texte ou indexation à compléter
1119 affiches :
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- descriptif :
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[ texte ; dessin (« avant l’élection », le candidat montre la lune ; « après l’élection », l’élu montre la lune de son postérieur en montant à l’« Aquarium »-Chambre des députés) par Maximilien Luce ]
- texte :
Élections législatives de mai 1898
Le Père Peinard au populo
Avant l’élection
Avant l’élection
Le candidat. — Je vous promets la lune. Je vous la donnerai ! Je le jure !
Les votards. — Vive not’ candidat ! Vive Tartempion ! Vive la Lune !…Après l’élection
Les votards. — Tartempion, ta promesse ! La Lune… il nous faut la Lûûne…
L’élu. — La lune ? La voila, bougres d’empaillés : Si le cœur vous en dit… embrasser-la !vu : le candidat pour la forme :
[Bons bougres, payez-vous chaque dimanche, le « Père Peinard » réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — … ]
[impr. … Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris .]
Luce d’après un catalogue d’expo de Maximilien Luce : "Peindre la condition humaine" Somogy Editions d’Art. — Parait en supplément dans Le Père Peinard, 2e série n° 81 (8-15 mai 1898).
L’affiche sera réutilisée en 1902, toujours au Père Peinard. Le cliché sera repris pour l’édition du Libertaire en 1910 (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 101).
Une carte postale est aussi sortie : https://cartoliste.ficedl.info/article5189.html
La parution de cette affiche est commentée dans le précédent numéro dans Le Père Peinard, 2e série n° 80 (1er-8 mai 1898) :
LES AFFICHES DU PÈRE PEINARDLa foire électorale se dévide et dans les patelins où les copains ne se sont pas encore alignés pour dégotter un candidat pour la frime, Il faut qu’ils fassent vite passé le 3 mal (cinq jours avant l’ouverture des tinettes) il n’y aura plus moche de se bombarder candidat.Les retardataires n’ont donc qu’a so patiner, nom de dieu !Je ne reviens pas sur les mie-mots de la déclaration de candidature.J’en ai assez cause dons les numéros précédents.La semaine dernière, les acheteurs au numéro et les abonnés ont reçu en prime l’affiche du Père Peinard au Populo.Ceux qui désirent en tapisser les murs de leur patelin peuvent s’en payer ; toujours aux prix suivants :Le cent, franco, 1 fr. 50.Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, franco, pour 13 francs.Comme je l’ai déjà jaspiné, l’affiche à une sacrée supériorité sur le journal en [effet …] s’adresse à ceux qui ne savent pas [lire ?] et à ceux qui ne peuvent pas.Pour se payer un journal, il faut déjà en principe un [… ?] pour ce qu’il dégoise ; il faut aussi avoir les moyens de se l’offrir.Supérieure au canard, l’affiche tire l’œil de tous et — au grand œil — s’offre à tous, se laisse lire par tous.Le purotin qui voudrait bien se payer le journal et s’en prive faute de braise ; de même que le bougre qui, tout en ayant les moyens de l’acheter s’en passe, parce qu’il n’a pas les boyaux de la tète suffisamment décrassés ;Tous deux lisent l’affiche !Aussi, dans les riches périodes où le populo entra en branle, le journal a vivement fait de s’émanciper : il se fait affiche !Pendant la grande révolution — de 1789 à 1791 — l’Ami du Peuple de Marat et le Père Duchesne d’Hébert ne se bornaient pas à se débiter au numéro : on les collait aux coins des rues et un bon bougre en faisait la lecture à haute voix.La gouvernante connalt la puissance d’expansion de l’affiche ; aussi — tant et plus I — elle lui serre la vis avec Impôt.À nous donc d’en user largement, le peu de temps que — dans leur intérêt — les jean-foutre de la haute la libèrent de l’impôt.Or, justement, pour en profiter en plein, le père Peinard a eu l’idée d’accoucher d’uneAffiche illustréequi paraitra mardi et que les copains pourront se payer, pour l’affichage, à raison deTrois francs cinquante le cent, francoL’affiche illustrée reproduira l’idée des deux dessins parus dans le dernier numéro : le candidat promettant la lune aux électeurs et, une fois élu, leur montrant son cul.Du format du Père Peinard tout ouvert elle tiendra donc quatre pages du caneton qui, pour cette fois, sera tiré sur papier de couleur, de manière à en permettre le placardage.Pour l’affichage, il va être fait un tirage à part du dessin (à 1 fr. 50 le cent, comme je l’ai dit). Les cameras qui en désirent sont priés de le faire savoir vivement afin qu’on lise le tirage qui doit être terminé mardi.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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- texte :
es anarchistes et la candidature Drumont.
— Je vous propose de châtier un fourbe, l’imposteur Drumont, également ingrat. Les anarchistes se sont appliqués à Ste-Pélagie à lui rendre la prison moins désolante. Je le sauvai de la folie. Sa cellule était au-dessus de la mienne ; chaque nuit, Drumont frappait avec le manche de son balai à mon plafond et me criait : « Vous dont les fenêtres donnent sur la rue, apercevez-vous des juifs venant brûler la geôle ? »
— « Rassurez-vous, répondais-je ; je ne vois que la sentinelle nous gardant. » Je le réconfortais ; il me priait de l’éveiller en cas d’alerte. Pour être choyé par nous, Drumont jouait au révolutionnaire ; il chantait la dame dynamite ; il donnait de l’argent pour répandre le goût de la bombe. Drumont paya pour qu’on tentât d’éditer l’ode du père la Purge, commençant par cette strophe :
Puisque du Christ, le sang, les pleurs,Tyrans, n’ont pu former vos cœursAux sentiments de la colombe,Gare la bombe !Oui, Drumont essayait de se montrer un fervent de la nitroglycérine et combien de fois il insinua que ce n’était pas dans les maisons particulières qu’il fallait porter les engins, mais dans les cavernes du Sénat et du Palais-Bourbon. Vous savez comme Drumont déchanta, quand Vaillant suivit ses désirs. Il paraissait écrire en faveur de la grâce de Vaillant, mais vingt fois il exprima que le fait de notre ami était un exécrable attentat. Dès lors, vous jugeâtes l’individu que vous ne voulûtes plus connaître et alors la vilenie de celui qui, sans nous, n’aurait pu supporter sa prison, se montra. Les scribes qui nous avaient lait des mamours vous appelèrent mouchards, vendus aux juifs, ils vous dirent vendus aux juifs, parce que vous connaissiez l’être.
Un péril autrement redoutable que le péril juif est celui du prêtre. Les juifs peuvent amasser des fortunes, leur accaparement ne retardera pas l’heure de la reddition des comptes ; mais les congrégations religieuses ont vu leurs biens portés de 800 millions, en 1881, à deux milliards en 1898 ; elles ont édifié des écoles où s’atrophie la raison des enfants.
Le juif peut accaparer, nous le voyons faire ; mais le cagot, d’une main montre le ciel et de l’autre, sans que nous nous en apercevions, vide nos poches.
Camarades, vous êtes de ceux qui s’en aperçoivent, de là les outrages des antisémites, leurs calomnies, leurs mensonges. Vous les avez mis en déroute dans cent réunions ; à Tivoli-Vaux-Hall vous étiez 70 contre 3,000.
Depuis, les antisémites sont obligés d’emprunter aux brigades des recherches un agent possédant nos photographies, afin que, reconnus, l’entrée nous soit barrée, et ce sont ces rosses qui ont osé ailer dire qu’ils vous faisaient manger la colle , puis, à mille contre deux, ils ont tenté d’assassiner nos amis.
Est-ce que nous n’allons pas, compagnons, leur faire payer çà ?
Ils vont revenir, ces beaux matadores, ces triomphateurs d’Afrique. Si nous faisions passer Scipion par Grenoble, qu’en pensez-vous ?
Drumont fera annoncer sa venue, l’heure, le jour. Drumont aime les ovations préparées, les manifestations cuisinées. Voulez-vous que nous poivrions la sauce ?
Je vous en prie, mes vieux camarades, venez les 6 et 7 mai aux réunion électorales donnés par les candidats libertaires, nous y discuterons sur la façon dont nous pourrions conjurer nos voix avec les cris de la jeunesse catholique et montrer à tous ces noirs coco qui font semblant de vouloir la France aux français, mais qui tente en réalité de la livrée au jésuite, leur montrer que nous sommes bien de France et pas du Paraguay.Affiche signalée signalée par le journal antisémite et colon d’Algérie La Dépêche algérienne du 6 mai 1898, page 1. « Les anarchistes et la candidature Drumont ».
