France
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4021 affiches :
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Confédération générale du travail
Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !
Travailleurs
Des catégories entières de nos camarades, — Employés, Coiffeurs, Ouvriers de l’Alimentation, des Transports, etc., — sont encore privés d’un jour de repos par semaine.
C’est monstrueux et révoltant ! Il y a là une inégalité, aussi choquante pour ceux qui sont astreints à travailler le dimanche, que pour ceux qui se reposent ce jour-là !
Il faut que celà cesse ! C’est la moindre des choses que tous, tant que nous sommes, après avoir trimé six jours à l’enrichissement d’un patron, nous ayons une journée à nous !
Les camarades privés du Repos hebdomadaire s’agitent pour le conquérir. Ils agissent ! Ils ne mendient pas cette réforme : par l’action syndicale, ils veulent la réaliser.
Déjà, dans bien des centres, des résultats partiels ont été arrachés au Patronat. De plus, sous la pression consciente des travailleurs intéressés, le Parlement qui, depuis dix ans, laissait un projet de loi en chantier, s’est enfin décidé à légiférer sur le Repos hebdomadaire. Le Sénat, appelé à se prononcer, triture, amende, rogne, avec tout le mauvais vouloir qui le caractérise.
Camarades,
Que ces premiers résultats nous soient un stimulant ! Redoublons d’efforts !
Il ne suffit pas que les travailleurs intéressés agissent. Il est indispensable qu’ils soient vigoureusement appuyés dans leur action pour la conquête de cette amélioration primordiale, par ceux qui en bénéficient déjà.
Il faut que la Classe ouvrière soit solidaire ! Il faut que, toute entière, elle exige :
Un repos hebdomadaire d’un minimum de trente-six heures par semaine.
Donc, que les patrons réfractaires au Repos hebdomadaire le sachent ; l’Action solidarisée de tous les Travailleurs s’exercera contre eux, par des manifestations populaires, par le Boycottage, par le Sabotage.
Qu’ils sachent aussi que la vote d’une loi sur le Repos hebdomadaire ne nous satisfera pas. Nous savons que les lois ouvrières restent lettre morte, si les travailleurs n’en imposent pas l’application.
C’est pourquoi nous agirons, — toujours et quand même !
Puis, après avoir arraché de haute lutte le Repos hebdomadaire, nous nous trouverons, — travailleurs de toutes les corporations, — unis en un bloc compact, pour conquérir la Journée de Huit heures, qu’au 1er Mai 1906 nous imposerons au Patronat.
Le comité confédéral.
Affiche tirée à 50.000 exemplaires — en parallèle à une seconde campagne : « Le repos hebdomadaire pour tous les salariés ! » — (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1904-1906, présentés au XVe congrès corporatif, tenu à Amiens, du 8 au 13 octobre 1906, p. 14-15).
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Les Semailles
journal anarchiste
À la population !
Il y a quelques temps, nous faisions paraître le premier numéro de notre journal. Par ce moyen nous voulions nous affirmer, dire ce que nous concevions afin de nous faire comprendre.
Les journaux nous ont tellement montré comme des malfaiteurs, des assassins, qu’un très grand nombre ont voulu nous prouver leur mépris et leur haine en ne s’y intéressant pas.
Il est temps que vous réagissiez contre une telle absurdité que se plait à répandre la gent intéressée. Si vous êtes sincères et vraiment humains, vous devez nous entendre, car nous sommes des hommes dont la vie est associée à la vôtre et qui dépend de cette association que nous formons ensemble.
Jusqu’alors, tous les êtres humains, loin de tendre à s’entr’aider pour goûter, sans exception, les joies de l’existence, ont eu des rapports leur rendant la vie pénible. Leur mauvaise compréhension de la vie commune, sociale, fait qu’au lieu de désirer leur bonheur cheminant près de celui des autres, le médecin, le pharmacien, le chirurgien, le dentiste, veulent des gens malades, souffrants ; les pompes funèbres et les menuisiers, qui font des cercueils, veulent des morts ; le propriétaire, le manque de logements pour louer les siens plus cher, tant pis si cette chose obligerait quantité de gens à coucher dehors ; le commerçant, la raréfaction de marchandises pour le même motif, etc. Beaucoup d’autres constatations aussi étranges, peut-être plus laides encore, pourraient être faites, quoiqu’elles demandent plus d’observation. Toutes montrent que le bonheur de chacun demande le sacrifice du bonheur d’un autre, plus exactement des autres.
Ceci est rendu, par notre organisation, une nécessité qui fait que la seule morale est le pourchas aux meilleures situations, faites de souffrances et d’avilissement.
Quiconque n’a pas la ruse nécessaire pour y parvenir, fait partie des déshérités, des souffrants. Et la population misérable que composent ces derniers voit encore des luttes intestines parce que chaque individu tient à ne pas avoir la plus mauvaise situation. Qui n’a pas vu dans la classe ouvrière la surenchère de platitude pour les places les mieux rétribuées ?
Ceux qui, dans ce débat ouvrier, ont gardé quelque dignité, se sont pour la plupart organisés afin de résister à cette oppression. Ils tendent à améliorer leur situation, mais cette amélioration n’existe qu’en écrasant les autres. Ainsi, si une corporation de métier obtient une augmentation de salaire, la consommation des produits qu’ils fabriquent ne se peut qu’à un prix rehaussé proportionnellement, qui gêne davantage ceux qui n’ont pas cette augmentation.
D’un bout de l’échelle sociale à l’autre, ce n’est que luttes d’égoïsme occasionnant la mort, le prostitution.
À ce problème poignant, les anarchistes donnent une solution équitable : celle qui assure à chaque individu le bine-être et la liberté et qui établit entre les hommes un courant de solidarité et de camaraderie. Tous ceux qui aiment la vie, qui la veulent belle et forte devraient nous apporter leur concours pour cette réalisation.
Une seule chose peut les en empêcher, c’est si elle leur apparaît irréalisable, ce que proclament d’ailleurs, depuis le plus conservateur jusqu’au plus réformiste, tous les partis gouvernementaux.
Nous affirmons au contraire, et devant l’intérêt que vous devez y porter, nous enquêtons auprès de tous les partis précités l’explication de leur adversité. Nous défions qu’elle résiste à notre réfutation.
Nous les invitons donc, ainsi que les journaux de la région qui les représentent, à répondre à cette question :
Pourquoi l’Anarchie est-elle réalisable, ou si c’est une possibilité, pourquoi ne pas la réaliser ?
La rédaction
Toutes les réponses devront être adressées au journal, chez Achille Légeret, 5, rue du Bouillet, Bourges.
Bourges. — Imp. Ouvrière du Centre, 8-05-1167. Le gérant : A. Coudreau [signature]
Cette affiche ne peut être apposée que revêtue d’un timbre à 0,18
Affiche parue en pages centrales de Les Semailles : journal anarchiste n° 2 (1er septembre 1905).
Le Gérant A. Coudreau, est Étienne A. Coudereau.
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Vient de paraître :
Le Coin des enfants (3e série)Recueil de contes illustrés choisis dans la littérature internationale
Prix : 3 francs le volume
En vente aux Temps nouveaux - 4, rue Broca, 4. — ParisLire toutes les semaines — 15 c.
Les Temps nouveaux
4, rue Broca — Organe anarchiste
Avec leur Supplément littéraire illustré
dessins de : Agard, Bradberry, Delaw, Delannoy, Van Dougen [Dongen], Gelner, Grandjouan, Hermann-Paul, Hénault, Iribe, Kupka, Lebasque, Luce, Naudin, Steinlen, Willaume, Willette, Re Le Te, etc.
Articles de : Boudoux, R. Chaughi, Ch. Albert, Desplanques, Dumoulin, Dunois, A. Girard, J. Grave, Klemezinski, Laneau, Le Gall, P. Kropotkine, de Marmande, P. Monatte, M. Pierrot, Michel Petit, Rousset-Galhauban, etc.
La Cootypographie, société ouvrière d’imprimerie - 100, rue de la République, Puteaux. — Tél. 105 [1820 ?]
1905 pour IISG
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Bourse du Travail
La guerre et le militarisme sont l’école du crime, Albert Hamon.
À présent ce sont les peuples qui font la guerre ; quand ils ne la veulent pas, on ne peut rien faire, général Kouropatkine.
Dimanche 8 janvier 1905
à 2 heures de l’après-midi
Salle de Venise
Matinée antimilitariste
organisée par la Jeunesse Syndicale sous les auspices du Syndicat du port/
À l’occasion du tirage au sort
Au programme :
pièce, chants, monologuescauserie
Prix d’entrée : 0 fr. 20
Achetez tous les samedis, aux marchands de journaux syndiqués, La Voix du peuple, Le Libertaire, Les Temps nouveaux.
Brest. Imprimerie Rampe, 43
Est-ce Georges Roussel ?
Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.
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Confédération générale du travail
Nous voulons la journée de 8 heures
Camarades de travail !
La réduction à huit heures de la durée de travail est une des plus constantes préoccupations de la classe ouvrière. la nécessité de cette amélioration a été démontrée souvent et avec abondance de preuves.
La réduction de la durée de travail s’impose tant au point de vue physique, que moral et que social
Au point de vue physique, il est de toute évidence que les longues journées surmènent l’organisme et le prédisposent à des maladies nombreuses.
Au point de vue moral, les longues journées sont terriblement pernicieuses ; elles ravalent l’être humain au rôle végétatif de bête de somme, entravent l’épanouissement de ses sentiments, l’empêchent de se créer un intérieur, d’aimer, de penser ! Puis encore, les longues journées prédisposent à alcoolisme qui aveulit la race et nous rend plus dociles à l’exploitation capitaliste.
Au point de vue social, la diminution de la journée de travail a, pour conséquence immédiate, l’atténuation du chômage, — une des plus hideuses plaies qu’engendre la production incohérente sous le régime capitaliste.
Donc, il y a intérêt personnel et intérêt social — c’est-à-dire intérêt de solidarité — à réduite le plus possible la durée de travail.
