noir

 

 
 

Affichage par année

3358 affiches :

 
    image indisponible

    [Le Père Peinard au populo [élections municipales, mai 1892]]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo [élections municipales, mai 1892]]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Le Père Peinard au populo

    […]


    sources :

    Une affiche est également annoncée comme accompagnant le numéro 69 (4e année) du dimanche 1er mai 1892 :

    Encore l’Affiche !
    Ces nom de dieu de fouille-merde sont bien pochetés, nom d’une pipe.
    Voulant tout nous chopper, ils n’ont rien les couillons.
    À peine quelques ballots d’affiches dans les gares.
    Aussi pour les emmerder, le vieux prévient les copains qu’il a encore des flottes de papier rouge « Au Populo ».
    Seulement, mille tonnerres, comme les copains qui avaient demandé des affiches, et qui ne les ont pas reçues, ont été volés, pour sûr.
    Nous prions les camaros à la hauteur de manœuvrer en conséquence et en nous écrivant de bien indiquer comment et par quels moyens ils veulent de l’affiche « Au Populo. »
    Qu’on se le dise, nom de Dieu !

    L’affiche est déjà annoncée dans le numéro précédent du Père Peinard, le n° 162 (24 avril 1892) :

    Un coup d’affiches !
     
    L’affiche est un des plus riches flambeaux de propagande.
    Les richards le savent bien, nom de dieu ! Aussi ils ont foutu le pies d’entraves possibles : y a pas mèche de coller un bout de papier sur un mur sans y foutre un timbre.
    Y a qu’en temps d’élections où les charognards ont un peu desserré la vis.
    Donc, faudrait en avoir une couche pour ne pas profiter de l’occase.
    C’est ça que s’est dit le père Peinard, nom de dieu !
    Aussi, a. la double occasion des élections municipales et de la manifestance du premier Mai, il s’est fendu d’une affiche du
    Père Peinard au populo
    L’affiche en question ne nécessitera aucune formalité de timbre pour tire collée elle est légale dans les grands prix ! Les copains peuvent y aller dare dare ; partout eu y a des élections municipales, ils peuvent en coller sans pétard.
    Turellement, j’aurais voulu pouvoir en distribuer a gogo à tous les cumerluiches. Y a pas mèche, hélas !
    Pour lors, faut que les bons bougres qui en pincent se fendent de quelques amis. l’affiche ne coûte pas un prix faramineux quarante sous le cent, expédition comprise.
    Ohé, les camaros, patinez-vous ! Envoyez les commandes dare dare — et collez la braise avec, car c’est pas les picaillons qui m’étouffent.
    Allons, oup ! Profitons de l’occase pour foutre quelques bonnes idées sous le pif des jemenfoutistes.



    [Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]. — Brest : anarchiste brestois Comité de propagande socialiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 40 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Demeule, Jean (1862-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois

    Compagnons,

    Voici encore la foire électorale ouverte, où le peuple est cyniquement invité à se donner des maîtres.

    En 1893 comme en 1889 la lutte est très vive et la victoire est violemment disputée pour conserver ou conquérir le pouvoir gouvernemental, source de tous les privilèges.

    Quand du geste et de la voix les politiciens de l’un ou de l’autre parti vous invitent à voter pour celui-ci ou pour celui-là, avez-vous jamais songé à vous poser cette simple question : « Est-ce dans mon intérêt ou pour leur plus grand avantage que ces gens-ci : candidats, journalistes se démènent avec tant d’ardeur, s’attaquent avec acharnement, se couvrent de boue les uns les autres ? » Si vous l’avez fait, que penser de votre acte ? Car votre sens à dû vous répondre : Non ce n’est pas nous qui les intéressons.

    Cependant, entendez-les : du premier au dernier, tous n’ont en vue que votre bien, tous vous promettent… la lune.

    Et plus vous les changer, plus c’est toujours la même chose.

    Ô, bon électeur,

    Du moment que tu as dit oui avec plus ou moins de connaissance de cause, plus ou moins de liberté morale ou matérielle, n’appartiens-tu pas à ce Pouvoir qui sort de Toi et qui n’est plus Toi ?

    Si l’on disait à un condamné à mort : « Le bourreau ne sera plus délégué par l’Administration, tu l’éliras toi-même, et avant de te trancher la tête, il te déclarera que c’est en vertu de ta souveraineté qu’il te coupe le cou », crois-tu que le sort du guillotiné en serait essentiellement changé ?

    Eh bien ! cette théorie est celle de la souveraineté déléguée.

    Tu as voté hier. Voteras-tu demain ? Voteras-tu toujours ? Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, tu nommes ton boucher et choisis ton bourgeois. Tu as fait des Révolutions pour conquérir ce droit.

    On te dit : Tu es le Maître, le Souverain, tu es Tout le jour d’élection.

    Comment veux-tu que celui qui commande obéisse ?

    Jamais il ne sera ni la Liberté ni l’Égalité, puisqu’il est l’Autorité, par conséquent le privilège, c’est-à-dire le contraire de la Liberté et de l’Égalité.

    Souviens-toi tu étais Souverain, lorsque tes élus de Février 48 envoyaient l’immonde Cavaignac te mitrailler en Juin.

    Tu faisais acte de Souveraineté lorsque de Bonaparte tu lis ton empereur.

    C’est au nom de ta Souveraineté que Thiers faisait fusiller trente-cinq mille Parisien, en 1871.

    Mais vois-tu, il n’y a pas aussi longtemps que tu as vu, à Fourmies. le Lebel, engin perfectionné, perforer des adolescents, des jeunes filles, le bouquet de Mai au corsage ; c’est aussi cependant au nom de ta Souveraineté.

    As-tu oublié le Wilsonisme, le Panamisthme, pour que tu t’entêtes à faire durer le Parlementarisme ? Tu vois, çà rime et c’est la même chose.

    C’est toujours cependant an nom de ta Sacrée Souveraineté que les grands voleurs des dernières législatures ont extorqué à des malheureux les millions du Panama.

    Réveille-toi !

    À toi la Terre, Paysan à toi la Mine, Mineur ; Ouvrier, à toi l’Usine !

    Au diable le bulletin de vote.

    Alors tu ne verras plus : de maçons sans logis, de cordonniers sans souliers, de tailleurs en haillons ;

    Tu ne verras plus, des mères, aux mamelles taries par les privations de toutes sortes, se suicider elles et leurs enfants pour se soustraire à la famine du taudis.

    L’homme que tu élèves, ne représente ni la misère ni tes aspirations, ni rien de toi, crois-moi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.

    Écoute les anarchistes quand ils te disent qu’il n’y a (le transformation possible que par la Révolution Sociale nous conduisant tous à une Société libre, sans Dieu ni Maître : à l’Anarchie !

    Et s’il existe en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.

    Je te le dis, bonhomme, rentre chez toi, et fais la grève raisonnée des bulletins de vote.

    Vive l’Humanité libre ! — Vive la République anarchique !

    VU : Le Candidat abstentionniste,
    Demeule.

    3,2279. — Brest, Imp. Uzel-Caroff et fils.


    sources :

    Aux élections législatives des 20 août et 4 septembre 1893, quatre candidats abstentionnistes, Prosper Guyard, Eugène Marion, Jean-Marie Guérenneur) se sont présentés sur les circonscriptions brestoises.
    Aux élections législatives du 8 mai 1898, trois candidats abstentionnistes se seraient également présentés mais Guérenneur — l’un des autres candidats — était alors décédé depuis avril 1897.

    Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.


    1893
    Affiche liée


    [Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]. — Brest : anarchiste brestois Comité de propagande socialiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 40 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Guérenneur, Jean-Marie (1862-1897)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois

    Compagnons,

    Voici encore la foire électorale ouverte, où le peuple est cyniquement invité à se donner des maîtres.

    En 1893 comme en 1889 la lutte est très vive et la victoire est violemment disputée pour conserver ou conquérir le pouvoir gouvernemental, source de tous les privilèges.

    Quand du geste et de la voix les politiciens de l’un ou de l’autre parti vous invitent à voter pour celui-ci ou pour celui-là, avez-vous jamais songé à vous poser cette simple question : « Est-ce dans mon intérêt ou pour leur plus grand avantage que ces gens-ci : candidats, journalistes se démènent avec tant d’ardeur, s’attaquent avec acharnement, se couvrent de boue les uns les autres ? » Si vous l’avez fait, que penser de votre acte ? Car votre sens à dû vous répondre : Non ce n’est pas nous qui les intéressons.

    Cependant, entendez-les : du premier au dernier, tous n’ont en vue que votre bien, tous vous promettent… la lune.

    Et plus vous les changer, plus c’est toujours la même chose.

    Ô, bon électeur,

    Du moment que tu as dit oui avec plus ou moins de connaissance de cause, plus ou moins de liberté morale ou matérielle, n’appartiens-tu pas à ce Pouvoir qui sort de Toi et qui n’est plus Toi ?

    Si l’on disait à un condamné à mort : « Le bourreau ne sera plus délégué par l’Administration, tu l’éliras toi-même, et avant de te trancher la tête, il te déclarera que c’est en vertu de ta souveraineté qu’il te coupe le cou », crois-tu que le sort du guillotiné en serait essentiellement changé ?

    Eh bien ! cette théorie est celle de la souveraineté déléguée.

    Tu as voté hier. Voteras-tu demain ? Voteras-tu toujours ? Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, tu nommes ton boucher et choisis ton bourgeois. Tu as fait des Révolutions pour conquérir ce droit.

    On te dit : Tu es le Maître, le Souverain, tu es Tout le jour d’élection.

    Comment veux-tu que celui qui commande obéisse ?

    Jamais il ne sera ni la Liberté ni l’Égalité, puisqu’il est l’Autorité, par conséquent le privilège, c’est-à-dire le contraire de la Liberté et de l’Égalité.

    Souviens-toi tu étais Souverain, lorsque tes élus de Février 48 envoyaient l’immonde Cavaignac te mitrailler en Juin.

    Tu faisais acte de Souveraineté lorsque de Bonaparte tu lis ton empereur.

    C’est au nom de ta Souveraineté que Thiers faisait fusiller trente-cinq mille Parisien, en 1871.

    Mais vois-tu, il n’y a pas aussi longtemps que tu as vu, à Fourmies. le Lebel, engin perfectionné, perforer des adolescents, des jeunes filles, le bouquet de Mai au corsage ; c’est aussi cependant au nom de ta Souveraineté.

    As-tu oublié le Wilsonisme, le Panamisthme, pour que tu t’entêtes à faire durer le Parlementarisme ? Tu vois, çà rime et c’est la même chose.

    C’est toujours cependant an nom de ta Sacrée Souveraineté que les grands voleurs des dernières législatures ont extorqué à des malheureux les millions du Panama.

    Réveille-toi !

    À toi la Terre, Paysan à toi la Mine, Mineur ; Ouvrier, à toi l’Usine !

    Au diable le bulletin de vote.

    Alors tu ne verras plus : de maçons sans logis, de cordonniers sans souliers, de tailleurs en haillons ;

    Tu ne verras plus, des mères, aux mamelles taries par les privations de toutes sortes, se suicider elles et leurs enfants pour se soustraire à la famine du taudis.

    L’homme que tu élèves, ne représente ni la misère ni tes aspirations, ni rien de toi, crois-moi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.

    Écoute les anarchistes quand ils te disent qu’il n’y a (le transformation possible que par la Révolution Sociale nous conduisant tous à une Société libre, sans Dieu ni Maître : à l’Anarchie !

    Et s’il existe en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.

    Je te le dis, bonhomme, rentre chez toi, et fais la grève raisonnée des bulletins de vote.

    Vive l’Humanité libre ! — Vive la République anarchique !

    VU : Le Candidat abstentionniste,
    Guérenneur.

    3,2279. — Brest, Imp. Uzel-Caroff et fils.


    sources :

    Aux élections législatives des 20 août et 4 septembre 1893, quatre candidats abstentionnistes (Jean Demeule, Prosper Guyard, Eugène Marion, Jean-Marie Guérenneur) se sont présentés sur les circonscriptions brestoises.
    Aux élections législatives du 8 mai 1898, trois candidats abstentionnistes se seraient également présentés mais Guérenneur était alors décédé depuis avril 1897.


    1893
    Affiche liée


    [Élections municipales du 16 avril 1893 : groupes anarchistes des Xe, XIIe & XXe arrondissement]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections municipales du 16 avril 1893 : groupes anarchistes des Xe, XIIe & XXe arrondissement]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bonhomme, Jacques
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Groupes anarchistes des Xe, XIIe & XXe arrondissement

    Élections municipales du 16 avril 1893

    Travailleur

    Encore une fois tu es appelé à voter ; encore une fois ceux qui te dirigent, vont, par leur volonté, te faire choisir de nouveaux maîtres.

    Seras-tu donc éternellement le jouet inconscient des politiciens de tout acabit ?

    Ne vois-tu pas que ce suffrage universel tant prôné depuis quarante-cinq ans, n’a abouti Jusqu’à ce jour, qu’à fortifier tes dirigeants et tes exploiteurs.

    Le Conseil municipal, dont tu es appelé à renouveler le mandat, n’a aucune attribution : La Ville de Paris n’est-elle pas la dernière Commune de France ! Ce Conseil municipal demeure donc sous la domination et sous la tutelle de l’État ; de l’État cette immense famille de parasites qui te pressurent et que tu engraisse de tes sueurs.

    N’est-ce pas pour l’entretien de l’État et de ses créatures, que des millions sont gaspillés tous les ans.

    N’est-ce pas pour la défense de cet État que la magistrature et l’armée, ces institutions maudites, existent, qui font qu’une poignée d’hommes s’arroge le droit de juger les actes des hommes ! De l’armée cet immense bagne où l’on enferme tous les ans des centaines de milliers des tiens : où dignité et courage font place au servage le plus répugnant pour la seule satisfaction de tes maîtres.

    Plus d’un milliard est sacrifié chaque année pour l’existence de ces institutions qui ne servent à rien moins qu’à te faire supporter, de plus lourdes charges. Pendant ce temps, les chômages deviennent plus fréquents, la misère, plus hideuse, et les Panamistes de tout rang te sucent ta dernière goutte de ton sang !

    Travailleur

    Le suffrage universel depuis qu’il fonctionne n’a produit que déceptions et colères ; aucune réforme sociale n’a pu aboutir par le vote qui jusqu à ce jour n’a servi qu’à élever au pinacle des hommes qui t’ont dupé et trahi.

    Continueras-tu à jouer ce rôle de dupe, n’es-tu pas las de servir de marchepied aux ambitieux et intrigants !

    Aujourd’hui que le mécanisme d’un côté et l’agiotage de l’autre ont servis les intérêts de la féodalité capitaliste, une transformation sociale impose qui est la résultante des évolutions que nous avons subies.

    L’histoire nous prouve que les véritables réformes accomplies jusqu’à ce jour, n’ont été arrachées que par la force. Sache donc recréer cette force sans donner plus d’appui a ceux qui te dominent et t’oppriment.

    Le suffrage universel n’apporte aucune garantie, aucune sanction à ceux qui par vanité s’intitulent électeurs. Le candidat qui, la veille se courbait devant toi, redevient le lendemain du jour où tu l’as proclamé ton élu ton propre maitre, il se complaît dans le ménagement de ses propres intérêts.

    Ne Vote pas ! Travailleur, abstiens-toi !

    Pas d’hésitations ! A ceux qui te diront que l’abstention est une désertion, réponds leur, que la souveraineté du peuple ne se délègue pas, elle s’exerce.

    Que ta dignité t’impose de prendre en mains la défense de les intérêts, que tu n’as plus rien à espérer de ceux qui viennent mendier tes suffrages. Va donc dans les réunions leur cracher ton profond mépris et viens seconder par ton énergie les futurs combattants die la révolution sociale.

    Travailleur, un dernier mot !

    À ceux qui te diront que nous sommes des perturbateurs, nous répondrons :
    La justice, les droits et le bonheur ne peuvent exister que quand nous aurons la con cience de nos forces et en ferons la plus franche application.

