûter à l’espace autonome des 18 Ponts (38, rue de Trévise) et rencontre avec deux membres du Bwitch Gang Crew, collectif féministe de Reims, rédactrice du fanzine Bwitch Gang.

    Plus d’infos sur : https://thebwitchesgang.wordpress.com, activité ouverte à toutes et tous.

    Mardi 08 mai,10 h marche de Porte des Postes (Lille) au cimetière d’Haubourdin, pour rendre hommage aux « tirailleurs » africains qui ont contribué à sauver la France de l’occupation nazie et des collabos pétainistes.
    Le 8 mai 1945, les cloches des églises de France sonnaient la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’histoire officielle laisse souvent une place marginale aux populations venues de l’empire français de l’époque qui ont pourtant participé directement et massivement aux combats de la première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale sur de nombreux fronts en Europe et sur la terre d’Afrique. Organisé par le collectif des sans papiers 59.

    Jeudi 10 mai, à partir de 19 h : soupe et concert à l’espace autonome des 18 Ponts avec Chavité (screamo punk — Nantes) et Krokodil (emo crust — Reims). Entrée prix libre.

    L’amour, la vie
    Sûrement pas un joli panier garni
    Pourtant habibi
    Un baiser m’a suffit
    Pour que j’en mords d’envie !
     
    Nahadine le printemps
    Les saisons ne font jamais la révolution
    Enrage-moi, brûle-moi sans raison
    Et sur ma peau, dévore-moi l’instant !

    PS : pas de révolution sans amour et sans poésie, pas de vie sans détour et sans folie
     ! :)


    sources :
     


    [La Grande guif’, feuille d’info n° 8]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Grande guif’, feuille d’info n° 8]. — Lille : la Grande guif’, . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : émigration et immigration  ; féminisme  ; justice  ; police  ; squatt
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; logo du journal mural (oiseau marin) ; vignette de trois roses feuillées ]

    texte :

    La Grande guif’

    feuille d’info n° 8 : octobre 2018, jamais rentré-es, jamais partie-es…

    Quelques informations murales en provenance de nos réseaux vénères, amateurs et contre-culturels, sur Lille ou ailleurs… à destination de toutes et tous. On lâche rien et on tient les murs, contre vents et marées… vive la sociale !

    Dans la nuit du 28 septembre 2018 à 3 h 30, près de Fouquières-lès-Lens (62), des gendarmes tuent Henry , lors d’un contrôle. Une colère légitime des proches et soutiens embrase les rues des communes voisines les heures suivantes. Cela est arrivé non loin de Montigny-en-Gohelle où fut assassiné Lahoucine Ait-Omghar, en 2013. À Lille, ça fait 9 mois que les proches et les soutiens de Selom et Matisse, morts en fuyant la police à Caulier, se battent contre la justice qui acquitte systématiquement les keufs. D’ailleurs, pour Adama Traoré, la justice déclare que les flics ne sont pas responsables de l’étouffement qu’il a subit lors de sa violente arrestation ! La famille d’Adama et les proches appellent à un rassemblement le samedi 13 octobre à Paris Gare du Nord à 14 h 30. Soutien à toutes les victimes et proches des violences policières, aux émeutières et aux incendiaires ! Ni oubli ni pardon ! Nique les keufs !

    Quelques nouvelles de la répression qui touche des employés syndiqués, de la SNCF notamment, suite au mouvement contre la réforme ferroviaire de ce printemps : à Lille, Nicolas et Olivier sont passés en commission disciplinaire et ont écopés de 2 et 4 jours de mise à pied et d’un dernier avertissement. Nous attendons encore une date de passage au tribunal correctionnel pour simples faits de grèves. Un rendez vous, annoncé large et fédérateur, contre la répression de ceux et celles qui luttent sur leurs lieux de travail pour leurs conditions de survie matérielle, se tiendra à la bourse du travail le samedi 20 octobre prochain… vive les voyous syndiqués, Nique les exploiteurs !