En effet, chacun de nous, outre le bénéfice immédiat et personnel qui découle de la réduction des heures de travail, a la satisfaction de s’associer à une besogne de solidarité : en travaillant moins nous-mêmes, nous réons, pour nos frères sans travail, la possibilité d’embauche, à l’atelier ou à l’usine. D’autre part un moindre labeur élève notre dignité, nous rend plus conscients, plus forts et, par conséquent, plus aptes à défendre nos intérêts sociaux et préparer l’émancipation intégrale.
Ainsi il est de toute nécessité de conquérir le journée de huit heures et aussi son corollaire logique le repos hebdomadaire
Aujourd’hui encore, des corporations entières, principalement celles qui servent d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur (ouvriers de l’alimentation, employés, coiffeurs, cochers, garçons de magasin, etc., etc., etc.), sont traitées en parias et astreintes à fournir des journées de 12 à 15 heures souvent même 18 heures de travail quotidien pour ces corporations, la
Conquête du Repos Hebdomadaire
est un acheminement vers celle de la journée de huit heures.L’une implique l’autre ! Et c’est justement cette concordance inéluctable qui solidarise les intérêts de tous les travailleurs et fait que l’intérêt des uns n’est que la répercussion des intérêts des autres.
Que faut-il faire ?
C’est la question qui s’est posée au Congrès corporatif de Bourges.
Devrons-nous, comme on a eu trop tendance à le faire, continuer à nous reposer sur le bon vouloir des législateurs ?
Non ! De nous-mêmes doit venir l’amélioration à notre sort ! Les libertés ne se mendient pas : elles s’arrachent de haute lutte !
Donc, en conclusion, le Congrès de Bourges décida d’indiquer une date (assez éloignée pour que nous puissions tous nous mettre d’accord), et il a été convenu qu’à partir de cette date les travailleurs ne devront pas consentir à travailler plus de huit heures. Les huit heures accomplies, ils sortiront des ateliers, des usines, abandonneront les chantiers, signifiant ainsi au Patron leur volonté de n’être plus exploités — en attendant mieux — que huit heures par jour.
Comme de juste, à la réduction de la durée de travail ne devra pas correspondre une réduction de salaire, ni une augmentation du prix des produits. Nous voulons que l’amélioration conquise soit réelle. Cela va dépendre de nous. Pour qu’elle le soit, pour qu’elle comporte une réduction des privilèges capitalistes.
La date choisie est celle du 1er mai 1906, donc.
À partir du 1er Mai 1906, nous ne ferons que huit heures !
Camarades ! Il ne s’agit pas d’attendre que d’autres s’occupent de notre sort. C’est à chacun de nous d’agir. L’effort doit venir d’en bas, de tous, de partout !
Agissons ! Agissons sans trêve ni répit ! Faisons chacun de la propagande dans notre milieu ! Que, dès maintenant, tous les syndicats se préoccupent d’imposer la journée maximum de Huit heures dans leur corporation ! Que dans tous les centres, que dans toutes les Bourses du Travail se forment des comités d’agitation pour les Huit heures !… Et, par nos efforts concordants et infatigables, nous créerons un courant d’opinion qui brisera toutes les résistances !
Vouloir, c’est pouvoir !
Voulons donc la journée de Huit heures… et nous l’aurons !
mais, ne nous y rompons pas : la conquête de la journée de Huit heures n’est qu’un acheminement vers un but plus grandiose. Ce que nous poursuivons, c’est l’abolition de l’exploitation humaine. La bataille sociale ne peut finir que quand l’expropriation capitaliste accomplie, le peuple sera maître de ses destinées.
Le comité confédéral.
Ne peut être affichée sans un timbre de 18 centimes.
La Cootypographie. Société ouvrière d’imprimerie. 100, rue de la République, Puteaux 9779 — Téléphone 105
Image tirée de l’Almanach illustrée de la révolution pour 1906
Affiche tirée à plus de 100.000 exemplaires (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1904-1906, présentés au XVe congrès corporatif, tenu à Amiens, du 8 au 13 octobre 1906, p. 12-15).
Cette affiche « fut tirée en circulaires à 400,000 exemplaires.
Des étiques gommées furent également imprimées. La vente — on ne put, à la dernière heure, faire face à toutes les demandes — s’éleva à 6 millions.
Une première brochure fut éditée et vendue à 150,000 exemplaires.
Une deuxième spéciale du bâtiment, fut vendue à 50,000 exemplaires.
Une troisième fut éditée en avril dernier et écoulée à 20,000 exemplaires.
Une quatrième, sur la demande de la Fédération des Blanchisseurs et relative à cette profession très limitée, fut tirée à 5,000 exemplaires.
[…]
En décembre dernier [1905], une tournée comprenant plus de 80 villes fut organisée.
Une affiche spéciale fut rédigée et envoyée en province,ainsi que celles des huit heures et du repos hebdomadaire, éditées dans les premiers jours de l’agitation. Avec elles partaient les broches publiées, ainsi que celles ayant trait au repos hebdomadaire, éditée par la Fédération des Coiffeurs.
En avril [1906], c’était une deuxième tournée opérée dans les mêmes condition.
Ajoutons à cela une affiche particulière aux paysans du Midi, sur la journée de 6 heures. Elle est la reproduction, sauf quelques modifications de celle pour les huit heures. […] » (ibidem, p. 14-15).- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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Peuple de Paris !
Louise Michel est morte !
Admirable d’abnégation et d’héroïsme, elle a été une des créatures exceptionnelles qui sont l’honneur de l’humanité.
À cet époque de décomposition sociale, d’arrivisme effréné et de groid égoïsme — gangrénant même les jeunes ! — cette femme restait, à 70 ans, l’ardente apôtre de l’émancipation sociale.
Louise Michel a incarné et sublimé tout le beau humain : générosité, bravoure, abnégation rehaussées par une simplicité exquise.
Sous l’Empire elle est déjà, jeune fille, l’éducatrice dévouée des Enfants du Peuple et son grand cœur s’émeut aux souffrances des déshérités. L’institutrice comprend que les joies des riches sont tissées du malheur des pauvres : elle se mêle aux lutteurs qui veulent détruire le Césarisme pour faire éclore une société meilleure.
Aux heures sombres de 1870-71, Louise Michel, ambulancière, va relever les blessés sous la mitraille ; puis, lorsque la réaction versaillaise s’efforce d’étrangler Paris, elle prend le fusil et combat au fort d’Issy, aux Moulineaux, sur les Barricades, pour le Droit Social et la Liberté.
Alors que les fusilleurs victorieux ont fait de Paris un charnier, la vaillante femme peur s’échapper, mais sa mère est prise en otage… Louise Michel n’hésite pas : elle se constitue prisonnière ! Devant le conseil de guerre, elle soufflète ses bourreaux de son mépris et leur crie son dédain de la mort.
Elle n’échappe au Poteau de Satory que pour être jetée à la Déportation Calédonienne. Là, pendant neuf ans, elle donne un exemple de constante abnégation, en même temps que de stoïque fierté devant les geôliers.
Rentrée en France à l’amnistie, Louise Michel reprend aussitôt son poste de combat social. Et cette République Bourgeoise en laquelle les déshérités mettaient naïvement leurs espoirs, continue à n’avoir pour elle que rigueurs : après la Déportation, la Prison ! Après le Prison, l’Exil !…
Il serait trop long de narrer la vie de l’infatigable propagandiste. Rappelons seulement quel sublime exemple de générosité donna un jour celle qui fut tant de fois couverte d’ignominies : grièvement blessée à coups de révolver par un malheureux alcoolique, stipendié des jésuites, elle protège son meurtrier contre l’indignation populaire et vient à la barre de la Cour d’Assises réclamer son acquittement.
Inlassable à 70 ans, comme aux jours de sa jeunesse, relevant à peine de maladie, Louise Michel continue son œuvre de prosélytisme et succombe dans un dernier effort de propagande.
Telle fut la femme qui vien de mourir !
Peuple de Paris
Alors que les partis politiques, en lutte pour la conquête du pouvoir, nous montrent chaque jour la ruée écœurante des convoitises et des appétits, Louise Michel, toute de cœur et de simplicité, t’a donné l’exemple d’un apostolat ininterrompu.
Peuple ! Toi qu’elle aime toujours, — malgré tes défaillances, — toi, pour qui elle rêvait un avenir de Liberté, de Bien-Être et de Dignité, tu sauras reconnaître en elle une de tes meilleurs amies.
Tu lui feras des obsèques dignes d’elle !… Digne de la grande cause qu’elle a incarnée !…
Les Amis de Louise Michel
Inutile de dire que Louise Michel est morte pauvre. Ses amis le sont également. Aussi pour faire face aux frais des obsèques, ceux-ci ont ouvert une souscription publique. En outre, ils organisent un
Grand meeting public
qui aura lieu le jeudi 19 janvier 1905
au Palais du Travail, 13, rue de Belleville, à 8 heures 1/2 du soirOrateurs :
Amilcare Cipriani - Sébastien Faure — Paul Fribourg — Laurent Tailhade — Jean Latapie — Dejeante — Henri Berenger — Georges Yvetot — Le Grandais — Nelly Roussel — H. Turot — Bousquet — Clovis Hugues — TennevinEntrée : 0,50 cent. — Au service des obsèques de Louise Michel
Les souscriptions sont reçues à l’Association Internationale Antimilitariste, 45, rue de Saintonge, et à la Bourse du Travail, bureau 4, 4e étage
Imprimerie de l’AIA - 45, rue de Saintonge
Image tirée de l’Almanach illustrée de la révolution pour 1906
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[marque confédérale] Confédération générale du travail [marque confédérale]
Un crime gouvernemental à Limoges
Les tragiques événements de Limoges ont soulevé la conscience ouvrière.
Le Prolétariat organisé se solidarise hautement avec tous les Grévistes de Limoges, justement révoltés.
En présence de la provocation gouvernementale qui met au service du patronat les enfants du Peuple, dressés pour le massacre, la Confédération Générale du Travail estime que tous les actes des Grévistes sont légitimés par cette criminelle provocation et les approuve pleinement.