    Les hommes ne seront plus esclaves, mais associés dans la société libre, et débarrassés de leurs préjugés. Ils ne voudront point faire le mal, à seule fin qui ne leur soit pas rendu.

    Le travail ne sera plus une peine n’étant pas imposé, et les producteurs n’ayant plus à nourrir une bande de parasites…, tels que : gendarmes, magistrats, huissiers, etc., de seront plus contraints à un si rude labeur !

    Bien long serait l’exposé de notre philosophie, pour elle point de bornes, elle va dans l’infini chercher les armes nécessaires au bonheur des hommes.

    Travailleur qui grouille dans la misère, qui dès le matin inonde les rues comme une mer mugissante pour t’enfermer dans une atmosphère chargée de coton et d’acide, et dont la phtisie décime les rangs, pour la satisfaction des Gouvernants et des Capitalistes,

    Réfléchis ! Ne vote pas ! Agis !

    Vive l’anarchie !

    Vu : le candidat : Jacques Bonhomme.


    sources :

    https://militants-anarchistes.ficedl.info/IMG/jpg/elections_avril_1893.jpg



    [Le Père Peinard au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Ballottage du 3 septembre 1893 - Supplément au n° 233 du Père Peinard

    Le Père Peinard au populo

    Hourrah, nom de dieu ! Bibi n’est pas le seul bon bougre ayant soupé des fumisteries électorales.

    La grande tournée votarde du 20 août en est une riche preuve : dans les tinettes, des bottes de torche-culs ont manqué à l’appel.

    Rien qu’à Paris, y a eu pour le moins un bon tiers d’abstention : quéque chose comme 160,000 bons bougres se sont torchés avec leurs bulletins de vote.

    Et en province, la proportion des anti-votards est la même, — sinon plus forte !

    Dam, on en a plein le cul de la politique ! C’est qu’aussi on est payé pour ça : de tous temps, les dépotés ont sifflé des pots-de-vin à tire-larigot. Entrés pauvres à l’Aquarium, ils en sont tous sortis riches comme Job, le marchand de papiers à cigarettes. Les chèques ne sont pas d’invention nouvelle !

    Le Suffrage Universel, tant vanté par les jean-foutre, n’est qu’une muselière à bons bougres, — comme qui dirait

    Le muselage universel

    Ce coup-ci, comme primeurs, il nous a fourré de la belle pourriture : Wilson, Reinach, Rouvier et toute la séquelle des panamitards… Et à la deuxième resucée la collection se complètera.

    Les ambitieux jubilent du truc. Cré pétard, qu’ils ne fassent pas trop les crâneurs : pour l’instant ils ne font que balloter, — un temps viendra…, et il n’est pas loin, foutre ! — où, ne se contentant pas de les ballotter, le populo les balancera carrément dans cent mille pieds de mouscaille.

    D’ici là, par la grève générale, les bons bougres prouveront aux saltimbanques de la politique qu’ils ne veulent plus rien savoir de cracher les impôts, de payer la rente aux proprios, d’êtres exploités par les patrons et abrutis par les curés.

    La grève générale, est à la portée du plus flemmard : y a qu’a se tenir à l’écart des goguenots électoraux… avec le même soin que si le choléra étant dedans.

    Votailler ? N’est faut plus ! c’est se fiche la corde au cou. C’est autoriser richards, jugeurs et gouvernants à nous plumer vifs.

    Au lieu de ça, s’agit de se graisser les biceps, afin d’être d’attaque pour exproprier les richards et foutre en l’air la vieille garce de Société.

    Cela fait, n’ayant plus de gouvernants, ni d’exploiteurs à gaver, le populo se la coulera douce.

    On sera en Anarchie, nom de dieu !

    Le Père Peinard. — Vu le candidat pour la fôorme :
    Grâce à la [ruche de loi ?] contre la liberté des candidatures. Il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui. Il roulerait le populo, kif-kif, le premier bourgeois venu.

    Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff. En vente partout pour deux ronds on en voit la farce.

    A. Delalle, imp. spécial du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris


    sources :

    Repéré à la Préfecture de Police (Paris).



    [Le Père Peinard au populo : élections législatives du 20 août 1893]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo : élections législatives du 20 août 1893]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 42 × 31 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Élections législatives du 20 août 1893.

    Le Père Peinard

    Au populo

    Mince de scie, nom de dieu ! Encore des élections.

    M’est avis, foutre, que nous devrions en avoir soupé, et être dégoûtés en plein de la politique : les dépotés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection.

    Et faut se monter le job : les nouveaux seront du même tabac que les anciens, — à défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques.

    C’est le métier qui veut ça, mille marmites !

    Donc, a pas à s’embistrouiller pour choisir dans la chiée de candidats sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie. Envoyons aux pelottes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas une vesse de loup : qu’ils soient réacs, ralliés, opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes !

    Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable, et pour un peu vous suceraient les doigts de pieds. Une fois élus, barca ! Ils se foutent de notre fiole. Parbleu, ils sont nos maîtres !

    En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à l’Aquarium ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, — c’est-à-dire pour le plus grand profit des banquiers et des patrons, des curés, des proprios, des fonctionnaires, etc.

    Les lois ! Voilà ce qui fait notre malheur. Trop de lois à la clé, nom de dieu ! Y en a tellement qu’on en crève !

    Il est temps d’enrayer le mouvement. Pour ça, refusons de voter, c’est la plus belle mornifle à coller sur la hure des grosses légumes.

    S’abstenir, c’est prouver qu’on en a plein le dos des fumisteries politiques, qu’on ne veut plus engraisser les budgétivores, les panamistes et la putain de séquelle.

    S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut enfin décrocher le boulottage, les frusques et un bon pieu pour chacun. Pour lors, voici où on doit en venir :

    Plus de gouvernance ! Au rancard cette garce de mécanique qui n’est bonne qu’à abrutir, museler et massacrer le populo.

    La Terre aux paysans ! La saison de payer la rente au bout d’une fourche est venue : y a assez de temps que les proprios bouffent le blé que sèment les bons bougres.

    L’usine aux ouvriers ! La mine aux mineurs ! Eh oui, il nous faut ça : aux chiottes les patrons ! Nous sommes assez marioles pour vivre sans eux (qu’ils essayent de vivre sans nous ).

    C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Peau de balle ! Y’a à tabler que sur un chambardement général. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la Révolutions Sociale, et gueulons :

    Plus de Maîtres ! Vive l’Anarchie !

    Grâce à la vache de loi contre la liberté des candidatures, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui : élu, il roulerait le populo, kif-kif le premier bourgeois venu.

    Le Père Peinard

    Vu, le candidat pour la fôôrme :

    Pour plus d’explication, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff, pour deux ronds on en voit la farce.

    A Delalé. Impr. spéciale du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris.


    sources :

    Affiche parue en supplément de Le Père Peinard n° 231 (20-27 aout 1893). Le second tour du 3 septembre permet une autre série d’affiches sans timbre à oblitérer (voir Le Père Peinard, n° 233 du 3au 10 septembre 1893).

    Texte repris presque identiquement dans une affiche de 1898.

    Voir aussi l’article d’Émile Pouget sur l’affichage lors de cette élection, paru dans Le Père Peinard n° 228 du 30 juillet au 6 aout 1893.


    1898
    Affiche liée


    [Les dynamitards aux panamitards]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les dynamitards aux panamitards]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : propagande par le fait  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Léauthier, Léon (1874-1894)  ; Vaillant, Auguste (1861-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les dynamitards aux panamitards

    « Il n’y a pas de concessions à faire à ces gens là ; ou les faire taire. »
    Gamard, député et futur dynamité.

    Eh bien comment trouvez-vous cette première sauterie — première, mais non dernière, —ignobles drôles !

    Vingt-deux ans se sont passés depuis que généraux, banquiers, députés, mouchards de presse et autres dignes représentants de la classe dirigeante, ont transformé Paris en charnier et collé au mur trente-cinq mille prolétaires réclamant leur droit à la vie.

    Depuis, lâches et bandits, vous avez fait de cette république en laquelle le peuple avait mis son espoir et pour laquelle il avait prodigué son sang, le tripot des Rothschild et des Rouvier.

    La brute Mac-Mahon a succédé au scélérat Thiers, le filon [filou ?] Grévy au dit Mac, le mannequin Carnot à Grévy ; Ferry a volé après Gambetta, Constans après Ferry. Dupuis après Constans et le paria d’en bas, qui vous avait hissé au pouvoir de son vote est resté toujours aussi misérable, aussi exploité, condamné à l’esclavage patronal ou à la mort d’inanition au coin d’une borne.

    Est-ce que, vraiment, vous vous imaginiez que ça allait toujours durer ?

    Vous pouviez tout au moins tenter l’affranchissement des masses, essayer de panser quelques unes des plaies sociales aveugles et sourds, vous déchaînez la révolution : le révolution vous dévorera.

    Comme ils sont amusants et doux à notre oreille, vos cris de paillasses éperdus pendant que vous vous tortillez sur vos augustes sièges de législateurs la foire au ventre !

    Ah ! vous envoyez les fils du peuple, transformés en chiens de garde de vos privilèges, crever au Tonkin pour faire des rentes à Bavier-Chauffour !

    Ah ! vous baisez les pieds du pape, — petit fils de Voltaire, — le derrière des monarques, — descendants de Danton, — laissant pourrir dans sa misère et son abjection cette pauvre bête de somme de travailleur qui avait eu la naïveté de croire en vous !

    Ah ! vous refusez d’amnistier les mineurs victimes de vos Chagots et vous proclamez les anarchistes hors la loi. Tout cela au nom du peuple souverain, cet esclave coiffé d’une couronne en carton, qui vous tend la joue gauche lorsque vous l’avez giflé sur la joue droite !

    Eh bien nous, les hors la loi, nous nous permettons d’entrer en scène, — un peu brusquement n’est-ce pas ? Dame les affamés, les loqueteux, les éternels dupés qui réclament leur part au banquet de la vie et attendaient à la porte depuis si longtemps, ne peuvent avoir la patience toute parlementaire des députés dits ouvriers puisqu’ils ne travaillent pas.

    Ils sont bien drôles dans leur effarement ceux-là, ces imbéciles, renégats de la révolution sociale, qui parlaient jadis de vous faire fusiller comme des lapins, [nos ?] bonhommes, mais refusent énergiquement aujourd’hui de sauter avec vous. Le fait est qu’après un surnumérariat aussi long, entrer au Palais-Bourbon juste au moment où l’on y reçoit des [bombes ?], c’est jouer de malheur.

    Ne les rendons pas responsables de nos coups de dynamite, ô bourgeois ! ces phénix du Quatrième-État qui ne rêvent que de s’embourgeoiser à leur tour. Leur grand-maître, l’aspirant sénateur Jules Guesde, l’a déclaré formellement entre eux et nous, il n’y a rien de commun.

    Nous ajouterons cependant qu’il y a entre eux et vous une différence trop flatteuse pour votre amour-propre pour que nous ne nous fassions pas un plaisir de vous le signaler :

    Vous êtes de la merde ;
    Ils sont de la sous-merde.

    Quant aux oisons qui leur font chœur, gardes-champêtres en expectative du Quatrième-État, mannequins bons à voter des protestations énergiques, leurs criailleries ne sauraient vraisemblablement nous émouvoir.

    Quant aux petits crevés du Quartier-Latin, graine d’avocats et de jugeurs, qui, à vingt ans, le cœur aussi vide que le cerveau, rêvent mariage riche et exploitation de la bêtise populaire, dignes rejetons de M. Prud’homme, leur indignation furibonde contre les anarchistes nous fait bien rire. Comme au moindre pétard, tomberaient en pâmoison ces hommelettes, habitués de Ballier qui ont la haine féroce du travailleur !

    Enfin ! Après Lauthier [Léauthier], Vaillant. Après le tranchet du prolétaire qui las de crever de faim, crève la panse de l’ennemi bourgeois, la bombe faisant son entrée dans votre caverne de bandits.

    Il s’est donc rencontré un héros qui, faisant stoïquement le sacrifice de sa vie, a entrepris de venger les déshérités. Ce que tant d’asservis souhaitaient au fond de leur cœur, il l’a exécuté, ouvrant à l’émancipation des masses la vraie voie, celle des actes.

    Entre parenthèse, nous avertissons l’enjuponné qui requerrait la peine de mort contre Auguste Vaillant, et les jurés qui la lui accorderaient de prendre garde à leur peau.

    Ce n’est qu’un avant-goût, messieurs les honorables, qui allez certainement vous donner contenance, — pouvez-vous faire autrement ? — mais qui au fond aimeriez encore mieux capituler que vous éparpiller en hachis à vingt pieds du sol.

    Capituler !

    Tous les régimes, même les plus despotiques, finissent par capituler devant la révolte des esclaves quand il est trop tard.

    Comme Louis XVI, qui y perdit la tête, comme Charles X, comme Louis-Philippe qui durent filer par le fiacre de l’exil, comme tant d’autres jeanfoutres vos prédécesseurs, vous capitulerez, — messieurs les rois de la république, vous capitulerez, lorsque rien ne pourra plus vous sauver.

    Et ce ne seront certainement pas les sous-merdes du Quatrième-État qui vous remplaceront.

    Vive la révolution sociale !

    Vive l’anarchie !

    [Londres. … ; …]


    sources :

    Les dynamitards aux panamitards. Sources : AN : 12508, Perquisition. affiche saisie sur Chevry décembre 1893 :
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-pere-peinard/les-dynamitards-aux-panamitards/



    [Les mensonges de Maurice Barrès]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les mensonges de Maurice Barrès]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier bleu ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bastard, Élisée (1871-1957)  ; Galau, Gaston  ; Galau, Louis (1840-1924)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    4e circonscription de Saint-Denis. — Neuilly-Boulogne. — Ballotage du 3 septembre 1893

    Les mensonges de Maurice Barrès

    Il y a dix jours, nous placardions des affiches abstentionnistes dans la circonscription. Arrivés devant le domicile de Barrès, une bande d’une quinzaine d’individus nous ont interdit, gourdin au poing, l’affichage sur son mur.

    Barrès est parti de cet incident pour, dans une affiche de la dernière heure, faire grand tapage d’un attentat contre sa vie. Les journaux à sa dévotion ont, avec fracas, colporté ses mensonges.

    Barrès a dit que nous étions des agents de Pressensé, des assassins à gages, des soi-disant anarchistes.

    Barrès a menti

    Nous ne sommes à la solde de personne, nous n’avons assassiné personne, et nous sommes de convaincus anarchistes.

    Barrès a affirmé que nous avions donné un coup de couteau à sa bonne, des coups de casse-tête à Fleury et quelques autres de ses amis.

    Barrès a menti

    Nous n’avions ni couteaux, ni cannes, ni casse-têtes. Cela a été formellement constaté au commissariat de police.

    Barrès a dit que nous voulions attenter à sa vie.

    Barrès a menti

    Nous n’avions d’autre but que de faire de la propagande anarchiste en collant nos affiches et c’est parce qu’elle gênaient l’honnête candidat révisionniste que ses stipendiés nous ont assailli et nous ont fait arrêter.

    Barrès a raconté qu’étant les assaillants nous serions poursuivis.

    Barrès a menti

    Nous avons été assaillis et après quelques jours de détention arbitraire, nous sommes en liberté. Notre premier soin est de rétablir la vérité.

    Électeurs, voilà les agissements de Barrès ! Élu, il continuera à être le fumiste et le jésuite qu’il s’est dévoilé pendant sa campagne électorale.

    Au lieu de voter, soit pour lui, soit pour ses concurrents, abstenez-vous, et vous ferez acte d’Hommes libres.

    Vice la révolution sociale !

    Vive l’anarchie !

    est signé : les victimes du guet-apens de Barrès, arrêté le 18 et remis en liberté le 20 aout :
    [Louis Galau, Gaston Galau, Élisée Bastard, J. Roussel (ou Bouchet, Morisset ?), Grandidier]

    Les groupes anarchistes de la [sans ?] indignés des procédés employés par M. Barrès, ont fait les frais de la présente affiche.

    vu le candidat : L. Galau

    [impr. … : A Delalé [du Père Peinard], 4 bis, rue d’Orsel, Paris. ?]


    sources :

    Affiche reproduite dans le supplément « Documents pour servir à l’Histoire de notre époque » à L’Art social de février 1894.



