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Élections législatives du 20 août 1893.
Le Père Peinard
Au populo
Mince de scie, nom de dieu ! Encore des élections.
M’est avis, foutre, que nous devrions en avoir soupé, et être dégoûtés en plein de la politique : les dépotés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection.
Et faut se monter le job : les nouveaux seront du même tabac que les anciens, — à défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques.
C’est le métier qui veut ça, mille marmites !
Donc, a pas à s’embistrouiller pour choisir dans la chiée de candidats sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie. Envoyons aux pelottes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas une vesse de loup : qu’ils soient réacs, ralliés, opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes !
Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable, et pour un peu vous suceraient les doigts de pieds. Une fois élus, barca ! Ils se foutent de notre fiole. Parbleu, ils sont nos maîtres !
En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à l’Aquarium ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, — c’est-à-dire pour le plus grand profit des banquiers et des patrons, des curés, des proprios, des fonctionnaires, etc.
Les lois ! Voilà ce qui fait notre malheur. Trop de lois à la clé, nom de dieu ! Y en a tellement qu’on en crève !
Il est temps d’enrayer le mouvement. Pour ça, refusons de voter, c’est la plus belle mornifle à coller sur la hure des grosses légumes.
S’abstenir, c’est prouver qu’on en a plein le dos des fumisteries politiques, qu’on ne veut plus engraisser les budgétivores, les panamistes et la putain de séquelle.
S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut enfin décrocher le boulottage, les frusques et un bon pieu pour chacun. Pour lors, voici où on doit en venir :
Plus de gouvernance ! Au rancard cette garce de mécanique qui n’est bonne qu’à abrutir, museler et massacrer le populo.
La Terre aux paysans ! La saison de payer la rente au bout d’une fourche est venue : y a assez de temps que les proprios bouffent le blé que sèment les bons bougres.
L’usine aux ouvriers ! La mine aux mineurs ! Eh oui, il nous faut ça : aux chiottes les patrons ! Nous sommes assez marioles pour vivre sans eux (qu’ils essayent de vivre sans nous ).
C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Peau de balle ! Y’a à tabler que sur un chambardement général. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la Révolutions Sociale, et gueulons :
Plus de Maîtres ! Vive l’Anarchie !
Grâce à la vache de loi contre la liberté des candidatures, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui : élu, il roulerait le populo, kif-kif le premier bourgeois venu.
Le Père Peinard
Vu, le candidat pour la fôôrme :
Pour plus d’explication, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff, pour deux ronds on en voit la farce.
A Delalé. Impr. spéciale du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris.
Affiche parue en supplément de Le Père Peinard n° 231 (20-27 aout 1893). Le second tour du 3 septembre permet une autre série d’affiches sans timbre à oblitérer (voir Le Père Peinard, n° 233 du 3au 10 septembre 1893).
Texte repris presque identiquement dans une affiche de 1898.
Voir aussi l’article d’Émile Pouget sur l’affichage lors de cette élection, paru dans Le Père Peinard n° 228 du 30 juillet au 6 aout 1893.
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Les dynamitards aux panamitards
« Il n’y a pas de concessions à faire à ces gens là ; ou les faire taire. »
Gamard, député et futur dynamité.Eh bien comment trouvez-vous cette première sauterie — première, mais non dernière, —ignobles drôles !
Vingt-deux ans se sont passés depuis que généraux, banquiers, députés, mouchards de presse et autres dignes représentants de la classe dirigeante, ont transformé Paris en charnier et collé au mur trente-cinq mille prolétaires réclamant leur droit à la vie.
Depuis, lâches et bandits, vous avez fait de cette république en laquelle le peuple avait mis son espoir et pour laquelle il avait prodigué son sang, le tripot des Rothschild et des Rouvier.
La brute Mac-Mahon a succédé au scélérat Thiers, le filon [filou ?] Grévy au dit Mac, le mannequin Carnot à Grévy ; Ferry a volé après Gambetta, Constans après Ferry. Dupuis après Constans et le paria d’en bas, qui vous avait hissé au pouvoir de son vote est resté toujours aussi misérable, aussi exploité, condamné à l’esclavage patronal ou à la mort d’inanition au coin d’une borne.
