Toulouse

 

 
 

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223 affiches :

 















    [Harangue des Ciompi à Florence]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Harangue des Ciompi à Florence]. — Paris ; Toulouse : La (1977-1985) Guerre sociale, [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier de couleur ) ; 60 × 40 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières  ; situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Lutanie, Jean-Claude (1951-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte dans un cadre tricolore (noir, blanc, rouge)

    texte :

    Harangue des Ciompi à Florence

    Rééditée à l’usage des prolétaires de Longwy

    Si nous avions à trancher maintenant s’il faut ou non prendre les armes, brûler et piller les maisons, dépouiller les églises, je serais de ceux qui jugeraient bon d’y regarder à deux fois, et peut-être bien que j’approuverais ceux qui préfèrent une misère tranquille à des profits périlleux. Mais du moment qu’on a déjà pris les armes et commis pas mal de méfaits, je crois que la seule chose à considérer, c’est si on ne doit pas les garder, er comment nous pouvons échapper aux conséquences des méfaits commis. Or, c’est la nécessité, j’en suis convaincu, qui nous le conseille. Vous le voyez : la ville entière retentit de plaintes haineuses contre nous, les citoyens se groupent, la Seigneurie se met toujours du côté des magistrats. Vous pouvez croire qu’on tresse de la corde pour nous, qu’on fait de nouveaux préparatifs contre nos têtes. Donc, pour nous, deux objets à nos décisions, deux buts : l’un, échapper au châtiment de nos méfaits de ces jours derniers ; l’autre, nous assurer pour les jours à venir une existence plus libre et plus contente. Il nous faut donc, à mon avis, si nous voulons qu’on nous pardonne les vieux péchés, en commettre de tout neufs, en redoublant de forfaits, en multipliant incendies et déprédations. Il faut nous assurer le plus grand nombre possible de compères, car là où l’on est nombreux à mal faire, personne n’est puni ; car ce sont les peccadilles que l’on châtie ; les grands forfaits, on les récompense ; car l où tout le monde est frappé, personne ne pense à se venger ; car le tort qui est fait à tous, on le rend en patience, plus que celui qui vous est fait à vous. Par conséquent, multiplier les méfaits nous vaudra plus facilement l’impunité, et, de plus, les moyens d’obtenir ce qu’il nous faut pour être libres.

    (1378, cité dans Histoires florentines de Machiavel)

    Imprimerie très spéciale


    sources :

    Affiche réalisée par Jean-Claude Lutanie (source correspondance Manon Lutanie).
    Texte d’après Machiavel, Histoires florentines (1378). Allusion aux luttes des sidérurgistes de Longwy en 1979.

    Ou publié par les Amis de la Guerre sociale ?







    [Sur le procès en Assises des anti-franquistes…]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sur le procès en Assises des anti-franquistes…] / André-François Barbe. — Toulouse : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 61 × 44 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : prison  ; procès  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Chili  ; Espagne  ; Grèce  ; Portugal  ; URSS
    • Noms cités (± liste positive)  : Alberola Suriñach, Octavio (1928-....)  ; Chitti, Annie  ; GARI (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes, 1974)  ; Gransac Sadori, Ariane  ; Guibert, Pierre  ; Haas, Danièle  ; Rivière, Georges  ; Urtubia Jiménez, Lucio (1931-2020)  ; Urtubia, Anne
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants …
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (tête de mort avec calot à pompon — les yeux sont occupés par des barreaux de prison auxquels deux mains s’agrippent, le crane est graffité avec une croix celtique, une croix gammée et une potence) par Barbe ]

    texte :

    Sur le procès en Assises des anti-franquistes…

    Ce matin, 19 janvier 1981, nous rentrons dans nos prisons respectives, afin de comparaître comme prévenus dans un procès d’assises que jusqu’alors personne n’aurait cru possible. Nous avons été arrêtés il y a sept ans, relâchés assez rapidement. Les militants espagnols, arrêtés en Espagne en 74 ont, eux, été amnistiés.

    Et en 1981, en France, notre procès sera celui d’individus qui hier ont refusé le franquisme, comme ils ont refusé le régime des colonels grecs et de Caetano.

    Notre procès sera celui d’individus qui, aujourd’hui refusent le régime de Pinochet au Chili, de Videla en Argentine, de Brejnev en URSS.

