délégation de pouvoir (élections)
513 affiches :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (« avant l’élection », le candidat montre la lune ; « après l’élection », l’élu montre la lune de son postérieur en montant à l’« Aquarium »-Chambre des députés) par Maximilien Luce ]
- texte :
Élections législatives de mai 1898
Le Père Peinard au populo
Avant l’élection
Avant l’élection
Le candidat. — Je vous promets la lune. Je vous la donnerai ! Je le jure !
Les votards. — Vive not’ candidat ! Vive Tartempion ! Vive la Lune !…Après l’élection
Les votards. — Tartempion, ta promesse ! La Lune… il nous faut la Lûûne…
L’élu. — La lune ? La voila, bougres d’empaillés : Si le cœur vous en dit… embrasser-la !vu : le candidat pour la forme :
[Bons bougres, payez-vous chaque dimanche, le « Père Peinard » réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — … ]
[impr. … Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris .]
Luce d’après un catalogue d’expo de Maximilien Luce : "Peindre la condition humaine" Somogy Editions d’Art. — Parait en supplément dans Le Père Peinard, 2e série n° 81 (8-15 mai 1898).
L’affiche sera réutilisée en 1902, toujours au Père Peinard. Le cliché sera repris pour l’édition du Libertaire en 1910 (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 101).
Une carte postale est aussi sortie : https://cartoliste.ficedl.info/article5189.html
La parution de cette affiche est commentée dans le précédent numéro dans Le Père Peinard, 2e série n° 80 (1er-8 mai 1898) :
LES AFFICHES DU PÈRE PEINARDLa foire électorale se dévide et dans les patelins où les copains ne se sont pas encore alignés pour dégotter un candidat pour la frime, Il faut qu’ils fassent vite passé le 3 mal (cinq jours avant l’ouverture des tinettes) il n’y aura plus moche de se bombarder candidat.Les retardataires n’ont donc qu’a so patiner, nom de dieu !Je ne reviens pas sur les mie-mots de la déclaration de candidature.J’en ai assez cause dons les numéros précédents.La semaine dernière, les acheteurs au numéro et les abonnés ont reçu en prime l’affiche du Père Peinard au Populo.Ceux qui désirent en tapisser les murs de leur patelin peuvent s’en payer ; toujours aux prix suivants :Le cent, franco, 1 fr. 50.Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, franco, pour 13 francs.Comme je l’ai déjà jaspiné, l’affiche à une sacrée supériorité sur le journal en [effet …] s’adresse à ceux qui ne savent pas [lire ?] et à ceux qui ne peuvent pas.Pour se payer un journal, il faut déjà en principe un [… ?] pour ce qu’il dégoise ; il faut aussi avoir les moyens de se l’offrir.Supérieure au canard, l’affiche tire l’œil de tous et — au grand œil — s’offre à tous, se laisse lire par tous.Le purotin qui voudrait bien se payer le journal et s’en prive faute de braise ; de même que le bougre qui, tout en ayant les moyens de l’acheter s’en passe, parce qu’il n’a pas les boyaux de la tète suffisamment décrassés ;Tous deux lisent l’affiche !Aussi, dans les riches périodes où le populo entra en branle, le journal a vivement fait de s’émanciper : il se fait affiche !Pendant la grande révolution — de 1789 à 1791 — l’Ami du Peuple de Marat et le Père Duchesne d’Hébert ne se bornaient pas à se débiter au numéro : on les collait aux coins des rues et un bon bougre en faisait la lecture à haute voix.La gouvernante connalt la puissance d’expansion de l’affiche ; aussi — tant et plus I — elle lui serre la vis avec Impôt.À nous donc d’en user largement, le peu de temps que — dans leur intérêt — les jean-foutre de la haute la libèrent de l’impôt.Or, justement, pour en profiter en plein, le père Peinard a eu l’idée d’accoucher d’uneAffiche illustréequi paraitra mardi et que les copains pourront se payer, pour l’affichage, à raison deTrois francs cinquante le cent, francoL’affiche illustrée reproduira l’idée des deux dessins parus dans le dernier numéro : le candidat promettant la lune aux électeurs et, une fois élu, leur montrant son cul.Du format du Père Peinard tout ouvert elle tiendra donc quatre pages du caneton qui, pour cette fois, sera tiré sur papier de couleur, de manière à en permettre le placardage.Pour l’affichage, il va être fait un tirage à part du dessin (à 1 fr. 50 le cent, comme je l’ai dit). Les cameras qui en désirent sont priés de le faire savoir vivement afin qu’on lise le tirage qui doit être terminé mardi.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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- texte :
es anarchistes et la candidature Drumont.
— Je vous propose de châtier un fourbe, l’imposteur Drumont, également ingrat. Les anarchistes se sont appliqués à Ste-Pélagie à lui rendre la prison moins désolante. Je le sauvai de la folie. Sa cellule était au-dessus de la mienne ; chaque nuit, Drumont frappait avec le manche de son balai à mon plafond et me criait : « Vous dont les fenêtres donnent sur la rue, apercevez-vous des juifs venant brûler la geôle ? »
— « Rassurez-vous, répondais-je ; je ne vois que la sentinelle nous gardant. » Je le réconfortais ; il me priait de l’éveiller en cas d’alerte. Pour être choyé par nous, Drumont jouait au révolutionnaire ; il chantait la dame dynamite ; il donnait de l’argent pour répandre le goût de la bombe. Drumont paya pour qu’on tentât d’éditer l’ode du père la Purge, commençant par cette strophe :
Puisque du Christ, le sang, les pleurs,Tyrans, n’ont pu former vos cœursAux sentiments de la colombe,Gare la bombe !Oui, Drumont essayait de se montrer un fervent de la nitroglycérine et combien de fois il insinua que ce n’était pas dans les maisons particulières qu’il fallait porter les engins, mais dans les cavernes du Sénat et du Palais-Bourbon. Vous savez comme Drumont déchanta, quand Vaillant suivit ses désirs. Il paraissait écrire en faveur de la grâce de Vaillant, mais vingt fois il exprima que le fait de notre ami était un exécrable attentat. Dès lors, vous jugeâtes l’individu que vous ne voulûtes plus connaître et alors la vilenie de celui qui, sans nous, n’aurait pu supporter sa prison, se montra. Les scribes qui nous avaient lait des mamours vous appelèrent mouchards, vendus aux juifs, ils vous dirent vendus aux juifs, parce que vous connaissiez l’être.
Un péril autrement redoutable que le péril juif est celui du prêtre. Les juifs peuvent amasser des fortunes, leur accaparement ne retardera pas l’heure de la reddition des comptes ; mais les congrégations religieuses ont vu leurs biens portés de 800 millions, en 1881, à deux milliards en 1898 ; elles ont édifié des écoles où s’atrophie la raison des enfants.
Le juif peut accaparer, nous le voyons faire ; mais le cagot, d’une main montre le ciel et de l’autre, sans que nous nous en apercevions, vide nos poches.
Camarades, vous êtes de ceux qui s’en aperçoivent, de là les outrages des antisémites, leurs calomnies, leurs mensonges. Vous les avez mis en déroute dans cent réunions ; à Tivoli-Vaux-Hall vous étiez 70 contre 3,000.
Depuis, les antisémites sont obligés d’emprunter aux brigades des recherches un agent possédant nos photographies, afin que, reconnus, l’entrée nous soit barrée, et ce sont ces rosses qui ont osé ailer dire qu’ils vous faisaient manger la colle , puis, à mille contre deux, ils ont tenté d’assassiner nos amis.
Est-ce que nous n’allons pas, compagnons, leur faire payer çà ?
Ils vont revenir, ces beaux matadores, ces triomphateurs d’Afrique. Si nous faisions passer Scipion par Grenoble, qu’en pensez-vous ?
Drumont fera annoncer sa venue, l’heure, le jour. Drumont aime les ovations préparées, les manifestations cuisinées. Voulez-vous que nous poivrions la sauce ?
Je vous en prie, mes vieux camarades, venez les 6 et 7 mai aux réunion électorales donnés par les candidats libertaires, nous y discuterons sur la façon dont nous pourrions conjurer nos voix avec les cris de la jeunesse catholique et montrer à tous ces noirs coco qui font semblant de vouloir la France aux français, mais qui tente en réalité de la livrée au jésuite, leur montrer que nous sommes bien de France et pas du Paraguay.Affiche signalée signalée par le journal antisémite et colon d’Algérie La Dépêche algérienne du 6 mai 1898, page 1. « Les anarchistes et la candidature Drumont ».
« L’appel suivant aux anarchistes, signé Paul Martinet, a été affichée cette après-midi, sur les murs de Paris » :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5330845/f1.item.zoomPour « La Dame Dynamite » (1885) du Père La Purge, voir :
https://canto.ficedl.info/spip.php?article732- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Éditons législatives du 8 mai 1898
Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue
Aux travailleurs
Encore une fois nous sommes appelés à voter. Encore une fois ceux qui nous gouvernent et nous opprimes vont de par leur propre volonté nous faire choisir de nouveaux maîtres.
Avant de nous prononcer sur cette question nous nous sommes demandés ce que pouvaient bien faire pour nous tous ces candidats qui viennent solliciter nos suffrages.