Le conflit actuel a eu pour origine les vexations immondes d’un contremaitre, soutenu par tous les Patrons porcelainiers.
C’est pour protéger ce pourceau que l’armée a été lancée contre les Travailleurs limousins.
Une fois de plus, le Gouvernement actuel a eu à l’égard du Prolétariat la même attitude que tous les Gouvernements bourgeois qui l’ont précédé.
Le Parlement, à part quelques élus, a couvert le Gouvernement. C’est un encouragement à l’assassinat des ouvriers par les soldats, pour la sauvegarde de l’autorité, des intérêts, de l’arbitraire du Patronat.
En présence de ce crime odieux, et dont toute la responsabilité retombe sur le ministère qui a ordonné à son profit toutes les mesures provocatrices ayant abouti au massacre ouvrier, la Confédération Générale du Travail en appelle à la classe ouvrière.
À cet effet, nous invitons la population ouvrière à exprimer l’indignation que lui cause ce nouveau crime capitaliste et gouvernemental en secondant l’agitation de la Confédération et en se solidarisant hautement avec nous pour imposer au moins le respect de la vie des siens.
Le comité confédéral.
Imprimerie spéciale de la Confédération générale du travail, 3, rue du Château-d’Eau, Paris
Affiche parue lors des grèves de février-mai 1905 à Limoges :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_de_Limoges_de_1905Image tirée de l’Almanach illustrée de la révolution pour 1906
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texte : présentation des placards à distribuer et des affiches anti-électorales de L’Anarchie parues en 1906.
dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit
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Le criminel
C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subal-ternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton dra-peau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur !
Piqures d’aiguille
[…]Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
[dessin]
Revue des journaux […] Le Liseur
La bataille antiélectorale […]
À bas le vote
[…]
Ce qu’on peut lire […]
Où l’on discute, où l’on se voit […]
De gauche à droite
Composée par des camarades
Le Gérant : A. Mahé.Imp. des Causeries populaires, Armandine Mahé
Double page de propagande, utilisable en affiche d’intérieur. Paru dans les pages centrales de L’Anarchie, n° 55 (26 avril 1906).
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
À la population
Le Maire Basso — l’élu de la minorité — 316 voix sur 948 électeurs — a voulu encore jouer de son Czar, aux petits pieds et cet autocrate s’est imaginé de faire arracher de sa propre autorité les affiches qui conviaient le prolétariat à commémorer l’anniversaire de la Révolution russe le 22 janvier.
Ce grotesque qui a interdit les cortèges et qui rêve l’anéantissement de la classe ouvrière trouvera maintenant à qui parler.
La population laborieuse de notre ville n’entend plus subir le joug de ce faux démocrate qui voudrait agir à sa guise en toute circonstance et fouler aux pieds la légalité.
En attendant que le suffrage universel vomi, toutes ses infamies seront dénoncées.
Draguignan. Imprimerie [Olivier Joulin ?]
L. Prouvost
Affiche parue vers 1906 à Saint-Raphaël contre le maire Léon Basso (maire du 5 décembre 1895 au 5 juillet 1914).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ placard ]
- texte :
Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 45 (jeudi 15 février 1906).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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texte
- texte :
Aux soldats !
Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
Édouard Drumont.L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
de Freycinet, ministre de la guerre.L’armée est l’école du crime.
Anatole France, de l’Académie Française.Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.
Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.
…
Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
Henri Rochefort.Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
Guy de Maupassant.Soldat, réfléchis et conclus toi-même !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : « Par l’affiche
Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ? ».Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.
Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (bourgeois candidat, femme nue, colleur, passante : Le candidat Tartempion au colleur d’affiche « La vérité toute nue !!!, c’est indécent, recouvrez-mois ça !! ») signé Léon Israël (1904) ]
- texte :
Élections législatives
À l’homme qui veut voter
À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :
Tous aux urnes, pas d’abstentions
voici le refrain final des sonneries diverses.
Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.
Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.
L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le Peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.
Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.
Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.
Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.
Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car
Notre ennemi c’est notre maître,
Or, l’électeur nomme le maître
Donc l’électeur, voilà l’ennemi.Les abstentionnistes
Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue de La Barre, Paris — Demandez partout l’Anarchie qui paraît tous les jeudis.
Affiche imprimée dans les pages centrales de L’Anarchie, n° 54 (19 avril 1906). Pour affichage intérieur.
Le texte est réutilisé en 1910 avec une autre illustration.
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Élections législatives de mai 1906
Prolétaire !
Tous les quatre ans, en vertu du suffrage universel, tu es appelé à exercer ta souveraineté, si dérisoire, que la durée ne dépasse pas le laps de temps nécessaire pour plier en quatre un carré de papier de quelques centimètres et le déposer dans une boite à surprise.
Pauvre fou, qui ne comprends pas que tons ceux qui sollicitent un mandat de toi, sont incapables d’apporter le moindre changement à ton triste sort : depuis les médicastres de la Société, pourvus d’un formidable bagage de réformes sociales à la réalisation desquelles ils ne croient guère, jusqu’aux Tartempion de la politique promettant la lune à tous ceux, blancs ou rouges, décidés à leur accorder leur confiance. Quels que soient les hommes politiques qui se succèdent au pouvoir, il n’y a rien de changé.
Les patrons n’en sont pas moins forcément exploiteurs, sans souci de la vie de leurs ouvriers — exemple Courrières — ; les impôts n’en sont pas moins lourds ; les lois n’en sont pas moins restrictives et les juges chargés de les interprète. n’en sont pas moins partiaux.
La misère sévit partout ; le machinisme et la surproduction industrielle augmentent de jour en jour le nombre des sans-travail. Tu crèves de faim à côté des victuailles qui pourrissent dans les magasins, faute d’acquéreurs, et du superflu que ton travail procure aux puissants du jour. Tes fils sont traînés à la caserne en prévision des tueries prochaines, et surtout pour préserver de tes fureurs éventuelles les coffreforts de tes maitres ; tes filles leurs servent de jouet quand elles sont jolies, et toi, lorsque l’âge arrive, que tes cheveux blanchissent et que faiblit ta force productive, tu es rejeté de partout comme inutile et encombrant, sans avoir la ressource de tendre la main, car la mendicité est interdite.
Et tout cela est de ta faute, car tu es le seul responsable de tes maux, eu raison de ta résignation. Tu ne sais que te donner des malices, tu ne sais pas l’en passer. Cette fois encore tu vas voter avec entrain, ne voyant pas que par cet acte imbécile tu acceptes toutes les iniquités sociales.
Vote, et sois satisfait !
Sois satisfait si un jour ton patron te flanque à la porte sans se soucier si tu auras du pain le lendemain ;
Sois satisfait si un jour on t’emmène sur un champ de bataille conquérir des débouchés nouveaux pour tes maîtres, de la gloire et des honneurs pour tes généraux, et la mort pour toi ;
Sois satisfait si un jour de grève. réclamant du pain, on te donne à digérer le plomb des lebels ;
Sois satisfait car tu es le peuple souverain et c’est en ton nom que se commettent tous les crimes. Courbe l’échine et vas voter, tu n’as que ce que tu mérites.
Mais si cette souveraineté ne te satisfait pas, laisse à d’autres le soin de l’exercer ; dédaigne les promesses des candidats, fais fi de ton bulletin le vote et viens avec nous, qui ne voulons plus de malices, nous aider à détruire l’infâme société qui nous opprime pour instaurer à sa place une société anarchiste, basée sur la libre entente des individus, libre dans la commune, et la commune libre dans l’humanité.
Vu : Le Candidat abstentionniste.
Maurice GILLES.Parue page 3 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f5.itemAffichée en vis-à-vis de « Le Crime ».
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- notes :
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[ texte manuscrit ; dessin (élu, étandant ses mais sur marmite et tonneau de vin : « Et sa bonté s’étend sur toute la nature ») ]
- texte :
Élections, élections, élections municipales
réunion
samedi 13, à 8 h 1/2 soir à l’école, rue des Poissonniers, 43
[dessin]
l’absurdité du suffrage universel
candidats :
A. Liber Tarde, V. Kesteman, Han Cormieux, Matar, Mauricius.Calembours sur des noms d’orateurs : A. Liber Tarde (Albert Libertad), Han Cormieux (« Encore mieux »)…
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Guerre à la guerre !
Travailleurs,
Demain peut-être nous serons en face d’un fait accompli : la guerre déclarée !
Depuis cinq ans, un parti colonial français dont Delcassé fut l’homme-lige prépare la conquête du Maroc. Capitalistes et officiers poussent à l’invasion de ce pays. Les uns pour tripoter et s’enrichir, les autres pour ramasser dans le sang galons et lauriers.
L’Allemagne capitaliste et militariste désireuse d’avoir, elle aussi, sa part su butin s’est interposée.
Les gouvernants allemands et français, fidèles serviteurs des intérêts capitalistes seuls en cause, ont élevé ces querelles entre agioteurs à l’état de conflit aigu.
Pour assouvir les appétits illimités de cette coalition d’intérêts, les dirigeants des deux pays sont prêts à lancer les unes contre les autres, les masses ouvrières d’Allemagne et de France.
Qui ne frémit à l’horreur de ces carnages ? Des millions d’hommes s’entrechoquant… fusils à tir rapide, canons et mitrailleuses accomplissant leur œuvre de mort…
Qui pourrait calculer les milliards gaspillés, arrachés au travail du paysan et de l’ouvrier ?…
Ce tableau n’a rien d’exagéré. Actuellement on arme dans les ports de guerre ; l’armée de terre est prête à partir.
En juin 1905 la déclaration de guerre ne fut évitée que par le départ de Delcassé. Depuis lors, la guerre est à la merci du moindre incident. C’est tellement vrai que le 19 décembre 1905 l’ordre de rappel de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ayant été connu par le gouvernement français, les communications télégraphiques restèrent suspendues pendant quatre heures, afin que le ministère pût, si besoin était, lancer les ordres de mobilisation en toute célérité.