Est-ce que, vraiment, vous vous imaginiez que ça allait toujours durer ?
Vous pouviez tout au moins tenter l’affranchissement des masses, essayer de panser quelques unes des plaies sociales aveugles et sourds, vous déchaînez la révolution : le révolution vous dévorera.
Comme ils sont amusants et doux à notre oreille, vos cris de paillasses éperdus pendant que vous vous tortillez sur vos augustes sièges de législateurs la foire au ventre !
Ah ! vous envoyez les fils du peuple, transformés en chiens de garde de vos privilèges, crever au Tonkin pour faire des rentes à Bavier-Chauffour !
Ah ! vous baisez les pieds du pape, — petit fils de Voltaire, — le derrière des monarques, — descendants de Danton, — laissant pourrir dans sa misère et son abjection cette pauvre bête de somme de travailleur qui avait eu la naïveté de croire en vous !
Ah ! vous refusez d’amnistier les mineurs victimes de vos Chagots et vous proclamez les anarchistes hors la loi. Tout cela au nom du peuple souverain, cet esclave coiffé d’une couronne en carton, qui vous tend la joue gauche lorsque vous l’avez giflé sur la joue droite !
Eh bien nous, les hors la loi, nous nous permettons d’entrer en scène, — un peu brusquement n’est-ce pas ? Dame les affamés, les loqueteux, les éternels dupés qui réclament leur part au banquet de la vie et attendaient à la porte depuis si longtemps, ne peuvent avoir la patience toute parlementaire des députés dits ouvriers puisqu’ils ne travaillent pas.
Ils sont bien drôles dans leur effarement ceux-là, ces imbéciles, renégats de la révolution sociale, qui parlaient jadis de vous faire fusiller comme des lapins, [nos ?] bonhommes, mais refusent énergiquement aujourd’hui de sauter avec vous. Le fait est qu’après un surnumérariat aussi long, entrer au Palais-Bourbon juste au moment où l’on y reçoit des [bombes ?], c’est jouer de malheur.
Ne les rendons pas responsables de nos coups de dynamite, ô bourgeois ! ces phénix du Quatrième-État qui ne rêvent que de s’embourgeoiser à leur tour. Leur grand-maître, l’aspirant sénateur Jules Guesde, l’a déclaré formellement entre eux et nous, il n’y a rien de commun.
Nous ajouterons cependant qu’il y a entre eux et vous une différence trop flatteuse pour votre amour-propre pour que nous ne nous fassions pas un plaisir de vous le signaler :
Vous êtes de la merde ;Ils sont de la sous-merde.Quant aux oisons qui leur font chœur, gardes-champêtres en expectative du Quatrième-État, mannequins bons à voter des protestations énergiques, leurs criailleries ne sauraient vraisemblablement nous émouvoir.
Quant aux petits crevés du Quartier-Latin, graine d’avocats et de jugeurs, qui, à vingt ans, le cœur aussi vide que le cerveau, rêvent mariage riche et exploitation de la bêtise populaire, dignes rejetons de M. Prud’homme, leur indignation furibonde contre les anarchistes nous fait bien rire. Comme au moindre pétard, tomberaient en pâmoison ces hommelettes, habitués de Ballier qui ont la haine féroce du travailleur !
Enfin ! Après Lauthier [Léauthier], Vaillant. Après le tranchet du prolétaire qui las de crever de faim, crève la panse de l’ennemi bourgeois, la bombe faisant son entrée dans votre caverne de bandits.
Il s’est donc rencontré un héros qui, faisant stoïquement le sacrifice de sa vie, a entrepris de venger les déshérités. Ce que tant d’asservis souhaitaient au fond de leur cœur, il l’a exécuté, ouvrant à l’émancipation des masses la vraie voie, celle des actes.
Entre parenthèse, nous avertissons l’enjuponné qui requerrait la peine de mort contre Auguste Vaillant, et les jurés qui la lui accorderaient de prendre garde à leur peau.
