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    [nº 384 - Magasin communal du 3e arrondissement]

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    nº 384 - Magasin communal du 3e arrondissement]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    République française

    nº 384 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 384

    MAGASIN COMMUNAL DU 3e ARRONDISSEMENT

    École Turgot, rue Turbigo, 67

    Vente

    De Haricots, Pois, Pommes de terre, Riz, Bœuf salé, Bœuf conservé, Jambon, Lard, Mouton, Saindoux, Beurre, Café, Fromages, Huile d’olive, Sel, Sucre, Harengs, Morue,

    À partir du 21 mai, tous les jours de 8 heures du matin a 4 heures du soir

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 557



    [nº 385 - Commune de Paris - Aux citoyens membres de la commission de la Guerre]

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    nº 385 - Commune de Paris - Aux citoyens membres de la commission de la Guerre]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Moreau, A.
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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    nº 385 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 385

    COMMUNE DE PARIS

    AUX CITOYENS Membres de la Commission de la Guerre

    CITOYENS,

    Je crois devoir vous signaler le fait suivant, qui démontre une fois de plus de quelle façon l’armée royaliste fait la guerre.

    On a conduit hier à l’amphithéâtre de Clamart, 17, rue du Fer-à-Moulin, dix cadavres de gardes nationaux ayant appartenu au 118e bataillon ; ces braves gens avaient cru pouvoir s’avancer sans défiance vers une troupe de Versaillais qui leur avait paru mettre bas les armes. Surpris par une fusillade terrible à bout portant, ils ont été achevés à coups de baïonnettes et mutilés d’une façon horrible. L’un d’eux, notamment, a reçu au crâne, à la face et dans la région du cœur trente-sept coups de baïonnette !!!

    Paris, le 21 mai 1871.

    SALUT ET ÉGALITÉ,
    Le Secrétaire générai de l’Inspection générale des Ambulances civiles et militaires, A. MOREAU

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. 557



    [nº 386 - Commune de Paris - Au peuple de Paris, à la Garde nationale]

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    nº 386 - Commune de Paris - Au peuple de Paris, à la Garde nationale]. — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Arnaud "Arnault", Antoine (1831-1885)  ; Billioray, Alfred (1841-1877)  ; Delescluze, Charles (1809-1871)  ; Eudes, Émile (1843-1888)  ; Gambon, Ferdinand (1820-1887)  ; Ranvier, Gabriel (1828-1879)
    • Presse citée  :
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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    nº 386 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 386

    COMMUNE DE PARIS

    Au Peuple de Paris,
    À la Garde nationale.

    Citoyens,

    Assez de militarisme, plus d’états-majors galonnés et dorés sur toutes les coutures ! Place au Peuple, aux combattants aux bras nus ! L’heure de la guerre révolutionnaire a sonné.

    Le Peuple ne connaît rien aux manœuvres savantes ; mais quand il a un fusil à la main, du pavé sous les pieds, il ne craint pas tous les stratégistes de l’école monarchiste.

    Aux armes ! citoyens, aux armes ! Il s’agit, vous le savez, de vaincre ou de tomber dans les mains impitoyables des réactionnaires et des cléricaux de Versailles, de ces misérables qui ont, de parti pris, livré la France aux Prussiens, et qui nous font payer la rançon de leurs trahisons !

    Si vous voulez que le sang généreux, qui a coulé comme de l’eau depuis six semaines, ne soit pas infécond ; si vous voulez vivre libres dans la France libre cl égalitaire ; si vous voulez épargner à vos enfants et vos douleurs et vos misères, vous vous lèverez comme un seul homme, et, devant votre formidable résistance, l’ennemi, qui se flatte de vous remettre au joug, en sera pour sa honte des crimes inutiles dont il s’est souillé depuis deux mois.

    Citoyens, vos mandataires combattront et mourront avec vous, s’il le faut ; mais au nom de cette glorieuse France, mère de toutes les révolutions populaires, foyer permanent des idées de justice et de solidarité qui doivent être et seront les lois du monde, marchez à l’ennemi, et que votre énergie révolutionnaire lui montre qu’on peut vendre Paris, mais qu’on ne peut ni le livrer ni le vaincre.

    La Commune compte sur vous, comptez sur la Commune,

    1er prairial, an 79.

    Le Délégué civil à la Guerre, Ch. DELESCLUZE.

    Le Comité de Salut public, Ant. ARNAUD, BILLIORAY. E. EUDES, F. GAMBON, G. RANVIER.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 558








    [nº 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Au peuple de Paris]

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    nº 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Au peuple de Paris]. — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Arnaud "Arnault", Antoine (1831-1885)  ; Eudes, Émile (1843-1888)  ; Gambon, Ferdinand (1820-1887)  ; Ranvier, Gabriel (1828-1879)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    nº 392 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 392

    COMMUNE DE PARIS

    COMITÉ DE SALUT PUBLIC

    Au Peuple de Paris.

    CITOYENS,

    La porte de Saint-Cloud, assiégée de quatre côtés à la fois par les feux du Mont-Valérien, de la butte Mortemart, des Moulineaux et du fort d’Issy, que la trahison a livré ; la porte de Saint-Cloud a été forcée par les Versaillais, qui se sont répandus sur une partie du territoire parisien.

    Ce revers, loin de nous abattre, doit être un stimulant énergique, Le Peuple qui détrône les rois, qui détruit les Bastilles ; le peuple de 89 et de 93, le Peuple de la Révolution, ne peut perdre en un jour le fruit de l’émancipation du 18 Mars.

    Parisiens, la lutte engagée ne saurait être désertée par personne ; car c’est la lutte de l’avenir contre le passé, de la Liberté contre le despotisme, de l’Égalité contre le monopole, de la Fraternité contre la servitude, de la Solidarité des peuples contre l’égoïsme des oppresseurs.

    AUX ARMES !

    Donc, AUX ARMES ! Que Paris se hérisse de barricades, et que, derrière ces remparts improvisés, il jette encore à ses ennemis son cri de guerre, cri d’orgueil, cri de défi, mais aussi cri de victoire ; car Paris, avec ses barricades, est inexpugnable.

    Que les rues soient toutes dépavées : d’abord, parce que les projectiles ennemis, tombant sur la terre, sont moins dangereux ; ensuite, parce que ces pavés, nouveaux moyens de défense, devront être accumulés, de distance en distance, sur les balcons des étages supérieurs des maisons.

    Que le Paris révolutionnaire, le Paris des grands jours, fasse son devoir ; la Commune et le Comité de Salut public feront le leur.

    Hôtel-de-Ville, le 2 prairial an 79.

    Le Comité de Salut public, Ant. ARNAUD, EUDES, J. GAMBON, G. RANVIER.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 563.



    [nº 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Aux grandes villes]

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    nº 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Aux grandes villes]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Grousset, Paschal (1844-1909)
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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    nº 392 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 392

    COMMUNE DE PARIS

    AUX GRANDES VILLES

    Après deux mois d’une bataille de toutes les heures, Paris n’est ni las ni entamé.

    Paris lutte toujours, sans trêve et sans repos, infatigable, héroïque, invaincu.

    Paris a fait un pacte avec la mort. Derrière ses forts, il a ses murs ; derrière ses murs ses barricades ; derrière ses barricades ses maisons, qu’il faudrait lui arracher une à une, et qu’il ferait sauter, au besoin, plutôt que de se rendre à merci.

    Grandes villes de France, assisterez-vous immobiles et impassibles à ce duel à mort de l’Avenir contre le Passé, de la République contre la monarchie ?

    Ou verrez-vous enfin que Paris est le champion de la France et du monde, et que ne pas l’aider, c’est le trahir…

    Vous voulez la République, ou vos votes n’ont aucun sens ; vous voulez la Commune, car la repousser, ce serait abdiquer votre part de souveraineté nationale ; vous voulez la liberté politique et l’égalité sociale, puisque vous l’écrivez sur vos programmes ; vous voyez clairement que l’armée de Versailles est l’armée du bonapartisme, du centralisme monarchique, du despotisme et du privilège, car vous connaissez ses chefs et vous vous rappelez leur passé.

    Qu’attendez-vous donc pour vous lever ? Qu’attendez-vous pour chasser de votre sein les infâmes agents de ce gouvernement de capitulation et de honte qui mendie et achète, à cette heure même, de l’armée prussienne, les moyens de bombarder Paris par tous les côtés à la fois ?

    Attendez-vous que les soldats du droit soient tombés jusqu’au dernier sous les balles empoisonnées de Versailles ?

    Attendez-vous que Paris soit transformé en cimetière et chacune de ses maisons en tombeau ?

    Grandes villes, vous lui avez envoyé votre adhésion fraternelle ; vous lui avez dit : « De cœur, je suis avec toi ! »

    Grandes villes, le temps n’est plus aux manifestes : le temps est aux actes, quand la parole est au canon.

    Assez de sympathies platoniques. Vous avez des fusils et des munitions : aux armes ! Debout les villes de France !

    Paris vous regarde ; Paris attend que votre cercle se serre autour de ses lâches bombardeurs et les empêche d’échapper au châtiment qu’il leur réserve.

    Paris fera son devoir et le fera jusqu’au bout.

    Mais ne l’oubliez pas, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux et les autres…

    Si Paris succombait pour la liberté du monde, l’histoire vengeresse aurait le droit de dire que Paris a été égorgé parce que vous avez laissé s’accomplir l’assassinat.

    Paris, le 15 mai 1871.

    Le Délégué de la Commune aux Relations extérieures, PASCHAL GROUSSET.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. XXX ?.





    [nº 395 - Commune de Paris - Le Peuple de Paris aux soldats de Versailles]

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    nº 395 - Commune de Paris - Le Peuple de Paris aux soldats de Versailles]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

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    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    nº 395 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 395

    COMMUNE DE PARIS

    LE PEUPLE DE PARIS

    AUX SOLDATS DE VERSAILLES

    FRÈRES !

    L’heure du grand combat des Peuples contre leurs oppresseurs est arrivée !

    N’abandonnez pas la cause des Travailleurs !

    Faites comme vos frères du 18 Mars !

    Unissez-vous au Peuple, dont tous faites partie !

    Laissez les aristocrates, les privilégiés, les bourreaux de l’humanité se défendre eux-mêmes, et le règne de la Justice sera facile à établir.

    Quittez vos rangs !

    Entrez dans nos demeures.

    Tenez à nous, au milieu de nos familles. Vous serez accueillis fraternellement et avec joie.

    Le Peuple de Paris a confiance en votre patriotisme.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE !
    VIVE LA COMMUNE !

    3 prairial an 79.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 568.


    1971
    Affiche liée




    [nº 398 - Commune de Paris - Ordre]

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    nº 398 - Commune de Paris - Ordre]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    nº 398 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ nº 398

    COMMUNE DE PARIS

    ORDRE

    Faire détruire immédiatement toute maison des fenêtres de laquelle on aura tiré sur la Garde nationale, et passer par les armes tous ses habitants, s’ils ne livrent et exécutent eux-mêmes les auteurs de ce crime.

    4 prairial an 79

    LA COMMISSION DE LA GUERRE.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 575.



    [nº 44 — Commune de Paris]

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    nº 44 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    nº 44 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — nº 44

    COMMUNE DE PARIS

    CITOYENS,

    Votre Commune est constituée.

    Le vote du 26 mars a sanctionné la Révolution victorieuse.

    Un pouvoir lâchement agresseur vous avait pris à la gorge : vous avez, dans votre légitime défense, repoussé de vos murs ce gouvernement qui voulait vous déshonorer en vous imposant un roi.

    Aujourd’hui, les criminels que vous n’avez même pas voulu poursuivre abusent de votre magnanimité pour organiser aux portes même de la cité un foyer de conspiration monarchique. Ils invoquent la guerre civile ; ils mettent en œuvre toutes les corruptions ; ils acceptent toutes les complicités ; ils ont osé mendier jusqu’à l’appui de l’étranger.

    Nous en appelons de ces menées exécrables au jugement de la France et du monde.

    CITOYENS,

    Vous venez de vous donner des institutions qui délient toutes les tentatives.

    Vous êtes maîtres de vos destinées. Forte de votre appui, la représentation que vous venez d’établir va réparer les désastres causés par le pouvoir déchu : l’industrie compromise, le travail suspendu, les transactions commerciales paralysées, vont recevoir une impulsion vigoureuse.

    Dès aujourd’hui, la décision attendue sur les loyers ;

    Demain, celle des échéances ;

    Tous les services publics rétablis et simplifiés ;

    La garde nationale, désormais seule force armée de la cité, réorganisée sans délai.

    Tels seront nos premiers actes.

    Les élus du peuple ne lui demandent, pour assurer le triomphe de la République, que de les soutenir de sa confiance.

    Quant à eux, ils feront leur devoir.

    Hôtel-de-Ville de Paris, le 29 mars 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS,

    IMPRIMERIE NATIONALE - Mars 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.

    https://liblibrennaise.blogspot.com/2021/11/exposition-daffiche-au-local-la-commune.html ( Exposition d’affiche au local « La Commune » sur la Commune de Paris. Jusque fin 2021 une quarantaine d’affiches originales sur la Commune de Paris sont exposées)


    2021
    Affiche liée



    [nº 59 — Commune de Paris]

    notice :
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    nº 59 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    nº 29 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — nº 29

    COMMUNE DE PARIS

    LA COMMUNE DE PARIS,

    Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ;

    Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;

    Considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu’il impose les citoyens contre leur propre foi ;

    Considérant, en fait, que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre la liberté,

    DÉCRÈTE :
    ART. 1er. L’Église est séparée de l’État.
    ART. 2. Le budget des cultes est supprimé.
    ART. 3. Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles et immeubles, sont déclarés propriétés nationales.
    ART. 4. Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la Nation.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    Paris, le 3 avril 1871.

    2 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.



    [nº 66 — Commune de Paris]

    notice :
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    [
    nº 66 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    nº 66 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — nº 66

    COMMUNE DE PARIS

    Citoyens,

    Chaque jour les bandits de Versailles égorgent ou fusillent nos prisonniers, et pas d’heure ne s’écoule sans nous apporter la nouvelle d’un de ces assassinats. Les coupables, vous les connaissez, ce sont les gendarmes et les sergents de ville de l’Empire, ce sont les royalistes de Charrette et de Cathelineau, qui marchent contre Paris au cri de Vive le roi ! et drapeau blanc en tête.