    [Manifeste des dynamiteurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste des dynamiteurs]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 51 × 38 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : propagande par le fait  ; terrorisme  ; violence
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Dardare, Charles (1866-....)  ; Decamps, Henri (1859-....)  ; Henry, Émile (1872-1894)  ; Léveillé, Louis (1857-1927)  ; Ravachol (1859-1892)  ; Simon, Charles (1873-1894)  ; Wagemans, Eugène (1859-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste des dynamiteurs

    De terribles échos ont retenti dans la rue des Bons-Enfants. C’est la dernière explosion que commentera la bourgeoisie car elles seront bientôt si nombreuses qu’elle n’en aura plus le temps.
    « Plus on en tuera, mieux ça vaudra ! »

    Hardi les gars !

    La dynamite faucheuse, notre instrument, vient encore de prêter son efficace concours à notre propagande ; la vulgarisation de l’idée anarchiste a fait une étape de plus.

    Travailleurs ! vous finirez bien par nous écouter ; vous en arriverez bien à rompre avec la vie végétative et à regarder du côté de la délivrance, de la lumière du nôtre.

    Hardi les gars ! Car le peuple en face [de] nos faits va bientôt sortir de sa torpeur. Qu’il se lamente, qu’il crie, qu’il blasphème tout d’abord, peu nous importe ! La pensée, la réflexion succèderont à la colère et il voudra savoir le pourquoi de tout ce bruit, le secret de nos haines.

    La dynamite forcera les portes de obscurantisme.

    Ah ! l’heure est belle pour les assoiffés de Justice et de vengeance populaire. Le moment est opportun pour nous d’évincer les bavards, les sophistes, les pontifes, les rhéteurs et les grands-prêtres des partis socialistes et d’entraîner avec nous ceux qui veulent vraiment se battre.

    Place à la révolution enfin ! Il faut qu’elle s’identifie avec ce dont elle n’aurait jamais dû se départir : Avec la violence. La violence seule a été l’accoucheuse des progrès passés. La violence seule émancipera les exploités en terrorisant les maîtres. Elle donne conscience aux masses courbées sous la férule du patronat de ce que peut faire l’énergie individuelle quand elle a à sa disposition une arme comme la dynamite ou tout autre explosif : elle est une force insurmontable chez ceux qui sont décidés à econquérir à tout prix bien-être et liberté, chez ceux qui veulent aboutir.

    Ah ! vieux monde, tu paies tes infamies, tu paies les sanglots de misère, les poitrines trouées par les balles fratricides, les têtes coupées, les êtres pendus, suppliciés de toutes façons. Tu crouleras malgré tes Lebel, tes Mannlicher, tes Lœve quand une faible partie seulement de ceux que tu opprimes et que tu affames comprendra l’efficacité de la Révolte. Mais le réveil populaire est proche, car nous faisons tout pour le précipiter. Plus tu résisteras, plus tu feras peser le joug de ton omnipotence sur nous et sur les parias de l’atelier et de la glèbe, plus nos appels seront puissants et notre action terrifiante. Rien n’arrêtera nos coups, nous frapperons toujours là où le retentissement sera plus grand.

    Tant pis pour ceux dont on retrouvera des vestiges sous les décombres.

    Il faut que tu comprennes, ô peuple ! qu’il n’y a pas de victimes innocentes dans ces hécatombes. Considéreras-tu comme victimes innocentes les magistrats qui, servilement frappent les malheureux logés à l’enseigne de la misère et qui absolvent les canailles de la haute pègre ! Sont-ce des victimes innocentes les bourgeois voisins des magistrats qui délectent les immondices épistolaires que la valetaille journaliste dépose dans les colonnes du Temps ou des Débats ! pour ne citer que deux journaux sur cinquante qui te méprisent. Les bourgeois applaudissent aux réquisitoires des avocats généraux, aux condamnations de la magistrature et invectivent les jurés qui envoient pourrir les enfants de 18 ans comme le petit Biscuit, au bagne de Cayenne plutôt que de leur faire couper la tête. Allons donc ! tout cela au charnier.

    Crois-tu que les Bulot, les Benoît, les Crupi, les Rau, les Beaurepaire, les Tanon, sont si redoutables par eux-mêmes ? Ces hommes ne sont dangereux que par l’appui que leur donne la société bourgeoise faites des mâles et des femelles ; et si nous mentionnons la femme, c’est que, dans la haine du progrès, dans la haine de la révélation, la bourgeoise est encore plus tenace et malintentionnée que le bourgeois.

    Les femmes du haut-pavé enseignent à leurs mioches l’aversion du pauvre et elle les éloigne de tes enfants miséreux si par hasard ils s’en approchent. L’enfant bourgeois aujourd’hui au berceau sera demain le maître du tien ; adulte : il requerra contre lui s’il devient magistrat et que le tien tombe de misère en misère, sur les bancs de la correctionnelle ; il l’affamera comme patron s’il devient industriel ou commerçant ; il le tuera comme soldat s’il devient officier.

    Quelles sont donc alors les victimes innocentes des œuvres de la dynamite ?

    Serait-ce les sergots, ces brutes abjectes qui, armés de pied en cap, assomment nos malheureux compagnons dans les postes de police ! Non, car ces être fainéants inspirent une répulsion universelle. Souvenez-vous, travailleurs, des sévices qu’ils exercèrent sur nos malheureux compagnons Decamp, Dardare et Léveillé. Ils les écrasèrent de coups, les frappèrent avec les pointes de leurs sabres et leur firent de nombreuses blessures. Après les avoir à demi assassinés, ils leur refusèrent de l’eau pour panser leurs plaies si bien qu’elles étaient gangrénées quand ils quittèrent le poste de police.

    Devant de tels faits, tout sentimentalisme doit abdiquer et la faiblesse de notre part serait une lâcheté ! Droit au but, camarades ! Ne vous laissez pas apitoyer sur le sort de ceux qui se rient de votre misère. Applaudissez à la violence et à nos actes, car nous travaillions pour vous, et nous sommes la Justice et la Vérité !

    Ne vous arrêtez pas aux scandales du jour : il n’est pas de régime qui n’ait eu son stock d’ignominies et de bassesses, car ces ignominies et ces bassesses sont inhérentes au régime social que nous subissons depuis des siècles. Laissez de côté le « panamisme » et ne vous laissez pas masquer le but par les soi-disant puritains de la politique qui font briller en ce moment le miroir aux alouettes ; ceux qui remontent les ressorts sont aussi crapules que ceux qui se font prendre au piège : les bandits ne sont en désaccord que sur le partage du gain. Que si vous vous occupez de tous ces écumeurs, ce ne soit que pour les écraser et les anéantir.

    Les crimes de la bourgeoisie sont pour nous impersonnels et lorsque nous frappons c’est toujours au nom d’un principe. Dans l’attentat dirigé contre la société de Carmaux, c’était moins le Reille, baron au sourire sardonique, et les suppôts d’une compagnie tracassière que [nous visions que le principe en jeu, que la victoire des repus contre l’impuissante et pacifique résistance des esclaves.

    C’est le but, c’est l’œuvre finale d’émancipation humaine qu’il faut voir au-delà des ruines, des chairs pantelantes et des cervelles éparses. Il y a assez longtemps qu’on lutte et que nous payons les pots cassés ; il y a trop longtemps que le peuple crève.

    L’heure est à ceux qui agissent et qui revendiquent leurs actes. Pillez le vieux monde, déteoussez la vieille société et vous ferez double tâche : d’abord en sapant le préjugé de propriété, ensuite en utilisant le fruit de vos expropriations à la diffusion de l’Idée.

    Que si certains, individus gonflés d’ambition sous des dehors de simplicité et de modestie, craintifs de voir le côté purement spéculatif de leur propagande, dédaigné, se permettent de critiquer des actes devant lesquels s’évanouit leur célébrité : débarrassez-vous en, car ces pontifes qui prétendent réduire la conception anarchiste à l’exiguïté de leur cerveau sont aussi néfastes à notre cause que les improvisateurs de casernes collectivistes parmi lesquels ils seraient dignes de trôner.

    Toutes les révolutions ont exigé du sang, ont entraîné des hécatombes : la nôtre sera bien arrosée de rouge aussi, car aucun pouvoir n’arrêtera l’épanchement des colères populaires.

    La bourgeoisie qui a dans son histoire la Terreur de 93, La Ricamarie, la semaine sanglante, Fourmies, Vienne, Chicago, Xérès et quoi encore ! doit s’attendre à de terribles représailles de ceux qui, à leur tour, sont décidés à se débarrasser d’elle.

    Hier Ravachol faisait sauter les immeubles des magistrats ; aujourd’hui les compagnons ont réduit en miettes un commissariat de police et cinq des mouchards qui l’ornaient : tout à l’heure, un brillant avertissement jetait l’effroi parmi les parasites de la préfecture ; demain…, entendez-vous ? satisfaits et heureux, il n’y aura pas que des sièges sociaux de sociétés minières et financières qui sauteront, mais aussi des édifices publics : l’Élysée, le premier peut-être, si la destruction de quelque ministère ou de quelque résidence de politicien n’est pas jugée plus opportune.

    Il faut que la société bourgeoise disparaisse dans la personne de ses principaux représentants et il faut que ce soit bientôt, dussent les belles cités — belles par les labeurs des opprimés — être réduites en cendres, car ceux qui ont le ventre vide ne peuvent plus attendre. Ce sera la suprême vengeance des meurt-de-faim, la revanche des siècles d’avilissement et d’esclavage.

    Après cela, camarades, débarrassés des parasites qui ne font que prélever le meilleur de nos efforts réunis, de notre travail, notre société communiste se développera naturellement et l’humanité s’acheminera vers les plus belles destinées. L’homme émancipé intellectuellement et économiquement, sainement constitué par une nourriture substantielle, heureux moralement d’une indépendance qu’il consacrera à s’instruire et à perfectionner les facteurs de son bien-être, entouré d’amitiés et d’affections qui n’auront plus, comme aujourd’hui la question de subsistance pour mobile avoué ou inconscient, l’homme, en ces conditions, trouvera un plaisir dans le travail devenu intelligent, une joie immense dans ses rapports avec la famille humaine départie des préjugés burlesques. Dans une telle sérénité d’esprit, son cerveau acquerra une délicatesse infinie qui rendra fructueuses et faciles ses recherches scientifiques, l’approfondissement des problèmes philosophiques et sociaux. L’humanité, savante et bonne, ira à un avenir dont l’idée seule nous compense des infamies et des persécutions dont on nous accable.

    Imprimerie Nationale, Paris.


    sources :

    Vente sur eBay

    Texte auussi reproduit par Thomas Siret, « Le mouvement anarchiste de 1871 à 1914 », in Stéphane Courtois, Jean-Pierre Deschodt, Yolène Dilas-Rocherieux (dir.), Démocratie et révolution : cent manifestes de 1789 à nos jours, La Roche-sur-Yon : Presses universitaires de l’ICES ; Paris : Éditions du Cerf, 2012, p. 379-382.

    Ce texte se trouve aux Archives nationales, série F7 12518. Diffusé au début de 1893, il a, selon un indicateur de la Préfecture de police, serait rédigé par Eugène Wagemans et imprimé à Londres à 10 000 exemplaires sur papier rouge par l’ « imprimerie de Nikitine » (Arch PPo, BA 1508).



    [À Carnot le tueur]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À Carnot le tueur]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : propagande par le fait  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Vaillant, Auguste (1861-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte contre le président de la République Sadi Carnot (1837-1894) qui sera assassiné le 25 juin par Sante Geronimo Caserio ]

    texte :

    À Carnot le tueur

    Si Carnot grâcie Vaillant, nons ne lui ferons pas grâce à sa réélection.
    Un Sénateur. (Journaux du 3 février 1894.)

    Le crime est accompli : hier à l’aube, comme en cachette, lachement entourée d’une bande de policiers-assassins et d’inconscients enfants du peuple, deguisés sous d’horribles et sanglantes guenilles militaires, la guillotine a été dressée. Puis la bande hideuse s’est glissée dans la prison pour jouir encore de l’agonie de Vaillant.

    — Je suis prêt, a dit le camarade.

    Et il est tombé héroiquement en poussant son cri sublime : Mort la Société bourgeoise ! Vire ’Anarchie !

    À sept heures et demie les maquereaux de l’Aquarium étaient vengés...

    Es-tu content, Carnot ?

    Dans ton bouge luxueux, ancien nid de putains oh depuis se sont prélassés tons les tyrans, aux cotés de ta gueuse, tu as du jouir, bandit, petit-fils de guillotineur et de laquais ; l’ombre de Carnot-Samson est allé baiser Carnot-Deibler. Et quand le coup de couperet vint résonner de la place de la Roquette en ton cerveau atrophié. tri as souri heureux, te voyant réélu. Qu’importe une veuve, une orpheline ! Le pognon ou la mort, n’est-ce pas ta devise de malfaiteur !

    Faudrait voir, cependant, canaille ! N’as-tu donc rien compris à ce qui vient de se passer : n’as-tu donc pas senti, entendu le long cri de grâce sorti des milliers de poitrines du Populo, hier inconscient, aujourd’hui révolté ; n’as-tu donc pas lu, crasseux imbécile, les fleuris, les pleureurs, les violents appels à la pitié de tout un monde d’écrivains, de penseurs, tes amis, tes partisans souvent, te suppliant de ne point faire tomber une tête, et cela au nom de l’intérêt bourgeois !

    Non, tu n’as rien senti, tu n’as rien lu, étant inerte, étant ignare, et aujourd’hui, grâce à ta couardise, l’œuvre est faite, le fossé est creusé, et dedans, agonisante, se meurt la Pitié, non la tienne. mais la Pitié populaire !

    Tes souteneurs et toi n’avez plus qu’à attendre la Mort, la mort sans phrase !

    Vaillant, par son acte hautément révolutionnaire, impeccable et indiscutable, a fait tressaillir le coeur du Peuple ; en frappant dans la caverne des voleurs et des assassins, il a ouvert grandes les portes à la Révolution, et le flot populaire va passer, à peine rougi du sang des fatales représailles. Fini le temps des Panama et des fonds secrets, des cagnottes et des grands vols, l’heure de rendre gorge a sonné, c’est en vain que jetant un os à la meute hurlante des désespérés, vous avez envoyé un Baîhaut en prison, c’est le mur, c’est le réverbère qui vous attendent, et déjà grimacent vos hideuses faces d’affolés foirards.

    Ça n’aura point été en vain que la longue et internationale série des martyrs de la Révolution anarchique aura défilé devant tes yeux, Compagnon de misère, Populo esclave ; Chicago, Xeres, Barcelone, Montbrison, Paris, autant d’étapes superbes, autant de victoires triomphantes pour l’Anarchie, pour la Liberté !

    Et maintenant se forgent les revanches, et maintenant se préparent les vengeances populaires. Aux clous malheureusement sans effet materiel du martyr Vaillant, vont succéder les clous, porteurs de mort.

    Aux bombes sonnant le tocsin des Rouges Pâques, aux bombes, appels désespérés à la Révolte, vont succéder les joyeux éclats des explosifs, tonnant en pleine bataille, sous le clair et lumineux soleil de la Révolution déchaînée ; et implacables, ils trieront ceux-là !

    Car il faut que vous creviez, assassins, il le faut pour le salut du peuple, pour la gloire de la Révolution.

    C’est pourquoi, mecq de la Guillotine, président de la Gueuse Bourgeoise, ta réélection n’est point si assurée : c’est pourquoi, hideux capou, dès maintenant tu ne cesseras plus de trembler.

    Tu peux t’entourer de mouchards en bourgeois, de policiers en livrée, tu peux te terrer de terreur dans ton repaire de bandit,

    Rien n’y fera, Sadi-le-Tueur ; passant outre, la Justice du peuple ira t’y frapper, s’il le faut.

    Car c’est maintenant ta peau qu’on va viser, crapule !