Ce n’est qu’un avant-goût, messieurs les honorables, qui allez certainement vous donner contenance, — pouvez-vous faire autrement ? — mais qui au fond aimeriez encore mieux capituler que vous éparpiller en hachis à vingt pieds du sol.
Capituler !
Tous les régimes, même les plus despotiques, finissent par capituler devant la révolte des esclaves quand il est trop tard.
Comme Louis XVI, qui y perdit la tête, comme Charles X, comme Louis-Philippe qui durent filer par le fiacre de l’exil, comme tant d’autres jeanfoutres vos prédécesseurs, vous capitulerez, — messieurs les rois de la république, vous capitulerez, lorsque rien ne pourra plus vous sauver.
Et ce ne seront certainement pas les sous-merdes du Quatrième-État qui vous remplaceront.
Vive la révolution sociale !
Vive l’anarchie !
[Londres. … ; …]
Les dynamitards aux panamitards. Sources : AN : 12508, Perquisition. affiche saisie sur Chevry décembre 1893 :
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Manifeste des dynamiteurs
De terribles échos ont retenti dans la rue des Bons-Enfants. C’est la dernière explosion que commentera la bourgeoisie car elles seront bientôt si nombreuses qu’elle n’en aura plus le temps.
« Plus on en tuera, mieux ça vaudra ! »Hardi les gars !
La dynamite faucheuse, notre instrument, vient encore de prêter son efficace concours à notre propagande ; la vulgarisation de l’idée anarchiste a fait une étape de plus.
Travailleurs ! vous finirez bien par nous écouter ; vous en arriverez bien à rompre avec la vie végétative et à regarder du côté de la délivrance, de la lumière du nôtre.
Hardi les gars ! Car le peuple en face [de] nos faits va bientôt sortir de sa torpeur. Qu’il se lamente, qu’il crie, qu’il blasphème tout d’abord, peu nous importe ! La pensée, la réflexion succèderont à la colère et il voudra savoir le pourquoi de tout ce bruit, le secret de nos haines.
La dynamite forcera les portes de obscurantisme.
Ah ! l’heure est belle pour les assoiffés de Justice et de vengeance populaire. Le moment est opportun pour nous d’évincer les bavards, les sophistes, les pontifes, les rhéteurs et les grands-prêtres des partis socialistes et d’entraîner avec nous ceux qui veulent vraiment se battre.
Place à la révolution enfin ! Il faut qu’elle s’identifie avec ce dont elle n’aurait jamais dû se départir : Avec la violence. La violence seule a été l’accoucheuse des progrès passés. La violence seule émancipera les exploités en terrorisant les maîtres. Elle donne conscience aux masses courbées sous la férule du patronat de ce que peut faire l’énergie individuelle quand elle a à sa disposition une arme comme la dynamite ou tout autre explosif : elle est une force insurmontable chez ceux qui sont décidés à econquérir à tout prix bien-être et liberté, chez ceux qui veulent aboutir.
Ah ! vieux monde, tu paies tes infamies, tu paies les sanglots de misère, les poitrines trouées par les balles fratricides, les têtes coupées, les êtres pendus, suppliciés de toutes façons. Tu crouleras malgré tes Lebel, tes Mannlicher, tes Lœve quand une faible partie seulement de ceux que tu opprimes et que tu affames comprendra l’efficacité de la Révolte. Mais le réveil populaire est proche, car nous faisons tout pour le précipiter. Plus tu résisteras, plus tu feras peser le joug de ton omnipotence sur nous et sur les parias de l’atelier et de la glèbe, plus nos appels seront puissants et notre action terrifiante. Rien n’arrêtera nos coups, nous frapperons toujours là où le retentissement sera plus grand.
Tant pis pour ceux dont on retrouvera des vestiges sous les décombres.