    Le gouvernement de Versailles se met en dehors des lois de la guerre et de l’humanité ; force vous sera d’user de représailles.

    Si, continuant à méconnaître les conditions habituelles de la guerre entre peuples civilisés, nos ennemis massacrent encore un seul de nos soldats, nous répondrons par l’exécution d’un nombre égal ou double de prisonniers.

    Toujours généreux et juste, même dans sa colère, le Peuple abhorre le sang comme il abhorre la guerre civile ; mais il a le devoir de se protéger contre les attentats sauvages de ses ennemis, et quoiqu’il lui en coûte, il prendra œil pour œil, dent pour dent.

    Paris, le 5 avril 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    2 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.




    [Ordre]

    notice :
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    [
    Ordre]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ

    ORDRE

    Le Chef de la 2me Légion prévient les Officiers des 8me et 11me Bataillons de ne plus sortir en tenue, ces Bataillons étant dissous.

    Le désarmement s’étant opéré, il rend responsables les Chefs de Bataillon et les Commandants de Compagnie des armes qui seraient trouvées chez les Gardes nationaux absents ou présents de ces Bataillons.

    Ordre formel aux Gardes nationaux de la 2me Légion d’avoir le numéro de leur Bataillon, ainsi que celui de leur Compagnie, sur leur képi. Tout Garde national contrevenant à cet ordre sera puni.

    Paris, le 18 Mai 1871.

    LE CHEF DE LA 2e LÉGION,

    E. GRILL.

    Paris. — Imprimerie LEFEVRE, passage du Caire. 87-89


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 525.



    [Phalange républicaine, arrondissement de Montmartre]

    notice :
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    [
    Phalange républicaine, arrondissement de Montmartre]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Delescluze, Charles (1809-1871)  ; Janssoulé, Armand (1834-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    PHALANGE RÉPUBLICAINE
    ARRONDISSEMENT DE MONTMARTRE

    CORPS DE LASCARS

    APPEL À TOUS LES VOLONTAIRES

    Réunion demain au soir, 14 mai, à huit heures, ancienne salle Robert, boulevard Rochechouart.

    Discipline sévère. — Sus aux ennemis. — Voilà l’esprit et la consigne des Lascars.

    Tout volontaire, à quelque bataillon qu’il appartienne, pourra faire immédiatement partie du corps des Lascars.

    Une haute paie sera allouée aux braves patriotes qui voudront appartenir à la phalange républicaine.

    Les officiers, sous-officiers et caporaux, tous anciens militaires, seront nommés après examen, par les soins du citoyen Janssoulé, chef des Lascars de Montmartre.

    Les ergoteurs, les indisciplinés et les timides seront expulsés et punis.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE ! VIVE LA COMMUNE !

    C’est sous les ordres de la Commune et par l’organe de sort délégué à la guerre, le citoyen Delescluze, que la phalange républicaine marchera.

    On peut se faire inscrire, 14, rue de la Nation (Montmartre).

    Paris. — Association générale typographie, faub Saint-Denis, 19,


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 496.



    [Vengeurs de Paris]

    notice :
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    [
    Vengeurs de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Francfort, Marc (1826-....)  ; Vinot, Jules (1835-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ

    VENGEURS DE PARIS

    Le Lieutenant Colonel FRANCFORT commandant les 1er et 2e Bataillons des Vengeurs de Paris, fait un appel aux Citoyens volontaires voulant concourir à la défense de la Commune et à la vengeance de nos frères morts pour la liberté sociale et républicaine.

    Solde et vivres de campagne alloués par la Commune, habillement, équipement et armement immédiat avec fusils à tir rapide.

    BUREAUX D’ENRÔLEMENTS
    Rue de Clichy, 92.
    Chaussée Clignancourt, 32 & 84 (Montmartre)

    DÉPÔT : Avenue de la Bourdonnaye, 52 (Champ-de-Mars).

    VU ET APPROUVÉ :
    Champ-de-Mars, à Paris, 18 Mai 1871.

    Le Colonel d’État-Major, commandant le Champ-de-Mars, VINOT.

    Le Lieutenant-Colonel, commandant les Bataillons, FRANCFORT.

    Imprimerie C. BUTOT jeune, passage du Caire, 72.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 529.



    [Vente aux enchère publiques]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vente aux enchère publiques]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Demarais, Constant  ; Neveux [Commune de Paris]
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    VENTE aux enchères publiques

    le Dimanche 21 mai 1871, heure de midi

    du mobilier de la Chapelle Bréa, route d’Italie

    par le Ministère du Citoyen NEVEUX, Commissaire priseur, nommé d’office

    Cette vente consiste en chaises, banquettes, orgue, chemin de la croix, lustres en cristal, grande quantité de bronze, candélabres, lampes, flambeaux, linge et effets d’église en divers tissus, plusieurs meubles en chêne, bahut, tableaux, vitraux, horloge, cloche ; bref, tout ce qui concerne le mobilier d’une église.

    Cette vente sera faite avec le concours du Citoyen DEMARAIS, expert, rue Beaubourg, 98, et rue Turbigo, 51 : elle sera expressément au comptant, les acquéreurs payeront 5 % en sus des enchères et il n’est accordé que 24 heures pour l’enlèvement des lots.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 514.



    [Manifeste […] 1885 : travailleurs des campagnes et des villes, prenez garde à vous !]

    notice :
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    [
    Manifeste […] 1885 : travailleurs des campagnes et des villes, prenez garde à vous !]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; économie : argent et monnaie  ; parlementarisme et antiparlementarisme  ; révolution
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste […] 1885

    Travailleurs des campagnes et des villes

    Prenez garde à vous !

    Tous les jours la bourgeoisie vous endort par l’intermédiaire des journaux avec la politique, à laquelle, la plupart du temps, vous ne comprenez rien.

    Pendant que vous vous tuez de travail et de privations pour essayer de faire honneur à vos affaires, de tous côtés l’on vous voie, sous forme d’impôts de toutes sortes.

    Ceux qui nous ont gouverné et qui nous gouvernent, ministres, députés, généraux, préfets, archevêques, évêques, cardinaux, procureurs, juges, etc., tous disposent à leur guise du sang [des] derniers des contribuables, se partagent par des traitements monstrueux et autres procédés, l’argent que vous avez tant de peine à gagner. Et, pour couvrir leurs infamies, ils paieront des gardes-champêtres dans les campagnes, des agents de police en ville qui, avec un minime salaire, garantiront soit-disant vos propriétés des attaques des malfaiteurs.

    Celui qui n’aura pas de gîte, ou qui dégoute du travail abrutissant, ou poussé par la misère, ou bien encore qui aura une mauvaise éducation, se laissera aller à voler quelques pommes de terre ou un morceau de pain, à celui-là la prison ! tandis que les gouvernants, les banquiers, les notaires, les spéculateurs, les huissiers et les exploiteurs de tout acabits, continuellement en train de réfléchir aux moyens les plus adroits pour vous voler, non pas la valeur de quelques francs, mais bien des milliers de francs, à ceux-là il ne sera rien fait, bien plus on les comblera d’honneurs.

    Ah ! travailleurs, quand donc connaîtrez-vous votre droit et saurez-vous vous en servir, en supprimant cette bande d’êtres oisifs et inutiles que l’on nomme capitalistes, rentiers, police, magistrature, armée, clergé, etc.

    Pour celà, il faut absolument que vous vous entendiez, à seule fin d’arriver à échanger directement les produits entre producteurs et consommateurs, en supprimant le numéraire qui est la cause de tous nos maux, et dont la suppression obligera tout le monde à produire s’il veut consommer, car tout être sur terre consommant doit, suivant ses facultés, produire utilement l’équivalent de sa consommation, surtout étant donné le peu de temps qu’il faudrait pour le faire ; d’après la statistique, le travail étant bien réparti, trois heures au maximum, suffiraient.

    Pour y arriver, il faut rejeter de côté la politique et le soit-disant suffrage universel qui nous a toujours trompé et nous trompera, toujours pour nous instruire sur les questions sociales, afin que la révolution qui approche soit la dernière et ne profite pas, comme les précédentes à une catégorie d’individus, mais bien à tous, en donnant la terre aux laboureurs et l’outillage aux ouvriers.

    C’est avec la certitude que tous les êtres humains peuvent devenir heureux que les socialistes, communistes, anarchistes qui dans l’univers entier, n’ont d’autres perspectives que d’être calomniés et d’aller en prison, en disant la vérité, terminent en vous jetant ce cri :

    Prolétaires, prenez garde à vous !

    Les Groupes anarchistes de la région de l’Est.


    sources :

    Archives départementales de la Côte-d’Or




    image indisponible

    [Égaux de Montmartre … À bas Ferry]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Égaux de Montmartre … À bas Ferry]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Vaillant, Auguste (1861-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte : papier rouge ]

    texte :

    Égaux de Montmartre … À bas Ferry

    […]

    une affiche de 1887 (la même ?) :

    Peuple de Paris, la République est en danger !

    Le congrès de Versailles va nommer le successeur de Grévy.

    Et c’est « Ferry famine », c’est « Ferry Tonkin », « Ferry, le valet de Bismarck » à qui une coalition monstrueuse veut livrer la République !

    Républicains de toutes nuances, socialistes, révolutionnaires, laisserons-nous commettre un pareil crime ?

    Non, mille fois non !

    Le sang ne doit pas couler inutilement, mais nous ne reculerons devant aucun sacrifice pour empêcher que la France soit représentée par le dernier des lâches !

    Citoyens, préparons-nous et veillons !

    La République est en danger !

    Pour les Égaux de Montmartre,
    la commission : Maxime Lisbonne, président ; Chevalier, Pénaud, Vaillant, Valmy, délégués.

    réunion publique

    Paris, juin 1889


    sources :

    1889 ou 1887 ?

    Si Marc Angenot (ou les Archives de la Préfecture de Police) signale cette affiche comme anarchiste, les Égaux de Montmartre sont un groupe socialiste, même si un de ses membres — Auguste Vaillant, signataire de l’affiche — va évoluer vers l’anarchisme.

    Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — Nouv. éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.



    [Le 1er Mai]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le 1er Mai]. — [S.l.] : la Jeunesse libertaire (ca1890), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [65 ?] × [42 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : famille  ; logement, habitat  ; Premier Mai  ; révolution
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : États-Unis : histoire : 1886 (Haymarket )
    • Noms cités (± liste positive)  : Blanqui, Auguste (1805-1881)  ; Cyvoct, Antoine (1861-1930)  ; Duval, Clément (1850-1935)  ; Gallo, Charles (1859-1923)  ; Pini, Vittorio (1859-1903)  ; Reinsdorf, August (1849-1885)
    • Presse citée  : Révolte, La (Paris, 1887-1894)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte : papier orange ]

    texte :

    Le 1er Mai

    Blanqui. L’Anarchie est l’avenir d’ l’Humanité.

    Camarades d’ateliers,

    Voilà un siècle que nous courbons l’échine sous la férule du maître — la bourgeoisie, — voilà un siècle que comme le bœuf à l’abattoir nous nous laissons mener sans plainte et sans protestations.

    Cela durera-t-il toujours ainsi ? Non !

    De partout l’on entend le cri du prolétaire souffrant, avant-coureur de la grande Révo[lu]tion qui se prépare.

    Il est évident, et tous nous le comprenons, que semblable à une traînée de poudre, l’Idée de révolte se propage partout.

    Il suffit maintenant d’une étincelle pour provoquer l’événement qui devra nous affranchir des exploiteurs.

    Qui ou quoi créera ou provoquera cette étincelle ? nous ne le savons pas.

    Le premier Mai prochain, les Travailleurs du monde entier descendront dans la rue ; qu’iront-ils y faire ? Pourquoi iront-ils ? Pour réclamer quoi ? Un palliatif qui ne pourra apporter aucune amélioration à notre sort.

    Mais qu’importe, il n’appartient pas aux anarchistes d’engager, ni d’empêcher personne à descendre dans la rue.

    Et qui sait ? Si ceux qui quitteront le travail ce jour là ont conscience de ce qu’ils font et de ce qu’ils veulent faire, peut-être bien que ceux-là commenceront la Révolution.

    Que ce soit le 1er Mai, ou que ce soit dans 10 ans, que commencera l’œuvre hygiénique de la désinfection bourgeoise ; souvenons-nous, ce jour-là des souffrances endurées ; ressentons à nouveau les tiraillements d’estomac ; revoyons-nous pour un instant tels que nous sommes, les esclaves, les chiens des bourreaux, que notre faiblesse rend puissants ; et sans pitié comme notre colère, mais froids, implacables, frappons comme nous le devons, jusqu’à ce qu’enfin, le soleil de l’Égalité eût traversé la couche épaisse de nuages qui le voile à nos yeux.

    Et vous, Mères de Familles,

    Vous qui bien souvent avez été obligées de vous passer de la nourriture nécessaire, pour sécher les pleurs de vos enfants, souvenez-vous et dressez-vous aussi contre nos ennemis communs.

    Dites-vous bien, que puisque la terre produit trois fois plus qu’il ne faut pour nourrir tout le monde, — ce sont les bourgeois qui l’avouent — que vous voulez que vos enfants aient la vie assurée ; vous voulez qu’ils puissent avoir, avant de naître, un coin de terre pour se reposer.

    Que vous ne voulez plus élever des misérables, des souffreteux condamnés à être assassinés petit à petit par la faim et la misère, si toutefois les canons et les privations n’ont pas faits de vos fils, de la bouillie, et de vos filles, une pourriture.

    Camarades, Frères de bagnes,

    Quoi qu’il puisse arriver, si le 1er Mai, le sang coule à Paris, sortons de nos misérables taudis, et si enfin, les fusils crachent la mort, si les cadavres des nôtres s’amoncellent dans Paris, Feu ! feu partout !

    Une fois quitté les lieux infects qui nous servent de logis, et où règne la maladie à l’état latent, il ne faut plus que nous puissions y [entrer ?].

    Il y a assez de châteaux ou de maisons bourgeoises pour nous loger tous.

    Est-ce que l’homme doit rester là où il s’étiole, là ou la vermine s’ébat, là ou l’air insuffisant et insalubre attaque nos poumons, là où il est impossible d’élever notre progéniture.

