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1499 affiches :
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Dimanche 10 courant, à 2 heures de l’après-midi
Salle Favié, 13, rue de Belleville
4e grand meeting public et contradictoire
Ordre du jour :
1° La condamnation à mort de Ravachol et son exécution ;
2° Le délateur Chaumartin ;
3° La fête nationale du 14 juillet et la misère publique ;
4° Les bruits de guerre et l’entipatriotisme.Orateurs inscrits : Jacques Prolo, Michel Zévaco, Poulain, J.-B. Louiche, Couturier, Henri Fortuné, Leboucher et une anonyme.
Contradicteurs : marquis de Morès, Mordacq, socialiste ; Camélinatn Millevoye, Ernest Roche.
Entrée : 30 centimes pour couvrir les frais.
N.-B. - Une quête sera faite à la sortie pour les femmes et les enfants des compagnons détenus
Paris. — Imp. A. Lombardin, 148, boulevard Voltaire.
https://militants-anarchistes.info/?article4501
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À bas la chambre !
Au bout de vingt-deux ans de pouvoir, la république bourgeoise crève comme ses deux devancières.
Elle crève parce qu’au lieu d’avoir été l’égalitaire société, sans dieu ni maîtres, abattant les castes, détruisant les abus et faisant du salarié, cet esclave moderne, un homme libre, elle n’a été qu’un gouvernement, gardien, comme tous les gouvernements, des vieilles iniquités, défenseur des privilégiés contre les déshérités, chien de garde de la propriété capitaliste.
Elle s’est montrée aussi grotesque que la légitimité, aussi arbitraire que l’empire, aussi corruptrice que l’orléanisme. Elle s’est aussi alliée à toutes les réactions, mise au service de tous les agiotages, a épousé Rothschild, protégé le pape et tendu la main à l’autocrate russe.
Ses Constans et ses Rouvier ont été aussi immondes que les Calonne de l’ancien régime, que les Barras du Directoire, que les Teste et Cubières de la monarchie de Juillet. Elle a eu à sa tête deux égorgeurs, Thiers et Mac-Mahon, un tripoteur Grévy et un imbécile Carnot, Carnot fils de bourgeois et petit-fils de traître (le prétendu organisateur de la victoire fut tout à tout jacobin, thermidorien, bonapartiste et royaliste).
Elle a débuté dans le sang par les trahisons du gouvernement de la Défense nationale et les massacres de 1871, elle a continué par les brigandages coloniaux, elle finit aujourd’hui dans la fange du Panama.
Elle est bien morte !
Mais qui donc va avoir sa succession ?
Sont-ce les monarchistes, qui des siècles durant, peuple, t’ont tenu sous le joug impitoyable du prêtre et du seigneur et qui, par l’intrigue, lorsque la force leur a échappé, ont fait obstacle à tout progrès, à toute liberté ?
Sont-ce leurs compères, les jésuites, qui, masqués aujourd’hui en socialistes, de même qu’en 48 ils l’étaient aux républicains t’ont fusillé avec leurs de Mun et te trompent avec leur Drumont ?
Sont-ce les débris honteux de la famille Bonaparte qui parlent déjà de Consulat, avides de rééditer le sanglant guet-apens du 2 Décembre ?
Sont-ce les radicaux qui t’ont sans cesse berné, louvoyant hypocritement depuis vingt ans entre l’opportunisme et la révolution ?
Sont-ce les socialistes d’État, révolutionnaires farouches jadis, aujourd’hui convertis et domestiqués, à la suite de leurs Brousse, de leurs Guesde et de leurs Vaillant !
Ou bien, peuple, sera-ce enfin toi-même, agissant cette fois directement, sans maîtres imposés, sans mandataires auxquels aveuglément tu remets ton sort ?
Reprends ta liberté, ton initiative et garde-les, sans te fier à personne pas plus aux socialistes qu’aux curés, balaie toi-même tes exploiteurs. Brûle la banque, la banque chrétienne comme la banque juive, chasse le tyran de l’atelier et de la mine pour en prendre possession avec le [frère de travai]l et, au sein des groupements corporatifs, organise le [prolétaire]. Le gouvernant est le valet du capital : Sus au gouvernant ! À bas le roi Carnot ! à l’égout le Sénat ! à l’eau la Chambre ! au fumier toute la vieille pourriture sociale !
Lorsque, il y a cent ans, tes pères prirent à la gorge l’ancien régime qui les saignait à blanc, il ne s’en remirent pas à leurs députés foireux du soin de les délivrer. Pas plus Robespierre que Danton ne décrété la révolution : ils furent emportés par elle. Ce fut en vidange sans cesse cette Convention à laquelle les historiens bourgeois ont fait une légende, que les sans-culottes décapitèrent le roi, chassèrent le noble et muselèrent le prêtre.
Aujourd’hui, l’exploitation bourgeoise a remplacé l’absolutisme monarchique avec autant d’avidité et plus d’hypocrisie. Les jésuites républicains, qui valent les jésuites catholiques, te disent que tu es libre, pauvre hère qui ne peux exercer le droit de vivre ! que tu es souverains, lecteur bénévole qui remets ton sort au premier imposteur venu ! et tu les crois.
À la recherche de ce merle blanc que tu ne pourras jamais trouver, un bon député, c’est-à-dire un bon tyran ou un bon filou, ordinairement les deux, tu subis les plus infâmes réacteurs et les plus cyniques charlatans. Tes chefs d’État, tes gouvernants se succèdent, aussi misérables les uns que les autres. La Chambre actuelle est immonde comme toutes les précédentes : celle que tu nommerais pour la remplacer ne vaudrait pas davantage ; elle aurait pour règle ou l’autoritarisme ou la corruption.
Donc, ne vote pas, quand ce parlement pourri aura achevé, — et ce ne sera plus long, — de s’effondrer dans la boue. Ne vote pas : entre en scène et fais tes affaires toi-même ; tu n’as pas besoin ni de législateurs, ni de diplomates, ni de capitalistes, ni de galonnés, ni de prêtres : ces gens-là te font non vivre mais agoniser. La seule chose par laquelle subsiste une société, c’est le travail, et cette fonction, tu pourras, dès que tu seras ton maître, l’organiser toi-même mieux que personne, puisque travailler, travailler pour les parasites, a toujours été ton lot.
Masse sans cesse pressurée, saignée, trahie, le secret de ta force est en toi-même. Tes ennemis ne pourraient vivre sans toi qui produis tout, qui leur donne jusqu’à tes fils afin d’en faire des soldats pour te fusiller. Ne trouves-tu pas décidément qu’en voila assez ? N’auras-tu pas le cœur, enfin, de jeter bas pouvoir et capital ?
Tu as dormi longtemps d’un sommeil d’esclave : réveille-toi ! L’heure est venue de secouer tes dirigeants comme un lion secoue ses puces.
Sus à la Chambre, sus au Sénat, à la présidence, au capital !
Vive la révolution sociale !
Vive l’anarchie !
Un groupe anarchiste.
Imprimerie [Curini ?], rue Visconti, Paris
Publié lors de la crise de Panama fin 1892 ou moins probablement en 1893 avant les élections législatives d’aout et septembre.
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Appel aux Conscrits
Camarades,
Aujourd’hui nous sommes invités par l’ordre du gouvernement et de la loi militaire à assister à l’odieuse et grotesque comédie qui se jouera dans la grande salle de l’hôtel-de-ville. Irons-nous ou irons-nous pas ?
Nous les anti-patriotes avons eu le regret de constater que beaucoup de camarades sont retirés de la lutte par suite du renvoi des ateliers de 2 ou 3 des nôtres et des persécutions que donne la police : mais il ne faudrait pas croire que nous qui avons restés sur la brèche nous sommes découragés. Oh ! loin de là camarades mais laissez-nous vous dire que nous avons absolument besoin de votre concours pour ébranler ce vieux préjugé idiot que l’on nomme (patriotisme).
C’est pourquoi camarades nous vous faisons appel à toute notre énergie répondez-vous nous l’espérons.
Si vous répondez vous n’irez pas figurez au spectacle si idiot si inconcevable que l’on nomme tirage au sort ou alors ! si vous y allez ce sera pour protester énergiquement contre l’impôt du sang.
Et tous ensembles si nous sommes véritablement virils nous ferons plus quand on nous […] appelleras pour tirer notre numéro nous les émietterons, nous briserons la boite qui les contient et ramassant ces immondices nous les jetterons à la face de ces hommes vils que l’on nomme préfet sous-préfet maire souvants galonnés gendarmes gardes champêtre en un mot à toute cette ligue qu’en représente l’autorité.
À bas la conscription, à bas l’impôt du sang, vive l’humanité. Vive l’anarchie !
Peut-être écrit par Louis Thomasson ("Louis Marcus")
https://militants-anarchistes.info/?article5870
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Avis aux électeurs
97,000 personnes sont mortes. pendant la seule année 1891. 71,000 autres malheureux ont été internés comme fous par suite de misères et de chagrins, et les tribunaux ont eu à connaître de 247,000 affaires criminelles !!! (statistique donnée par le journal bourgeois Le Jour). Bilan affreux, que nous n’étudions pas assez et qui devrait révolter l’homme le plus pacifique, quand on songe que le sol français donne 1270 kilog. de produits alimentaires pour chaque tête d’habitant et qu’il suffit de 470 kilog. pour la nourriture d’un homme !
Camarades, vous qui dans l’année n’avez si souvent pu consommer votre nécessaire, réfléchissez ! Dites-vous : Je produis, donc je dois consommer, largement, tout ce dont j’ai besoin. Et tant que durera le système capitaliste de propriété individuelle, ce sont ceux-là qui ne produisent rien qui consommeront tout. Détruisons donc ce système économique exécrable.
On vous ment quand on vous dit que les anarchistes sont des voleurs et des assassins. Sur les 247,000 affaires criminelles précitées, nous défions qui que ce soit de nous nommer 10 anarchistes condamnés de droit commun. Comme nos aïeux de 1793, nous voulons être des justiciers, décidés à compléter leur œuvre, non au profit de quelques-uns, mais au profit de tous.
Plus de politique qui ne satisfait que les ambitieux. Étudiez nos promesses avant de les combattre… À l’œuvre pour la grande cause de l’humanité, et à la raison de la force opposons la force de la raison.
Vu : Le Candidat : Ardisson.
Toulon. — Imprimerie Nouvelle — rue Champ-de-Mars, 4
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Dynamite et Panama
Il y a quelques semaines, la dynamite parlait. Sa forte voix, agréable à nos oreilles, faisait défaillir toute la haute pègre des dirigeants et des exploiteurs. La bande des politiciens à étiquette socialiste, genre Ferroul, fantoches révolutionnaires d’autrefois, braves encore loin du danger, opportunistes devant l’assiette au beurre, se montrait, dans sa lâcheté, plus abjecte encore que les bourgeois. Un de ces ôte-toi-de-là-que-je-m’y-mette, — son nom, Lons mérite de passer à la postérité, — ne proposait-il pas d’organiser l’assommade des anarchistes qui osent s’attaquer à la police ! Touchante fraternisation de la préfecture et du socialisme autoritaire.