Le suffrage universel depuis 50 ans qu’il fonctionne n’a produit pour tous les travailleurs que des déceptions et des colères ; depuis cette époque, les divers gouvernements qui se sont succédés, n’ont fait que puiser dans le parlementarisme, la force nécessaire à la conservation de leurs privilèges.
La République actuelle qui, dès sa naissance avait fait miroiter aux yeux des travailleurs, l’espérance en des améliorations sociales, n’a fait que continuer les errements des gouvernements précédents. Bien mieux le gouvernement de la République au lieu d’être la chose publique, est devenu un gouvernement tyrannique et bourgeois, en se faisant le défenseur des capitalistes et le complice des malversations et des voleurs de la haute banque.
Nos femmes, nos filles continuent à faire concurrence dans les fabriques à leurs époux et à leurs frères pour le plus grand profit de nos exploiteurs, nos fils continuent à peupler ces bagnes qu’ont nomment casernes où ils ne cessent d’être tourmentés par leurs officiers qui les excitent et les poussent à être les assassins de leurs pères.
Quand enfin, nous les travailleurs, lassés de crever la faim, nous voulons mettre un terme à nos souffrances au moyen de grève ou de manifestations quelconques : les fusils Lebel sont là pour nous mettre à la raison. Exemple : Fourmies.
Travailleurs, il est temps que cela cesse, il est donc inutile de compter sur nos représentants car chaque loi fabriquée par ces mannequins est une entrave à la liberté individuelle.
Souvenons-nous qu’il y a quatre ans, ces mêmes représentants ont voté les lois que nous avons appelées scélérates, ou le droit de penser et d’émettre une opinion contraire à celle de nos gouvernants est assimilé au délit d’association de malfaiteurs.
Que pensons-nous de ces voleurs de liberté ! Pensons aussi à ce que nous coûtent les impôts votés chaque année par nos représentants et voyons un peu la situation budgétaire.
La dette publique pour la France se monte actuellement à 35 milliards 821.000.000 de francs. Le budget actuel est près de 4 milliards : 634 millions sont sacrifiés pour entretenir 580,000 soldats en temps de paix pour la défense absolue des intérêts capitalistes et gouvernementaux. 296 millions vont à la marine pour le seul profit des expéditions lointaines et ruineuses, et pour la satisfaction et la cupidité des financiers véreux.
Sur ce budget de 4 milliards, 1.200 millions sont donnés aux rentiers au détriment de la classe ouvrière, laquelle est chargée d’impôts et fournit la rente aux rentiers ; 56 millions servent chaque année à entretenir les religions, lesquelles enseignent l’erreur et le mensonge en corrompant les jeunes cerveaux.
Travailleurs ! Ces faits bien établis, continuerons nous à être la dupe des gouvernants. Cette souveraineté dont on nous parle tant, n’existe pas pour nous. Tant que dans la société il existera des exploiteurs et des exploités, la liberté et l’égalité ne seront que des mots. Ne sommes nous pas sous la dépendance de nos patrons ?
Le suffrage universel qui n’a no sanction ni garantie pour l’électeur ne pet servir que les intérêts des ambitieux, car le candidat qui, la veille de l’élection se ait petit, devient, lorsqu’il est élu, le maître absolu de ses actes, et par conséquent de notre souveraineté.
Que devons-nous faire pour arriver à l’amélioration de notre situation ?
Nous abstenir de voter.
Il est inutile de perdre notre temps et notre énergie à soutenir et à nous servir d’un système qui n’a jamais pu et ne pourra jamais servir à notre émancipation. C’est pourquoi nous vous conseillons l’abstention : non l’abstention irraisonnée et indifférente ; mais l’abstention consciente et active. Partout dans nos ateliers, dans nos réunions, faisons comprendre à nos camarades que la société actuelle doit disparaître pour laisser place à une organisation plus en rapport avec le droit qu’a tout être humain de vivre — et non seulement de vivre — mais encore de jouir et de satisfaire aux besoins, sans aucune entrave. Combattons donc avec énergie tous ces mendiants de suffrages de quelques condition qu’ils soient, et de quel masque qu’ils s’affublent : ne voyons en eux que des dupeurs et dévoilons leurs intrigues. Sachons bien nous pénétrer de ces principes :
La liberté ne se donne pas, elle se conquière ; de même que la souveraineté du peuple ne se délègue pas, elle s’exerce.
Notre ennemi, c’est notre maître !
À l’impuissance et à l’hypocrisie de nos gouvernants, opposons l’action qui retrempe nos forces contre l’inertie qui nous aveulit.
Ne votons pas !! Agissons !!
Vive la Révolution Sociale !
Vu le candidat pour la forme :
Paris : Imp. Ch. Gardet, 264, faub. St-Antoine
L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.
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[ texte ]
- texte :
Famine… et arrestation de mille républicains, socialistes et anarchistes en Italie. — Le peuple espagnol trompé, enrégimenté et poussé à une guerre nationale par les dirigeants. — De Montjuich à Cuba — Duperie du suffrage universel — Le pain cher.
Meeting public
Salle de l’harmonie, 94, rue d’Angoulême
Samedi 11 juin, à 8 h 1/2 du soir
avec le concours de
Louise Michel
Laurent Tailhade, Charles Malato
Les accapareurs de blé, financiers, valets des despotes,ajoutent la famine à la guerre. Les révoltes des prolétaires italiens et espagnols,qui veulent vivre sont noyés dans le sang. La réaction internationale affame et saigne séparément les peuples. Le tour de la France est arrivé. Les gens de l’ordre moral et clérical se démasquent à la Chambre et dans le pays.
Le suffrage universel est une duperie atroce. — Ne comptons que sur nous-mêmes, ne nous laissons pas surprendre.
Les organisateurs
Entrée : 0 fr. 50 centimes
Paris — Imprimerie [… ?] Marchal, [96 ?], rue d’H[… ?]
http://www.iisg.nl/collections/louisemichel/inventory59fr.php
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Article paru dans Le Père Peinard, 2e série, n° 76 (3-10 avril 1898).
- texte :
Comme je l’ai dégoisé la semaine dernière, c’est le 8 mai qu’aura lieu la grande foire électorale pour le recrutement des bouffe-galette.
Si les copains veulent profiter de la circonstance pour fiche leur grain de sel dans cette putainerie, ils n’ont foutre pas de temps à perdre. Comme nous ne sommes pas très galettards il faut remédier au pognon absent par une très gronde activité.
Il y a deux grands moyens pour faire de la propagande anti votarde : primo, les affiches ; deuxièmo, les réunions.
Parlons d’abord des affiches :
Les affiches sont des flambeaux que la gouvernace n’a pas à la bonne, vu que c’est tes idées foutues à la. portée de tout te monde :
Aussi bien des indifférents qui n’ont jamais rien voulu savoir, que des purotins que le manque de braise empêche de se payer un canard.Quand il y a une affiche sur un mur elle tire les yeux du populo — de même que la camoufle attire les papillons.
Si c’est du nanan qui est imprimé sur le papier on se tasse autour, on n’en perd pas une ligne : qu’on le veuille ou pas, forcément, il en reste quelque chose !
L’indifférent s’en va avec un bon germe dans la citrouille,
Le pauvre déchard se tire, un brin ragaillardi par le flanche qu’il s’est envoyé.La gouvernance sait cela, nom de dieu ! Aussi elle a collé un sacré impôt sur les affiches, de manière que les bons bougres n’en puissent user couramment,
En temps d’élections seulement — alors que les jean-foutre de la haute ont besoin de parier au populo pour lui mouler le job, — alors seulement, les affiches sont affranchies de l’impôt.Nous serions rudement poires de laisser passer une si riche occase sans en profiter.
Quoi, on laisserait toute la charibotée d’ambitieux tapisser les murs de menteries dégueulasses ? On assisterait insouciants à leur raccrochage électoral ? On reluquerait cette cochonne de comédie sans y foutre notre grain de sel ?
Les saltimbanques seraient trop contents, mille tonnerres !
Quand on a une idée dans la peu c’est pas pour l’y laisser moisir ; c’est pour la semer aux quatre vents du ciel, — et tâcher qu’elle fasse des petits.
Or donc, patinons-nous ferme, afin que, sitôt la foire électorale officiellement ouverte, on soit prêts à placarder des affiches, en veux-tu en voilà !
—o—
Pour ce qui est do bibi, je vais me fendre d’une affiche du Père Peinard au Populo, qu’on va tâcher do rendre aussi galbeuse que possible.
Elle sera du format des anciennes, quart-colombier.
Je voudrais pouvoir en fournir des mille et des cents, au grand œil, mais il n’y a pas mèche : Rothschild n’a pas encore abdiqué en ma faveur !
Pour lors, il faut que les camaros y mettent du leur, — quand on n est pas des bœufs, on fait ce qu’on peut !
L’affiche du Père Peinard au Populo sera d’ailleurs d’un prix bougrement abordable ; elle sera expédiée aux prix suivants :
Le cent, franco, 1 fr. 50.
Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, .franco, pour 13 francs.Que les camaros qui ont à la bonne la propagande par affiches se décarcassent et qu’ils envoient leurs demandes au plus vite, afin qu’on puisse fixer le tirage, car l’affiche du Père Peinard au Populo sortira du four dons une dizaine.