« L’appel suivant aux anarchistes, signé Paul Martinet, a été affichée cette après-midi, sur les murs de Paris » :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5330845/f1.item.zoomPour « La Dame Dynamite » (1885) du Père La Purge, voir :
https://canto.ficedl.info/spip.php?article732- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte ]
- texte :
Coalition révolutionnaire
Manifeste
Un coup de force se prépare :
C’est à vous, hommes libres, à vous qui êtes résolus à défendre le présent et à sauvegarder l’avenir, à vous tous, républicains, démocrates, penseurs libres, socialistes, révolutionnaires, libertaires, que nous nous adressons.
Écoulez :
Citoyens,
Les mêmes hommes qui ont voulu étrangler la justice veulent étrangler la liberté.
Peu nombreux, mais hardis et prêts à tout, ils ont fondu tous les partis de réaction en un seul : cléricaux, royalistes, césariens, antisémites, nationalistes.
Ils sont les forces déchues du passé en lutte avec les forces émancipatrices de l’avenir.
Hommes libres,
Si vous laissiez passer, si vous laissiez faire, demain le parti nationaliste égorgerait la liberté.
Ce crime ne s’accomplira pas !
Dans ce berceau d’humanité affranchie qu’est la France, vous ne tolérerez pas la glorification du gourdin, le triomphe du sabre, la tyrannie du goupillon.
Les nationalistes disent : le pays est avec nous.
Ils mentent !
Le pays c’est vous, c’est nous, c’est le travail fécond. Ils n’ont pas le pays. Ils en sont les exploiteurs.
Leur force, c’est notre inertie.
Républicains, démocrates, socialistes, révolutionnaires, libertaires :
il n’est pas question aujourd’hui de marquer le triomphe d’un parti sur un autre. il s’agit de défendre le patrimoine commun : la liberté.Courons tous à failli le plus proche et tendons lui la main. que toutes rivalités de groupes et de partis disparaissent. sous le bourgeron comme sous le paletot, cherchons le cœur qui bat à l’unisson du nôtre.
Formons une armée de résistance, compacte.
Combinons nos forces pour l’action.
L’heure décisive a sonné. soyons prêts. sachons disputer aux bandes réactionnaires et liberticides la rue glorieuse, la rue des revendications énergiques, la rue des barricades et des révolutions.
Alerte, camarades ! debout pour la liberté !
Allemand, Charles Albert, Pierre Bertrand, Aristide Briand, Broussouloux, Cyvoct, Faberot, Sébastien Faure, Janvion, Joindy, Henri Leyret, Charles Malato, Matha, octave Mirbeau, Pellerin, Pell0ut1er, Pouget, Valéry.
Le dimanche, 23 octobre 1898, à 2 heures de l’après-midi
Salle Chayne, 12s rue d’AllemagneGrand meeting
public et contradictoire
Ordre du jour : « l.a liberté en péril »
Orateurs inscrits : Allemand, Pierre Bertrand, Aristide Briand, Broussouloux, Cyvoct, Faberot, Sébastien Faure, Janvion, Joindy, Charles Malato, Valéry, Girault, etc.
Pour couvrir les frais, entrée : 3o centimes.
Ce manifeste ne pourra être affiché que revêtu d’un, timbre de 0 fr. 12.
Parue au dos du Libertaire n° 152 (23-29 octobre 1898).
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testo
- texte :
XX settembre 1899
Proletari
Mentre oggi il fanatismo patriottico italiano innegia iperbolicamente a l’apparente caduta del potere temporale dei papi, un movente ben più alto, ben più nobile di questo, cozza il nostro pensiero di socialismo-anarchici, riempie di giusto sdegno i nostri cori e ci spinge a lanciare in faccia ai sostenitori de la monarchia di Savoia il grido solenne di
Patriotti bugiardi ! Patriotti assassini !Proletari
Fa Oggi un anno che in pochi, ma coscienti, tentammo […]Proletari
[…]Proletari
[…]Proletari
[…]Proletari
[…]Largo S. Francisco
[…]Per i gruppi socialisti-anarchici
Luigi Giusti, Emilio Bruschi, Zefferino Bartolomasi
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[ texte ]
- texte :
Assassins galonnés
Aux « cocos » de Madagascar »
(2e compagnie du Corps des disciplinaires des Colonies)
Le 19 septembre 1897, le sergent Gérôme entra dans la chambre des disciplinaires à Diégo-Suarez pour commander de garde le fusilier Boudou. Celui-ci, ayant des fièvres, avait été exempté de service par ordre du médecin-major : le sergent Gérôme voulut, malgré tout, lui faire prendre la garde, le disciplinaire objecta son exemption, alors le sergent tira son revolver et en déchargea un coup. Cette scène avait lieu dans la chambre remplie d’hommes, mais personne ne fut atteint. Les gradés accoururent au bruit de la détonation. Boudou fut mis en cellule avec les fers et les poucettes. Le capitaine Legros rassembla alors les gradés et devant tous les fusileurs leur dit :
« Le premier gradé qui tirera sur un disciplinaire… et le manquera aura 30 jours de consigne. »
Une heure après, quatre gradés : les caporaux Bernard, Besançon, Slinger, le sergent Rolland et le soldat d’infanterie de marine Floque entrèrent dans une cellule où était détenu le fusilier Laffond, se ruèrent sur l’homme attaché et le frappèrent avec une brutalité inouïe. Après avoir à moitié assommé ce malheureux, ils le laissèrent. Au bout d’une heure, ils revinrent et recommencèrent le même traitement : Laffond se mit à pousser de tels cris qu’un gradé, sautant sur lui, lui fracassa la mâchoire inférieure à coups de talons ; puis le caporal Bernard, pour clore cette scène de sauvagerie, tira son revolver et en déchargea un coup dans la poitrine du disciplinaire qui ne pouvait se défendre ayant les membres pris dans les fers. La balle traversa la poitrine de Laffond et alla se loger fans la bras de son voisin de fers, un nommé Desforges.
Laffond mourut pendant son transport à l’hôpital. Le caporal Beranrd reçut les félicitations du général Gallieni et quinze jours après était nommé sergent.
l’avis de décès, qui fut envoyé à la mère de la victime portait cette mention :
« mort au champ d’honneur »« Extrait de La Revue blanche de décembre 1900 »
Pour le Comité de propagande de la Ligue antimilitariste.
Le secrétaire responsable : G. Dubois-Desaulle
Prière à toute personne possédant des renseignements sur les corps disciplinaires et établissements pénitentiaires militaires de nous […] établie, 26, rue Titon, Paris.
[…]
Paru en décembre 1900 : https://bianco.ficedl.info/article1097.html
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com :
AD 49. 4M6/58 éditée par le Groupe de Propagande de la Ligue Antimilitariste de Paris, fondé le 26/12/1899 à Paris. Affiche collée en février [nuit du 24 au 25] à Angers, par deux fois, en plusieurs endroits de la ville et éditée 2 mois avant à Paris…
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[ texte ]
- texte :
Lundi 5 novembre 1900 à 8 h. 1/2, salle des Omnibus
Gd Meeting public et contradictoire antimilitariste
organisé par les conscrits socialistes révolutionnaires et libertaires
Ordre du jour :
Contre le militarisme ; Contre la guerre ; Pour la liberté !!Orateurs :
Urbain Gohier, Charles Malato, rédacteurs à L’Aurore
Liard-Courtois, encien forçat ; Libertad, A. Cyvoct, Octave Jehan, Francis Prost, E. Girault, Clovis Hugues, député ; Paris et Rozier, conseillers municipaux ; Legrandais.
Le conseiller nationaliste Grébauval est spécialement invité à venir défendre l’Armée, la Patrie et la Société bourgeoise, autant d’infamie qui seront combattues à cette réunion.
Le citoyen Edwards du « Petit Sou » est invité par lettre recommandée
Prix d’entrée, 0 FR. 25 pour les frais
Vu l’importance de cette réunion, les portes ouvriront à 8 heures. — Tous les conscrits sont spécialement invités.
Imp. F. Clair, 81, rue du Mont-Cenis. — Paris
https://militants-anarchistes.info/?article2783
https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/jahn_meeting_1900.jpgOctave Jehan = Octave Jahn
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[ texte ; papier de couleur ]
- texte :
Justice militaire
Aux « Cocos » de Madagascar (2e compagnie de corps des disciplinaires des Colonies)
Le Jugement sommaire d’Andjia. — Un Crime du lieutenant-colonel Liautey. — Tragique exécution des disciplinaires Jean et Brando.
Pendant la colonne de Maintirano, en septembre 1898, deux disciplinaires du poste de Vakariano, Jean et Brando, furent punis de quinze jours de prison sous le prétexte qu’ils avaient dérobé une bonbonne de vin. Le lendemain, à midi, ils partirent pour réclamer au commandant d’armes de Maintirano, et se dirigèrent sur Andjia, où ils arrivèrent douze heures après : ils aveint alors un jour d’absence illégale.