    (Dire qu’il y a encore des gens qui voudraient conserver ces bouges, sous prétexte que c’est l’œuvre de nos mains), Canailles, va !

    Non, il nous faut à vous aussi, le grand air, la liberté, la lumière.

    C’est bien notre tour de nous prélasser dans nos propriétés.

    Et qui donc est propriétaire ; est-ce ceux qui créent ou ceux qui regardent créer.

    Mais, camarades, pour que la Révolution soit efficace, il faut qu’elle soit triomphante. Pour cela, défions-nous de ceux qui pensent en sauveurs, et de ceux qui nous engagent à descendre dans la rue, c’est toujours les mêmes.

    Il faut nous révolter dans l’ombre le plus possible.

    On ne pourra frapper au cœur la bête qui nous dévore, qu’en la prenant par la ruse.

    Une cartouche de dynamite, placée clandestinement produira plus d’effet que 100 hommes qui se feront tuer devant un escadron.

    Il nous faudra porter la torche, partout où sont les titres de propriétés, partout où la bourgeoisie a établi ses quartiers généraux. Il faut que les églises, les mairies, les commissariats sautent ou brûlent, mais il faut autant que possible, que la main qui aura accomplie cet acte vengeur reste inconnue. C’est le seul moyen de faire une révolution efficace avec un petit nombre.

    S’il nous faut faire le sacrifice de notre vie, soyons prêts, mais au moins nous devons la vendre chèrement.

    Malheureusement, combien encore, semblent tenir à cette existence, qui n’est qu’un long martyre, combien encore pensent à la mort avec frayeur.

    Allons, camarades, du courage, du sang-froid, ne vaut-il pas mieux mourir d’un seul coup, qu’être tués lentement, comme nous le sommes.

    Vous avez peur de l’agonie, mais est-ce que notre vie n’est pas une longue agonie, souvent plus terrible et plus affreuse que les contradictions qui précèdent la mort.

    Souvenez-vous des martyrs de Chicago qui, la corde au cou, chantaient la Révolution.

    Souvenez-vous de Reinsdorf ; souvenez-vous des Gallo, des Cyvoct, des Duval, des Pini, etc. tous anarchistes, qui n’ont pas attendu que vous soyez prêts pour attaquer nos maîtres, pour essayer de dévisser le boulet que vous traînez inconsciemment.

    Oui, souvenez-vous, et le jour de la Révolution, Mort à tout ce qui est exploitation et exploiteurs, à tout ce qui est et [dédient ?] l’autorité. N’oublions pas que leurs victimes à eux, se chiffrent par millions. Ils ne sont que quelques milliers.

    Vive la Révolution !
    Vive l’Anarchie !
    À bas l’autorité !

    Surtout, défions-nous des politiciens, le suffrage universel peut retarder le jour […], la guerre étrangère aussi peut l’empêcher ; il ne tiendra qu’à nous, que tout au contraire, cette guerre la provoque.

    La Jeunesse libertaire, réunion tous les samedis. — Entrée libre et gratuite.
    Voir le Samedi, l’Égalité et la Révolte, pour […] des réunions.

    Imp. […]. […]


    sources :

    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/anarchismes/avant-1914/brochures/le-premier-mai-jeunesse-libertaire-1890.pdf



    [L’Immolation de Saint-Étienne]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    L’Immolation de Saint-Étienne]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Cabot, Gabriel "L’Argument" (1859-....)
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le  ; Révolte, La (Paris, 1887-1894)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    L’Immolation de Saint-Étienne

    Le dieu Capital vient encore de s’offrir un sacrifice humain.

    Les innombrables victimes individuelles qui tombent tous les jours sous l’implacable rigueur de son culte, ne suffisaient pas. Cette fois, c’est une hécatombe qui vient d’avoir lieu.

    Du reste, ce n’est pas la première fois que cela arrive et le bassin houiller de Saint-Étienne paie, au Moloch moderne, de rudes tributs de viande.

    Le 9 octobre 1871. soixante-douze mineurs succombaient au puits Jabin.

    Un peu plus tard le même puits faisait deux cents victimes ; en 1887 quatre-vingt-dix mineurs étaient ensevelis au puits Châtelus, et deux cents à Verpilleux.

    Cette fois, il y a plus de cent cinquante victimes, et la série n’est pas close, puisque les mineurs survivants et les familles de ceux qui sont morts, n’ont pas encore pendu ou écharpé tous les administrateurs et les actionnaires des mines.

    Il est inutile de rentrer ici dans des détails que nul n’ignore aujourd’hui.

    La tragédie souterraine de Saint-Étienne est connue dans toute son horreur ; nous ne saurions rien ajouter à l’éloquence brutale du fait.

    Seulement, nous voulons faire remarquer aux mineurs qui se laissent rôtir comme de simples dindons qu’on mettrait à la broche, toute la canaillerie des bourgeois et de leur gouvernement.

    Ces messieurs, — les bourgeois — parlent sans cesse de justice pendant que, sans y avoir aucun droit, ils encaissent les millions gagnés par les mineurs au prix intime de leur vie : leur rapacité est si grande, qu’ils ne veulent même pas en céder une infinitésimale partie pour prévenir et empêcher les explosions, et bien mieux pour nourrir les veuves et les orphelins.

    Nous voulons faire remarquer aux mineurs tout l’odieux des condoléances officielles qui permet tent aux assassins de venir l’appeler, comme l’a fait cet imbécile et impudent Yves Guyot que, c’est pour la deuxième fois déjà qu’il apporte les sympathies du gouvernement aux malheureuses victimes du travail et aux familles si cruellement éprouvées (sic).

    Il a du penser en lui-même J’espère bien que ce ne sera pas la dernière.

    Peut-on imaginer un langage plus stupide et plus insolent que celui de cet endormeur transformé en fossoyeur.

    Ainsi, cent cinquante mineurs viennent de périr dans des conditions si atroces, qu’aucune langue humaine ne saurait en donner une idée et comme compensation, M. Yves Guyot apporte pour la deuxième fois, aux familles de ces malheureux, toutes les sympathies du gouvernement. Comme c’est aimable !

    On leur a fait, par dessus le marché, de magnifiques obsèques ; tous les voleurs qui s’engraissaient de leur travail et qui sont cause de leur mort, y assistaient ou s’étaient fait représenter.

    La solennité a été imposante. Toute la garnison de la ville était sous les armes, toute la police était sur pied.

    Il fallait bien ce déploiement de force pour protéger les assassins qui ont osé venir insulter et baver des discours menteurs sur les corps à peine froids de leurs victimes.

    M. le ministre n’a pu faire admettre les idioties de son discours qu’avec l’appui des bayonnettes.

    Monseigneur Foulon n’a pu dégoiser ses boniments que sous la protection des gendarmes.

    Toute la séquelle gouvernementale et bourgeoise n’a pu organiser cette mascarade funèbre « que le Figaro a qualifié de splendide », qu’avec le concours de toute l’autorité armée.

    Toute cette pompeuse et macabre cérémonie n’a eu d’autre but que d’étourdir la douleur de la population, pour détourner sa colère en donnant le change à ses ressentiments.

    À la faveur de cet éblouissement, la Bourgeoisie a vivement fait enterrer les morts parce qu’il lui tardait de faire disparaître les traces du délit.

    Eh bien ! Voilà !

    À l’heure actuelle cent cinquante cadavres de plus gisent dans la fosse commune des prolétaires pour la plus grande gloire et le plus grand profit de la Bourgeoisie triomphante.

    Il y a cent cinquante morts de plus à inscrire au martyrologe des travailleurs.

    Cent cinquante assassinés de plus, à mettre à l’actif, déjà si énorme, de la Bourgeoisie.

    Et tous les jours le nombre de ces assassinats s’en va grossissant dans une progression si accélérée que l’esprit du penseur pris de vertige et d’épouvante, s’arrête et ne sait plus que dire.

    En face de l’universelle indifférence qui fait la responsabilité universelle, les imprécations les plus brûlantes se glacent sur les lèvres.

    En effet, comment crier à la foule égoïste, que c’est elle qui est la cause de tant de malheurs et de tant de crimes ?

    Comment lui dire : C’est toi qui fait les meurts-de-faim ! C’est toi qui occasionne le suicide des misérables ! C’est toi qui a permis, qui a voulu même, que cent cinquante malheureux de plus fussent carbonisés par le grisou.

    Ô foule inconsciente ! foule idiote ! foule infâme ! foule lâche ! n’est-ce pas toi qui est l’auteur de tout, puisque tu peux tout empêcher et que tu laisses tout faire ?!

    Et puis après ? Quand même on crierait cela, dix fois, cent fois, mille fois ; quand on passerait sa vie à le répéter, à quoi cela servirait-il ?

    Cela ne servirait à rien, parce que la foule ne sait pas, ne voit pas, n’entend pas et ne comprend pas elle-même. Elle a abdiqué toutes ses facultés en faveur de ce que l’on appelle le Gouvernement ou l’Autorité.

    La foule n’est donc rien, tant qu’elle admet l’autorité en son lieu et place. C’est l’autorité qui est tout, qui fait tout, qui répond de tout, qui assume tout.

    C’est le mythe épouvantable auquel les populations se sont vouées ; c’est à lui qu’elles s’adressent quand elles sont affolées par une catastrophe, sans s’apercevoir que ce mythe, dernier avatar des religions mourantes, est la cause de tous leurs maux.

    Les dirigeants, prêtres de cette monstrueuse divinité sont, mieux que quiconque, convaincus de son néant.

    Mais, comme tous les prêtres exploitant une erreur qui leur profite, ils seront les derniers à reconnaître cette erreur.


    Au contraire, ils n’ont d’antre souci que de la maintenir par tous les moyens.

    Toute la presse est à leur solde et met ses formidables moyens de publicité, à leur service.

    Ce qui devrait servir à répandre la lumière ne répand que l’obscurité. Ce qui doit proclamer la vérité ne proclame que le mensonge.

    Voyez les journaux, parlant du sinistre de Saint-Étienne ; c’est un concert de banalités, de stupidités, de monstruosités :

    Les uns relatent le fait, simplement comme une chose presque normale et prévue.

    D’autres s’émeuvent doucement, pour la forme ; ils réclament modestement à l’autorité (toujours pour la forme) un peu plus de vigilance. Puis ils parlent d’organiser des fêtes, des divertissements et des kermesses.

    Enfin, il en est d’autres, plus cyniques, qui, insensibles à la mort des cent cinquante malheureux, mentionnent avec chagrin, la perte pécuniaire qu’a dû éprouver la pauvre compagnie. Pour comble, ils insinuent avec une hypocrisie criminelle et ignoble, qu’une lampe retrouvée ouverte semble indiquer la cause ainsi que les responsabilités du sinistre.

    Comme on voit, le mot d’ordre est donné : les sales débauchés qui nous gouvernent cherchent déjà à éluder la responsabilité du fait.

    Puis leurs frivoles épouses organiseront une fête de charité, un bal de bienfaisance, où les bourgeoises jouant à l’austérité, arboreront pour la circonstance une sévère toilette de faille-anthracite, où leurs filles, cruellement coquettes s’exhiberont, féroces, en de délicieuses robes de satin d’une nuance feu — grisou — éclatantes.

    Alors, au nom de la charité, toutes ces immondes putains, surchargées de parures et étincelantes de brillants, classeront et piétineront sur les cent cinquante cadavres, carbonisés pour payer leur luxe.

    Et cependant, les veuves désespérées s’arracheront les cheveux ; les mères pleureront leurs fils et les enfants sans pain appelleront vainement leur père.

    Quand tous les frais de l’orgie de charité seront payés il restera, petit-être, pour chaque famille, une pièce de cinq francs qu’on leur remettra si l’on y songe et la société aura fait son devoir.

    Les bourgeois et les bourgeoises n’auront plus qu’à attendre une nouvelle explosion pour avoir un prétexte de plus à faire la noce. Tas de gredins !

    Pourtant il faudra bien que tout cela finisse ! On se lassera de mourir d’inanition ; les familles se lasseront de se suicider ; les mineurs se lasseront de se faire carboniser.

    Malgré toute la comédie philanthropique, le peuple ne sera pas toujours dupe et les temps sont proches où la grande liquidation des comptes, entre le peuple et la Bourgeoisie, va se faire.

    Bourgeois scélérats ! les mineurs n’ont pas b-soin, de vos charités ; ils n’ont besoin que d’équité ; l’avez-vous pratiquée ? Ils n’ont besoin que de sécurité ; la leur avez-vous donnée ?

    Bourgeoises éhontées ! les mineurs n’ont que faire de votre fausse sensiblerie et de vos astucieux sentiments ; ils ne leur faut que de meilleurs traitements ; y avez-vous jamais songé ?

    La bruyante pitié que vous manifestez vous rend encore plus méprisables, car elle n’indique que votre peur et vos remords.

    Et vous, journalistes de toutes nuances ! souteneurs avérés d’un régime d’assassinat et de brigandage ; sachez que ce n’est pas avec les sauteries que vous réclamez si effrontément, qu’on ressuscites les morts et qu’en nourrit les orphelins.

    Vous avez l’indécence de chanter, de classer et de ripailler pendant que les autres pleurent et meurent de faim.

    Vous prétendez mèler vos joies à la douleur des veuves en deuil et accoupler vos débauches à la tristesse farouche des mères désespérées.

    Une d’entre vous, parée et travestie en un élégant costume de mineur, a osé, narguer les affligées et parodier le travail qu’elle ne connait pas.

    Elle n’a pas rougi de souiller le costume des rudes travailleurs des mines. Cette cabotine, est allée, avec ostentation, distribuer de ses mains de viveuse, d’insultantes aumônes.

    Elle a apporté un peu de l’or que les Rothschild volent aux travailleurs, de cet or tout suintant du sang des travailleurs et, précieusement, parcimonieusement, odieusement, elle en a donné (c’est restituer qu’il faudrait dire) un peu, très peu, aux femmes et aux enfants des travailleurs.

    De quel droit donne-t-elle cet or ? l’a-t-elle gagné ? Ceux de qui elle le tient l’ont-ils gagné ?

    Mais non I tous autant que vous êtes, vous l’avez volé.

    Journalistes ! sous prétexte de justice ; de bienfaisance, de solidarité et de philanthropie ; vous passez votre existence en d’abjectes saturnales pour le paiement desquelles il faut toujours, finalement, que les prolétaires soient sacrifiés.