La presse sait ces choses… et elle se tait.
Pourquoi ? C’est qu’on veut mettre le peuple dans l’obligation de marcher, prétextant d’honneur national, de guerre inévitable, parce que défensive.
Et de la conférence d’Algésiras, qu’on nous présente comme devant solutionner pacifiquement le conflit, pour sortir de la guerre.
Or, le peuple ne veut pas la guerre ! S’il était appelé à se prononcer, unanimement il affirmerait sa volonté de Paix.
La Classe Ouvrière n’a aucun intérêt à la guerre. Elle seule en fait tous les frais. — payant de son travail et de son sang ! C’est donc à elle qu’il incombe de dire bien haut qu’elle veut la paix à tout prix !
Travailleurs !
Ne nous laissons pas abuser par le mot : « Honneur national ». Ce n’est pas une lâceté que de faire reculer la horde des financiers qui nous conduisent aux massacres.
D’ailleurs, en Allemagne comme en France, la communion d’idées est formelle sur ce point : le prolétariat des deux pays se refuse à faire la guerre !
Ainsi que nous, autant que nous, nos frères les travailleurs d’Allemagne veulent la paix. Comme nous, ils ont horreur des tueries. Comme nous, ils savent qu’une guerre, en satisfaisant les intérêts capitalistes, est préjudiciable à la cause de l’Émancipation Ouvrière.
Donc, par notre action commune et simultanée, forçons nos gouvernants respectifs à tenir compte de notre volonté :
Nous voulons la paix ! Refusons-nous à faire la guerre !Le comité confédéral.
Texte de l’affiche paru dans La Voix du peuple n° 274 (14-21 janvier 1906).
Le numéro suivant de La Voix du peuple, le n° 275 (21-28 janvier 1906) rajoutera en sa « une » :
Défendons nos affiches !
Il nous revient qu’en bien des endroits, les affiches confédérales « Guerre à la guerre ! » ont été lacérées par les policiers.
Si nous faisons des affiches, — si nous payons l’imprimeur, l’impôt du timbre, le collage, etc., — ce n’est pas pour l’unique satisfaction de donner du travail de grattage à la police.
Nous usons d’un droit, — celui de dire notre pensée sous forme d’affiches. Si cette pensée est subversive, il y a en France assez de magistrats pour poursuivre. Mais, en tous les cas, que nos affiches soient répréhensibles ou non, dès qu’elles sont en règle avec la loi, — et elles sont par le seule fait qu’elle sont revêtues du timbre d’affiche, — elles deviennent inviolables.
Seul, le locataire d’une place réservée à son affichage particulier peut trouver à redire à l’affichage. Hors cette circonstance, nos affiches doivent rester sur les murs.
Il n’y a donc qu’une seule chose à faire : quand on voit un policier — un un quelconque quidam, — déchirer une affiche, il suffit de l’« l’inviter è avec toute l’obséquieuse politesse qui est de circonstance, à se rendre au prochain commissariat de police et là on somme le commissaire de dresser contravention contre,l’individu.
Pour cette opération, il est utile d’avoir avec soi des témoins, afin que puisse être constaté le mauvais vouloir du commissaire de police… si mauvais vouloir il y avait.
Certes, il ne faut pas exagérer trop de cette opération procédurière. Mais, comme elle s’appuie sur la loi, elle a tout au moins l’avantage de mettre en désagréable posture MM. les policiers.Le numéro 277 de La Voix du peuple (21-28 janvier 1906) continuera :
Guerre à la guerre ! : le manifeste confédéral et l’arbitraire policier
La police fait rage contre l’affiche confédérale Guerre à la guerre. En bien des endroits, elle s’est permis de les lacérer, violant ainsi les propres lois bourgeoises, car il faut bien se convaincre qu’en aucune façon et sans aucun prétexte les policiers ne jouissent pas du privilège de violer la loi.
S’ils le font, c’est parce que, par ignorance de ses propres droits, le peuple les laisse opérer.
Donc, il nous faut redoubler de vigilance et il faut, chaque fois que se manifeste un nouvel acte d’arbitraire que notre protestation se produise, — et se produise dans le milieu où l’arbitraire s’est accompli.
Sinon, si on s’avisait de subir toutes les fantaisies scélérates du Pouvoir et de ses laquais, nous dégringolerions rapidement dans un cloaque d’oppression.
Pour ce rendre compte jusqu’où peut aller la scélératesse arbitraire des policiers, il suffit de signaler qu’à Nice, ces jours derniers, que des camarades qui affichaient le manifeste Guerre à la guerre furent appréhendés par une bande de policiers et conduits au poste où ils furent retenus toute la nuit. Inutile d’ajouter que les affiches furent confisquées.
Nice est évidemment une ville qui doit relever du Pouvoir du tsar et non de celui de Rouvier et Cie.Saint-Claude, qui est cependant une ville du Jura, doit aussi relever du dictatoriat de M. Witte. À preuve que, samedi dernier, au moment où l’afficheur se préparait à placarder le manifeste Guerre à la guerre, la ballot lui a été saisi par le commissaire de police.
Les camarades ont voulu savoir en vertu de quel ordre opérait ce sbire. Le personnage a répliqué que c’était par « ordre du gouvernement ».
Or, pas davantage par ordre du gouvernement que par ordre du tsar, de Guillaume d’Allemagne ou de n’importe qui, nos affiches — dûment timbrées — ne peuvent être « légalement » arrachées et toute entrave à leur placardage est aussi « illégale ».
Il est évidemment ennuyeux d’employer ces termes ; mais, la légalité n’est pas pour nous que la constatation de libertés acquises et qui ne se peuvent nier. Par conséquent, il est de notre intérêt de déployer toute notre activité et notre énergie afin d’empêcher que les souteneurs du gouvernement violent aussi impudemment les lois qu’ils se prétendent chargés de faire respecter.Pour répondre à cette scélératesse, les camarades de Saint-Claude ont immédiatement ouvert une souscription dont le montant a servi à publier, sous forme de circulaire à distribuer, la manifeste Guerre à la guerre.
Une initiative semblable a été prise par la Fédération ouvrière de Besançon et de Franche-Comté.
Ne pouvant monter la garde près de chaque affiche, trique à la main, pour empêcher que, en violation de la loi, des malfaiteurs ou scélérats quelconques, — policiers ou simples particuliers, viennent la déchirer, l’affiche a été reproduite en circulaires à distribuer à la main et, de la sorte, quelques dizaines de mille ont été semées un peu partout.etc.
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texte
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La Bastille de l’Autorité
14 juillet ! Les fenêtres se bariolent de bleu, de blanc, de rouge, de jaune. La Marseillaise se beugle par les rues. 14 juillet ! Les marchands de vins sont en joie : pas de pain à la maison, les derniers sous se jettent sur le zinc. 14 juillet ! Les chauvins et les badauds « gais ut contents » vont acclamer les petits soldats ; le tableau truqué de la grrande armée nationale.
14 juillet ! L’épicier du coin, le notaire véreux, l’exploiteur adroit, l’assassin légal, vont recevoir la juste récompense do leur dévouement à la république. 14 juillet ! De longs et filandreux discours promettront beaucoup : promesses fallacieuses qui s’en iront loin au vent avec la dernière pétarade du dernier feu d’artifice.
14 juillet ! « Le peuple, il en . d’la réjouissance ».
Quel anniversaire fêtes-tu donc ? Quel souvenir glorieux te fait-il recouvrir de ce décor mensonger, ta vie habituelle de labeur et de misère ?
— 14 juillet ! la Bastille, est rasée ; une ère de Liberté est ouverte— Ah I tu veux rire, bon Populo, la Bastille est rasée que sont donc autour de nous, ces bâtisses, mornes, aux murs élevés, aux fenêtrés grillées ? Sont-ce des séjours paradisiaques ?
La vieille Bastille rait rasée… soit.
La Santé et Saint-Lazare, les Centrales et les Bagnes, Nouméa et le Guyane, Biribi et Aniane… la Bastille est ressuscitée. Les Casernes et les Usines, l’Atelier et le Gros Numéro, le Couvent et le Collège… La Bastille est ressuscitée.
Ah ! tu veux rire, bon Populo, une ère de liberté est ouverte. Dis-moi donc quel jour, quelle heure tu es libre… libre, entends-tu ?
Du berceau à la bide, tu passes par l’écolo, l’atelier, la caserne et encore l’atelier ; tu te maries, tu te syndiques, tu meurs selon des formules, éternel jouet de l’Autorité sous toutes ses tortues : Père, prêtre, patron, gouvernant, galonnard. Est-ce cela, ta Liberté ?
La Bastille n’est pas rasée. La Liberté est encore a venir.
Ta fête est un leurre, ton quatorze juillet est une mascarade.
Crois-loi, bon Populo, la Bastille à renverser ne tombe pas sous les coups tangibles de ta force brutale.
Tu pourras détruire successivement des centaines de bastilles, accrocher à la lanterne des milliers d’aristocrates, raccourcir des douzaines de Capet, La Bastille sera debout, l’ère de liberté sera à venir.
L’ennemi le plus âpre à combattre est en toi, il est ancré en ton cerveau. Il est Un, mais il a divers masques : il est le préjugé Dieu, le préjugé Patrie, le préjugé Famille, le préjugé Propriété. Il s’appelle l’Autorité, la sainte bastille Autorité, devant laquelle se plient tous les corps et tous les cerveaux.
Peuple, tant que monstre existe, il ne saurait y avoir de trêve, il ne saurait y avoir ni repos ni fête.
Chaque jour de perdu est un joue de recul.
En lutte, peuple, pour plus de bonheur, pour plus de beauté.
Mais, saches-le bien, la lutte n’est pas contre telle ou telle bastille, contre tel ou tel maître, elle est contre la Bastille, sous toutes ses formes, contre le Maître, sous toutes ses faces.
Pour tuer la Poulpe, il faut frapper à la tête, car les membres renaissent. Pour détruire la Bastille, il faut démolir l’Autorité, base fondamentale, car les murs se rebâtissent.