Le presse des pots-de-vin et des mouchardages, la presse des escrocs de finance, des charlatans politiques et des fonds secrétiers de tout poil, la presse qui s’agenouille devant Carnot, s’aplatit devant Q. de Baurepaire et couvre de fleurs le brigand galonné Dodds, massacreur de négresses, énumérait avec une hypocrite pitié les mouchards étripés. Elle larmoyait toute son encre, la gueuse qui enregistre froidement, chaque jour, les drames de la misère, les suicides de la faim, l’agonie des malheureux, broyés par notre organisation sociale.
Une fois de plus, les gens honnêtes, — honnêtes à la façon du Grand Français de Lesseps, — hurlaient à l’anarchiste et demandaient l’extermination pure et simple du seul parti qui, luttant contre toute autorité, toute exploitation, tout mensonge, poursuive l’émancipation des êtres humains, l’affranchissement du travail, l’avènement d’une société sans maîtres.
Ils ne parlaient pas, ces honnêtes gens, des victimes autrement intéressantes du patron, du propriétaire, du juge, des martyrs de la caserne dont on fait peu à peu des assassins après en avoir fait des souffre-douleurs. Ils ne rappelaient ni les trente cinq mille assassinés de la Semaine sanglante, ni les fusillés de Fourmies, ni les Tonkinois qu’on dépouille et les Dahoméennes qu’on éventre à l’ombre du frapeau français et au nom de la civilisation.
Qu’ils ravalent leurs glapissements de chacals, car un commissariat pulvérisé et une demi-douzaine de mouchards écrabouillés sont un bien faible avant-goût des représailles qui les attendent. Les coups des justiciers seront d’autant plus terribles qu’ils sont dictés non par l’amour du sang, — que les bourgeois conservent le monopole de ce goût animal, — mais par l’amour de l’humanité que les anarchistes veulent rendre libre en la débarrassant des maîtres, heureuse en la purgeant des exploiteurs.
Et comme la tourbe des policiers patentés et amateurs, des prostitués de la plume, des dirigeants et de ceux qui aspirent à le devenir foudroyait de loin l’anarchie, bredouillant les vieux clichés : patrie, ordre social, honneur, morale, voici qu’éclate, comme un coup de tonnerre, le scandale du Panama.
Donc vous avez volé, vertueux Floquet, vous avez volé, inflexible Reinach, tout comme papa beau-père, vous avez volé révisionniste Laguerre, vous avez volé ex-ministre Proust, vous avez volé radical Clémenceau, vous avez volé Béral, vous avez volé Cassagnac, vous avez volé Sans-Leroy, vous tous, soutiens et souteneurs de la famille, la religion et la propriété (!) vous volé, tripoté, trafiqué, ruinant les crédules qui avaient mordu à l’hameçon de vos promesses.
Elle va bien la valse des millions ! Monarchistes, conservateurs, opportunistes, radicaux, paillasses diversement bariolés qui se combattent sur les [tréteaux ?] de la Chambre, se désaltèrent, dans la coulisse, au même pot-de-vin.
Et cependant, la Seine coule à deux pas du Palais-Bourbon. Peuple, qu’attends-tu pour y pousser cete racaille ?
Eh bien, nous anarchistes, que les honnêtes gens de cette espèce appellent bandits et pourchassent comme des fauves, nous venons, une fois de plus, dire aux exploités, aux bernés, aux miséreux ce que nous voulons.
Révision, non de la constitution, — que nous importe ce torche-cul ! — mais de l’ordre social tout entier. Plus de gouvernants nous emprisonnant dans leurs lois faites en dehors de nous et contre nous, plus de juges valets de tous les pouvoirs, plus d’armée, école d’assassinat, plus de prêtres abrutisseurs du peuple, plus de financiers et de patrons vivant en oisifs du labeur des esclaves.
On peut subsister sans maîtres, n’en déplaise aux amoureux de la servitude, — ce n’est pas le gouvernement qui fait pousser le blé : il se contente de le taxer. les patrons, ô ouvriers bénévoles ! n’ont inventé ni le travail ni les machines, mais ils en profitent : le jour où vous prendrez possession de l’atelier où l’on vous exploite, pour travailler en commun à votre compte, vous n’aurez que des parasites de moins à nourrir, et la production, organisée par vous-même selon vos besoins, n’en sera que plus abondante.
En place de toutes ces tyrannies, libre association des groupes travailleurs, se donnant la main par-dessus les cités et les frontières, reprise par tous de ce qui doit être à tous, possession commune (et non partage) de tout ce qui sert à produire, terre, mines, usines, outillage industriel, procédés scientifiques ; bien-être pour tous, pour tous aussi liberté, liberté tout entière, dussent quelques-uns en être aveuglés au début, comme des prisonniers rendus à la lumière du soleil !
Pour arriver à la réalisation de cet idéal, esclaves, révoltez-vous. Les seules libertés que l’on obtienne sont celles qu’on prend, non celles qu’on mendie. Espérer des puissants qu’ils renonceront à leurs privilèges, des gouvernants, gardiens forcés du statu quo, qu’ils aideront les gouvernés à s’émanciper, est un leurre : leur situation même les enchaîne, Rothschild ne peut pas plus faire le bonheur de ceux qu’il vole, que Carnot réaliser la devise liberté — égalité, que Léon XIII proclamer la vérité scientifique. De par leur fonction, prolétaire ! ces hommes sont les ennemis naturels et tous ceux, quels qu’ils soient, qui les remplaceraient dans la même fonction, seraient tes ennemis aussi.
Ce n’est pas seulement l’individu, c’est le rouage, l’institution même qu’il faut briser. Renverse le dirigeant mais non pour en établir un autre à la place ; chasse le patron de l’atelier mais pour en prendre possession avec tes frères de travail et non pour te donner un nouveau maître, même déguisé ; vomis le mensonge religieux mais que ce ne soit pas pour t’éprendre d’une religion nouvelle.
Révoltez-vous ; en masse lorsque vous le pouvez ; individuellement quand le cœur, ou l’occasion fait défaut au plus grand nombre. Protestation soit, mais autrement que par ce dérisoire bulletin de vote. Grèves oui, mais grèves offensives, menaçantes, forçant les tyrans industriels à capituler, et non point grèves de mendiants. Guerre, certes, mais contre ceux qui vous oppriment à l’intérieur et non contre des peuples inoffensifs.
Et ne vous dites pas que ce sont efforts perdus ; toutes ces insurrections, si infimes soient-elles, finiront, en se totalisant, par hâter l’heure de la révolution vengeresse.
Un groupe anarchiste
Imprimerie N. [Saish/Satish ?], Woburn Place, Londres
IN : dossier 4 M 2695 (archives départementales de Seine-Maritime).
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La grève des conscrits
Supplément (vendu 10 c.) à Le Conscrit : organe d’agitation antipatriotique (janvier 1892)
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Le 1er mai
Les élections municipales
Manifeste
Camarades,
Les trois coups sont frappés, c’est-à-dire le signal est donné ; le chef d’orchestre, c’est-à-dire le ministre de l’Intérieur et se musiciens, toute l’armée des préfets, sous-préfets, fonctionnaires de tous ordres sont prévenus.
Le rideau va se lever, et les comparses, c’est-à-dire le peuple d’un côté, l’armée et tous les fonctionnaires de l’autre, vont entrer sur la scène.
Y aura-t-il collision entre eux ? Nous ne le savons.
Ce que nous savons bien, c’est qu’à la place du semblant de comédie révolutionnaire des années précédentes, la comédie électorale va se .jouer devant vous.
Vous allez voir, quémandant vos suffrages, une foule innombrable de charlatans politiques : avocats bavards, négociants voleurs, industriels fraudeurs, commerçants exploiteurs, journalistes vendus à la bourgeoisie et même des ouvriers qui, sous une étiquette socialiste et sous prétexte de vouloir faire votre bonheur ne cherchent qu’à se remplir les poches et à vivre à vos dépens.
Vous laisserez-vous prendre encore une fois à ce piège grossier qui a nom : Suffrage Universel ?
Comprendrez-vous enfin la raison dominante qui, en juillet 1889, guidait les grands pontifes, rastaquouères du socialisme, fruits secs du suffrage universel, black-boulés de toutes les élections et leur faisait voter la manifestation du ter mai.
Ils savaient que le 1er Mai 1892 serait un dimanche, jour d’élections municipales, et cette année, afin de ne pas troubler la manifestation de sa volonté, faite par le peuple souverain, ils ont décidé qu’il n’y aurait point de manifestations .dans les rues.
Tant mieux, l’année prochaine, au moins, ils n’auront aucune raison de vouloir en faire.
Et maintenant, Camarades, nous tenons à vous dire notre façon de penser.
Les révolutions ne se décrètent point, et rien de bon ne peut sortir d’une manifestation décrétée à l’avance.
Dire au Peuple : À tel jour, à telle heure, sois à tel endroit, c’est prévenir le ministre de l’intérieur d’avoir à mobiliser toutes les forces dont il dispose contre le prolétariat, au bénéfice de la bourgeoisie.
À quoi a servi le massacre de Fourmies ? À assurer l’élection d’un homme qui, sans cela, n’eut jamais pu que rester dans le peuple.
On nous accuse d’être des agents provocateurs ; y en avait-il à Fourmies l’an dernier.
Si vous nous avez compris, si vous avez compris que la Révolution sociale ne sera faite que le jour où le peuple refusera de sanctionner, par ses bulletins de vote, l’Autorité par laquelle il souffre, et où las de souffrir, il se révoltera et secouera le joug, si vous avez compris cela, le 1er Mai 1892, vous resterez chez vous et laisserez les politiciens se débrouiller entre eux.
Au lieu d’aller processionner et pétitionner auprès des pouvoirs publics ; qui ne peuvent rien pour vous, vous emploierez votre temps, perdu à cela, à étudier les phénomènes du progrès et les grands problèmes de la sociologie moderne.
Et lorsque votre énergie voudra se donner un libre cours, oh ! alors, au lieu d’aller implorer, auprès de gens qui sont vos ennemis, des réformes qui sont absolument inutiles, vous les précipiterez dans le néant d’où ils n’auraient jamais dit sortir.
Ce jour-là, nous en sommes certains, au lieu de consolider l’Autorité et ses soutiens : Propriété, Capital, Religions, etc., etc. vous les démolirez,et cette œuvre-là, vous ne l’accomplirez pas au cri de : Vive la journée de Huit heures, mais à ceux de :
Vive la Liberté,
Vive l’Anarchie !
un groupe d’anarchistes.
Placard paru dans L’Agitateur, n° 8 (17-24ãvril 1892)
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Le Père Peinard au populo
[…]
Une affiche est également annoncée comme accompagnant le numéro 69 (4e année) du dimanche 1er mai 1892 :
Encore l’Affiche !Ces nom de dieu de fouille-merde sont bien pochetés, nom d’une pipe.Voulant tout nous chopper, ils n’ont rien les couillons.À peine quelques ballots d’affiches dans les gares.Aussi pour les emmerder, le vieux prévient les copains qu’il a encore des flottes de papier rouge « Au Populo ».Seulement, mille tonnerres, comme les copains qui avaient demandé des affiches, et qui ne les ont pas reçues, ont été volés, pour sûr.Nous prions les camaros à la hauteur de manœuvrer en conséquence et en nous écrivant de bien indiquer comment et par quels moyens ils veulent de l’affiche « Au Populo. »Qu’on se le dise, nom de Dieu !