    Pour satisfaire vos vices, vous vous vendez à la Bourgeoisie, vous trompez, vous égarez, vous abrutissez le peuple.

    Vous êtes les complices de tous les méfaits et de tous les crimes bourgeois ; ils ont votre apostille, car après les avoir perpétrés par l. lente insinuation de vos fausses doctrines, par vos perfides complaisances, c’est encore vous qui les excusez et qui les palliez.

    Ces crimes, après les avoir protégés tout, au moins par votre silence intéressé, vous cherchez à ensevelir leur responsabilité clans le flafla d’une charité à grand orchestre.

    Et vous croyez que cela va durer ?

    Non ! non ! la vérité luira.

    Chacun sent bien que ce n’est pas le grisou qui a tué les cent cinquante malheureux. La vraie cause, ç’est vous, sales maquereaux du journalisme.

    Ce sont vos prostitutions, vos vénalités, vos débauches, vos trahisons et vos mensonges qui, par leur complicité, rendent de tels crimes possibles.

    Et vous osez parler de réjouissances ? allons donc ! parlez nous plutôt de vengeance !

    ===

    Lire La Révolte, organe communiste-anarchiste, 440, rue Mouffetard.
    Le Père Peinard, anarchiste,120, rue Lafayette.

    Sous peu paraitra un journal anarchiste quotidien.
    Pour les renseignement, s’adresser au compagnon Cabot, 33, rue des Trois-Bornes, à Paris, qui enverra la circulaire explicative.

    Reclus, imp. Clandestine, 33, rue dus 3 Bornes, Paris


    sources :

    Placard de 1890, cité dans la notice « Cabot, Gabriel » du Maitron des anarchistes :
    « Toujours en août [1890], il avait imprimé le placard “L’Immolation de Saint-Étienne” suite à la mort de 150 mineurs de la Loire dans un accident. ».




    [Appel aux Conscrits]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel aux Conscrits]. — Roanne : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Thomasson, Louis (1871-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Appel aux Conscrits

    Camarades,

    Aujourd’hui nous sommes invités par l’ordre du gouvernement et de la loi militaire à assister à l’odieuse et grotesque comédie qui se jouera dans la grande salle de l’hôtel-de-ville. Irons-nous ou irons-nous pas ?

    Nous les anti-patriotes avons eu le regret de constater que beaucoup de camarades sont retirés de la lutte par suite du renvoi des ateliers de 2 ou 3 des nôtres et des persécutions que donne la police : mais il ne faudrait pas croire que nous qui avons restés sur la brèche nous sommes découragés. Oh ! loin de là camarades mais laissez-nous vous dire que nous avons absolument besoin de votre concours pour ébranler ce vieux préjugé idiot que l’on nomme (patriotisme).

    C’est pourquoi camarades nous vous faisons appel à toute notre énergie répondez-vous nous l’espérons.

    Si vous répondez vous n’irez pas figurez au spectacle si idiot si inconcevable que l’on nomme tirage au sort ou alors ! si vous y allez ce sera pour protester énergiquement contre l’impôt du sang.

    Et tous ensembles si nous sommes véritablement virils nous ferons plus quand on nous […] appelleras pour tirer notre numéro nous les émietterons, nous briserons la boite qui les contient et ramassant ces immondices nous les jetterons à la face de ces hommes vils que l’on nomme préfet sous-préfet maire souvants galonnés gendarmes gardes champêtre en un mot à toute cette ligue qu’en représente l’autorité.

    À bas la conscription, à bas l’impôt du sang, vive l’humanité. Vive l’anarchie !


    sources :

    Peut-être écrit par Louis Thomasson ("Louis Marcus")

    https://militants-anarchistes.info/?article5870
    http://www.militants-anarchistes.info/IMG/jpg/aux_coinscrits_roanne.jpg




    [Manifeste an-anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste an-anarchiste]. — Marseille : L’ Agitateur (Marseille), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; propagande
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Agitateur (1892), L’
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste an-anarchiste

    AN-ANARCHIE ne signifie pas « DÉSORDRE »

    Le mot « ANARCHIE » vient de deux mots grecs : « A » privatif, dont le sens est « Absence de » et « Arké » qui veut dire — AUTORITÉ.

    Donc, contrairement à la définition que se plaisent à donner tous nos adversaires, ANARCHIE est synonyme de — ABSENCE D’AUTORITÉ, — et non « chaos, bouleversement, désordre ».

    Dans une série de Conférences publiques et contradictoires qui ont forcé l’attention de tous et provoqué dans tous les milieux les discussions les plus enflammées, il a été péremptoirement établi :

    Que l’humanité est presque universellement composée d’être qui souffrent ;

    Qu’il résulte cependant de la connaissance des faits que l’être humain poursuit le bonheur depuis son premier jusqu’à son dernier jour, que toutes ses facultés le recherchent, que tous ses muscles s’y emploient, que toutes ses aspirations y tendent ;

    Que l’autorité, sous ses diverses formes et dans ses manifestations variées, est le principe de tous les maux qui affligent et déshonorent l’humanité. Que si l’individu souffre matériellement, c’est que, par l’autorité économique — (propriété individuelle), il est opprimé dans ses besoins physiques ; s’il souffre intellectuellement, c’est que l’autorité politique — (gouvernement), — il est esclave de son cerveau ; s’il souffre moralement, c’est que, par l’autorité politique et religieuse — (institutions, usages et conventions absurdes, etc.), il est broyé dans son cœur et torturé dans tous ses sens ;

    Que si l’empirisme officiel ment avec impudence en déclarant ou laissant croire que ces souffrances, quelques regrettables qu’elles soient, constituent des sortes de fatalités, la véritable science, celle qui n’a aucune attache gouvernementale, affirme et démontre que ces douleurs peuvent et doivent d’ores et déjà disparaître ;

    Que l’organisation sociale toute entière repose sur une erreur, une fiction, un mensonge, perfidement accrédité par quelques-uns et sottement accepté par le plus grand nombre ;

    Que, conséquemment, il est indispensable de dénoncer ce mensonge et de combattre les systèmes et organisations autoritaires qui en découlent ;

    Que, débarrassé de la triple servitude : physique, intellectuelle, morale, l’homme rendu à la liberté, se développera harmoniquement et s’épanouira pleinement ;

    Qu’en vertu de leur tendance à la sociabilité, les êtres autonomes et égaux se grouperont par le libre jeu des affinités :

    Que, sans gouvernants ni patrons, le travail devient une récréation et l’activité correspondant à un besoin de l’organisme humain, la production sera surabondante ;

    Que, sans délégués ni répartiteurs, [… … …] c’est-à-dire la prise au tas, n’entraînera pas plus de gaspillages que de querelles ;

    Que, le milieu social et les conditions de la vie étant entièrement transformés, le fécond accord se substituant à l’horrible lutte pour la vie, la concurrence faisant place à l’association ; la paix, l’harmonie et la bonne entente règneront sans lois ni gendarmes, parce que, n’ayant plus aucune raison de s’en vouloir, les humains s’entr’aimeront sans efforts, spontanément ;

    Qu’enfin l’an-archie qui n’est que le libre jeu dans l’humanité des forces naturelles régissant l’univers entier, l’an-archie peut demain, si les intéressés le veulent, inonder le monde de ses radieuses clartés.

    ***

    Dans un langage simple, précis, substanciel, ces vérités ont été surabondamment démontrées.

    Malgré nos appels réitérés, nulle réfutation sérieuse n’a été tentée et la foule accourue, poussée par le désir de savoir, a montré par ses vigoureux applaudissements, qu’elle avait compris.

    ***

    Camarades,

    Ce manifeste ne s’adresse ni à une classe, ni à une catégorie, mais à tous ceux qui, à un titre quelconque, souffrent et sont victimes de l’organisation sociale que lâchement, nous subissons.

    Vous qui manquez du nécessaire et vivez mal de votre travail jusqu’au jour où vous en mourrez ; vous qui, jetés sans défense sur le champ de bataille de la concurrence commerciale, financière ou industrielle, devez être fatalement vaincus tôt ou tard ; vous qui, appartenant au prolétariat manuel ou intellectuel, employés et ouvriers, vivez sans cesse angoissés par l’incertitude du lendemain ; vous qui constituez l’immense armée de réserve des sans travail, sans asile et sans pain ; vous tous qui peinez et geignez ; vous, les meurtris, les spoliés, les souffrants, les déshérités, venez à nous !

    Venez à nous, vous aussi, qui n’êtes point en peine du boire, du manger, du dormir, mais qui, ayant le cœur droit, l’esprit ouvert et le cerveau large, voulez combattre toutes les tyrannies ;

    Et vous aussi, camarades, épris de justice, fougueux amants de la vérité, venez goûter aux joies réconfortantes de l’An-archie !

    Elle offre un champ de bataille assez vaste, l’an-archie, pour que tous, malgré la diversité de vos situations, la variété de vos aptitudes et le contraste de vos tempéraments, vous y trouviez la place de votre choix.

    La lutte est engagée ; les hostilités sont ouvertes entre le mensonge et la vérité, l’iniquité et la justice, la folie et le bon sens, l’ignorance et le savoir, le mal et le bien, le passé et l’avenir, la douleur et la joie de vivre.

    Terrible et longue sera la bataille. Mais la victoire entr[eprend]ra de si grandioses résultats, et l’issue de la lutte est tellement certaine que, dûssions-nous expirer avant le triomphe définitif, nos yeux ne se fermeront pas sans voir poindre à l’horizon l’aurore de la radieuse ANARCHIE !

    Des Anarchistes

    Les groupes anarchistes de Marseille se réunissent chaque samedi à la Taverne Provençale, rue Rameau, à 8 h. 1/2 du soir.

    Dans nos groupes, point n’est besoin de présentation.
    Pas de statuts, pas de règlement, pas de cotisations pas d’engagements à contracter, pas de bureau ; en un mot aucune trace de cette autorité dont nous avons la haine.
    Partout la liberté dont nous avons l’amour.
    Journaux, brochures, livres de nature à faciliter l’étude de nos options, sont à la dispositions de tous.
    Des causeries contradictoires s’engagent, au cours desquels chacun dans le langage qui lui est familier, émet son avis et le confronte loyalement avec des opinions contraires.
    L’An-archie est, à la fois, la plus belle et la plus vaste des sciences puisqu’elle les embrasse toutes.
    Il importe donc de l’étudier.
    Nos groupes sont des cercles d’études sociales et des foyers de [… …] de propagande et d’agitation.


    sources :

    Placard paru dans L’Agitateur, 1re année nº 3 (13 mars 1892)




    [Les mensonges de Maurice Barrès]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les mensonges de Maurice Barrès]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier bleu ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bastard, Élisée (1871-1957)  ; Galau, Gaston  ; Galau, Louis (1840-1924)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    4e circonscription de Saint-Denis. — Neuilly-Boulogne. — Ballotage du 3 septembre 1893

    Les mensonges de Maurice Barrès

    Il y a dix jours, nous placardions des affiches abstentionnistes dans la circonscription. Arrivés devant le domicile de Barrès, une bande d’une quinzaine d’individus nous ont interdit, gourdin au poing, l’affichage sur son mur.

    Barrès est parti de cet incident pour, dans une affiche de la dernière heure, faire grand tapage d’un attentat contre sa vie. Les journaux à sa dévotion ont, avec fracas, colporté ses mensonges.

    Barrès a dit que nous étions des agents de Pressensé, des assassins à gages, des soi-disant anarchistes.

    Barrès a menti

    Nous ne sommes à la solde de personne, nous n’avons assassiné personne, et nous sommes de convaincus anarchistes.

    Barrès a affirmé que nous avions donné un coup de couteau à sa bonne, des coups de casse-tête à Fleury et quelques autres de ses amis.

    Barrès a menti

    Nous n’avions ni couteaux, ni cannes, ni casse-têtes. Cela a été formellement constaté au commissariat de police.

    Barrès a dit que nous voulions attenter à sa vie.

    Barrès a menti

    Nous n’avions d’autre but que de faire de la propagande anarchiste en collant nos affiches et c’est parce qu’elle gênaient l’honnête candidat révisionniste que ses stipendiés nous ont assailli et nous ont fait arrêter.

    Barrès a raconté qu’étant les assaillants nous serions poursuivis.

    Barrès a menti

    Nous avons été assaillis et après quelques jours de détention arbitraire, nous sommes en liberté. Notre premier soin est de rétablir la vérité.

    Électeurs, voilà les agissements de Barrès ! Élu, il continuera à être le fumiste et le jésuite qu’il s’est dévoilé pendant sa campagne électorale.

    Au lieu de voter, soit pour lui, soit pour ses concurrents, abstenez-vous, et vous ferez acte d’Hommes libres.

    Vice la révolution sociale !

    Vive l’anarchie !

    est signé : les victimes du guet-apens de Barrès, arrêté le 18 et remis en liberté le 20 aout :
    [Louis Galau, Gaston Galau, Élisée Bastard, J. Roussel (ou Bouchet, Morisset ?), Grandidier]

    Les groupes anarchistes de la [sans ?] indignés des procédés employés par M. Barrès, ont fait les frais de la présente affiche.

    vu le candidat : L. Galau

    [impr. … : A Delalé [du Père Peinard], 4 bis, rue d’Orsel, Paris. ?]


    sources :

    Affiche reproduite dans le supplément « Documents pour servir à l’Histoire de notre époque » à L’Art social de février 1894.



    [Mort aux juges ! Mort aux jurés !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux juges ! Mort aux jurés !]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier violet ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : justice  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Chapulot ?  ; Cyvoct, Antoine (1861-1930)  ; Descamps ?  ; Duval, Clément (1850-1935)  ; Foret, Jean-Baptiste (1870-....)  ; Gallo, Charles (1859-1923)  ; Girier-Lorion (1869-1898)  ; Meyrueis, Henri (1865-1894)  ; Padlewski, Stanislas (1857-1891)  ; Pini, Vittorio (1859-1903)  ; Ravachol (1859-1892)  ; Simon, Charles (1873-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; papier lilas ]

    texte :

    Mort aux juges !

    Mort aux jurés !

    Les misérables enjuponnés auxquels échoit de défendre une société de une société de brigands, — celle où trônent les Rothschild, viennent, une fois de plus, de montrer de quoi ils étaient capables.