Et le jour où le monstre sera abattu, si tu en as le désir encore, tu pourras fête le 14 juillet, la Bastille sera rasée, la Terre enfin libérée verra des Hommes libres.
Or donc, sus a l’autorité
Demandez “L’Anarchie” tous les jeudis.
Imprimerie des Causeries populaires, 22, rue de La Barre — Paris.
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 64 (jeudi 28 juin 1906) pour affichage intérieur (ou à l’extérieur, avec timbre fiscal et sur papier de couleur.
« Les placards pour la fête des bistrots »Présentation de l’édition de nouveaux placards pour le 14 juillet 1902. In : L’Anarchie n° 64 (28 juin 1906).Réédition / rediffusion en 1908 d’après L’Anarchie n° 170 (8 juillet 1908).
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Le Crime
Au peuple !
Celui qui commande de tuer mérite le premier la mort. — E. Girault.
Tous les candidats des présentes élections, quels qu’ils soient : royalistes, républicains, socialistes, etc., vous diront — chacun sous une forme différente, peut-être — qu’ils sont patriotes et militaristes.
Nous aurons, nous, l’audace et la franchise de vous dire qu’être pour la Patrie, pour l’Armée, pour la Guerre, c’est être pour le Crime.
Pourquoi ? Parce que ceux qui invoquent la Patrie, sont :
1° Les ignorants, qui ne veulent pas voir l’Humanité en marche avec sont progrès, sa science, ses moyens de communication, ses arts ;
2° Les potentats, orgueilleux et insolents, qui jouissent de la crédulité des peuples ;
3° Les riches qui possèdent champs, usines, forêts, mines, châteaux
4° Les fous nationalistes, qui ne rêvent que coups et blessures pour les autres, et veulent surtout derrière une armée forte, ériger un gouvernement absolu.Parce que ceux qui prônent l’Armée et veulent la Guerre, sont :
1° Les gouvernants, rêvant d’écraser la révolution qui gronde, dussent-ils faire appel aux baïonnettes étrangères ;
2° Les financiers, dont l’avidité sans scrupules poursuit l’accaparement des richesses mondiales et l’exploitation de tous les peuples ;
3° Les soudards, dont l’avantage est de faire durer à leur profit une « profession » dégradante et odieuse.Mais vous les malheureux, les sans-gîte, les esclaves de l’usine et du champ, dont le lot est de travailler sans répit, sans profit, sans espoir, sans loisir ;
Où donc est-elle, votre Patrie ? Qu’avez vous à défendre ? N’est-ce pas vous que l’Armée tue en Paix comme en Guerre, après vous avoir appauvris ?
Oui être pour l’idée de patrie qui fait s’entre-tuer des hommes n’ayant aucun motif de s’en vouloir, c’est être pour le Crime !
Oui, être pour la Guerre. — la revanche ou la conquête — folie ou ambition sanguinaire, — c’est être pour le Crime ;
Oui être pour l’armée, qui fusille les grévistes, c’est être pour le Crime. Oui être pour la caserne, qui avilit, dégrade et avarie, c’est âtre pour le Crime ?Camarades,
Pour que vous méditiez notre déclaration, pour que notre franchise ne pique pas votre défiance et que nos attaques à des idées sacro–saintes ne jettent pas sans réflexion dans vos esprits, le doute que nous noyions des énergumènes, lisez, lisez, femmes, jeunes filles ; lisez, vieillards, jeunes hommes, lisez ce qu’a écrit un homme connu, estimé, un paisible savant :
Vous tous, à qui la caserne prend une affection ; à qui la guerre enlève une existence ; à qui la patrie fait verser des larmes de sang, lisez :
Voilà un petit globe qui tourbillonne dans le vide infini autour de ce globule végètent un milliard quatre cent cinquante millions d’êtres soi-disant raisonnables — mais plutôt raisonneurs ; — qui ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont ; et cette pauvre humanité a résolu le problème, non de vivre heureuse dans la lumière de la nature, mais de souffrir constamment par le corps et par l’esprit. Elle ne sort pas de son ignorance native, ne s’élève pas aux jouissances intellectuelles de l’art et de la science et se tourmente perpétuellement d’ambitions chimériques.
Étrange organisation sociale ! Cette race s’est partagée en troupeaux livrés à des chefs, et l’on voit de temps en temps ces troupeaux atteint d’une folie furieuse, se déchirer les uns les autres, obéir au signal d’une poignée de malfaiteurs sanguinaires qui vivent à leurs dépens et l’Hydre infâme de la guerre moissonner des victimes qui tombent comme des épis mûrs sur les campagnes ensanglantées. Quarante millions d’hommes sont égorgés régulièrement chaque siècle pour maintenir le partage microscopique du petit globule en plusieurs fourmilières !…
Lorsque les hommes sauront ce que c’est que la terre et connaîtront la modeste situation de leur planète dans l’Infini : lorsqu’ils apprécieront mieux la grandeur et la beauté de la nature, ils ne seront plus aussi fous, aussi grossiers, d’une part, aussi crédules, d’autre part ; — mais ils vivront en paix, dans l’étude féconde du vrai, dans la contemplation du beau, dans la pratique du bien, dans le développement progressif de la raison, dans le noble exercice des ’acuités supérieures de l’intelligence !…
Camille FLAMMARION.Eh bien, camarades, oui, nous tuerons la guerre et le militarisme ! Cela ne demandera qu’une pensée à chaque individu.
Mais pour cela, il faut que vous soyez conscients ; que vous mettiez vos actes d’accord avec cette pensée et que vous ne participiez en rien à l’édification des lois.
Ne votez plus : puisque voter, c’est faire la Loi, et la Loi, c’est l’État.
L’État c’est la Force contre l’Individu, contre la Justice, contre la Liberté.
L’État, c’est l’armée qui le défend, c’est le militarisme, c’est la caserne, c’est l’obéissance, c’est la soumission de tous les citoyens à une fiction, à une entité, à un dogme : la Patrie.Ne votez plus ! ne votez plus ! ne votez plus !
À bas patries ! armées ! militarisme et politique !Vu : le Candidat. Maurice GILLES.
Camarades, Lisez LA RÉVOLTE
Parue page 4 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f6.itemAffichée en vis-à-vis de « Élections législatives de mai 1906 ».
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[ texte : placard à distribuer ]
- texte :
Le criminel
C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur !
[Libertad]
Texte du placard paru dans L’Anarchie, n° 47 (1er mars 1906).
Le texte est repris en grande partiet dans l’affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,n° 11 (6 mai 1906).
Il est réédité en 1914 pour les élections dans L’Anarchie n° 465 (12 mars 1914).
Texte reparu dans Amer, revue finissante n° 1 (déc. 2006), p. 149
Texte reparu dans Le Monde libertaire n° 1461 (18-24 janvier 2007)- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte : placard à distribuer ]
- texte :
Le criminel
C’est toi le criminel, — qu’on appelle peuple, — puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf.
Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui te promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités ; en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’auras pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte, — et que tu créeras toi-même, — par croyance à l’autorité nécessaire, — des chefs et des directeurs, saches-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie.
Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’ateliers et d’usines, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse munie [infinie] des iniquités sociales.
Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours.
Pourquoi es-tu le dépouillé et le gouverné ?
C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et crées, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui pourquoi le sans pain, le sans soulier, le sans demeure, oui, le sans patrie ?
Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, oui, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien.
Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères, celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître.
Tu es le sergot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Je te hais, moi, homme libre, moi, anarchiste.
Je te hais à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes bayonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu m’imposes par ton imbécilité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre ensanglantée de ton drapeau.
Il se peut que ta bêtise te plaise. Tes souffrances te sembles légères à côté des inquiétudes et des maux qui t’assailliraient, crains-tu, si tu venais à briser toutes lois, toutes stériles, toutes dominations.
Tu préfères ta désolation actuelle à l’aléa de l’intégrale liberté. La peur du large, que tu ne veux pas même entrevoir, l’effroi d’une vie individuelle et sociale sans barrière te font aimer le niche et la prison.
Reste donc pourceau, auprès de ton auge de fange. Rampe, cloporte grouillant, au fond de la mare et sous les décombres pourrissants, dont tu n’as ni l’intelligence ni le courage de sortir.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier (ils te les caresseront ensuite avec les triques de leurs législations). — Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain ; — c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que, n’ayant pu t’élever à la conscience de la dignité et de l’indépendance mutuelle, tu es incapable de t’affranchir par toi-même, tu es encore indigne d’être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires. Crois en tes élus. Livre-toi à tes mamelucks.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi c’est toi le criminel.
Peut-être après de trop longues épreuves finiras-tu par entendre et par comprendre !
Quoi qu’il advienne, des hommes, que tu méprises et outrages, libérés de toutes entraves, affranchis de toutes contraintes, débarrassés de la peur du semblable, émancipés de l’oppression d’n haut aussi bien que de la tyrannie du nombre ; des hommes, persécutés et suppliciés parce qu’ils voulaient vivre libres dans une société devenue humaine, t’auront clamé la vérité.
Un groupe d’hommes libres
Vu le candidat : Knockaert
Imprimerie communiste, rue du Pile, 8, Roubaix.
Affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,n° 11 (6 mai 1906).
Texte du placard déjà paru — presque identiquement — dans L’Anarchie, n° 47 (1er mars 1906).
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[ Images d’Épinal avec histoire en 9 vignettes légendées ]
- texte :
L’histoire vraie de Croc-mitaine
Texte de Paul Robin — Dessin de F. Lochard
édité par la Ligue de la régénération humaine,
27, rue de la Duée6, rue d’Alsace [?], Paris (XXe). — Prix : 5 centimes
1. — Il était une fois un bon diable de chiffonnier qui ramassait au bout de son CROC les lambeaux de chiffons qu’il trouvait, et qu’un plaisant compara à des mitaines. De là, le brave homme était familièrement appelé CROC-MITAINE. On ne lui connaissait pas d’autre nom.