—o—
Autre chose : il ne s’agit pas que d’imprimer et d’expédier les affiches,
Il s’agit ensuite de les placarder !Or, ceci mérite un brin d’explications, car il n’est pas utile de se buter contre la loi, au risque de s’y écraser un peu le piton.
Pour que les affiches puissent être collées sans timbres, elles doivent être signées par un candidat. Et comme il y a dans l’arsenal légal une garce de loi interdisant à un type de se porter candidat dans plus d’une circonscription, il s’en suit qu’il faut autant de candidats que de circonscriptions. D’un bout de la France à l’autre il y a à peu prés 600 bouffe-galette à nommer — et foutre, pour bien faire, il faudrait qu’il y ait à peu près autant de candidats abstentionnistes qui se fichent dans les jambes des ambitieux, candidats pour de bon.
Ce n’est pas la mer à boire, nom de dieu !
Y a sûrement pas de patelin où il n’y ait au moins un anarcho. Il n’en faut pus plus pour faire de la riche besogne : il en est des bons lieux comme des microbes, — un seul suffit pour fiche la fermentation en route !
Donc, partout ou il y a un copain déluré, le gas n’a qu’à se bombarder candidat pour la frime, faire venir des affiches du Père Peinard au Populo et, sa journée finie, se munir d’un seau, de colle de pâte… et je te colle, nom de -dieu !
Pour se bombarder candidat il y a quelques formalités à remplir. Les voici résumées :
On se fend d’abord d’une babillarde ainsi conçue :
Je soussigné, Tartempion, demeurant rue des Pommes-Cuitas, à Tel-Endroit,
vu la loi du 17 juillet 1889,
Déclare nue porter candidat aux élections législatives du 8 mai 1898, dans la circonscription de Trifouilly-les-Chaussettes, département des Andoulliards.
Fait à Tel-Endroit, le… 1898.
Signé : Tartempion.On laisse sécher ; puis, on s’en va à la mairie, accompagné de deux témoins qui doivent parapher eux aussi la déclaration de candidature afin de certifier que Tartempion est bien Tartempion et il n’y a plus qu’à réclamer le cachet de mossieu le maire — cachet qui s’obtient illico.
Ensuite, il ne reste qu’à envoyer la déclaration de candidature au préfet du département ousqu’on se colle candidat, — et dans les quarante-huit heures on reçoit un récépissé de la Déclaration de candidature… On peut dès lors se foutre en campagne et coller des affiches à tire-larigot !
À supposer qu’un copain de Paris veuille se porter candidat à Saint-Quentin ; s’il perche dans le XVIIIe. il ira faire viser sa déclaration à la mairie du XVIIIe et il l’expédiera ensuite au préfet de l’Aisne qui lui enverra le récépissé.
Si le copain en question veut se porter à Paris c’est — toujours après le visa de la mairie — au préfet de la Seine qu il doit expédier sa déclaration.
Ça fait, on est candidat !
On n’a donc plus qu’à opérer : si c’est des affiches du Père Peinard au Populo qu’on veut fiche sous le blair des prolos, on colle son nom au bas des affiches, à un coin laissé en blanc, soit avec un timbre humide, soit tout bonnement à le plume : « Vu, Taricrnpion, candidat pour la circonscription de Trifouilly les Chaussettes. »
—0—
Dans les petits patelins, plus que dans les grandes villes, il y a des copains qui, pour ne pas perdre leur boulot, ne pourront pas se risquer à se bombarder candidats.
Les frangins en question se trouveront donc dans le pétrin et, s’il n’y avait pas un joint pour leur dégotter un candidat, ils seraient obligés de coller des timbres sur les affiches, — et ça couterait chérot !… Et, du coup, ce serait du pognon bougrement mal dépensé.
Pour tourner la difficulté, le père Peinard fait appel à l’initiative des copains : que ceux qui s’en foutent, — tant de Paris que de province, — ceux qui ne craignent pas pour leur situation, fassent parvenir leur nom et leur adresse aux bureaux du Père Peinard, de façon qu’on puisse leur indiquer un patelin où, en s’y bombardant candidats, ils faciliteront la propagande aux anarchos de l’endroit.
Il est inutile d’ajouter que pour se porter candidat, même à l’autre bout de la France, il n’y a pas besoin de quitter son coin.
De la sorte, en s’entr’aidant, il y aura mèche d’élargir considérablement le champ de la propagande : dans les petits trous où les patrons font la pluie et le beau temps, et où, par conséquent, ils ne voudront pas permettre à un de leurs esclaves de débiner le piège électoral, grâce aux initiatives des copains d’autres régions les cameras de la localité pourront, en douce, faire une riche propagande.
Il s’agit donc, les fistons de ne pas s’endormir sur le rôti !
—o—
J’avais l’intention de jaspiner aux copains des réunions électorales mals, va te faire foutre, nia tartine sur les affiches s’est tellement allon-gée que ce sera pour la semaine prochaine.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte ; dessin (« avant l’élection », le candidat montre la lune ; « après l’élection », l’élu montre la lune de son postérieur en montant à l’« Aquarium »-Chambre des députés) par Maximilien Luce ]
- texte :
Deux ronds — Élections législatives d’avril 1902
Le Père Peinard au populo
Avant l’élection
Le candidat. — Je vous promets la lune. Je vous la donnerai ! Je le jure !
Après l’élection
Les votards. — Tartempion… ta promesse ?
L’élu. — La lune ? La voila, bougres d’empaillés.vu : le candidat pour la frime :
Lire, tous les dimanches, Les Temps nouveaux et Le Libertaire
Imprimerie du Père Peinard 15, rue [Lavieuville] Paris
Déjà paru en 1898.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
texte : présentation des placards à distribuer et des affiches anti-électorales de L’Anarchie parues en 1906.
dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit
- texte :
Le criminel
C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subal-ternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton dra-peau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur !
Piqures d’aiguille
[…]Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
[dessin]
Revue des journaux […] Le Liseur
La bataille antiélectorale […]
À bas le vote
[…]
Ce qu’on peut lire […]
Où l’on discute, où l’on se voit […]
De gauche à droite
Composée par des camarades
Le Gérant : A. Mahé.Imp. des Causeries populaires, Armandine Mahé
Double page de propagande, utilisable en affiche d’intérieur. Paru dans les pages centrales de L’Anarchie, n° 55 (26 avril 1906).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
À la population
Le Maire Basso — l’élu de la minorité — 316 voix sur 948 électeurs — a voulu encore jouer de son Czar, aux petits pieds et cet autocrate s’est imaginé de faire arracher de sa propre autorité les affiches qui conviaient le prolétariat à commémorer l’anniversaire de la Révolution russe le 22 janvier.
Ce grotesque qui a interdit les cortèges et qui rêve l’anéantissement de la classe ouvrière trouvera maintenant à qui parler.
La population laborieuse de notre ville n’entend plus subir le joug de ce faux démocrate qui voudrait agir à sa guise en toute circonstance et fouler aux pieds la légalité.
En attendant que le suffrage universel vomi, toutes ses infamies seront dénoncées.
Draguignan. Imprimerie [Olivier Joulin ?]
L. Prouvost
Affiche parue vers 1906 à Saint-Raphaël contre le maire Léon Basso (maire du 5 décembre 1895 au 5 juillet 1914).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ placard ]
- texte :
Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 45 (jeudi 15 février 1906).
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (bourgeois candidat, femme nue, colleur, passante : Le candidat Tartempion au colleur d’affiche « La vérité toute nue !!!, c’est indécent, recouvrez-mois ça !! ») signé Léon Israël (1904) ]
- texte :
Élections législatives
À l’homme qui veut voter
À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :
Tous aux urnes, pas d’abstentions
voici le refrain final des sonneries diverses.
Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.
Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.
L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le Peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.
Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.
Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.
Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.
Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car
Notre ennemi c’est notre maître,
Or, l’électeur nomme le maître
Donc l’électeur, voilà l’ennemi.Les abstentionnistes
Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue de La Barre, Paris — Demandez partout l’Anarchie qui paraît tous les jeudis.
Affiche imprimée dans les pages centrales de L’Anarchie, n° 54 (19 avril 1906). Pour affichage intérieur.
Le texte est réutilisé en 1910 avec une autre illustration.
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Élections législatives de mai 1906
Prolétaire !
Tous les quatre ans, en vertu du suffrage universel, tu es appelé à exercer ta souveraineté, si dérisoire, que la durée ne dépasse pas le laps de temps nécessaire pour plier en quatre un carré de papier de quelques centimètres et le déposer dans une boite à surprise.
Pauvre fou, qui ne comprends pas que tons ceux qui sollicitent un mandat de toi, sont incapables d’apporter le moindre changement à ton triste sort : depuis les médicastres de la Société, pourvus d’un formidable bagage de réformes sociales à la réalisation desquelles ils ne croient guère, jusqu’aux Tartempion de la politique promettant la lune à tous ceux, blancs ou rouges, décidés à leur accorder leur confiance. Quels que soient les hommes politiques qui se succèdent au pouvoir, il n’y a rien de changé.
Les patrons n’en sont pas moins forcément exploiteurs, sans souci de la vie de leurs ouvriers — exemple Courrières — ; les impôts n’en sont pas moins lourds ; les lois n’en sont pas moins restrictives et les juges chargés de les interprète. n’en sont pas moins partiaux.