    Multipliez la férocité du bourreau par la lâcheté du bourgeois et l’hypocrisie du prêtre, ajoutez la luxure du cochon, vous aurez l’âme d’un magistrat.

    Ces collègues et émules du pédéraste Rabaroust, assistés de douze jurés pourvoyeurs d’échafaud, — y a-t-il plus sanguinaires que les imbéciles ? — viennent de vouer au couperet de Deibler un homme coupable d’avoir tenté de voler des lapins.

    Il est vrai que cet homme est la fois un travailleur et un anarchiste : donble titre à la haine des ces misérables.

    Oui, les mêmes républicains qui, jouant la comédie de l’opposition en régime monarchique et clérical, flétrissaient les seigneurs d’autrefois faisant pendre les paysans pont avoir touché au gibier du maitre, les mêmes qui, durant vingt ans de pouvoir, n’ont su prouver leur amour du peuple qu’en le fusillant, les mêmes qui ont acquitté Wilson, fraternisé avec les Panamistes, et comblé d’honneurs l’assassin Galliffet, les mêmes par l’organe de leurs immondes valets, le juges, déclarent que Forest, pour le crime de n’avoir pas voulu se laisser mourir de faim, doit porter la tête sur l’échafaud !

    C’est que, contre les prolétaires réclamant leur droit à la vie, cherchant à reprendre une parcelle de ce juste nécessaire que leur ont volé les riches, pour l’ajouter à leur superflu qu’ils ont aussi volé, tous les moyens sont bons.

    Forest et trois de ses amis, manquant à la fois de nourriture et d’argent, an lieu de dépouiller quelques travailleurs, comme le font chaque jour, en toute impunité, nos honorables députés et ministres, ont es l’idée très logique de s’attaquer à la propriété des exploiteurs. Ils ont essayé, ayant au estomac à alimenter, tout comme les bourgeois, de prendre quelques lapins appartenant aux richissimes patrons de la compagnie l’Urbaine.

    Parmi les abrutis et les ignorante, malheureux qui ne se sont jamais donné la peine de réfléchir sur les causes de leur misère, il n’y a que trop de chiens de garde de la propriété bourgeoise. Trois de ces inconscients surprirent Forest et ses amis en train d’attenter à la sacro-sainte propriété des exploiteurs ils les attaquèrent et, dans la lutte, l’un d’eux fut quelque peu blessé. La police accourut : Forest fut arrêté et, est-il besoin de le dire, martyrisé au poste, passé à tabac de la façon la plus ignoble.

    Les magistrats et les jurés viennent de compléter l’œuvre des policiers. Notre ami ayant en le courage de leur crier : « Voleur, je ne le suis pas : les voleurs sont ceux qui nous ont dépouillés de tout, nous mettant dans l’obligation de leur reprendre par parcelle, au péril de notre vie et de notre liberté ce qui nous est nécessaire par ne pas mourir. » Ils l’ont, au mépris même de leurs lois, qu’ils savent violer quand ils y ont intérêt, condamné à la peine de mort ; surtout parce que Forest leur a dit « J’approuve hautement tous les actes de Ravachol et du camarade inconnu de l’explosion de la rue des Bons Enfants, et je regrette de ma vie de n’avoir jamais fait sauter ici des personnes, ni des choses. »

    Qui donc d’entre nous ne sentirait son sang bouillir à la pensée d’une telle infâme ! Oui, Forest, tu a eu raison d’en appeler de la justice des assassins eu jupons ronges à la justice des anarchistes, qui s’exercera impitoyablement. Les petites marmites ne sont pas faites pour les chiens et, avant peu, juges et jurés en sauront quelque chose.

    Combien n’en avons-nous pas à venger ! Faut-il rappeler nos braves amis Meyrueis et Chapulot, récemment accusés du meurtre d’un agent provocateur, et envoyés an bagne, sans preuves, sur la déposition de deux immondes mouchards ? Faut-il rappeler Descamps et ses amis, martyrisés au poste de Levallois, le 1er Mai 1890, par des brutes ivres d’alcool et aussi sodomistes que les magistrats ? Fant-il rappeler ceux dont on a pris la tête, comme Ravachol, et ceux qui sont an bagne comme Cyvoct, Gallo, Duval, Lorion, Pini, Simon, et combien d’antres en France et ailleurs !

    Voici, reproduit par un journal bourgeois cependant, L’Éclair, un extrait de lettre envoyée par un de nos amis, forçat aux iles du Salut, où sont dirigés les anarchistes parce qu’on y souffre davantage et qu’on y meurt plus vite :
    « Je ne puis pas vous dépeindre tontes les vexations dont nous sommes l’objet, toutes les cruautés qu’on imagine contre nous. Il faudrait pour cela entrer dans tous les détails de la vie du bagne ça me mènerait trop loin et ça serait trop écœurant. Mais ce qu’il importe que vous sachiez, c’est d’abord la barbarie avec laquelle l’administration nous prive de nos correspondances, qui sont pourtant notre unique consolation. Je n’ai donc pas le droit, parce que je suis anarchiste, de recevoir des nouvelles de ma vieille mère ? Il y en a parmi nous à qui on n’a voulu remettre aucune lettre depuis dix-huit mois...
     »Pour vous signaler tout ce qui se passe ici, il faudrait des volumes. Si je pouvais tout raconter, alors, vous verriez défiler sous vos yeux, des malheureux enchaînés, roués de coups. Vous verriez, chose incroyable et pourtant vrai, vous verriez un malheureux attaché à un arbre au pied duquel se trouve une fourmilière, et les gardiens, aidés par des forçats plus lâches encore, lui faire enduire les jambes et les cuisses de cassonade, destinée à attirer les fourmis-manioc, armées d’antennes aiguës et puissantes. Je pourrais vous en dire plus. Mais à quoi bon ! »

    Et lorsque de telle infamies s’exercent couramment, on ose verser des pleurs hypocrites sur Very, justement puni pour sa délation, et les argousin de la rue des Bons-Enfants écrabouillés par une bombe vengeresse !

    Qne les hypocrites larmoyeurs préparent donc leur mouchoir et leur sensibilité, car, nous le leur déclarons, tout assassinat, toute torture infligée à nos amis seront impitoyablement vengés. Œil pour œil, dent pour dent ! En attendant que la masse avachie se réveille pour prendre à la gorge gouvernants et exploiteurs, l’action individuelle des justiciers continuera son cours, frappant sans s’arrêter et répondant aux assassinats juridiques par l’arme de Padlewski on par la bombe de Ravachol.

    Juges et jurés,

    Croyez-vous, misérables ! que nous allons nous laisser assassiner et envoyer pourrir en bagne sans représailles ? Eh bien, non ! Mille fois non ! Vous, croyant les plus forte avec vos gendarmes, vos juges, vos prisons, vos bagnes et guillotines, voue avez osé nous déclarer la guerre et rêvé de nous supprimer ; vous avez voulu vous essayer par l’envoi au bagne d’une foule de nos amis et l’exécution de Ravachol ; grisés par une première victoire (qui vous a déjà coûté cher) vous avez par l’arrêt rendu contre Forest, prononcé votre propre condamnation à mort. Car, nous vous connaissons tous messieurs les jurés, juges et témoins, qui ont trempé dans ce procès Forest, et soyez certain que le fer, le poison et surtout le feu et la dynamite sont entant d’épées de Damoclès suspendues au-dessus de sou têtes et pas un n’en réchappera, car ce n’est pas en vain que Forest a dit ces paroles :

    Compagnons, la. vengeance est un devoir !

    Vous nous verrez à l’œuvre.

    Compagnons ! Mort aux juges ! Mort aux jurés ! Mort aux policiers en uniforme et aux policiers amateurs !!!

    lmpr. Dupont, Clichy.


    sources :

    Forest = Foret

    Affiche collée à Angers : AD49 4 M 6 29
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/tag/angers/
    https://revolutionnairesangevins.files.wordpress.com/1893/01/20150708_104727.jpg



    [Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]

    notice :
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    [
    Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
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    • Liste des thèmes  : bagne  ; justice  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Caserio, Santo (1873-1894)  ; Chevenet, Benoit ’Chalbret" (1864-1894)  ; Henry, Émile (1872-1894)  ; Léauthier, Léon (1874-1894)  ; Marpaux, Edmond "Aubin" (1866-1894)  ; Meyrueis, Henri (1865-1894)  ; Ravachol (1859-1892)  ; Simon, Charles (1873-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Mort aux bourreaux !

    Vive l’anarchie !

    Esclaves de France et de partout.

    Il n’est jamais trop tard pour crier la vérité.

    Une fois de plus, apprenez les crimes de vos maîtres.

    Le gouvernement de bandits, dont Sa Majesté Casimir est le chef, ne se contente pas de transporter au delà des mers,sous le ciel meurtrier de la Guyane, les hommes qui ont voulu la liberté et la justice pour tous. Il ne se contente même pas de les assassiner sans bruit ; il les soumet à des tortures que l’Inquisition n’aurait jamais osé rêver.

    Bien que plus de deux mois se soient écoulé depuis le massacre de nos amis aux îles du Salut, massacre précédé de supplices inouïs, il faut, puisque la presse des fonds secrets fait le silence sur ces atrocités, que la voix des anarchistes, persécutés, frappés, insultés mais toujours debout, s’élève pour crier à tous ce qu’ont osé faire des misérables.

    Un être immonde, digne de recevoir l’accolade de Galliffet, le garde-chiourme Carnavaggio, a fait déshabiller complètement un condamné anarchiste, puis a fait enduire son corps de sirop de sucre. Après quoi, le martyre à été ligotté et exposé pendant quatre heures consécutives au dessus d’une fourmilière, autrement dit dévoré vivant. Il se tordait, râlait pendant que les fourmis tropicales, à la morsure féroce et empoisonnée, pénétraient dans toutes les parties de son corps, dans son nez, ses yeux, ses oreilles, le déchiquetaient vivant. Et pendant ce temps-là, les bourreaux riaient.

    Un autre monstre à face humaine, Allari, a fait attacher aux arbres des condamnés qu’il laissait, ensuite, périr de faim ; tel autre s’exerçait à abattre à coups de révolver des malheureux, enterrés, ensuite, encore vivants. L’argousin Bonini, au chantier de l’Orapu, associait des chiens de chasse à sa cruauté, les dressant à mordre le condamné que lui assommait à coup de gourdin.

    Misérables ! prenez garde si la revanche.

    Il ne vous suffit pas, dirigeants scélérats, d’exploiter l’ignorance, les préjugés et le travail de la masse pour subvenir à vos ignobles orgies. Il ne vous suffit pas de maintenir l’ordre, c’est-à-dire votre tyrannie, par l’appui des fusilleurs de Fourmies. Il ne vous suffit pas d’étouffer par la prison, le bague, l’échafaud, toute protestation des opprimés. Il vous faut, encore des supplices incroyables, dont le récit vous amuse entre vos digestions.

    Malheur à vous ! Vos forfaits appellent la vengeance : elle viendra.

    Le jour n’est pas loin où, à la lueur de vos palais incendiés, le prolétaire, brisant ses chaînes, conquerra victorieusement le rang d’homme libre et ce ne seront pas vos Carnavaggio, vos Bonini, vos Allari, misérables et lâches tortionnaires, qui sauront l’en empêcher.

    Tout se payera ; Casimir et Deibler, gare à votre Tête ! Rothschild gare à ton or.

    Nos compagnons anarchistes, martyrisés à la Guyane, étaient trop fiers pour ramper, serviles et muets, sous la trique des assassins. Ils se sont héroïquement révoltés, préférant mourir une fois pour toutes, que subir mille morts plus atroces les unes que les autres. Ils auront eu, du moins, avant de périr, la satisfaction de débarrasser la terre de quelques-uns de leurs bourreaux. Que n’ont-ils pu arracher les entrailles à tous !

    Écrasés par le nombre après une lutte désespérée, ces braves Meyrueis, Chevenet, Léauthier, Marpeau, ont été égorgés de sang-froid, en même temps qu’une douzaine d’antres condamnés qui avaient eu le courage de se joindre aux anarchistes. Quant à nos autres nombreux camarades dont la société bourgeoise a fait également des forçats, le silence est maintenu sur leur sort. Quelles tortures atroces leur sont infligées par les bourreaux à la solde de nos maîtres bourgeois ?

    Patience ! Clique infâme, l’heure du grand règlement n’est pas loin !

    L’assassinat de notre ami Simon Biscuit fut surtout atroce. Pour avoir, malgré le bagne, affirmé sa foi sociale par le simple cri de "’Vive l’Anarchie !" ce brave adolescent, qui, à dix-sept ans, était entré corps et âme dans la lutte, fut abattu à coups de fusil par une brute de l’infanterie de marine. Glorieuse armée tu es bien digue d’être commandée par des Galliffet, des Anastay et des Dreyfus !

    Assassiné pour un simple cri !

    Et les souteneurs de ce régime infâme s’étonnent que nous soyons sans pitié, bronzions nos cœurs !

    Non l’anarchie n’est pas morte dans le sang de ses martyrs après Ravachol, Émile Henry ; après Émile Henry, Caserio, sans compter les autres, qu’on ne connaît pas, mais qui, pour avoir su conserver leur tête sur leurs épaules, n’en demeurent pas moins debout et luttant.

    Travailleurs, prolétaires esclaves de l’autorité gouvernementale et patronale ne pensez-vous pas que l’heure est enfin venue d’écraser vos bourreaux ?

    Debout et plus d’hésitation lâche ! plus de pitié imbécile !

    Et vous, camarades, qui par l’action, jetez la terreur dans le camp ennemi ou, par la parole et par la plume, semez les idées de révolte, continuez votre œuvre sans défaillance. Que rien ne vous rebute, ni les persécutions de l’ennemi, ni les odieuses calomnies de quelques misérables qui, glissés dans nos rangs à la faveur de l’anonymat, s’efforcent par des manifestes orduries remplis de mensonges, de jeter la défiance et la haine entre vous.

    Ces lâches calomniateurs osent, pour leur besogne policière, revendiquer le nom de Ravachol. Qu’ils apprennent de nous les auteurs de ce manifeste, qui avons collaboré un peu plus qu’eux aux actes du grand dynamiteur que celui-ci soutenait la propagande de nos idées et n’a jamais bavé sur des camarades prisonniers.