L’affiche est déjà annoncée dans le numéro précédent du Père Peinard, le n° 162 (24 avril 1892) :
Un coup d’affiches !L’affiche est un des plus riches flambeaux de propagande.Les richards le savent bien, nom de dieu ! Aussi ils ont foutu le pies d’entraves possibles : y a pas mèche de coller un bout de papier sur un mur sans y foutre un timbre.Y a qu’en temps d’élections où les charognards ont un peu desserré la vis.Donc, faudrait en avoir une couche pour ne pas profiter de l’occase.C’est ça que s’est dit le père Peinard, nom de dieu !Aussi, a. la double occasion des élections municipales et de la manifestance du premier Mai, il s’est fendu d’une affiche duPère Peinard au populoL’affiche en question ne nécessitera aucune formalité de timbre pour tire collée elle est légale dans les grands prix ! Les copains peuvent y aller dare dare ; partout eu y a des élections municipales, ils peuvent en coller sans pétard.Turellement, j’aurais voulu pouvoir en distribuer a gogo à tous les cumerluiches. Y a pas mèche, hélas !Pour lors, faut que les bons bougres qui en pincent se fendent de quelques amis. l’affiche ne coûte pas un prix faramineux quarante sous le cent, expédition comprise.Ohé, les camaros, patinez-vous ! Envoyez les commandes dare dare — et collez la braise avec, car c’est pas les picaillons qui m’étouffent.Allons, oup ! Profitons de l’occase pour foutre quelques bonnes idées sous le pif des jemenfoutistes.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Les libertaires parisiens
Le samedi 6 août 1892, à 8 heures et demie du soir
Salle du Commerce, 94, Faubourg du Temple
Grande conférence publique
Ordre du jour :
- L’Inquisition appliquée à Ravachol ;
- L’ignoble délateur Chaumentin ;
- La propagande par le fait ;
- Le droit à l’existence avec sa conséquence (le droit au vol et à l’assassinat) :
- La Prostitution de la Presse.
Orateurs : Henry Fortuné, Jacques Prolo, M. Zévaco, Poulain, L. Vivier, Couturier, etc., etc. ; la citoyenne Noël Berthier et une Anonyme.
Entrés : 20 centimes pour frais d’organisation
N.B. Une quête sera faite à la sortie pour les femmes et les enfants des compagnons détenus.
Paris. — Imp. A. Lombardin, 140, boulevard Voltaire.
« Archives anarchistes » (14 octobre 2017) :
https://anarchiv.wordpress.com/2017/10/14/les-anarchistes-et-leur-organisation-en-region-parisienne-en-1892/- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ]
- texte :
Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois
Compagnons,
Voici encore la foire électorale ouverte, où le peuple est cyniquement invité à se donner des maîtres.
En 1893 comme en 1889 la lutte est très vive et la victoire est violemment disputée pour conserver ou conquérir le pouvoir gouvernemental, source de tous les privilèges.
Quand du geste et de la voix les politiciens de l’un ou de l’autre parti vous invitent à voter pour celui-ci ou pour celui-là, avez-vous jamais songé à vous poser cette simple question : « Est-ce dans mon intérêt ou pour leur plus grand avantage que ces gens-ci : candidats, journalistes se démènent avec tant d’ardeur, s’attaquent avec acharnement, se couvrent de boue les uns les autres ? » Si vous l’avez fait, que penser de votre acte ? Car votre sens à dû vous répondre : Non ce n’est pas nous qui les intéressons.
Cependant, entendez-les : du premier au dernier, tous n’ont en vue que votre bien, tous vous promettent… la lune.
Et plus vous les changer, plus c’est toujours la même chose.
Ô, bon électeur,
Du moment que tu as dit oui avec plus ou moins de connaissance de cause, plus ou moins de liberté morale ou matérielle, n’appartiens-tu pas à ce Pouvoir qui sort de Toi et qui n’est plus Toi ?
Si l’on disait à un condamné à mort : « Le bourreau ne sera plus délégué par l’Administration, tu l’éliras toi-même, et avant de te trancher la tête, il te déclarera que c’est en vertu de ta souveraineté qu’il te coupe le cou », crois-tu que le sort du guillotiné en serait essentiellement changé ?
Eh bien ! cette théorie est celle de la souveraineté déléguée.
Tu as voté hier. Voteras-tu demain ? Voteras-tu toujours ? Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, tu nommes ton boucher et choisis ton bourgeois. Tu as fait des Révolutions pour conquérir ce droit.
On te dit : Tu es le Maître, le Souverain, tu es Tout le jour d’élection.
Comment veux-tu que celui qui commande obéisse ?
Jamais il ne sera ni la Liberté ni l’Égalité, puisqu’il est l’Autorité, par conséquent le privilège, c’est-à-dire le contraire de la Liberté et de l’Égalité.
Souviens-toi tu étais Souverain, lorsque tes élus de Février 48 envoyaient l’immonde Cavaignac te mitrailler en Juin.
Tu faisais acte de Souveraineté lorsque de Bonaparte tu lis ton empereur.
C’est au nom de ta Souveraineté que Thiers faisait fusiller trente-cinq mille Parisien, en 1871.
Mais vois-tu, il n’y a pas aussi longtemps que tu as vu, à Fourmies. le Lebel, engin perfectionné, perforer des adolescents, des jeunes filles, le bouquet de Mai au corsage ; c’est aussi cependant au nom de ta Souveraineté.
As-tu oublié le Wilsonisme, le Panamisthme, pour que tu t’entêtes à faire durer le Parlementarisme ? Tu vois, çà rime et c’est la même chose.
C’est toujours cependant an nom de ta Sacrée Souveraineté que les grands voleurs des dernières législatures ont extorqué à des malheureux les millions du Panama.
Réveille-toi !
À toi la Terre, Paysan à toi la Mine, Mineur ; Ouvrier, à toi l’Usine !
Au diable le bulletin de vote.
Alors tu ne verras plus : de maçons sans logis, de cordonniers sans souliers, de tailleurs en haillons ;
Tu ne verras plus, des mères, aux mamelles taries par les privations de toutes sortes, se suicider elles et leurs enfants pour se soustraire à la famine du taudis.
L’homme que tu élèves, ne représente ni la misère ni tes aspirations, ni rien de toi, crois-moi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.
Écoute les anarchistes quand ils te disent qu’il n’y a (le transformation possible que par la Révolution Sociale nous conduisant tous à une Société libre, sans Dieu ni Maître : à l’Anarchie !
Et s’il existe en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.
Je te le dis, bonhomme, rentre chez toi, et fais la grève raisonnée des bulletins de vote.
Vive l’Humanité libre ! — Vive la République anarchique !
VU : Le Candidat abstentionniste,
Demeule.3,2279. — Brest, Imp. Uzel-Caroff et fils.
Aux élections législatives des 20 août et 4 septembre 1893, quatre candidats abstentionnistes, Prosper Guyard, Eugène Marion, Jean-Marie Guérenneur) se sont présentés sur les circonscriptions brestoises.
Aux élections législatives du 8 mai 1898, trois candidats abstentionnistes se seraient également présentés mais Guérenneur — l’un des autres candidats — était alors décédé depuis avril 1897.Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.
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Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois
Compagnons,
Voici encore la foire électorale ouverte, où le peuple est cyniquement invité à se donner des maîtres.
En 1893 comme en 1889 la lutte est très vive et la victoire est violemment disputée pour conserver ou conquérir le pouvoir gouvernemental, source de tous les privilèges.
Quand du geste et de la voix les politiciens de l’un ou de l’autre parti vous invitent à voter pour celui-ci ou pour celui-là, avez-vous jamais songé à vous poser cette simple question : « Est-ce dans mon intérêt ou pour leur plus grand avantage que ces gens-ci : candidats, journalistes se démènent avec tant d’ardeur, s’attaquent avec acharnement, se couvrent de boue les uns les autres ? » Si vous l’avez fait, que penser de votre acte ? Car votre sens à dû vous répondre : Non ce n’est pas nous qui les intéressons.
Cependant, entendez-les : du premier au dernier, tous n’ont en vue que votre bien, tous vous promettent… la lune.
Et plus vous les changer, plus c’est toujours la même chose.
Ô, bon électeur,
Du moment que tu as dit oui avec plus ou moins de connaissance de cause, plus ou moins de liberté morale ou matérielle, n’appartiens-tu pas à ce Pouvoir qui sort de Toi et qui n’est plus Toi ?
Si l’on disait à un condamné à mort : « Le bourreau ne sera plus délégué par l’Administration, tu l’éliras toi-même, et avant de te trancher la tête, il te déclarera que c’est en vertu de ta souveraineté qu’il te coupe le cou », crois-tu que le sort du guillotiné en serait essentiellement changé ?
Eh bien ! cette théorie est celle de la souveraineté déléguée.
Tu as voté hier. Voteras-tu demain ? Voteras-tu toujours ? Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, tu nommes ton boucher et choisis ton bourgeois. Tu as fait des Révolutions pour conquérir ce droit.
On te dit : Tu es le Maître, le Souverain, tu es Tout le jour d’élection.
Comment veux-tu que celui qui commande obéisse ?
Jamais il ne sera ni la Liberté ni l’Égalité, puisqu’il est l’Autorité, par conséquent le privilège, c’est-à-dire le contraire de la Liberté et de l’Égalité.
Souviens-toi tu étais Souverain, lorsque tes élus de Février 48 envoyaient l’immonde Cavaignac te mitrailler en Juin.
Tu faisais acte de Souveraineté lorsque de Bonaparte tu lis ton empereur.
C’est au nom de ta Souveraineté que Thiers faisait fusiller trente-cinq mille Parisien, en 1871.
Mais vois-tu, il n’y a pas aussi longtemps que tu as vu, à Fourmies. le Lebel, engin perfectionné, perforer des adolescents, des jeunes filles, le bouquet de Mai au corsage ; c’est aussi cependant au nom de ta Souveraineté.
As-tu oublié le Wilsonisme, le Panamisthme, pour que tu t’entêtes à faire durer le Parlementarisme ? Tu vois, çà rime et c’est la même chose.
C’est toujours cependant an nom de ta Sacrée Souveraineté que les grands voleurs des dernières législatures ont extorqué à des malheureux les millions du Panama.
Réveille-toi !
À toi la Terre, Paysan à toi la Mine, Mineur ; Ouvrier, à toi l’Usine !
Au diable le bulletin de vote.
Alors tu ne verras plus : de maçons sans logis, de cordonniers sans souliers, de tailleurs en haillons ;
Tu ne verras plus, des mères, aux mamelles taries par les privations de toutes sortes, se suicider elles et leurs enfants pour se soustraire à la famine du taudis.
L’homme que tu élèves, ne représente ni la misère ni tes aspirations, ni rien de toi, crois-moi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.
Écoute les anarchistes quand ils te disent qu’il n’y a (le transformation possible que par la Révolution Sociale nous conduisant tous à une Société libre, sans Dieu ni Maître : à l’Anarchie !
Et s’il existe en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.
Je te le dis, bonhomme, rentre chez toi, et fais la grève raisonnée des bulletins de vote.
Vive l’Humanité libre ! — Vive la République anarchique !
VU : Le Candidat abstentionniste,
Guérenneur.3,2279. — Brest, Imp. Uzel-Caroff et fils.
Aux élections législatives des 20 août et 4 septembre 1893, quatre candidats abstentionnistes (Jean Demeule, Prosper Guyard, Eugène Marion, Jean-Marie Guérenneur) se sont présentés sur les circonscriptions brestoises.