Brando, pour un motif que nous ignorons, resta à Andjia, Jean repris seul la route de Maintirano. Le lendemain, il rencontra un détachement commandé par le lieutenant-colonel Liautey, chef-d’état-major du général Gallieni. Le colonel l’arrêta et le ramena à Andjia où la troupe arriva le soir même. Toute la nuit, Jean, les membres ligotés, resta dehors, à côté de la cagna du colonel, et il entendait les gradés délibérer sur son sort ainsi que sur celui de Brando, car le sergent Bousquet, chef du détachement d’Andjai, avait remis au lieutenant-colonel un rapport sur l’absence illégale des deux disciplianires ; Jean sut ainsi qu’une cour martiale devait se réunir le matin pour les juger ; mais entouré de miliciens, il ne put avertir Brando de cette décision.
Le lendemain, quoique le jour ne fut pas encore levé, le lieutenant-colonel Liautey fit mettre une table devant sa cagna et, éclairé de deux photophores, tint une cour martiale où, en sa compagnie, siégèrent le commandant du cercle de Maintirano et quelques sous-officiers européens.
On appela Brando. Lorsque les deux disciplinaires furent devant lui, le lieutenant-colonel leur dit, sans aucun semblant de formalités, sans aucun interrogatoire préalable : « Vous êtes coupables d’abandon de poste en présence de l’ennemi… vous êtes condamnés à mort. » À cette brutale déclaration. Jean s’écria : « Mais, mon colonel, c’est une absence illégale que nous avons faite… c’est pour réclamer… on ne peut pas nous condamner à mort. » Ironiquement Liautey lui répondit : « À moins que je ne te nomme caporal… ? »
Cette sentence, prononcée contre des accusés sans défenseurs, édictée sans procédure, fut exécutée sans rémission, sans délais de pourvoi en cassation, ni de pourvoi en grâce ; effet d’un jugement sommaire, elle fut immédiatement suivie d’exécution.
Sous les balles d’un peloton composé de quelques gradés de la discipline, de miliciens et d’un adjudant qui avait siégé dans la cour martiale, à cinq minutes d’intervalle. Jean et Brando tombèrent — sans aucune faiblesse — pendant qu’une troupe de miliciens tenaient au bout de leurs fusils chargés les disciplinaires réunis à une centaine de mètres du lieu du supplice.
(Extrait de la Revue blanche du 1er janvier 1901)
Pour le groupe de propagande antimilitariste de Paris (GPAP) ;
le secrétaire responsable : G. Dubois-Desaulle[…]
Paru en janvier 1901 : https://bianco.ficedl.info/article1097.html
Voir aussi :
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-groupe-antimilitariste-de-paris/justice-militaire-collees-dans-la-nuit-du-24-au-25-fevrier-1901-publiee-en-janvier-par-le-g-a-a-p/AD49. 4M6/58. Rapport du 25/02/1901. Affiche publiée en janvier 1901 par le G.P.A.P. collée seulement un mois après à Angers.
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[ texte ]
- texte :
À Bas la Calotte et Vive la Sociale !
Au peuple de Paris
L’arrogance de la cléricale devient intolérable.
Enhardis par quelques succès plus apparents que réels, rendus audacieux par l’occulte complicité des Pouvoirs Publics et par la protection ouverte de la Force armée, les partisans de la Calotte se croient les maîtres de Paris.
Ils rêvent de faire revivre les heures d’affolement où les bandes nationalistes, à la faveur de l’Affaire, tentaient de terroriser l’opinion publique.
C’est, transportée dans le domaine religieux, la guerre sociale dans sa tragique netteté, avec les deux France en présence : celle du passé et celle de l’avenir.
Voilà la signification exacte et profonde delà présente agitation et ce serait folie que de ne pas s’en rendre compte,
Camarades,
L’heure est grave.
De nous, de nous seuls, mais de nous tous, il dépend qu’elle soit féconde, peut-être décisive.
Il suffit que nous le voulions. Il faut le vouloir.
Une chose est à faire : Opposer les bataillons rouges de la Révolution aux bataillons noirs de la Réaction,
Républicains, Libres-Penseurs, Démocrates, Socialistes.
Vous ne vous faites pas d’illusions sur l’énergie (?) des Pouvoirs Publics.
En tous cas vous savez que ceux-ci ne marchent que contraints par la poussée populaire.
Donc, si vous voulez sincèrement, ardemment — et en attendant plus et mieux — la séparation des Églises et de l’État, la suppression du budget des cultes et toutes mesures destinées à affaiblir la Religion, tueuse d’énergie, fomentes d’oppression, d’ignorance et de misère, c’est sur vous, sur vous seulement qu’il faut compter.
En conséquence,
Travailleurs qui êtes las de pourvoir à l’entretien des séculaires ennemis de votre affranchissement ;
Hommes de vérité qui comprenez combien il est absurde de fournir des subsides à l’Imposture, de favoriser sa propagande et de fortifier sa domination ;
Révolutionnaires qui savez tout le mal que les Religions — toutes les Religions — ont fait et font à l’Humanité, et qui savez aussi que la Religion est, avec le Militarisme, le plus redoutable rempart du Régime capitaliste ;
Nous vous convions tous, sans distinction d’aucune sorte, a une grande manifestation populaire, pour le dimanche 31 mai.
Citoyens et Camarades,
Que ce jour-là, comme de coutume, la Prêtraille donne en paix sa bénédiction aux pauvres de cervelle qui fréquentent les églises, que les petits jeunes gens des cercles religieux et des patronages catholiques, encadrés par les pseudo-bouchers de la Villette se donnent — à bon compte — des airs de soldats valeureux et invincibles.
Avec ou sans gourdins, avec ou sans os de mouton, avec ou sans revolvers (il n’y en a pas que pour eux), tous ces gens-là ne tiendraient pas longtemps tète à leurs adversaires, si la bataille pouvait s’engager directement entre les belligérants.
Mais nous savons qu’il sera impossible d’approcher des églises, à plus forte raison d’y pénétrer.
Au surplus nous n’éprouvons pas — pas encore, du moins — le besoin d’envahir les mauvais lieux dits « saints lieux » et d’en chasser les vendeurs d’eau bénite.
C’est dans la Rue que nous vous convions ; dans la Rue qui appartient à la Foule, dans la Rue dont il n’est pas admissible que les pires ennemis de la Liberté puissent nous disputer la souveraine possession.
Qu’ils gardent — pour le moment — leurs églises, leurs temples leurs synagogues. Mais la Rue est à nous. Nous saurons la conserver.
Républicains, Libres-Penseurs, Socialistes, Révolutionnaires, Anarchistes.
Rendez vous tous, le dimanche 31 mai, à 3 heures précises,
Place de La république
Cette grandiose démonstration doit avoir un caractère véritablement populaire
Elle ne doit être l’œuvre exclusive d’aucun parti, d’aucune organisation, mais bien celle de toutes les organisations, de tous les partis et de tous ceux qui combattent l’influence néfaste de tous les cléricalismes.
Dimanche, venus de tous les quartiers et de la banlieue, nous serons des milliers et des milliers unis en l’inébranlable volonté d’en finir avec la réaction religieuse et de donner au monde l’impression et la preuve que Paris, le Paris des Faubourgs, le Paris qui travaille et qui pense, n’est pas la ville du Sacré-Cœur, mais reste la capitale de la Révolution.
De nos poitrines sortira, dominant le chant des cantiques, une formidable clameur de « À bas la calotte ! » et « Vive la Sociale ! »
(Le Libertaire)
Camarades,
À l’issue de cette importante manifestation et quel que soit le chemin parcouru par les diverses colonnes qui sillonneront Paris, vous vous rendrez en masse :
à 5 heures précises
Gymnase Delsahut
11, rue de Malte, 11Pour assister au meeting antireligieux auquel prendront part tous les orateurs, tous les propagandistes de la Pensée libre et notamment :
Allemane, Fribourg, WILM, Wilm, du PSOR
Griffulhes, Latapie, Lévy, de la Confédération Générale du Travail ;
Yvetot, Secrétaire de la Fédération des Bourses du Travail ;
Sébastien FaureCe placard peut être affiché. — Droit de timbre 0,12 centimes.
Imprimerie du “Libertaire”, 15, rue d’Orsel, Paris
Parue au dos du Libertaire 9e année, 4e série, numéro 30 (du 29 mai au 5 juin 1903).
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texte
- texte :
Matinée-causerie organisée par l’Union des groupes et des journaux
L’Ère nouvelle et Le Réveil de l’esclaveOuverture du bureau à 1 heure — Lever de rideau à 1 heure 1/2 précise
dimanche 8 mars 1903
Grande fête familiale
Donnée dans les salons du Printemps, 78, boulevard de Picpus (place de la Nation)
Au profit de la propagande libertaire
Allocations de G. Butraud et E. Armand
spectacle-concert avec la concours absolument certain de :
G. Bernard, des poètes-chansonniers révolutionnaires.
Charles Galilée, dans ses chants de révolte.