    Anarchistes !

    À l’œuvre ! Et quand même et toujours

    Vive la révolution sociale !


    sources :

    Placard édité à Londres :
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_bourrzaux.jpg
    https://militants-anarchistes.info/?article5625



    [Pourquoi sommes-nous anarchistes ?]

    notice :
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    [
    Pourquoi sommes-nous anarchistes ?]. — Bruxelles = Brussels Bruxelles : le Libertaire (1893-1894), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Reclus, Élisée (1830-1905)
    • Presse citée  : Libertaire (Bruxelles, 1893-1894), le  ; Révolte, La (Paris, 1887-1894)  ; Revue libertaire (1893-1894)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Pourquoi sommes-nous anarchistes ?

    Nous sommes révolutionnaires parce que nous voulons la justice et que partout nous voyons l’injustice régner autour de nous. C’est en sens inverse du travail que sont distribués les produits du travail. L’oisif a tous les droits, même celui d’affamer son semblable, tandis que le travailleur n’a pas toujours le droit de mourir de faim en silence on l’emprisonne quand il est coupable de grève. Des gens qui s’appellent prêtres essaient de faire croire au miracle pour que les intelligences leur soient asservies ; des gens appelés rois, se disent issus d’un maître universel pour être maître à leur tour ; des gens armés par eux taillent, sabrent et fusillent à leur aise ; des personnes en robe noire qui se disent la justice par excellence condamnent le pauvre, absolvent le riche, vendent souvent les condamnations et les acquittements ; des marchands distribuent du poison au lieu de nourriture, ils tuent en détail au lieu de tuer en gros et deviennent ainsi des capitalistes honorés. Le sac d’écus, voilà le maître, et celui qui le possède tient en son pouvoir la destinée des autres hommes. Tout cela nous paraît infâme et nous voulons le changer. Contre l’injustice nous faisons appel à la révolution.

    Mais « la justice n’est qu’un mot, une convention pure » nous dit-on. « Ce qui existe, c’est le droit de la force ! » Eh bien, s’il en est ainsi, nous n’en sommes pas moins révolutionnaires. De deux choses l’une : ou bien la justice est l’idéal humain et, dans ce cas, nous la revendiquons pour tous ; ou bien la force seule gouverne les sociétés et, dans ce cas, nous userons de la force contre nos ennemis. Ou la liberté des égaux ou la loi du talion.

    Mais pourquoi se presser ? nous disent tous ceux qui, pour se dispenser d’agir eux-mêmes, attendent tout du temps. La lente évolution des choses leur suffit ; la révolution leur fait peur. Entre eux et nous l’histoire a prononcé. Jamais aucun progrès soit partiel, soit général ne s’est accompli par simple évolution pacifique, et s’est toujours fait par révolution soudaine. Si le travail de préparation s’opère avec lenteur dans les esprits, la réalisation des idées a lieu brusquement : l’évolution se fait dans le cerveau, et ce sont les bras qui font la révolution.

    Et comment procéder à cette révolution que nous voyons se préparer lentement clans la Société et dont nous aidons l’avènement par tous nos efforts ? Est-ce en nous groupant par corps subordonnés les uns aux autres ? Est-ce en nous constituant comme le monde bourgeois que nous combattons en un ensemble hiérarchique, avant ses maîtres responsables et ses inférieurs irresponsables, tenus comme des instruments dans la main d’un chef ? Commencerons-nous par abdiquer pour devenir libres ? Non, car nous sommes des anarchistes, c’est-à-dire des hommes qui veulent garder la pleine responsabilité de leurs actes, qui agissent en vertu de leurs droits et de leurs devoirs personnels, qui donnent à un être son développement naturel, qui n’ont personne pour maître et ne sont les maîtres de personne.

    Nous voulons nous dégager de l’étreinte de l’État, n’avoir plus au-dessus de nous de supérieurs qui puissent nous commander, mettre leur volonté à la place de la nôtre.

    Nous voulons déchirer toute loi extérieure, en nous tenant au développement conscient des lois intérieures de toute notre nature. En supprimant l’État, nous supprimons aussi toute morale officielle, sachant qu’il ne peut y avoir de la moralité dans l’obéissance à des lois incomprises, dans l’obéissance de pratique dont on ne cherche pas, même à se rendre compte. Il n’y a de morale que dans la liberté. C’est aussi par la liberté seule que le renouvellement reste possible.

    Nous voulons garder notre esprit ouvert, se prêtant d’avance à tout progrès, à toute idée nouvelle, à toute généreuse initiative.

    Mais, si nous sommes anarchistes, les ennemis de tout maitre, nous sommes aussi communistes internationaux, car nous comprenons que la vie„ est impossible sans groupement social. Isolés, nous ne pouvons rien, tandis que par l’union intime nous pouvons transformer le monde. Nous nous associons les uns aux autres en hommes libres et égaux, travaillant à amie œuvre commune et réglant nos rapports mutuels par la justice et la bienveillance réciproque. Les haines religieuses et nationales ne peuvent nous séparer, puisque l’étude de la nature est notre seule religion et que nous avons le monde pour patrie. Quand à la grande cause des férocités et des bassesses, elle cessera d’exister entre nous. La terre deviendra propriété collective, les barrières seront enlevées et désormais le sol appartenant à tous pourra être aménagé pour l’agrément et le bien-être de tous. Les produits demandés seront précisément ceux que la terre peut le mieux fournir, et la production répondra exactement aux besoins, sans que jamais rien ne se perde comme dans le travail désordonné qui se fait aujourd’hui. De même la distribution de toutes ces richesses entre les hommes sera enlevée à l’exploiteur privé et se fera par le fonctionnement normal de la Société tout entière.

    Nous n’avons point à tracer d’avance le tableau de la Société future : C’est à l’action spontanée de tous les hommes libres qu’il appartient de la créer et de lui donner sa forme, d’ailleurs incessamment changeante comme tous les phénomènes de la vie. Mais ce que nous savons, c’est que toute injustice, tout crime de lèse-majesté humaine, nous trouveront toujours debout pour les combattre. Tant que l’iniquité durera, nous anarchistes communistes internationaux, nous resterons en état de révolution permanente.

    Élisée Reclus.


    À lire
    Le Libertaire, organe bi-mensuel, à St-J.t.-N. (Bruxelles), rue Vonck, 39. Le nº : 2 centimes.
    La Revolte, hebdomadaire avec supplément littéraire, à Paris, rue Mouffetard, 14o. Le nº : 10 centimes.
    Revue Libertaire, bi-mensuelle, rue Gabrielle, 3o, Paris. Le nº : 15 centimes.

    On peut s’y procurer des ouvrages traitant de l’Anarchie :
    Les Paroles d’un Révolté, de Pierre Kropotkine, préface par Élisée Reclus. Prix : 1 fr. 25.
    La Conquête du Pain, par les mêmes. Prix : 2 fr. 75.
    La Société mourante et l’Anarchie, de J. Grave, préface par Octave Mirbeau. Prix : 1 franc.
    Évolution et Révolution, par Élisée Reclus, 0 fr. 10.
    Etc., Etc.

    Imprimerie du Libertaire […]


    sources :
     


    [Grande fête familiale organisée par Le Libertaire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grande fête familiale organisée par Le Libertaire]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lapurge, le père (1838-1910)  ; Lemanceau, E.  ; Paillette, Paul (1844-1920)  ; Rictus, Jehan (1867-1933)  ; Tennevin, Alexandre (1848-1908)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…  ; galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Deuxième année. — nº 53 — dix centimes — du 13 au 19 novembre 1896

    Le Libertaire 

    Journal hebdomadaire paraissant le samedi

    abonnement pour la France […]
    administration et rédaction : 8, rue Briquet (Montmartre) — Paris
    abonnement pour l’étranger […]

    Grande fête familiale

    organisée par le “Libertaire”
    dans les salons du restaurant Vantier, 8, avenue de Clichy

    le dimanche 15 novembre 1896, à 2 heures après midi

    programme

    Première partie. — concert. — on entendra :
    Mesdemoiselles Alphonsine et Jane dans leur répertoire ;
    Le philosophe Paul Paillette dans ses œuvres ;
    Mévisto aîné (du Tréteau de Tabarin) dans ses œuvres ;
    Les chansonniers Xavier*Privas, Gaston Sécot, Yon Lug (du Cabaret des Quat’-z’-Arts) dans leurs œuvres ;
    Le poète Jehan Rictus dans ses “Soliloques du Pauvre" ;
    Le chansonnier anarchiste Le Père Lapurge dans ses œuvres ;
    Le chanteur populaire Buffalo dans son répertoire.

    Deuxième Partie. Causerie sans façon par le camarade A. Tennevin.

    Troisième Partie. — Bal avec orchestre
    (Le piano d’accompagnement sera tenu par le compositeur Clément.)

    Entrée : un franc par personne

    La date de cette fête coïncidant avec le premier anniversaire de la fondation du Libertaire, nous espérons que nos collaborateurs, nos abonnés, nos lecteurs et nos amis se feront un plaisir d’y assister.

    Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’uin timbre de 12 centimes.

    L’Imprimeur-Gérant : E. Lemanceau.


    sources :

    Première page de : Le Libertaire nº 53 (du 13 au 19 novembre 1896).



    [Germinal]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Germinal]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne
    • Noms cités (± liste positive)  : Angiolillo Lombardi, Michele (1871-1897)  ; Barrier, Léon
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Germinal

    Germinal

    Dans le champ noir des affamés,
    Comme une plaie héréditaire,
    Les grains que vous avez semés,
    O Bourgeois ! vont sortir de terre.
    La haine, cette fleur du mal,
    Germe vivace en nos entrailles.
    Il en jaillira ce qu’il pourra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Tout ce qui vient des malheureux,
    Leur amour même, vous tourmente ;
    Le coït de ces ventres creux
    Vous écœure et vous épouvante.
    Que chaque accouplement brutal
    Fasse un soldat pour nos batailles.
    Plus il en naîtra, mieux ça vaudra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Quand les pauvresses réprouvés,
    Martyrs en butte à la détresse,
    Se seront enfin soulevés, Réclamant leur part de richesse ;
    Au tronc du vieux monde inégal
    On fera de larges entrailles
    Il en jaillira ce qu’il pourra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Les forgerons et les mineurs,
    Va-nu-pieds sortant de leurs bouges,
    Seront de rudes moissonneurs
    Lorsque viendront les moissons rouges.
    Guerre aux repus du Capital !
    Il faut égaliser les tailles ;
    Il en coulera ce qu’il pourra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !
     
    Quand les meurt de faim rassemblés
    Se dresseront pour la Révolte,
    Serrés, nombreux comme les blés,
    Les fusils feront la récolte.
    Pour changer l’ordre Social
    Il faut de vastes funérailles.
    Plus on en tuera, mieux ça vaudra.
    Hardi les gars !
    C’est Germinal
    Qui fera pousser les semailles !

    [gravure portrait :] Michel Angiolillo


    Ils ont été bien interdits ceux à qui Angiolillo, sur le point de payer de sa vie l’acte de justice accompli sur la personne du monstre Canovas, demanda la permission de prononcer un mot, un seul.

    Et leur stupéfaction s’est accrue, quand, d’une voix vibrante, forte, claironnant, le supplicié proféra ;

    « Germinal ! »

    Ce mot, les bourreaux ne l’ont point compris. Ils ne le pouvaient comprendre. Mais ce n’est pas pour eux qu’Angiolillo poussa son cri suprême, c’est pour tous ceux qui, disséminés à travers la planète, ont voué à notre Société de sang et de boue une haine inextinguible.

    Le condamné savait que, passant au-dessus des murs de la prison, franchissant la haie barbare des policiers et des soldats, son Germinal irait, solennel et formidable, frapper l’oreille des hommes de pensée haute et de conviction ardente qui composent la génération nouvelle, présageant magnifiquement les révoltes implacables.

    Il savait que ce Germinal les anarchistes le répéteraient, l’expliqueraient, le commenteraient, appelant les foules à recueillir tout ce qui s’en dégage de colère et d’espérance.

    Germinal ! cela voulait dire : « Débarrassez-vous de ma personne. Je vous défie de supprimer l’idée que j’affirme avant de disparaître. Assassinez-moi, vous êtes les plus torts. Elle, vous ne la tuerez jamais !

    « Germinal ! Le grain monte. Dans le champ des intelligences, le sol crève sous l’effort irrésistible de la semence en fermentation. Les terres se couvrent d’épis. Ils sont durs, lourds, superbes.

    « Germinal ! C’est le renouveau perpétuel. C’est la vie sortant de la mort. C’est l’éternel et ininterrompu pêle-mêle des naissances et des disparitions ! C’est la transformation fatale et séculaire ! C’est l’imprimable enchaînement des assauts et des résistances. C’est l’enfantement confus, mystérieux, mais irréfragable des effets et des causes !

    « Germinal ! C’est le printemps sans commencement et sans fin : c’est la Nature en constante élaboration ; c’est l’univers en travail depuis les hivers les plus inconnus jusques aux demain les plus insoupçonnés.

    « Germinal ! C’est l’histoire s’écrivant sous la dictée des événements que nulle force humaine ne saurait enchaîner, que nulle puissance n’est de taille a dominer !

    « Germinal ! C’est, au travers des larmes amères, la douceur des sourires ; c’est, au sein des ténèbres qui enveloppent l’humanité ignorante, la lueur qui perce l’obscurité et oriente les foules vers les horizons de clarté. C’est, malgré le cliquetis des armes, le grondement des canons, le crépitement de la mitraille et les vociférations des soldats, c’est le calme bienfaisant des apaisements définitifs et des réconciliations sans retour.

    « Germinal ! Les cerveaux vont être conquis ; les cœurs sont sur le point d’être gagnés ; les volontés s’arment de résolution ; les bras s’apprêtent. Dans les palais des tyrans, dans les temples des imposteurs, dans les demeures des riches, dans les tribunaux, les prisons, les casernes, les couvents, partout où se concerte et s’accomplit le crime, partout où gémissent les tourmentés, d’un bout de la terre à l’autre, s’annonce la prochaine tourmente, pleine de terreurs pour les uns, emplie d’espoirs pour les autres !