La misère sévit partout ; le machinisme et la surproduction industrielle augmentent de jour en jour le nombre des sans-travail. Tu crèves de faim à côté des victuailles qui pourrissent dans les magasins, faute d’acquéreurs, et du superflu que ton travail procure aux puissants du jour. Tes fils sont traînés à la caserne en prévision des tueries prochaines, et surtout pour préserver de tes fureurs éventuelles les coffreforts de tes maitres ; tes filles leurs servent de jouet quand elles sont jolies, et toi, lorsque l’âge arrive, que tes cheveux blanchissent et que faiblit ta force productive, tu es rejeté de partout comme inutile et encombrant, sans avoir la ressource de tendre la main, car la mendicité est interdite.
Et tout cela est de ta faute, car tu es le seul responsable de tes maux, eu raison de ta résignation. Tu ne sais que te donner des malices, tu ne sais pas l’en passer. Cette fois encore tu vas voter avec entrain, ne voyant pas que par cet acte imbécile tu acceptes toutes les iniquités sociales.
Vote, et sois satisfait !
Sois satisfait si un jour ton patron te flanque à la porte sans se soucier si tu auras du pain le lendemain ;
Sois satisfait si un jour on t’emmène sur un champ de bataille conquérir des débouchés nouveaux pour tes maîtres, de la gloire et des honneurs pour tes généraux, et la mort pour toi ;
Sois satisfait si un jour de grève. réclamant du pain, on te donne à digérer le plomb des lebels ;
Sois satisfait car tu es le peuple souverain et c’est en ton nom que se commettent tous les crimes. Courbe l’échine et vas voter, tu n’as que ce que tu mérites.
Mais si cette souveraineté ne te satisfait pas, laisse à d’autres le soin de l’exercer ; dédaigne les promesses des candidats, fais fi de ton bulletin le vote et viens avec nous, qui ne voulons plus de malices, nous aider à détruire l’infâme société qui nous opprime pour instaurer à sa place une société anarchiste, basée sur la libre entente des individus, libre dans la commune, et la commune libre dans l’humanité.
Vu : Le Candidat abstentionniste.
Maurice GILLES.Parue page 3 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f5.itemAffichée en vis-à-vis de « Le Crime ».
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte manuscrit ; dessin (élu, étandant ses mais sur marmite et tonneau de vin : « Et sa bonté s’étend sur toute la nature ») ]
- texte :
Élections, élections, élections municipales
réunion
samedi 13, à 8 h 1/2 soir à l’école, rue des Poissonniers, 43
[dessin]
l’absurdité du suffrage universel
candidats :
A. Liber Tarde, V. Kesteman, Han Cormieux, Matar, Mauricius.Calembours sur des noms d’orateurs : A. Liber Tarde (Albert Libertad), Han Cormieux (« Encore mieux »)…
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Le Crime
Au peuple !
Celui qui commande de tuer mérite le premier la mort. — E. Girault.
Tous les candidats des présentes élections, quels qu’ils soient : royalistes, républicains, socialistes, etc., vous diront — chacun sous une forme différente, peut-être — qu’ils sont patriotes et militaristes.
Nous aurons, nous, l’audace et la franchise de vous dire qu’être pour la Patrie, pour l’Armée, pour la Guerre, c’est être pour le Crime.
Pourquoi ? Parce que ceux qui invoquent la Patrie, sont :
1° Les ignorants, qui ne veulent pas voir l’Humanité en marche avec sont progrès, sa science, ses moyens de communication, ses arts ;
2° Les potentats, orgueilleux et insolents, qui jouissent de la crédulité des peuples ;
3° Les riches qui possèdent champs, usines, forêts, mines, châteaux
4° Les fous nationalistes, qui ne rêvent que coups et blessures pour les autres, et veulent surtout derrière une armée forte, ériger un gouvernement absolu.Parce que ceux qui prônent l’Armée et veulent la Guerre, sont :
1° Les gouvernants, rêvant d’écraser la révolution qui gronde, dussent-ils faire appel aux baïonnettes étrangères ;
2° Les financiers, dont l’avidité sans scrupules poursuit l’accaparement des richesses mondiales et l’exploitation de tous les peuples ;
3° Les soudards, dont l’avantage est de faire durer à leur profit une « profession » dégradante et odieuse.Mais vous les malheureux, les sans-gîte, les esclaves de l’usine et du champ, dont le lot est de travailler sans répit, sans profit, sans espoir, sans loisir ;
Où donc est-elle, votre Patrie ? Qu’avez vous à défendre ? N’est-ce pas vous que l’Armée tue en Paix comme en Guerre, après vous avoir appauvris ?
Oui être pour l’idée de patrie qui fait s’entre-tuer des hommes n’ayant aucun motif de s’en vouloir, c’est être pour le Crime !
Oui, être pour la Guerre. — la revanche ou la conquête — folie ou ambition sanguinaire, — c’est être pour le Crime ;
Oui être pour l’armée, qui fusille les grévistes, c’est être pour le Crime. Oui être pour la caserne, qui avilit, dégrade et avarie, c’est âtre pour le Crime ?Camarades,
Pour que vous méditiez notre déclaration, pour que notre franchise ne pique pas votre défiance et que nos attaques à des idées sacro–saintes ne jettent pas sans réflexion dans vos esprits, le doute que nous noyions des énergumènes, lisez, lisez, femmes, jeunes filles ; lisez, vieillards, jeunes hommes, lisez ce qu’a écrit un homme connu, estimé, un paisible savant :
Vous tous, à qui la caserne prend une affection ; à qui la guerre enlève une existence ; à qui la patrie fait verser des larmes de sang, lisez :
Voilà un petit globe qui tourbillonne dans le vide infini autour de ce globule végètent un milliard quatre cent cinquante millions d’êtres soi-disant raisonnables — mais plutôt raisonneurs ; — qui ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont ; et cette pauvre humanité a résolu le problème, non de vivre heureuse dans la lumière de la nature, mais de souffrir constamment par le corps et par l’esprit. Elle ne sort pas de son ignorance native, ne s’élève pas aux jouissances intellectuelles de l’art et de la science et se tourmente perpétuellement d’ambitions chimériques.
Étrange organisation sociale ! Cette race s’est partagée en troupeaux livrés à des chefs, et l’on voit de temps en temps ces troupeaux atteint d’une folie furieuse, se déchirer les uns les autres, obéir au signal d’une poignée de malfaiteurs sanguinaires qui vivent à leurs dépens et l’Hydre infâme de la guerre moissonner des victimes qui tombent comme des épis mûrs sur les campagnes ensanglantées. Quarante millions d’hommes sont égorgés régulièrement chaque siècle pour maintenir le partage microscopique du petit globule en plusieurs fourmilières !…
Lorsque les hommes sauront ce que c’est que la terre et connaîtront la modeste situation de leur planète dans l’Infini : lorsqu’ils apprécieront mieux la grandeur et la beauté de la nature, ils ne seront plus aussi fous, aussi grossiers, d’une part, aussi crédules, d’autre part ; — mais ils vivront en paix, dans l’étude féconde du vrai, dans la contemplation du beau, dans la pratique du bien, dans le développement progressif de la raison, dans le noble exercice des ’acuités supérieures de l’intelligence !…
Camille FLAMMARION.Eh bien, camarades, oui, nous tuerons la guerre et le militarisme ! Cela ne demandera qu’une pensée à chaque individu.
Mais pour cela, il faut que vous soyez conscients ; que vous mettiez vos actes d’accord avec cette pensée et que vous ne participiez en rien à l’édification des lois.
Ne votez plus : puisque voter, c’est faire la Loi, et la Loi, c’est l’État.
L’État c’est la Force contre l’Individu, contre la Justice, contre la Liberté.
L’État, c’est l’armée qui le défend, c’est le militarisme, c’est la caserne, c’est l’obéissance, c’est la soumission de tous les citoyens à une fiction, à une entité, à un dogme : la Patrie.Ne votez plus ! ne votez plus ! ne votez plus !
À bas patries ! armées ! militarisme et politique !Vu : le Candidat. Maurice GILLES.
Camarades, Lisez LA RÉVOLTE
Parue page 4 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f6.itemAffichée en vis-à-vis de « Élections législatives de mai 1906 ».
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte : placard à distribuer ]
- texte :
Le criminel
C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur !
[Libertad]
Texte du placard paru dans L’Anarchie, n° 47 (1er mars 1906).
Le texte est repris en grande partiet dans l’affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,n° 11 (6 mai 1906).
Il est réédité en 1914 pour les élections dans L’Anarchie n° 465 (12 mars 1914).
Texte reparu dans Amer, revue finissante n° 1 (déc. 2006), p. 149
Texte reparu dans Le Monde libertaire n° 1461 (18-24 janvier 2007)- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte : placard à distribuer ]
- texte :
Le criminel
C’est toi le criminel, — qu’on appelle peuple, — puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf.
Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui te promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités ; en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’auras pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte, — et que tu créeras toi-même, — par croyance à l’autorité nécessaire, — des chefs et des directeurs, saches-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie.
Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’ateliers et d’usines, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse munie [infinie] des iniquités sociales.
Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours.
Pourquoi es-tu le dépouillé et le gouverné ?
C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et crées, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui pourquoi le sans pain, le sans soulier, le sans demeure, oui, le sans patrie ?
Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, oui, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien.
Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères, celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître.