Aux élections législatives du 8 mai 1898, trois candidats abstentionnistes se seraient également présentés mais Guérenneur était alors décédé depuis avril 1897.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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Groupes anarchistes des Xe, XIIe & XXe arrondissement
Élections municipales du 16 avril 1893
Travailleur
Encore une fois tu es appelé à voter ; encore une fois ceux qui te dirigent, vont, par leur volonté, te faire choisir de nouveaux maîtres.
Seras-tu donc éternellement le jouet inconscient des politiciens de tout acabit ?
Ne vois-tu pas que ce suffrage universel tant prôné depuis quarante-cinq ans, n’a abouti Jusqu’à ce jour, qu’à fortifier tes dirigeants et tes exploiteurs.
Le Conseil municipal, dont tu es appelé à renouveler le mandat, n’a aucune attribution : La Ville de Paris n’est-elle pas la dernière Commune de France ! Ce Conseil municipal demeure donc sous la domination et sous la tutelle de l’État ; de l’État cette immense famille de parasites qui te pressurent et que tu engraisse de tes sueurs.
N’est-ce pas pour l’entretien de l’État et de ses créatures, que des millions sont gaspillés tous les ans.
N’est-ce pas pour la défense de cet État que la magistrature et l’armée, ces institutions maudites, existent, qui font qu’une poignée d’hommes s’arroge le droit de juger les actes des hommes ! De l’armée cet immense bagne où l’on enferme tous les ans des centaines de milliers des tiens : où dignité et courage font place au servage le plus répugnant pour la seule satisfaction de tes maîtres.
Plus d’un milliard est sacrifié chaque année pour l’existence de ces institutions qui ne servent à rien moins qu’à te faire supporter, de plus lourdes charges. Pendant ce temps, les chômages deviennent plus fréquents, la misère, plus hideuse, et les Panamistes de tout rang te sucent ta dernière goutte de ton sang !
Travailleur
Le suffrage universel depuis qu’il fonctionne n’a produit que déceptions et colères ; aucune réforme sociale n’a pu aboutir par le vote qui jusqu à ce jour n’a servi qu’à élever au pinacle des hommes qui t’ont dupé et trahi.
Continueras-tu à jouer ce rôle de dupe, n’es-tu pas las de servir de marchepied aux ambitieux et intrigants !
Aujourd’hui que le mécanisme d’un côté et l’agiotage de l’autre ont servis les intérêts de la féodalité capitaliste, une transformation sociale impose qui est la résultante des évolutions que nous avons subies.
L’histoire nous prouve que les véritables réformes accomplies jusqu’à ce jour, n’ont été arrachées que par la force. Sache donc recréer cette force sans donner plus d’appui a ceux qui te dominent et t’oppriment.
Le suffrage universel n’apporte aucune garantie, aucune sanction à ceux qui par vanité s’intitulent électeurs. Le candidat qui, la veille se courbait devant toi, redevient le lendemain du jour où tu l’as proclamé ton élu ton propre maitre, il se complaît dans le ménagement de ses propres intérêts.
Ne Vote pas ! Travailleur, abstiens-toi !
Pas d’hésitations ! A ceux qui te diront que l’abstention est une désertion, réponds leur, que la souveraineté du peuple ne se délègue pas, elle s’exerce.
Que ta dignité t’impose de prendre en mains la défense de les intérêts, que tu n’as plus rien à espérer de ceux qui viennent mendier tes suffrages. Va donc dans les réunions leur cracher ton profond mépris et viens seconder par ton énergie les futurs combattants die la révolution sociale.
Travailleur, un dernier mot !
À ceux qui te diront que nous sommes des perturbateurs, nous répondrons :
La justice, les droits et le bonheur ne peuvent exister que quand nous aurons la con cience de nos forces et en ferons la plus franche application.Les hommes ne seront plus esclaves, mais associés dans la société libre, et débarrassés de leurs préjugés. Ils ne voudront point faire le mal, à seule fin qui ne leur soit pas rendu.
Le travail ne sera plus une peine n’étant pas imposé, et les producteurs n’ayant plus à nourrir une bande de parasites…, tels que : gendarmes, magistrats, huissiers, etc., de seront plus contraints à un si rude labeur !
Bien long serait l’exposé de notre philosophie, pour elle point de bornes, elle va dans l’infini chercher les armes nécessaires au bonheur des hommes.
Travailleur qui grouille dans la misère, qui dès le matin inonde les rues comme une mer mugissante pour t’enfermer dans une atmosphère chargée de coton et d’acide, et dont la phtisie décime les rangs, pour la satisfaction des Gouvernants et des Capitalistes,
Réfléchis ! Ne vote pas ! Agis !
Vive l’anarchie !
Vu : le candidat : Jacques Bonhomme.
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Samedi 3 juin 1893, à 8 h. 1/2 du soir
Salle du Commerce, 94, Faubourg du Temple
Grand meeting d’indignation
contre la condamnation à mort de l’anarchiste Foret
Ordre du jour :
1° Les victimes de la Bourgeoisie et la canaillerie des Jurés de la Seine. — 2° Les odieux verdicts des Cours d’assises. — L’affaire du député Baudin. — 4° À qui incombe les responsabilités des Crimes commis en 1871 par les Souteneurs de l’Ordre. — 5° Les actes de Sauvagerie qui ont été commis au Dahomey par les Émules de Boulanger et Galifet.
Orateurs inscrits :
Jacques Prolo, Leboucher, Tortelier, Brunet, Souvarine, Couturier, etc.Plusieurs Conseillers municipaux et Députés ont été invités.
Entrée : 25 centimes pour frais d’organisation.
N.B. — Il est un devoir à tous les Révolutionnaires d’assister à cette réunion.
Paris. — Imp. A. Lombardin, 148, boulevard Voltaire.
Eugénie Collot est également intervenue dans ce meeting :
https://militants-anarchistes.info/?article1776https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/foret_meeting.jpg- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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Ballottage du 3 septembre 1893 - Supplément au n° 233 du Père Peinard
Le Père Peinard au populo
Hourrah, nom de dieu ! Bibi n’est pas le seul bon bougre ayant soupé des fumisteries électorales.
La grande tournée votarde du 20 août en est une riche preuve : dans les tinettes, des bottes de torche-culs ont manqué à l’appel.
Rien qu’à Paris, y a eu pour le moins un bon tiers d’abstention : quéque chose comme 160,000 bons bougres se sont torchés avec leurs bulletins de vote.
Et en province, la proportion des anti-votards est la même, — sinon plus forte !
Dam, on en a plein le cul de la politique ! C’est qu’aussi on est payé pour ça : de tous temps, les dépotés ont sifflé des pots-de-vin à tire-larigot. Entrés pauvres à l’Aquarium, ils en sont tous sortis riches comme Job, le marchand de papiers à cigarettes. Les chèques ne sont pas d’invention nouvelle !
Le Suffrage Universel, tant vanté par les jean-foutre, n’est qu’une muselière à bons bougres, — comme qui dirait
Le muselage universel
Ce coup-ci, comme primeurs, il nous a fourré de la belle pourriture : Wilson, Reinach, Rouvier et toute la séquelle des panamitards… Et à la deuxième resucée la collection se complètera.
Les ambitieux jubilent du truc. Cré pétard, qu’ils ne fassent pas trop les crâneurs : pour l’instant ils ne font que balloter, — un temps viendra…, et il n’est pas loin, foutre ! — où, ne se contentant pas de les ballotter, le populo les balancera carrément dans cent mille pieds de mouscaille.
D’ici là, par la grève générale, les bons bougres prouveront aux saltimbanques de la politique qu’ils ne veulent plus rien savoir de cracher les impôts, de payer la rente aux proprios, d’êtres exploités par les patrons et abrutis par les curés.
La grève générale, est à la portée du plus flemmard : y a qu’a se tenir à l’écart des goguenots électoraux… avec le même soin que si le choléra étant dedans.
Votailler ? N’est faut plus ! c’est se fiche la corde au cou. C’est autoriser richards, jugeurs et gouvernants à nous plumer vifs.
Au lieu de ça, s’agit de se graisser les biceps, afin d’être d’attaque pour exproprier les richards et foutre en l’air la vieille garce de Société.
Cela fait, n’ayant plus de gouvernants, ni d’exploiteurs à gaver, le populo se la coulera douce.
On sera en Anarchie, nom de dieu !
Le Père Peinard. — Vu le candidat pour la fôorme :
Grâce à la [ruche de loi ?] contre la liberté des candidatures. Il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui. Il roulerait le populo, kif-kif, le premier bourgeois venu.Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff. En vente partout pour deux ronds on en voit la farce.
A. Delalle, imp. spécial du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris
Repéré à la Préfecture de Police (Paris).
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Élections législatives du 20 août 1893.
Le Père Peinard
Au populo
Mince de scie, nom de dieu ! Encore des élections.
M’est avis, foutre, que nous devrions en avoir soupé, et être dégoûtés en plein de la politique : les dépotés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection.
Et faut se monter le job : les nouveaux seront du même tabac que les anciens, — à défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques.
C’est le métier qui veut ça, mille marmites !
Donc, a pas à s’embistrouiller pour choisir dans la chiée de candidats sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie. Envoyons aux pelottes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas une vesse de loup : qu’ils soient réacs, ralliés, opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes !
Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable, et pour un peu vous suceraient les doigts de pieds. Une fois élus, barca ! Ils se foutent de notre fiole. Parbleu, ils sont nos maîtres !
En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à l’Aquarium ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, — c’est-à-dire pour le plus grand profit des banquiers et des patrons, des curés, des proprios, des fonctionnaires, etc.
Les lois ! Voilà ce qui fait notre malheur. Trop de lois à la clé, nom de dieu ! Y en a tellement qu’on en crève !
Il est temps d’enrayer le mouvement. Pour ça, refusons de voter, c’est la plus belle mornifle à coller sur la hure des grosses légumes.
S’abstenir, c’est prouver qu’on en a plein le dos des fumisteries politiques, qu’on ne veut plus engraisser les budgétivores, les panamistes et la putain de séquelle.
S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut enfin décrocher le boulottage, les frusques et un bon pieu pour chacun. Pour lors, voici où on doit en venir :
Plus de gouvernance ! Au rancard cette garce de mécanique qui n’est bonne qu’à abrutir, museler et massacrer le populo.
La Terre aux paysans ! La saison de payer la rente au bout d’une fourche est venue : y a assez de temps que les proprios bouffent le blé que sèment les bons bougres.
L’usine aux ouvriers ! La mine aux mineurs ! Eh oui, il nous faut ça : aux chiottes les patrons ! Nous sommes assez marioles pour vivre sans eux (qu’ils essayent de vivre sans nous ).
C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Peau de balle ! Y’a à tabler que sur un chambardement général. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la Révolutions Sociale, et gueulons :
Plus de Maîtres ! Vive l’Anarchie !
Grâce à la vache de loi contre la liberté des candidatures, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui : élu, il roulerait le populo, kif-kif le premier bourgeois venu.
Le Père Peinard
Vu, le candidat pour la fôôrme :
Pour plus d’explication, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff, pour deux ronds on en voit la farce.
A Delalé. Impr. spéciale du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris.
Affiche parue en supplément de Le Père Peinard n° 231 (20-27 aout 1893). Le second tour du 3 septembre permet une autre série d’affiches sans timbre à oblitérer (voir Le Père Peinard, n° 233 du 3au 10 septembre 1893).