    « Germinal ! Ils sont venus les temps — ah ! pourquoi ont-ils tant tardé ? — des responsabilités et des représailles ! Les temps où les écrasés et les vaincus demanderont des comptes aux triomphateurs et aux bourreaux ! les temps où les esclaves se rueront sur les maîtres ! les temps des haines vengeresses et des exécutions salvatrices !

    Germinal ! Germinal !! Germinal !!!

    Telle est la signification de ce seul mot Germinal sur ces lèvres qui allaient pour toujours devenir muettes.

    Germinal ! C’est le nunc dimittis de cette bouche qui, avant d’être glacée par la mort, évoque si puissamment la vie universelle, annonce le crépuscule d un passé de misère, d’horreur et de violence et l’aurore d’un présent de douceur, de beauté et d’abondance.

    Germinal ! Ce sera le cri de ralliement pour la levée de boucliers des exploités contre les exploiteurs, des opprimés contre les tyrans, des maigres contre les gras, des déshérités contre les privilégiés !

    Ce sera la diane des grands jours de bataille ! C’est bref, c’est farouche, c’est entraînant !

    Germinal ! Germinal !! Germinal !!!

    Le Libertaire.

    Ce placard ne peut être affiché que revêtu d’un timbre de 12 centimes.

    Imp. Léon Barrier, 120, rue Lafayette, Paris


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire nº 95 (du 5 au 12 septembre 1897).



    [Matinée-spectacle au profit des martyrisés de Montjuich]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Matinée-spectacle au profit des martyrisés de Montjuich] / Willette, Adolphe (1857-1926) "> Adolphe Willette. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.

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    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne
    • Noms cités (± liste positive)  : Barrier, Léon  ; Briand, Aristide (1862-1932)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Paillette, Paul (1844-1920)  ; Tarrida Del Mármol, Fernando (1861-1915)  ; Willette, Adolphe (1857-1926)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Père Peinard (1889-1902), le  ; Revue blanche (1891-1903), La  ; Temps nouveaux (1895-1914), les  ; Trimard (1897-1897), le
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…  ; galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Au profit des martyrisés de Montjuich
    et de leurs familles

    Théâtre de la République
    rue de Malte

    Le dimanche 8 août 1897, à 2 h. très-précises de l’après-midi

    Matinée-spectacle

    Organisée par le journal Le Libertaire
    Avec le concours de L’Intransigeant, de La Lanterne, de La Justice, des Temps nouveaux, du Père Peinard, de La Revue blanche, du Trimard

    Allocutions
    F. Tarrida Del Marmol, au nom des Martyrisés de Montjuich — Aristide Briand, au nom de La Lanterne — Marcel Sembat, au nom de La Petite République — Charles Malato, au nom de L’Intransigeant

    Auditions
    de mesdames Duparc, de Parisiana-Consert ; Kamouna, des Quat’-z’Arts ; Louise France ; Bob Walter, des Concerts de Paris ; Jeanne Descrains, professeur de diction
    de messieurs Marcel Legay, chansonnier ; Yon Lug, chansonnier ; Charles Lesbros, du Théâtre de Monte-Carlo ; Xavier Privas, chansonnier ; Paul Paillette, poète-philosophe ; F. Dufor, dans ses créations ; P. Laforest, de la Porte Saint-Martin ; Georges Tiercy, chansonnier ; Frédy, de Parisiana-Concert ; Buffalo, chanteur populaire
    Les Bohémiens de Montmartre

    Le programme détaillé illustré par A. Willette sera vendu dans la salle au profit des Martyrisés de Monjuich et de leurs familles

    Prix des places :
    Avant-scène de rez-de-chaussée et de balcon : 3 fr. la place — Avant-scène de 1re galerie, loges de balcon, fauteuils d’orchestre et de balcon de face : 2 fr. — Fauteuils de balcon de côté et fauteuils de foyer : 1 fr. — Les autres places : 50 centimes
    Le Bureau de Location est ouvert au Théâtre tous les jours, de 2 à 5 h.

    En raison du but que nous proposons et de la nécessité absolue où nous sommes de recueillir le plus d’argent possible pour les espagnols bannis, aucune place de faveur ne sera donnée pour la matinée du 8 août.


    À tous

    La forteresse de Montjuich s’est ouverte devant le peloton d’exécution, puis de nouveau pour les départs au bagne, enfin sur la route de l’exil !

    Après les victimes dont le sang rougit l’aube du 4 mai, après l’enchainement définitif des forçats, après le renvoi des acquittés comme innocents, brisés et mutilés par un an d’épuvantables tortures, on aurait pu croire le monstre satisfait.

    Non pas ! Son appétit de souffrances est insatiable et les malheureux, qua les bourreaux ou la chiourme épargnent, sont condamnés à la plus désespérante des libertés.

    Ceux d’entre eux d’abord qui ne peuvent trouver, chez leurs parents et leurs amis, des ressources suffisantes pour le paiement de leurs frais d’exil, sont gardés dans l’effroyable prison toute pleine encore de cris d’agonies et de sanglots douloureux.

    Ils sont encore cent-vingt neuf malheureux attendant qu’un effort de splidarité leur ouvre des cachots où ils sont détenus acquittés ! attendant qu’une main humaine les arrache des griffes monstrueuses d’une justice (!) qui dut les reconnaitre innocents !

    Quant à ceux qui, plus favorisés par leurs ressources personnelles, ont pu tenter leur délivrance en exil, leurs yeux ont du chercher quel pays voisin voudrait bien les accueillir. C’est à qui, des Maîtres de peuples civilisés, affirmerait haut et vite sa volonté formelle de leur refuser tout abri.

    Un État ou le mot de liberté est écrit sur tous les murs, un autre État où cette liberté, sans être écrite est accordée parfois, protestèrent contre l’invasion de ces douleurs, et dénoncèrent à leurs polices l’arrivée’ des martyrs.

    Et les membres encore endoloris, les plaies à peine refermées, le corps labouré de meurtrissures cuisantes, affaibli par d’horribles mutilations, secoués d’accès de fièvre, les plus heureux (!) de ces acquittés sont parvenus tant bien que mal à quitter leur pays.

    Tous naturellement sans travail, la plupart à peine vêtus et ne parlant aucune langue étrangère, arrivent ici ou là, dans l’impossibilité même de conter leur infortune et de solliciter un outil ou un refuge.

    Presque tous appartiennent aux familles les plus pauvres de Barcelone. Quand la justice a besoin de victimes, razzia ou rafles sont toujours faites aux quartiers de misère.

    Aussi quand des groupes se formèrent pour venir en aide à ces abandonnés et ces traqués, les premiers efforts furent-ils bien insuffisants pour tant à panser, tant à soulager, tant à nourrir, tant à loger !

    À Paris, des fonds recueillis pour les exilés qui arrivaient et pour ceux qui restent à délivrer de Montjuich, la plus large part fut promptement dépensée.

    En faisant appel dimmanche prochain, d’une part au concours des paroles les plus indépendantes, d’autre part aux talents les plus généreux, en faveur de cette œuvre de solidarité humaine, nous faisons aussi, nous faisons surtout appel au concours de tous. Au concours non pas seulement de nos camarades et des amis de notre cause qui n’est point seule en jeu, mais de tous les hommes sans exception, quel que soit leur pays, la place qu’ils peuvent y occuper et dont le cœur n’est pas fermé à tout sentiment de pitié, d’indépendance et de dignité.

    Nous faisons appel à tous pour un double concours.

    La présence à cette manifestation sera la plus éloquente façon de protester contre une des plus sauvages atteintes de l’Autorité, et qu’on ne s’y trompe pas aussi, une de ses plus cyniques menaces ! Les sommes versées à cette réunion pour chaque entrée, permettront de faire faxe aux nécessités les plus immédiates, intéressant l’existence des bannis et la libération (!) du plus grand nombre possible de ceux que Montjuich retient encore.

    Nous convions donc, au nom de l’humanité, tous ceux qui ne connurent pas, grâce au silence généreusement payé de certaine Presse, l’affreux et trop indéniable réveil de l’Inquisition espagnole, à s’informer des témoignages que nous en avons fournis et que nous pouvons en fournir.

    Ceux qui connurent le drame de Barcelone, nous les convions, à plus juste titre encore, à répandre autour d’eux l’horreur et l’indignation que soulèvent de tels crimes !

    Et les uns et les autres, et tous, au nom de l’Humanité, nous les convions par leur présence au théâtre de la République, le dimanche 8 août, par leur participation payante, à protester contre l’infamie de l’inquisiteur Canovas et de la sanguinaire Christine, en même temps qu’ils assureront notre œuvre de libération et de véritable fraternité.

    Le peuple d’Espagne, qui pourra comme nous au jour de son émancipation, arracher de son histoire tant de pages souillées et sanglantes, n’apprendra pas sans émotion ni joie que les fiers amants et les courageux lutteurs de la Pensée arrachés à ses rangs, ont trouve chez les autres peuples l’accueil hospitalier, gage de solidarité dans la haine de leurs maîtres et dans la marche à la conquête des libertés !

    Les organisateurs

    lm. Léon Barrier, 120, rue Lafayette, Paris.

    (Cette feuille ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes).


    sources :

    Dernière page de : Le Libertaire nº 91 (du 7 au 14 août 1897).



    [1870 - XX settembre - 1898]

    notice :
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    [
    1870 - XX settembre - 1898]. — Buenos Aires : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 65 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : Argentine
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)  ; répression  ; solidarité
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Italie : histoire : —>1872
    • Noms cités (± liste positive)  : Gori, Pietro (1865-1911)
    • Presse citée  : Avvenire (Buenos Aires), l’
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    testo

    texte :

    1870 - XX settembre - 1898

    Italiani !

    Il martirologio del popolo italiano non si chiuse colla data del venti settembre 1870. Il Quirinale - succeduto al Vaticano - dopo aver qualificato par una [baloussada ?] la rivendicazione di Roma all’Italia, categgiandola con tutti i mezzi suggeriti da una politica ipocrita e antinazionale, ne ha continuato l’esecranda missione nella tirannide politica e sociale, lasciando arbitro il pontefice nelle assurdità religiose et libero di cospirare ai danni del paese.

    Da tutte le isole, da tutti gli stabilimenti penali d’Italia son grida angosciose di oppressi che giungono a noi invocanti il conforto della solidarietà.

    Il dispotismo regio ha stesso maggiormente la sua rete funerea ed ha orbato a migliaia, bambini e spose, del padre et del compagno.

    Il Pensiero non pote ancora « in Italia » spezzare le catene secolari ; ancora i suoi martiri si contorcono nei ceppi che l’Evo Medio lego in retaggio alla Corte Italiana.

    Cittadini !

    Il XX settembre di quest’anno, dopo le recenti repressioni sanguinose la ogni parte d’Italia e giorno di lutto per gli animi liberi.

    Raccolti in un solo pensiero vogliamo lo sguardo ai nostri fratelli oppressi - non feste, non gazzarre - insultanti sarcasmi per le vittime della più brutale reazione ; un voti a che catene e ceppi [debbato ?] presto cadere infranti.

    Progreso de la Boca. Semanario de Boca y Barracas • Circulo Internacional de Estudios Sociales • Circolo Italiano Socialista • Club Giordano Bruno (Boca) • Associazione Anticlericale (Boca) • Alleanza Repubblicana (Boca) • Circolo Mazzini (Boca) • Circolo Ugo Bassi (Boca) • Centro Repubblicano • L’Amico del Popolo. Giornale repubblicano • L’Avvenire. Periodico Comunista-Anarchico • La protesta humana : periódico anarquista • Ciencia social. Revista de sociologia, artes y letras • La vanguardia • Circulo Obrero Israelita • Circulo Obrero Socialista • Circulo de Estudios Sociales • Circulo Carlos Marx • Los Hijos del Mundo (Almagro) • Grupo Né dio né padrone (Barracas) • L’Agitazione (Barracas) • Gruppo Libertario (Barracas) • Grupo Violenza contro la violenza dominante (Barracas) • Gruppo La Luz • L’Egalité communiste anarchiste • Grupo los Acratas (Barracas) • Sociedad Cosmopolita de Resistencia y colocación de Obreros panaderos • Sociedad Cosmopolita de Resistencia de Obreros Qurtidores

    Nota — […]

    Avv. Pietro Gori - Prof. [Orzio XX ?] - Adriano [Patroni ?] - E. [Dickmann ?]

    Ingresso gratis.

    [Imp. Popular,]


    sources :

    https://search.iisg.amsterdam/Record/971923


    1899
    Affiche liée


    image indisponible

    [Aux Algériens]

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    Aux Algériens]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Algérie  ; France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Algérie
    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Aux Algériens

    Je viens en Algérie parce que c’est mоn droit, parce que la terre d’Alger est mienne comme celle de tous.

    Je n’y apporte ni provocation, ni défi, ni haine personnelle. J’y débarque seul, sans autre escorte que mes convictions, sans autre force que ma confiance en une population dont j’ai toujours entendu vanter les mœurs hospitalières et les sentiments chevaleresques.

    À personne je ne demande secours, estimant que je suis sans ennemi, et je repousse à l’avance toute protection, policière ou gouvernementale que je considérerais comme une insulte faite à mes adversaires et à moi-même.

    C’est en homme libre que je veux parler à des hommes libres ; c’est avec les seules armes de la sincérité que je veux combattre ; c’est avec mes seules ressources et sous mon unique responsabilité que j’agis.

    Je m’adresse à tous et à tous je dis :

    « Cherchons ensemble les des maux qui nous accablent. Etudions-les sans autre souci que celui de l’exactitude, sans autre passion que celle de la vérité. »

    Si cet appel à la discussion publique, franche, loyale et courtoise a la bonne fortune d’être entendu, cette expérience démontrera que, malgré nоs divergences de vue, nous sommes tous animés de pures intentions, de nobles désirs et d’aspirations élevées , et nous ramènerons la paix en cette ville d’Alger en proie, depuis quelque temps, à de si formidables convulsions.

    Habitants d’Alger, Voulez-vous qu’à l’agitation dont vous êtes las succède une action salutaire ?

    Voyons, amis, le voulez-vous ?

