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Affichage par année

1495 affiches :

 

    [Élections législatives : à l’homme qui veut voter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le
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    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections législatives

    À l’homme qui veut voter

    À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :

    Tous aux urnes, pas d’abstentions

    voici le refrain final des sonneries diverses.

    Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.

    Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.

    L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.

    Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.

    Homme qui veux voter, réfléchis.

    Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.

    Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.

    Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car

    Notre ennemi c’est notre maître,
    Or, l’électeur nomme le maître
    Donc l’électeur, voilà l’ennemi.

    Les abstentionnistes

    Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie


    sources :

    Affiche parue pour les élections législatives de 1910. Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.


    1906

    1906

    1908

    1908

    1914
    Affiches liées


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    [La farce de la proportionnelle]

    notice :
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    [
    La farce de la proportionnelle]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
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    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    La farce de la proportionnelle

    On s’aperçoit — enfin — de la déchéance du suffrage universel, le plus grand cadeau de la République !

    Critiqué, méprisé, combattu, dénigré, le parlementarisme s’effondre dans la corruption et dans l’impuissance.

    Le fonctionnement du gouvernement démocratique montre son analogie cruelle avec tous les systèmes oppressifs — monarchie, empire ou dictature.

    Devant le dégoût populaire qui augmente, que vont faire les politiciens profiteurs de la Marianne Capitaliste ?

    Ah ! ils ne sont jamais à court de culbutes et de grimaces, les pitres du Palais-Bourbon.

    Le Suffrage universel est discrédité ? On va le rajeunir, le rénover, le nettoyer.

    Le peuple commence à comprendre la stupidité de la politique ? À l’aide de la Représentation proportionnelle on saura le berner une fois de plus, on saura l’empêcher d’orienter ses efforts émancipateurs dans une meilleure direction.

    Ah ! le bon bateau pour les électeurs crédules !

    Avec la nouvelle invention les députés deviendront purs, intègres et avisés. Ils feront de bonnes lois pour les ouvriers bien sages.

    Cette fameuse R. P., c’est simplement un système de répartition plus équitable (?) des mandats entre les différents partis.

    Il est certain que l’équité d’une telle répartition est impossible à réaliser. Mais, néanmoins, ce sera toujours la majorité qui l’emportera sur la minorité et qui lui fera la loi. Ce sera toujours l’oppression d’une poignée d’ambitieux et de voleurs qui gouverneront au nom du plus grand nombre.

    Être la majorité ne prouve pas que l’on possède la raison. La minorité peut être plus logique et ne pas vouloir s’incliner devant la sottise universelle.

    Il n’y aura donc rien de changé. La minorité devra se courber devant les lois triturées au nom de la majorité. La R. P. ne pourra être utile qu’à un certain nombre d’arrivistes en chasse d’une bonne sinécure à quinze mille balles !

    Grâce au nouveau système quelques uns de ces bouffe-galettes arriveront peut-être à se chiper réciproquement leurs mandats. Que nous importe ! être gouvernés par les rouges, les bleus et les blancs, c’est toujours être volés et asservis, et le peuple devrait acquérir assez de conscience pour se diriger lui-même et n’être plus la proie des exploiteurs et des possédants. Voilà le but véritable à atteindre.

    Tandis que la majorité radicale combat la proportionnelle par intérêt électoral, les partis d’opposition utilisent avec joie ce tremplin dans le but de gagner quelques sièges.

    Nous assistons aux plus bizarres coalitions, les calotins avec les libres penseurs, les socialistes avec les réactionnaires, les radicaux avec les royalistes, tous marchent pour la proportionnelle… et surtout pour les quinze mille !

    Tournons le dos à tous ces pantins !

    Le maitre quel qu’il soit est toujours l’ennemi ! La loi, c’est une entrave permanente, c’est la sanction de la propriété, de la misère, de la douleur.

    Pour qu’il n’y ait plus de lois, ni de maîtres, devenons meilleurs, éduquons-nous et faisons nous-mêmes nos affaires !

    Car il ne faut pas oublier que notre servitude sera toujours… proportionnelle à notre bêtise !

    Voter ne signifie rien. Devenir est la seule façon de se libérer.

    […]


    sources :

    Placard manifeste (et non affiche) paru pour les élections législatives de 1910.

    Annoncé dans L’Anarchie n° 254 (17 février 1910) et dans le n° 258 (jeudi 17 mars 1910).





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    [Les abrutisseurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les abrutisseurs]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  : éducation
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    Les abrutisseurs

    L’école religieuse abrutit !

    Les cléricaux et les congréganistes abrutissent l’enfant à l’aide des principes d’une religion mensongère et d’un dieu irréel.

    Ils empoisonnent le cerveau des gosses avec des absurdités sur la vie future, le paradis, l’enfer. On en fait des résignés, des esclaves qui engraissent les exploiteurs de tous les cultes.

    L’école des ignorantins fabrique des brebis cléricales, des esclaves religieux. On y abrutit au nom de Dieu !

    L’école laïque abrutit !

    Les dogmes sont différents, mais la besogne est la même. On inculque aux petits bambins les notions de la Patrie, de la Propriété, de l’Autorité, aussi mensongères que celle de Dieu.

    Dieu n’existe pas, disent les anticléricaux. Mais pour le miséreux, la Patrie n’existe pas davantage et la Propriété et l’État ne sont que les remparts derrière lesquels s’abritent les repus et les parasites, bénéficiaires de l’ignorance et de la bêtise ouvrières.

    À la laïque on abrutit au nom du Drapeau et du Capital. On fabrique des brebis anticléricales, des moutons patriotes, des esclaves républicains. C’est toujours du bétail à tondre et à égorger.

    C’est pour avoir l’assiette au beurre que les partis se disputent le droit d’abrutir les enfants !

    Pourtant il n’est pas plus intéressant d’être exploité par un patron radical que par un patron clérical, d’âtre sacrifié pour une Patrie mensongère que pour un Dieu imaginaire !

    Ce que nous voulons c’est ne plus être exploités du tout, c’est ne plus être écrasés. Nous voulons être libres !

    L’éducation rationnelle consisterait à fournir à l’enfant un bagage de connaissances scientifiques le préservant des préjugés et le rendant capable de se passer d’autorité et d’exploitation.

    C’est la mise en pratique de cette éducation qui a valu à Ferrer sa condamnation à mort en Espagne.

    L’éducation laïque ou religieuse fait des suiveurs, des abrutis.

    L’éducation anarchiste formera des hommes conscients qui démasqueront les charlatans et les menteurs, pour instaurer une vie plus fraternelle et plus belle.

    L’émancipation intégrale ne sera obtenue que par la destruction de tous les préjugés, laïques ou religieux.

    […]


    sources :

    Affiche annoncée dans L’Anarchie n° 251 (jeudi 27 janvier 1910) et n° 252 (jeudi 3 février 1910). Format demi-colombier.



    [Ne votons plus : élections législatives de 1910]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Ne votons plus : élections législatives de 1910]. — Paris : Comité révolutionnaire antiparlementaire (CRA_), (Imprimerie coopérative ouvrière (Villeneuve-Saint-Georges)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : bleu ) ; 90 × 50 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Grandjouan, Jules (1875-1968)
    • Presse citée  : Guerre sociale, la (1907-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les  ; Vie ouvrière, la (1909-1914)  ; Voix du Peuple, la (1900-1918)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de 1910

    Comité Révolutionnaire Antiparlementaire

    Ne Votons Plus

    Ce n’est pas la première fois que des révolutionnaires profitent de la période électorale pour mener campagne contre le parlementarisme.

    C’est la première fois que cette campagne prend une ampleur particulière, qu’elle s’exerce collectivement, qu’elle s’organise d’une façon raisonnée, systématique.

    Dans tout le pays, on lira nos affiches. Dans toutes les circonscriptions, circuleront nos brochures et nos journaux. Dans toutes les réunions, nos amis entreront en discussion avec les candidats.

    C’est en vue de cette bataille que nous tenons à définir le caractère de notre intervention.

    Nous sommes des antiparlementaires révolutionnaires. Ennemis irréductibles de la société bourgeoise, édifiée sur l’exploitation et l’autorité, nous voulons réaliser une société basée sur le travail et l’égalité, une société qui assurera à tous la somme de bien-être et de liberté à laquelle tout producteur a droit.

    C’est dire que nous n’avons rien de commun avec les partis qui ne combattent le régime parlementaire qu’au profit d’une réaction monarchique et cléricale.

    Aussi éloignés des réacteurs que des conservateurs, c’est l’organisation capitaliste et ses crimes, le parlementarisme, ses duperies et son impuissance, que nous attaquerons.

    À ceux qui affirment que le Parlement suffit à réformer ce que l’organisation capitaliste a de mauvais, nous dirons : Rien d’essentiel ne peut être fait par les Parlements. Les hontes et les inégalités de la société ne disparaîtront que par une refonte totale qui sera l’œuvre de la classe ouvrière elle-même.

    À ceux qui objectent qu’en attendant la révolution sociale, il y a des réformes à réaliser, nous répondrons : Nous ne nions pas l’utilité de certaines réformes, de certaines lois dites ouvrières, si minimes soient-elles, si défectueuse qu’en soit l’application. Nous reconnaissons que si les réformes ne changent pas grand’chose à notre situation actuelle, elles nous aident du moins, dans une certaine mesure, à conquérir le bien-être intégral.

    Mais ce que nous savons aussi, c’est que ce n’est pas en élisant des députés, même socialistes, que nous obtiendrons ces réformes. Nous savons – et nous prouverons – que quelle que soit la composition de la Chambre, les réformes utiles à la classe ouvrière s’arrachent par une action directe, énergique, continue, exercée toujours en dehors du Parlement.

    Nous démontrerons que c’est seulement lorsque la classe ouvrière est assez forte, assez remuante et assez audacieuse pour imposer une réforme que le Parlement se décide à l’accorder.

    Et nous démontrerons, en outre, que cette réforme est une duperie si les intéressés eux-mêmes ne veillent pas constamment à son application.

    Les socialistes, encore confiants dans la vertu de l’action parlementaire, nous diront : « Quand nous aurons une majorité à la Chambre, nous ferons la Révolution ».

    Et nous riposterons : Quand vous serez en majorité, vous ne saurez même plus ce qu’est le socialisme, tellement vous aurez fait de concessions. Vous aurez peur alors de la Révolution comme en ont peur aujourd’hui les partis bourgeois. Vous parlez de conquérir le pouvoir et c’est lui qui vous conquiert un peu plus chaque jour. La place des hommes de révolution n’est pas à la Chambre, mais dans le pays, pour fomenter et attiser la guerre des classes.

    À tous, enfin, aux exploités de toute condition, nous crierons : Cessez de croire à ce remède qui prétend tout guérir et qui ne guérit rien. Votre sort dépend de vous-même et le salut n’est qu’en vous. Syndiquez-vous. Groupez-vous. Ralliez ceux qui mènent le juste combat contre toutes les servitudes et toutes les exploitations. Sachez vous servir des seules armes capables de vous donner la victoire, des seuls moyens qui peuvent vous conduire au but :

    Faites vos affaires vous-mêmes !