Delsol, dans les chansons antimilitaristes de Montéhus.
Buffalo, le chansonnier montmartrois.
Paulin-Latour, dans ses œuvres.
Mme Réval, dans ses récits humanitaires.
Frédéric de Montmartre, avec accompagnement de guitare.
Sovanole, dans La Révolte de Verhaeren.
Régina, poésies anarchistes.
Le Père La Purge, de La Muse Rouge.
Le poète philosophe-naturien Paul Paillette, etc.Lecture sur les essais pratiques de communisme en Hollande, par Hamburger
Quatuor des chanteurs de cour, par un groupe de camarades.
H. Zisly et Libair, dansleurs œuvres.
Le Gendarme est sans pitié
Pièce en un acte, de G. Courteline, jouée par les camarades de La Rouge Églantine
Le piano sera tenu par un camarade.
Vu l’abondance du programme on commencera très exactement à 1 h 1/2 très précise.
Pour permettre à tous les travailleurs et militants d’assister à cette matinée exceptionnelle, le prix d’entrée est fixé à 50 centimes par personne et 25 centimes pour les enfants au dessous de 10 ans.
Moyen de communication : le métropolitaine. — Station Place de la Nation
Paris. — Imp. A. Legon, 5, rue Lecuyer.
Supplément à L’Ère nouvelle, n° 18-19
Affichette d’intérieur.
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- notes :
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[ texte ]
- texte :
À la population
Le Maire Basso — l’élu de la minorité — 316 voix sur 948 électeurs — a voulu encore jouer de son Czar, aux petits pieds et cet autocrate s’est imaginé de faire arracher de sa propre autorité les affiches qui conviaient le prolétariat à commémorer l’anniversaire de la Révolution russe le 22 janvier.
Ce grotesque qui a interdit les cortèges et qui rêve l’anéantissement de la classe ouvrière trouvera maintenant à qui parler.
La population laborieuse de notre ville n’entend plus subir le joug de ce faux démocrate qui voudrait agir à sa guise en toute circonstance et fouler aux pieds la légalité.
En attendant que le suffrage universel vomi, toutes ses infamies seront dénoncées.
Draguignan. Imprimerie [Olivier Joulin ?]
L. Prouvost
Affiche parue vers 1906 à Saint-Raphaël contre le maire Léon Basso (maire du 5 décembre 1895 au 5 juillet 1914).
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[ placard ]
- texte :
Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 45 (jeudi 15 février 1906).
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texte
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Aux soldats !
Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
Édouard Drumont.L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
de Freycinet, ministre de la guerre.L’armée est l’école du crime.
Anatole France, de l’Académie Française.Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.
Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.
…
Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
Henri Rochefort.Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
Guy de Maupassant.Soldat, réfléchis et conclus toi-même !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : « Par l’affiche
Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ? ».Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.
Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).
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[ texte manuscrit ; dessin (élu, étandant ses mais sur marmite et tonneau de vin : « Et sa bonté s’étend sur toute la nature ») ]
- texte :
Élections, élections, élections municipales
réunion
samedi 13, à 8 h 1/2 soir à l’école, rue des Poissonniers, 43
[dessin]
l’absurdité du suffrage universel
candidats :
A. Liber Tarde, V. Kesteman, Han Cormieux, Matar, Mauricius.Calembours sur des noms d’orateurs : A. Liber Tarde (Albert Libertad), Han Cormieux (« Encore mieux »)…
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texte
- texte :
La Bastille de l’Autorité
14 juillet ! Les fenêtres se bariolent de bleu, de blanc, de rouge, de jaune. La Marseillaise se beugle par les rues. 14 juillet ! Les marchands de vins sont en joie : pas de pain à la maison, les derniers sous se jettent sur le zinc. 14 juillet ! Les chauvins et les badauds « gais ut contents » vont acclamer les petits soldats ; le tableau truqué de la grrande armée nationale.
14 juillet ! L’épicier du coin, le notaire véreux, l’exploiteur adroit, l’assassin légal, vont recevoir la juste récompense do leur dévouement à la république. 14 juillet ! De longs et filandreux discours promettront beaucoup : promesses fallacieuses qui s’en iront loin au vent avec la dernière pétarade du dernier feu d’artifice.
14 juillet ! « Le peuple, il en . d’la réjouissance ».
Quel anniversaire fêtes-tu donc ? Quel souvenir glorieux te fait-il recouvrir de ce décor mensonger, ta vie habituelle de labeur et de misère ?
— 14 juillet ! la Bastille, est rasée ; une ère de Liberté est ouverte— Ah I tu veux rire, bon Populo, la Bastille est rasée que sont donc autour de nous, ces bâtisses, mornes, aux murs élevés, aux fenêtrés grillées ? Sont-ce des séjours paradisiaques ?
La vieille Bastille rait rasée… soit.
La Santé et Saint-Lazare, les Centrales et les Bagnes, Nouméa et le Guyane, Biribi et Aniane… la Bastille est ressuscitée. Les Casernes et les Usines, l’Atelier et le Gros Numéro, le Couvent et le Collège… La Bastille est ressuscitée.
Ah ! tu veux rire, bon Populo, une ère de liberté est ouverte. Dis-moi donc quel jour, quelle heure tu es libre… libre, entends-tu ?
Du berceau à la bide, tu passes par l’écolo, l’atelier, la caserne et encore l’atelier ; tu te maries, tu te syndiques, tu meurs selon des formules, éternel jouet de l’Autorité sous toutes ses tortues : Père, prêtre, patron, gouvernant, galonnard. Est-ce cela, ta Liberté ?
La Bastille n’est pas rasée. La Liberté est encore a venir.
Ta fête est un leurre, ton quatorze juillet est une mascarade.
Crois-loi, bon Populo, la Bastille à renverser ne tombe pas sous les coups tangibles de ta force brutale.
Tu pourras détruire successivement des centaines de bastilles, accrocher à la lanterne des milliers d’aristocrates, raccourcir des douzaines de Capet, La Bastille sera debout, l’ère de liberté sera à venir.
L’ennemi le plus âpre à combattre est en toi, il est ancré en ton cerveau. Il est Un, mais il a divers masques : il est le préjugé Dieu, le préjugé Patrie, le préjugé Famille, le préjugé Propriété. Il s’appelle l’Autorité, la sainte bastille Autorité, devant laquelle se plient tous les corps et tous les cerveaux.
Peuple, tant que monstre existe, il ne saurait y avoir de trêve, il ne saurait y avoir ni repos ni fête.
Chaque jour de perdu est un joue de recul.
En lutte, peuple, pour plus de bonheur, pour plus de beauté.
Mais, saches-le bien, la lutte n’est pas contre telle ou telle bastille, contre tel ou tel maître, elle est contre la Bastille, sous toutes ses formes, contre le Maître, sous toutes ses faces.
Pour tuer la Poulpe, il faut frapper à la tête, car les membres renaissent. Pour détruire la Bastille, il faut démolir l’Autorité, base fondamentale, car les murs se rebâtissent.
Et le jour où le monstre sera abattu, si tu en as le désir encore, tu pourras fête le 14 juillet, la Bastille sera rasée, la Terre enfin libérée verra des Hommes libres.
Or donc, sus a l’autorité
Demandez “L’Anarchie” tous les jeudis.
Imprimerie des Causeries populaires, 22, rue de La Barre — Paris.
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 64 (jeudi 28 juin 1906) pour affichage intérieur (ou à l’extérieur, avec timbre fiscal et sur papier de couleur.
« Les placards pour la fête des bistrots »Présentation de l’édition de nouveaux placards pour le 14 juillet 1902. In : L’Anarchie n° 64 (28 juin 1906).Réédition / rediffusion en 1908 d’après L’Anarchie n° 170 (8 juillet 1908).
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[ texte : placard à distribuer ]
- texte :
Le criminel
C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur !
[Libertad]
Texte du placard paru dans L’Anarchie, n° 47 (1er mars 1906).
Le texte est repris en grande partiet dans l’affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,n° 11 (6 mai 1906).
Il est réédité en 1914 pour les élections dans L’Anarchie n° 465 (12 mars 1914).