    Samedi 13 octobre, à la maison des syndicats CNT, au 32 rue d’Arras, est organisée une journée pour parler de la situation politique et sociale Grecque. À partir de 15 h 30, il y a la projection d’un film sur le parti néo-nazi Aube Dorée « Aube dorée, une histoire personnelle » , d’Angélique Kourounis, suivi d’une rencontre avec des camarades Grecs. Le soir à 20 h, un concert prix libre de rap avec Krav Boca (Toulouse), Atome d’Intifada (Bruxelles) et Sid (zad Notre-Dame-des-Landes) au même endroit. Tous les fonds récoltés seront reversés aux camarades d’ESE (syndicat anarchiste) et au squat de migrant-e-s Notara26 (Exarcheia, quartier d’Athènes).

    Les actions de mobilisation continuent pour soutenir et rendre visible les habitant-e-s du squat le 5 étoiles, 15 rue Jean-Jaurès pour réclamer de vrais hébergements, dignes et durables. Mineur-es, étranger-es, majeur-es, dubliné-es ou non, sdf, ont tous et toutes leurs situations bloquées. Tout le monde subit la violence administrative et policière de l’État, du département, des mairies, qui appliquent leurs politiques de contrôle, de parcage et de division favorisant la guerre entre les pauvres. Nahadine les frontières ! Nahadine la nation ! Nahadine la France !

    ** Ah ouai ! À ce qui paraît Le pen est à l’agonie, qu’il crève ! Sortons les cotillons avec force et paillette !… Nique sa race de facho ! **

    Suite à l’expulsion en juin dernier de l’espace autonome des 18 ponts, on est un peu en tong... mais toujours là ! Les promoteurs n’ont pas pris de vacances et ça rénove à tout va. Le projet de la loi Élan veut pénaliser l’ouverture de bâtiments vides. Il sera plus compliqué d’avoir des espaces de lutte et d’auto-organisation, hors de la légalité. Organisons nous face à la répression ! Nique les promoteurs ! Partout chez nous !

    Saluons et souhaitons de joyeux débordements à la toute nouvelle KIF (kaisse d’impression féministe). Le Kif est une caisse autogérée qui permet à qui veux, d’imprimer des brochures, des autocollants, des tracts, des affiches… qui touchent une pluralité de sujet dans une perspective féministe intersectionnelle (un féminisme qui à la volonté de prendre en compte toute les formes de domination systémique).

    *** Une nouvelle prison est en construction à Loos, un centre de détention qui verra le jour en 2021. Nique la taule ! ***

    **** Force et courage pour Rédoine Faid et ses complices, rage et détermination pour les prisonniers et prisonnières. ****

    VIVE LA CAVALE !


    sources :
     


    [Agitación n°1, Perdida en la memoria condenada busca la manera de gritar]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Agitación n°1, Perdida en la memoria condenada busca la manera de gritar]. — Valladolid : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , texte en défonce , papier blanc ) ; 68 × 101 cm.

    • Affiches par pays  : Espagne
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)  ; CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : communication : radio & audiovisuel*  ; éducation  ; police  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Agitación
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessins (homme avec porte-voix) ]

    texte :

    Agitación

    n°1 - Apartado 258 - 47080 Valladolid

    Perdida en la memoria condenada busca la manera de gritar

    insumisión, insumisión, insumisión

    SEGURIDAD CIUDADANA, LA ESTABILIDAD DEL PODER

    SEGURIDAD CIUDADANA, TODOS CON MIEDO TRAS LAS VENTANAS

    No salgas a la calle tarde y de noche ; las cosas están mal, amigo. Deja que el Estado se ocupe de todo. No salgas de casa tras el trabajo. La patrulla velará tu sueño. Ellos guardan tu puerta. Mejor no salgas de tu agujero. Afuera está el mundo entero. Es demasiado grande, puede que te pierdas. No salgas de tu vida, ciudadano. No te metas donde no te llaman. Deja las calles a la policía, deja la vida a quienes te cuidan.