2. — La digne compagne qui l’aidait dans son rude et utile métier avait accepté en souriant le nom de Madame Croc-Mitaine. Ces deux humbles, quoique se trouvant heureux parce que bons, avaient eu la grande sagesse de ne point avoir d’enfants, jugeant qu’au lieu d’en faire naitre imprudemment un grand nomhre d’autres, il était préférable de mieux soigner les malheureux déjà nés.
3. —Dans ce temps-là, les pauvres gens qui avaient eu l’imprudence de procréer plus d’enfants qu’ils n’en pouvaient convenablement nourrir et élever, se trouvaient forcés de les abandonner, et leurs mères infortunées les déposaient la nuit en pleurant dans quelque coin, où ils mouraient souvent de faim et de froid. Bien des gens le font encore aujourd’hui.
4. — Dans leurs tournées matinales à la recherche des débris jetés par les insouciants, et encore utilisables, dont le commerce entretenait leur humble existence, les époux Croc-Mitaine trouvaient souvent de ces pauvres petits. Quand ceux-ci étaient encore vivants, ils les réchauffaient sur leur sein, les couvrient de leurs meilleurs chiffons, et les rapportaient chez eux.
5. — C’était dans la hotte de sol cher compagnon que Mme Croc-Mitaine plaçait comme dans un berceau, sur des tas de chiffons, leurs petites trouvailles vivantes, pour les transporter dans leur cité, et les donner à soigner aux vieilles gens et aux enfants qui n’allaient plus ou n’allaient pas encore à la recherche des chiffons.
6. — Dans ce petit monde, grâce à l’influence de Croc-Mitaine, régnaient la joie, le bonheur et le plus bel esprit familial ; jamais la moindre brutalité d’actes ou de langage. Les petits aimaient à aider leurs aînés dans leurs travaux, à les consulter ; ceux-ci leur répondaient et les guidaient avec amabilité et tendresse. C’était un splendide embryon d’éducation intégrale !
7. —Il y a toujours eu des imbéciles pour inventer des atrocités, des coquins pour exploiter l’imbécilité. On faisait courir le bruit que le chiffonnier volait les enfants pour les manger. De sottes maman, pour effrayer leurs petits qu’elles jugeaient méchants, les menaçaient de Croc-Mitaine. Ainsi, du cœur compatissant, du père adoptif des enfants abandonnés, on faisait l’épouvantail des autres !
8. — Comme M. ni Mme Croc-Mitaine n’allaient pas perdre leur temps et s’abrutir à fréquenter les imposteurs religieux, ceux-ci, qui sont les vrais voleurs, exploiteurs, tortureurs et assassins des enfants et de tous les faibles, étaient au premier rang parmi les calomniateurs de ces braves gens, pour détourner l’attention publique de leurs propres et innombrables méfaits.
9.— Aujourd’hui c’est l’Assistance publique qui ramasse les petits abandonnés ; malgré ses millions, elle est loin de rendre les enfants aussi heureux que les rendaient les époux Croc-Mitaine. — Les successeurs de ces braves gens [homme - ressemblant à Paul Robin — montrant une affiche de la « Ligue de la régénération humaine »] font mieux maintenant : ils enseignent aux gens, sans qu’ils se privent d’amour, à ne pas procréer des enfants qu’ils ne pourraient pas nourrir et élever,
Épinal. — imprimerie Nouvelle, 10, rue Aubert. — 12-06.
Peut-être l’image d’Épinal offerte avec le journal Régénération en janvier 1907)
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Amnistie de Classe
À l’heure même où nous réclamions l’amnistie pour tous, nos prévisions allaient se réaliser : le gouvernement obligeait la Chambre à se déjuger sur sa décision relative à la réintégration des fonctionnaires révoqués. Mais, en même temps, contraint de tenir compte, dans une certaine mesure, du sentiment de l’opinion publique, il prenait l’engagement de déposer un projet d’amnistie.
Ce projet est aujourd’hui déposé. Les intentions du gouvernement y sont nettement exprimées : c’est une amnistie de classe qu’il veut !
L’amnistie s’applique aux événements du Midi, dont le procès a été remis de mois en mois, parce que le Pouvoir savait qu’un acquittement serait la conclusion de ces poursuites. Cette amnistie n’est donc que pour éviter le soufflet qu’eût été pour le ministère l’acquittement de Ferroul et de ses amis.
L’amnistie vise en outre — et surtout — les patrons réfractaires au Repos Hebdomadaire et auxquels les tribunaux infligèrent à regret des amendes. Le gouvernement veut par son geste à leur égard, encourager les patrons dans leur résistance et préparer de la sorte les remaniements qui enlèveraient à la réforme toute efficacité.
C’est pour ces deux catégories — viticulteurs et patrons réfractaires au R.H. — que l’amnistie est réellement faite.
À la veille des élections municipales, le gouvernement préfère amnistier les viticulteurs que subir un acquittement qui aurait pour résultat de fortifier ses adversaires. Par l’amnistie, il veut désarmer ces derniers et se donner des allures de libéralisme.
D’autre part, poursuivant un but antiouvrier, le gouvernement veut rendre plus inappliqué encore le R.H. Il espère s’attirer les sympathies des patrons et, en diminuant le prestige des syndicats ouvriers porter une atteinte grave à leur activité réformatrice qui, alors, apparaîtrait vaine aux esprits superficiels.
En échange du coup porté au R.H. que donne le gouvernement à la Classe ouvrière ?
Il refuse la réintégration des fonctionnaires révoqués !
Il refuse l’amnistie pour tous les délits d’opinion !
Il opère un triage habile et ne fait bénéficier de l’amnistie qu’une infime minorité des victimes des procès de tendance.
C’est donc une
amnistie de Classe
entière et complète pour le Patronat, — on ne peut plus partielle et réduite pour les travailleurs.
Le gouvernement continue donc à se montrer sous l’aspect réacteur, avec l’approbation d’un Parlement qui prend le faux-nez d’un radicalisme socialisant.
La commission confédérale. — Le Comité général de l’Union des syndicats.
Affiche parue lors d’un projet amnistie (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 11-12).
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[ texte ]
- texte :
Régénération humaine
27, rue de la Duée, Paris (XXe)Bureau, 2 heures — Salle Mévisto, ex-Bodinère — Rideau, 2 h 1/2
Vendredi 29 novembre
Matinée artistique et littéraire
Au bénéfice de l’œuvre de Régénération humaine
Conférence par Mme Nelly Roussel
sur
Amour fécond, amour stérile
Auditions de vers et proses
de Mme Delarne-Madrus ; MM. Jean Richepin, Sully-Prudhomme, Guy de Maupassant, Clovis Hugues, Jehan Rictus.par
Mme M. Marcilly, de l’Odéon — Mlle Rosel, du Théâtre Sarah-Bernhardt — Mme Praxine, du Théâtre Mévisto — M. Delaunay, de la Comédie française — M. Charlier, du Théâtre Antoine — M. Camille Borde, du Théâte des Arts — M. Jean Rictus, poète-chansonnierMaternité (2e acte) par Brieux
interprété par Mmes Marcilly, Rosel, M. DranePrix d’entrée : parterre 5 francs, balcon 3 francs.
On trouve des billets aux bureaux de Régénération et au Théâtre Mévisto.
17574. — Imp. Massonie, 70, rue Stendhal, Paris.
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[texte]
- texte :
Appel à la jeunesse
Amis inconnus venez à nous.
Nous n’apportons pas de nouvelles prophéties religieuses ou sociales.
Nous somme des jeunes gens sans richesse et sans gloire.
Mais une une grande foi nous a tous soulevés la foi dans la vie. Et noous appelons et nous, toux ceux qui veulent découvrir la vie. Nous venons rallier toute une pure jeunesse, coordonner des forces vaines, centraliser les enthousiasmes épars, nous créons un mouvement d’action d’art pour faire pénétrer plus de beauté, de clarté et de tendresse dans toutes les formes de l’activité humaine.
Venez à nous.
Nous demandons à nos amis seulement de nous aimer et d’aimer une œuvre qui sera la leur. Nos moyens d’action seront d’autant plus efficaces que nous serons plus nombreux.
Nous se sommes pas des novateurs. Tant mieux. Néanmoins, la tâche n’a pas été encore réalisée. Elle est grande, et nous sommes, si vous voulez, une mutualité d’illusionnés, un Syndicat d’idéalistes.
I. — Notre rêve, qui sera le vôtre n’est-ce pas ?, — doit soulever vers plus de grandeur, d’héroïsme et de loyauté toutes la jeunesse française, toute l’élite européenne. Actuellement, nous avons constitué le faisceau, le « Groupe d’Action » qui compte une centaine d’adhérents ou d’amis.
Car nous appelons à nous, nos seulement ceux qui créent, (poètes, dramaturges, littérateurs, sculpteurs, peintres, musiciens, acteurs, philosophes, ouvriers des arts de la vie, etc.), mais encore ceux qui voudront bien aimer notre mouvement. Et nous voudrions surtout, que les grands solitaires qui souffrent d’être seuls, sachent qu’ils ne seront plus seuls, qu’ils ont des amis, s’ils en sont dignes.
Nous voulons agir par la tendresse et l’enthousiasme : Deux belles forces jeunes et qui modifieront la vie vers plus de beauté, si une armée de rêveurs d’action se rallie autour d’un idéal pratique.
II. — Nos moyens d’action.
1° Les causeries intimes du groupe à nombre d’amis limités (recrutement par décades et cooptation). Les jeudis soirs, 7, quai Voltaire ; les dimanches après-midi, 22, rue Daubenton.
2° L’action élargie
a) La Revue « La Foire aux Chimères ».
b) La salle d’art rue Fontaine.
c) Les festivals dans les mairies (le premier a lieu le 19 janvier, mairie du VIe)
d) Les conférences du Groupe dans les UP, écoles, groupements populaires de tout genre, avec les acteurs du groupe et œuvres de la Revue.
e) Les excursions d’été.
f) Les expositions et musique de chambre.
g) Les foyers de rayonnement en province et à l’étranger (actuellement : Amsterdam, Angoulême, Blois, Bochum, Bordeaux, Bruxelles, Londres, Poitiers, Rodez, Montréal, Budapest).3° L’action morale. — Les visites de bonté dans les intérieurs sans beauté et sans joie.