    Oui, nous condamnons toutes les dictatures et les états totalitaires. Oui, nous soutenons tous les mouvements de lutte qui cherchent à arrêter la main du bourreau, comme c’était le cas lors de l’affaire Suarez.

    Aujourd’hui, à deux mois des élections présidentielles, le gouvernement français se dévoile :
    — en faisant notre procès,
    — en faisant celui de GARI le 14 mars 1981,
    — en enfermant des militants anti-franquistes de l’ETA (Etchave),
    - en permettant que des groupes d’extrême-droite espagnols, liés à des membres de l’OAS tuent et blessent en France en toute impunité,
    — en permettant l’assassinat de Goldmann,
    — en permettant l’attentat de la rue Copernic…

    Devant cette réalité, ce procès est d’autant plus absurde et scandaleux que c’est nous, anti-franquistes, qui sommes considérés comme des criminels et non pas Franco.

    les inculpés signataires : Georges Rivière, Annie Chitti, Lucio Urtobia, Anne Urtubia, Pierre Guibert, Danièle Haas, Ariane Gransac-Sadori, Octavio Alberola

    [… ?]


    sources :

    Couleurs ?
    Paru en décembre 1980 à Toulouse d’après Les GARI, 1974 : la solidarité en actes (CRAS, 2013).


    1977

    1981
    Affiches liées







    [Le cul entre deux chaises ou la farce tranquille de M. Faure]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le cul entre deux chaises ou la farce tranquille de M. Faure]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie 34__ (Toulouse : 1973-2014)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , rose ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : justice  ; prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Action directe  ; GARI (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes, 1974)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants …
    notes :
    descriptif :


    [ texte (long) ; dessin (bas de personne se tenant assise à cheval sur deux chaises) ]

    texte :

    Le cul entre deux chaises

    ou la farce tranquille de M. Faure

    Un gouvernement de gauche doit proclamer une Amnistie Générale !

    J’ai lutté sous Giscard contre le nucléaire, l’expulsion des immigrés, le QHS, la peine de mort, le franquisme, le centralisme ; on m’a bâillonné et on m’a jeté en prison.

    Je me suis dit « Comment la droite autoritaire et liberticide une fois balayée, les socialistes me traiteraient-ils en ennemi ! »

    Pourtant, Maurice Faure a parlé de simple remaniement de ce tribunal d’exception, la Cour de Sûreté de l’État. Pourtant Maurice Faure envisage que pour des actes de même nature on puisse amnistier ceux d’entre nous condamnés à 8 ans et garder en prison ceux d’entre nous condamnés à 8 ans et un jour. Alors il suffira que les Tribunaux aient prononcé des peines de 8 ans et un jour ! Pourtant Maurice Faure a permis aux flics d’arrêter et de faire inculper six camarades libertaires comme le pouvoir précédent se l’est toujours permis grâce à cette juridiction.

    Nous n’en pouvons plus d’avoir combattu pour plus de liberté et d’être encore dans les cachots du pouvoir giscardien devenu socialiste parce que Faure écoute flics et juges de l’ancien régime.

    On ne danse pas à la Bastille. On la détruit.

    Amnistie généreuse : non

    Amnistie générale : oui

    [… impr. ?]


    sources :
     


    [Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 65 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Axa_, Zo d’ (1864-1930)  ; Lutanie, Jean-Claude (1951-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Texte (de Jean-Claude Lutanie « un incontrôlé ») avec citations de Zo d’Axa et de Shakespeare ]

    texte :

    Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980

    « La solidarité de certains groupes révolutionnaires a l’ostentation de la charité ; elle demeure l’affligeant spectacle. Et de plus toutes les suspicions glissent, hargneuses, douchant le primesaut des élans. Les accusations se croisent. La dispute et l’invective l’emportent sur la discussion. La méfiance règne. »
    Zo d’Axa.

    1

    Un petit ressort s’est cassé dans la boîte à musique. L’air est toujours le même ; mais la musique a changé.

    2

    C’est l’hiver des idées. Ce qu’il restait de critique est désormais gelé.

    3

    Il ne reste plus que quelques gouttes de sang dans les artères des théories phtisiques. Depuis les pleurnicheries odieuses et spéciales, brevetées avec garantie d’un point de repère radical : Qui est le Juif ? Faurisson. Qui sont les terroristes ? Les seuls États polissons. Atmosphère douce !