    ... PERO NO ME ENGAÑES...

    El resplandor de tus ojos confirma los hechos. Con un cuerpo duro como el diamante. Con una mente clara como el litio. Toda la energía se libera cuando gritas. Con tus manos destrozas los poderes del Mundo. En los límites de la carne y de la sangre AVANZAS. No dudas. No aminoras tu paso.

    HOMBRE EN UNA ÉPOCA SIN HÉROES, EXPLORADOR DE UN NUEVO FIRMAMENTO, LUCHAS PARA EXPERIMENTAR TU LIBERTAD
    (A.D.) Versión libre

    MONOTIDIANA

    Hemos quedado a comer. Te espero sentado, desmigando el tiempo frente al televisor. Pienso en tu retraso. Sin pensar. La comida sobre la mesa, repartida entre los platos y el aburrimiento, fría.

    Llegas corriendo, los pulmones jadeando. Problemas en el curro. La mierda de las pelas. No hay suficiente aire para olvidar. Adelanto hacia ti mis manos. Me apartas. Te apartas. Quiero abrazarte. Insisto. Me empujas. Recuerdas la hora. Hay que comer deprisa. Tienes que volver al trabajo. Gritamos, nos gritamos. Mi rabia contra la pared. La tuya es un portazo.., y otro más. Te escapas a fumar un cigarrillo, a viajar siendo humo, a buscar más allá de lo que te alcanza la vista, empujando con la frente el sucio cristal.

    En silencio me acerco de puntillas. Te abrazo por detrás. Descansas un infinito instante. Lentamente te sueltas. Media vuelta. Nos miramos. Un beso. Y te vas.

    Caigo el cuerpo sobre el sillón. Como con desgana, mordisqueando la soledad.

    Si hubiéramos quedado a comer, estaría derrumbado frente al televisor, como ahora, sin pensar.

    NOS ROBÁIS LA VIDA Y CON MENTIRAS NOS LA CAMBIÁIS POR UN SUCEDÁNEO DE SEGURIDAD COTIDIANA ; DE MONOTONÍA REPETIDA HASTA LA VACIEDAD

    POR UNA COMUNICACIÓN ALTERNATIVA : RADIOS LIBRES

    La reciente aprobación de la LOT (Ley Orgánica de Telecomunicaciones) ha reavivado el enfrentamiento represivo del Estado hacia las radios libres, únicos cauces de información alternativa y de comunicación antiautoritaria en muchos puntos de la geografía estatal, desde barriadas populares de las grandes ciudades hasta pueblos y comarcas del medio rural. La auto-gestión informativa que define a todas ellas supone una respuesta contestataria a la manipulación interesada de todos los medios de comunicación de masas. Éstos, con su poder económico y publicitario, no pueden permitir que se socave su monopolio informativo, conformador de las mentes sumisas de los ciudadanos. Por esto, solidarizarse con las radios libres es luchar por mantener y ampliar la libertad de expresión en todos los ámbitos de la sociedad.

    ¿EDUCAR ?

    Conscientes de las contradicciones y la incoherencia de todo el proceso educativo, pero con la convicción de que es posible la utopía de conseguir una educación que esté al servicio de la persona para su libre realización : ser capaz de desarrollar su vida en solidaridad con los demás, sin la necesidad de gobernar o ser gobernado.

    Tratamos de recoger todas las alternativas realizadas y plantear un debate crítico del hecho educativo en todos sus aspectos : desde la pedagogía libertaria hasta las nuevas tecnologías, pasando por la problemática de la mujer y los jóvenes en la enseñanza, la sexualidad, la medicina natural, las fiestas populares, la ecología, el antimilitarismo...