Texte repris presque identiquement dans une affiche de 1898.
Voir aussi l’article d’Émile Pouget sur l’affichage lors de cette élection, paru dans Le Père Peinard n° 228 du 30 juillet au 6 aout 1893.
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Les dynamitards aux panamitards
« Il n’y a pas de concessions à faire à ces gens là ; ou les faire taire. »
Gamard, député et futur dynamité.Eh bien comment trouvez-vous cette première sauterie — première, mais non dernière, —ignobles drôles !
Vingt-deux ans se sont passés depuis que généraux, banquiers, députés, mouchards de presse et autres dignes représentants de la classe dirigeante, ont transformé Paris en charnier et collé au mur trente-cinq mille prolétaires réclamant leur droit à la vie.
Depuis, lâches et bandits, vous avez fait de cette république en laquelle le peuple avait mis son espoir et pour laquelle il avait prodigué son sang, le tripot des Rothschild et des Rouvier.
La brute Mac-Mahon a succédé au scélérat Thiers, le filon [filou ?] Grévy au dit Mac, le mannequin Carnot à Grévy ; Ferry a volé après Gambetta, Constans après Ferry. Dupuis après Constans et le paria d’en bas, qui vous avait hissé au pouvoir de son vote est resté toujours aussi misérable, aussi exploité, condamné à l’esclavage patronal ou à la mort d’inanition au coin d’une borne.
Est-ce que, vraiment, vous vous imaginiez que ça allait toujours durer ?
Vous pouviez tout au moins tenter l’affranchissement des masses, essayer de panser quelques unes des plaies sociales aveugles et sourds, vous déchaînez la révolution : le révolution vous dévorera.
Comme ils sont amusants et doux à notre oreille, vos cris de paillasses éperdus pendant que vous vous tortillez sur vos augustes sièges de législateurs la foire au ventre !
Ah ! vous envoyez les fils du peuple, transformés en chiens de garde de vos privilèges, crever au Tonkin pour faire des rentes à Bavier-Chauffour !
Ah ! vous baisez les pieds du pape, — petit fils de Voltaire, — le derrière des monarques, — descendants de Danton, — laissant pourrir dans sa misère et son abjection cette pauvre bête de somme de travailleur qui avait eu la naïveté de croire en vous !
Ah ! vous refusez d’amnistier les mineurs victimes de vos Chagots et vous proclamez les anarchistes hors la loi. Tout cela au nom du peuple souverain, cet esclave coiffé d’une couronne en carton, qui vous tend la joue gauche lorsque vous l’avez giflé sur la joue droite !
Eh bien nous, les hors la loi, nous nous permettons d’entrer en scène, — un peu brusquement n’est-ce pas ? Dame les affamés, les loqueteux, les éternels dupés qui réclament leur part au banquet de la vie et attendaient à la porte depuis si longtemps, ne peuvent avoir la patience toute parlementaire des députés dits ouvriers puisqu’ils ne travaillent pas.
Ils sont bien drôles dans leur effarement ceux-là, ces imbéciles, renégats de la révolution sociale, qui parlaient jadis de vous faire fusiller comme des lapins, [nos ?] bonhommes, mais refusent énergiquement aujourd’hui de sauter avec vous. Le fait est qu’après un surnumérariat aussi long, entrer au Palais-Bourbon juste au moment où l’on y reçoit des [bombes ?], c’est jouer de malheur.
Ne les rendons pas responsables de nos coups de dynamite, ô bourgeois ! ces phénix du Quatrième-État qui ne rêvent que de s’embourgeoiser à leur tour. Leur grand-maître, l’aspirant sénateur Jules Guesde, l’a déclaré formellement entre eux et nous, il n’y a rien de commun.
Nous ajouterons cependant qu’il y a entre eux et vous une différence trop flatteuse pour votre amour-propre pour que nous ne nous fassions pas un plaisir de vous le signaler :
Vous êtes de la merde ;Ils sont de la sous-merde.Quant aux oisons qui leur font chœur, gardes-champêtres en expectative du Quatrième-État, mannequins bons à voter des protestations énergiques, leurs criailleries ne sauraient vraisemblablement nous émouvoir.
Quant aux petits crevés du Quartier-Latin, graine d’avocats et de jugeurs, qui, à vingt ans, le cœur aussi vide que le cerveau, rêvent mariage riche et exploitation de la bêtise populaire, dignes rejetons de M. Prud’homme, leur indignation furibonde contre les anarchistes nous fait bien rire. Comme au moindre pétard, tomberaient en pâmoison ces hommelettes, habitués de Ballier qui ont la haine féroce du travailleur !
Enfin ! Après Lauthier [Léauthier], Vaillant. Après le tranchet du prolétaire qui las de crever de faim, crève la panse de l’ennemi bourgeois, la bombe faisant son entrée dans votre caverne de bandits.
Il s’est donc rencontré un héros qui, faisant stoïquement le sacrifice de sa vie, a entrepris de venger les déshérités. Ce que tant d’asservis souhaitaient au fond de leur cœur, il l’a exécuté, ouvrant à l’émancipation des masses la vraie voie, celle des actes.
Entre parenthèse, nous avertissons l’enjuponné qui requerrait la peine de mort contre Auguste Vaillant, et les jurés qui la lui accorderaient de prendre garde à leur peau.
Ce n’est qu’un avant-goût, messieurs les honorables, qui allez certainement vous donner contenance, — pouvez-vous faire autrement ? — mais qui au fond aimeriez encore mieux capituler que vous éparpiller en hachis à vingt pieds du sol.
Capituler !
Tous les régimes, même les plus despotiques, finissent par capituler devant la révolte des esclaves quand il est trop tard.
Comme Louis XVI, qui y perdit la tête, comme Charles X, comme Louis-Philippe qui durent filer par le fiacre de l’exil, comme tant d’autres jeanfoutres vos prédécesseurs, vous capitulerez, — messieurs les rois de la république, vous capitulerez, lorsque rien ne pourra plus vous sauver.
Et ce ne seront certainement pas les sous-merdes du Quatrième-État qui vous remplaceront.
Vive la révolution sociale !
Vive l’anarchie !
[Londres. … ; …]
Les dynamitards aux panamitards. Sources : AN : 12508, Perquisition. affiche saisie sur Chevry décembre 1893 :
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-pere-peinard/les-dynamitards-aux-panamitards/- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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4e circonscription de Saint-Denis. — Neuilly-Boulogne. — Ballotage du 3 septembre 1893
Les mensonges de Maurice Barrès
Il y a dix jours, nous placardions des affiches abstentionnistes dans la circonscription. Arrivés devant le domicile de Barrès, une bande d’une quinzaine d’individus nous ont interdit, gourdin au poing, l’affichage sur son mur.
Barrès est parti de cet incident pour, dans une affiche de la dernière heure, faire grand tapage d’un attentat contre sa vie. Les journaux à sa dévotion ont, avec fracas, colporté ses mensonges.
Barrès a dit que nous étions des agents de Pressensé, des assassins à gages, des soi-disant anarchistes.
Barrès a menti
Nous ne sommes à la solde de personne, nous n’avons assassiné personne, et nous sommes de convaincus anarchistes.
Barrès a affirmé que nous avions donné un coup de couteau à sa bonne, des coups de casse-tête à Fleury et quelques autres de ses amis.
Barrès a menti
Nous n’avions ni couteaux, ni cannes, ni casse-têtes. Cela a été formellement constaté au commissariat de police.
Barrès a dit que nous voulions attenter à sa vie.
Barrès a menti
Nous n’avions d’autre but que de faire de la propagande anarchiste en collant nos affiches et c’est parce qu’elle gênaient l’honnête candidat révisionniste que ses stipendiés nous ont assailli et nous ont fait arrêter.
Barrès a raconté qu’étant les assaillants nous serions poursuivis.
Barrès a menti
Nous avons été assaillis et après quelques jours de détention arbitraire, nous sommes en liberté. Notre premier soin est de rétablir la vérité.
Électeurs, voilà les agissements de Barrès ! Élu, il continuera à être le fumiste et le jésuite qu’il s’est dévoilé pendant sa campagne électorale.
Au lieu de voter, soit pour lui, soit pour ses concurrents, abstenez-vous, et vous ferez acte d’Hommes libres.
Vice la révolution sociale !
Vive l’anarchie !
est signé : les victimes du guet-apens de Barrès, arrêté le 18 et remis en liberté le 20 aout :
[Louis Galau, Gaston Galau, Élisée Bastard, J. Roussel (ou Bouchet, Morisset ?), Grandidier]Les groupes anarchistes de la [sans ?] indignés des procédés employés par M. Barrès, ont fait les frais de la présente affiche.
vu le candidat : L. Galau
[impr. … : A Delalé [du Père Peinard], 4 bis, rue d’Orsel, Paris. ?]
Affiche reproduite dans le supplément « Documents pour servir à l’Histoire de notre époque » à L’Art social de février 1894.
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Manifeste des dynamiteurs
De terribles échos ont retenti dans la rue des Bons-Enfants. C’est la dernière explosion que commentera la bourgeoisie car elles seront bientôt si nombreuses qu’elle n’en aura plus le temps.
« Plus on en tuera, mieux ça vaudra ! »Hardi les gars !
La dynamite faucheuse, notre instrument, vient encore de prêter son efficace concours à notre propagande ; la vulgarisation de l’idée anarchiste a fait une étape de plus.
Travailleurs ! vous finirez bien par nous écouter ; vous en arriverez bien à rompre avec la vie végétative et à regarder du côté de la délivrance, de la lumière du nôtre.
Hardi les gars ! Car le peuple en face [de] nos faits va bientôt sortir de sa torpeur. Qu’il se lamente, qu’il crie, qu’il blasphème tout d’abord, peu nous importe ! La pensée, la réflexion succèderont à la colère et il voudra savoir le pourquoi de tout ce bruit, le secret de nos haines.
La dynamite forcera les portes de obscurantisme.
Ah ! l’heure est belle pour les assoiffés de Justice et de vengeance populaire. Le moment est opportun pour nous d’évincer les bavards, les sophistes, les pontifes, les rhéteurs et les grands-prêtres des partis socialistes et d’entraîner avec nous ceux qui veulent vraiment se battre.
Place à la révolution enfin ! Il faut qu’elle s’identifie avec ce dont elle n’aurait jamais dû se départir : Avec la violence. La violence seule a été l’accoucheuse des progrès passés. La violence seule émancipera les exploités en terrorisant les maîtres. Elle donne conscience aux masses courbées sous la férule du patronat de ce que peut faire l’énergie individuelle quand elle a à sa disposition une arme comme la dynamite ou tout autre explosif : elle est une force insurmontable chez ceux qui sont décidés à econquérir à tout prix bien-être et liberté, chez ceux qui veulent aboutir.
Ah ! vieux monde, tu paies tes infamies, tu paies les sanglots de misère, les poitrines trouées par les balles fratricides, les têtes coupées, les êtres pendus, suppliciés de toutes façons. Tu crouleras malgré tes Lebel, tes Mannlicher, tes Lœve quand une faible partie seulement de ceux que tu opprimes et que tu affames comprendra l’efficacité de la Révolte. Mais le réveil populaire est proche, car nous faisons tout pour le précipiter. Plus tu résisteras, plus tu feras peser le joug de ton omnipotence sur nous et sur les parias de l’atelier et de la glèbe, plus nos appels seront puissants et notre action terrifiante. Rien n’arrêtera nos coups, nous frapperons toujours là où le retentissement sera plus grand.