Tu es le sergot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Je te hais, moi, homme libre, moi, anarchiste.
Je te hais à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes bayonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu m’imposes par ton imbécilité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre ensanglantée de ton drapeau.
Il se peut que ta bêtise te plaise. Tes souffrances te sembles légères à côté des inquiétudes et des maux qui t’assailliraient, crains-tu, si tu venais à briser toutes lois, toutes stériles, toutes dominations.
Tu préfères ta désolation actuelle à l’aléa de l’intégrale liberté. La peur du large, que tu ne veux pas même entrevoir, l’effroi d’une vie individuelle et sociale sans barrière te font aimer le niche et la prison.
Reste donc pourceau, auprès de ton auge de fange. Rampe, cloporte grouillant, au fond de la mare et sous les décombres pourrissants, dont tu n’as ni l’intelligence ni le courage de sortir.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier (ils te les caresseront ensuite avec les triques de leurs législations). — Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain ; — c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que, n’ayant pu t’élever à la conscience de la dignité et de l’indépendance mutuelle, tu es incapable de t’affranchir par toi-même, tu es encore indigne d’être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires. Crois en tes élus. Livre-toi à tes mamelucks.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi c’est toi le criminel.
Peut-être après de trop longues épreuves finiras-tu par entendre et par comprendre !
Quoi qu’il advienne, des hommes, que tu méprises et outrages, libérés de toutes entraves, affranchis de toutes contraintes, débarrassés de la peur du semblable, émancipés de l’oppression d’n haut aussi bien que de la tyrannie du nombre ; des hommes, persécutés et suppliciés parce qu’ils voulaient vivre libres dans une société devenue humaine, t’auront clamé la vérité.
Un groupe d’hommes libres
Vu le candidat : Knockaert
Imprimerie communiste, rue du Pile, 8, Roubaix.
Affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,n° 11 (6 mai 1906).
Texte du placard déjà paru — presque identiquement — dans L’Anarchie, n° 47 (1er mars 1906).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Élections du Conseil général du 28 juillet 1907
Confédération générale du travail
[marque/logo]
Bourse du Travail de Brest
Travailleurs brestois
Le 14 juillet
les bourgeois fêtent leur avènement au pouvoir.
Ils commencent la fête par des retraites au flambeaux, où ils font admirer au peuple les forces guerrières qu’ils possèdent pour l’écraser.Camarades,
Cette année nous aussi, en masse, nous prendrons part à la fête pour préluder à nos victoire futures.Le 13 juillet au soir
à 7 heures et demi très précises ;
Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental
Avec le concours du camarade Roussel délégué de la CGT
En suite, nous nous rendrons tous, à 9 h 1/4, à la retraite aux flambeaux, nous y chanterons
Le Carmagnole et L’Internationale
Aux soldats nous crierons : Vive le 17e
Nous nous munirons de sifflets dans les bazars et nous ferons notre musique populaire.
En avant, camarades du peuple, à la réunion d’abord, à la retraite en suite. Et pour que la fête soit complète
grande réunion le 14 à la Brestoise
à 9 heures du matin
et ballade populaire à la Revue, cours d’Ajot
Le comité général de la Bourse
Vu les candidats de protestation contre l’arbitraire gouvernementalBrest, Imprimerie, 9, rue […].
Est-ce Georges Roussel ?
Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]
- texte :
Élections municipales
À l’homme qui veut voter
À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :
Tous aux urnes, pas d’abstentions
voici le refrain final des sonneries diverses.
Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.
Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.
L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.
Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.
Homme qui veux voter, réfléchis.
Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.
Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.
Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car
Notre ennemi c’est notre maître,
Or, l’électeur nomme le maître
Donc l’électeur, voilà l’ennemi.Les abstentionnistes
Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie
Affiche parue pour les élections municipales de 1908 Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.
Elle réapparait pour les élections législatives de 1910.Le texte de l’hebdomadaire L’Anarchie n° 149 (13 février 1908) annonce : « À l’homme qui veut voter
Le cent d’affiches assorties de couleurs vives, en deux dessins, est expédiée en gare pour 2fr.50. Nous complétons le poids avec des invendus. (Réduction [reproduction de l’affiche sur la même page] ci-dessus) »
il y a donc peut-être eu deux versions, une avec ce dessin de Strix (Eugène Petit) et une avec le dessin de Léon Israël. De même en 1906 ?- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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testo
- texte :
Elezioni Generali Politiche 1909
Abbasso il parlamentarismo
Abbasso, perché ha sempre disseccato le sorgenti vive della ricchezza nazionale ;
perché ha profuso sempre milioni in spese improduttive ;
perché in cinquant’anni non ha risolto mai alcun problema capitale ;
perché sostiene gli sperperi del pubblico denaro ;
perché è impotente a sopprimere la miseria e lo sfruttamento :
perché ha ricacciato l’Italia in balla del prete e del clericalismo ;
perché corrompe e deforma le coscienze ed i caratteri ;
perché è il covo di tutte le cricche affaristiche ;
perché si fa complice di tutti il governi nelle persecuzioni al libero pensiero ;
perché premia ed incoraggia i fucilatori dei proletari affamati ;
perché genera e mantiene le distinzioni di classe, asseconda i privilegi, crea e fomenta le menzonge ef i tradimenti, ed ha perfino trasformato in validi puntelli della borghesia gli eletti del socialismo ;
perché parlamentarismo vuol dire affarismo, corruttela, mistificazione, inganno, schiavitù.Cittadini elettori !
Per rinnegare il parlamentarismo, disertate le urne, e non votate. La cosciente astensione dal voto è une protesta ed un’affermazione di dignità e indipendenza.
Gli anarchici
Leggete la Protesta umana - quotidiano Anarchico
[stampa …]
http://bfsopac.org/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=38459&query_desc=kw%2Cwrdl%3A%20Milano
http://bfsopac.org/cgi-bin/koha/opac-imageviewer.pl?biblionumber=38459- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Freedom
A journal of anarchist communism
January 1910
All governments are robbers ; why do you elect them ?
Monthly — One penny
http://s1gnal.org/post/29962595431/freedom-press-broadsides (13 septembre 2012)
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]
- texte :
Élections législatives
À l’homme qui veut voter
À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :
Tous aux urnes, pas d’abstentions
voici le refrain final des sonneries diverses.
Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.
Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.
L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.
Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.
Homme qui veux voter, réfléchis.
Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.
Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.
Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car
Notre ennemi c’est notre maître,
Or, l’électeur nomme le maître
Donc l’électeur, voilà l’ennemi.Les abstentionnistes
Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie
Affiche parue pour les élections législatives de 1910. Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ placard ]
- texte :
La farce de la proportionnelle
On s’aperçoit — enfin — de la déchéance du suffrage universel, le plus grand cadeau de la République !
Critiqué, méprisé, combattu, dénigré, le parlementarisme s’effondre dans la corruption et dans l’impuissance.
Le fonctionnement du gouvernement démocratique montre son analogie cruelle avec tous les systèmes oppressifs — monarchie, empire ou dictature.
Devant le dégoût populaire qui augmente, que vont faire les politiciens profiteurs de la Marianne Capitaliste ?
Ah ! ils ne sont jamais à court de culbutes et de grimaces, les pitres du Palais-Bourbon.
Le Suffrage universel est discrédité ? On va le rajeunir, le rénover, le nettoyer.
Le peuple commence à comprendre la stupidité de la politique ? À l’aide de la Représentation proportionnelle on saura le berner une fois de plus, on saura l’empêcher d’orienter ses efforts émancipateurs dans une meilleure direction.
Ah ! le bon bateau pour les électeurs crédules !
Avec la nouvelle invention les députés deviendront purs, intègres et avisés. Ils feront de bonnes lois pour les ouvriers bien sages.
Cette fameuse R. P., c’est simplement un système de répartition plus équitable (?) des mandats entre les différents partis.
Il est certain que l’équité d’une telle répartition est impossible à réaliser. Mais, néanmoins, ce sera toujours la majorité qui l’emportera sur la minorité et qui lui fera la loi. Ce sera toujours l’oppression d’une poignée d’ambitieux et de voleurs qui gouverneront au nom du plus grand nombre.
Être la majorité ne prouve pas que l’on possède la raison. La minorité peut être plus logique et ne pas vouloir s’incliner devant la sottise universelle.
Il n’y aura donc rien de changé. La minorité devra se courber devant les lois triturées au nom de la majorité. La R. P. ne pourra être utile qu’à un certain nombre d’arrivistes en chasse d’une bonne sinécure à quinze mille balles !
Grâce au nouveau système quelques uns de ces bouffe-galettes arriveront peut-être à se chiper réciproquement leurs mandats. Que nous importe ! être gouvernés par les rouges, les bleus et les blancs, c’est toujours être volés et asservis, et le peuple devrait acquérir assez de conscience pour se diriger lui-même et n’être plus la proie des exploiteurs et des possédants. Voilà le but véritable à atteindre.
Tandis que la majorité radicale combat la proportionnelle par intérêt électoral, les partis d’opposition utilisent avec joie ce tremplin dans le but de gagner quelques sièges.
Nous assistons aux plus bizarres coalitions, les calotins avec les libres penseurs, les socialistes avec les réactionnaires, les radicaux avec les royalistes, tous marchent pour la proportionnelle… et surtout pour les quinze mille !