Texte reparu dans Amer, revue finissante n° 1 (déc. 2006), p. 149
Texte reparu dans Le Monde libertaire n° 1461 (18-24 janvier 2007)- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Régénération humaine
27, rue de la Duée, Paris (XXe)Bureau, 2 heures — Salle Mévisto, ex-Bodinère — Rideau, 2 h 1/2
Vendredi 29 novembre
Matinée artistique et littéraire
Au bénéfice de l’œuvre de Régénération humaine
Conférence par Mme Nelly Roussel
sur
Amour fécond, amour stérile
Auditions de vers et proses
de Mme Delarne-Madrus ; MM. Jean Richepin, Sully-Prudhomme, Guy de Maupassant, Clovis Hugues, Jehan Rictus.par
Mme M. Marcilly, de l’Odéon — Mlle Rosel, du Théâtre Sarah-Bernhardt — Mme Praxine, du Théâtre Mévisto — M. Delaunay, de la Comédie française — M. Charlier, du Théâtre Antoine — M. Camille Borde, du Théâte des Arts — M. Jean Rictus, poète-chansonnierMaternité (2e acte) par Brieux
interprété par Mmes Marcilly, Rosel, M. DranePrix d’entrée : parterre 5 francs, balcon 3 francs.
On trouve des billets aux bureaux de Régénération et au Théâtre Mévisto.
17574. — Imp. Massonie, 70, rue Stendhal, Paris.
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Gouvernement d’assassins
Le gouvernement va de crimes en crimes !
Après les persécutions odieuses contre la Classe ouvrière, après les révocations de fonctionnaires, après la honte des scélératesses policières, après les procès infâmes de Paris, de Nantes, de Saint-Claude… La tuerie !
C’était l’aboutissant fatal :
Après la boue… le sang !Les événements se précipitent dans le Midi : aux meetings monstres où, par centaines de mille, les viticulteurs ont clamé leur détresse, ont succédé les grèves des municipalités et de l’impôt.
Le gouvernement a répondu par des coups de force ! par la mobilisation !… Et l’une des premières victimes des soldats français a été un militant de la Bourse du travail de Narbonne.
Gendarmes et soldats ont tiré… Peu nous importe qu’ils aient tué avec ou sans sommations : l’assassinat reste l’assassinat !
Ils ont fusillé !
Cependant, au milieu de ces horreurs un réconfort nous vient : dans un sursaut de conscience, un régiment, le 17e de ligne, a mis crosse en l’air.
Ce geste ne pouvait, au moment où il s’est produit, qu’âtre momentané. Mais, tel quel, il est la justification de notre propagande antimilitariste : les paysans du 17e ont compris combien nous avons raison de proclamer que la Bourgeoisie ne maintient l’armée que pour la guerre à l’intérieur.
Sans nous attarder aux causes et à l’objet qui mettent en révolte le Midi, il faut reconnaitre que cette ébullition formidable est annonciatrice de l’effondrement d’une Société d’exploitation et de spéculation, où l’excès d’abondance accentue la misère des producteurs.
À ce soulèvement, le gouvernement — quoique formé de radicaux socialistes — a répondu comme tous les gouvernements répondent aux réclamations populaires :
Par la fusillade !
Et le Parlement, que la peur tient au ventre… Ce Parlement, qui synthétise la frayeur de la Bourgeoisie dirigeante, a donné un blanc-seing au trio sinistre qui symbolise le Pouvoir :
à Clemenceau-Briand-Viviani.
Puis, pour désorienter la masse populaire, les reptiles aux gages du Pouvoir agitent le spectre de la réaction. Que pourraient donc faire de plus que Clemenceau et Picquart, un Thiers, un Dupuy, un Galliffet ?
Ne nous laissons pas prendre à ces mensonges ! La révolte du Midi est liée au mouvement syndicaliste de la Classe ouvrière. Les viticulteurs, s’inspirant de nos formes d’action, de nos méthodes de lutte, — qui sont créatrices de l’avenir, — en ont reconnu et en proclament la valeur.
Et cette communauté dans les moyens d’action doit provoquer dans la Classe ouvrière la sympathie et la solidarité que méritent les victimes de la répression gouvernementale.
La Confédération générale du travail, frappée dans ses militants, en appelle à la Classe ouvrière pour que l’indignation légitime contre les crimes du Pouvoir ne se limite pas aux protestations en faveur de nos camarades, mais s’étende aux paysans du Midi.
Préparons-nous donc à donner à nos protestations le caractère que nécessiteront les circonstances.
Le comité confédéral.
Affiche parue après les massacres de Narbonne (20 juin 1907) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 10-11).
Cette affiche sera poursuivie en justice à la demande du gouvernement : Griffuelhes, Forgues, Pouget, Delesalle, Delalé, Beausoleil, Jean Martin, Janvion, Merrehiem, Garnery, Monatte et Luquet — douze des membres du Comité confédéral présents à la réaction et signature de l’affiche — passeront devant la cour d’assises de la Seine.
Son texte réapparait dans L’Action directe — organe hebdomadaire de la CGT — du 19 février 1908 (n° 6) à l’occasion du procès.
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Fédération nationale des travailleurs de l’industrie du bâtiment de France et des Colonies
Aux travailleurs du bâtiment
L’action particulière […] des corporations du Bâtiment n’exclue en rien la nécessité de l’action […] de la Fédération.
Déjà […] des meetings, cette action s’est manifestée, demandant la parfaite adhésion des aux travailleurs de l’industrie du Bâtiment.
Nous devrons aujourd’hui la continuer !
Il faut que […] bien que de l’apparition de la
Carte fédérale
[…] dissimulée, va essayer d’embrigader au service de sa mauvaise […] les camarades arrivent de la province et qui, peu ou pas au courant des conditions de travail et d’existence à Paris, pourraient se laisser prendre aux fallacieuses promesses.
Notre devoir est de les mettre en garde !
C’est dans ce but, et afin de prouver que pas un travailleur ne sera dupe des intentions patronales, que vous assisterez nombreux à l’un des
3 meetings
Jeudi 5 mars 1908, à 8 heures et demi du soir
Salle du Progrès Social, 92, rue de Clignancourt ; Salle de l’Alcazar, 190, avenue de Choisy ; Salle Gost, 60, r. Victor-Hugo, Pantin
[Derniers inscrits ?] : Victor, Duras, Thomas, Guyot, Ebers, Bruon, Michaud, Palher, Hubert, Floussiot, Clément, Ricordeau, Lougare, Nicolai.
Placement gratuit
[…]
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Gouvernement d’assassins !
Après les massacres de Narbonne, de Raon-l’Étape, le gouvernement assassine à Vigneux.
Depuis un mois, les ouvriers des sablières de Seine-et-Oise sont en grève. Averties de ce conflit les autorités ont eu une attitude provocatrice, conséquence des excitations ministérielles. On ne saurait trop rappeler, en effet, que ces dernières années, chaque fois que les agents du Pouvoir ont commis un crime contre la Classe Ouvrière, ils ont recueillis honneurs, décorations, avancements…
Aussi est-il compréhensible qu’au moindre conflit les autorités redoublent de zèle provocateur.
Pour suivre l’exemple donné — et mériter à leur tour les honneurs de Clemenceau — sous-préfet et gendarmes de l’arrondissement de Corbeil ont cherché une journée.
cette journée, ils l’ont eue mardi.
Vers les 3 heures de l’après-midi, une quinzaine de gendarmes, après avoir eu soin, à une distance que les témoins évaluent à 200 mètres, de charger leurs révolvers et carabines, se présentèrent devant l’établissement où siège le Comité de grève. Sous le prétexte d’arrêter, sans mandat, un gréviste qu’ils supposèrent réfugié dans la salle de réunion, ils tentèrent de pénétrer de force.
Les grévistes s’opposèrent à l’invasion de ces brutes. Étant chez eux, dans un domicile privé, en réunion privée, ils n’avaient pas à obtempérer aux injonctions des gendarmes.
Cependant, les pandores rendus fous de rage par l’attitude défensive des grévistes, — obéissant sans doute à un mot d’ordre, — se divisèrent en deux groupes : l’un qui resta posté face à la porte d’entrée ; l’autre qui alla se mettre devant les croisées de la salle de réunion.
Et la fusillade commença !
Tandis que la première bande fusillait les grévistes par la porte, la deuxième bande les mitraillait à l’intérieur, au travers des fenêtres.
Les assassins tirèrent jusqu’à épuisement de leurs munitions !
Les grévistes, qui étaient complètement démunis d’armes, — aucun n’ayant le moindre révolver dans sa poche, — ne purent que très insuffisamment se défendre.
Et pourtant, qui donc eut pu critiquer, s’ils avaient répondu du tac au tac à la fusillade ? Ils avaient, légalement, le droit de repousser les assaillants par la force.
Qui donc leur eut fait un crime de s’être défendus ?
Qui donc leur eut reproché d’avoir répondu à coups de révolvers aux carabines et aux révolvers des gendarmes ?
Ils ne le firent pas ! Ils n’avaient pas d’armes !… Et puis, il faut le dire, il y a chez eux encore la foi en le mensonge démocratique. Ne leur avait-on pas toujours dit, à ces travailleurs nouvellement venus à la vie syndicale, que la République est un régime de liberté ? Que, sous ce régime, les ouvriers ont le droit de grève, de réunions, de discussion ?
Et voici que, brutalement, sans sommations, les balles des gendarmes noient leurs illusions dans leur propre sang !