Tant pis pour ceux dont on retrouvera des vestiges sous les décombres.
Il faut que tu comprennes, ô peuple ! qu’il n’y a pas de victimes innocentes dans ces hécatombes. Considéreras-tu comme victimes innocentes les magistrats qui, servilement frappent les malheureux logés à l’enseigne de la misère et qui absolvent les canailles de la haute pègre ! Sont-ce des victimes innocentes les bourgeois voisins des magistrats qui délectent les immondices épistolaires que la valetaille journaliste dépose dans les colonnes du Temps ou des Débats ! pour ne citer que deux journaux sur cinquante qui te méprisent. Les bourgeois applaudissent aux réquisitoires des avocats généraux, aux condamnations de la magistrature et invectivent les jurés qui envoient pourrir les enfants de 18 ans comme le petit Biscuit, au bagne de Cayenne plutôt que de leur faire couper la tête. Allons donc ! tout cela au charnier.
Crois-tu que les Bulot, les Benoît, les Crupi, les Rau, les Beaurepaire, les Tanon, sont si redoutables par eux-mêmes ? Ces hommes ne sont dangereux que par l’appui que leur donne la société bourgeoise faites des mâles et des femelles ; et si nous mentionnons la femme, c’est que, dans la haine du progrès, dans la haine de la révélation, la bourgeoise est encore plus tenace et malintentionnée que le bourgeois.
Les femmes du haut-pavé enseignent à leurs mioches l’aversion du pauvre et elle les éloigne de tes enfants miséreux si par hasard ils s’en approchent. L’enfant bourgeois aujourd’hui au berceau sera demain le maître du tien ; adulte : il requerra contre lui s’il devient magistrat et que le tien tombe de misère en misère, sur les bancs de la correctionnelle ; il l’affamera comme patron s’il devient industriel ou commerçant ; il le tuera comme soldat s’il devient officier.
Quelles sont donc alors les victimes innocentes des œuvres de la dynamite ?
Serait-ce les sergots, ces brutes abjectes qui, armés de pied en cap, assomment nos malheureux compagnons dans les postes de police ! Non, car ces être fainéants inspirent une répulsion universelle. Souvenez-vous, travailleurs, des sévices qu’ils exercèrent sur nos malheureux compagnons Decamp, Dardare et Léveillé. Ils les écrasèrent de coups, les frappèrent avec les pointes de leurs sabres et leur firent de nombreuses blessures. Après les avoir à demi assassinés, ils leur refusèrent de l’eau pour panser leurs plaies si bien qu’elles étaient gangrénées quand ils quittèrent le poste de police.
Devant de tels faits, tout sentimentalisme doit abdiquer et la faiblesse de notre part serait une lâcheté ! Droit au but, camarades ! Ne vous laissez pas apitoyer sur le sort de ceux qui se rient de votre misère. Applaudissez à la violence et à nos actes, car nous travaillions pour vous, et nous sommes la Justice et la Vérité !
Ne vous arrêtez pas aux scandales du jour : il n’est pas de régime qui n’ait eu son stock d’ignominies et de bassesses, car ces ignominies et ces bassesses sont inhérentes au régime social que nous subissons depuis des siècles. Laissez de côté le « panamisme » et ne vous laissez pas masquer le but par les soi-disant puritains de la politique qui font briller en ce moment le miroir aux alouettes ; ceux qui remontent les ressorts sont aussi crapules que ceux qui se font prendre au piège : les bandits ne sont en désaccord que sur le partage du gain. Que si vous vous occupez de tous ces écumeurs, ce ne soit que pour les écraser et les anéantir.
Les crimes de la bourgeoisie sont pour nous impersonnels et lorsque nous frappons c’est toujours au nom d’un principe. Dans l’attentat dirigé contre la société de Carmaux, c’était moins le Reille, baron au sourire sardonique, et les suppôts d’une compagnie tracassière que [nous visions que le principe en jeu, que la victoire des repus contre l’impuissante et pacifique résistance des esclaves.
C’est le but, c’est l’œuvre finale d’émancipation humaine qu’il faut voir au-delà des ruines, des chairs pantelantes et des cervelles éparses. Il y a assez longtemps qu’on lutte et que nous payons les pots cassés ; il y a trop longtemps que le peuple crève.
L’heure est à ceux qui agissent et qui revendiquent leurs actes. Pillez le vieux monde, déteoussez la vieille société et vous ferez double tâche : d’abord en sapant le préjugé de propriété, ensuite en utilisant le fruit de vos expropriations à la diffusion de l’Idée.
Que si certains, individus gonflés d’ambition sous des dehors de simplicité et de modestie, craintifs de voir le côté purement spéculatif de leur propagande, dédaigné, se permettent de critiquer des actes devant lesquels s’évanouit leur célébrité : débarrassez-vous en, car ces pontifes qui prétendent réduire la conception anarchiste à l’exiguïté de leur cerveau sont aussi néfastes à notre cause que les improvisateurs de casernes collectivistes parmi lesquels ils seraient dignes de trôner.
Toutes les révolutions ont exigé du sang, ont entraîné des hécatombes : la nôtre sera bien arrosée de rouge aussi, car aucun pouvoir n’arrêtera l’épanchement des colères populaires.
La bourgeoisie qui a dans son histoire la Terreur de 93, La Ricamarie, la semaine sanglante, Fourmies, Vienne, Chicago, Xérès et quoi encore ! doit s’attendre à de terribles représailles de ceux qui, à leur tour, sont décidés à se débarrasser d’elle.
Hier Ravachol faisait sauter les immeubles des magistrats ; aujourd’hui les compagnons ont réduit en miettes un commissariat de police et cinq des mouchards qui l’ornaient : tout à l’heure, un brillant avertissement jetait l’effroi parmi les parasites de la préfecture ; demain…, entendez-vous ? satisfaits et heureux, il n’y aura pas que des sièges sociaux de sociétés minières et financières qui sauteront, mais aussi des édifices publics : l’Élysée, le premier peut-être, si la destruction de quelque ministère ou de quelque résidence de politicien n’est pas jugée plus opportune.
Il faut que la société bourgeoise disparaisse dans la personne de ses principaux représentants et il faut que ce soit bientôt, dussent les belles cités — belles par les labeurs des opprimés — être réduites en cendres, car ceux qui ont le ventre vide ne peuvent plus attendre. Ce sera la suprême vengeance des meurt-de-faim, la revanche des siècles d’avilissement et d’esclavage.
Après cela, camarades, débarrassés des parasites qui ne font que prélever le meilleur de nos efforts réunis, de notre travail, notre société communiste se développera naturellement et l’humanité s’acheminera vers les plus belles destinées. L’homme émancipé intellectuellement et économiquement, sainement constitué par une nourriture substantielle, heureux moralement d’une indépendance qu’il consacrera à s’instruire et à perfectionner les facteurs de son bien-être, entouré d’amitiés et d’affections qui n’auront plus, comme aujourd’hui la question de subsistance pour mobile avoué ou inconscient, l’homme, en ces conditions, trouvera un plaisir dans le travail devenu intelligent, une joie immense dans ses rapports avec la famille humaine départie des préjugés burlesques. Dans une telle sérénité d’esprit, son cerveau acquerra une délicatesse infinie qui rendra fructueuses et faciles ses recherches scientifiques, l’approfondissement des problèmes philosophiques et sociaux. L’humanité, savante et bonne, ira à un avenir dont l’idée seule nous compense des infamies et des persécutions dont on nous accable.
Imprimerie Nationale, Paris.
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Texte auussi reproduit par Thomas Siret, « Le mouvement anarchiste de 1871 à 1914 », in Stéphane Courtois, Jean-Pierre Deschodt, Yolène Dilas-Rocherieux (dir.), Démocratie et révolution : cent manifestes de 1789 à nos jours, La Roche-sur-Yon : Presses universitaires de l’ICES ; Paris : Éditions du Cerf, 2012, p. 379-382.
Ce texte se trouve aux Archives nationales, série F7 12518. Diffusé au début de 1893, il a, selon un indicateur de la Préfecture de police, serait rédigé par Eugène Wagemans et imprimé à Londres à 10 000 exemplaires sur papier rouge par l’ « imprimerie de Nikitine » (Arch PPo, BA 1508).
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[ texte ; papier lilas ]
- texte :
Mort aux juges !
Mort aux jurés !
Les misérables enjuponnés auxquels échoit de défendre une société de une société de brigands, — celle où trônent les Rothschild, viennent, une fois de plus, de montrer de quoi ils étaient capables.
Multipliez la férocité du bourreau par la lâcheté du bourgeois et l’hypocrisie du prêtre, ajoutez la luxure du cochon, vous aurez l’âme d’un magistrat.
Ces collègues et émules du pédéraste Rabaroust, assistés de douze jurés pourvoyeurs d’échafaud, — y a-t-il plus sanguinaires que les imbéciles ? — viennent de vouer au couperet de Deibler un homme coupable d’avoir tenté de voler des lapins.
Il est vrai que cet homme est la fois un travailleur et un anarchiste : donble titre à la haine des ces misérables.
Oui, les mêmes républicains qui, jouant la comédie de l’opposition en régime monarchique et clérical, flétrissaient les seigneurs d’autrefois faisant pendre les paysans pont avoir touché au gibier du maitre, les mêmes qui, durant vingt ans de pouvoir, n’ont su prouver leur amour du peuple qu’en le fusillant, les mêmes qui ont acquitté Wilson, fraternisé avec les Panamistes, et comblé d’honneurs l’assassin Galliffet, les mêmes par l’organe de leurs immondes valets, le juges, déclarent que Forest, pour le crime de n’avoir pas voulu se laisser mourir de faim, doit porter la tête sur l’échafaud !
C’est que, contre les prolétaires réclamant leur droit à la vie, cherchant à reprendre une parcelle de ce juste nécessaire que leur ont volé les riches, pour l’ajouter à leur superflu qu’ils ont aussi volé, tous les moyens sont bons.
Forest et trois de ses amis, manquant à la fois de nourriture et d’argent, an lieu de dépouiller quelques travailleurs, comme le font chaque jour, en toute impunité, nos honorables députés et ministres, ont es l’idée très logique de s’attaquer à la propriété des exploiteurs. Ils ont essayé, ayant au estomac à alimenter, tout comme les bourgeois, de prendre quelques lapins appartenant aux richissimes patrons de la compagnie l’Urbaine.
Parmi les abrutis et les ignorante, malheureux qui ne se sont jamais donné la peine de réfléchir sur les causes de leur misère, il n’y a que trop de chiens de garde de la propriété bourgeoise. Trois de ces inconscients surprirent Forest et ses amis en train d’attenter à la sacro-sainte propriété des exploiteurs ils les attaquèrent et, dans la lutte, l’un d’eux fut quelque peu blessé. La police accourut : Forest fut arrêté et, est-il besoin de le dire, martyrisé au poste, passé à tabac de la façon la plus ignoble.