    — “Vous allez voir, bourgeois, comment meurt un anarchiste”, vous cingla à travers vos faces blêmes de coquins, tes associés, le martyr d’hier. S’il ne sera plus là pour jouir de tes lâchetés et de tes terreurs au moins en mourant aura-t-il pu entrevoir l’avenir si proche maintenant du réglement de compte révolutionnaire.

    Quand toi et ta humide seront crevés, sublime et triomphante brillera la Revolution, l’Anarchie !

    Tu as eu la tête de Vaillant, nous aurons la tienne, Président Carnot !

    Vive l’anarchie

    Un Groupe anarchiste.

    Londres, 6 février 1894.


    sources :

    « À Carnot le Tueur », février 1894. Archives départementales du Maine-et-Loire (AD49 : 4M6/29) : affiche à destination de Mercier et Philippe (saisie) :
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/





    [La Sociale, numéro 3, 26 mai 1895]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Sociale, numéro 3, 26 mai 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Pouget, Émile (1860-1931)
    • Presse citée  : Sociale (1895-1896), la
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    La Sociale 

    hebdomadaire illustré

    numéro 3 — dix centimes — dimanche 26 mai 1895

    L’anniversaire de la Semaine rouge

    Les pièges à prolos

    Les victimes de l’amour

    L’impôt sur les larbins

    dessin : Malheur aux vaincus ?… Pas toujours ! Trop de cadavres à la clé… T’as beau ajouter ton sabre, plus jamais la balance ne penchera du côté de l’Autorité.

    Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur


    sources :

    Affichette de vente.




    [La Sociale, numéro 5, 9 juin 1895]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Sociale, numéro 5, 9 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Pouget, Émile (1860-1931)
    • Presse citée  : Sociale (1895-1896), la
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    La Sociale 

    hebdomadaire illustré

    numéro 5 — dix centimes — dimanche 9 juin 1895

    Brochette de chéquards ! : pots-ce-viniers, roupillez en paix !

    Les oubliés de l’amnistie : Liard-Courtois

    Ruminades d’un campluchard : sur la grève des Impôts

    dessin : Fouille, vieux grigou ! C’est pas au fond de mes poches que tu trouveras de quoi équilibrer ton budget… Je suis plus qu’à sec !

    Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur


    sources :

    Affichette de vente.








    [Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure sur « Les crimes de Dieu »]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure sur « Les crimes de Dieu »]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lemanceau, E.
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Théâtre des Menus-Plaisirs
    16, Boulevard de Strasbourg, 16

    Le samedi 12 septembre 1896, à, huit heures et demie du soir

    Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure sur « Les crimes de Dieu »

    Aux Parisiens

    Se semant encouragés, les cléricaux déploient une rare activité ; les prétendants et leurs courtisans ne prennent plus la précaution de dissimuler leurs espérances de restauration, restauration dont les honneurs qu’on va rendre à l’autocrate russe ne sont qu’une répétition générale. Le gouvernement assiste, souriant, à ce retour offensif de la secte monarchico-religieuse.

    Francs-Maçons,

    Souffrirez-vous plus longtemps que ceux des vôtres qui gouvernent n’aient de faveurs que pour les prêtres et leurs protégés ?

    Libres-Penseurs,

    Supporterez-vous davantage que, torturant l’esprit et la lettre de lois tellement odieuses qu’on les a dénommées “scélérates”, les inquisiteurs de la magistrature étouffent la pensée et suppriment le droit d’écrire et de parler ?

    Démocrates,

    Tolèrerez-vous que des ministres républicains conspirent avec ceux qui rêvent de confisquer les quelques libertés conquises par le peuple en révolte ?

    Indépendants,

    Vous, enfin, qui n’êtes inféodés à aucun parti politique, vous qui ne relevez d’aucune organisation, d’aucun groupement, vous qui avez su vous garder fiers et libres, allez-vous attendre, pour vous dresser en indisciplinés, que soient accomplis les attentats qu’on projette contre votre indépendance et votre dignité ?

    Parisiens,

    L’heure est grave. Le but est en haut, tout en haut : vers les altitudes où radie la lumière ; la moindre faiblesse peut nous précipiter dans les régions enténébrées où, durant des siècles, les homme-noirs tinrent les générations enchaînées dans la servitude de l’ignorance et l’esclavage des superstitions.

    Ne nous endormons pas dans une criminelle insouciance.

    Ce n’est point l’existence d’un parti qui est en jeu ; c’est l’avenir même de l’humanité.

    Nous traversons une phase, décisive peut-être, de la lutte séculaire entre le Mensonge et la Vérité, l’Ignorance et le Savoir, le Dieu tyran et l’Individu libre. Pendant qu’il en est temps encore, agissons.

    Aux trente-six mille chaires d’Église qui distillent la fiction décevante de la Foi, opposons les tribunes des réunions publiques où retentira la réalité tangible, démontrable.

    Écrivons, parlons, agissons en hommes résolu » à repousser dans leurs confessionnaux et leurs sacristies les individus qui tentent de convertir la terre en un cloître colossal.

    Ce ne sera pas trop des efforts de tous pour terrasser la honteuse coalition des républicains ralliés à la Monarchie et des monarchistes ralliés à la République.

    Les organisateurs.

    Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 13 centimes.

    L’Imprimeur-Gérant : Lemanceau.


    sources :

    Dernière page de : Le Libertairen° 44 (13 au 18 septembre 1896).




    [Élections municipales : « Le Libertaire » au peuple]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections municipales : « Le Libertaire » au peuple]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections municipales

    « Le Libertaire » au peuple

    Électeurs,

    Il n’existe que deux partis : celui de l’Autorité et relui de la Liberté.

    Au premier appartiennent tous ceux qui croient à la nécessité d’un gouvernement.

    Bien que d’avis différents sur quelques points de détail, tous ces hommes sont, au fond, absolument d’accord. Leurs efforts ont pour objet la conquête du pouvoir public quand ils sont « opposition », la conservation de ce pouvoir dès qu’ils sont devenus « gouvernement ».

    Les noms de comédie qu’ils portent : conservateurs, ralliés, opportunistes, radicaux ou socialistes, se rapportent aux personnages qu’ils jouent.

    Leurs querelles, toutes de surface, sont faites pour vous donner le change. En réalité, ils n’ont qu’une ambition : gouverner pour faire des lois qui reflètent leurs intérêts et consacrent leur domination et votre servitude.

    Pour subtiliser votre confiance, ces maîtres-chanteurs emploient menaces et promesses : devant les timorés, ils agitent le spectre rouge ; devant les autres, le fantôme blanc ; aux riches, ils garantissent le maintien de l’ordre social qui protège la propriété ; aux pauvres, ils assurent une amélioration sérieuse de leur triste sort.

    Payée par ces mendiants de suffrages, la presse mène campagne en leur faveur. Discours, programmes, articles de journaux, professions de foi, placards, circulaires, argent, tous les moyens sont mis en œuvre pour vous persuader que le contrat proposé par eux vous est avantageux.

    Nous voyons bien les bénéfices que comporte pour l’Élu la signature du contrat : mandat, honneurs et pots de vins. Mais nous avons beau écarquiller les yeux, nous n’apercevons pas ce que l’électeur peut y gagner.

    Meurt-de-faim, aura-t-il de quoi manger ? Sans travail, trouvera-t-il une occupation ? Ouvrier, son salaire augmentera-t-il ? Commerçant, ses affaires iront-elles mieux ? Contribuable, ses impôts diminueront-ils ? Français, sera-t-il exonéré du service militaire ? Citoyen, sera-t-il moins écrasé par la Loi ?

    Les réformes sont impossibles. Réalisat-on, demain, toutes celles qui forment l’architecture des programmes électoraux, il n’y aurait pas un deuil, pas une larme, pas une souffrance, pas une injustice, pas un crime de moins dans le monde.

    Dans une Société capitaliste, il ne peut exister que des déplacements de capitaux. Il arrive que la fortune des uns diminue tandis qu’augmente celle des autres. Mais, après comme avant, il y a des riches et des pauvres : socialement, rien n’est changé.

    Sous régime de patronat, il ne peut exister que des déplacements de patrons — celui-ci remplaçant celui-là ; — mais il n’en reste pas moins des patrons et des ouvriers : socialement, rien n’est modifié.

    De même, dans une Société autoritaire, il ne peut y avoir que des substitutions d’individu à individu, de parti à parti, de classe à classe ; mais il n’en reste pas moins des gouvernants et des gouvernés, ceux qui font les lois et ceux qui les subissent, des maîtres et des esclaves : socialement, rien n’est transformé.

    Voter, c’est choisir entre les divers maîtres ; c’est conférer le pouvoir à des républicains plutôt qu’à des réactionnaires, à des socialistes plutôt qu’a des opportunistes ; voila tout ; ce n’est pas faire acte d’homme libre, ce n’est pas travailler à son émancipation, ce n’est pas prendre en main ses intérêts. C’est, tout au contraire, confier ses intérêts à un traître, perpétuer son propre esclavage, abdiquer toute indépendance, renoncer à son droit de révolte.

    Encore une fois, électeurs, quel bien peut résulter pour vous du contrat proposé ?

    Indifférents,

    Vous qui ne prenez pas au sérieux votre rôle de « souverains » et ne vous passionnez ni pour un programme ni pour un candidat, savez-vous que, par votre indifférence, vous assumez la responsabilité de toutes les iniquités qui se perpétuent ? Savez-vous que cette indifférence constitue une très réelle complicité ?

    Apprenez que l’Autorité n’a pas que des partisans ; elle a aussi des adversaires. Ses crimes dans le passé, son impuissance dans le présent, ses dangers dans l’avenir ont armé formidablement contre elle tous ceux qui, soucieux de vivre en paix et en joie, lui ont voué une haine implacable et sont résolus à lui livrer une guerre sans relâche.

    Sur le terrain économique, ces ennemis de l’Autorité, ces libertaires se rallient autour de cette idée : la propriété sociale.

    En politique, ils sont d’accord sur le nécessité d’abolir tout État et de laisser à chaque individu le soin de vivre en complète indépendance.

    En matière électorale, les libertaires pratiquent l’abstention consciente et active.

    Eh bien ! Si vous voulez avoir les mains nettes de toutes les malhonnêtetés commises par les gouvernants, faites comme les libertaires : abstenez-vous, ne votez plus jamais.

    Camarades,

    Plus que jamais, soyons énergiques.

    Que chaque candidat trouve devant lui un anarchiste décidé à lui faire rentrer dans la gorge ses flagorneries intéressées.

    Que dans toutes les réunions, se fasse entendre le cri de la révolte.

    Multiplions-nous.

    Que les murs de la ville et les arbres de la campagne parlent à tous de l’abstention.

    Le dégoût que soulève dans notre pensée la race des gouvernants, la haine que nous inspire la rapacité des coquins qui nous affament, versons-les à torrents dans la masse des déshérités, nos compagnons de chaînes, nos camarades de misère.

    Ils finiront par comprendre ; et, alors, nous serons bien près du but : le bonheur par la liberté.

    Le Libertaire

    Nota — Ce manifeste sur papier blanc ne peut être affiché. — Sur papier de couleur, il peut être affiché sans timbre s’il est revêtu du visa d’un candidat abstentionniste. Dans le cas contraire, il doit porter un timbre de 42 centimes.

    Lire chaque semaine, Le Libertaire, journal fondé par Sébastien Faure.


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire n° 18 (14 au 21 mars 1896).




    [Grande fête familiale organisée par Le Libertaire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grande fête familiale organisée par Le Libertaire]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lapurge, le père (1838-1910)  ; Lemanceau, E.  ; Paillette, Paul (1844-1920)  ; Rictus, Jehan (1867-1933)  ; Tennevin, Alexandre (1848-1908)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…  ; galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Deuxième année. — n° 53 — dix centimes — du 13 au 19 novembre 1896

    Le Libertaire 

    Journal hebdomadaire paraissant le samedi

    abonnement pour la France […]
    administration et rédaction : 8, rue Briquet (Montmartre) — Paris
    abonnement pour l’étranger […]

    Grande fête familiale

    organisée par le “Libertaire”
    dans les salons du restaurant Vantier, 8, avenue de Clichy

    le dimanche 15 novembre 1896, à 2 heures après midi

    programme

    Première partie. — concert. — on entendra :
    Mesdemoiselles Alphonsine et Jane dans leur répertoire ;
    Le philosophe Paul Paillette dans ses œuvres ;
    Mévisto aîné (du Tréteau de Tabarin) dans ses œuvres ;
    Les chansonniers Xavier*Privas, Gaston Sécot, Yon Lug (du Cabaret des Quat’-z’-Arts) dans leurs œuvres ;
    Le poète Jehan Rictus dans ses “Soliloques du Pauvre" ;
    Le chansonnier anarchiste Le Père Lapurge dans ses œuvres ;
    Le chanteur populaire Buffalo dans son répertoire.

    Deuxième Partie. Causerie sans façon par le camarade A. Tennevin.

    Troisième Partie. — Bal avec orchestre
    (Le piano d’accompagnement sera tenu par le compositeur Clément.)

    Entrée : un franc par personne

    La date de cette fête coïncidant avec le premier anniversaire de la fondation du Libertaire, nous espérons que nos collaborateurs, nos abonnés, nos lecteurs et nos amis se feront un plaisir d’y assister.

    Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’uin timbre de 12 centimes.

    L’Imprimeur-Gérant : E. Lemanceau.


    sources :

    Première page de : Le Libertaire n° 53 (du 13 au 19 novembre 1896).





    [La résurrection du Père Peinard]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La résurrection du Père Peinard]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 42 × 31 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    La résurrection du Père Peinard

    Bons bougres, vous l’aviez cru mort ? — Erreur ! Le vieux gniaff n’a pas avalé son tire-pied : ul est toujours debout, solide au poste !

    À telle enseigne que, cette semaine, il se rebombarde journaleux : à partir de dimanche, 25 octobre, toutes les semaines vous pourrez vous rincer l’œil avec Le Père Peinard, un canard bath aux pommes qui, comme devant, coûtera juste deux ronds.

    Tous les vendredis, jour de la mise en vente du caneton, réclamez-le à votre marchand de journaux ; s’il hésite à vous l’avoir, dites-lui qu’il est un mufle.

    Le programme du Père Peinard n’est foutre pas emberlificotté. Il est court et bon : Liberté, pains de quatre livres à gogo, … avec des biftecks autour et un arrosage de picolo nature.

    Voilà qui fait le poil à toutes les couillonnades des politicards !

    Aussi, bons bougres, je pense bien que vous être comme bibi : que vous avez soupé de tous ces moineaux qui nous promettent la lune et ne réussissent qu’à chéquarder à tire-larigot.

    C’est vous dire que Le Père Peinard ne se privera pas de leur tailler des croupières à tous ces bouffis qui, grâce au Suffrage universel, vivent en vermine sur notre dos.

    Turellement, il ne perdra pas de vue l’engeance patronale. Que les capitalos se rassurent ! Ils passeront à l’astique kif-kif les gouvernants.

    Chacun aura son compte. De la chameaucratie qui nous pille et nous affame nul ne sera oublié.

    Le Père Peinard n’a qu’un dada : tout en dilatant la rate aux exploités, leur remonter le moral et leur ouvrir des horizons nouveaux, — leur donner l’envie de réaliser une Société échenillée de toute racaille dirigeant et où, par conséquent, la vie sera facile et le turbin agréable.

    Sur ce, les bons bougres, je vous serre la louche et vous engage à vous payer mes flanches, — ils sont indispensables à votre santé intellectuelle !

    Le Père Peinard

    Dans les premiers jours de novembre sera mis en vente l’Almanach du Père Peinard pour 1897 ; il sera farci de riches tartines et de galbeuses images et coûtera cinq ronds.

    Les bureaux du Père Peinard sont 14, rue Lavieuville, Paris (Montmartre).