    Adresser les adhésions au Comité : les souscriptions, demandes d’affiches et brochures, au Secrétaire : Grandjouan, 34, rue Lhomond, Paris (Ve)

    Lire : « Les Temps Nouveaux », « La Guerre sociale », « La Voix du peuple », « Le Libertaire », « La Vie ouvrière ».

    [marque syndicale] Imprimerie coopérative Ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges.

    Vu, le Candidat pour la forme :


    sources :

    G. Davranche décrit deux formats (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 101). :
    — 10 000 exemplaires [20.000] à 82 × 60 cm (format colombier)
    — 2 000 exemplaires à 126 × 90 cm (format double colombier)

    Dans Le Libertaire 16e année, n° 23 (3 avril 1910), rubrique « Comité révolutionnaire antiparlementaire » :

    « […] Nous rappelons aux groupes que notre première affiche : “Ne votons pas” [sic] est à leur disposition. Cette affiche, pour être affichée avant l’ouverture de la période électorale (3 avril), doit être timbrée à 0 fr. 18 cent. pour le colombier, à 0 fr. 24 cent. pour le double colombier. À partir du 3 avril, nos affiches pourront être placardées sans timbres. Il suffira d’apposer la signature du candidat au bas de l’affiche, à la place réservée à cet effet.
    Notre mouvement prenant une importance considérable, le comité a décidé de porter à 20.000 exemplaires le tirage colombier de cette première affiche°
    […] »



    [Pourquoi voter ? : élections législatives]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Pourquoi voter ? : élections législatives]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier rouge ) ; 62 × 43 cm.

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    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (sur fond rouge) ]

    texte :

    Élections législatives

    Pourquoi voter ?

    Vous allez voter, bons électeurs, le moment est venu d’exercer votre puissance : c’est-à-dire de charger un homme du soin de vos affaires, ce qui ne l’empêchera pas de faire les siennes, à vos dépens !

    Vous allez voter pour celui qui vous fera les plus belles promesses, le plus beau boniment, pour le plus rouge ou le vrai tricolore.

    Et après ? Qu’importe le résultat. Victorieux sur le terrain politique, vous serez quand même vaincus, écrasés dans le domaine économique. Demain, comme aujourd’hui, vous serez des miséreux, vous ne posséderez rien et votre dénûment vous asservira aux volontés des parasites et des exploiteurs ;

    En votant vous sanctionnez les rouages qui vous meurtrissent. Quelle que soit sa couleur politique, votre élu représentera l’Autorité, il défendra les possédants contre les exploités. Socialiste et révolutionnaire avant le scrutin, il deviendra opportuniste et conservateur, lorsqu’il aura palpé les quinze mille – grâce à votre naïveté, électeurs !

    Ne savez-vous pas, que « plus ça change, plus c’est la même chose » ? Avez-vous encore des illusions sur les mensonges des politiciens, ne savez-vous pas que leur charlatanisme ne changera jamais rien à votre existence douloureuse ?

    Les Anarchistes n’apportent pas de Système panacée – Ils disent simplement que la vie pourrait être belle, sans exploiteurs, sans codes, sans prisons – et que pour arriver à cela, l’homme doit s’affranchir moralement de tous les préjugés afin de pouvoir se libérer ensuite de manière effective des institutions sociales oppressives.

    Voter, c’est se résigner ! Voter, c’est accepter la Société capitaliste ! Voter, c’est perpétuer la misère, le vol, la souffrance ! Voter, c’est fournir le bâton pour être rossé ! Réfléchissez, ne votez plus, éduquez-vous, révoltez-vous !

    Pourquoi voter ???

    Vu le candidat :

    Imprim. des Causeries Populaires, 27, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris

    Demandez tous les jeudis l’anarchie, 0 fr. 10.


    sources :

    Affiche parue pour les élections législatives de 1910.

    http://www.parlements.org/histoire_politique_en_images/affiche_1910_6_miniature.jpg






    image indisponible

    [Sauvons Rousset ! [affiches 1 à 4]]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sauvons Rousset ! [affiches 1 à 4]]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  : procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    […]

    Sauvons Rousset !

    […]


    sources :

    La Fédération révolutionnaire communiste annonce dans Le Libertaire du 16 décembre 1911 (18e année, n° 8) la parution de 4 affiches (de ou avec le Comité de défense sociale ?) de soutien à Rousset :

    Fédération Révolutionnaire Communiste
    Sauvons Rousset !
    Allons, camarades, agitons-nous ! Créons de l’émotion pour sauver ce malheureux camarade !
    Aidez le Comité de défense sociale, prolongez l’agitation que nous ferons ensemble !
    Sur les murs de votre localité, placardez ses appels à l’opinion et ceux que nous avons tirés.
    Nous avons fait imprimer quatre affiches passe-partout comme en, emploient les candidats pour faire retenir leurs noms en période électorale, avec quatre formules différentes sur le cas Rousset.
    Les groupes fédérés les recevront sans frais, comme le veut notre méthode communiste. Pour les autres, nous les tenons à leur disposition aux prix de :
    3 fr. Je cent.
    1 fr. 50 les 50, port en plus.
    0 fr* 75 les 25, port en plus.
    La Fédération.




    [Une révolution sociale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Une révolution sociale]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : Révolution [sociale]
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Mexique
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  : galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste révolutionnaire

    Une

    Révolution sociale

    Quand le presse dit que la Révolution mexicaine touche à sa fin,

    la presse ment

    Si Porfirio, Diaz et Madero sont réconciliés, c’est pour mieux lutter contre les révolutionnaires dont l’action s’étend chaque jour. Monterrey, Allende, […] et presque toutes les villes du Mexique sont aux mains des insurgés. La population agricole entière est soulevée et se dresse contre tous les Pouvoirs au cri superbe de

    Terre et Liberté !

    Madero et Diaz peuvent signer la paix, ce la ne signifie nullement que la lutte est terminée. Car ce n’est pas pour un changement de personnel gouvernemental que le Parti Libéral mexicain a prix les armes ; c’est pour bouleverser l’ordre capitaliste, c’est pour faire

    la révolution

    la vraie Révolution, celle qui a pour but d’exproprier les accapareurs et les affameurs, et de remettre à tous, la richesse du sol pour être gérée en commun.

    La Révolution mexicaine est communiste

    Et le seul fait que dans un pays nouvellement né à la grande civilisation, toute une population se soit soulevée, depuis plusieurs mois pour imposer le Communisme, preuve de façon formelle que

    la révolution n’est pas une impossibilité, et que le communisme n’est pas une utopie

    Vous tous, ouvriers français qui souffrez du renchérissement du coût de la vie déterminé par l’accaparement des denrées et les exigences des propriétaires.

    Vous tous, paysans, dont les terres grevées d’hypothèques ne suffisent plus à vous nourrir, vous devez à vous-mêmes, vous devez à la grande cause de la solidarité populaire d’apporter votre aide moral et matériel aux révolutionnaires mexicains, qui passent des paroles aux actes, essayent d’implanter, chez eux un régime de

    bien-être et de liberté

    Quand à vous, petits rentiers, gogos de toutes espèces, dont les économies copiées par les aigrefins de la finance ont servi à soutenir le tyran Diaz et le démagogue Madero, apportez-vous à nous rendre des comptes.

    Vous ne reverrez plus votre argent, il est englouti dans le gouffre sans fond des finances mexicaines. Surtout ne croyez pas que les révolutionnaires seront assez naïfs pour rembourser les dettes contractées par les gouvernants officiels. Où nos amis mexicains rentrent
    les banques sont incendiées • les prisons sont démolies • les riches sont exécutés

    Gogos français, pleurez par
    la faillite imminente des fonds mexicains

    Et sur le triomphe de la
    révolution communiste au Mexique

    N’attendez pas davantage que l’intervention éventuelle de l’armée des États-Unis étouffe le mouvement de nos camarades.

    Si un gouvernement étranger manifeste l’intention de se mettre au service des capitalistes mexicains, la solidarité internationale devra s’affirmer et par tous les maoyens — même les plus violents — individuels ou collectifs. Les communistes révolutionnaires d’Europe s’opposeront à l’étranglement de la révolution mexicaine.

    Nous frères mexicains ont besoin d’argent et nous faisons appel à votre bourse pour leur envoyer des subsides que leur feront parvenir aux journaux Le Libertaire, 13, rue d’Orsel et Les Temps nouveaux, 6, rue Broca, Paris.
    Pour être bien informé, lire ces journaux et le quotidien la Bataille syndicaliste.

    [Placement gratuit …]

    [marque syndicale] Imprimerie […]


    sources :

    Affiche tirée à 2000 exemplaires en mai 1911 (Source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).



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    [Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]

    notice :
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    Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]. — Paris : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; procès  ; torture
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les funerailles d’Aernoult

    Le Comité de Défense sociale a fait apposer sur les murs de Paris l’affiche suivante :


    Au peuple de Paris !

    Le 2 juillet 1909, un crime effroyable se passait à Djenan-ed-Dar (Algérie).

    Un homme, un disciplinaire, était affreusement torturé par les chaouchs de ce détachement.

    Pendant des heures, il lui fallut exécuter, par une chaleur épouvantable, une marche au pas gymnastique, sac au dos.

    Harassé, ne pouvant plus marcher, les tortionnaires l’attachèrent aux fers, lui remplirent la bouche de sable, puis non contents de ces exploits, le frappèrent avec rage dans sa cellule.

    Le soir, le pauvre enfant rendait le dernier soupir, en appelant sa mère…

    Cet homme, ce soldat envoyé aux compagnies de discipline pour faits de grève, c’était :

    Aernoult

    ***

    Lorsque ces événements furent connus en France, grée au dévouement et à la dénonciation formelle du courageux Rousset, démasquant les assassins, il n’y eut qu’un cri dans le monde ouvrier et parmi la presse — qui s’indigna à cette époque — du crime de Djenan-ed-Dar.

    Ici, un père et une mère pleuraient l’enfant qu’ils avaient vu grandir et partir à 20 ans, plein de force et de santé.

    ***

    Des hommes appartenant à toutes les classes de la société entreprirent la campagne pour dénoncer les coupables et faire revenir en France la dépouille de celui qui, dans le Sud-Algérien, reposait loin des siens.

    La campagne fut longue. Pendant deux années, avec une persévérance inlassable, sans se laisser rebuter par les refus réguliers que leur opposaient les gouvernants, ces hommes continuèrent la lutte.

    Ils viennent enfin de triompher. Le corps du malheureux disciplinaire Aernoult nous est enfin rendu.

    Dans quelques jours nous pourrons nous grouper derrière son cercueil et conduire à sa dernière demeure la victime des tortionnaires, des hideux chaouchs de Biribi.

    Les obsèques d’Aernoult auront lieu le dimanche 11 février.