Les magistrats et les jurés viennent de compléter l’œuvre des policiers. Notre ami ayant en le courage de leur crier : « Voleur, je ne le suis pas : les voleurs sont ceux qui nous ont dépouillés de tout, nous mettant dans l’obligation de leur reprendre par parcelle, au péril de notre vie et de notre liberté ce qui nous est nécessaire par ne pas mourir. » Ils l’ont, au mépris même de leurs lois, qu’ils savent violer quand ils y ont intérêt, condamné à la peine de mort ; surtout parce que Forest leur a dit « J’approuve hautement tous les actes de Ravachol et du camarade inconnu de l’explosion de la rue des Bons Enfants, et je regrette de ma vie de n’avoir jamais fait sauter ici des personnes, ni des choses. »
Qui donc d’entre nous ne sentirait son sang bouillir à la pensée d’une telle infâme ! Oui, Forest, tu a eu raison d’en appeler de la justice des assassins eu jupons ronges à la justice des anarchistes, qui s’exercera impitoyablement. Les petites marmites ne sont pas faites pour les chiens et, avant peu, juges et jurés en sauront quelque chose.
Combien n’en avons-nous pas à venger ! Faut-il rappeler nos braves amis Meyrueis et Chapulot, récemment accusés du meurtre d’un agent provocateur, et envoyés an bagne, sans preuves, sur la déposition de deux immondes mouchards ? Faut-il rappeler Descamps et ses amis, martyrisés au poste de Levallois, le 1er Mai 1890, par des brutes ivres d’alcool et aussi sodomistes que les magistrats ? Fant-il rappeler ceux dont on a pris la tête, comme Ravachol, et ceux qui sont an bagne comme Cyvoct, Gallo, Duval, Lorion, Pini, Simon, et combien d’antres en France et ailleurs !
Voici, reproduit par un journal bourgeois cependant, L’Éclair, un extrait de lettre envoyée par un de nos amis, forçat aux iles du Salut, où sont dirigés les anarchistes parce qu’on y souffre davantage et qu’on y meurt plus vite :
« Je ne puis pas vous dépeindre tontes les vexations dont nous sommes l’objet, toutes les cruautés qu’on imagine contre nous. Il faudrait pour cela entrer dans tous les détails de la vie du bagne ça me mènerait trop loin et ça serait trop écœurant. Mais ce qu’il importe que vous sachiez, c’est d’abord la barbarie avec laquelle l’administration nous prive de nos correspondances, qui sont pourtant notre unique consolation. Je n’ai donc pas le droit, parce que je suis anarchiste, de recevoir des nouvelles de ma vieille mère ? Il y en a parmi nous à qui on n’a voulu remettre aucune lettre depuis dix-huit mois...
»Pour vous signaler tout ce qui se passe ici, il faudrait des volumes. Si je pouvais tout raconter, alors, vous verriez défiler sous vos yeux, des malheureux enchaînés, roués de coups. Vous verriez, chose incroyable et pourtant vrai, vous verriez un malheureux attaché à un arbre au pied duquel se trouve une fourmilière, et les gardiens, aidés par des forçats plus lâches encore, lui faire enduire les jambes et les cuisses de cassonade, destinée à attirer les fourmis-manioc, armées d’antennes aiguës et puissantes. Je pourrais vous en dire plus. Mais à quoi bon ! »Et lorsque de telle infamies s’exercent couramment, on ose verser des pleurs hypocrites sur Very, justement puni pour sa délation, et les argousin de la rue des Bons-Enfants écrabouillés par une bombe vengeresse !
Qne les hypocrites larmoyeurs préparent donc leur mouchoir et leur sensibilité, car, nous le leur déclarons, tout assassinat, toute torture infligée à nos amis seront impitoyablement vengés. Œil pour œil, dent pour dent ! En attendant que la masse avachie se réveille pour prendre à la gorge gouvernants et exploiteurs, l’action individuelle des justiciers continuera son cours, frappant sans s’arrêter et répondant aux assassinats juridiques par l’arme de Padlewski on par la bombe de Ravachol.
Juges et jurés,
Croyez-vous, misérables ! que nous allons nous laisser assassiner et envoyer pourrir en bagne sans représailles ? Eh bien, non ! Mille fois non ! Vous, croyant les plus forte avec vos gendarmes, vos juges, vos prisons, vos bagnes et guillotines, voue avez osé nous déclarer la guerre et rêvé de nous supprimer ; vous avez voulu vous essayer par l’envoi au bagne d’une foule de nos amis et l’exécution de Ravachol ; grisés par une première victoire (qui vous a déjà coûté cher) vous avez par l’arrêt rendu contre Forest, prononcé votre propre condamnation à mort. Car, nous vous connaissons tous messieurs les jurés, juges et témoins, qui ont trempé dans ce procès Forest, et soyez certain que le fer, le poison et surtout le feu et la dynamite sont entant d’épées de Damoclès suspendues au-dessus de sou têtes et pas un n’en réchappera, car ce n’est pas en vain que Forest a dit ces paroles :
Compagnons, la. vengeance est un devoir !
Vous nous verrez à l’œuvre.
Compagnons ! Mort aux juges ! Mort aux jurés ! Mort aux policiers en uniforme et aux policiers amateurs !!!
lmpr. Dupont, Clichy.
Forest = Foret
Affiche collée à Angers : AD49 4 M 6 29
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[ texte contre le président de la République Sadi Carnot (1837-1894) qui sera assassiné le 25 juin par Sante Geronimo Caserio ]
- texte :
À Carnot le tueur
Si Carnot grâcie Vaillant, nons ne lui ferons pas grâce à sa réélection.
Un Sénateur. (Journaux du 3 février 1894.)Le crime est accompli : hier à l’aube, comme en cachette, lachement entourée d’une bande de policiers-assassins et d’inconscients enfants du peuple, deguisés sous d’horribles et sanglantes guenilles militaires, la guillotine a été dressée. Puis la bande hideuse s’est glissée dans la prison pour jouir encore de l’agonie de Vaillant.
— Je suis prêt, a dit le camarade.
Et il est tombé héroiquement en poussant son cri sublime : Mort la Société bourgeoise ! Vire ’Anarchie !
À sept heures et demie les maquereaux de l’Aquarium étaient vengés...
Es-tu content, Carnot ?
Dans ton bouge luxueux, ancien nid de putains oh depuis se sont prélassés tons les tyrans, aux cotés de ta gueuse, tu as du jouir, bandit, petit-fils de guillotineur et de laquais ; l’ombre de Carnot-Samson est allé baiser Carnot-Deibler. Et quand le coup de couperet vint résonner de la place de la Roquette en ton cerveau atrophié. tri as souri heureux, te voyant réélu. Qu’importe une veuve, une orpheline ! Le pognon ou la mort, n’est-ce pas ta devise de malfaiteur !
Faudrait voir, cependant, canaille ! N’as-tu donc rien compris à ce qui vient de se passer : n’as-tu donc pas senti, entendu le long cri de grâce sorti des milliers de poitrines du Populo, hier inconscient, aujourd’hui révolté ; n’as-tu donc pas lu, crasseux imbécile, les fleuris, les pleureurs, les violents appels à la pitié de tout un monde d’écrivains, de penseurs, tes amis, tes partisans souvent, te suppliant de ne point faire tomber une tête, et cela au nom de l’intérêt bourgeois !
Non, tu n’as rien senti, tu n’as rien lu, étant inerte, étant ignare, et aujourd’hui, grâce à ta couardise, l’œuvre est faite, le fossé est creusé, et dedans, agonisante, se meurt la Pitié, non la tienne. mais la Pitié populaire !
Tes souteneurs et toi n’avez plus qu’à attendre la Mort, la mort sans phrase !
Vaillant, par son acte hautément révolutionnaire, impeccable et indiscutable, a fait tressaillir le coeur du Peuple ; en frappant dans la caverne des voleurs et des assassins, il a ouvert grandes les portes à la Révolution, et le flot populaire va passer, à peine rougi du sang des fatales représailles. Fini le temps des Panama et des fonds secrets, des cagnottes et des grands vols, l’heure de rendre gorge a sonné, c’est en vain que jetant un os à la meute hurlante des désespérés, vous avez envoyé un Baîhaut en prison, c’est le mur, c’est le réverbère qui vous attendent, et déjà grimacent vos hideuses faces d’affolés foirards.
Ça n’aura point été en vain que la longue et internationale série des martyrs de la Révolution anarchique aura défilé devant tes yeux, Compagnon de misère, Populo esclave ; Chicago, Xeres, Barcelone, Montbrison, Paris, autant d’étapes superbes, autant de victoires triomphantes pour l’Anarchie, pour la Liberté !
Et maintenant se forgent les revanches, et maintenant se préparent les vengeances populaires. Aux clous malheureusement sans effet materiel du martyr Vaillant, vont succéder les clous, porteurs de mort.
Aux bombes sonnant le tocsin des Rouges Pâques, aux bombes, appels désespérés à la Révolte, vont succéder les joyeux éclats des explosifs, tonnant en pleine bataille, sous le clair et lumineux soleil de la Révolution déchaînée ; et implacables, ils trieront ceux-là !
Car il faut que vous creviez, assassins, il le faut pour le salut du peuple, pour la gloire de la Révolution.
C’est pourquoi, mecq de la Guillotine, président de la Gueuse Bourgeoise, ta réélection n’est point si assurée : c’est pourquoi, hideux capou, dès maintenant tu ne cesseras plus de trembler.
Tu peux t’entourer de mouchards en bourgeois, de policiers en livrée, tu peux te terrer de terreur dans ton repaire de bandit,
Rien n’y fera, Sadi-le-Tueur ; passant outre, la Justice du peuple ira t’y frapper, s’il le faut.
Car c’est maintenant ta peau qu’on va viser, crapule !
— “Vous allez voir, bourgeois, comment meurt un anarchiste”, vous cingla à travers vos faces blêmes de coquins, tes associés, le martyr d’hier. S’il ne sera plus là pour jouir de tes lâchetés et de tes terreurs au moins en mourant aura-t-il pu entrevoir l’avenir si proche maintenant du réglement de compte révolutionnaire.
Quand toi et ta humide seront crevés, sublime et triomphante brillera la Revolution, l’Anarchie !
Tu as eu la tête de Vaillant, nous aurons la tienne, Président Carnot !
Vive l’anarchie
Un Groupe anarchiste.
Londres, 6 février 1894.
« À Carnot le Tueur », février 1894. Archives départementales du Maine-et-Loire (AD49 : 4M6/29) : affiche à destination de Mercier et Philippe (saisie) :
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[ texte ]
- texte :
Mort aux bourreaux !
Vive l’anarchie !
Esclaves de France et de partout.
Il n’est jamais trop tard pour crier la vérité.
Une fois de plus, apprenez les crimes de vos maîtres.
Le gouvernement de bandits, dont Sa Majesté Casimir est le chef, ne se contente pas de transporter au delà des mers,sous le ciel meurtrier de la Guyane, les hommes qui ont voulu la liberté et la justice pour tous. Il ne se contente même pas de les assassiner sans bruit ; il les soumet à des tortures que l’Inquisition n’aurait jamais osé rêver.
Bien que plus de deux mois se soient écoulé depuis le massacre de nos amis aux îles du Salut, massacre précédé de supplices inouïs, il faut, puisque la presse des fonds secrets fait le silence sur ces atrocités, que la voix des anarchistes, persécutés, frappés, insultés mais toujours debout, s’élève pour crier à tous ce qu’ont osé faire des misérables.