Tournons le dos à tous ces pantins !
Le maitre quel qu’il soit est toujours l’ennemi ! La loi, c’est une entrave permanente, c’est la sanction de la propriété, de la misère, de la douleur.
Pour qu’il n’y ait plus de lois, ni de maîtres, devenons meilleurs, éduquons-nous et faisons nous-mêmes nos affaires !
Car il ne faut pas oublier que notre servitude sera toujours… proportionnelle à notre bêtise !
Voter ne signifie rien. Devenir est la seule façon de se libérer.
[…]
Placard manifeste (et non affiche) paru pour les élections législatives de 1910.
Annoncé dans L’Anarchie n° 254 (17 février 1910) et dans le n° 258 (jeudi 17 mars 1910).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (saynète en 4 vignettes) par Eugène Petit ]
- texte :
Élections législatives
Le candidat et la poire
L’électeur. – Ah ! La belle poire !
Le candidat. – Si tu veux m’aider à l’avoir, je te la promets !
Le candidat. – Allons, encore un petit effort et nous y sommes ! Mais sais-tu qu’elle est magnifique !
Le candidat. – Que réclames-tu ?
L’électeur. – La poire ! la poire !
Le candidat. – Mais la poire ! C’est toi !Tout parle-menteur vit aux dépens de l’électeur
Vu le candidat :
Imprim. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris
Demandez tous les jeudis l’anarchie, 0 fr. 10.
Affiche parue en page centrale de L’Anarchie n° 258 (jeudi 17 mars 1910).
Un tirage est également fait pour les candidats abstentionnistes.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (scénette en 4 vignettes) par Eugène Petit ]
- texte :
Élections législatives
Le candidat et la poire
L’électeur. – Ah ! La belle poire !
Le candidat. – Si tu veux m’aider à l’avoir, je te la promets !
Le candidat. – Allons, encore un petit effort et nous y sommes ! Mais sais-tu qu’elle est magnifique !
Le candidat. – Que réclames-tu ?
L’électeur. – La poire ! la poire !
Le candidat. – Mais la poire ! C’est toi !Tout parle-menteur vit aux dépens de l’électeur
Vu le candidat :
Imprim. des Causeries Populaires, 2, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris
Demandez tous les jeudis l’anarchie, 0 fr. 10.
Affiche destinée aux candidats abstentionnistes, aussi parue en page centrale de L’Anarchie n° 258 (jeudi 17 mars 1910).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; dessin allégorique « Pain Vêtements Abri pour tous » (urne électorale « Liberté Égalité Fraternité mensonges » enfoncée par une pioche « 1er Mai », …) signe S.A. Mac ? ]
- texte :
Élections municipales 1912
Le Libertaire au Populo
1er Mai : révolution, émancipation
Élections : sujétion, corruption
Pain - Vêtements - Abri
pour tousTravailleur,
Le 1er Mai t’invite à manifester : manifeste. Immobilise l’usine, arrête l’atelier, lève le chantier : ne travaille pas.
Descends dans la rue, fais cortège avec tes frères de classe, clame ta misère, proteste contre l’iniquité sociale, esquisse même, si tu le peux, un geste de revendication légitime. Et si tu es assez fort, n’hésite pas, ne te laisse pas arrêter par la légalité pour prendre ta place au grand soleil et vibrer à toutes les libertés.
Uni à les semblables et animé par l’entraide, aide, tu dois vaincre.
Le protecteur du vol, le défenseur du parasitisme a pris ses mesures : le gouvernement a mobilisé ses troupes pour inspirer de la crainte et même perpétrer un crime si cela était nécessaire. L’État est dans son rôle, et le langage que tient ce chef de bandits quand il dit : « Que les honnêtes gens se rassurent, mais que la canaille tremble… », ce langage peut sembler cynique, mais il traduit tout à fait la mentalité bourgeoise à notre égard. Oui, la canaille, c’est toi, travailleur ; ce sont tous ceux qui bûchent et triment pour produire des richesses, tout en restant dans la pauvreté. Les gens honnêtes, ce sont, pour la plupart, des improductifs, des profiteurs du patrimoine social, sans y avoir rien apporté ; des jouisseurs des raffinements d’une civilisation corrompue. Que demain tu cesses de travailler, salarié des champs ou de la ville, ces canailles d’honnêtes gens cessent de vivre. Tu es indispensable : ils sont les nuisibles. Donc, aie conscience de ta valeur et exige ton bien-être et ta liberté.
Frère exploité, écoute les sages avis de la saine raison qui te dit : « Garde toi de l’alcoolisme, efforce-toi d’acquérir les connaissances qui caractérisent un être conscient. Surtout, dans toutes les circonstances de la vie ouvrière, sois un insoumis, un subordonné, un révolté contre l’ordre de choses dont tu es la cime. Que la haine du privilège t’anime ; que l’indignation en face des injustices provoque ta colère, et ne recule pas d’avoir recours à l’action directe dans la bataille immédiate, et au sabotage intelligent et tenace dans la marche latente à la destruction d’une société inhumaine ».
« Ton unité de force peut faire quelque chose ; mais ton complet affranchissement ne peut s’obtenir qu’en t’unissant à tes semblables, en te groupant au sein des organismes économiques avec d’autres hommes, pour constituer une force collective capable d’attaquer de front les institutions oppressives et les renverser. »
« N’oublie pas l’idée de grève générale. Ce moyen de lutte, élaboré dans le sein du syndicalisme, n’a pas dit son dernier mot. Malgré les hypocrites manœuvres auxquelles on a eu recours pour étouffer celle idée révolutionnaire, elle n’en reste pas moins le plus puissant levier qui servira au peuple à crouler l’édifice économique de la ploutocratie capitaliste. Préparons, par une propagande intelligente, l’occasion de cette mobilisation des forces prolétariennes, »
Électeur,
Les politiciens t’appellent : ne réponds pas. Les urnes t’attendent : vas-y avec la souveraineté d’une pioche pour les enfoncer, plutôt qu’avec un puéril chiffon de papier sans résultat pour tes intérêts.
Les histrions avides de remplir un rôle sur le tremplin d’une assemblée parlante ; les gredins qui veulent aussi grignoter dans le budget d’une cité quelconque ; tous les squares de la finance suivis d’Ali-Baba et les quarante Entrepreneurs ; toute cette fripouillerie et politicaillerie malpropre, tout cela réapparaît à période déterminée, comme une éruption galeuse de l’épiderme social.
Et pourtant les mensonges de ces candidats sont tellement dévoilés, leur cynisme tellement évident et leurs criailleries si patentes, qu’on est à se demander comment il reste encore des êtres humains pour se livrer à cette manifestation décevante qu’on appelle la souveraineté du peuple ! « Pauvre souverain, qui sue, peine, paie et ne gouverne pas ! »
Voilà 64 ans que la mystification dure, et le suffrage universel reste debout malgré les déceptions qu’il a provoquées. Voilà 42 ans que le populo de France a la République, et rien n’est changé au point de vue économique : même exploitation de la part du capital, avec autant, si ce n’est plus, de férocité ; même insécurité du lendemain, peut-être pire, car l’âpreté de la lutte pour vivre est plus dure, en raison du développement du machinisme, qu’elle ne l’était il y a 30 ans.
Qu’on ne voit pas dans la comparaison critique que nous faisons des régimes disparus une réhabilitation des gouvernements morts. Non, quelle que soit la forme du pouvoir, le peuple est toujours trompé, exploité et tyrannisé quand il essaie de secouer le joug de la domination. Que la cité soit administrativement dans les pattes des camelots du roy ou dans celles des unifiés, nous serons aussi bien lotis de là que de là : népotisme, corruption et persécution continueront à être les instruments de gouvernement, d’administration. Donc, l’expérience est faite : le principe d’autorité est toujours le même. Que l’autorité soit exercée par un parti politique ou par un autre, il n’y a rien de changé. À moins que certains, plus habiles, n’aient un doigté plus délicat pour appliquer l’autorité sans trop la faire sentir. Mais pour cela il ne faut pas qu’il y ait des revendications économiques ; autrement, gare la poigne, la justice, la geôle et enfin le plomb : voilà ce qui vous attend en fin de compte, électeurs grévistes.
Laisse-moi toutes ces blagues, salarié ; ne te prête plus à cette comédie qui se joue sur ton échine ; relève-toi, viens à la révolte ! Sache que tu n’as rien à espérer d’une société basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme. Il faut que tu accomplisses une transformation sociale à base économique. Il faut que tu t’attaques au privilège de la propriété individuelle : il faut que tu expropries tes exploiteurs, que tu conquières ton droit de manger, de te vêtir et de te loger dans la cité anarchiste communiste. Il ne faut donc pas pour cela aller chercher des conseillers municipaux qui ne veulent et ne peuvent rien faire pour toi. Mais c’est toi-même qui dois agir, en le groupant avec les opprimés comme toi, pour marcher à la bataille émancipatrice.
Donc, aux urnes ! mais pour les enfoncer, et travaillons pour devenir aptes à faire nos affaires nous-mêmes. »
Vive l’affranchissement des travailleurs ! Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie l
Vu le candidat :
Cette affiche est parue au centre du Libertaire du 1er mai 1912 (18e année, n° 27).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (« avant l’élection », le candidat montre la lune ; « après l’élection », l’élu montre la lune de son postérieur en montant à l’« Aquarium »-Chambre des députés) par Maximilien Luce ]
- texte :
Élections législatives d’avril 1910
Le Libertaire aux électeurs
Avant l’élection
Le candidat. — Je vous promets la lune. Je vous la donnerai ! Je le jure !