    ***

    Le Comité de Défense sociale, qui a rempli une partie de sa tâche, ne s’arrêtera pas là. Il lui reste une autre besogne à accomplir : celle d’empêcher de faire un second cadavre d‘Émile Rousset, que le conseil de guerre d’Alger a osé condamner à 20 ans de travaux forcés pour un meurtre dont il est innocent.

    Le Comité de Défense sociale fait appel au Paris ouvrier, au Paris qui pense et qui vibre pour tout ce qui touche ses enfants, au Paris qui ne permettra pas qu’une iniquité s’accomplisse sans que s’élève sa grande voix populaire et qui voudra, par sa présence aux Funérailles d’Aernoult, rappeler qu’il est de tout cœur avec celui qui, le premier, dénonça. le crime : avec Rousset, qui devrait être au premier rang derrière le corps de son camarade.

    Il faut que dette manifestation populaire soit grandiose !

    Il faut que le peuple travailleur, qui fournit chaque année l’impôt militaire, et dont les fils — pour des peccadilles — sont expédiés aux compagnies de discipline, vienne affirmer sa résolution de ne plus servir de jouet aux gradés alcooliques et que les Biribi ont assez vécu.

    Par sa présence en masse aux funérailles de la victime, la classe ouvrière prouvera que l’époque des bagnes militaires est terminée et que les conseils de guerre — qui condamnent par ordre — ont fait leur temps.

    Peuple de Paris !

    Le Comité de Défense sociale compte sur toi !

    Ta présence derrière le corps d’Aernoult lui donnera la force nécessaire pour poursuivre la lutte et faire rendre la liberté au héros de Djenan-ed-Dar :

    à Émile Rousset

    Le Comité de Défense sociale.


    sources :

    Le Comité de défense sociale annonce dans Le Libertaire du 3 février 1912 (18e année, n° 15) : « Le comité a décidé de faire poser sur les murs de Paris un manifeste demandant à la population ouvrière d’assister en masse aux funérailles du jeune Aernoult, assassiné par les chaouchs en Algérie. Les obsèques auront lieu à Paris, le dimanche 11 février […] »

    Le texte de l’affiche parait dans Le Libertaire du 10 février 1912 (18e année, n° 16).



    [Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur]

    notice :
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    [
    Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    [marque] Fédération communiste anarchiste

    Groupe des conscrits

    Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur

    Sans nous consulter, l’État dispose de nous, de nos libertés, de nos vies même, exigeant que nous allions faire l’apprentissage des armes de meurtre, que nous rentrions, pendant deux ans, à la Caserne.

    Servir qui ? La Patrie : nous n’en avons pas !

    Nous n’étions pas même « électeurs ». Comment aurions-nous pu approuver la loi de la conscription ? Du reste, toute loi étant restrictive de liberté, nous méconnaissons les lois, toutes les lois.

    Nous voulons la disparition des armes, l’abolition du militarisme ; nous ne croyons pas que ce soit en allant passivement à la caserne que nous atteindrons ce but. Contre cet attentat à notre liberté, nous protestons, au contraire, de la manière la plus énergique.

    Nous refusons de nous incliner. Nous refusons d’obéir !

    « C’est le devoir de tous les Français de défendre leur Patrie », nous clament, sur tous les tons, les profiteurs de tout poil.

    Les propriétaires, les patrons, les gros fonctionnaires ont une patrie ; mais nous, les opprimés, les exploités, qu’aurions-nous à défendre.

    Les privilèges de nos affameurs ? Mais ce serait par trop stupide ! Nous nous refusons absolument à jouer cette comédie, à forger nous-mêmes nos propres chaînes !

    Nous ne désertons pas par peur de la lutte ou par lâcheté. Que nos frères de travail se dressent enfin un jour contre l’autorité sous toutes ses formes, alors, nous répondrons : « Présents ! »

    Mais aujourd’hui, nous crions aux fils d’ouvriers, à tous ceux qui, ayant des intérêts communs, devraient agir de façon identique :

    N’allez pas à la caserne ! Ne contribuez pas, par votre passivité, à perpétuer ce fléau : le militarisme !

    Désertez !

    Un groupe de communistes de Paris et de la province
    Pretceille Marcel, Boulenger Eugène, Meunier Georges, Mandin Eugène, Martin, Henri, Côtte, Eugène, Lecomte Georges, Guimard Frédéric, Benoit René, Yven Gabriel, Poignault, Leblanc Pierre, Petit Édouard, Béthomme Marius, Poirier Ernest, Guillerault René, Delclasse Émile, Brédant Jules, Campion Julien, Téty J., Froissard Émile, Seillier Charles, Darras Oscar, Flora Émile, Labregère Albert, Vacquier Roger, Didier Albert, Demir Jospeh, Liégard Antoine, Nicolaï Nicolas, Édoux Léopold, Aubouy Marcel, Galin Louis, Bertrand Félix, Marpea Frédéric, Faguet François, Damon Eugène, Delorme Jean, etc., etc.

    Imprimerie Spéciale pour Affiches [marque syndicale]


    sources :

    Affiche éditée à 2000 exemplaires en 1912 [début octobre ?] pour couvrir un acte d’insoumission collective d’une quarantaine de militants réfugiés à l’étranger, (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).



    [Aux patriotes repopulateurs]

    notice :
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    [
    Aux patriotes repopulateurs]. — Paris : Fédération universelle de la Régénération humaine, [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 44 × 62 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : contrôle des naissances  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bercy, Léon de (1857-1915)  ; Cesbron, G.  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)  ; Hardy, Georges (1870-1945)  ; Humbert, Eugène (1870-1944)  ; Huot, Marie (1846-1930)  ; Klotz-Forest, Dr  ; Kolney, Fernand (1868-1930)  ; Lanoff, Robert (1879-1960)  ; Lantoine, Albert (1869-1949)  ; Mac_, A.-F.  ; Marestan, Jean (1874-1951)  ; Marinont, Léon (1870ca-1943ca)  ; Marquès, Jeanne  ; Marquet, Pierre  ; Mascaux, Fernand (1868-1953)  ; Méric, Victor (1876-1933)  ; Meslier, Adrien (1868-1915)  ; Naquet, Alfred (1834-1916)  ; Roussel, Nelly (1878-1922)
    • Presse citée  : Génération consciente (1908-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération universelle de la Régénération humaine, 27, rue de la Duée, Paris (11e)

    L’exemple vient d’en haut

    À voir la formidable croisade dirigée contre la doctrine et les pratiques néo-malthusiennes par des personnalités appartenant au clergé, à l’armée, à la magistrature, à la politique, à l’industrie et à la presse, on pourrait quelquefois en conclure que cette doctrine est contraire à l’esprit même de notre temps, et ces pratiques, en opposition flagrante avec les mœurs de ceux qui se donnent comme formant exclusivement l’élite de la nation française.

    Cependant, à la lueur des faits, au regard des statistiques, les conclusions apparaissent tout autres ; et la pratique du néo-malthusisme par la classe privilégiée éclate, évidente. Voici, pour illustrer notre thèse, Quelle fut la progéniture des neuf personnes considérables qui se sont succédés à la Présidence de la Troisième République :

    Thiers, Adolphe… Néant,
    Mac-Mahon… Un fils,
    Grévy, Jules… Une fille,
    Sadi-Carnot… Deux fils et une fille,
    Casimir-Périer… Un fils et une fille,
    Faure, Félix… Deux filles,
    Loubet, Émile… Deux fils et une fille
    Fallières, Armand… Un fils et une fille,
    Poincaré, Raymond… Néant.

    Quatorze enfants pour neuf couples ! Quelle belle leçon de prévoyance sociale et de prudence parentale pour le malheureux prolétaire plongé dans la misère, la crasse et l’ignorance !

    Ces homes, vous les avez élus à la première magistrature du pays parce qu’ils vous semblaient représenter le mieux les vertus et la tradition du génie national. Eh bien ! nous avons le droit de dire qu’ils ont agi en néo-malthusiens convaincus et pratiquants : le peuple suivra sûrement l’enseignement de très haute moralité qu’ils lui donnent.

    Et maintenant, forgez donc des lois contre nous, poursuivez-nous, condamnez-nous ! Par la voix de vos orateurs et les colonnes de vos journaux, multipliez aux pauvres — écrasés déjà par trop d’enfants qu’ils n’ont pas su éviter — les exhortations à procréer aveuglément : rien ne prévaudra contre cet exemple !

    N.-B. — Que MM. les réactionnaires, monarchistes et césariens, ne se réjouissent point outre mesure : les pratiques néo-malthusiennes en haut lieu ne sont pas l’apanage exclusif des mœurs républicaines ! Sans remonter bien loin dans l’histoire, nous trouvons — encore que les charges familiales fussent bénéficiaires, ce qui n’était pas à dédaigner, au point de vue de la progéniture — que Louis XVI a eu trois enfants ; Napoléon 1er, un ; Louis XVIII, néant ; Charles X, deux ; Napoléon III, un. Seul Louis-Philippe fait exception à la règle ; cette exception a, d’ailleurs, en 1871, coûté la bagatelle de quarante millions à la République.

    Aux patriotes “Repopulateurs”

    La France ne se dépeuple pas

    années Nombre d’habitants
    1800 27.500.00
    1850 26.630.000
    1911 36.600.000

    C’est donc un mensonge impudent d’affirmer que notre pays se dépeuple puisque, dans l’espace de cent onze années, malgré l’amputation des deux provinces annexées en 1871, l’Alsace et la Lorraine, sa population s’est accrues de 12 millions 100.000 habitants.

    Le taux de la natalité décroit en Allemagne

    Périodes d’années Taux pour 1.000
    1841-1845 36,7
    1896-1900 36
    1911 28,7

    Soit, en soixante-dix ans, une diminution de 8 pour 1.000. Aussi avons-nous le droit d’espérer et de dire que, dans un avenir prochain, pour le plus grand bien de la paix entre les peuples civilisés, l’Allemagne aura rejoint la France sur la voie de la véritable sagesse.

    C’est un devoir pour tous ceux qui admettent la haute importance de la théorie néo-malthusienne et qui mettent en pratique ses précieux enseignements, de s’abonner et de procurer des abonnés à

    Génération consciente

    Organe de propagande pour la limitation volontaire des naissances

    Néo-malthusisme - Eugénisme. — Paraissant le premier de chaque mois

    Eugène Humbert, directeur

    Principaux collaborateurs : Léon de Bercy ; G. Cesbron ; Sébastien Faure ; Louis Grandidier ; G. Hardy ; Marie Huot ; Dr Klotz-Forest ; Fernand Kolney ; Robert Lanoff ; Albert Lantoine ; A ;-F. Mac ; Jean Marestan ; Léon Marinont ; Jeanne Marquès ; P. Marquet ; Dr Mascqux ; Victor Méric ; Dr Meslier ; Alfred Naquet ; Nelly Roussel, etc.