    Imprimerie Ch. Favier. 120, rue Lafayette, Paris.


    sources :

    Le journal Le Père Peinard reparait ici en 1896 après une interdiction en 1894. Pour l’almanach, voir : https://cgecaf.ficedl.info/?article1540



    [Lecture by prince Kropotkin : What man can obtain from the land]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Lecture by prince Kropotkin : What man can obtain from the land]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 58 × 45 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : économie : agriculture
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Kropotkine, Pierre (1842-1921)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ text ]

    texte :

    “What man can obtain from the land.”

    A lecture

    will be given by Prince Kropotkin

    on the above subject at the

    Working Lads’ Institute,
    137, Whitechapel road, E. (opposite the London Hospital) on
    Monday, February 24, 1896

    Syllabus

    Two opposed fallacies : over-population and over-production. The so-called “agricultural” countries : Russia, the United States. Intensive agriculture : Belgium, the plain of Lombardy. The French market gardener : what he obtains from the soils. Culture under glass, its recent achievements and promises. Where is the limit of over-population ? Amount of labor required to produce the first necessaries of life.

    With numerous oxy-hydrogen illustrations.

    Doors open at 8. lecture commences at 8.30 P.M.

    Admission by tickets 6d. — Reserved seats 1s.

    Tickets may be obtained of J. Turner, 7, Lambs Conduit street, W.C. and W. Wess, 42, Cressey Houses, Stepney, E., or at the door on the night ol lecture.


    sources :

    IISG






    [A enep ar veleien]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    A enep ar veleien]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [40 ?] × [27 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Barrier, Léon
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    A enep ar veleien

    Mignoned a bep bro,

    Epad ma proaniomp doug an deiz evit lakat an douar da zougen kals froues, hag ober d’eus outo traou util, an eskibien, ar veleien, ar menech a ra eur gompagnunez pinvindic, goloet mad ha bevet mad en ho leziregez.

    Cavout a ra deoc’h ne reont netra ? An draze a ve control d’ar viriones.

    Cetu ama labour an dud se.

    Distagua calon an den d’eus traou ar bed man, lak anezan da blega ep klemm dindan e veach, adda en e speret ar spount d’eus eur bunision éternel hag an esperans en eur recompans hep fin, en hevelep fesson ma velomp speret an den luskellet ato être eun ifern leun a enkres, hag eur barados a eurusted ; lakat er sperejou an dra iskis-se, ar feis, pechini a Zifenn klask ar virionez hag a bermet d’ar pinvindic gwaska var ar paour, a laka tin dud da blega, evel pa vent dall, dindan ar gouarnamant, faussi ar c’hredennou var traou ar bed-ma, en eur c’holo ar sperejou gant superstisionou ridical, a cuzat outho ar gwirionesiou ar sklerra ; renta ar goustians aounik evit ma plego ato ar re vian d’ar re vras, brevi an dud digabestr ar re galouneka ; gwaska kement den a c’houlen liberte ; en eur guer lakat da badout paourentes, sentidigues a kredennou iskis ar bobl pare a ra ho finvidiguez, ho nerz hag ho galloud.

    Cetu az fallagries ar friponet se.

    Histor an amser passeet a ziskwez d’heomp penos abaoue meur a gant vloas an dud soudanennet a labour er guisse, hag a implij hep skrupul kement moyen a zo en ho galloud.

    Profita d’eus gret eus an amseriou a ignorans evit stlabeza speret an den gant kredennou faus : eun Doue e tri den eur vaoues mam ha gwerc’hès, cun tamm kouign carguet a gorf ha goad Doue el unan ; eun Doue leun a vadeles hag visericord o condaouni d’an tan eternel kement hini ne blego ket de lezen ; eun ilis carguet da ranna donezonou ha punisionou an oll galloudek ; tud da bere so roet eur galloud hep termen var an douar hag en env…

    Divezatoc’h, sklerijenned gant an deskadurez, ar sklerijenned gant an deskadurez, ar skiant n’em zirollas a enep an diotachou se, an tiranted a inflijeas ar poaniou ar re vrassa d’an dud desket, d’an dud a skiant evit ober dezo tevel.

    Egiz loened gouez, direiz ha didruez, ar pabed, an eskibien, ar religiused a gassas d’an tan meur a vill den tamallet seulamant da ganut neubeut a feis.

    Hag ar c’hriminaled se d’eus pere an torfejou a lakea da sevel an doujer hagar spount e koustians an dud, an ilis a renke anezo etouez ar Zent.

    An amzeriou milliguet se eus an inquisision, an ilis a essa hirio ho ressussita. Er broiou a c’houzano c’hoas ol galloud ar vellein, ar guiziou - se n’ho deus kollet netra eus ho c’hrueldet. E Barcelone, neves-so, gouarnamant ar spagn catholie n’eus condaounet d’an tourmanchou ar re spountussa meur a gant den evit oblija anzao ar pez n’oa ket en ho speret.

    E Frans, ar religion a so neubeutoc’h eur greden eguet eun nerz etre daouarn ar velein hag ar mistri.

    Cetu penrac ar belec, evit ober gant an dud hag an amser, en deus chanchet ar fesson eus e Zoareou trabassus.

    Dre ar s’hol, e klask kemer ar vugale.

    Dre ar govession, e ma er famillou.

    Dre ar « patronachou » e krog er yaonankis.

    Dre ar « vreuriezou catholic » e kendelc’h var bar an oad ar galloud en d’eus kemeret var ar yaouankis.

    Dre ar « syndicajou » e talc’h ar labourer, an artisan, memes er meas eus an atelier, didan surveillans ar patron.

    Dre an euvrou hanvet a « aluzen » e talc’h soumetet an dud paour a c’hoantafe disratc’ha gant ar vizer.

    Rog peurveuia, avechou oc’h ober lazic, rust ha didruez pe karantesus hervez an occasion, ato troïdellus ha druillet, belec a zo ato doujet.

    Camaradet,

    A gortoz a reimp ma ve re Zivezet evit en ean zifenn Gortoz a reimp ma tizroo ar brini du da daga achanomp, hag int barpet gant ar gouarnamant ?

    An draze a ve digalon ha diskiant.

    Labouromp eta.

    Bras eo an niver eus ar re a anaves ar sotoniach eus a lavarioc ar velein hag an dud ipokrit a zo endro dezo. Mes keu lezirek int ma reont netra evit n’em Ziouali a enep ioulou fall an dud-se pers Zalc’h erog enomp hag hirio evel biscoas adversourien ar Progres hag al Liberte.

    Ar re a vell mad an danjer a zo ho dever divuna ar re bouer, ha punta ar te digalon.

    D’ar stratill savet gand ar soudanennou hag ho c’honsortet, respontomp en eur adda ar viriones en pep korn eus ar vro. Greomp reunionou, lakeomp hor skrijou var ar mogeriou hag etre daouarn pep den ; er guiz -se e vo skignet d’an eil pen d’eguile eus ar vro enr C’hourant ouz pehini den na hello enebi, hag a gasso adren an dud a zo o micher deski geier d’ar bohl.

    Mes surtout, den na dlé conta seulamant var bolontes vad ar re-al. Pep-hini a rank cavout enan e-unan ar volontes ar gourach da labourat.

    D’al labour eta mignonet. Ar velein a dag qc’hanomp. En em zifennomp !

    Ce manifeste ne peut être affiché que revêtu d’un timbre de 0 [fr.] 06 centime.

    [Imprimeur-Gérant L. Barrier. Paris, 58, rue Grenéta]


    sources :

    Texte en breton prenant la moitié de la dernière page de : Le Libertaire n° 88 (du 16 au 22 juillet 1897).




    [Contre le cléricalisme]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre le cléricalisme]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Lemanceau, E.
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre le cléricalisme

    Camarades de tous les pays !

    Tandis que nous peinons de longues journées pour féconder le sol, lui arracher ses produits et les transformer en objets utiles, les évêques, les prêtres, les moines, constituant une caste riche, bien abritée et confortablement nourrie, vivent dans l’oisiveté.

    Est-ce à dire qu’ils ne font rien ? — Ce serait contraire à la vérité. Ces gens-là s’occupent :
    Arracher aux souffrants le souci de leur félicité sur la terre ; leur faire accepter sans révolte l’adversité qui les accable ; semer dans les imaginations la terreur d’un châtiment éternel en même temps que l’espoir d’une récompense sans fin, en sorte que l’esprit humain flotte sans cesse entre un enfer de tortures et un paradis de béatitudes ; glisser dans les cerveaux cette absurdité : la foi qui, interdisant l’examen, prépare, facilite, assure l’oppression des riches sur les pauvres et l’aveugle soumission des peuples aux gouvernants ; fausser le jugement populaire sur les choses de la vie, en enveloppant l’intellect d’une atmosphère mystique qui lui cache la brutale réalité ; spéculer sur les consciences rendues timorées par un respect stupide des formes propriétaires et hiérarchiques de notre criminelle société briser les généreuse énergies ; étouffer les saines colères ; comprimer les révoltes libératrices ; en un mot prolonger — eu cherchant à les justifier — le dénuement des foules qui entretient leur opulence, l’obéissance des masses dont est faite leur domination. l’absurdité des dogmes d’où procède leur influence ;

    Telles sont les sinistres occupations de ces bandits.

    L’Histoire nous enseigne que, depuis des siècles, la caste sacerdotale travaille à ce but, recourant, sans scrupule. aux moyens, quel, qu’ils soient, dont elle peut user.

    Elle profita des époques d’ignorance pour souiller l’intelligence humaine de croyances ridicules : un seul Dieu en trois personnes ; une femme vierge et mère ; un pain à cacheter contenant le corps et le sang de Dieu lui-même ; mi Être de bonté et de miséricorde infinies vouant aux flammes éternelles quiconque ne se conforme pas à sa Loi ; une Église dispensatrice de hi mansuétude et de la colère divines ; des hommes revêtus, par le sacerdoce, d’un pouvoir illimité sur la terre et dans le ciel.

    Lorsque, plus tard, éclairée par le savoir, la pensée s’insurgea contre les inepties de cette doctrine, ces imposteurs recoururent au supplice pour imposer silence aux savants, aux philosophes. Avec une implacabilité qui ne fut égalée que par les raffinements de leur férocité, ces monstres à face humaine : papes, évêques, religieux, envoyèrent an bûcher, par centaines de milliers, des personnes convaincues ou simplement soupçonnées de schisme, d’hérésie ou d’incrédulité.

    Et tandis que les crimes de ces tortionnaires soulevaient de dégoût et d’horreur la conscience humaine, l’Église les inscrivait au nombre de ses Saints.

    Ces temps maudits d’Inquisition, l’esprit clérical tente aujourd’hui de les ressusciter. Dans les pays qui subissent encore la toute-puissance des prêtres, ce régime barbare n’a rien perdu de sa cruauté : à Barcelone, l’homme d’État de l’Espagne catholique a soumis récemment aux plus épouvantables tourments plusieurs centaines de personnes, dans le but de leur arracher des aveux.

    En France, la religion est moins une croyance qu’une force au service des dirigeants et des patrons. Aussi, le cléricalisme, s’adaptant aux nécessités du milieu, a-t-il modernisé ses procédés inquisitoriaux :
    Par l’éducation, il cherche à s’emparer de l’enfance ;
    Par le confessionnal, il s’introduit dans la famille ;
    Par l’œuvre des patronages, il pèse sur l’adolescent et le jeune homme ;
    Par les cercles catholiques et les groupements chrétiens, il s’efforce de conserver sur l’âge mûr l’influence acquise sur la jeunesse ;
    Par les syndicats mixtes, il maintient l’ouvrier, même hors l’atelier, sous la surveillance du patron ;
    Par les œuvres dites “de charité”, il garde eu soumission les déshérités que la misère pourrait pousser à la révolte.
    Tour à tour impérieux ou caressant, arrogant ou souple, sévère ou bienveillant, le clérical, essentiellement tortueux et compliqué, s’impose ou se fait accepter.

    Camarades !

    Allons-nous attendre qu’il soit trop tard pour réagir ? Allons-nous assister, impassibles, au retour offensif du parti clérical encouragé, soutenu par la complicité gouvernementale ?

    Ce serait lâcheté et folie !

    Agissons donc !

    Il est considérable le nombre de ceux qui reconnaissent l’absurdité des croyances religieuses et détestent les hypocrites de Sacristie. Mais — indolence ou veulerie — ils ne font rien pour arrêter les continuelles tentatives d’empiètement de ces incorrigibles ennemis du Progrès et de la Liberté.

    C’est à ceux qui sont pénétrés de l’imminence et de la gravité du péril, qu’incombe la noble mission de secouer les apathiques, de viriliser les lâches.

    À l’agitation fomentée par les porte-soutanes et leurs acolytes, opposons l’énergique propagande que nous inspirera la force de nos convictions anti-religieuses. Que les conférences se multiplient ; que les réunions se succèdent ; que nos manifestes soient sur tous les murs et dans toutes les mains ; ainsi se formera, d’un bout à l’autre du territoire, un irrésistible mouvement qui fera reculer les propagateurs d’un doctrine mensongère et déprimante.

    Mais surtout, que nul ne s’en remette entièrement à l’initiative des autres. C’est en soi que chacun doit puiser la volonté et le courage d’agir. À l’œuvre, camarades ! Le cléricalisme est menaçant. Défendons-nous !

    Le “Libertaire”.

    Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes.

    Paris. — Imprimerie Lemanceau, 58, rue Greneta.


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire n° 62 (du 15 au 21 janvier 1897).



    [Contre les religions]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre les religions]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Barrier, Léon
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre les religions

    Répondant à nos premiers manifestes. les cléricaux ont montré une fois de plus leur mauvaise foi et la nudité misérable de leurs arguments.

    Nous savons cependant apprécier le prix de leurs tumultueuses réponses à leur juste valeur. On ne se défend aussi âprement que lorsqu’on se sent sérieusement menacé. Nos premiers coups avaient donc frappé juste.

    Quelques-uns de ces professeurs d’ignorance osent s’adresser au « bon sens » des ouvriers.

    Toujours le mème procédé tortueux et insinuant dans la discussion.

    Aveugles par les lumières de la science, dès qu’ils sortent de la région obscure des mystères, ces hiboux, habitués à ne voir clair que dans les ténèbres de leurs rêveries, sont d’autant moins capables d’apercevoir la vérité qu’elle est plus éclatante.

    Le plus spécial de leur talent consiste à embrouiller de la façon la plus complète les choses les plus simples, délayer les idées les plus claires et les submerger dans un flux de paroles et de formules pompeuses. savantes pour les jobards, mais creuses ou incompréhensibles, si bien que l’homme de « bon sens » ne sait plus où donner de la tète. Comme dirait Vallon : Il entend bien le tic-tac du moulin, mais il n’en voit pas la farine.

    Avec nous qu’il se rassure ! Il n’y a qu’à examiner de près pour s’apercevoir bien vite qu’il ne peut y avoir, chez ces vendeurs d’eau bénites selon l’expression d’Helvétius : « qu’un délutée de mots répandu sur un désert d’idées ».

    ***

    Ces gens de sacristie cherchent d’abord à se laver de l’accusation d’hypocrisie, de spéculation et d’imposture qu’on leur a tant de fois. et avec juste raison. jetée à la face.

    Sur un de leurs manifestes, nous lisons : « Un homme raisonnable peut-il soutenir, sans broncher, que les évêques. prêtres, religieux, qui ont existé et existent encore font (sic) métier d’hypocrisie ? »

    Prétendre, comme l’usurier spéculant sur l’intérêt de l’argent. qu’il faut se résigner en ce monde pour être récompensé au centuple dans l’autre ;

    Faire payer par des frais de sacrements savamment espacés dans le cours de notre vie le droit à naissance.,à l’adolescence, au mariage et à la mort ;

    Prêcher le mépris de la chair et rechercher âprement les plaisirs luxurieux ;

    Clamer le désintéressement des choses de la terre et convoiter ardemment les places les plus élevées de la société — consultez l’Histoire — pour pouvoir plus aisément peser de leur néfaste influence sur la pauvre espèce humaine ;

    Entretenir avec soin cette passion singulière pour le merveilleux et le surnaturel à l’aide de laquelle la pauvre, l’aveugle humanité a si longtemps enduré les tortures les plus épouvantables ;

    Prêcher le pardon aux ennemis et torturer les profanes ;

    Parler de paix et sur les cadavres des vaincus chanter des Te deum ;

    Proelamer la fraternité universelle avec le « Aimez-vous les uns les autres » de Confucius et oser s’affirmer patriotes, c’est-à-dire part-sans de cet égoïsme national qui pousse l’égorgement des peuples ; — fomenter, avec cet esprit machiavélique qui leur est particuiller. la haine, les guerres civiles. politiques ou religieuses, suivant les besoins de leur immense ambition, etc., etc. ;

    N’est-ce pas là faire métier d’hypocrisie. de spéculation et d’imposture ?