Après l’élection
Les votards. — Tartempion… ta promesse ?
L’élu. — La lune ? La voila, bougres d’empaillés.vu : le candidat pour la forme :
Chaque semaine, demander partour Le Libertaire et Les Temps nouveaux organes anarchistes révolutionnaires, 10 centimes
Cette affiche — parue au centre du Libertaire du 27 mars 1910 (16e année, n° 22) — a utilisé le cliché de l’affiche du Père Peinard qu’avait gardé Émile Pouget (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 101).
Article annonçant la future réédition de cette affiche, Le Libertaire du 13 mars 1910 (16e année, n° 20) :
L’affiche de la lune
Notre numéro spécial
Nous avons le plaisir d’informer les lecteurs que nous publierons très prochainement un numéro consacré à la propagande antiparlementaire.
Grâce à notre camarade Pouget qui en avait conservé le cliché, nous donnerons, à cette occasion, en deuxième et troisième pages, la célèbre affiche du « Père Peinard : au populo ».
Tout le monde se souvient du grand retentissement qu’eut cette affiche.
Un septique représente le Député avant et après l’élection. Dans le premier panneau, le candidat a devant lui des gobelets et des noix muscades, et s’écrie, à pleine gueule :
Électeurs ! je n’y vais pas par quatre chemins : Je vous promets la lune ! Vous l’aurez, je le jure !
Dans le deuxième, l’élu gravit les marches du Palais-Bourbon et dit, en écartant les basques de son habit :
La lune ? La voici, bougres d’empaillés.
Le journal paraîtra donc en couleur, ce qui permettra de l’afficher partout. Ce numéro spécial sera cédé aux conditions suivantes :
L’exemplaire ; 10 centimes ; le cent 5 fr., franco.
Afin d’être fixés au plus tôt sur le tirage à faire, nous prions chacun, très instamment, de nous dire sans retard le nombre d’exemplaires qu’il désire.Le tirage est de 50.000 exemplaires selon Le Libertaire du 10 avril 1910 (16e année, n° 24).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
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[ texte ; dessin (ballon dirigeable « Palais Bourbeux » [Balais Bourbon] où essayent de s’accrocher quantité de monde) ]
- texte :
Comité Révolutionnaire Antiparlementaire
Le Vol des quinz’mill’
Palais Bourbeux. 41 fr. par jour pour duper la classe ouvrière
S’ils ne volaient que leurs 15.000 balles, il n’y aurait que demi-mal mais ils enlèvent au peuple la confiance en son propre effort et ainsi le renfoncent plus profondément dans la misère.
Adressez les adhésions, souscriptions, demandes de brochures et affiches à Grandjouan, 34 rue Lhomond, Paris (Ve)
Vu, le candidat
-
Comité révolutionnaire antiparlementaire Le Vol des Quinz’mill’. Palais Bourbeux. 41 fr par jour pour duper la classe ouvrière... [Image fixe] : [affiche] / [Jules-Félix Grandjouan]. - [S.l.] : [s.n.], [ca 1910]. - 1 est. : lithogr. en coul. ; 75 x 51 cm.
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte et dessin couleur : candidats des partis avec sacs "15 000 francs" ]
- texte :
Comité révolutionnaire antiparlementaire
ne vote plus, prépare la révolte
Exploité le parlement est une barrière dressée devant toutes tes revendications. Quelque que soit ton élu, il ira renforcer cette barrière de l’ordre bourgeois où l’action directe seule peut faire une brèche.
[…]
Adresser les adhésions - souscriptions - demander des brochures et affiches - 34, rue Lhomond - Paris (V)Grandjouan 1910
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte ]
- texte :
Élections législatives de 1910
Comité Révolutionnaire Antiparlementaire
Ne Votons Plus
Ce n’est pas la première fois que des révolutionnaires profitent de la période électorale pour mener campagne contre le parlementarisme.
C’est la première fois que cette campagne prend une ampleur particulière, qu’elle s’exerce collectivement, qu’elle s’organise d’une façon raisonnée, systématique.
Dans tout le pays, on lira nos affiches. Dans toutes les circonscriptions, circuleront nos brochures et nos journaux. Dans toutes les réunions, nos amis entreront en discussion avec les candidats.
C’est en vue de cette bataille que nous tenons à définir le caractère de notre intervention.
Nous sommes des antiparlementaires révolutionnaires. Ennemis irréductibles de la société bourgeoise, édifiée sur l’exploitation et l’autorité, nous voulons réaliser une société basée sur le travail et l’égalité, une société qui assurera à tous la somme de bien-être et de liberté à laquelle tout producteur a droit.
C’est dire que nous n’avons rien de commun avec les partis qui ne combattent le régime parlementaire qu’au profit d’une réaction monarchique et cléricale.
Aussi éloignés des réacteurs que des conservateurs, c’est l’organisation capitaliste et ses crimes, le parlementarisme, ses duperies et son impuissance, que nous attaquerons.
À ceux qui affirment que le Parlement suffit à réformer ce que l’organisation capitaliste a de mauvais, nous dirons : Rien d’essentiel ne peut être fait par les Parlements. Les hontes et les inégalités de la société ne disparaîtront que par une refonte totale qui sera l’œuvre de la classe ouvrière elle-même.
À ceux qui objectent qu’en attendant la révolution sociale, il y a des réformes à réaliser, nous répondrons : Nous ne nions pas l’utilité de certaines réformes, de certaines lois dites ouvrières, si minimes soient-elles, si défectueuse qu’en soit l’application. Nous reconnaissons que si les réformes ne changent pas grand’chose à notre situation actuelle, elles nous aident du moins, dans une certaine mesure, à conquérir le bien-être intégral.
Mais ce que nous savons aussi, c’est que ce n’est pas en élisant des députés, même socialistes, que nous obtiendrons ces réformes. Nous savons – et nous prouverons – que quelle que soit la composition de la Chambre, les réformes utiles à la classe ouvrière s’arrachent par une action directe, énergique, continue, exercée toujours en dehors du Parlement.
Nous démontrerons que c’est seulement lorsque la classe ouvrière est assez forte, assez remuante et assez audacieuse pour imposer une réforme que le Parlement se décide à l’accorder.
Et nous démontrerons, en outre, que cette réforme est une duperie si les intéressés eux-mêmes ne veillent pas constamment à son application.
Les socialistes, encore confiants dans la vertu de l’action parlementaire, nous diront : « Quand nous aurons une majorité à la Chambre, nous ferons la Révolution ».
Et nous riposterons : Quand vous serez en majorité, vous ne saurez même plus ce qu’est le socialisme, tellement vous aurez fait de concessions. Vous aurez peur alors de la Révolution comme en ont peur aujourd’hui les partis bourgeois. Vous parlez de conquérir le pouvoir et c’est lui qui vous conquiert un peu plus chaque jour. La place des hommes de révolution n’est pas à la Chambre, mais dans le pays, pour fomenter et attiser la guerre des classes.
À tous, enfin, aux exploités de toute condition, nous crierons : Cessez de croire à ce remède qui prétend tout guérir et qui ne guérit rien. Votre sort dépend de vous-même et le salut n’est qu’en vous. Syndiquez-vous. Groupez-vous. Ralliez ceux qui mènent le juste combat contre toutes les servitudes et toutes les exploitations. Sachez vous servir des seules armes capables de vous donner la victoire, des seuls moyens qui peuvent vous conduire au but :
Faites vos affaires vous-mêmes !
Adresser les adhésions au Comité : les souscriptions, demandes d’affiches et brochures, au Secrétaire : Grandjouan, 34, rue Lhomond, Paris (Ve)
Lire : « Les Temps Nouveaux », « La Guerre sociale », « La Voix du peuple », « Le Libertaire », « La Vie ouvrière ».
[marque syndicale] Imprimerie coopérative Ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges.
Vu, le Candidat pour la forme :
G. Davranche décrit deux formats (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 101). :
— 10 000 exemplaires [20.000] à 82 × 60 cm (format colombier)
— 2 000 exemplaires à 126 × 90 cm (format double colombier)Dans Le Libertaire 16e année, n° 23 (3 avril 1910), rubrique « Comité révolutionnaire antiparlementaire » :
« […] Nous rappelons aux groupes que notre première affiche : “Ne votons pas” [sic] est à leur disposition. Cette affiche, pour être affichée avant l’ouverture de la période électorale (3 avril), doit être timbrée à 0 fr. 18 cent. pour le colombier, à 0 fr. 24 cent. pour le double colombier. À partir du 3 avril, nos affiches pourront être placardées sans timbres. Il suffira d’apposer la signature du candidat au bas de l’affiche, à la place réservée à cet effet.
Notre mouvement prenant une importance considérable, le comité a décidé de porter à 20.000 exemplaires le tirage colombier de cette première affiche° […] »- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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[ texte (sur fond rouge) ]
- texte :
Élections législatives
Pourquoi voter ?
Vous allez voter, bons électeurs, le moment est venu d’exercer votre puissance : c’est-à-dire de charger un homme du soin de vos affaires, ce qui ne l’empêchera pas de faire les siennes, à vos dépens !