    Abonnement : France, 1 fr. 50 par an. — Extérieur, 1 fr. 80

    Administration : 27, rue de la Duée. paris (XXe) - Envoi gratuit d’un numéro sur demande

    Affiche d’intérieur, ne peut être apposée sur les murs que munie d’un timbre de 12 centimes

    Imprimerie spéciales de Génération consciente, Paris.


    sources :
     


    [Électeur ! Ne vote plus ! : élections municipales de mai 1912]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Électeur ! Ne vote plus ! : élections municipales de mai 1912]. — Paris : Comité antiparlementaire révolutionnaire (CRA), (Espérance, impr. l’ (Paris : 1910-1913)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; grève : grève générale  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Bataille syndicaliste (1911-1915), la  ; Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections municipales de mai 1912

    Comité Antiparlementaire Révolutionnaire

    Électeur ! Ne vote plus !

    Comme il y a deux ans, le Comité Antiparlementaire Révolutionnaire, représentant les antiparlementaires socialistes, syndicalistes et anarchistes-communistes, vient vous dénoncer les illusions et les dangers de la comédie électorale.

    Que nous veut-on ?

    On nous invite à gérer, par nos représentants, nos finances municipales. À quoi bon ? Dans la société actuelle, la commune est asservie à l’État. Le gouvernement est maître des budgets locaux. Si une dépense lui parait dangereuse pour les privilèges de la bourgeoisie, ses préfets ont le droit de l’annuler.

    Dès lors, quelle confiance pouvons-nous avoir dans les promesses des candidats de toutes nuances qui se disputent nos suffrages ?

    Ils nous promettent de combattre la vie chère et la hausse des loyers. Mais comment pourraient-ils apporter à ces mots des remèdes sérieux puisque l’État est maître de leurs décisions ? On nous parle d’habitations ouvrières. Pour Paris on propose un emprunt de 200 millions. Qu’est-ce que cela dans une ville où le revenu des immeubles dépasse plusieurs milliards. M. Vautour ne diminuera pas d’un centime le prix du terme. Peut-être même prétextera-t-il de nouvelles contributions pour augmenter sa quittance.

    Travailleurs,

    Dans la foire actuelle, il n’y a rien à gagner pour vous.

    Mais, en revanche, pour vos élus, quel gâteau ! Concessions de tramways, de gaz, d’électricité, service des eaux, constructions de casernes, d’hospices, etc. Autant de marchés à passer avec les grands entrepreneurs, autant de pourboires et de pots-de-vin.

    Voilà qui stimule leur zèle tapageur !

    Prolétaires,

    N’en avez-vous pas assez de ces régies municipales, cointéressées ou non, qui toutes reposent sur ce principe : s’il y a des bénéfices, ils sont pour les fournisseurs ; s’il y a des pertes, elles sont pour les contribuables.

    Aucun affranchissement communal n’est possible tant que la commune n’est pas affranchie du joug de l’État. Et l’État bourgeois ne lâchera prise que quand le prolétariat victorieux aura conquis les moyens de production et d’échange par la force de la Grève Générale Expropriatrice.

    Plaçons le lutte sur son vrai terrain, qui est le terrain économique, et n’attendons rien de l’armée de papier, de l’outil dérisoire que les politiciens mettent entre nos mains.

    Nous n’avons pas confiance dans le bulletin de vote :
    D’abord parce qu’il est impuissant ; seule la force ouvrière organisée en dehors des corps élus peut leur imposer des réformes et les obliger à les réaliser.
    Ensuite, parce qu’il est un encouragement à la paresse : l’électeur qui a fait triompher l’élu de son choix s’imagine que les alouettes vont lui tomber toutes rôties sur la langue et se détache de tout effort.
    Enfin et surtout parce que notre action antiparlementaire est le meilleur moyen de signifier à la République capitaliste que son régime de militarisme, de Conseils de Guerre et de Lois Scélérates dégoûte la classe ouvrière et que nous sommes résolus à le détruire.

    Donc, plus de ces comédies électorales !

    Plus de ces promesses vingt fois faites et jamais tenues !

    Plus de ces coalitions immorales où l’on s’allie au second tour avec les adversaires que l’on combattait au premier tour !

    Mais l’abstention ne suffit pas ; il faut agir.

    La puissance des producteurs ne réside pas dans un illusoire morceau de papier, [mais dan]s sa force de travail.

    Qu’on regarde ces mineurs anglais dont [une grève] arrête la vie d’une grande nation et qui ont, en se croisant les bras pendant quinze jours, obtenu de leur gouvernement et de leurs exploiteurs ce que 20 ans de luttes électorales n’avaient pu donner.

    C’est pourquoi nous disons au travailleur :
    Nous ne te demandons pas de nous déléguer tes pouvoirs ; nous te demandons d’agir par toi-même. Unis-toi dans ton syndicat avec tes frères de misère et de travail. Là tu n’auras pas à craindre le contact corrupteur des états-majors bourgeois.
    Groupe-toi autour de la Confédération Générale du Travail dont les Congrès expriment tes intérêts de classe.
    Rallier-toi aux Groupes d’action et d’éducation révolutionnaire qui formeront ton esprit et ton cœur à l’idéal de liberté et de justice sociale.

    Dans ces syndicats, dans ces groupes révolutionnaires, tu prendras conscience de ta force, et lorsque tu comprendras le rôle que doit jouer le travail dans la société, nous réaliserons ensemble l’expropriation capitaliste. Les paysans prendront leur terre ; les ouvriers, leurs machines, leurs usines, les mineurs, leurs mines. En un mot, les producteurs s’empareront de toutes les richesse sociales qu’ils ont créées.

    Le Comité Révolutionnaire Antiparlementaire.

    Lisez : La Bataille syndicaliste, seul quotidien défendant les intérêts de la classe ouvrière
    Les Temps nouveaux et Le Libertaire, seuls hebdomadaires antiparlementaires

    Le Candidat pour le forme :

    [marque syndicale] Imp. Communiste L’Espérance - 1-3, rue de Steinkerque, Paris (18e)


    sources :

    http://tropjeunespourmourir.com/
    http://40.media.tumblr.com/ba7172e6bf3d0053e4e54b8a2d352bd7/tumblr_mwxyyvsTRO1sj1s0wo2_r1_500.jpg

    Dans Le Libertaire du 11 mai 1912, le Comité antiparlementaire révolutionnaire signale : « […] L’abstentionnisme est illégal !
    Ceux qui dénient l’utilité de la propagande abstentionnistes feront bien de méditer sur le fait suivant :
    Le sous-Lépinc Touny, vient de faire paraître un décret très officiel enjoignant à tous les commissariats de faire lacérer les affiches, de n’importe quelle couleur et de n’importe quel format si elles portent la mention « NE VOTE PAS ». Cet ordre de la police et certainement du gouvernement, nos camarades du 11e arrondissement Vont vu. C’est le commissaire de police qui le leur a montré, car ils ont été arrêtés et amenés au poste pour avoir collé des affiches « NE VOTEZ PLUS » et on leur a appris que de conseiller de ne pas voter est illégal ! Mieux que tous les raisonnements cela démontre la portée véritable de notre action.
    Mais que les camarades ne se laissent pas intimider. Qu’ils affichent quand même. Nous en avons assez à la fin de ce régime de tyrannie. Quelle différence y a-t-il entre notre République et l’autocratique Russie ?
     ».




    [Les anarchistes au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes au peuple !]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les anarchistes au peuple !

    Malgré toutes les calomnies, toutes les insanités, tous les mensonges déversés contre les anarchistes par des politiciens sans loyauté…

    Malgré la presse immonde, payée pour nous discréditer et nous faire passer pour des énergumènes, des bandits ou des fous…

    Malgré tout, nous espérons que le peuple qui souffre, le peuple qui pense, n’est pas tombé si bas dans l’erreur, qu’il ne puisse nous écouter et nous comprendre.

    C’est sans violence de langage, sans paroles outrancières, que nous nous adressons à ce peuple, auquel nous appartenons, avec l’espoir qu’il saura discerner où se trouvent ses véritables défenseurs.

    Citoyens !

    Parce que, dès les [premières] craintes de guerre, nous [… crie] aux gouvernants :
    « Halte-là ! Vous ne disposerez pas du peuple comme d’un troupeau de moutons ou c’est l’insurrection que vous déchainerez »…

    Parce que nous avons dénoncé que la guerre, quelles que soient les meilleures raisons qu’en donnent les gouvernants, n’est qu’une question d’appétits financiers où le peuple, vainqueur ou vaincu, est toujours la victime …

    Parce que, au nom de la Liberté, de l’Égalité, de la Fraternité, qui aujourd’hui ne s’appliquent que sur les murs, nous avons osé dire qu’à la guerre, ou nous avons tout à perdre, nous préférerions la Révolution, où nous avons tout à gagner …

    Parce que nous nous sommes adressés aux Femmes, aux Mères, pour leur faire comprendre que la vie des êtres chéris par elles était menacée et qu’il fallait qu’elles la défendent…

    Alors, pour se venger de notre clairvoyance et de notre prosélytisme, les gouvernants prennent prétexte de certaines paroles, de certains écrits pour jeter nos militants en prison ou les obliger à l’exil.

    Pour étouffer notre protestation véhémente, ils ne reculent même pas devant l’application de lois que la plupart d’entre eux, peu suspects d’anarchisme, ont traitées de scélérates, et dont n’avaient pas voulu se servir de précédents gouvernements bourgeois.

    Puis, le meute des journalistes, courtisans ou profiteurs, hurle et vocifère contre nous : « Sans-patrie, envieux, vendus… » Les épithètes se suivent, les menaces aussi, mais cela nous laisse froids.

    Antipatriotes ! Oui, nous le sommes. Mais, qui nous a appris à lire, à réfléchir, à penser ? Pourquoi nous en vouloir si à l’idée inconsistante de patrie, nous opposons aujourd’hui l’humanité.

    Envieux ! Non, mais conscients de nos droits, oui.

    Mais pourquoi nous avoir prêché l’Égalité, alors que la réalité s’offre à nous si brutale. D’un côté, les puissants, les jouisseurs ; de l’autre, les salariés, les parias. D’un côté, les femmes du peuple se crevant pour des salaires de famine ; de l’autre, les femmes de la haute bourgeoisie étalant insolemment leur paresse dans le luxe.

    Ou alors, que nos dirigeants soient moins hypocrites. Qu’ils proclament que tout ce qu’ils ont dit est faux. Que la Liberté, l’Égalité et la Fraternité sont des blagues.

    Qu’ils ferment les écoles, détruisent les livres et nous rejettent dans l’ignorance du premier âge !

    Vendus ! Est-ce bien aux caméléons de la politique et du journalisme qu’il appartient de nous traiter ainsi ? Ces gens-là ne comprendront jamais que des ouvriers aient un idéal et qu’ils le défendent même aux prix de privations. Ils ignorent ou feignent d’ignorer que ce n’est pas seulement en France que des anarchistes sèment leurs idées, mais aussi en Allemagne, Angleterre, Autriche, Italie, Russie, même au Japon, partout enfin ; et que partout les gouvernants les traquent, les emprisonnent ou les tuent.