Pour toutes demandes de renseignements, s’adresser au siège provisoire. 7, quai Voltaire, aux bureaux de la Revue, 5, rue Oberkampf, et 85, boulevard Soult.
Venez à nous.
Nous voulons aider les humble à aimer la vie, demander aux grands, aux riches, aux puissants de nous aider par leur génie, leurs dons ou leur action ; nous demandons à tous les hommes de collaborer à notre effort par leur cœur.
Georges-Hector Mai
Vu pour la Revue : Banville d’Hostel, Gérard de Lacaze-Duthiers.
Pour le Groupe — Gustave Marlier, Lemaître.
Pour l’action à Paris : Gabriel Tristan-Franconi. En province : André Colomer. À l’étranger : André de Székely.Paris 1907.
Il s’agit du texte « Appel à la jeunesse : reproduction de l’affiche que nous allons faire paraître », paru dans La Foire aux chimères n° 1 (déc. 1907).
Cette affiche est-elle finalement parue ?- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
[…]
Hôtel des […]
[…]
Conférence
[publique et contradictoire]
[…]
Paul Robin
[…]
Mde E. Souply […], Liard-Courtois […], Ferri-Pisani […], E. Tarbouriech […]
[…]
Ayons peu d’enfants
[…]
Les fauteurs d’appartements
[…]
[…]
D’après une carte postale de 1907 :
http://socialhistory.org/sites/default/files/images/collections/a63-381.jpg
https://cartoliste.ficedl.info/article2401.html- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Contre l’assaut patronal
Aux travailleurs
La croissance du mouvement syndical, au cours de ces dernières années, devait provoquer, de la part du patronat, une résistance désespérée. Résistance qui se manifeste — depuis quelques mois, — par une campagne contre les améliorations acquises par la classe ouvrière.
C’est contre le Repos Hebdomadaire, contre la limitation à dis heures de la journée de travail, — contre le libre choix du médecin par les accidentés du travail, que sont dirigées, plus spécialement, les manœuvres patronales.
Se moquant de la loi sur le Repos Hebdomadaire, les patrons ont, en grande majorité, refusé le repos à leur personnel. Ceux d’entre eux qui n’ont pas violé la loi n’ont obéi qu’à la pression des organisations syndicales. Aussi, aujourd’hui, grâce aux complicités intéressées d’une presse quotidienne, le patronat s’efforce d’enlever aux travailleurs les dernières garanties contenues dans la réforme du repos Hebdomadaire.
D’un autre côté, sous l’hypocrite prétexte d’une crise de l’apprentissage, une campagne est menée en vue de faire disparaître l’obligation qui limite la durée du travail à dix heures, pour les ateliers mixtes. Et cependant, combien dérisoire est cette limitation ! Les patrons ayant recours à de nombreux subterfuges, — que tolèrent complaisamment les pouvoirs publics. Ici encore peut s’observer que cette limitation du temps du travail n’a été effective que par l’effort des syndicats.
Quant au libre choix des médecins par les accidentés du travail, — libre choix qu’il ne devrait pas être possible de mettre en question ! — et que la classe ouvrière a réclamé pendant plus de vingt ans avant son obtention, la rapacité patronale veut la supprimer. Cette suppression entraînerait la disparition d’une garantie essentielle pour le blessé ; celui-ci serait alors mis dans un tel état d’infériorité qu’il serait la proie facile des médecins agissant sous l’ordre des Compagnies d’assurances. La campagne qui se poursuit dans ce but — tant dans la presse qu’au parlement — grâce aux millions des Compagnies d’assurances et des « Syndicats de garantie », ne doit pas triompher ! Le libre choix ne doit pas être supprimé ! Sa disparition remettrait entre les mains des morticoles sans conscience les travailleurs victimes d’accidents.
Cette triple tentative de retour en arrière tend à enlever à la classe ouvrière quelques-unes des faibles garanties qu’elle a conquises au prix de durs efforts.
Cette tentative constitue de la part du patronat une offensive à laquelle il nous faut répondre, — non par la défensive pure et simple, mais par une offensive plus vigoureuse.
Travailleurs !
Il nous faut immédiatement faire front aux manœuvres patronales, pour conserver les améliorations acquises et lutter pour en conquérir de nouvelles !
Il nous faut songer à remédier à l’intense chômage dont pâtissent de nombreux travailleurs et, pour cela, poursuivre activement la réduction du temps de travail !
Il nous faut, le Premier Mai approchant, — forts de l’élan que nous aura donné ce premier choc, — redoubler de vigueur et d’activité pour nos revendications !
Il nous faut réduite le temps de travail !
Il nous faut rendre absolument effectif le repos hebdomadaire !
Il faut nous acheminer vers la conquête des huit heures !
[…]
Exemple d’une affiche [1906, 1907 ou 1908 ?], parmi d’autres, adressée aux Bourses du travail par la CGT sur la triple question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906, de la journée de 10 heures (loi de 1900) et des accidents de travail (loi du 9 avril 1898, modifiée en 1900) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 12-15).
Dans la lignée des meetings eurent notamment eurent lieu les 28 et 29 avril 1908 dans les Bourses du travail de : Amiens, Lille, Tours, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Besançon, Nancy, Limoges.
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Contre les crimes légaux
La Bourgeoisie va fêter la Prise de la Bastille, symbole de son triomphe de Classe.
Le Peuple, qui fut l’instrument de ce triomphe, et qui paya de son sang à la Révolution de 1789-93, reste opprimé et exploité comme devant. Mais, voici que la Classe ouvrière, lasse d’être dupe, prend conscience de ses intérêts et, fortement groupée sur le terrain économique, manifeste sa volonté d’améliorations et de libération. Et, pour faire échec à sa poussée revendicatrice, les dirigeants redoublent d’arbitraire contre elle.
Après les révocations de salariés d’État, après l’emprisonnement de militants syndicalistes, après les arrestations de travailleurs grévistes exaspérés par la rapacité patronale et les provocations du Pouvoir, voici que le gouvernement, renouvelant contre le Midi les pratiques d’état de siège dont ont tant pâti les ouvriers industriels, a montré par les Massacres de Narbonne de quoi est capable la Bourgeoisie, pour si libérale qu’elle s’affirme.
Cette accentuation d’arbitraire est un témoignage de la puissance ouvrière. Aussi, loin de nous décourager et de nous abattre, elle doit être pour nous un excitant.
C’est ce qu’a compris la Confédération Générale du Travail et c’est pourquoi, voulant mettre la Classe ouvrière à même de marquer l’antagonisme qui la sépare de la Classe dirigeante, elle organise en opposition à la Fête officielle du 14 juillet
des meetings
qui se tiendront le 13 juillet, dans toute la France
Travailleurs !
Vous viendrez tous à ces meetings ! Vous y viendrez pour vous affirmer solidaires de toutes les victimes de la scélératesse gouvernementale !
Travailleurs, vous serez tous le samedi 13 juillet au meeting de votre localité.
Vous y viendrez pour affirmer votre sympathie aux soldats du 17e de ligne qui expient sous le soleil brûlant du Sud Tunisien leur acte de conscience.
Ordre du jour : L’arbitraire gouvernemental envers la Classe ouvrière. — Les assassinats par ordre du Pouvoir. — Le réveil de conscience dans l’armée.
[La Commission confédérale.]
Affiche du Comité confédéral de la CGT (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 8-9).
Il accompagne l’appel suivant (ibidem, p. 8) :
Le samedi 13 juillet
Veille de l’anniversaire de la prise de la BastilleGrands meetings d’indignation
pour protester
Contre les mesures de réaction et de police à l’égard de la Classe ouvrière. — Contre les incarcérations de militants syndicalistes. — Contre les horreurs dont pâtit le Midi et contre les massacres de Narbonne.
Ces meetings dont le Comité confédéral a préconisé l’organisation se tiendront dans toutes les villes et centres ouvriers où les groupements syndicaux en prendront l’initiative.
Une affiche, de texte uniforme, convoquant pour ces meetings est envoyé par le Comité confédéral à toutes les organisations qui en font la demande.
Dans la mesure du possible, des orateurs désignés par la CGT seront envoyés dans tous les centres où se tiendront des meetings.
Afin que le Comité confédéral puisse faire face, en temps utile, tant aux demandes d’affiches qu’aux demandes d’orateurs, les organisations sont invitées à faire connaitre au plus vite : le lieu de tenue des meetings, le nombre des affiches qui leur sont nécessaires et si besoin est d’un délégué pour prendre la parole.
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Confédération générale du travail — Union des Syndicats de la Seine
Comité d’Action Intersyndical pour l’Application du Repos Hebdomadaire
Dans la rue
Travailleurs parisiens !
Une quantité énorme d’employés, d’ouvriers de tous métiers, plus maltraités que les bêtes de somme, sont encore privés de repos. Cependant, une loi, vieille déjà de six mois, fait une obligation aux patrons de donner hebdomadairement un jour de repos à leur personnel.
Cette loi est restée lettre morte. Les patrons la violent. Le pouvoir s’incline devant leur résistance.
Les travailleurs se laisseront-ils dépouiller de ce droit ? Laisseront-ils périmer cette réforme ? Consentiront-ils à rester esclaves ? Abandonneront-ils tout espoir d’émancipation et d’amélioration immédiate à leur sort ?
Non ! Et solidairement unis, ils manifesteront le dimanche 20 janvier pour le respect de leur droit, pour assurer l’avenir.
Travailleurs !
Vous serez tous dans la rue dimanche 20 janvier. Vous répondrez à l’appel des Syndicats de vos corporations respectives. Vous irez au lieu de rendez-vous de votre corporation, pour de là vous rendre en corps au point de concentration de la démonstration, place de la République, à deux heures et demie.