Il faut que tu comprennes, ô peuple ! qu’il n’y a pas de victimes innocentes dans ces hécatombes. Considéreras-tu comme victimes innocentes les magistrats qui, servilement frappent les malheureux logés à l’enseigne de la misère et qui absolvent les canailles de la haute pègre ! Sont-ce des victimes innocentes les bourgeois voisins des magistrats qui délectent les immondices épistolaires que la valetaille journaliste dépose dans les colonnes du Temps ou des Débats ! pour ne citer que deux journaux sur cinquante qui te méprisent. Les bourgeois applaudissent aux réquisitoires des avocats généraux, aux condamnations de la magistrature et invectivent les jurés qui envoient pourrir les enfants de 18 ans comme le petit Biscuit, au bagne de Cayenne plutôt que de leur faire couper la tête. Allons donc ! tout cela au charnier.
Crois-tu que les Bulot, les Benoît, les Crupi, les Rau, les Beaurepaire, les Tanon, sont si redoutables par eux-mêmes ? Ces hommes ne sont dangereux que par l’appui que leur donne la société bourgeoise faites des mâles et des femelles ; et si nous mentionnons la femme, c’est que, dans la haine du progrès, dans la haine de la révélation, la bourgeoise est encore plus tenace et malintentionnée que le bourgeois.
Les femmes du haut-pavé enseignent à leurs mioches l’aversion du pauvre et elle les éloigne de tes enfants miséreux si par hasard ils s’en approchent. L’enfant bourgeois aujourd’hui au berceau sera demain le maître du tien ; adulte : il requerra contre lui s’il devient magistrat et que le tien tombe de misère en misère, sur les bancs de la correctionnelle ; il l’affamera comme patron s’il devient industriel ou commerçant ; il le tuera comme soldat s’il devient officier.
Quelles sont donc alors les victimes innocentes des œuvres de la dynamite ?
Serait-ce les sergots, ces brutes abjectes qui, armés de pied en cap, assomment nos malheureux compagnons dans les postes de police ! Non, car ces être fainéants inspirent une répulsion universelle. Souvenez-vous, travailleurs, des sévices qu’ils exercèrent sur nos malheureux compagnons Decamp, Dardare et Léveillé. Ils les écrasèrent de coups, les frappèrent avec les pointes de leurs sabres et leur firent de nombreuses blessures. Après les avoir à demi assassinés, ils leur refusèrent de l’eau pour panser leurs plaies si bien qu’elles étaient gangrénées quand ils quittèrent le poste de police.
Devant de tels faits, tout sentimentalisme doit abdiquer et la faiblesse de notre part serait une lâcheté ! Droit au but, camarades ! Ne vous laissez pas apitoyer sur le sort de ceux qui se rient de votre misère. Applaudissez à la violence et à nos actes, car nous travaillions pour vous, et nous sommes la Justice et la Vérité !
Ne vous arrêtez pas aux scandales du jour : il n’est pas de régime qui n’ait eu son stock d’ignominies et de bassesses, car ces ignominies et ces bassesses sont inhérentes au régime social que nous subissons depuis des siècles. Laissez de côté le « panamisme » et ne vous laissez pas masquer le but par les soi-disant puritains de la politique qui font briller en ce moment le miroir aux alouettes ; ceux qui remontent les ressorts sont aussi crapules que ceux qui se font prendre au piège : les bandits ne sont en désaccord que sur le partage du gain. Que si vous vous occupez de tous ces écumeurs, ce ne soit que pour les écraser et les anéantir.
Les crimes de la bourgeoisie sont pour nous impersonnels et lorsque nous frappons c’est toujours au nom d’un principe. Dans l’attentat dirigé contre la société de Carmaux, c’était moins le Reille, baron au sourire sardonique, et les suppôts d’une compagnie tracassière que [nous visions que le principe en jeu, que la victoire des repus contre l’impuissante et pacifique résistance des esclaves.
C’est le but, c’est l’œuvre finale d’émancipation humaine qu’il faut voir au-delà des ruines, des chairs pantelantes et des cervelles éparses. Il y a assez longtemps qu’on lutte et que nous payons les pots cassés ; il y a trop longtemps que le peuple crève.
L’heure est à ceux qui agissent et qui revendiquent leurs actes. Pillez le vieux monde, déteoussez la vieille société et vous ferez double tâche : d’abord en sapant le préjugé de propriété, ensuite en utilisant le fruit de vos expropriations à la diffusion de l’Idée.