    Mais la répression n’effraie pas les journalistes !

    La peine que leur causent les souffrances endurées par les militants pour leurs idées, ne peut qu’accroître leur activité. Par où les premiers chrétiens ont passé, ils passeront et triompheront.

    Ils trouvent aussi un grand encouragement dans la lâcheté de leurs persécuteurs. Ceux-ci n’osent pas confronter leurs idées avec les nôtres. Pourtant, nos Meetings, nos Réunions, nos Causeries sont libres, publics, et la tolérance y tient une grande place.

    Contre nous, ils n’ont plus qu’un seul argument : la prison.

    Cela ne suffira pas à arrêter notre propagande. Les militants qui tombent dans la lutte seront remplacés par d’autres.

    Plus que jamais, nous nous élevons contre la guerre ; plus que jamais, nous sommes prêts à tout pour l’empêcher.

    Et plus que jamais, nous invitons le Peuple à s’intéresser à ce que veulent les Anarchistes, pour que, nous connaissant mieux, il nous écoute davantage.

    La Fédération communiste anarchiste.


    sources :

    Source : Archives de la préfecture de police de Paris



    [Meeting public et contradictoire contre tout militarisme, 9 octobre 1912]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Meeting public et contradictoire contre tout militarisme, 9 octobre 1912]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Boudot, Édouard (1886-1974)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Mournaud, André (1882-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste

    [marque] Le mercredi 9 octobre 1912 — Salle des Sociétés savantes

    à 8 heures 1/2 du soir — 8, rue Danton, 8

    Meeting public et contradictoire contre tout militarisme

    sujets traités & orateurs

    Le militarisme bourgeois et la parie bourgeoise, F. Delaisi

    Le militarisme révolutionnaire et la patrie révolutionnaire, E. Boudot de la Fédération communiste anarchiste

    La révolution par la grève générale, Mournaud du Club communiste anarchiste

    Le militarisme est à l’ordre du jour. Les uns veulent le modifier et le rendre démocratique ; les autres veulent le « conquérir » aux aspirations révolutionnaires.

    Nous, nous affirmons et nous démontrons que tout militarisme est une force essentiellement réactionnaire créée pour écraser les mouvements populaires d’affranchissements. Et nous dirons pourquoi nous sommes plus que jamais antipatriotes.

    Entrée : 0 fr. 50 pour couvrir les frais

    [marque syndicale] Imprimerie […]

    Les portes ouvriront à 8 heures

    Tous aux Sociétés savantes !


    sources :

    Affiche éditée en 1912 en réponse à une conférence de Gustave Hervé en faveur du « militarisme révolutionnaire », (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).


    1912

    1912
    Affiches liées



    [Si la guerre éclate, ce que nous ferons]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Si la guerre éclate, ce que nous ferons]. — Saint-Ouen : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Butet, Marcel (1894-....)  ; Sagnol, Stéfano (1895-....)  ; Villetard, Louis
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste — Groupe de Saint-Ouen

    Si la guerre éclate, ce que nous ferons

    Les intrigues des diplomates et de banquiers ont déchaîné dans les Balkans une guerre meurtrière, favorable aux coups de Bourse et aux intérêts des métallurgistes fournisseurs d’armes et de munitions.

    Mais maintenant que le moment est venu de se partager les dépouilles des vaincus, les puissances de la “Triple Entente” et celles de la “Triple Alliance” ne se trouvent plus d’accord, et alors il y a danger de guerre européenne.

    C’est contre cette guerre éventuelle que les travailleurs doivent s’insurger autrement que par de vaines lamentations, autrement qu’en faisant appel aux sentiments humanitaires des gouvernants, autrement que par des manifestations platoniques.

    Quand à la Fédération Communiste Anarchiste, qui groupe tous les anarchistes, elle a préparé pratiquement le sabotage de l’armée et de la mobilisation en cas de guerre.

    Nous refuserons de nous incliner !

    Nous refuserons d’obéir aux ordres de la soldatesque assoiffée de sang !

    Telle sera notre attitude en face d’un conflit armé …

    Pour la Fédération Communiste Anarchiste — Groupe de Saint-Ouen :
    Marcel Butet, Stéfano Sagnol, Louis Villetard.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Affiche éditée en novembre 1912.
    Source : Archives de la préfecture de police de Paris


    1912

    1912
    Affiches liées



    [Une scélératesse !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Une scélératesse !]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; colonialisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Afrique
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Laisant, Albert (1873-1928)  ; Laisant, Charles-Ange (1841-1920)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Martin, Pierre (1856-1916)  ; Mournaud, André (1882-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)  ; Togny, Albert (1876-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste révolutionnaire

    Une scélératesse !

    Les traîtres et les bourreaux qui nous gouvernent ne veulent épargner aucune honte à ce pays. La République a déjà à son actif :

    les fusillades des travailleurs en grève ; l’application des lois scélérates ; des lois d’exception contre les fonctionnaires ; des centaines de militants emprisonnés.

    Mais à la réaction politique et sociale devait inévitablement s’associer la réaction militariste.

    Non seulement nos gouvernants ont maintenu les Conseils de guerre et Biribi, qu’ils avaient promis de supprimer, mais encore, par le bluff des aéroplanes, le clinquant des revues et retraites, le projet de rétablissement du service de trois ans, la conscription forcée des noirs, ils essaient de réveiller l’esprit militaire et fortifier l’armée.

    Pour couronner tout cela, le Parlement républicain a voté — sans aucune opposition — une loi odieuse qui envoie nos jeunes camarades coupables d’opinions antimilitaristes aux Bat’ d’Af’ et à Biribi.

    On va donc faire subir aux jeunes gens ayant un idéal élevé de justice sociale, aux jeunes ouvriers condamnés pour délit de grève, le sort du malheureux Aernoult, lâchement assassiné par les officiers [de] l’armée française, le martyre de l’héroïque Rousset.

    Camarades ! Nous ne vous convions pas à de vaines protestations. Nos jeunes camarades seront dans l’obligation de choisir : la mort lente, loin des leurs, sous le soleil d’Afrique, sous les to[…]les chao[…]bs, ou l’insoumission et la désertion.

    Auront-ils le droit […]siter ?

    À leurs frères de […]il de les soutenir en luttant contre le militarisme barbare.

    Travailleurs ! [un]issez-vous aux anarchistes pour propager l’esprit de révolte et d’indiscipline dans les armées dont nous poursuivons la destruction.

    Nous vous invitons au

    Grand meeting

    qui aura lieu

    jeudi 13 juin 1912, à 8 h 1/2 du soir

    Salle de la Maison commune, 19, rue de Bretagne

    G. Yvetot, F. Delaisi, Pierre Martin, A. Laisant, Ch. Malato, [A.] Togny, A. Mournaud

    Il sera perçu 0 fr. 20 pour couvrir [les frais]

    Placement gratuit au siège

    [marque syndicale] Imp. spéciale pour Affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1912 contre le loi Berry-Millerand (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).

    Est-ce Albert ou Charles-Albert Laisant ?




    [Au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple !]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ marque de l’organisation ; texte ]

    texte :

    Groupe des Conscrits de 1913
    Adhérent à la Fédération Communiste Anarchiste Révolutionnaire de Langue Française

    Au peuple !

    Le moment est venu de payer l’impôt de chair humaine pour la défense de la patrie et des intérêts capitalistes.

    Les contribuables désignés pour cette monstrueuse imposition sont des jeunes gens de 21 ans et même de 20 ans. L’Idole Patrie se montre plus exigeante cette année-ci : il lui faut le double de sujets pour composer ses armées de meurtre.

    Nous, les intéressés, que devons-nous faire ?

    D’aucuns répondront : « Nous seront soldats. Nous subirons avec patience les 3 années d’esclavage qu’on nous impose, dignité. Mais, tout d’abord, nous avons peur des gendarmes, nous aimons nos parents et nous craignons l’exil. Loin de notre pays, nous nous sentons incapables de gagner notre vie. »

    Ceux qui tiendront ce langage sont le grand nombre. Ils répondront ainsi parce que leur éducation, leur instruction et l’atmosphère de préjugés et d’erreurs qu’ils ont respirée les ont fait des êtres timorés, au caractère servile, et des natures incapables de réagir contre la plus barbare des obligations sociales :
    la préparation à la guerre

    D’autres, ayant subi une condamnation à plus de 3 mois de prison pour une peccadille, un délit de grève ou de manifestation dans la rue, hésiteront à répondre à l’appel, pour ne pas tomber sous l’application de la scélérate loi du forban Millerand. Trop partiront quand même risquer, « pour un rien », les dangers de passer des Bataillons d’Afrique à Biribi.

    Enfin, nous autres anarchistes, ne tenant compte d’aucune loi, ayant le respect de notre individualité, ne voulant pas exposer notre conscience aux souillures de l’obéissance passive, nous refusant à servir les desseins criminels de nos maîtres qui veulent faire de nous des pillards, des violateurs, des fratricides et des parricides,
    nous ne seront pas soldats

    Nous ne sommes pas des lâches parce que nous ne voulons pas sacrifier notre existence au bénéfice des Gouvernants et des Capitalistes. Que demain la guerre au lieu d’être une lutte meurtrière entre travailleurs ignorants et de nationalités différentes, soit une guerre sociale entre le travail et la capital, nous répondrons : « Présents ! » Nous serons là pour nous battre au bénéfice d’une noble cause : celle de l’émancipation intégrale de tous les exploités.

    Donc, plus d’armée : jeunes gens ne soyez pas soldats ! Et vous Soldats.

    Désertez !

    Plus de casernes, Vive la Paix ! À bas la Guerre !

    Edmond Ogier, Charles Castelle, Klébert Klaux, Edmond Labrousse, Édouard Husson, Escandre, Jacques Martin, Julien Dubois, Joseph Berthe, A. Deschamp, Louis Tétart, Lucien Richard, Gaston François, Alphonse Cousin, Maurice Bertrand, Marcel Liénard, Gaston Drouet, Émile Gagnat, E. Lablonde, Jules Maire, Émile Barbé, Benoist Allard, Maurice Fister, Charles Bellet, Raymond Lamirault, Antoine Dufêtel.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Parue en septembre 1913. Tiré aussi en tract.
    Source : Archives de la préfecture de police de Paris




    [Les bandits continuent !! Conférence publique et contradictoire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les bandits continuent !! Conférence publique et contradictoire]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aubin, Émile "Marat" (1886-....)  ; Bonnot, Jules (1876-1912)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Girault, Ernest (1871-1933)  ; Jacklon [jacques Long] (1890-1921 ?]  ; Jacquemin, Eugène (1876-1930)  ; Martin, Pierre (1856-1916)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste — Groupe du XVe

    Les bandits continuent !!

    Pendant que la mère sur son lit de souffrance est aux prises avec les douleurs de l’enfantement, des bandits, qui n’ont pas l’excuse d’un Bonnot, travaillent à la perfection des engins de massacre.