    ***

    D’autres s’écrient : « Athées, vous êtes des immoraux ! »

    Avec le philosophe Kant, nous répondons : « Insensés, que le fanatisme aveugle, sachez que la mort de vos dogmes sera l’enfantement de la morale. »

    C’est la religion et l’immoralité qui, de siècles en siècles, marchant la main dans la main, ont semé dans le monde le germe de tous les rives et de tous les crimes.

    À la place de votre soi-disant morale. artificielle et dogmatique, basée sur le privilège, nous voulons, nous, établir la belle morale de réciprocité, d’après laquelle, dans une société égalitaire, chacun trouvera son propre bonheur dans le bonheur des autres, où le bien de tous résultera de celui de l’individu et réciproquement.

    Il vous convient bien à vous. métaphysiciens religiosâtres. de parler de morale. vous dont la confession vous débarrasse aisément de vos crimes !

    Une simple question !

    Est-ce moral que d’être moral par désir de récompense ou crainte de châtiment ?

    ***

    D’autres encore ont l’audacieuse candeur de s’écrier :
    « Quel grand mal porte à la société la croyance au ciel et à l’enfer, c’est-à-dire récompense pour le juste, l’homme de foi, châtiment pour le malfaiteur et l’apostat ! »

    Quel grand mal ?

    Mais il faut se boucher les yeux pour ne pas le voir partout répandu du jour où notre imagination criminelle a semé les hypocrisies dans nos cœurs en les terrorisant. Comment expliquer notre asservissement séculaire, notre résignation coupable ?

    Comment toutes nos douleurs pourraient-elles s’expliquer si votre monde avait été créé, s’il était dirigé par une intelligence infiniment bonne, toute-puissante et. éternelle ? Pourquoi votre nommé Dieu n’a-t-il pas tracé son nom en traits d’étoiles dans le ciel et mis fin de cette façon à tous les doutes, à toutes les angoisses qui tourmentent le cœur de l’homme ? Pourquoi ce tout-puissant n’a-t-il pas d’un geste fait ce cesser ces disputes éternelles qui ont été pour la pauvre espèce humaine tâtonnant dans les ténèbres la source de tant de larmes et de gémissements ? Pourquoi se dérobe-t-elle à nos regards ? Pourquoi tend-elle à notre raison des pièges au moyen desquels les ignorants — multidino ingens — sont précipités dans des doutes sans fin et des maux sans nombre ?

    Une question :

    Votre Dieu infiniment juste aurait dit à Ève, après l’avoir laissé pécher : « …Désormais les femmes enfanteront dans la douleur... » Que lui avaient donc fait les femelles d’animaux ?

    D’autres calotins osent cyniquement sr réclamer de la… Science !!!

    La mémoire de quelques savants : Claude Bernard et Pasteur, est à cet effet mise à contribution. Argument déplorable qui se retourne contre eux de la façon la plus décisive, « Vous oser dire que l’athéisme est une conséquence scientifique, nous disent-ils. Et Claude Bernard, Pasteur, Ampère, etc.. ne sont-ils pas morts dans les bras du prêtre catholique ? »

    Quelle inqualifiable, audace !

    Ils osent invoquer le nom de savants dont le souvenir tout entier proteste violemment contre le rapt odieux qu’a fait de leurs cadavres la gent cléricale, profitant toujours de l’état comateux d’un malade ou de la mystique faiblesse des femmes, afin de pouvoir s’emparer des morts.

    Le démenti ne se fait pas longtemps attendre de la part de ceux-là même dont ils réclament le posthume appui.

    Claude Bernard a écrit textuellement (grand Traité de Physiologie) : « Reculons sans cesse les limites de la Science ; lorsque celle-ci fait un pas en avant, la Foi en fait deux en arrière. »

    Et Pasteur (discours au Collège de France) s’écriait : « L’acquis scientifique est pour les esprits cultivés une source de satisfaction plus grande que le gout du surnaturel et du merveilleux. »

    L’imposture (les ignorantins, ici trop évidente. éclatera à tous les yeux.

    La Science ! Ils ont l’audace d’invoquer la Science !!!

    Lamennais a eu le mérite de plus de franchise en disant : « La Science et la Foi s’excluent ! »

    Il est clair comme le jour qu’en admettant le miracle de la création, il ne reste plus de place pour la discussion scientifique. La Foi et la Science sont deux royaumes distincts dont les frontières incessamment se déplacent au profit de la dernière. Des territoires qui étaient au pouvoir de la foi, il y a cent ans et plus, sont aujourd’hui occupés par la Science et ce mouvement ne fera que s’accentuer avec le temps. La théologie et l’exploration de la nature ne peuvent marcher front et paisiblement. Il n’y a pas de science là où il n’y pas de démonstration expérimentale et de la raison. Il n’a a pas de science là où il y a le mensonge de la révélation et l’inepte absurdité des mystères. Il n’y en aura pas pour les cléricaux tant que le télescope n’aura pas découvert l’assemblée des anges et que des hommes ne seront pas tombés des gradins du ciel.

    Et c’est cette Science qui, proclamant le règne de la matière éternelle. incréée, bannissant à jamais de vos « sanctuaires » la criminelle fiction du Déisme, mettant en fuite les religions comme la lumière met en fuite l’obscurité, purgeant la terre des horreurs de l’Autorité, accordera à l’homme le bien-être intégral auquel il a droit.

    Imprimeur-Gérant Léon Barbier, 18. rue Grenéta. — Paris.

    Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 0 fr. 12.


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire n° 71 (du 18 au 24 mars 1897).



    [Germinal]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Germinal]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne
    • Noms cités (± liste positive)  : Angiolillo Lombardi, Michele (1871-1897)  ; Barrier, Léon
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Germinal

    Germinal

    Dans le champ noir des affamés,
    Comme une plaie héréditaire,
    Les grains que vous avez semés,
    O Bourgeois ! vont sortir de terre.
    La haine, cette fleur du mal,
    Germe vivace en nos entrailles.
    Il en jaillira ce qu’il pourra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Tout ce qui vient des malheureux,
    Leur amour même, vous tourmente ;
    Le coït de ces ventres creux
    Vous écœure et vous épouvante.
    Que chaque accouplement brutal
    Fasse un soldat pour nos batailles.
    Plus il en naîtra, mieux ça vaudra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Quand les pauvresses réprouvés,
    Martyrs en butte à la détresse,
    Se seront enfin soulevés, Réclamant leur part de richesse ;
    Au tronc du vieux monde inégal
    On fera de larges entrailles
    Il en jaillira ce qu’il pourra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Les forgerons et les mineurs,
    Va-nu-pieds sortant de leurs bouges,
    Seront de rudes moissonneurs
    Lorsque viendront les moissons rouges.
    Guerre aux repus du Capital !
    Il faut égaliser les tailles ;
    Il en coulera ce qu’il pourra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Quand les meurt de faim rassemblés
    Se dresseront pour la Révolte,
    Serrés, nombreux comme les blés,
    Les fusils feront la récolte.
    Pour changer l’ordre Social
    Il faut de vastes funérailles.
    Plus on en tuera, mieux ça vaudra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !

    [gravure portrait :] Michel Angiolillo


    Ils ont été bien interdits ceux à qui Angiolillo, sur le point de payer de sa vie l’acte de justice accompli sur la personne du monstre Canovas, demanda la permission de prononcer un mot, un seul.

    Et leur stupéfaction s’est accrue, quand, d’une voix vibrante, forte, claironnant, le supplicié proféra ;

    « Germinal ! »

    Ce mot, les bourreaux ne l’ont point compris. Ils ne le pouvaient comprendre. Mais ce n’est pas pour eux qu’Angiolillo poussa son cri suprême, c’est pour tous ceux qui, disséminés à travers la planète, ont voué à notre Société de sang et de boue une haine inextinguible.

    Le condamné savait que, passant au-dessus des murs de la prison, franchissant la haie barbare des policiers et des soldats, son Germinal irait, solennel et formidable, frapper l’oreille des hommes de pensée haute et de conviction ardente qui composent la génération nouvelle, présageant magnifiquement les révoltes implacables.

    Il savait que ce Germinal les anarchistes le répéteraient, l’expliqueraient, le commenteraient, appelant les foules à recueillir tout ce qui s’en dégage de colère et d’espérance.

    Germinal ! cela voulait dire : « Débarrassez-vous de ma personne. Je vous défie de supprimer l’idée que j’affirme avant de disparaître. Assassinez-moi, vous êtes les plus torts. Elle, vous ne la tuerez jamais !

    « Germinal ! Le grain monte. Dans le champ des intelligences, le sol crève sous l’effort irrésistible de la semence en fermentation. Les terres se couvrent d’épis. Ils sont durs, lourds, superbes.

    « Germinal ! C’est le renouveau perpétuel. C’est la vie sortant de la mort. C’est l’éternel et ininterrompu pêle-mêle des naissances et des disparitions ! C’est la transformation fatale et séculaire ! C’est l’imprimable enchaînement des assauts et des résistances. C’est l’enfantement confus, mystérieux, mais irréfragable des effets et des causes !

    « Germinal ! C’est le printemps sans commencement et sans fin : c’est la Nature en constante élaboration ; c’est l’univers en travail depuis les hivers les plus inconnus jusques aux demain les plus insoupçonnés.

    « Germinal ! C’est l’histoire s’écrivant sous la dictée des événements que nulle force humaine ne saurait enchaîner, que nulle puissance n’est de taille a dominer !

    « Germinal ! C’est, au travers des larmes amères, la douceur des sourires ; c’est, au sein des ténèbres qui enveloppent l’humanité ignorante, la lueur qui perce l’obscurité et oriente les foules vers les horizons de clarté. C’est, malgré le cliquetis des armes, le grondement des canons, le crépitement de la mitraille et les vociférations des soldats, c’est le calme bienfaisant des apaisements définitifs et des réconciliations sans retour.

    « Germinal ! Les cerveaux vont être conquis ; les cœurs sont sur le point d’être gagnés ; les volontés s’arment de résolution ; les bras s’apprêtent. Dans les palais des tyrans, dans les temples des imposteurs, dans les demeures des riches, dans les tribunaux, les prisons, les casernes, les couvents, partout où se concerte et s’accomplit le crime, partout où gémissent les tourmentés, d’un bout de la terre à l’autre, s’annonce la prochaine tourmente, pleine de terreurs pour les uns, emplie d’espoirs pour les autres !

    « Germinal ! Ils sont venus les temps — ah ! pourquoi ont-ils tant tardé ? — des responsabilités et des représailles ! Les temps où les écrasés et les vaincus demanderont des comptes aux triomphateurs et aux bourreaux ! les temps où les esclaves se rueront sur les maîtres ! les temps des haines vengeresses et des exécutions salvatrices !

    Germinal ! Germinal !! Germinal !!!

    Telle est la signification de ce seul mot Germinal sur ces lèvres qui allaient pour toujours devenir muettes.

    Germinal ! C’est le nunc dimittis de cette bouche qui, avant d’être glacée par la mort, évoque si puissamment la vie universelle, annonce le crépuscule d un passé de misère, d’horreur et de violence et l’aurore d’un présent de douceur, de beauté et d’abondance.

    Germinal ! Ce sera le cri de ralliement pour la levée de boucliers des exploités contre les exploiteurs, des opprimés contre les tyrans, des maigres contre les gras, des déshérités contre les privilégiés !

    Ce sera la diane des grands jours de bataille ! C’est bref, c’est farouche, c’est entraînant !

    Germinal ! Germinal !! Germinal !!!

    Le Libertaire.

    Ce placard ne peut être affiché que revêtu d’un timbre de 12 centimes.

    Imp. Léon Barrier, 120, rue Lafayette, Paris


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire n° 95 (du 5 au 12 septembre 1897).




    [Le Père Peinard au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 41 × 31 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Supplément au n° 21 du Père Peinard

    Le Père Peinard

    Au populo

    Voici le 18 mars qui rapplique. Chouette anniversaire, nom de dieu !

    Des journées pareilles, jours de triomphe populaire, y en a fichtre ps épais, le long de l’Histoire.

    Au 18 mars 1871, les Parisiens foutirent les pieds dans le plat et se rebiffèrent crânement. Les troubades, sentant la Révolution mûre, sans faire de magnes, levèrent la crosse en l’air.

    Mince de jubilation quand les bons bougres se reluquèrent victorieux ! Croyant la Révolution à jamais triomphante, ils allèrent boire chopine chez les bistrots.

    Hélas ! les gas se montaient le job : l’heure de rire n’avait pas sonné. Bien au contraire ! AU 19 mars 1871, y avait rien de fait et ce n’était foutre pas le moment de s’endormir sur le rôti ; il eut fallu se décarcasser dar-dar, se démarcher dur et ferme, tendre ses biceps, déployer nerf et initiative.

    Il n’en fut rien, nom d’une pipe ! Au lieu d’opérer lui-même, le populo, toujours bonne poire, s’en rapporta aux autres : il se fia à la poigne du Comité Central. Y avait là peu de mauvais bougres ! Mais, devenus gouvernement, les types se trouvèrent aussi embarrassés devant la situation qu’une baleine qu’aurait pêché une clarinette.

    Et les Parisiens, confiants dans leurs chefs, au lieu d’agir, firent le poireau !

    Et on ne marcha pas sur Versailles !

    Et on monta la garde devant les coffres de la Banque !

    Le résultat de ce manque de jugeotte fur désastreux : les Versaillais se réorganisèrent et, grâce aux millions de la Banque de France que les Communards leur conservaient précieusement, ils furent bientôt à même de foutre une sacrée fessée aux Parisiens.

    Tellement que, depuis lors, le populo en est resté tout patraque : la saignée de mai lui a coupé bras et jambes !…

    Heureusement, il germe des fistons qui, — espérons-le ! — ne bouderont pas à sa besogne et seront plus à la hauteur que le furent les vieux.

    Ceux-là ne s’en rapporteront plus aux Autorités pour réaliser une société meilleure ; quand ça sera le moment de se montrer ils marcheront carrément et, — avant toute chose, — ils s’arrangeront, en dehors de tout gouvernance, pour que chacun bouffe à sa main, que personne n’aille cul-nu, ni ne refile la comédie.

    Ça fait, la Sociale aura du vent les voiles ! Dès que les bons bougres auront goûté à la vie nouvelle nul de voudra, — même les plus pantouflards, — retomber dans le pétrin capitalo et gouvernemental.

    Le Père Peinard.

    Bons bougres, pour vous rincer l’œil et vous décrasser les boyaux de la tête, chaque dimanche payez-vous Le Père Peinard, réflecs hebdomadaires d’un gniaff. Le caneton est en vente chez tous les libraires et coûte deux ronds.

    Ce placard peut être affiché que revêtu d’un timbre d’affiches de six centimes.

    Imprimerie Ch. Favier. 120, rue Lafayette, Paris.


    sources :

    Affiche parue en supplément du Père Peinard, ne série, n° 21 (14-21 mars 1897).