Que si certains, individus gonflés d’ambition sous des dehors de simplicité et de modestie, craintifs de voir le côté purement spéculatif de leur propagande, dédaigné, se permettent de critiquer des actes devant lesquels s’évanouit leur célébrité : débarrassez-vous en, car ces pontifes qui prétendent réduire la conception anarchiste à l’exiguïté de leur cerveau sont aussi néfastes à notre cause que les improvisateurs de casernes collectivistes parmi lesquels ils seraient dignes de trôner.
Toutes les révolutions ont exigé du sang, ont entraîné des hécatombes : la nôtre sera bien arrosée de rouge aussi, car aucun pouvoir n’arrêtera l’épanchement des colères populaires.
La bourgeoisie qui a dans son histoire la Terreur de 93, La Ricamarie, la semaine sanglante, Fourmies, Vienne, Chicago, Xérès et quoi encore ! doit s’attendre à de terribles représailles de ceux qui, à leur tour, sont décidés à se débarrasser d’elle.
Hier Ravachol faisait sauter les immeubles des magistrats ; aujourd’hui les compagnons ont réduit en miettes un commissariat de police et cinq des mouchards qui l’ornaient : tout à l’heure, un brillant avertissement jetait l’effroi parmi les parasites de la préfecture ; demain…, entendez-vous ? satisfaits et heureux, il n’y aura pas que des sièges sociaux de sociétés minières et financières qui sauteront, mais aussi des édifices publics : l’Élysée, le premier peut-être, si la destruction de quelque ministère ou de quelque résidence de politicien n’est pas jugée plus opportune.
Il faut que la société bourgeoise disparaisse dans la personne de ses principaux représentants et il faut que ce soit bientôt, dussent les belles cités — belles par les labeurs des opprimés — être réduites en cendres, car ceux qui ont le ventre vide ne peuvent plus attendre. Ce sera la suprême vengeance des meurt-de-faim, la revanche des siècles d’avilissement et d’esclavage.
Après cela, camarades, débarrassés des parasites qui ne font que prélever le meilleur de nos efforts réunis, de notre travail, notre société communiste se développera naturellement et l’humanité s’acheminera vers les plus belles destinées. L’homme émancipé intellectuellement et économiquement, sainement constitué par une nourriture substantielle, heureux moralement d’une indépendance qu’il consacrera à s’instruire et à perfectionner les facteurs de son bien-être, entouré d’amitiés et d’affections qui n’auront plus, comme aujourd’hui la question de subsistance pour mobile avoué ou inconscient, l’homme, en ces conditions, trouvera un plaisir dans le travail devenu intelligent, une joie immense dans ses rapports avec la famille humaine départie des préjugés burlesques. Dans une telle sérénité d’esprit, son cerveau acquerra une délicatesse infinie qui rendra fructueuses et faciles ses recherches scientifiques, l’approfondissement des problèmes philosophiques et sociaux. L’humanité, savante et bonne, ira à un avenir dont l’idée seule nous compense des infamies et des persécutions dont on nous accable.
Imprimerie Nationale, Paris.
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Texte auussi reproduit par Thomas Siret, « Le mouvement anarchiste de 1871 à 1914 », in Stéphane Courtois, Jean-Pierre Deschodt, Yolène Dilas-Rocherieux (dir.), Démocratie et révolution : cent manifestes de 1789 à nos jours, La Roche-sur-Yon : Presses universitaires de l’ICES ; Paris : Éditions du Cerf, 2012, p. 379-382.
Ce texte se trouve aux Archives nationales, série F7 12518. Diffusé au début de 1893, il a, selon un indicateur de la Préfecture de police, serait rédigé par Eugène Wagemans et imprimé à Londres à 10 000 exemplaires sur papier rouge par l’ « imprimerie de Nikitine » (Arch PPo, BA 1508).
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[ texte contre le président de la République Sadi Carnot (1837-1894) qui sera assassiné le 25 juin par Sante Geronimo Caserio ]
- texte :
À Carnot le tueur
Si Carnot grâcie Vaillant, nons ne lui ferons pas grâce à sa réélection.