Vous allez voter pour celui qui vous fera les plus belles promesses, le plus beau boniment, pour le plus rouge ou le vrai tricolore.
Et après ? Qu’importe le résultat. Victorieux sur le terrain politique, vous serez quand même vaincus, écrasés dans le domaine économique. Demain, comme aujourd’hui, vous serez des miséreux, vous ne posséderez rien et votre dénûment vous asservira aux volontés des parasites et des exploiteurs ;
En votant vous sanctionnez les rouages qui vous meurtrissent. Quelle que soit sa couleur politique, votre élu représentera l’Autorité, il défendra les possédants contre les exploités. Socialiste et révolutionnaire avant le scrutin, il deviendra opportuniste et conservateur, lorsqu’il aura palpé les quinze mille – grâce à votre naïveté, électeurs !
Ne savez-vous pas, que « plus ça change, plus c’est la même chose » ? Avez-vous encore des illusions sur les mensonges des politiciens, ne savez-vous pas que leur charlatanisme ne changera jamais rien à votre existence douloureuse ?
Les Anarchistes n’apportent pas de Système panacée – Ils disent simplement que la vie pourrait être belle, sans exploiteurs, sans codes, sans prisons – et que pour arriver à cela, l’homme doit s’affranchir moralement de tous les préjugés afin de pouvoir se libérer ensuite de manière effective des institutions sociales oppressives.
Voter, c’est se résigner ! Voter, c’est accepter la Société capitaliste ! Voter, c’est perpétuer la misère, le vol, la souffrance ! Voter, c’est fournir le bâton pour être rossé ! Réfléchissez, ne votez plus, éduquez-vous, révoltez-vous !
Pourquoi voter ???
Vu le candidat :
Imprim. des Causeries Populaires, 27, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris
Demandez tous les jeudis l’anarchie, 0 fr. 10.
Affiche parue pour les élections législatives de 1910.
http://www.parlements.org/histoire_politique_en_images/affiche_1910_6_miniature.jpg
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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[ texte seul ? ; l’affiche est-elle parue ? ]
- texte :
Groupe d’Action Anti-Parlementaire
Tous contre les quinze-Mille !
Travailleurs,
Dans quelque temps, vous allez être invités à renouveler la Chambre des QUINZE MILLE.
On va faire appel à votre clairvoyance, on va exalter vos devoirs et vos vertus civiques, et tous les candidats vont encore vous promettre des merveilles.
Mais n’êtes-vous pas convaincus aujourd’hui que le Parlementarisme a fait banqueroute, sauf pour ceux qui en vivent.
Pour avoir de nouveau vos suffrages, on vous présentera quelque chose de neuf : le Suffrage universel retapé, redoré par la Représentation Proportionnelle, la seule équitable, affirme-t-on maintenant.
Cela revient à avouer que l’on vous a trompés jusqu’à ce jour en vous disant que le suffrage universel était un admirable outil d’émancipation. Au bout de quarante années, on vient vous dire que le système ne vaut rien. Les politiciens le savaient depuis longtemps, mais il faut maintenant arrêter le syndicalisme, qui va tout à l’heure culbuter tous les partis politiques et leurs systèmes.
Faut-il vous rappeler que le Parlementarisme vous a conduits à la gigantesque escroquerie du Panama, aux expéditions ruineuses du Dahomey, à la campagne de Chine, au brigandage marocain, aux hécatombes de Madagascar, où dix mille de vos enfants sont morts pour le seul profit des. lanceurs d’affaires, etc., etc. ?
Faut-il vous rappeler que les parlementaires vous ont promis, pour assurer les retraites ouvrières, le Milliard des Congrégations, disparu on ne sait où. Et pour vous les « donner », ces Retraites ouvrières, voici que les parlementaires entendent remettre entre les mains des gouvernants les milliards prélevés sur votre maigre salaire.
Voilà quarante ans que cela dure ; quarante ans que l’on vous fait des promesses : quarante ans que l’on se moque de vous et que vous crevez de misère !
Mais vos maîtres se sont voté en cinq minutes quinze mille francs d’appointements.
Pour vous, quand vous demandez quelque chose et que vous le demandez trop haut, on vous met en prison.
Quand vous montrez les dents, on vous fusille !
Voilà le travail des parlementaires.
Voilà la valeur du parlementarisme.
Mensonge, duperie, trahison.
Travailleurs,
Ne savez-vous pas que votre ennemi, c’est votre maître ?
Chassez les QUINZE MILLE !
Ce qu’on vous promet toujours, allez le prendre !
Reprenez ce oui vous appartient : la machine à l’ouvrier ; la terre au paysan.
Faites vos affaires vous-mêmes.
Syndiqués, vous pouvez supprimer le chômage en organisant la production.
Pour cela, devenez capables d’assurer le fonctionnement de la vie sociale en vous emparant des services publics.
Vous aurez ainsi la base de la société communiste, qui seule donnera la justice et la liberté.
À BAS LES QUINZE MILLE !
SABOTONS LES ÉLECTIONS !
Texte paru dans Le Libertaire du 9 janvier 1910 (16e année, n° 11).
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
[Le Père Peinard au populo : élections législatives de mai 1898]
[Le Père Peinard au populo : élections législatives de mai 1898] / Maximilien Luce. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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[Les anarchistes et la candidature Drumont]
[Les anarchistes et la candidature Drumont]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]
[Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 84 × 42 cm.
sources :
[Meeting public : Louise Michel, salle de l’Harmonie]
[Meeting public : Louise Michel, salle de l’Harmonie]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rouge ) ; x × 21 cm.
sources :
[Pour les affiches du Père Peinard au populo, in Le Père Peinard (3-10 avril 1898)]
[Pour les affiches du Père Peinard au populo, in Le Père Peinard (3-10 avril 1898)]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[ Le Père Peinard au populo : élections législatives d’avril 1902]
[ Le Père Peinard au populo : élections législatives d’avril 1902] / Maximilien Luce. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 78 × 56 cm.
sources :
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[À bas le vote]
[À bas le vote] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.
sources :
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[À la population]
[À la population]. — Saint-Raphaël (Var) : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Au bétail électoral]
[Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir L’Anarchie n° 255 (24 février 1910).
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[Élections législatives : à l’homme qui veut voter]
[Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Léon Israël. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.
sources :
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[Élections législatives de mai 1906]
[Élections législatives de mai 1906]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Élections municipales, réunion : l’absurdité du suffrage universel]
[Élections municipales, réunion : l’absurdité du suffrage universel]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 85 × 62 cm.
sources :
[Le Crime]
[Le Crime]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le criminel]
[Le criminel]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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[Le criminel]
[Le criminel]. — Roubaix ; Tourcoing : le Combat… (1905-1914), (Imprimerie communiste (Roubaix)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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[Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]
[Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]. — Brest : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Élections municipales : à l’homme qui veut voter]
[Élections municipales : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.
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[Abbasso il parlamentarismo]
[Abbasso il parlamentarismo]. — Milano Milan : [s.n.], (Tip. E. Zerboni, via Fiamma (Milano)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 78 × 52 cm.
sources :
[All governments are robbers ; why do you elect them ?]
[All governments are robbers ; why do you elect them ?]. — London Londres : Freedom Press, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier rouge ) ; x × y cm.
sources :
[Élections législatives : à l’homme qui veut voter]
[Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.
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[La farce de la proportionnelle]
[La farce de la proportionnelle]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le candidat et la poire : élections législatives]
[Le candidat et la poire : élections législatives] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rouge ) ; 62 × 43 cm.
sources :
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[Le candidat et la poire : élections législatives]
[Le candidat et la poire : élections législatives] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rouge ) ; 62 × 43 cm.
sources :
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[Le Libertaire au Populo : élections municipales 1912]
[Le Libertaire au Populo : élections municipales 1912]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [76 ?] × [55 ?] cm.
sources :
[Le Libertaire aux électeurs : élections législatives d’avril 1910]
[Le Libertaire aux électeurs : élections législatives d’avril 1910] / Maximilien Luce. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 75 × 56 cm.
sources :
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[Le vol des quinz’mill’]
[Le vol des quinz’mill’] / Jules Grandjouan. — Paris : Comité révolutionnaire antiparlementaire (CRA_), . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; 76 × 50 cm.
sources :
[Ne vote plus, prépare la révolte]
[Ne vote plus, prépare la révolte] / Jules Grandjouan. — Paris : Comité révolutionnaire antiparlementaire (CRA_), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quatre ou plus ) ; 50 × 76 cm.
sources :
[Ne votons plus : élections législatives de 1910]
[Ne votons plus : élections législatives de 1910]. — Paris : Comité révolutionnaire antiparlementaire (CRA_), (Imprimerie coopérative ouvrière (Villeneuve-Saint-Georges)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : bleu ) ; 90 × 50 cm.
sources :
[Pourquoi voter ? : élections législatives]
[Pourquoi voter ? : élections législatives]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rouge ) ; 62 × 43 cm.
sources :
[Tous contre les quinze-Mille !]
[Tous contre les quinze-Mille !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
[Aux travailleurs, à leurs compagnes]
[Aux travailleurs, à leurs compagnes]. — Paris : CGONM (Confédération [et/ou] Fédération des groupes ouvriers néo-malthusiens), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.