    4

    Ce qui n’a pas été dépassé a pourri ; et les poubelles s’entassent, à côté des promesses de jeunesse non tenues.

    5

    C’est à ce bilan peu honorable qu’on doit, autant qu’à son offensive propre, le renforcement de l’ennemi.

    6

    Il y en a toutefois quelques-uns à qui leur propre poltronnerie et leur avarice fournit des arguments pour soutenir le contraire, et ils voudraient bien faire croire aux autres que d’être vil et lâche, c’est être fin et prudent, et ce qui est véritablement une crainte servile, ils l’attribuent généreusement à une sorte de patience prolétarienne.

    7

    Dans un tel climat, on constate inévitablement l’élargissement d’une couche périphérique de petit tapinage intellectuel.

    8

    It’s all in pieces, ail coherence gone.

    9

    Il est désormais dépourvu de sens de se demander dans quelle mesure l’enseignement des situationnistes est, à notre époque, théoriquement recevable et pratiquement applicable.

    10

    Toutes les tentatives pour rétablir la doctrine situationniste comme un tout et dans sa fonction originelle de théorie de la révolution sociale est aujourd’hui une utopie réactionnaire.

    11

    Toutefois, pour le bien comme pour le mal, des éléments fondamentaux de cet enseignement conservent leur efficacité après avoir changé de fonction et de théâtre.

    12

    Le premier pas à faire, pour remettre debout une critique révolutionnaire, consiste à rompre avec ce situationnisme qui prétend monopoliser l’initiative révolutionnaire et la direction théorique et pratique.

    13

    La révolte contre les conditions existantes est partout présente. Elle n’a pas encore de projet explicite et d’organisation parce que la place est prise encore en ce moment par l’ancienne politique révolutionnaire mystifiée, mensongère. Cette politique a échoué — et s’est renversée en son contraire répressif — parce que sa pratique échouait et se transformait en mensonge. Le projet révolutionnaire ne peut se refaire qu’avec excès ; il lui faut un nouveau maximalisme qui exige tout de la transformation de la société.

    « Si les arguments font couler la sueur, les preuves feront couler le sang. » Shakespeare.

    Imprimerie spéciale


    sources :

    Affiche réalisée par Jean-Claude Lutanie (source correspondance Manon Lutanie) sur « papier volé ».

    Texte réédité en mars 2001 (300 ex.) : http://editionslutanie.fr/project/jean-claude-lutanie/



    [Appel ; Rassemblement - manifestation 29/30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel ; Rassemblement - manifestation 29/30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne]. — Golfech ; Toulouse : CANT (Comité anti-nucléaire de Toulouse), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : nucléaire  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte : appel à une manifestation ]

    texte :

    Appel

    Rassemblement - manifestation

    29-30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne

    Contre le nucléaire civil et militaire !

    « Un an après l’élection de Mitterrand nous constatons amèrement qu’aucune promesse n’a été tenue en ce qui concerne le programme nucléaire. Mieux, le Pouvoir s’est livré à une manipulation, véritable tour de passe-passe, qui voudrait nous faire prendre pour de la “démocratie” ce qui n’a été que la servile obéissance aux exigences capitalistes.

    À Golfech, comme à Chooz, Le Carnet, Malville, La Hague, etc., la preuve est faite que comme sous Giscard on tente d’imposer le même programme nucléaire avec la même brutalité policière pour essayer de casser le mouvement antinucléaire.

    Le Conseil Régional Midi-Pyrénées est l’exemple sordide de la pseudo-régionalisation : par deux fois alors qu’il était dans l’opposition il refusa la nuctéarisation de Golfech, aujourd’hui il se plie aux ordres du Gouvernement en acceptant la modique somme de 10 M de F/an pour masquer ses scrupules face à sa trahison.

    En dépit des revirements de nos “ex-alliés”, la Résistance antinucléaire ne faiblit pas dans la région de Golfech.