Un Sénateur. (Journaux du 3 février 1894.)Le crime est accompli : hier à l’aube, comme en cachette, lachement entourée d’une bande de policiers-assassins et d’inconscients enfants du peuple, deguisés sous d’horribles et sanglantes guenilles militaires, la guillotine a été dressée. Puis la bande hideuse s’est glissée dans la prison pour jouir encore de l’agonie de Vaillant.
— Je suis prêt, a dit le camarade.
Et il est tombé héroiquement en poussant son cri sublime : Mort la Société bourgeoise ! Vire ’Anarchie !
À sept heures et demie les maquereaux de l’Aquarium étaient vengés...
Es-tu content, Carnot ?
Dans ton bouge luxueux, ancien nid de putains oh depuis se sont prélassés tons les tyrans, aux cotés de ta gueuse, tu as du jouir, bandit, petit-fils de guillotineur et de laquais ; l’ombre de Carnot-Samson est allé baiser Carnot-Deibler. Et quand le coup de couperet vint résonner de la place de la Roquette en ton cerveau atrophié. tri as souri heureux, te voyant réélu. Qu’importe une veuve, une orpheline ! Le pognon ou la mort, n’est-ce pas ta devise de malfaiteur !
Faudrait voir, cependant, canaille ! N’as-tu donc rien compris à ce qui vient de se passer : n’as-tu donc pas senti, entendu le long cri de grâce sorti des milliers de poitrines du Populo, hier inconscient, aujourd’hui révolté ; n’as-tu donc pas lu, crasseux imbécile, les fleuris, les pleureurs, les violents appels à la pitié de tout un monde d’écrivains, de penseurs, tes amis, tes partisans souvent, te suppliant de ne point faire tomber une tête, et cela au nom de l’intérêt bourgeois !
Non, tu n’as rien senti, tu n’as rien lu, étant inerte, étant ignare, et aujourd’hui, grâce à ta couardise, l’œuvre est faite, le fossé est creusé, et dedans, agonisante, se meurt la Pitié, non la tienne. mais la Pitié populaire !
Tes souteneurs et toi n’avez plus qu’à attendre la Mort, la mort sans phrase !
Vaillant, par son acte hautément révolutionnaire, impeccable et indiscutable, a fait tressaillir le coeur du Peuple ; en frappant dans la caverne des voleurs et des assassins, il a ouvert grandes les portes à la Révolution, et le flot populaire va passer, à peine rougi du sang des fatales représailles. Fini le temps des Panama et des fonds secrets, des cagnottes et des grands vols, l’heure de rendre gorge a sonné, c’est en vain que jetant un os à la meute hurlante des désespérés, vous avez envoyé un Baîhaut en prison, c’est le mur, c’est le réverbère qui vous attendent, et déjà grimacent vos hideuses faces d’affolés foirards.
Ça n’aura point été en vain que la longue et internationale série des martyrs de la Révolution anarchique aura défilé devant tes yeux, Compagnon de misère, Populo esclave ; Chicago, Xeres, Barcelone, Montbrison, Paris, autant d’étapes superbes, autant de victoires triomphantes pour l’Anarchie, pour la Liberté !
Et maintenant se forgent les revanches, et maintenant se préparent les vengeances populaires. Aux clous malheureusement sans effet materiel du martyr Vaillant, vont succéder les clous, porteurs de mort.
Aux bombes sonnant le tocsin des Rouges Pâques, aux bombes, appels désespérés à la Révolte, vont succéder les joyeux éclats des explosifs, tonnant en pleine bataille, sous le clair et lumineux soleil de la Révolution déchaînée ; et implacables, ils trieront ceux-là !
Car il faut que vous creviez, assassins, il le faut pour le salut du peuple, pour la gloire de la Révolution.
C’est pourquoi, mecq de la Guillotine, président de la Gueuse Bourgeoise, ta réélection n’est point si assurée : c’est pourquoi, hideux capou, dès maintenant tu ne cesseras plus de trembler.