À qui incombent les responsabilités de ce nouveau crime ?
Nous l’avons dit : au gouvernement – au trio Clemenceau-Briand-Viviani.
Clemenceau-le-tueur osera prétendre que les ouvriers ont provoqué. Il suffit de voir où sont les victimes pour constater que ce criminel joint à la scélératesse l’impudence du mensonge.
Travailleurs !
En présence de ce massacre, la classe ouvrière se doit de manifester son indignation contre le gouvernement et d’affirmer sa solidarité avec les victimes.
De leur côté, les syndicats doivent organiser une agitation protestataire, sous forme de réunions, de manifestations, etc. Ils doivent, par un redoublement de propagande et d’actions, répondre à la fuite sanguinaire de pouvoir.
Le comité confédéral.
Placement gratuit aux sièges des syndicats adhérents
[ … impr. ?] [marque syndicale]
Affiche parue après la tuerie de la salle Ranque :
http://www.alternativelibertaire.org/?Juillet-1908-Draveil-Villeneuve-la- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (cheminots — métier et salaire affiché, dont l’un tien un drapeau rouge SNTCF (Syndicat national des travailleurs des chemins de fer) —au bas d’un wagon, listant la liste des compagnies de chemins de fer, occupé par des cadres aux gros traitements affichés sur les vitres) par Jules Grandjouan ]
- texte :
Dans les chemins de fer
[…]
Dans les chemins de fer, comme partout, les gros se roulent…, mais les petits sont roulés.
[signature] Grandjouan 1910
Parsi. — Imp. Louchet Picard […]
Affiche publiée pour la campagne de propagande de 1910 (congrès de décembre 1909 du syndicat national affilié à la CGT) en préparation d’une la grève générale.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ placard ]
- texte :
La farce de la proportionnelle
On s’aperçoit — enfin — de la déchéance du suffrage universel, le plus grand cadeau de la République !
Critiqué, méprisé, combattu, dénigré, le parlementarisme s’effondre dans la corruption et dans l’impuissance.
Le fonctionnement du gouvernement démocratique montre son analogie cruelle avec tous les systèmes oppressifs — monarchie, empire ou dictature.
Devant le dégoût populaire qui augmente, que vont faire les politiciens profiteurs de la Marianne Capitaliste ?
Ah ! ils ne sont jamais à court de culbutes et de grimaces, les pitres du Palais-Bourbon.
Le Suffrage universel est discrédité ? On va le rajeunir, le rénover, le nettoyer.
Le peuple commence à comprendre la stupidité de la politique ? À l’aide de la Représentation proportionnelle on saura le berner une fois de plus, on saura l’empêcher d’orienter ses efforts émancipateurs dans une meilleure direction.
Ah ! le bon bateau pour les électeurs crédules !
Avec la nouvelle invention les députés deviendront purs, intègres et avisés. Ils feront de bonnes lois pour les ouvriers bien sages.
Cette fameuse R. P., c’est simplement un système de répartition plus équitable (?) des mandats entre les différents partis.
Il est certain que l’équité d’une telle répartition est impossible à réaliser. Mais, néanmoins, ce sera toujours la majorité qui l’emportera sur la minorité et qui lui fera la loi. Ce sera toujours l’oppression d’une poignée d’ambitieux et de voleurs qui gouverneront au nom du plus grand nombre.
Être la majorité ne prouve pas que l’on possède la raison. La minorité peut être plus logique et ne pas vouloir s’incliner devant la sottise universelle.
Il n’y aura donc rien de changé. La minorité devra se courber devant les lois triturées au nom de la majorité. La R. P. ne pourra être utile qu’à un certain nombre d’arrivistes en chasse d’une bonne sinécure à quinze mille balles !
Grâce au nouveau système quelques uns de ces bouffe-galettes arriveront peut-être à se chiper réciproquement leurs mandats. Que nous importe ! être gouvernés par les rouges, les bleus et les blancs, c’est toujours être volés et asservis, et le peuple devrait acquérir assez de conscience pour se diriger lui-même et n’être plus la proie des exploiteurs et des possédants. Voilà le but véritable à atteindre.
Tandis que la majorité radicale combat la proportionnelle par intérêt électoral, les partis d’opposition utilisent avec joie ce tremplin dans le but de gagner quelques sièges.
Nous assistons aux plus bizarres coalitions, les calotins avec les libres penseurs, les socialistes avec les réactionnaires, les radicaux avec les royalistes, tous marchent pour la proportionnelle… et surtout pour les quinze mille !
Tournons le dos à tous ces pantins !
Le maitre quel qu’il soit est toujours l’ennemi ! La loi, c’est une entrave permanente, c’est la sanction de la propriété, de la misère, de la douleur.
Pour qu’il n’y ait plus de lois, ni de maîtres, devenons meilleurs, éduquons-nous et faisons nous-mêmes nos affaires !
Car il ne faut pas oublier que notre servitude sera toujours… proportionnelle à notre bêtise !
Voter ne signifie rien. Devenir est la seule façon de se libérer.
[…]
Placard manifeste (et non affiche) paru pour les élections législatives de 1910.
Annoncé dans L’Anarchie n° 254 (17 février 1910) et dans le n° 258 (jeudi 17 mars 1910).
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[ placard ]
- texte :
Les abrutisseurs
L’école religieuse abrutit !
Les cléricaux et les congréganistes abrutissent l’enfant à l’aide des principes d’une religion mensongère et d’un dieu irréel.
Ils empoisonnent le cerveau des gosses avec des absurdités sur la vie future, le paradis, l’enfer. On en fait des résignés, des esclaves qui engraissent les exploiteurs de tous les cultes.
L’école des ignorantins fabrique des brebis cléricales, des esclaves religieux. On y abrutit au nom de Dieu !
L’école laïque abrutit !
Les dogmes sont différents, mais la besogne est la même. On inculque aux petits bambins les notions de la Patrie, de la Propriété, de l’Autorité, aussi mensongères que celle de Dieu.
Dieu n’existe pas, disent les anticléricaux. Mais pour le miséreux, la Patrie n’existe pas davantage et la Propriété et l’État ne sont que les remparts derrière lesquels s’abritent les repus et les parasites, bénéficiaires de l’ignorance et de la bêtise ouvrières.
À la laïque on abrutit au nom du Drapeau et du Capital. On fabrique des brebis anticléricales, des moutons patriotes, des esclaves républicains. C’est toujours du bétail à tondre et à égorger.
C’est pour avoir l’assiette au beurre que les partis se disputent le droit d’abrutir les enfants !
Pourtant il n’est pas plus intéressant d’être exploité par un patron radical que par un patron clérical, d’âtre sacrifié pour une Patrie mensongère que pour un Dieu imaginaire !
Ce que nous voulons c’est ne plus être exploités du tout, c’est ne plus être écrasés. Nous voulons être libres !
L’éducation rationnelle consisterait à fournir à l’enfant un bagage de connaissances scientifiques le préservant des préjugés et le rendant capable de se passer d’autorité et d’exploitation.
C’est la mise en pratique de cette éducation qui a valu à Ferrer sa condamnation à mort en Espagne.
L’éducation laïque ou religieuse fait des suiveurs, des abrutis.
L’éducation anarchiste formera des hommes conscients qui démasqueront les charlatans et les menteurs, pour instaurer une vie plus fraternelle et plus belle.
L’émancipation intégrale ne sera obtenue que par la destruction de tous les préjugés, laïques ou religieux.
[…]
Affiche annoncée dans L’Anarchie n° 251 (jeudi 27 janvier 1910) et n° 252 (jeudi 3 février 1910). Format demi-colombier.
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[ affiche électorale : éditions législatives à Puteaux et Boulogne-sur-Seine ]
- texte :
Aux travailleurs, à leurs compagnes
[…]
Fédération des Groupes Ouvriers Néo-malthusiens
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k943550w/f4.item (in Reilles, Claude. « Nos poursuites » Rénovation, 1re année, n° 2, 15 mai 1911, p. 4). Une souscription a suivi la condamnation de Alignier et Rossi (4 mois de prison et 1000 F d’amende).
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- notes :
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[ texte ]
- texte :
« Lettre ouverte à M. Béranger »
[…]
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k943552n/f3.item (in Bowielska, Cécile. « Avec nous et contre nous : une affiche contre nos doctrines » Rénovation, 1re année, n° 4, 15 juillet 1911, p. 3). Un certain Louis Jenvrin a lui-même diffusé une affiche « en réponse à l’affiche “Lettre ouverte à M. Béranger” de notre confrère Génération consciente ».
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- notes :
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[ texte ]
- texte :
[…]
Sauvons Rousset !