    En réponse à la forfaiture du Conseil Régional, manipulé par le Gouvernement, la Coordination Régionale antinucléaire de Golfech et la Coordination Nationale antinucléaire organisent le week-end de la Pentecôte à Golfech un rassemblement-manifestation auquel elles appellent toutes les populations concernées et tous les antinuclaires de France et d’ailleurs à participer activement. »
    Golfech - le 25 avril 82

    Samedi 29 mai
    14 h : Fête - débats - film vidéo, etc.
    Soirée : concerts.

    Dimanche 30 mai
    10 h : tournée dans les villages autour de Golfech, discussion avec la population.
    15 h : manifestation offensive sur des objectifs concernant la centrale nucléaire de Golfech (protection du lieu de la fête assurée, camping, etc. Repli, départ et protection de la manifestation assurés).

    CAN-Golfech - 33, bd Victor-Guilhem 82400 Valence-d’Agen (contacts, informations, affiches, programme, etc.).
    CAN-Toulouse - J.-Rémy - BP 208 - 31004 Toulouse Cedex.

    Important : vendredi 7 mai - 14 h : Tribunal de Montauban, procès de 3 copains, arrêtés, tabassés, le soir du 29 nov. à Golfech. Soyons nombreux.

    Imprimerie spéciale du CAN


    sources :
     



    [Le Miracle de la Sainte Mèche]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Miracle de la Sainte Mèche]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 32 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)  ; répression  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessins humoristiques ]

    texte :

    Le Miracle de la Sainte Mèche

    Salade irlandaise

    La domesticité en charge des affaires de l’État dans le Sud-Ouest a tenu à montrer à ses maîtres qu’elle pouvait faire encore pire que ses collègues de Vincennes. Le show du clown blanc à Lourdes a servi de prétexte à un invraisemblable montage policier : on a rassuré le troupeau des pélerins et les boutiquiers qui le tondent. Et voyez : c’était justement l’entrée en fonction du frais éclos préfet de police de Toulouse.

    Poulet-frites

    Sur les ordres du ministère, M. Bellmas, juge d’instruction à Tarbes, a accepté de signer la mise en garde à vue de vingt personnes à Toulouse, autant à Paris et au Pays basque, afin que le clown blanc passe à Lourdes un week-end sans histoire. Mais M. Bellmas ne s’en est pas tenu là. Non content de perquisitionner, ficher, interpeller, il a inculpé et placé en détention trois personnes arrêtées à Toulouse, sur le seul indice de la possession d’un morceau de mèche. Quoique n’importe qui puisse acheter librement de la mèche dans au moins cinq magasins de Toulouse quoique des témoignages établissent que les inculpés n’ont pas pu se trouver à Lourdes dans la nuit de l’assomption de Ponce Pilate ; quoique l’attentat qu’on leur reproche ait été revendiqué par d’autres à Bordeaux avec force détails de pyrotechnie, le juge Bellmas maintient les inculpations et la détention. Et il interdit les visites, même des familles. Na.
    Christine, Sophie et Jean-Marc n’ont rien à voir avec la désintégration de Ponce Pilate qu’on veut leur mettre sur le dos. Le juge Bellmas le sait fort bien, mais il n’aime pas les « ennemis de l’État », voyez-vous.

    Canard laquais

    Pendant que policiers et magistrats goûtent un repos bien mérité (authentique le juge Bellmas, ni plus courageux ni plus travailleur qu’un autre, prend illico quinze jours de congé !), « La Dépêche » prend le relais et porte l’opération sur le terrain de l’intoxication où elle excelle. Devant Jacques Bertrand, alias « Treize-à-table », bien connu des services de police, le préfet Calimez, vêtu de blanc et ceint de tricolore, apparaît à Bernadette Delpiroux et révèle de stupéfiantes informations : les coupables, c’est certain, sont arrêtés ; ils ont l’accent italien quoique l’un soit plutôt corse ; le GARI avait envoyé un instructeur ; le terrorisme toulousain, cet iceberg dont on cherche en vain le « Titanic », s’apprête en outre à de bien pires exactions ; et ainsi de suite.

    Encore des pratiques hôtelières abusives !

    22 aout Toulouse

    Imprimerie Spéciale


    sources :

    Texte et dessins humoristiques au sujet de la venue du pape à Lourdes et de la répression à Toulouse.