    Le meurtre est à l’ordre du jour.

    Les dirigeants foulent aux pieds la fraternité et nous mettent des baïonnettes dans les mains pour que nous satisfaisions leurs bas instincts, en massacrant nos camarades grévistes on nos frères d’Outre-Rhin.

    pour mieux encrer en nous l’amour de la patrie derrière lequel ils abritent leurs meurtres infâmes, ils veulent réappliquer le service de trois ans.

    Voilà l’aboutissement de quarante ans de parlementarisme, de quarante ans de promesses.

    Le peuple en a assez d’être dupe, il n’acceptera pas ce retour au chauvinisme idiot.

    Ce que les bourgeois appellent patrie, c’est ce qu’ils possèdent ; leurs coffre-forts, leurs champs, leurs forêts, leurs habitations d’où ils expulsent les ouvriers quand ils sont dans la misère.

    Ce que les ouvriers appellent leur patrie, c’est aussi ce qu’ils possèdent et comme ils n’ont rien, ils n’ont donc pas de patrie.

    Ah ! Les prolétaires ont des enfants et ce sont ces enfants que les bourgeois veulent prendre pour défendre leurs biens ou a[… voler ?] celui des autres.

    Et bien que les dirigeants le sachent, les enfants du peuple ne marcheront pas, parce que les enfants du peuple ne sont pas des assassins.

    Tu viendras, camarade, le crier bien haut, avec nous, à la

    Conférence publique et contradictoire

    Le samedi 29 mars 1913, à 8 heures 30 du soir

    Maison des Syndiqués du XVe, rue Cambronne, 18

    sera traité

    les crimes de la patrie

    orateurs inscrits

    F. Delaisi — E. Girault — Pierre Martin — E. Aubin — Jacklon — Jacquemin

    Entrée : 1,25 pour les frais. Gratuite pour les femmes et les enfants

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1913 après le verdict des assises dans l’affaire des « bandits tragiques » (ou « bande à Bonnot »), (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).








    [Au bétail électoral]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    Au bétail électoral

    Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.

    Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.

    Pourquoi marcheras-tu ?

    Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.

    S’agit-il donc de changer tout cela ?

    Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?

    Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».

    Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?

    Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.

    De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.

    La vérité ne peut se déterminer par le vote.

    Celui qui vote accepte d’être battu.

    Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».

    Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.

    Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.

    Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.

    Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !

    Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !

    En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.

    Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :

    l’électeur, voilà l’ennemi !

    Et maintenant, à l’urne, bétail !


    sources :

    Texte paru dans L’Anarchie n° 466 (19 mars 1914).

    Ce placard est déjà paru — au moins — en 1906 et en 1910.


    1906

    1906
    Affiches liées


    [Au dessus du bétail : élections législatives de 1914]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au dessus du bétail : élections législatives de 1914] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte

    vignettes de carte-postales

    texte :

    Élections législatives de 1914

    Au-dessus du bétail

    Les électeurs ont donc les yeux pour ne pas voir, des oreilles pour ne pas entendre, un cerveau pour ne pas raisonner.

    Quoi, ils ont encore renvoyé pour les diriger, Caillaux et sa bande d’Aigrefins, Briand, Millerand, Barthou et tout le parti des réacteurs aux ordres du pape. Quoi, la dernière législature finissant dans la boue et dans le sang, montrant la finance cosmopolite, maitresse absolue du pouvoir, tout cela n’a pas pu leur faire abandonner la blague dangereuse du système parlementaire.

    Quelques socialistes et quelques réacteurs de plus, et en voila encore pour quatre ans d’attente et de résignation.

    Peuple ignorant et lâche, peuple de laquais, à la remorque des mauvais bergers, peuple qui semble se complaire dans la ,misère et l’alcoolisme, peuple d’esclaves qui écrase les hommes de liberté et de progrès, n’entendras-tu donc jamais la voix de la raison.

    Demain, le nouvelle Chambre va augmenter les impôts, voter la loi sur le néomalthusianisme, te contraignant sous peine d’amende ou de prison, à procréer pour la patrie de Rochette et les coffres-forts de Rotschild, demain on va, comme hier léser tes intérêts, violer tes libertés, et tu bêlera demain, comme tu bêlais hier.

    Les anarchistes se se font point d’illusions sur le bétail électoral, ils s’efforcent seulement d’amener à réfléchir quelques hommes parmi la foule, ils tachent de sortir de l’universelle médiocrité, ceux que hante un idéal de raison et de lumière, et ils leur disent :

    Venez à nous, vous qui voulez être libres, ne soyez plus des indifférents, ni des votards. Étudiez notre philosophie, seule elle repose sur des méthodes rigoureusement scientifiques, seule elle expose les vérités, que tous les partis ont intérêt à cacher.

    En lisant nos journaux, en fréquentant nos groupes, vous reconnaîtrez que l’Anarchie n’est ni une utopie, ni un rêve sanglant, mais au contraire la plus haute manifestation de l’esprit humain, libéré de tous les systèmes religieux depuis celui de Dieu, jusqu’à celui de la politique et du patriotisme, seul moyen pour l’homme, de sortir de son esclavage physique intellectuel et social.

    Lisez tous les jeudis l’Anarchie, 2, impasse Girardon Paris

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale de l’Anarchie

    Vu le candidat :


    sources :

    Affiche parue en page centrale de L’Anarchie n° 472 (jeudi 30 avril 1914).





    [Cochons : élections législatives de 1914]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Cochons : élections législatives de 1914] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte

    dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections législatives de 1914

    Cochons

    Électeur,
    Tu vois ce porc comme il est grassouillet, rondouillard et baveux. Il n’a jamais travaillé, jamais produit, es-tu déjà vu un cochon faire autre chose que de se vautrer dans son auge ?

    Qui donc l’a nourri, l’a engraissé ? Des travailleurs comme toi, maigres, anémiques, qui des jours et des ans, courbés sous un labeur écrasant, ont peiné sans répit.

    Comment s’appelle ce porc ? Il a cent noms. Il s’appelle peut-être Rotschild ou Rochette, financiers véreux qui n’ont jamais rien fait que te détrousser, travailleur trop honnête, taillable et contribuable à merci.

    Il s’appelle peut-être Briand, celui qui autrefois trainait ses savates éculées dans les réunions socialistes, Caillaux ou Monis qui, avec la complicité de magistrats serviles, sauvent les escrocs. Il s’appelle peut-être le baron Millerand ou le citoyen Jaurès, l’exploiteur des ouvrières des Cent mille paletots, Rabier ou Poincaré, les avocats de Rochette, qui l’ont empêché pendant des ans d’être arrêté et lui ont permis de poursuivre ses activités véreuses.

    Ce porc symbolise tous les maîtres, tous ceux qui, sous le couvert de la démocratie, s’engraissent à tes dépens.

    Quant à ces oies, tu les a reconnues, électeur, elles sont l’animale représentation de la bêtise humaine. Le bulletin de vote qu’elles tiennent dans leur bec est le signe de servitude et d’esclavage.

    Politique et finance sont deux noms pour une même chose, deux noms qui s’accolent et se complètent pour te berner et te gruger.

    Si les derniers scandales ne t’ont pas ouvert les yeux, si tu n’as pas compris ces choses, vas, oie caquettante, mouton bêlant, porter ton papier dans la boite et continue, toi le maigre, à engraisser le cochon.

    Sinon, viens avec nous, lis nos journaux, fréquente nos groupes, instruit-toi, deviens conscient, viens avec nous, non nommer des maîtres mais les détruire ; érige contre ces ventres ignobles et contre ces groins baveux, la force de ta révolte, pour réaliser la vie belle dans le bien-^stre et la liberté.

    Les abstentionnistes-anarchistes

    Vu le candidat :

    Demandez tous les jeudis l’anarchie, 0 fr 10.


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de L’Anarchie n ° 468 (2 avril 1914).


    1910

    1906

    1908
    Affiches liées




    [La Vérité]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Vérité] / Léon Israël. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier vert ) ; 66 × 49 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (Période électorale : femme nue enchainée, Tartempion le candidat bourgeois « La Vérité toute nue, c’est indécent, recouvrez-moi ça !! », un afficheur, un passant aux yeux cachés par le candidat) ]

    texte :

    La Vérité

    « La vérité toute nue…, c’est indécent, recouvrez-moi ça !! »

    N’est-pas le mot (l’ordre de mus les parlementaires, de tous les maitres, de tous ceux qui vivent de l’ignorance des hommes.

    La vérité un l’a étouffée dans l’affaire Wilson, dans l’affaire Dreyfus, dans le Panama, dans l’affaire Humbert, dans l’affaire Rochette et quand de la pourriture, où croupissent la finance, la magistrature et la politique, s’élevaient quelques relents trop fétides, bien vite avec de grands mots, et des phrases ronflantes, on endormit le peuple et on assassinait la vérité.

    Vous avez lu le compte rendu de la dernière séance de cette législature, vote avez senti la peur prendre au ventre tous les politiciens, à la pensée qu’une imprudence allait peut-être ouvrir les écluses des égouts et qu’on allait étaler au grand jour toutes les trahisons, toutes les forfaitures, tous les tripotages. Les députés s’en sont tirés avec de vagues regrets et des promesses qui. le vent emportera. Et tous les millions engloutis dans les poches des Mandrins de la politique. le milliard des congrégations, les émissions scandaleuses, l’affaire Marnier, l’affaire Duez, les coups de bourse de Rochette, et les milliers d’hommes morts au Maroc pour la rapacité des Schneider et Cie tout cela électeur qui t’en parlera, la presse qui touche aux fonds secrets et qui va chercher ses informations dans les antichambres des ministres ? ou les politiciens qui émargent dans les banques ? Tous ces larrons s’entendent, électeur, pour te berner et te mentir.

    La vérité qui te le diras sinon nous, les anarchistes, qui ne demandons pas au peuple de nous nommer, mais seulement de note écouler et d’essayer de nous comprendre. Et c’est parce que seuls nous disons la vérité, que tous les partis quels qu’ils soient, nous calomnient quand ils sont faibles et nous emprisonnent quand ils sont forts.

    La vérité, électeur la voici : Ne vote pas !

    Voter c’est consacrer la République de Rochette et la démocratie d’Hégésippe Simon. C’est donner à l’autorité qui t’écrase, au Capital qui t’exploite le droit d’exister.

    Ne vote pas, révolte-toi, instruis-toi, libère-toi et viens avec nous, les hommes libres, réaliser, l’Anarchie qui est l’état d’une Société sans maitre et sans esclaves.

    Vu le candidat :

    Tous les jeudis, lisez l’anarchie, 2, imp. Girardon, Paris.


    sources :

    Paru en pages centrales de L’Anarchie n° 469 (9 avril 2014).


    1906
    Affiche liée



    [Les anarchistes de votent pas : élections législatives de 1914]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes de votent pas : élections législatives de 1914]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste) : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Albret
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives 1914

    Fédération Communiste Anarchiste révolutionnaire de langue française

    Les Anarchistes ne votent pas !