    Je suis, certes, bien peu de chose ; jamais encore je ne suis venu parmi vous ; je ne m’y connais aucune affection et, de vous parler en ces termes est bien osé. C’est mon effacement même qui m’inspire confiance et doit vous prédisposer à m’entendre.
    Mes adversaires peuvent être certains qu’ils n’auront à me reprocher ni calomnies, ni injures : je me flatte qu’ils n’emploieront pas contre moi ces manœuvres perfides.
    Ils ont des convictions ; ils les exposent et les propagent ; ils font bien. Je ne demande qu’à user du même droit. Ce que, depuis six ans, par la plume et par la parole, je fais en France, je demande à le faire en Algérie.

    Voudra-t-on m’en empêcher ? Je suis persuadé que non et j’ai l’espoir que, si, prétextant de vaines craintes, le Pouvoir s’arrogeait le droit de violer en ma personne la faculté de circuler librement, de vivre au milieu de vous et d’у parler, vous sauriez le ramener, par votre altitude, au respect de notre commune dignité.

    En terminant, j’affirme que les déclarations qui précédent sont l’expression complète et rigoureuse de ma pensée.

    Sébastien Faure.


    sources :

    Vu dans Le Droit de vivre, nº 4 (11-18 mai 1898) : « Voici le texte de l’affiche apposée sur les murs d’Alger deux jours avant l’arrivée de notre ami dans celte ville ».



    [Certamen socialista libertario : concurso literario internacional]

    notice :
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    [
    Certamen socialista libertario : concurso literario internacional]. — La Plata : Progreso y libertad (La Plata), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 36 × 52 cm.

    • Affiches par pays  : Argentine
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : littérature (généralités)  ; mouvement anarchiste : rencontres internationales
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Alliaume, E.  ; Berri, Francisco  ; Chaux, Vizconde de  ; Illenatnom [Montanelli], J.  ; Mediano, P.  ; Palmiro (Burgos)  ; Pórtici, Rafael  ; Reis, J. de  ; Sanjurjo Rodríguez, José
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texto ]

    texte :

    Certamen socialista libertario

    concurso literario internacional

    A los obreros en general, á los estudiantes y hombres de ciencia y la prensa en particular, se les invita á concurrir á las sesiones de este concurso que se celebrarán en los días 14 y 15 de mayo, á las p. m. en al salon del Club Francés, calle 4 entre 45 y 46.

    Temas propuestos para este concurso literario :

    Tema I — “División del trabajo en la actualidad, sus causas, beneficios ó perjuicios que reporta á los trabajadores. Las Artes y Oficios en la sociedad futura.”
    Desierto.

    Tema II — “La familia en la anarquía.”
    Definiciones presentadas á este tema : Palmíro, de Burgos (España).

    Tema III — “Antagonismo entre la ciencia y el principio de autoridad.”
    “A demostrar que :
    “Siendo la ciencia la enemiga natural y declarada de toda falsedad y opresión, por ser esencialmente filantrópica é investigadora de la verdad, por consecuencia de este antagonismo, es el primer factor del progreso en todas sus manifestaciones, y su desarrollo, su difusión, el mejor medio para regenerar á la sociedad, hallanando el camino á la revolución social, inevitable, y el mas firme sostén de la sociedad futura.”
    Definiciones presentadas : Vizconde de Chaux, de Madrid.

    Tema IV — “El Colectivismo, el Comunismo y el Individualismo, origen é importancia actual y futura de ésta 8 tres teorías socialistas, ¿cual de ellas está mas en armonía con los principios de la Anarquía ?”
    Definiciones : Palmiro, de Burgos, Vizconde de Chaux, de Madrid. — P. Mediano, de Villa Catalinas.

    Tema V — “La niñez en la sociedad futura.”
    Definiciones : J. Sanjurjo, de Coruña. — Palmiro, de Burgos. — F. Berti, de Montevideo. — J. de Reis, de Porto (Portugal).

    Tema VI — “Táctica y medios de hacer fructífera propaganda anarquista entre las masas trabajadoras apesar de las leyes especiales que la prohíben.”
    Definiciones : Palmiro, de Burgos. — J. Sanjurjo, de Coruña.

    Tema VII — “El amor libre.”
    Definiciones : E. Alliaume, de Montevideo. — Palmiro, de Burgos.

    Tema VIII — “¿Es necesaria la organización ?”
    Definiciones : Palmiro, de Burgos.

    Tema IX — “Cual es más eficaz para la emancipación de la clase obrera, ¿la acción Política ó la acción Revolucionaria ?”
    Definiciones : E. Alliaume, de Montevideo. — Palmiro de Burgos.

    Tema X — “Funcionamiento de la Sociedad en Comunismo Anárquico.”
    Definiciones : Vizconde de Chaux, de Madrid. — Palmiro, de Burgos.

    Tema XI — “Ciencias útiles, influencias de las mismas para con el próximo movimiento revolucionario, desenvolvimiento de estas ciencias en la sociedad del porvenir.”
    Desierto.

    Tema XII — “Modo de establecer escuelas elementales libertarias, y medios de sostenerlas. Beneficios que reportaría á la causa del progreso y de la emancipación humana, esta instrucción dada á la niñez.”
    Desierto.

    Tema XIII — “Lámina al lápiz y en cartulina simbolizando la Anarquía y sus mártires : Himno dedicado á la misma.”
    Trabajo presentado : Rafael Pórtici, de La Plata.

    Tema XIV — “Cual la misión de los anarquistas frente cualquier movimiento revolucionario.”
    Definiciones : J. Illenatnom, de Lisboa.

    La Plata, Mayo de 1898

    El grupo iniciador Progreso y libertad

    Imp. San Martín, calle 49 entro 8 y 9


    sources :

    IISG
    Palmiro = V. García ; J. Illenatnom = Montanelli ; F. Berti = Francisco Berri ?





    [Élections législatives du 22 mai 1898 : candidature de protestation pour la révolution italienne]

    notice :
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    [
    Élections législatives du 22 mai 1898 : candidature de protestation pour la révolution italienne]. — Paris : le (Paris : 1898-1898) Droit de vivre, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; révolution
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Italie
    • Noms cités (± liste positive)  : Bestiaux  ; Boicervoise  ; Bordenave  ; Brunet, Georges (1868-....)  ; Buteau  ; Girault, Ernest (1871-1933)  ; Lévy  ; Sadrin, Roger (1878-...)  ; Tortelier, Joseph (1854-1925)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Élections législatives du 22 mai 1898

    Scrutin de ballotage

    Candidature de protestation

    Pour la révolution italienne

    Meeting

    Maison du peuple, impasse Pers, 47, rue Ramey

    Jeudi 19 mai 1898, à 8 h. 1 /2 du soir

    Orateurs E. Girault, Boicervoise, Lévy, Tortelier, Bateau, Sadrin, Bestiaux, Brunet, Bordenave.

    Appel à tous les Révolutionnaires

    Dans un énergique et sublime élan de révolte, les révolutionnaires italiens se jettent résolument contre un pouvoir inique qui les affame, afin d’arracher à la bourgeoisie, à la royauté, un peu plus de pain, un peu plus de liberté. La prison, puis les balles et la mitraille ont répondu aux révoltés ; 1.000 des nôtres (de l’aveu mème des dirigeants) sont couchés sur les pavés de Milan, la répression commence, terrible, impitoyable, et menace d’arrêter l’élan populaire pour le noyer dans une mare de sang.

    Les révolutionnaires de Paris, les sincères, tous ceux qui ont des leurs couchés, là-bas, au bagne ou dans les fosses du Père-Lachaise, tous ceux dont les amis, les frères, les pères sont tombés pour la liberté, tous ceux qui ont souffert pour la Grande Cause, tous ceux qui ont au cœur ou dans le cerveau, un Idéal de raison et d’humanité, tous ceux-là vont-ils rester sourds aux cris de douleur de nos frères d’Italie qui luttent et meurent en opprimés pour les opprimés.

    Paris, le Paris des faubourgs, le Paris des Révolutions de 1848 et de 1871, va-t-il se réveiller ? Sinon pour aider par l’action nos frères d’Italie, tout au moins pour leur porter secours, les soulager, les encourager.

    Des emprisonnés, des blessés, des affamés, des veuves, des enfants, vont avoir à supporter d’affreuses tortures.

    Révolutionnaires de toutes les écoles et de tous les partis,
    Militants de tous les pays,
    Irons-nous à eux ? Nous l’espérons !
    La Révolution n’a pas de frontières !
    Les opprimés n’ont pas de pays !
    La patrie des gueux est une : L’Humanité.

    Vive la Révolution Universelle !

    Vu : le candidat de protestation.

    Entrée : 0 fr. 25 centimes

    P.S.— Le Comité de Gt Révolution italienne fait appel à tous les citoyens qui voudraient secourir par solidarité les camarades italiens. Permanence tous les jours, de 10 h. du matin à midi, 1, rue Lavieuville.


    sources :

    Paru en page 3 de Le Droit de vivre, numéro 5 du 18-24 mai 1898

    Pour le « massacre de Bava Beccaris » (Milan, mai 1898) :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Milan
    https://it.wikipedia.org/wiki/Moti_di_Milano



    [Grand meeting public et contradictoire : sabre et goupillon]

    notice :
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    [
    Grand meeting public et contradictoire : sabre et goupillon]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; justice  ; religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Broussouloux, François Jean-Baptiste (1863-....)  ; Dhorr, Henri (1865-1914)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lafond, Claude
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Salle Chayne

    12, rue d’Allemagne, 12

    Le samedi 22 janvier 1898, à 8 heures et demie du soir

    Grand meeting public & contradictoire

    organisé par le journal Le libertaire

    ordre du jour

    Sabre et goupillon

    orateurs inscrits
    Sébastien Faure, Broussouloux, Henri Dhorr, etc,

    Les derniers avènements ont eu l’heureux résultat de faire tomber les masques et de préciser nettement la situation.

    On sait aujourd’hui que sous les impostures : Patrie, Drapeau, Honneur de l’Armée, Antisémitisme, se dissimule une honteuse alliance entre

    Le sabre le goupillon

    Cette alliance avait mobilisé, lundi soir, ses troupes de première ligne : Sociétés de tir et de gymnastique ; organisations patriotiques, groupements antisémites, cercles catholiques, petits braillards rive-gauche de la réaction.

    Ils étaient des milliers, au Tivoli Vaux-Hall, réunis dans le but de réclamer au gouvernement de curés que nous subissons des poursuites contre tous ceux qui refusent de collaborer à leur odieux projet de dictature.

    Quelques centaines d’hommes de courage et de conviction ont réduit à l’impuissance leurs ardeurs belliqueuses ; mais leur fureur de répression n’a lait que puiser une force nouvelle dans la rage de cette mémorable raclée.

    Camarades,
    Nous offrons à ces incorrigibles souteneurs de l’Église et du Militarisme l’occasion d’exprimer publiquement les sentiments qui les animent et le but qu’ils poursuivent.

    Celle intéressante discussion mettra en présence : les partisans de l’éteignoir et ceux de la lumière, les individus qui tentent de ressusciter un passé de despotisme, de misère, et les hommes spis aspirent à un avenir de bien-être, d’affranchissement.

    Ceux qui assisteront à cette instructive rencontre d’opinions contradictoires verront, sans difficulté, de quel coté se trouve la raison.

    Le Libertaire 

    Cette page ne peut être affichée

    Prix d’entrée : 50 centimes

    L’imprimeur-Gérant : Lafond, 5, rue Briquet


    sources :

    Parue au dos du Libertaire nº 114 (22-29 janvier 1898).



    [Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos]

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    Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Broussouloux, François Jean-Baptiste (1863-....)  ; Dhorr, Henri (1865-1914)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lafond, Claude  ; Michel, Louise (1830-1905)  ; Tortelier, Joseph (1854-1925)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Au Tivoli Waux-Hall

    12, rue de la Douane, 12

    Le samedi 15 janvier 1898, à 8 heures et demie du soir

    Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos

    organisée par le journal Le Libertaire

    Ordre du jour

    Le huis clos

    Orateurs inscrits :

    Sébastien Faure — Louise Michel

    Henri Dhorr — Broussouloux — Tortelier

    Aux hommes libres !

    Ce n’est pas en raison des intérêts particuliers en jeu que l’ignoble comédie judiciaire du Cherche-Midi nous passionne.

    C’est à cause des questions d’ordre général qu’elle soulève.

    De Dreyfus ou d’Esterhazy, quel est le traitre ? — Nous l’ignorons.

    Hormis ceux qui sont résolus à ne rien dire, nul n’est en état d’apporter des preuves.

    Ce qui est certain, c’est que ces deux affaires restent enveloppées dans les ténèbres du Huis clos.

    Qu’il s’exerce contre nos amis ou nos ennemis, qu’il innocente ou frappe, qu’il soit complet ou partiel.

    Le huis clos est une infamie

    Car le huis clos, c’est la voix étouffée, c’est l’impossibilité pour celui qu’étreignent les griffes judiciaires de présenter librement sa défense ; c’est la lettre de cachet sournoisement rétablie, avec cette circonstance terriblement aggravante : la lettre de cachet avait un caractère nettement arbitraire, le huis clos se couvre des oripeaux de la légalité.

    La clameur anarchiste a toujours protesté contre ce mode de jugement ; aussi notre réprobation contre le huis clos, s’appliquât-il à un ennemi, à un officier, reste entière.

    Le huis clos, on s’en est servi, on s’en sert, on s’en servira pour condamner les anarchistes ; il a permis de flétrir, de déporter un juif ; demain, on peut le mettre à profit contre les socialistes, les radicaux, les pensées libres, les volontés hautaines, contre tout ce qui vibre, sait et veut.

    Ici, on invoquera la raison d’État ; là, les intérêts de la patrie ; ailleurs, la saine morale ; partout, la sécurité publique ou nationale. C’est ainsi que, demain, un gouvernement aux abois peut l’appeler à son aide contre tous ceux dont il voudra se débarrasser.

    Le huis clos, c’est en conséquence la prescription, la prison, la peine capitale suspendues sur tous.

    C’est abominable ! C’est révoltant !

    N’y aurait-il que cette circonstance en la question Dreyfus-Esterhazy qu’il faudrait s’y intéresser.

    Le Libertaire 

    Prix d’entrée : 50 centimes

    L’imprimeur-Gérant : Lafond, 55, rue d’Hauteville, Paris

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    sources :

    Parue au dos du Libertaire nº 113 (8-22 janvier 1898).