[…]
La Fédération révolutionnaire communiste annonce dans Le Libertaire du 16 décembre 1911 (18e année, n° 8) la parution de 4 affiches (de ou avec le Comité de défense sociale ?) de soutien à Rousset :
Fédération Révolutionnaire Communiste
Sauvons Rousset !
Allons, camarades, agitons-nous ! Créons de l’émotion pour sauver ce malheureux camarade !
Aidez le Comité de défense sociale, prolongez l’agitation que nous ferons ensemble !
Sur les murs de votre localité, placardez ses appels à l’opinion et ceux que nous avons tirés.
Nous avons fait imprimer quatre affiches passe-partout comme en, emploient les candidats pour faire retenir leurs noms en période électorale, avec quatre formules différentes sur le cas Rousset.
Les groupes fédérés les recevront sans frais, comme le veut notre méthode communiste. Pour les autres, nous les tenons à leur disposition aux prix de :
3 fr. Je cent.
1 fr. 50 les 50, port en plus.
0 fr* 75 les 25, port en plus.
La Fédération.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Servilité gouvernementale
[…]
Le Comité confédéral.
[…]
Affiche non citée dans Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912).
Citée par contre — comme parue en été 1911 — in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 179).- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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[ texte ]
- texte :
Les funerailles d’Aernoult
Le Comité de Défense sociale a fait apposer sur les murs de Paris l’affiche suivante :
Au peuple de Paris !
Le 2 juillet 1909, un crime effroyable se passait à Djenan-ed-Dar (Algérie).
Un homme, un disciplinaire, était affreusement torturé par les chaouchs de ce détachement.
Pendant des heures, il lui fallut exécuter, par une chaleur épouvantable, une marche au pas gymnastique, sac au dos.
Harassé, ne pouvant plus marcher, les tortionnaires l’attachèrent aux fers, lui remplirent la bouche de sable, puis non contents de ces exploits, le frappèrent avec rage dans sa cellule.
Le soir, le pauvre enfant rendait le dernier soupir, en appelant sa mère…
Cet homme, ce soldat envoyé aux compagnies de discipline pour faits de grève, c’était :
Aernoult
***
Lorsque ces événements furent connus en France, grée au dévouement et à la dénonciation formelle du courageux Rousset, démasquant les assassins, il n’y eut qu’un cri dans le monde ouvrier et parmi la presse — qui s’indigna à cette époque — du crime de Djenan-ed-Dar.
Ici, un père et une mère pleuraient l’enfant qu’ils avaient vu grandir et partir à 20 ans, plein de force et de santé.
***
Des hommes appartenant à toutes les classes de la société entreprirent la campagne pour dénoncer les coupables et faire revenir en France la dépouille de celui qui, dans le Sud-Algérien, reposait loin des siens.
La campagne fut longue. Pendant deux années, avec une persévérance inlassable, sans se laisser rebuter par les refus réguliers que leur opposaient les gouvernants, ces hommes continuèrent la lutte.
Ils viennent enfin de triompher. Le corps du malheureux disciplinaire Aernoult nous est enfin rendu.
Dans quelques jours nous pourrons nous grouper derrière son cercueil et conduire à sa dernière demeure la victime des tortionnaires, des hideux chaouchs de Biribi.
Les obsèques d’Aernoult auront lieu le dimanche 11 février.
***
Le Comité de Défense sociale, qui a rempli une partie de sa tâche, ne s’arrêtera pas là. Il lui reste une autre besogne à accomplir : celle d’empêcher de faire un second cadavre d‘Émile Rousset, que le conseil de guerre d’Alger a osé condamner à 20 ans de travaux forcés pour un meurtre dont il est innocent.
Le Comité de Défense sociale fait appel au Paris ouvrier, au Paris qui pense et qui vibre pour tout ce qui touche ses enfants, au Paris qui ne permettra pas qu’une iniquité s’accomplisse sans que s’élève sa grande voix populaire et qui voudra, par sa présence aux Funérailles d’Aernoult, rappeler qu’il est de tout cœur avec celui qui, le premier, dénonça. le crime : avec Rousset, qui devrait être au premier rang derrière le corps de son camarade.
Il faut que dette manifestation populaire soit grandiose !
Il faut que le peuple travailleur, qui fournit chaque année l’impôt militaire, et dont les fils — pour des peccadilles — sont expédiés aux compagnies de discipline, vienne affirmer sa résolution de ne plus servir de jouet aux gradés alcooliques et que les Biribi ont assez vécu.
Par sa présence en masse aux funérailles de la victime, la classe ouvrière prouvera que l’époque des bagnes militaires est terminée et que les conseils de guerre — qui condamnent par ordre — ont fait leur temps.
Peuple de Paris !
Le Comité de Défense sociale compte sur toi !
Ta présence derrière le corps d’Aernoult lui donnera la force nécessaire pour poursuivre la lutte et faire rendre la liberté au héros de Djenan-ed-Dar :
à Émile Rousset
Le Comité de Défense sociale.
Le Comité de défense sociale annonce dans Le Libertaire du 3 février 1912 (18e année, n° 15) : « Le comité a décidé de faire poser sur les murs de Paris un manifeste demandant à la population ouvrière d’assister en masse aux funérailles du jeune Aernoult, assassiné par les chaouchs en Algérie. Les obsèques auront lieu à Paris, le dimanche 11 février […] »
Le texte de l’affiche parait dans Le Libertaire du 10 février 1912 (18e année, n° 16).
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[ texte ]
- texte :
Élections municipales de mai 1912
Comité Antiparlementaire Révolutionnaire
Électeur ! Ne vote plus !
Comme il y a deux ans, le Comité Antiparlementaire Révolutionnaire, représentant les antiparlementaires socialistes, syndicalistes et anarchistes-communistes, vient vous dénoncer les illusions et les dangers de la comédie électorale.
Que nous veut-on ?
On nous invite à gérer, par nos représentants, nos finances municipales. À quoi bon ? Dans la société actuelle, la commune est asservie à l’État. Le gouvernement est maître des budgets locaux. Si une dépense lui parait dangereuse pour les privilèges de la bourgeoisie, ses préfets ont le droit de l’annuler.
Dès lors, quelle confiance pouvons-nous avoir dans les promesses des candidats de toutes nuances qui se disputent nos suffrages ?
Ils nous promettent de combattre la vie chère et la hausse des loyers. Mais comment pourraient-ils apporter à ces mots des remèdes sérieux puisque l’État est maître de leurs décisions ? On nous parle d’habitations ouvrières. Pour Paris on propose un emprunt de 200 millions. Qu’est-ce que cela dans une ville où le revenu des immeubles dépasse plusieurs milliards. M. Vautour ne diminuera pas d’un centime le prix du terme. Peut-être même prétextera-t-il de nouvelles contributions pour augmenter sa quittance.
Travailleurs,
Dans la foire actuelle, il n’y a rien à gagner pour vous.
Mais, en revanche, pour vos élus, quel gâteau ! Concessions de tramways, de gaz, d’électricité, service des eaux, constructions de casernes, d’hospices, etc. Autant de marchés à passer avec les grands entrepreneurs, autant de pourboires et de pots-de-vin.
Voilà qui stimule leur zèle tapageur !
Prolétaires,
N’en avez-vous pas assez de ces régies municipales, cointéressées ou non, qui toutes reposent sur ce principe : s’il y a des bénéfices, ils sont pour les fournisseurs ; s’il y a des pertes, elles sont pour les contribuables.
Aucun affranchissement communal n’est possible tant que la commune n’est pas affranchie du joug de l’État. Et l’État bourgeois ne lâchera prise que quand le prolétariat victorieux aura conquis les moyens de production et d’échange par la force de la Grève Générale Expropriatrice.
Plaçons le lutte sur son vrai terrain, qui est le terrain économique, et n’attendons rien de l’armée de papier, de l’outil dérisoire que les politiciens mettent entre nos mains.
Nous n’avons pas confiance dans le bulletin de vote :
D’abord parce qu’il est impuissant ; seule la force ouvrière organisée en dehors des corps élus peut leur imposer des réformes et les obliger à les réaliser.
Ensuite, parce qu’il est un encouragement à la paresse : l’électeur qui a fait triompher l’élu de son choix s’imagine que les alouettes vont lui tomber toutes rôties sur la langue et se détache de tout effort.
Enfin et surtout parce que notre action antiparlementaire est le meilleur moyen de signifier à la République capitaliste que son régime de militarisme, de Conseils de Guerre et de Lois Scélérates dégoûte la classe ouvrière et que nous sommes résolus à le détruire.Donc, plus de ces comédies électorales !
Plus de ces promesses vingt fois faites et jamais tenues !
Plus de ces coalitions immorales où l’on s’allie au second tour avec les adversaires que l’on combattait au premier tour !
Mais l’abstention ne suffit pas ; il faut agir.
La puissance des producteurs ne réside pas dans un illusoire morceau de papier, [mais dan]s sa force de travail.