    LATINOAMÉRICA : LA REPRESIÓN SANGRIENTA

    Ésta es la característica común de la mayoría de los regímenes latinoamericanos. Pero de la represión cotidiana pasan con harta frecuencia a la aplicación del terror de Estado. Este fenómeno, que allí se manifiesta sin el menor refinamiento, ocurre siempre que el poder burgués se siente amenazado por las luchas populares.

    A la trágica lista de países latinoamericanos represores —Argentina, Chile, El Salvador, Paraguay, etc.— se incorpora con todos los méritos Colombia, donde en los últimos meses más de 200 campesinos han sido asesinados en matanzas colectivas... No es casual que éstas se efectúen en la región de Urabá, con explotaciones bananeras y una alta concentración de campesinos, con organizaciones sindicales de fuerte implantación y de capacidad combativa contrastada.

    El Estado Colombiano aplica las lecciones impartidas por Estados Unidos para con los « Escuadrones de la Muerte » intentar imponer el orden, su orden. La historia se repite.


    sources :

    Imprimé au dos d’une affiche de 1978.




    [Get clear ! (ass)holism]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Get clear ! (ass)holism]. — San Francisco ; Seattle : the Last International : Partisan, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 35 × 25 cm.

    • Affiches par pays  : États-Unis
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Black, Bob
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte (long texte ironique sur l’"Aquarian age", le "New age" et autres mysticismes) ; photos (portraits de : ayatollah Komeyni, révérend Sun Myung Moon, révérend Jim Jones, Jerry Brown, de Mickey et de ?) ]

    texte :

    Get clear !

    (ass)holism

    Aquarian/New Age transformations

    Creative death

    Recent studies suggest that consciousness is carcinogenic. After a survey of the ethics of entropy, the following topics receive terminal treatment : (1) Dying as a process of personal growth ; (2) Charnel knowledge ; (3) Thanatotherapy (with emphasis on Adolfing and "terminal scream" therapy) ; (4) Auto-necrophilia for the Me Generation. Mentor : Rev. Jim Jones, Posthumous Prof. of Thanatology.

    Wholistic wealth
    This course has helped hundreds of doctors, lawyers, and other parasites to feel okay about being obscenely rich. Material things are but Maya (= illusion) — still, they are your reward for virtue in a previous life. Learn to exploit your inner riches while holding on to your outer ones. Don’t share the wealth, share the experience ! (Tuition is tax-deductible.)

    Beyond vegetarianism : new paths in privation

    Gave up meat but still feel guilty ? So you should ! Since you are what you eat, eventually every vegetarian turns cannibal. This course introduces you to inanimate eating. You too can suck rocks and learn to like it ! The Course is a prerequisite to anaerobic stasis ("Good health through hypo-ventilation"), which explains how to eke out a miserable existence without immoral exploitation of the atmosphere.

    New age politics

    Recent developments in decentralized degradation and appropriate technocracy. Facilitator and Zen demagogue Jerry Brown will demonstrate the feasibility of harnessing politicians as a source of wind power. A Marin Corpse recruiter will appear on behalf of the Baloney Alliance to enlist no-nukes narcs and pacifist police. Others to be announced after security precautions are finalized.

    In the Flow

    The addled age of Aquarius is over. Wishing away the holistic horror of everyday life didn’t work. We were suckers to buy back parodies of our dreams of total transfiguration from holistic hucksters, consciousness con-men and awareness entrepreneurs. Their "alternative life-styles" only offer less of more of the same.

    There’s nothing new about a New Age of mysticism, masochism and money. "We ought not to act and speak as though we were asleep" (Heraclitus). The astrologers have only predicted the future ; the point is to create it. Paradise is possible. Don’t burn out, don’t sell out, break out. Why wallow in escapism when we can really escape ?

    The Last International
    55 Sutter St. #487 San Francisco, CA. 94104 USA

    Reprinted by Partisan Press Seattle, Washington

    This leaflet is biodegradable — eat it !


    sources :