En masse compacte, en colonne serrée, nous irons par les grands boulevards, l’avenue de l’Opéra, le rue de Rivoli, le boulevard de Sébastopol et la rue Turbigo clamer et affirmer, par notre nombre et notre attitude énergique, notre volonté absolue de ne pas tolérer qu’un seul travailleur soit privé de son droit de repos et d’obtenir bientôt la semaine anglaise, une réduction de la durée de la journée de travail.
Ouvriers et employés parisiens !
Ce que la classe ouvrière a fait pour le triomphe de la République, elle peut le faire, elle doit le faire, elle le fera pour le triomphe de son droit.
Tous ! à la Démonstration du 20 janvier
[…]
Affiche sur la question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906 et combattu par le patronat (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 16-17).
La manifestation eu lieu malgré son interdiction.
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Confédération générale du travail
Gouvernement d’assassins
Le gouvernement va de crimes en crimes !
Après les persécutions odieuses contre la Classe ouvrière, après les révocations de fonctionnaires, après la honte des scélératesses policières, après les procès infâmes de Paris, de Nantes, de Saint-Claude… La tuerie !
C’était l’aboutissant fatal :
Après la boue… le sang !Les événements se précipitent dans le Midi : aux meetings monstres où, par centaines de mille, les viticulteurs ont clamé leur détresse, ont succédé les grèves des municipalités et de l’impôt.
Le gouvernement a répondu par des coups de force ! par la mobilisation !… Et l’une des premières victimes des soldats français a été un militant de la Bourse du travail de Narbonne.
Gendarmes et soldats ont tiré… Peu nous importe qu’ils aient tué avec ou sans sommations : l’assassinat reste l’assassinat !
Ils ont fusillé !
Cependant, au milieu de ces horreurs un réconfort nous vient : dans un sursaut de conscience, un régiment, le 17e de ligne, a mis crosse en l’air.
Ce geste ne pouvait, au moment où il s’est produit, qu’âtre momentané. Mais, tel quel, il est la justification de notre propagande antimilitariste : les paysans du 17e ont compris combien nous avons raison de proclamer que la Bourgeoisie ne maintient l’armée que pour la guerre à l’intérieur.
Sans nous attarder aux causes et à l’objet qui mettent en révolte le Midi, il faut reconnaitre que cette ébullition formidable est annonciatrice de l’effondrement d’une Société d’exploitation et de spéculation, où l’excès d’abondance accentue la misère des producteurs.
À ce soulèvement, le gouvernement — quoique formé de radicaux socialistes — a répondu comme tous les gouvernements répondent aux réclamations populaires :
Par la fusillade !
Et le Parlement, que la peur tient au ventre… Ce Parlement, qui synthétise la frayeur de la Bourgeoisie dirigeante, a donné un blanc-seing au trio sinistre qui symbolise le Pouvoir :
à Clemenceau-Briand-Viviani.
Puis, pour désorienter la masse populaire, les reptiles aux gages du Pouvoir agitent le spectre de la réaction. Que pourraient donc faire de plus que Clemenceau et Picquart, un Thiers, un Dupuy, un Galliffet ?
Ne nous laissons pas prendre à ces mensonges ! La révolte du Midi est liée au mouvement syndicaliste de la Classe ouvrière. Les viticulteurs, s’inspirant de nos formes d’action, de nos méthodes de lutte, — qui sont créatrices de l’avenir, — en ont reconnu et en proclament la valeur.
Et cette communauté dans les moyens d’action doit provoquer dans la Classe ouvrière la sympathie et la solidarité que méritent les victimes de la répression gouvernementale.
La Confédération générale du travail, frappée dans ses militants, en appelle à la Classe ouvrière pour que l’indignation légitime contre les crimes du Pouvoir ne se limite pas aux protestations en faveur de nos camarades, mais s’étende aux paysans du Midi.
Préparons-nous donc à donner à nos protestations le caractère que nécessiteront les circonstances.
Le comité confédéral.
Affiche parue après les massacres de Narbonne (20 juin 1907) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 10-11).
Cette affiche sera poursuivie en justice à la demande du gouvernement : Griffuelhes, Forgues, Pouget, Delesalle, Delalé, Beausoleil, Jean Martin, Janvion, Merrehiem, Garnery, Monatte et Luquet — douze des membres du Comité confédéral présents à la réaction et signature de l’affiche — passeront devant la cour d’assises de la Seine.
Son texte réapparait dans L’Action directe — organe hebdomadaire de la CGT — du 19 février 1908 (n° 6) à l’occasion du procès.
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[ texte ]
- texte :
Élections du Conseil général du 28 juillet 1907
Confédération générale du travail
[marque/logo]
Bourse du Travail de Brest
Travailleurs brestois
Le 14 juillet
les bourgeois fêtent leur avènement au pouvoir.
Ils commencent la fête par des retraites au flambeaux, où ils font admirer au peuple les forces guerrières qu’ils possèdent pour l’écraser.Camarades,
Cette année nous aussi, en masse, nous prendrons part à la fête pour préluder à nos victoire futures.Le 13 juillet au soir
à 7 heures et demi très précises ;
Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental
Avec le concours du camarade Roussel délégué de la CGT
En suite, nous nous rendrons tous, à 9 h 1/4, à la retraite aux flambeaux, nous y chanterons
Le Carmagnole et L’Internationale
Aux soldats nous crierons : Vive le 17e
Nous nous munirons de sifflets dans les bazars et nous ferons notre musique populaire.
En avant, camarades du peuple, à la réunion d’abord, à la retraite en suite. Et pour que la fête soit complète
grande réunion le 14 à la Brestoise
à 9 heures du matin
et ballade populaire à la Revue, cours d’Ajot
Le comité général de la Bourse
Vu les candidats de protestation contre l’arbitraire gouvernementalBrest, Imprimerie, 9, rue […].
Est-ce Georges Roussel ?
Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.
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[ texte : bandeau de propagande de journal ]
- texte :
Demandez tous les jeudis
L’Anarchie
organe de philosophie et d’action anarchistes
Le numéro : 10 centimes.
Paris — 22, rue de la Barre. — Paris
Texte du bandeau paru dans L’Anarchie, n° 132 (17 octobre 19076).
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[Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !]
[Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Les Semailles, journal anarchiste : À la population !]
[Les Semailles, journal anarchiste : À la population !]. — Bourges : les Semailles (1905-1905, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [75 ?] × [49 ?] cm.
sources :
[Les Temps nouveaux, organe anarchiste, vient de paraitre : Le Coin des enfants]
[Les Temps nouveaux, organe anarchiste, vient de paraitre : Le Coin des enfants] / Théophile Alexandre Steinlen ; Maximilien Luce ; René-Georges Hermann-Paul ; Jules Grandjouan ; Frantisek Kupka ; Jules Hénault ; Charles Agard ; Georges Bradberry ; Georges Delaw ; Cornelis Thedorus Maria Van Dongen ; Frantisek Gellner "Gelner" ; Paul Iribe ; Henri Lebasque ; Bernard Naudin ; Georges Willaume ; Willette, Adolphe (1857-1926) "> Adolphe Willette ; ReLeTe. — Paris : les Temps Nouveaux, (Cootypographie, impr. la). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 22 × 62 cm.
sources :
[Matinée antimilitariste]
[Matinée antimilitariste]. — Brest : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Nous voulons la journée de 8 heures]
[Nous voulons la journée de 8 heures]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), (Cootypographie, impr. la). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Peuple de Paris ! Louise Michel est morte !]
[Peuple de Paris ! Louise Michel est morte !]. — Paris : AIA_ (Association Internationale Antimilitariste : 1904-ca1909) = Internationale Anti-Militaristische Vereeniging (IAMV), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Un crime gouvernemental à Limoges]
[Un crime gouvernemental à Limoges]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[À bas le vote]
[À bas le vote] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.
sources :
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[À la population]
[À la population]. — Saint-Raphaël (Var) : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Au bétail électoral]
[Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir L’Anarchie n° 255 (24 février 1910).
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[Aux soldats !]
[Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.
[Élections législatives : à l’homme qui veut voter]
[Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Léon Israël. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.
sources :
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[Élections législatives de mai 1906]
[Élections législatives de mai 1906]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Élections municipales, réunion : l’absurdité du suffrage universel]
[Élections municipales, réunion : l’absurdité du suffrage universel]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 85 × 62 cm.
sources :
[Guerre à la guerre !]
[Guerre à la guerre !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.
sources :
[La Bastille de l’Autorité]
[La Bastille de l’Autorité]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
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[Le Crime]
[Le Crime]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le criminel]
[Le criminel]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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[Le criminel]
[Le criminel]. — Roubaix ; Tourcoing : le Combat… (1905-1914), (Imprimerie communiste (Roubaix)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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[L’histoire vraie de Croc-Mitaine]
[L’histoire vraie de Croc-Mitaine] / Félix Lochard. — Paris : Ligue de la régénération humaine, . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; 42 × 27 cm.
sources :
[Amnistie de Classe]
[Amnistie de Classe]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Amour fécond, amour stérile : conférence par Mme Nelly Roussel]
[Amour fécond, amour stérile : conférence par Mme Nelly Roussel]. — Paris : Ligue de la régénération humaine, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 86 × 64 cm.
sources :
[Appel à la jeunesse]
[Appel à la jeunesse]. — Paris : Groupe d’action d’art, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Conférence : Ayons peu d’enfants]
[Conférence : Ayons peu d’enfants]. — Paris : Ligue de la régénération humaine, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Contre l’assaut patronal]
[Contre l’assaut patronal]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi : « Le 20 janvier ».
[Contre les crimes légaux]
[Contre les crimes légaux]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Dans la rue]
[Dans la rue]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi : « Le 20 janvier ».
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[Gouvernement d’assassins]
[Gouvernement d’assassins]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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[Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]
[Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]. — Brest : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[L’Anarchie, organe de philosophie et d’action anarchistes]
[L’Anarchie, organe de philosophie et d’action anarchistes]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Le 20 janvier]
[Le 20 janvier]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.