Tu peux t’entourer de mouchards en bourgeois, de policiers en livrée, tu peux te terrer de terreur dans ton repaire de bandit,
Rien n’y fera, Sadi-le-Tueur ; passant outre, la Justice du peuple ira t’y frapper, s’il le faut.
Car c’est maintenant ta peau qu’on va viser, crapule !
— “Vous allez voir, bourgeois, comment meurt un anarchiste”, vous cingla à travers vos faces blêmes de coquins, tes associés, le martyr d’hier. S’il ne sera plus là pour jouir de tes lâchetés et de tes terreurs au moins en mourant aura-t-il pu entrevoir l’avenir si proche maintenant du réglement de compte révolutionnaire.
Quand toi et ta humide seront crevés, sublime et triomphante brillera la Revolution, l’Anarchie !
Tu as eu la tête de Vaillant, nous aurons la tienne, Président Carnot !
Vive l’anarchie
Un Groupe anarchiste.
Londres, 6 février 1894.
« À Carnot le Tueur », février 1894. Archives départementales du Maine-et-Loire (AD49 : 4M6/29) : affiche à destination de Mercier et Philippe (saisie) :
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[ texte ]
- texte :
Mort aux bourreaux !
Vive l’anarchie !
Esclaves de France et de partout.
Il n’est jamais trop tard pour crier la vérité.
Une fois de plus, apprenez les crimes de vos maîtres.
Le gouvernement de bandits, dont Sa Majesté Casimir est le chef, ne se contente pas de transporter au delà des mers,sous le ciel meurtrier de la Guyane, les hommes qui ont voulu la liberté et la justice pour tous. Il ne se contente même pas de les assassiner sans bruit ; il les soumet à des tortures que l’Inquisition n’aurait jamais osé rêver.
Bien que plus de deux mois se soient écoulé depuis le massacre de nos amis aux îles du Salut, massacre précédé de supplices inouïs, il faut, puisque la presse des fonds secrets fait le silence sur ces atrocités, que la voix des anarchistes, persécutés, frappés, insultés mais toujours debout, s’élève pour crier à tous ce qu’ont osé faire des misérables.
Un être immonde, digne de recevoir l’accolade de Galliffet, le garde-chiourme Carnavaggio, a fait déshabiller complètement un condamné anarchiste, puis a fait enduire son corps de sirop de sucre. Après quoi, le martyre à été ligotté et exposé pendant quatre heures consécutives au dessus d’une fourmilière, autrement dit dévoré vivant. Il se tordait, râlait pendant que les fourmis tropicales, à la morsure féroce et empoisonnée, pénétraient dans toutes les parties de son corps, dans son nez, ses yeux, ses oreilles, le déchiquetaient vivant. Et pendant ce temps-là, les bourreaux riaient.
Un autre monstre à face humaine, Allari, a fait attacher aux arbres des condamnés qu’il laissait, ensuite, périr de faim ; tel autre s’exerçait à abattre à coups de révolver des malheureux, enterrés, ensuite, encore vivants. L’argousin Bonini, au chantier de l’Orapu, associait des chiens de chasse à sa cruauté, les dressant à mordre le condamné que lui assommait à coup de gourdin.
Misérables ! prenez garde si la revanche.
Il ne vous suffit pas, dirigeants scélérats, d’exploiter l’ignorance, les préjugés et le travail de la masse pour subvenir à vos ignobles orgies. Il ne vous suffit pas de maintenir l’ordre, c’est-à-dire votre tyrannie, par l’appui des fusilleurs de Fourmies. Il ne vous suffit pas d’étouffer par la prison, le bague, l’échafaud, toute protestation des opprimés. Il vous faut, encore des supplices incroyables, dont le récit vous amuse entre vos digestions.
Malheur à vous ! Vos forfaits appellent la vengeance : elle viendra.
Le jour n’est pas loin où, à la lueur de vos palais incendiés, le prolétaire, brisant ses chaînes, conquerra victorieusement le rang d’homme libre et ce ne seront pas vos Carnavaggio, vos Bonini, vos Allari, misérables et lâches tortionnaires, qui sauront l’en empêcher.