Qu’on regarde ces mineurs anglais dont [une grève] arrête la vie d’une grande nation et qui ont, en se croisant les bras pendant quinze jours, obtenu de leur gouvernement et de leurs exploiteurs ce que 20 ans de luttes électorales n’avaient pu donner.
C’est pourquoi nous disons au travailleur :
Nous ne te demandons pas de nous déléguer tes pouvoirs ; nous te demandons d’agir par toi-même. Unis-toi dans ton syndicat avec tes frères de misère et de travail. Là tu n’auras pas à craindre le contact corrupteur des états-majors bourgeois.
Groupe-toi autour de la Confédération Générale du Travail dont les Congrès expriment tes intérêts de classe.
Rallier-toi aux Groupes d’action et d’éducation révolutionnaire qui formeront ton esprit et ton cœur à l’idéal de liberté et de justice sociale.Dans ces syndicats, dans ces groupes révolutionnaires, tu prendras conscience de ta force, et lorsque tu comprendras le rôle que doit jouer le travail dans la société, nous réaliserons ensemble l’expropriation capitaliste. Les paysans prendront leur terre ; les ouvriers, leurs machines, leurs usines, les mineurs, leurs mines. En un mot, les producteurs s’empareront de toutes les richesse sociales qu’ils ont créées.
Le Comité Révolutionnaire Antiparlementaire.
Lisez : La Bataille syndicaliste, seul quotidien défendant les intérêts de la classe ouvrière
Les Temps nouveaux et Le Libertaire, seuls hebdomadaires antiparlementairesLe Candidat pour le forme :
[marque syndicale] Imp. Communiste L’Espérance - 1-3, rue de Steinkerque, Paris (18e)
http://tropjeunespourmourir.com/
http://40.media.tumblr.com/ba7172e6bf3d0053e4e54b8a2d352bd7/tumblr_mwxyyvsTRO1sj1s0wo2_r1_500.jpgDans Le Libertaire du 11 mai 1912, le Comité antiparlementaire révolutionnaire signale : « […] L’abstentionnisme est illégal !
Ceux qui dénient l’utilité de la propagande abstentionnistes feront bien de méditer sur le fait suivant :
Le sous-Lépinc Touny, vient de faire paraître un décret très officiel enjoignant à tous les commissariats de faire lacérer les affiches, de n’importe quelle couleur et de n’importe quel format si elles portent la mention « NE VOTE PAS ». Cet ordre de la police et certainement du gouvernement, nos camarades du 11e arrondissement Vont vu. C’est le commissaire de police qui le leur a montré, car ils ont été arrêtés et amenés au poste pour avoir collé des affiches « NE VOTEZ PLUS » et on leur a appris que de conseiller de ne pas voter est illégal ! Mieux que tous les raisonnements cela démontre la portée véritable de notre action.
Mais que les camarades ne se laissent pas intimider. Qu’ils affichent quand même. Nous en avons assez à la fin de ce régime de tyrannie. Quelle différence y a-t-il entre notre République et l’autocratique Russie ? ».- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Groupe des Temps nouveaux
Jeudi 16 mai (jour de l’Ascension) à 2 heures précises de l’après-midi
Hôtel des Sociétés savantes, 8, rue Danton
Gde matinée musicale et littéraire
au profit du journal Les Temps nouveaux
avec le concours de messieurs
Yon-Lug, Dhervil, Diligent, Vogelsberger, Clervalet de mesdames
J. Dalliès, Ginel, Fany Clar, J. Guérin, Messager, etc. et deJehan Rictus
Allocution de A.F. Herold | on jouera une œuvre musicale inédite avec chœurs d’André Girard et
L’Ennemi du peuple (4e acte)
d’Ibsen, traduction de Prozor (La conférence du docteur Stockmann)M. Lugne-Poe, directeur du Théâtre de l’Œuvre, jouera le rôle du docteur Stockmann
Prix d’entrée : 1 franc
Le programme, dessiné par Herman Paul, sera mis en vente à l’intérieur. — On trouve des places réservées, sans augmentation de prix, à la rédaction des Temps nouveaux, 4, rue Broca (Paris Ve).
Il faut lire Les Temps nouveaux, journal communiste-anarchiste, paraissant tous les samedis avec un supplément littéraire
Imprimerie “La Productrice” (Ass. Ouv.) ; 51, rue Saint-Sauveur, Paris (Téléph. 121-78) [marque syndicale]
date : 1912 (Ascencion le 16 mai à partir de 1902, arrivée rue Broca).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte ]
- texte :
Comité de défense sociale
[…]
Justice pour Rousset !
[…]
Le comité de défense sociale
Titre hypothétique.
L’affiche, format double-colombier, a du sortir en mars 1912, à 6.000 exemplaires.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
[Le Père Peinard au populo : élections législatives de mai 1898]
[Le Père Peinard au populo : élections législatives de mai 1898] / Maximilien Luce. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
![]() 1910 |
![]() 1902 |
![]() [s.d.] |
![]() [ 1977 ?] |
[Les anarchistes et la candidature Drumont]
[Les anarchistes et la candidature Drumont]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Manifeste : un coup de force se prépare, grand meeting la liberté en péril]
[Manifeste : un coup de force se prépare, grand meeting la liberté en péril]. — Paris : Coalition révolutionnaire : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[XX settembre - 1899]
[XX settembre - 1899]. — São Paulo : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
![]() 1898 |
[Assassins galonnés]
[Assassins galonnés]. — Paris : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
![]() 1901 |
[Grand meeting public et contradictoire antimilitariste]
[Grand meeting public et contradictoire antimilitariste]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Justice militaire]
[Justice militaire]. — [S.l.] : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
![]() 1900 |
[À bas la Calotte et vive la Sociale !]
[À bas la Calotte et vive la Sociale !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [45 ?] × [31 ?] cm.
sources :
[L’Ère nouvelle et Le Réveil de l’esclave : grande fête familiale, dimanche 8 mars 1903]
[L’Ère nouvelle et Le Réveil de l’esclave : grande fête familiale, dimanche 8 mars 1903]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 32 × 24 cm.
sources :
[À la population]
[À la population]. — Saint-Raphaël (Var) : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Au bétail électoral]
[Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir L’Anarchie n° 255 (24 février 1910).
![]() 1914 |
![]() 1906 |
[Aux soldats !]
[Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.
[Élections municipales, réunion : l’absurdité du suffrage universel]
[Élections municipales, réunion : l’absurdité du suffrage universel]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 85 × 62 cm.
sources :
[La Bastille de l’Autorité]
[La Bastille de l’Autorité]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
![]() 1914 |
![]() 1914 |
[Le criminel]
[Le criminel]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
![]() 1906 |
![]() 1914 |
![]() 1906 |
[Amour fécond, amour stérile : conférence par Mme Nelly Roussel]
[Amour fécond, amour stérile : conférence par Mme Nelly Roussel]. — Paris : Ligue de la régénération humaine, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 86 × 64 cm.
sources :
[Gouvernement d’assassins]
[Gouvernement d’assassins]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
![]() 1908 |
[Aux travailleurs du bâtiment, 3 meetings]
[Aux travailleurs du bâtiment, 3 meetings]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Gouvernement d’assassins !]
[Gouvernement d’assassins !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
![]() 1907 |
[Dans les chemins de fer]
[Dans les chemins de fer] / Jules Grandjouan. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; x × y cm.
sources :
![]() 1910 |
![]() 1910 |
[La farce de la proportionnelle]
[La farce de la proportionnelle]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Les abrutisseurs]
[Les abrutisseurs]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Aux travailleurs, à leurs compagnes]
[Aux travailleurs, à leurs compagnes]. — Paris : CGONM (Confédération [et/ou] Fédération des groupes ouvriers néo-malthusiens), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Lettre ouverte à M. Béranger]
[Lettre ouverte à M. Béranger]. — Paris : [s.n.], [ & ante]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Sauvons Rousset ! [affiches 1 à 4]]
[Sauvons Rousset ! [affiches 1 à 4]]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Servilité gouvernementale]
[Servilité gouvernementale]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]
[Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]. — Paris : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Électeur ! Ne vote plus ! : élections municipales de mai 1912]
[Électeur ! Ne vote plus ! : élections municipales de mai 1912]. — Paris : Comité antiparlementaire révolutionnaire (CRA), (Espérance, impr. l’ (Paris : 1910-1913)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Grande matinée musicale et littéraire : Jean Rictus]
[Grande matinée musicale et littéraire : Jean Rictus] / René-Georges Hermann-Paul. — Paris : les Temps Nouveaux, (Productrice, impr. La (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux : rouge , papier de couleur ) ; 42 × 61 cm.
sources :
[Justice pour Rousset]
[Justice pour Rousset]. — [S.l.] : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[La Semaine anglaise]
[La Semaine anglaise] / Perrette. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.