    Parce que :

    1° Voter, c’est abdiquer ses droits entre les mains d’un individu qui peut vous trahir impunément. Exemple : Millerand, Briand, etc.
    2° Voter, c’est se soumettre d’avance à la volonté de la majorité qui est nécessairement routinière : tous les progrès étant toujours l’œuvre des minorités.
    3° Prendre part au vote, c’est reconnaître la légalité c’est admettre la bonne foi du système électoral, alors que la réalité prouve que le suffrage universel est faussé à sa base par l’organisation des partis politiques et la puissance corruptrice de l’argent.

    Travailleurs.

    Une fois de plus, on vous demande de nommer des représentants !

    Pourquoi faire ? Est-ce pour exécuter vos volontés ?

    Non.

    Précédemment ils s’étaient adjugés 15.000 francs par an.

    Les en aviez-vous chargés ?

    Vous avaient-ils consultés ?

    Cette fois, ils vous ont imposé la loi de 3 ans.

    Ils ont engagé plus de 2 milliards de dépenses nouvelles.

    Ils ont fait en sorte que le budget atteigne 6 milliards 819 millions, quand tous avaient promis de ne pas voter d’impôts nouveaux.

    Vous êtes le peuple souverain, vous disent-ils, et une fois nommés, ils n’en font qu’à leur tête.

    Ils vous traitent comme un troupeau qu’on malmène et traîne à l’abattoir du Maroc ou d’ailleurs.

    Que font-ils de celte devise “Liberté, Égalité, Fraternité” qui depuis plus de 40 années de République est gravée sur tous les édifices nationaux ?

    N’est-ce pas un abominable mensonge ?

    N’avons-nous pas dans les prisons beaucoup des nôtres qui subissent de lourdes peines, de longues condamnations de prison pour avoir voulu exprimer leur liberté de penser, d’émettre une opinion et de propager une idée par la parole et par l’écrit ?

    Ne voyons-nous pas l’inégalité dans les faits administratifs, judiciaires et économiques, comme sous les régimes déchus, mais imposée plus hypocritement chaque jour ?

    Est-ce que nous n’assistons pas à l’écrasement des paysans par l’impôt, et à la misère des citadins par les salaires de famine et les chômages répétés ?

    Qu’ont-ils fait de vos enfants qu’ils ont enlevés à votre affection ?

    Des malades, des morts !

    Nous, Anarchistes ! nous ne vous promettons rien, nous vous disons Seulement :

    Vous êtes le nombre,

    Vous êtes la force.
    Ce que vous désirez, vous pouvez l’obtenir.

    Voulez-vous continuer à être des esclaves ?

    Vous trouvez-vous bien d’être mal nourris, mal logés, écrasés de labeur souvent nuisible ?

    Allez-vous continuer d’envoyer à la Chambre des hommes qui passeront leur temps à se remplir les poches et à se partager honneurs, emplois et ministères ?

    Voulez-vous assister impassibles à d’autres Duez, Caillaux, Monis, Barthou, etc.

    Eh ! bien, allez voter.

    Sinon, venez avec nous chercher à réaliser l’égalité véritable et à instaurer une société de bonté, où chacun produira selon ses forces et pourra consommer selon ses besoins.

    Aidez-nous à faire que le droit à la vie soit égal pour tous.

    Pour cela, il faut :

    Poursuivre la disparition du régime capitaliste.

    Supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme, mettre en commun les richesses et tous les moyens de production.

    Abolir toutes les servitudes morales, économiques et politiques.

    Nier toutes les Patries, combattre tous les militarisâmes, empêcher toutes les guerres.

    En un mot, combattre l’autorité sous toutes ses formes.

    Ne plus voter !

    Mais ne pas rester indifférent de la chose publique. Porter son attention sur les laits économiques et suivre leur répercussion sur l’organisme politique : l’État. Battre en brèche la forteresse du pouvoir, mais autrement que par l’inoffensif bulletin de vote : par la révolte contre les institutions iniques, par une attitude permanente de réfractaire contre les lois.

    Pas d’inertie ! De la pensée et de l’action !

    Ne votez plus ! Agissez !

    Lire toutes les semaines : Le Libertaire, Les Temps Nouveaux

    Les affiches seront prêtes le 1er avril ; des Listes de Souscription seront envoyées à tous les groupes qui voudront bien se charger de les faire circuler et les retourner au plus tôt au camarade Albret, 51, rue Lhomond.


    sources :

    Affiche présentée dans Le Libertaire du 28 mars 1914 (20e année, n° 22). L’affiche elle-même a été tirée à 20.000 exemplaires.

    Une autre affiche, le manifeste « Aux travailleurs des villes et des campagnes » — élaboré au congrès d’aout 1913 — était encore en stock alors qu’une seconde est prévue, intitulée « Bilan de la législature » [1] L’ensemble de cette propagande laissera une ardoise de 1.700 francs à Albret qui devra lancer un appel à la combler.

    Notes

    [1Article « Appel aux anarchistes pour la campagne antiparlementaire » de la Fédération dans Le Libertaire du 18 avril 1914. Cet article cite aussi la brochure Ce que veulent les anarchistes de Thonar, proposée à 15 francs le mille, et le tract — paru dans le numéro précédent du 11 avril — qui reste à imprimer pour 2.000 francs.






    [L’Internationale anarchiste et la guerre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    L’Internationale anarchiste et la guerre]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier jaune ) ; 38 × 24 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : guerre (généralités)  ; internationalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918)
    • Noms cités (± liste positive)  : Abbott, Leonard D.  ; Ballard "Barret", George (1888-1917)  ; Berkman, Alexander (1870-1936)  ; Bernard, Georges  ; Bernardo, A.  ; Bersani, L.  ; Bertoni, Luigi = Bertoni, Louis (1872-1947)  ; Boudot, Édouard (1886-1974)  ; Calzitta, A.  ; Ciele van Diepen, Nestor  ; Cohen, Joseph Jacob (1878-1953)  ; Combes, Henry (1887-1925)  ; Domela Nieuwenhuis, Ferdinand (1846-1919)  ; Dunn "Fred Watson", Fred William (1884-1925)  ; Frigerio, Carlo (1878-1966)  ; Garcia, Vicente (1866-1930)  ; Goldman, Emma (1869-1940)  ; Havel, Hippolyte (1871-1950)  ; Keell, Thomas Henry (1866-1938)  ; Kelly, Harry (1871-1953)  ; Lemaire, Jules  ; Malatesta, Errico (1853-1932)  ; Marquez, A.  ; Paravich, Noël  ; Recchioni, Emidio "Nemo" (1864-1934)  ; Rijnders, Gerhard (1876-1950)  ; Rochtchine, I.  ; Savioli, A.  ; Schermerhorn, V. J. C.  ; Shapiro, Alexandre (1822-1946)  ; Shatoff, William  ; Trombetti, C.  ; Vallina Martinez, Pedro (1879-1970)  ; Vignati, Giuseppe  ; Wolfe [Woolf], Lilian Gertrude (1875-1974)  ; Yanovsky, Saul (1864-1939)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ( manifeste de l’Internationale Anarchiste ; prise de position contre la guerre) ]

    texte :

    L’Internationale anarchiste et la guerre

    L’Europe en feu, une dizaine de millions d’hommes aux prises dans la plus effroyable boucherie qu’ait jamais enregistré l’histoire, des millions de femmes et d’enfants en larmes, la vie économique, intellectuelle et morale de sept grands peuples brutalement suspendue, la menace chaque jour plus grave de complications militaires nouvelles, — tel est, depuis sept mois, le pénible, angoissant et odieux spectacle que nous offre le monde civilisé.

    Mais spectacle attendu, au moins par les anarchistes. Car pour eux il n’a jamais fait et il ne fait aucun doute — les terribles évènements d’aujourd’hui fortifient cette assurance — que la guerre est en permanente gestation dans l’organisme social actuel et que le conflit armé, restreint ou généralisé, colonial ou européen, est la conséquence naturelle et l’aboutissant nécessaire et fatal d’un régime qui a pour base l’inégalité économique des citoyens, repose sur l’antagonisme sauvage des intérêts, et place le monde du travail sous l’étroite et douloureuse dépendance d’une minorité de para-sites, détenteurs à la fois du pouvoir politique et de la puissance économique.

    La guerre était inévitable : d’où qu’elle vint, elle devait éclater. Ce n’est pas en vain que depuis un demi-siècle, on prépare fiévreusement les plus formidables armements et que l’on accroît tous les jours davantage les budgets de la mort. À perfectionner constamment. le matériel de guerre, à tendre continûment tous les esprits et toutes les volontés vers la meilleure organisation de la machine militaire, on ne travaille pas à la paix.

    Aussi est-il naïf et puéril, après avoir multiplié les causes et les occasions de conflits, de chercher à établir les responsabilités à tel ou tel gouvernement. Il n’y a pas de distinction possible entre les guerres offensives et les guerres défensives. Dans le conflit actuel, les gouvernements de Berlin et de Vienne se sont justifiés avec des documents non moins authentiques que les gouvernements de Paris, de Londres et de Pétrograd. C’est à qui de ceux-ci et de ceux-là produira les documents les plus indiscutables et les plus décisifs pour établir sa bonne foi et se présenter comme l’immaculé défenseur du droit et de la liberté, le champion de la civilisation.

    La civilisation ? Qui donc la représente en ce moment ? Est-ce l’État Allemand avec son militarisme formidable et si puissant qu’il a étouffé toute velléité de révolte ? Est-ce l’État Russe dont le knout, le gibet et la Sibérie sont les seuls moyens de persuasion ? Est-ce l’État Français, avec Biribi, les sanglantes conquêtes du Tonkin, de Madagascar, du Maroc, avec, le recrutement forcé des troupes noires ; la France qui retient dans ses prisons. depuis des années, des camarades coupables seulement d’avoir écrit et parlé contre la guerre ? Est-ce l’Angleterre qui exploite, divise, affame et opprime les populations de son immense empire colonial ?

    Non. Aucun des belligérants n’a le droit de se réclamer de la civilisation, comme aucun n’a le droit de se déclarer en état de légitime défense.

    La vérité, c’est que la cause des guerres, de celle -qui ensanglante actuellement les plaines de l’Europe, comme de toutes celles qui l’ont précédée, réside uniquement dans l’existence de l’État, qui est la forme politique du privilège.

    L’État est né de la force militaire ; il s’est développé en se servant de la force militaire ; et c’est encore sur la force militaire qu’il doit logiquement s’appuyer pour maintenir sa toute-puissance. Quelle que soit la forme qu’il revête, l’État n’est que l’oppression organisée au profit d’une minorité de privilégiés. Le conflit actuel illustre ceci de façon frappante : toutes les formes de l’État se trouvent engagées dans la guerre présente : l’absolutisme avec la Russie, l’absolutisme mitigé de parlementarisme avec l’Allemagne, l’État régnant sur des peuples de races bien différentes avec l’Autriche, le régime démocratique constitutionnel avec l’Angleterre et le régime démocratique républicain avec la France.