Un être immonde, digne de recevoir l’accolade de Galliffet, le garde-chiourme Carnavaggio, a fait déshabiller complètement un condamné anarchiste, puis a fait enduire son corps de sirop de sucre. Après quoi, le martyre à été ligotté et exposé pendant quatre heures consécutives au dessus d’une fourmilière, autrement dit dévoré vivant. Il se tordait, râlait pendant que les fourmis tropicales, à la morsure féroce et empoisonnée, pénétraient dans toutes les parties de son corps, dans son nez, ses yeux, ses oreilles, le déchiquetaient vivant. Et pendant ce temps-là, les bourreaux riaient.
Un autre monstre à face humaine, Allari, a fait attacher aux arbres des condamnés qu’il laissait, ensuite, périr de faim ; tel autre s’exerçait à abattre à coups de révolver des malheureux, enterrés, ensuite, encore vivants. L’argousin Bonini, au chantier de l’Orapu, associait des chiens de chasse à sa cruauté, les dressant à mordre le condamné que lui assommait à coup de gourdin.
Misérables ! prenez garde si la revanche.
Il ne vous suffit pas, dirigeants scélérats, d’exploiter l’ignorance, les préjugés et le travail de la masse pour subvenir à vos ignobles orgies. Il ne vous suffit pas de maintenir l’ordre, c’est-à-dire votre tyrannie, par l’appui des fusilleurs de Fourmies. Il ne vous suffit pas d’étouffer par la prison, le bague, l’échafaud, toute protestation des opprimés. Il vous faut, encore des supplices incroyables, dont le récit vous amuse entre vos digestions.
Malheur à vous ! Vos forfaits appellent la vengeance : elle viendra.
Le jour n’est pas loin où, à la lueur de vos palais incendiés, le prolétaire, brisant ses chaînes, conquerra victorieusement le rang d’homme libre et ce ne seront pas vos Carnavaggio, vos Bonini, vos Allari, misérables et lâches tortionnaires, qui sauront l’en empêcher.
Tout se payera ; Casimir et Deibler, gare à votre Tête ! Rothschild gare à ton or.
Nos compagnons anarchistes, martyrisés à la Guyane, étaient trop fiers pour ramper, serviles et muets, sous la trique des assassins. Ils se sont héroïquement révoltés, préférant mourir une fois pour toutes, que subir mille morts plus atroces les unes que les autres. Ils auront eu, du moins, avant de périr, la satisfaction de débarrasser la terre de quelques-uns de leurs bourreaux. Que n’ont-ils pu arracher les entrailles à tous !
Écrasés par le nombre après une lutte désespérée, ces braves Meyrueis, Chevenet, Léauthier, Marpeau, ont été égorgés de sang-froid, en même temps qu’une douzaine d’antres condamnés qui avaient eu le courage de se joindre aux anarchistes. Quant à nos autres nombreux camarades dont la société bourgeoise a fait également des forçats, le silence est maintenu sur leur sort. Quelles tortures atroces leur sont infligées par les bourreaux à la solde de nos maîtres bourgeois ?
Patience ! Clique infâme, l’heure du grand règlement n’est pas loin !
L’assassinat de notre ami Simon Biscuit fut surtout atroce. Pour avoir, malgré le bagne, affirmé sa foi sociale par le simple cri de "’Vive l’Anarchie !" ce brave adolescent, qui, à dix-sept ans, était entré corps et âme dans la lutte, fut abattu à coups de fusil par une brute de l’infanterie de marine. Glorieuse armée tu es bien digue d’être commandée par des Galliffet, des Anastay et des Dreyfus !
Assassiné pour un simple cri !
Et les souteneurs de ce régime infâme s’étonnent que nous soyons sans pitié, bronzions nos cœurs !
Non l’anarchie n’est pas morte dans le sang de ses martyrs après Ravachol, Émile Henry ; après Émile Henry, Caserio, sans compter les autres, qu’on ne connaît pas, mais qui, pour avoir su conserver leur tête sur leurs épaules, n’en demeurent pas moins debout et luttant.
Travailleurs, prolétaires esclaves de l’autorité gouvernementale et patronale ne pensez-vous pas que l’heure est enfin venue d’écraser vos bourreaux ?
Debout et plus d’hésitation lâche ! plus de pitié imbécile !
Et vous, camarades, qui par l’action, jetez la terreur dans le camp ennemi ou, par la parole et par la plume, semez les idées de révolte, continuez votre œuvre sans défaillance. Que rien ne vous rebute, ni les persécutions de l’ennemi, ni les odieuses calomnies de quelques misérables qui, glissés dans nos rangs à la faveur de l’anonymat, s’efforcent par des manifestes orduries remplis de mensonges, de jeter la défiance et la haine entre vous.
Ces lâches calomniateurs osent, pour leur besogne policière, revendiquer le nom de Ravachol. Qu’ils apprennent de nous les auteurs de ce manifeste, qui avons collaboré un peu plus qu’eux aux actes du grand dynamiteur que celui-ci soutenait la propagande de nos idées et n’a jamais bavé sur des camarades prisonniers.
Anarchistes !
À l’œuvre ! Et quand même et toujours
Vive la révolution sociale !
Placard édité à Londres :
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Bon bougres ! Lisez tous les dimanches
La Sociale
hebdomadaire illustré
Indispensable pour se rincer les yeux et se décrasser les boyaux de la tête
Le numéro : deux ronds
Achetez l’Almanach du Père Peinard pour 1896
En vente partout : 25 centimesImp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris
Bandeau de vente pour l’Almanach du Père Peinard pour 1896
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 2 — dix centimes — 19 mai 1895
Ribotages ! : les allumettiers vendus ! trahis !
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs d’Angers
Ruminades d’un cul-terreux
Le prix du pétrole
dessin : c’est pour payer les bains de mer à ces bouffis que nous crevons à la peine !
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 3 — dix centimes — dimanche 26 mai 1895
L’anniversaire de la Semaine rouge
Les pièges à prolos
Les victimes de l’amour
L’impôt sur les larbins
dessin : Malheur aux vaincus ?… Pas toujours ! Trop de cadavres à la clé… T’as beau ajouter ton sabre, plus jamais la balance ne penchera du côté de l’Autorité.
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
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- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 4 — dix centimes — dimanche 2 juin 1895
Vive Kiel !
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs dijonnais
Au Père Lachaise
Les gosses martyrs
dessin : À Montmartre : à défaut de bons bougres (pour se faire la main), la pestaille massacre les cabots !
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 5 — dix centimes — dimanche 9 juin 1895
Brochette de chéquards ! : pots-ce-viniers, roupillez en paix !
Les oubliés de l’amnistie : Liard-Courtois
Ruminades d’un campluchard : sur la grève des Impôts
dessin : Fouille, vieux grigou ! C’est pas au fond de mes poches que tu trouveras de quoi équilibrer ton budget… Je suis plus qu’à sec !
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 6 — dix centimes — dimanche 23 juin 1895
Les courses : abrutissoir populaire
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs de Laon
Le congrès des mineurs
Un singe fusilleur
dessin : La graisse du richard est faite de la sueur du populo
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 7 — dix centimes — dimanche 30 juin 1895
L’esclavage des prolos de l’État
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs de Laon
Le pain gratuit
Inventeurs volés
dessin : Progrès républicain : cet esclave est un homme souverain et libre…
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 8 — dix centimes — dimanche 7 juillet 1895
La grève générale et les allemanistes
Bakounine et la question du pain à l’œil
Les fils à Torquemada
dessin : Souvenir de Kiel :
Internationalisme gouvernemental : les capitalos sont frangins, et les gouvernants itou ! Guillaume et Marianne se sucent la poire… y aura donc plus que les travailleurs à se manger le nez ?Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (allégorie) par Maximilien Luce]
- texte :
Les Temps nouveaux
journal hebdomadaire
140, rue Mouffetard
10cts le numéro
En vente ici
Affiche d’intérieur
Imp. Noizette & Cie, 8, rue Campagne-1er, Paris.
Affichette de vente.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
[4e grand meeting public et contradictoire : Ravachol et son exécution]
[4e grand meeting public et contradictoire : Ravachol et son exécution]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
![]() 1892 |
[A bas la chambre !]
[A bas la chambre !]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 47 × 30 cm.
sources :
[Appel aux Conscrits]
[Appel aux Conscrits]. — Roanne : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Avis aux électeurs]
[Avis aux électeurs]. — Toulon : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Dynamite et Panama]
[Dynamite et Panama]. — London Londres : un groupe anarchiste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , rose ) ; x × y cm.
sources :
[La grève des conscrits]
[La grève des conscrits]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le 1er mai, les élections municipales, manifeste]
[Le 1er mai, les élections municipales, manifeste]. — Marseille : L’ Agitateur (Marseille), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une ) ; x × y cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo [élections municipales, mai 1892]]
[Le Père Peinard au populo [élections municipales, mai 1892]]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Les libertaires parisiens : grand conférence publique]
[Les libertaires parisiens : grand conférence publique]. — Paris : les Libertaires parisiens, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]
[Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]. — Brest : anarchiste brestois Comité de propagande socialiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 40 × 60 cm.
sources :
![]() 1893 |
[Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]
[Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois]. — Brest : anarchiste brestois Comité de propagande socialiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 40 × 60 cm.
sources :
![]() 1893 |
[Élections municipales du 16 avril 1893 : groupes anarchistes des Xe, XIIe & XXe arrondissement]
[Élections municipales du 16 avril 1893 : groupes anarchistes des Xe, XIIe & XXe arrondissement]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Grand meeting d’indignation contre la condamnation à mort de l’anarchiste Foret]
[Grand meeting d’indignation contre la condamnation à mort de l’anarchiste Foret]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo]
[Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo : élections législatives du 20 août 1893]
[Le Père Peinard au populo : élections législatives du 20 août 1893]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 42 × 31 cm.
sources :
![]() 1898 |
[Les dynamitards aux panamitards]
[Les dynamitards aux panamitards]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Les mensonges de Maurice Barrès]
[Les mensonges de Maurice Barrès]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier bleu ) ; 62 × 43 cm.
sources :
[Manifeste des dynamiteurs]
[Manifeste des dynamiteurs]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 51 × 38 cm.
sources :
[Mort aux juges ! Mort aux jurés !]
[Mort aux juges ! Mort aux jurés !]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier violet ) ; x × y cm.
sources :
[À Carnot le tueur]
[À Carnot le tueur]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]
[Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Bon bougres ! Lisez tous les dimanches La Sociale]
[Bon bougres ! Lisez tous les dimanches La Sociale]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 2, 19 mai 1895]
[La Sociale, numéro 2, 19 mai 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 3, 26 mai 1895]
[La Sociale, numéro 3, 26 mai 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 4, 2 juin 1895]
[La Sociale, numéro 4, 2 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 5, 9 juin 1895]
[La Sociale, numéro 5, 9 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 6, 23 juin 1895]
[La Sociale, numéro 6, 23 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 7, 30 juin 1895]
[La Sociale, numéro 7, 30 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 8, 7 juillet 1895]
[La Sociale, numéro 8, 7 juillet 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 43 × 31 cm.
sources :
[Les Temps nouveaux : en vente ici]
[Les Temps nouveaux : en vente ici] / Maximilien Luce. — Paris : les Temps Nouveaux, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 59 × 41 cm.
sources :
[Michel Bakounine : Œuvres]
[Michel Bakounine : Œuvres]. — Paris : Stock. Bibliothèque sociologique (1894-1914), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 48 × 64 cm.