    [Mathais assassiné]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mathais assassiné]. — Toulouse : CANT (Comité anti-nucléaire de Toulouse), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : nucléaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Mathais, Claude-Henri (ca1948-1982)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (article de C.-H. Mathais) ; filigrane (photo de Mathais) ]

    texte :

    Mathais assassiné

    Claude-Henri Mathais était un des porte-parole de la Coordination Régionale Anti-Nucléaire.

    Sa mort nous interpelle, nous renvoie à notre propre peur, à nos propres désirs de vie et de lutte.
    Quelles que soient les causes du meurtre, elles font partie d’un système de production et de pensée qui ne peut accepter les différences.
    Le combat antinucléaire est un des aspects de notre révolte contre toutes les oppressions. C’est ce que défendait Claude Henri Mathais dans ses articles pour le Géranium Enrichi (journal antinucléaire de Golfech). En voici un écrit le lendemain du 10 Mai 1981 :

    « PÊLE-MÊLE, QUE MA JOIE DEMEURE...
    GOLFECH, ROTONDE,
    le 11 mai 81, 7 h 30.

    Dans ma tête, peu à peu, les vapeurs de l’alcool se dissipent et laissent éclater l’Hymne à la joie : on a gagné !

    On a gagné, voilà bien ce que tous gueulaient en arrivant à la Rotonde cette nuit, qui avec sa bouteille de champ, qui les bras grand ouverts, la face rubiconde et hilare, qui les larmes aux yeux à l’idée que ce soir peut-être, des années de lutte à Golfech connaissaient un tournant capital vers la victoire complète et totale. Quelle envie de vous serrer dans mes bras, ceux qui, toujours m’ont fait confiance comme ceux qui, un jour, m’ont jeté des pierres...

    NOSTALGIE

    C’est qu’en effet, ce soir, toutes les rancœurs s’effacent : on a gagné. L’accès à la Rotonde semble une voie royale, mieux, la Rotonde redevient le centre de gravité. Ce modeste témoin de la volonté d’hommes libres prend ce soir tout son sens. Face aux Cassandres qui nous criaient “à quoi bon” et nous promettaient le suicide du fond de leur fauteuil, face à tous ceux qui ricanaient, face aux vautours qui attendaient notre agonie pour se partager les dépouilles, nous n’avons pas lutté en vain !

    Parfois, pot de terre contre pot de fer, l’espoir s’amenuisait mais l’ardeur combative restait là !

    VENT DE LIBERTÉ

    Partant battus d’avance, nous avons continué de marcher sous un ciel noir et bouché et voilà que, d’un coup, au plus fort de la tempête, l’horizon se dégage et qu’un franc soleil darde une chaleur bienfaisante.

    Ce soir il souffle un vent de liberté... Mitterrand président, ça n’est peut-être pas le Pérou, mais c’est la certitude qu’on va pouvoir essayer. Sécurité et liberté, la loi scélérate de Peyrefitte, abrogée ; les 35 heures et la 5e semaine à négocier ; la censure royale sur les médias supprimée ; le droit à choisir quand et comment on aura son enfant ; le droit de vivre différemment sa sexualité par l’abrogation de l’article 331 du Code pénal imposé par Pétain en 42, conservé par De Gaulle en 46 et confirmé par Giscard en 1980 ; la suppression de la Cour de-Sûreté de l’État ; la promotion de la démocratie locale et directe, les femmes ayant le droit d’être pleinement elles-mêmes...

    Que de choses, que de possibilités ! Je crois qu’il nous appartient de faire ressurgir toutes nos latences. Ce matin j’ai envie plus que d’habitude, de cultiver ce que je sens en moi, de goûter à tout, de vivre intensément, de vivre, de vivre...

    VIGILANCE

    Bien sûr, je sais que c’est à moi qu’il revient de marcher, nul n’avancera pour moi, mais je n’ai pas signé un chèque en blanc. Je crois que nous avons chassé un roi, profiteur et répugnant, pour un président sincère et intègre. Il nous faut rester vigilants, non pas pour lui forcer la main, seulement pour lui rappeler que nous sommes là, qu’il peut et qu’il doit résister aux pressions de toutes natures qui ne vont pas manquer de se multiplier. à tous les coups bas.

    3e TOUR

    La prochaine étape sera rude, il faut que la Chambre des députés corresponde au succès populaire d’aujourd’hui, qu’elle permette de poser les fondations de la société nouvelle que nous appelons de nos vœux.