    Bilan dans le n° 29 (18-25 avril 1897) du même journal :

    Les Affiches du Père Peinard
    Les dernières affiches, à l’occase du 18 mare, ont été collées un peu partout et le populo les a chouettement reluquées.
    Turellement, un peu partout aussi, la rousse les a raclées, mais en ayant soin d’opérer la nuit, — crainte de trouver à qui parler. En effet, les affiches étant timbrées, c’est une vacherie illégale que les bourriques se permettaient et un bon bougre aurait pu les enquiquiner à, ce sujet.
    C’est vrai que les policiers se foutent de la légalité autant que d’une guigne.
    N’importe, il n’est jamais mauvais de leur fourrer le nez dans leurs salopises.
    C’est ce qu’on a tort de ne pas faire quand l’omisse s’en présente : ce n’est pas parce qu’un roussin est roussin que tout lui est permis, nom de dieu ! Apprenons â nous faire respecter.
    Nous réclamons toutes les libertés, c’est bien ! mais ce n’est pas une raison pour négliger d’user de celles que nous possédons déjà.
    C’est ce que n’ont pus manqué de faire, Grenoble, le topant Cadeaux et sa compagne : le soir du 18 mars, ils étaient partis coller quelques douzaines d’affiches, quand la copine reluque deux grands escogriffes qui s’esbignaient après en avoir déchiré une. Elle court : après eux, les rattrape et leur demande pourquoi ils avaient abîmé l’affiche ?
    — C’est une affiche interlope, nous allons la porter à la police.
    Vous pensez si la copine leur a lavé la tête !… Cadeaux s’amène, la chamaillerie continue et les deux escogriffes, se croyant les plus forts, commencent a cogner.
    Mais Cadeaux et sa copine — qui ne sont pas manchots ! —ont si bien joué du pinceau colle que les deux agresseurs ont appelè la police à leur secours.
    Rien n’est venu !
    C’était fini quand une bande de musicaiilons, amis des deux escogriffes, s’amena : la bagarre reprit et Cadeaux et sa compagne tinrent crânement toute la bande en respect, grâce aux pinceaux et au goguenot à colle.
    Ce qu’il y a de rigolot, c’est que le lendemain Ira deux escogriffes, dont l’un n’a que 1 m. 85 de haut et l’autre 1 m. 70, sont allés porter plainte au quart d’œil, affirmant qu’ils avaient été Attaquéspar la copine de Cadeaux.
    C’était si bête et si lâche que le quart d’œil les a envoyés rebondir.
    En Algérie, par exemple, pays de l’arbitraire par excellence, l’affiche du 18 mars n’a pas passé sans que les marchands d’injustice cherchent pouille.
    À Trenés, deux bons fieux en avaient collé une, — rien qu’une ! Ils ont été fichus au bloc et gardés douze jours au secret. Ramsout qui tient un débita Tenès a eu son café fermé ; quant a l’autre victime, Vernet, du coup il en a perdu sa place d’employé des ponts-et-chaussées.
    En outre, le copain Reclus, qui avait remis l’affiche aux deux gas va être poursuivi comme complice, sous prétexte d’excitation au pillage et d’apologie de faits qualifiés crimes.
    Ils ont du culot, les jugeurs algériens !
    Ils sont les dignes copains de la gradaille qui torture les pauvres troubades dans les régiments africains et assassine las Chédel, les Cheyrnol et tant d’autres.


    [Matinée-spectacle au profit des martyrisés de Montjuich]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Matinée-spectacle au profit des martyrisés de Montjuich] / Willette, Adolphe (1857-1926) "> Adolphe Willette. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne
    • Noms cités (± liste positive)  : Barrier, Léon  ; Briand, Aristide (1862-1932)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Paillette, Paul (1844-1920)  ; Tarrida Del Mármol, Fernando (1861-1915)  ; Willette, Adolphe (1857-1926)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Père Peinard (1889-1902), le  ; Revue blanche (1891-1903), La  ; Temps nouveaux (1895-1914), les  ; Trimard (1897-1897), le
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…  ; galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Au profit des martyrisés de Montjuich
    et de leurs familles

    Théâtre de la République
    rue de Malte

    Le dimanche 8 août 1897, à 2 h. très-précises de l’après-midi

    Matinée-spectacle

    Organisée par le journal Le Libertaire
    Avec le concours de L’Intransigeant, de La Lanterne, de La Justice, des Temps nouveaux, du Père Peinard, de La Revue blanche, du Trimard

    Allocutions
    F. Tarrida Del Marmol, au nom des Martyrisés de Montjuich — Aristide Briand, au nom de La Lanterne — Marcel Sembat, au nom de La Petite République — Charles Malato, au nom de L’Intransigeant

    Auditions
    de mesdames Duparc, de Parisiana-Consert ; Kamouna, des Quat’-z’Arts ; Louise France ; Bob Walter, des Concerts de Paris ; Jeanne Descrains, professeur de diction
    de messieurs Marcel Legay, chansonnier ; Yon Lug, chansonnier ; Charles Lesbros, du Théâtre de Monte-Carlo ; Xavier Privas, chansonnier ; Paul Paillette, poète-philosophe ; F. Dufor, dans ses créations ; P. Laforest, de la Porte Saint-Martin ; Georges Tiercy, chansonnier ; Frédy, de Parisiana-Concert ; Buffalo, chanteur populaire
    Les Bohémiens de Montmartre

    Le programme détaillé illustré par A. Willette sera vendu dans la salle au profit des Martyrisés de Monjuich et de leurs familles

    Prix des places :
    Avant-scène de rez-de-chaussée et de balcon : 3 fr. la place — Avant-scène de 1re galerie, loges de balcon, fauteuils d’orchestre et de balcon de face : 2 fr. — Fauteuils de balcon de côté et fauteuils de foyer : 1 fr. — Les autres places : 50 centimes
    Le Bureau de Location est ouvert au Théâtre tous les jours, de 2 à 5 h.

    En raison du but que nous proposons et de la nécessité absolue où nous sommes de recueillir le plus d’argent possible pour les espagnols bannis, aucune place de faveur ne sera donnée pour la matinée du 8 août.


    À tous

    La forteresse de Montjuich s’est ouverte devant le peloton d’exécution, puis de nouveau pour les départs au bagne, enfin sur la route de l’exil !

    Après les victimes dont le sang rougit l’aube du 4 mai, après l’enchainement définitif des forçats, après le renvoi des acquittés comme innocents, brisés et mutilés par un an d’épuvantables tortures, on aurait pu croire le monstre satisfait.

    Non pas ! Son appétit de souffrances est insatiable et les malheureux, qua les bourreaux ou la chiourme épargnent, sont condamnés à la plus désespérante des libertés.

    Ceux d’entre eux d’abord qui ne peuvent trouver, chez leurs parents et leurs amis, des ressources suffisantes pour le paiement de leurs frais d’exil, sont gardés dans l’effroyable prison toute pleine encore de cris d’agonies et de sanglots douloureux.

    Ils sont encore cent-vingt neuf malheureux attendant qu’un effort de splidarité leur ouvre des cachots où ils sont détenus acquittés ! attendant qu’une main humaine les arrache des griffes monstrueuses d’une justice (!) qui dut les reconnaitre innocents !

    Quant à ceux qui, plus favorisés par leurs ressources personnelles, ont pu tenter leur délivrance en exil, leurs yeux ont du chercher quel pays voisin voudrait bien les accueillir. C’est à qui, des Maîtres de peuples civilisés, affirmerait haut et vite sa volonté formelle de leur refuser tout abri.

    Un État ou le mot de liberté est écrit sur tous les murs, un autre État où cette liberté, sans être écrite est accordée parfois, protestèrent contre l’invasion de ces douleurs, et dénoncèrent à leurs polices l’arrivée’ des martyrs.

    Et les membres encore endoloris, les plaies à peine refermées, le corps labouré de meurtrissures cuisantes, affaibli par d’horribles mutilations, secoués d’accès de fièvre, les plus heureux (!) de ces acquittés sont parvenus tant bien que mal à quitter leur pays.

    Tous naturellement sans travail, la plupart à peine vêtus et ne parlant aucune langue étrangère, arrivent ici ou là, dans l’impossibilité même de conter leur infortune et de solliciter un outil ou un refuge.

    Presque tous appartiennent aux familles les plus pauvres de Barcelone. Quand la justice a besoin de victimes, razzia ou rafles sont toujours faites aux quartiers de misère.

    Aussi quand des groupes se formèrent pour venir en aide à ces abandonnés et ces traqués, les premiers efforts furent-ils bien insuffisants pour tant à panser, tant à soulager, tant à nourrir, tant à loger !

    À Paris, des fonds recueillis pour les exilés qui arrivaient et pour ceux qui restent à délivrer de Montjuich, la plus large part fut promptement dépensée.

    En faisant appel dimmanche prochain, d’une part au concours des paroles les plus indépendantes, d’autre part aux talents les plus généreux, en faveur de cette œuvre de solidarité humaine, nous faisons aussi, nous faisons surtout appel au concours de tous. Au concours non pas seulement de nos camarades et des amis de notre cause qui n’est point seule en jeu, mais de tous les hommes sans exception, quel que soit leur pays, la place qu’ils peuvent y occuper et dont le cœur n’est pas fermé à tout sentiment de pitié, d’indépendance et de dignité.

    Nous faisons appel à tous pour un double concours.

    La présence à cette manifestation sera la plus éloquente façon de protester contre une des plus sauvages atteintes de l’Autorité, et qu’on ne s’y trompe pas aussi, une de ses plus cyniques menaces ! Les sommes versées à cette réunion pour chaque entrée, permettront de faire faxe aux nécessités les plus immédiates, intéressant l’existence des bannis et la libération (!) du plus grand nombre possible de ceux que Montjuich retient encore.

    Nous convions donc, au nom de l’humanité, tous ceux qui ne connurent pas, grâce au silence généreusement payé de certaine Presse, l’affreux et trop indéniable réveil de l’Inquisition espagnole, à s’informer des témoignages que nous en avons fournis et que nous pouvons en fournir.

    Ceux qui connurent le drame de Barcelone, nous les convions, à plus juste titre encore, à répandre autour d’eux l’horreur et l’indignation que soulèvent de tels crimes !

    Et les uns et les autres, et tous, au nom de l’Humanité, nous les convions par leur présence au théâtre de la République, le dimanche 8 août, par leur participation payante, à protester contre l’infamie de l’inquisiteur Canovas et de la sanguinaire Christine, en même temps qu’ils assureront notre œuvre de libération et de véritable fraternité.

    Le peuple d’Espagne, qui pourra comme nous au jour de son émancipation, arracher de son histoire tant de pages souillées et sanglantes, n’apprendra pas sans émotion ni joie que les fiers amants et les courageux lutteurs de la Pensée arrachés à ses rangs, ont trouve chez les autres peuples l’accueil hospitalier, gage de solidarité dans la haine de leurs maîtres et dans la marche à la conquête des libertés !

    Les organisateurs

    lm. Léon Barrier, 120, rue Lafayette, Paris.

    (Cette feuille ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes).


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire n° 91 (du 7 au 14 août 1897).



    [Au peuple]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple]. — Marseille : les Hommes libres (Marseille), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : capitalisme et anticapitalisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; racisme et antiracisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Libertaire (1898), le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Au peuple

    C’est à toi, Peuple, à toi si souvent trompé, que s’adressent ces quelques vérités. Il est bon que tu les entendes, à cette heure, alors qu’une fois de plus tes oppresseurs, Puissants de la Finance, du Sabre ou de la Croix, veulent égarer ta raison par les mensonges de l’antisémitisme.

    On te dit tous les jours : « Le Juif est ton ennemi. » Tous les matins, dans les journaux, ici même sur ces murs, tu vois dénoncer un « péril juif ».

    Peuple on te troupe,

    Ton ennemi n’est pas le juif, « Le péril juif » dont on te menace n’existe pas pour toi.

    Quant à l’Antisémitisme, à la faveur duquel certains de tes exploiteurs essaient de rejeter sur d’autres les responsabilités qu’ils assument, c’est un leurre, une duperie.

    Le capitalisme, qu’ils soit juif ou chrétien, français ou étranger. Voilà ton ennemi véritable.

    Que t’importent à toi, peuple, les querelles de religion, de race ou de nationalité ! Sur la terre, où le soleil luit également pour tous, il n’y a que deux sortes d’hommes : ceux qui peinent pendant toute une vie de misère et ceux qu’enrichit tout ce labeur.

    Contre ces derniers, peuple, lève-toi : fais entendre ta voix puissante et réponds aux clameurs antisémitiques par ces cris de vérité et de justice :

    Guerre au capital, quel qu’il soit !

    Guerre à tous les oppresseurs, quelle que soit leur race, leur nationalité ou leur religion !

    Un groupe d’Hommes Libres.

    Marseille. — Imprimerie spéciale du Libertaire, 26, rue Sainte.


    sources :
     


    [Au peuple souverain, faut-il voter ? Non. Pourquoi ? : ballotage du 22 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple souverain, faut-il voter ? Non. Pourquoi ? : ballotage du 22 mai 1898]. — Clichy ; Levallois-Perret : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 61 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Ballotage du 22 mai 1898 — Troisième circonscription de l’Arrt. de St-Denis

    Au peuple souverain

    Faut-il voter ? Non. Pourquoi ?

    Parce que nous somme bernés depuis longtemps par la collection de fumistes qui quêtent vos suffrages sous les appellations les plus variées :

    Républicains, Radicaux et Socialises, — voire même Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire.

    L’étiquette de fait rien, — ce sont les “25 fr.” et les “pot-de-vin” qu’ils visent.

    La République bourgeoise d’aujourd’hui ou la République socialiste de demain, promise par les doreurs de pilules qui sont candidats et veulent être élus, c’est du même tonneau.

    Vous avez à choisir entre des capitalistes qui veulent conserver leur capital acquis en pressurant Populo et des farceurs qui cherchent à leur tout à devenir des capitalistes et qui voient dans la galette parlementaire le moyen commode de vivre grassement aux dépens de tous les travailleurs à qui ils ont monté le job ?

    Ne choisissez pas, camarades,
    Ne votez pas !
    Ne vous donnez pas de maîtres !

    En 1893, séduit par les doctrines “socialistes” l’arrondissement de St-Denis a nommé 3 révolutionnaires sur 5.

    Qu’ont-ils fait ces sinistres blagueurs pour le bien du peuple ? Rien.

    Eux, des révolutionnaires, allons donc !

    La Révolution, quand son heure aura sonné, aura pour but de supprimer justement tous ces solliciteurs de mandat ; elle aura pour but de donner à l’homme sa liberté pleine et entière. Tant qu’il y aura un État, tant qu’il y aura une Commune, il y aura des maîtres du peuple.

    Si nous avions à choisir pour mettre en notre étable entre un cochon gras et un cochon maigre… nous choisirions le cochon gras, parce qu’il coûterait moins cher à entretenir que le maigre qui se jetterait avec avidité sur votre pitance.

    Mais nous de voulons ni de l’un ni de l’autre, nous voulons l’homme libre […] terre […] individu à un autre individu.

    Aux socialistes révolutionnaires

    Vous qui ne prenez pas au sérieux votre rôle de “Souverains” mais qui vous passionnez pour un programme et pour un candidat, savez-vous que par votre attitude dans la lutte électorale vous assumez la responsabilité de toutes les iniquités qui se perpétuent ? Savez-vous que cette action constitue une très réelle complicité ?

    Apprenez que l’Autorité n’a pas que des partisans, elle a aussi des adversaires. Ses crimes dans la passé, son impuissance dans le présent, ses dangers dans l’avenir ont armé formidablement contre elle tout ceux qui, soucieux de vivre en paix et en joie lui ont voué une haine implacable et sont résolus à lui livrer une guerre sans relâche.

    N’écoutez donc ni les promesses des bourgeois d’hier, ni celles des bourgeois de demain qui s’intitulent révolutionnaires.

    N’allez pas au scrutin i

    Dites-vous bien que les uns ne valent pas mieux que les autres. Que ce soit Renou, Verbeckmoes ou Marquez (le rallié) c’est toujours l’Autorité, c’est-à-dire le contraire de la liberté.

    Allons ! debout, camarades de chaîne et de misère, que chaque candidat trouve devant lui un anarchiste décidé à lui faire rentrer dans la gorge ses flagorneries. Que partout l’écho retentisse du seul mot d’ordre humanitaire : Révolte contre les maîtres !

    Et jusqu’à ce que sonne l’heure, ne votons pas. Abstention ! Abstention !