    Le malheur des peuples, qui pourtant étaient tous profondément attachés à la paix, est d’avoir eu confiance en l’État avec ses diplomates intrigants, en la démocratie et partis politiques (même d’opposition comme le socialisme parlementaire), pour éviter la guerre. Cette confiance a été trompée à dessein et elle continue à l’être lorsque les gouvernants, avec l’aide de toute leur presse, persuadent leurs peuples respectifs que cette guerre est une guerre de libération.

    Nous sommes résolûment contre toute guerre entre peuples et, dans les pays neutres, comme l’Italie, où les gouvernants prétendent jeter encore de nouveaux peuples dans la fournaise guerrière, nos camarades se sont opposés, s’opposent et s’opposeront toujours à la guerre avec la dernière énergie.

    Le rôle des anarchistes, quel que soit l’endroit ou la situation dans laquelle ils se trouvent, dans la tragédie actuelle, est de continuer à proclamer qu’il n’y a qu’une seule guerre de libération : celle qui, dans tous les pays, est menée par les opprimés contre les oppresseurs, par les exploités contre les exploiteurs. Notre rôle c’est d’appeler les esclaves à la révolte contre leurs maîtres.

    La propagande et l’action anarchistes doivent s’appliquer avec persévérance à affaiblir et à désagréger les divers États, à cultiver l’esprit de révolte et à faire naître le mécontentement dans les peuples et dans les armées.

    À tous les soldats de tous les pays qui ont la foi de combattre pour la justice et la liberté, nous devons expliquer que leur héroïsme et leur vaillance ne serviront qu’à perpétuer la haine, la tyrannie et la misère.

    Aux ouvriers de l’Usine il faut rappeler que les fusils qu’ils ont maintenant entre les mains ont été employés contre eux dans les jours de grève et de légitime révolte, et qu’ensuite ils serviront encore contre eux pour les obliger à subir l’exploitation patronale.

    Aux paysans, leur montrer qu’après la guerre il faudra encore une fois se courber sous le joug, continuer à cultiver la terre de leurs seigneurs et à nourrir les riches.

    À tous les parias, qu’ils ne doivent pas lâcher leurs armes avant d’avoir réglé des comptes avec leurs oppresseurs, avant d’avoir pris la terre et l’usine pour eux.

    Aux mères, compagnes et filles, victimes d’un surcroît. de Misère et de privations, montrons quels sont les vrais responsables de leurs douleurs et du massacre de leurs pères, fils et maris.

    Nous devons profiter de tous les mouvements de révolte, de tous les mécontentements, pour fomenter l’insurrection, pour organiser la révolution de laquelle nous attendons la fin de toutes les iniquités sociales. Pas de découragement — même devant une calamité comme la guerre actuelle !

    C’est dans des périodes aussi troublées, où des milliers d’hommes donnent héroïquement leur vie pour une idée, qu’il faut que nous montrions à ces hommes la générosité, la grandeur et la beauté de l’idéal anarchiste ; la justice sociale réalisée par l’organisation libre des producteurs ; la guerre et le militarisme à jamais supprimés, la liberté entière conquise par la destruction totale de l’État et de ses organismes de coercition.

    Vive l’Anarchie !

    Leonard D. Abbott, Alexander Berkman, L. Bertoni, L. Bersani, G. Bernard, A. Bernardo, G. Barret, E. Boudot, A. Calzitta, Joseph J. Cohen, Henry Combes, Nestor Ciele van Diepen, F. W. Dunn, Ch. Frigerio, Emma Goldman, V. Garcia, Hippolyte Havel, T. H. Keell, Harry Kelly. J. Lemaire, E. Malatesta, A. Marquez, F. Domela Nieuwenhuis, Noel Paravich, E. Recchioni, G. Rijnders, I. Rochtchine, A. Savioli, A. Schapiro, William Shatoff, V. J. C. Schermerhorn, C. Trombetti, P. Vallina, G. Vignati, L. G. Woolf, S. Yanovsky.

    Londres, février 1915.

    Nous prions la presse anarchiste de tous le pays de vouloir bien reproduire ou traduire ce manifeste qui n’est publié qu’en allemand, anglais et français.


    sources :

    Texte aussi appelé « Manifeste des 35 » vs le « Manifeste des 16 » qui soutenait la guerre contre l’Allemagne.



    [Aux hommes de pensée et d’action libre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux hommes de pensée et d’action libre]. — Lyon : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 123 × 85 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : Mundaneum (Mons)
    • Liste des thèmes  : bagne  ; justice  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : guerres : Guerre mondiale , 2 (1939-1945)  ; Russie
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Comité de Défense Sociale
    (section lyonnaise)

    Aux hommes de pensée et d’action libre

    À l’heure où se termine le plus formidable conflit qui ait lancé les hommes contre les hommes, où se dresse le terrifiant bilan de cinq années d’hécatombes sans nom, où les forces du passé tendent de reconquérir l’autorité et rejeter bien loin les libertés acquises par nos pères dans le sang de nos révolutions.

    Il n’est que temps de jeter un regard sur la situation qui est faite aux hommes de pensée, aux classes travailleuses de ce pays.

    Que reste-t-il des grands principes posés par la Révolution Française, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen rédigée par l’Assemblée nationale du 26 août 1789 ?

    Rien !

    À la vieille féodalité, qui vit disparaitre ses privilèges dans la nuit du 4 Août, s’est substituée une véritable oligarchie capitaliste à qui va toute l’indulgence du pouvoir, et dont l’enrichissement sur des millions de cadavres porte le régime à son apogée.

    Aux humbles, aux travailleurs toutes les sévérités.

    Répression impitoyable envers tous les délits qui découlent de la triste situation qui leur est faite et de l’asservissement où sont tenues les masses travailleuses.

    Au voleur d’effets militaires : le bagne
    À l’industriel, au mercanti affameur : les honneurs

    La pensée libre est muselée.

    À tous ceux qui ne pensent pas au gré des maitres du jour, des tribunaux de classe appliquent impitoyablement par ordre des lois scélérates.

    Flageller le corps pour tuer l’esprit, telle est la tactique adoptée, cependant qu’une presse regorge d’insanités où s’étale, au milieu de stupides romans policiers pourvoyeurs de bagnes, la pornographie la plus effrontée.

    De nouveau la presse officielle regorge d’appels à la violence, au pillage du vaincu ; nous dénonçons le cynisme de ceux qui (pour leurs propres fins) ont attribué des buts antimilitaristes : la guerre, alors que leur traité maintient, quand il n’aggrave pas, l’impérialisme et le militarisme antérieurement existants, et laisse subsister toutes les violences sur les petites nationalités qui ne peuvent trouver en elles les armes nécessaires à la libération.

    L’équivoque n’a que trop duré.

    La loi ne sanctionne que la force et non le droit

    À la dictature gouvernementale, opposons celle de la raison, les millions de morts, les milliards partis en fumée, le deuil ; la misère dans les foyers, doivent sonner le glas de la société bourgeoise. À tous ceux qui, pour l’émancipation humaine, sentent battre un cœur sous leur poitrine, nous faisons appel pour travailler à l’avènement d’une société meilleure.

    Nous voulons :
    1° Que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
    Aucune distinction sociale ne peut être fondée sur l’utilité commune.
    Une égalité absolue de droite et de devoirs doit exister entre les individus des deux sexes.
    2° Abolition de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Abolition de la propriété individuelle. Retour à la communauté du sol et de tous les moyens de production et d’échange, au bénéfice de tous, tout individu valide devant apporter sa quote-part de travail utile.
    3° La société doit donner à tous les mêmes chances de développement, tant physique qu’intellectuel. Application rationnelle des méthodes de travail et d’enseignement.
    4° Liberté absolue de penser et d’expansion des idées, celle-ci porterait-elle atteinte au système social établi.

    Basant notre action sur ces déclarations, le Comité de Défense Sociale engage l’action pour :
    1. L’Abolition des lois scélérates ;
    2. Suppression des conseils de guerre et des bagnes militaires ;
    3. Amnistie pleine et entière pour toutes leurs victimes. Suppression du blocus de la Russie, coupable d’avoir voulu instaurer dans son milieu le régime de la liberté.

    Tous les camarades intellectuels et manuels sont invités à assister à nos réunions.

    Siège social : 86, cours Lafayette

    Placement gratuit au siège

    [marque syndicale] Lyon. — Imprimerie de Perrache. A. Traquet, 13, cours Suchet, Lyon — Tél. 63-68


    sources :
     



    [Pourquoi nous voulons la paix en Russie]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Pourquoi nous voulons la paix en Russie]. — Paris : ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) : Société des amis des peuples de Russie, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Russie  ; URSS
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Société des Amis des Peuples de Russie

    Association Républicaine des Anciens Combattants

    Pourquoi nous voulons la paix avec la Russie

    Malgré l’armistice, malgré les promesses données par les gouvernements alliés à maintes reprises, la guerre continue en Europe. Un combat implacable entre les puissances victorieuses et la Russie socialsite, est perpétué par la seule volonté des gouvernements français et anglais.

    Le monde civilisé proteste contre cette politique folle et sanglante. De tous les points des deux continents surgissent des réprobations. La protestation unanime de tous les peuples flétrit les artisans de la guerre prolongée.

    Nous voulons la paix avec la Russie :

    Parce que le peuple russe n’est l’ennemi d’aucun peuple, et ne menace personne ;

    Parce que les droits du peuple russe à disposer de lui-même sont aussi sacrés que ceux de tout autre peuple ;

    Parce que le peuple russe, par l’organe de ses représentants, et en […] a proposé la paix sans injustice ni violence ;

    Parce que le peuple russe s’est déclaré prêt, en donnant toutes les garanties possibles, d’accepter les plus grands sacrifices pour arrêter l’effusion de sang ;

    Parce que l’engagement du peuple russe d’assumer les dettes du tsarisme et de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des pays alliés, supprime jusqu’à l’apparence des prétextes invoqués pour le combattre ;

    Parce que le blocus de la Russie ne fait pas seulement périr des millions d’innocents, il aggrave la disette européenne et le renchérissement de la vie dont souffrent tous les peuples ;

    Parce que la France a besoin des matières premières et des produits que nous orre la Russie ;

    Parce que la France appauvrie et financièrement ruinée ne peut, sans trahir les intérêts des travailleurs, jeter encore des milliards dans le gouffre de la guerre.

    Paix à la Russie !

    Ouvriers et paysans français, répétez avec nous ce cri qui traduit ma révolte des consciences et la clairvoyance notion des intérêts de la France et de l’humanité.

    Les [… ?] [deux noms]

    Adhérez à la Société des Amis des Peuples de Russie, [adresse]

    Anciens combattants, adhérez à l’ARAC, [adresse]

    […] ARAC […]


    sources :