    QUE MA JOIE DEMEURE !

    Alors, viens, n’hésite pas, même si d’aucuns prétendent que tu voles au secours de la victoire, même si c’est vrai d’ailleurs, je t’invite à la fête. La vraie fête, celle qui vient du cœur du peuple, franche et joyeuse, pas celle qui sort en corsert des salons des princes.

    Viens, on va chanter et danser, viens rêver avec moi, prenons le temps de nous aimer... Que ma joie demeure, on a gagné ! »

    C’était Mathais.
    Le reconnaissez-vous dans les paroles et les écrits de ceux qui ajoutent à la mort physique du militant le dépeçage de l’individu ?
    Ce flot de ragots nous écœure.
    L’histoire de notre lutte contre la centrale nucléaire de Golfech continue.


    sources :

    Sur l’assassinat : http://www.sudouest.fr/2010/08/01/-151386-4583.php


    1982
    Affiche liée














    [Vous avez dit : terroristes ; partout depuis longtemps des prolétaires radicalisent leurs luttes contre l’exploitation capitaliste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vous avez dit : terroristes ; partout depuis longtemps des prolétaires radicalisent leurs luttes contre l’exploitation capitaliste]. — Toulouse : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 45 × 64 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : armement  ; impérialisme  ; luttes sociales (mouvement social)  ; nucléaire  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Afghanistan  ; Argentine  ; Pologne
    • Noms cités (± liste positive)  : CLODO (1980-1983)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    textes (notamment des extraits de presse)

    photos diverses (de juin 1936, d’aout 1944, d’actualité)

    texte :

    Vous avez dit : terroristes

    partout et depuis trop longtemps des prolétaires l’État et ses défenseurs essaient de nous écraser par la magouille, l’idéologie, la force

    [extraits de presse…]

    LA GENDARMERIE DÉTIENDRAIT PLUS DE 200 MILLIONS DE FICHES SUR LES FRANÇAIS
    An cours d’une conférence de presse réunie le 15 décembre, M. Ray-mond Forai, premier vice-président de la commission informatique et libertés, a affirtné que, selon les investigations qu’il a menées avec ses collaborateurs, la gendarmerie détiendrait 200 à 250 millions de fiches sur les citoyens français. Le président (P.S.) de la commission des lois de l’Assemblée nationale a souligné qu’à ses yeux toutes ces fiches ne sont pas illégales. Ainsi, celles qui ne recensent que le nom de personnes recherchées.
    Mais l’enquête de la commission a permis de découvrir que les fichiers de la gendarmerie recélaient un grand nombre des informations confidentielles interdites par la loi. Certaines fiches consultées par la commission font état de condamnations amnistiées. L’une d’elles, que M. Forni a citée comme exemple, concerne une femme de soixante ans, dont la fiche Indique qu’elle a travaillé en Allemagne pendant la guerre et qu’elle serait de u moeurs légè-res ». Ces fiches, qui ne sont pas centralisées, sont en général détenues au lieu de naissance des personnes concernées, par la brigade de gendarmerie de leur domicile et par celle de leur résidence secondaire, M. Forni a indiqué que la commission allait entreprendre une démarche auprès du ministre de la défense, dont dépend la gendarmerie, pour faire cesser les fichages illégaux.
    Un autre membre de la commission, M. Henri Caillavet, sénateur (N.I.) du Lot-et-Garonne, a indiqué qu’après plusieurs mois d’investigations, menées en collaboration avec M. Louis Joinet, aujourd’hui conseiller technique à Matignon, il avait retrouvé dans les fichiers de la P.J. et dans ceux de la gendarmerie des fiches remontant à l’occupation et faisant état de la race juive des personnes concernées. Il ne s’agirait pas de fichiers de juifs proprement dits, mals de renseignements figurant dans des dossiers individuels classés par ordre alphabétique. M. Caillavet a indiqué que les personnes ainsi fichées ou leurs ayants droit pourront demander la destruction de ces documents.
    Le sénateur a indiqué que les partis qui à des fins électorales constituent des fichiers en vue de s’adresser à la communauté juive ne pourront plus le faire. Dans le passé, le R.P.R. et le P.C.F. ont eu recours, selon M. Caillavet, à cette pratique.