    Et nous ne verrons plus, quand toute la masse comprendra bien son intérêt et n’élira pas de maîtres, les Panama, les chemins de fer du Sud, les affaires Dreyfus et Zola.

    Quand nous n’élirons plus personne, nous ne verrons plus de pareils scandales, parce que l’homme en pleine possession de sa liberté intégrale ne sera plus embarrassé pour vivre et touchera le bonheur par la liberté, par la complète indépendance.

    Le suffrage universel est le plus grande fumisterie de ce siècle.

    Il n’a rien donné au peuple ; il a paralysé au contraire en lui le sentiment de la naturelle justice qui provoque la révolte contre l’oppression. Il a permis le changement des maîtres, il a laissé sunsister les chaînes de l’esclavage, il les a même reforgées de nouveau plus solides et plus lourdes !

    Est-ce vrai ? — Oui.

    Alors, ne votons point.

    Et crions tous :

    Vive l’Abstention !

    Les libertaires de Clichy-Levallois

    Vu, le candidat pour la rime : Jean Bouchet

    Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.


    sources :

    L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.



    [Au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 43 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Élections législatives du 8 mai 1898

    Au populo

    Mince de scie, nom de dieu, encore des élections !

    M’est avis que nous devrions en avoir soupé et être dégoûtés en plein de la politique.

    Les députés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection et il ne faut plus s’y laisser prendre ; les nouveaux seront du même tonneau que les anciens. À défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques. C’est le métier qui veut ça.

    Donc, il n’y a pas à hésiter pour choisir dans la chiée de candidats, — sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie, — envoyons aux pelotes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas un pet de lapin et qui n’ont qu’un but : bien vivre aux dépens du travailleur.

    Qu’ils soient réactionnaires, ralliés opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes.

    Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable et pour un peu vous suceraient les doigts de pied. Une fois élus, barca, ils se foutent de nous ; parbleu, ils sont nos maîtres ! En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à la Chambre ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, au profit des riches.

    Les lois, voilà ce qui fait notre malheur. Il est temps d’enrayer le mouvement.

    Pour ça, ne votons plus, soyons nous-mêmes et prouvons que nous avons plein le dos des fumisteries politiques, que nous ne voulons plus engraisser tous ces parasites.

    S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut manger à sa faim, avoir des habits selon les saisons, un logement confortable, du travail selon ses forces, que tout être valide doit produire, s’il veut manger et ne doit pas vivre aux dépens du producteur.

    Et tous nous serons heureux. Mais pour ça plus de gouvernance, cette mécanique qui opprime le faible et soutient le fort et que sanctionne le bulletin de vote.

    Tout à tous,

    La terre aux paysans, l’usine aux ouvriers, la mine aux mineurs, il nous faut ça.

    Plus de patrons, nous pouvons vivre sans eux, qu’ils essayent de vivre sans nous.

    C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Non.

    Quel est le bine-être que nous a donné le bulletin de vote ?

    Royauté, Empire, République se succèdent, ça change de nom et c’est tout.

    Connaissons nos droits et nous pourrons nous passer de tous ceux qui veulent faire notre bonheur et qui profitent de notre ignorance pour nous prendre : force, santé, jeunesse, intelligence.

    Une fois vieux, nous crevons dans la misère. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la

    Révolutions Sociale…

    Les libertaires des quatre-chemins

    Vu, le candidat pour la frime :

    Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Lavieuville


    sources :

    Texte identique à une affiche de 1893.

    L’imprimerie Grandidier est à l’adresse d’Émile Pouget. Affiche parue avec Le Père Peinard n° 79 (24-avril-1er mai 1898) où lest imprimé le commentaire :

    LES AFFICHES DU PÈRE PEINARD
    Avec ln présent numéro, les copains se rinceront l’ail de l’affiche du Père Peinard au Populo que leur marchand a dû leur délivrer en prime, avec le caneton.
    Mais Il ne suffit que de s’en rincer l’œil soi-même.
    Foutre non ! Il faut la coller sous le nez des bons bougres qui ont encore les lucarnes farcies de bouze do vache et, pour ça, le mieux est de la coller sur les murs.
    Par quantités, l’affiche du Père Peinard au Populoa est expédiée aux prix suivants :
    Le cent, franco, 1 fr. 50.
    Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, .franco, pour 13 francs.
    Pour que les affiches puissent être collées sans timbres, elles doivent être signées par un candidat. Et comme il y a dans l’arsenal légal une garce de loi interdisant à un type de se porter candidat dans plus d’une circonscription, il s’en suit qu’il faut autant de candidats que de circonscriptions. D’un bout de la France à l’autre il y a à peu prés 600 bouffe-galette à nommer — et foutre, pour bien faire, il faudrait qu’il y ait à peu près autant de candidats abstentionnistes qui se fichent dans les jambes des ambitieux, candidats pour de bon.
    Être candidat nécessite quelques formalités remplir. Les voici résumées :
    On se fend d’abord d’une babillarde ainsi conçue :
    Je soussigné, Tartempion, demeurant rue des Pommes-Cuitas, à Tel-Endroit,
    Vu la loi du 17 juillet 1889,
    Déclare nue porter candidat aux élections législatives du 8 mai 1898, dans la circonscription de Trifouilly-les-Chaussettes, département des Andoulliards.
    Fait à Tel-Endroit, le… 1898.
    Signé : Tartempion.
     
    On laisse sécher ; puis, on s’en va à la mairie, accompagné de deux témoins qui doivent parapher eux aussi la déclaration de candidature afin de certifier que Tartempion est bien Tartempion et il n’y a plus qu’à réclamer le cachet de mossieu le maire — cachet qui s’obtient illico.
    Ensuite, il ne reste qu’à envoyer la déclaration de candidature au préfet du département ousqu’on se colle candidat, — et dans les quarante-huit heures on reçoit un récépissé de la Déclaration de candidature… On peut dès lors se foutre en campagne et coller des affiches à tire-larigot !
    À supposer qu’un copain de Paris veuille se porter candidat à Saint-Quentin ; s’il perche dans le XVIIIe. il ira faire viser sa déclaration à la mairie du XVIIIe et il l’expédiera ensuite au préfet de l’Aisne qui lui enverra le récépissé.
    Si le copain en question veut se porter à Paris c’est — toujours après le visa de la mairie — au préfet de la Seine qu il doit expédier sa déclaration.
    Ça fait, on est candidat !
    On n’a donc plus qu’à opérer : si c’est des affiches du Père Peinard au Populo qu’on veut fiche sous le blair des prolos, on colle son nom au bas des affiches, à un coin laissé en blanc, soit avec un timbre humide, soit tout bonnement à le plume : « Vu, Taricrnpion, candidat pour la circonscription de Trifouilly les Chaussettes. »
     

    —O—

     
    Dans les petits patelins, plus que crans les grandes villes, il y a des copains qui, pour ne pas perdre leur boulot, ne pourront pas se risquer À se bombarder candidats.
    Les frangins en question se trouveront donc dans le pétrin et, s’il n’y avait pas un joint pour leur dégotter un candidat, ils seraient obligés de coller des timbres sur les affiches, — et ça couterait chérot !… Et, du coup, co serait du pognon bougrement mal dépensé.
    Pour tourner la difficulté, le père Peinard fait appel à l’initiative des copains : que ceux qui s’en foutent, — tant de Paris que de province, — ceux qui ne craignent pas pour leur situation, fassent parvenir leur nom et leur adresse aux bureaux du Père Peinard, de façon qu’on puisse leur Indiquer un patelin où, en s’y bombardant candidats, ils faciliteront la propagande aux anarchos de l’endroit.

    1893
    Affiche liée



    [Des libertaires chalonnais aux travailleurs : élections législatives de mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Des libertaires chalonnais aux travailleurs : élections législatives de mai 1898]. — Chalon-sur-Saône : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 63 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1898

    Des libertaires chalonnais aux travailleurs

    Les dirigeants vous appellent aux urnes. Les écouterez-vous ? Sanctionnerez-vous encore votre esclavage ?

    Combien vous faudra-t-il d’années pour vous convaincre de la stérilité du suffrage universel ?

    Une fois de plus vous allez confier à des intrigants ou à des imbéciles le soin de penser, d’agir et de parler en votre nom.

    De nouveau retentiront à vos oreilles ces mots magiques : Patrie ! Représentation nationale ! Souveraineté du peuple ! et autres duperies avec lesquelles on fascine le peuple.

    Nous constatons cependant avec un certain plaisir que le système électoral organise, car le public se désintéresse complètement des élections.

    Il n’y a plus de réunions passionnées ! Il n’y a plus d’ardentes polémiques oratoires !

    La lutte électorale est morne et l’agitation est restreinte aux candidats et à leurs courtiers d’élections.

    L’heure des explications est venue !

    Camarades,

    Si la servitude n’a pas annihilé en vous tout esprit d’indépendance, si les politiciens n’ont pas détruit en vos cerveaux toute idée d’émancipation et de dignité.

    Soyez des hommes et non des machines !

    Ne votez pas, sans demander à vos candidats, bleus, blancs ou rouges, la preuve qu’ils peuvent faire quelque chose pour le peuple en général et pour les travailleurs en particulier ;

    Ne votes pas, sans exiger la preuve de ce qu’ils appellent des réformes.

    Ces preuves, les candidats ne vous les fourniront pas ! Donc ne votez pas !

    Sachez surtout que, quelle que soit la forme du gouvernement qui vous régisse, à quelque couleur qu’appartienne votre candidat, — en un mot que vous votiez blanc ou noir — vous n’obtiendrez jamais rien, tant qu’existera le régime du salaire et la propriété individuelle.

    Les modifications législatives et gouvernementales ne changeront rien à la situation économique des travailleurs.

    Ce qu’il faut c’est une transformation sociale ! Elle est devenue nécessaire et fatale !

    On vous appelle Peuple souverain ! Et, chaque jour, vous obéissez à des lois iniques ; on vous accable d’impôts, de vexations, d’injustice… À quoi donc se résume votre souveraineté ? Vous devriez commander et il vous faut obéir sans cesse !

    Vous voyez donc bien que votre souveraineté est un leurre !

    Camarades ! Voulez-vous avoir les mains nettes et la conscience tranquille ? Voulez-vous ne plus avoir votre part de responsabilités dans les futurs Panamas, les futurs Fourmies et les futurs Madagascars ? Voulez-vous ne plus contribuer au maintien de toutes les misères et de toutes les iniquités ? N’abdiquez pas vos droits !

    Si vous voulez rester des esclaves, allez aux urnes !

    Si vous voulez devenir des Hommes Libres.

    Ne votez pas !

    Des libertaires aux travailleurs.

    vu : le candidat pour la forme :

    Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris


    sources :
     


    [Édouard Caris, candidat abstentionniste : élections législatives du 8 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Édouard Caris, candidat abstentionniste : élections législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Caris, Édouard
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives du 8 mai 1898

    Première circonscription du XVIIIe arrondissement. — Quartier des Grandes-Carrières

    Édouard Caris, candidat abstentionniste

    Peuple réfléchis !

    En ce moment de période électorale, les murs sont garnis d’affiches, toutes plus alléchantes les unes que les autres. On te fait des promesses, on te supplie : prend garde, les dents des loups sont usées, ils ne peuvent plus te mordre sans que tu leur en pose de nouvelles ; c’est pourquoi ils se font doux et suppliants.

    Hier encore, ils te mordaient ; aujourd’hui ils t’implorent. Seras-tu assez fou pour leur poser un nouveau dentier ?

    Réfléchis ! Dois-tu voter, oui ou non ?

    Si tu votes, tu obtiendras de nouvelles lois, desquelles tu ne pourras te peindre quand elles te frapperont, car tu auras nommé des maîtres pour les faire. Si ton candidat ne passe pas, tu seras le joueur malheureux, mais tu n’auras pas le droit de te plaindre ; car seul celui qui n’a pas joué a le droit de ne pas vouloir payer les frais de la partie.

    Réfléchis, malheureux, tu veux ta liberté, et tu veux des lois ! Mais songes que les lois entrainent la répression, et que la répression est une entrave à la liberté. Donc réfléchis te dis-je, car il n’y a pas trois partis. Il n’y en a que deux, celui des oppresseurs et celui des opprimés. Tant qu’aux nuances des candidats, ce sont des bâtons teints de différentes façons, mais frappants. Tout en votant, tu choisis le bâton de la couleur qui te plait le mieux pour être frappé.

    Et puis je te pose cette question si facile à résoudre : L’homme peut-il oui ou non se diriger seul ? Si oui, pas besoins de dirigeants. Si non, il pourra bien moins en diriger d’autres.

    Tu me parles de mettre des hommes intelligents, tu ne saurais les trouver, personne ne possédant l’aune à mesurer les intelligences et comme dit le proverbe, dans l’incertitude, abstient-toi. C’est le conseil que je te donne.

    Te voila averti, à toi d’agir, j’ai fait mon devoir, fais le tien, en criant avec moi : Vive l’harmonie de l’humanité par la liberté intégrale !

    Vu, le candidat abstentionniste :

    Édouard Caris

    Paris. — Imprimerie Caris, 37, rue Lamarck


    sources :

    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/documents-annexes/bureau-des-groupes-libertaires-de-trelaze/

    Édouard Caris est domicilié à Angers



    [Électeurs manceaux : élections législatives de mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Électeurs manceaux : élections législatives de mai 1898]. — Le Mans : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 63 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1898

    Électeurs manceaux

    Une fois de plus vous êtes conviés à exercer un droit à manifester votre opinion, c’est-à-dire à faire une fois de plus abnégation de votre souveraineté.

    Après cinquante années (un demi-siècle) d’expérience, après les résultats obtenus et constatés, qu’a pu produire le Suffrage universel est-il possible de continuer, de perpétuer cette néfaste et criminelle comédie ?

    N’est-il pas temps de porter un jugement sur la valeur de cette arme soit disant émancipatrice (le suffrage) qu’un bourgeoisie aux abois, assoiffée de pouvoir, jeta en pâture à tout un Peuple confiant, avide de liberté, et qui, dans ses premières manifestations se retourna si cruellement contre lui ?

    Les boucheries de juin 1848 furent en effet les premières conséquences du Suffrage universel.

    Vingt années d’Empire, la guerre de 1870, l’assassinat de trente-cinq mille Parisiens : les expéditions de Tunisie, du Tonkin, du Dahomey, de Madagascar, les turpitudes honteuses du Panama, tout cela n’est-il pas suffisant pour condamner à jamais l’usage de cette arme qu’on appelle le bulletin de vote.

    Avec nous vous direz oui ! Oui ! Mille fois, oui !

    Travailleurs,

    Voter ! c’est assumer toutes les responsabilités des évènements que la lutte entre les exploiteurs et exploités doit fatalement produire comme à Aubin, à La Ricamarie, comme à Fourmies.

    Voter ! c’est continuer et sanctionner toutes les iniquités sociales dont les travailleurs sont de plus en plus victimes.

    Voter ! c’est attenter à la liberté et à la vie d’autrui, et même on vous a déjà promis de nouvelles tueries.

    Voter ! c’est faire abnégation de tous ses droits, c’est faire abandon de sa souveraineté, c’est retourner au servage, c’est se faire un plat valet, puisqu’on se donne un maître. C’est s’avilir.

    Non, mille fois non. Travailleurs, plus longtemps vous ne vous ferez les complices de ceux qui vous mentent de vos ennemis, de vous bourreaux.

    Non, vous les fils de la Révolution, plus longtemps vous ne voudrez sacrifier votre indépendance, votre souveraineté, votre liberté, votre vie par le bulletin de vote, et vous vous abstiendrez.

    Vous vous abstiendrez, et votre abstention consciente sera le premier pas qui doit vous conduire à la réalisation de vos aspirations qui sont les nôtres, et qui se peuvent définir ainsi :

    Plus de gouvernants, plus de gouvernés ! Plus de dirigeants, plus de dirigé ! Plus de serfs, plus de valets, plus d’esclaves !

    L’homme libre, dans l’humanité entièrement libre.

    Ni Dieu, ni Maîtres.

    vu : le candidat pour la forme :

    Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris


    sources :