    Joseph Franceschi vient de découvrir que « les agressions contre les personnes âgées et les femmes seules, vols divers, en bref toutes les atteintes aux personnes et aux biens » faisaient parti du « terrorisme au quotidien ».
    Déclaration faite à la Rochelle à l’occasion de la remise du drapeau des CRS au groupement de Bordeaux

    partout et depuis longtemps des prolétaires radicalisent leurs luttes contre l’exploitation capitaliste mais de manière encore trop isolées

    [extraits de presse…]

    Le « Clodo » revendique « l’attentat » de Toulouse
    Pourquoi ce sabotage ?
    Comme on s’en sera douté, nous sommes des travailleurs de l’informatique, bien placés par conséquent pour connaître les dangers actuels et futurs de l’informatique et de la télématique. L’ordinateur est l’outil préféré des dominants. Il sert à exploiter, à ficher, à contrôler, à réprimer. Demain, la télématique instaurera « 1984 », après-demain l’homme programmé, l’homme-machine…
    C’est contre cela que nous luttons et lutterons. Ce sabotage est seulement plus spectaculaire que d’autres perpétrés journellement par nous ou par d’autres.


    sources :

    Affiche parue entre 1981 et 1985 (ministrat d’Hernu) et probablement 1983 (attentats du CLODO après 1981).

    Sur le Comité liquidant ou détournant les ordinateurs (CLODO) :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_liquidant_ou_d%C3%A9tournant_les_ordinateurs






    [Taules : basta !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Taules : basta !]. — Paris ; Toulouse ; Villeneuve-d’Ascq : Otages : Transmurailles express, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 64 × 44 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Touti
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ Textes racontant les derniers actes militants des prisonniers dans les prisons de France ; photo d’une foule sur un mur qui tient une banderole “briser l’enfer des prisons” ; logo "étoile rouge s’échappant d’une fenêtre aux barreaux brisés" ]

    texte :

    Taules : basta !

    La justice ? C’est la leur !

    De même qu’il faut travailler ou chômer, il faut payer — et de plus en plus cher — la révolte, le non respect de l’ordre social. Les flics baveurs produisent de l’ordre par la terreur, eux sont libres quand nous sommes de la viande à prison : 1000.000 personnes passent chaque année en taule !!!

    Brisons les divisions !

    Contre l’individualisation des détenus, brisés, réduits par la cuisine pénitentiaire à la soumission, la délation …

    Casser le mur du silence, c’est déjà abolir la taule !

    La contre-information dans et hors les taules, c’est ébrécher au quotidien le pouvoir de l’État sur nos vies.

    Regroupement pour tous !

    Contre l’anéantissement psychologique et social des détenus, contre l’isolement, les humiliations…


    Juillet 84
    À la prison de Loos quelques 170 détenus font une grève de la faim symbolique d’un jour, pour commémorer les mutineries de 1974 et réaffirmer leurs revendications : parloirs libres, fin des fouilles à corps et de la censure du courrier …

    Août 84
    À Fleury-Mérogis 7 détenus s’automutilent et envoient une phalange coupée à Badinter pour obtenir la révision de leur affaire.

    Août / septembre 84
    Huit réfugiés basques font quarante jours de grève de la faim contre les extraditions et les expulsions.

    Septembre 84
    À la MAF de Fleury 50 détenues refusent de réintégrer leur cellule et manifestent dans la cour : contre les quartiers “spéciaux” de détention.

    15 septembre 84
    Cinq militants révolutionnaires se mettent en grève de la faim : contre l’isolement, pour les parloirs libres et le droit aux visites, pour le regroupement, en solidarité avec les basques contre les extraditions

    25 septembre 84
    Une vingtaine de détenus et détenues participent au mouvement.

    2 octobre 84
    Le mouvement s’étend dans les taules de la région parisienne, 350 détenus refusent leur plateau …

    Ce n’est qu’un début …

    Otages, trimestriel pour l’expression des détenus, BP 37, 59651 Villeneuve-d’Ascq cedex — Touti, journal pour l’autonomie prolétaire ; 41, rue des 5 diamants, 75013 Paris — « Transmurailles Express », émission de radio libre sur la taule et pour les taulards - 96.1 MHz, Canal Sud ; 40, rue Alfred Duméril, 31400 Toulouse


    sources :