Tout se payera ; Casimir et Deibler, gare à votre Tête ! Rothschild gare à ton or.
Nos compagnons anarchistes, martyrisés à la Guyane, étaient trop fiers pour ramper, serviles et muets, sous la trique des assassins. Ils se sont héroïquement révoltés, préférant mourir une fois pour toutes, que subir mille morts plus atroces les unes que les autres. Ils auront eu, du moins, avant de périr, la satisfaction de débarrasser la terre de quelques-uns de leurs bourreaux. Que n’ont-ils pu arracher les entrailles à tous !
Écrasés par le nombre après une lutte désespérée, ces braves Meyrueis, Chevenet, Léauthier, Marpeau, ont été égorgés de sang-froid, en même temps qu’une douzaine d’antres condamnés qui avaient eu le courage de se joindre aux anarchistes. Quant à nos autres nombreux camarades dont la société bourgeoise a fait également des forçats, le silence est maintenu sur leur sort. Quelles tortures atroces leur sont infligées par les bourreaux à la solde de nos maîtres bourgeois ?
Patience ! Clique infâme, l’heure du grand règlement n’est pas loin !
L’assassinat de notre ami Simon Biscuit fut surtout atroce. Pour avoir, malgré le bagne, affirmé sa foi sociale par le simple cri de "’Vive l’Anarchie !" ce brave adolescent, qui, à dix-sept ans, était entré corps et âme dans la lutte, fut abattu à coups de fusil par une brute de l’infanterie de marine. Glorieuse armée tu es bien digue d’être commandée par des Galliffet, des Anastay et des Dreyfus !
Assassiné pour un simple cri !
Et les souteneurs de ce régime infâme s’étonnent que nous soyons sans pitié, bronzions nos cœurs !
Non l’anarchie n’est pas morte dans le sang de ses martyrs après Ravachol, Émile Henry ; après Émile Henry, Caserio, sans compter les autres, qu’on ne connaît pas, mais qui, pour avoir su conserver leur tête sur leurs épaules, n’en demeurent pas moins debout et luttant.
Travailleurs, prolétaires esclaves de l’autorité gouvernementale et patronale ne pensez-vous pas que l’heure est enfin venue d’écraser vos bourreaux ?
Debout et plus d’hésitation lâche ! plus de pitié imbécile !
Et vous, camarades, qui par l’action, jetez la terreur dans le camp ennemi ou, par la parole et par la plume, semez les idées de révolte, continuez votre œuvre sans défaillance. Que rien ne vous rebute, ni les persécutions de l’ennemi, ni les odieuses calomnies de quelques misérables qui, glissés dans nos rangs à la faveur de l’anonymat, s’efforcent par des manifestes orduries remplis de mensonges, de jeter la défiance et la haine entre vous.
Ces lâches calomniateurs osent, pour leur besogne policière, revendiquer le nom de Ravachol. Qu’ils apprennent de nous les auteurs de ce manifeste, qui avons collaboré un peu plus qu’eux aux actes du grand dynamiteur que celui-ci soutenait la propagande de nos idées et n’a jamais bavé sur des camarades prisonniers.
Anarchistes !
À l’œuvre ! Et quand même et toujours
Vive la révolution sociale !
Placard édité à Londres :
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Bon bougres ! Lisez tous les dimanches
La Sociale
hebdomadaire illustré
Indispensable pour se rincer les yeux et se décrasser les boyaux de la tête
Le numéro : deux ronds
Achetez l’Almanach du Père Peinard pour 1896
En vente partout : 25 centimesImp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris
Bandeau de vente pour l’Almanach du Père Peinard pour 1896
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 2 — dix centimes — 19 mai 1895
Ribotages ! : les allumettiers vendus ! trahis !
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs d’Angers
Ruminades d’un cul-terreux
Le prix du pétrole
dessin : c’est pour payer les bains de mer à ces bouffis que nous crevons à la peine !
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 3 — dix centimes — dimanche 26 mai 1895
L’anniversaire de la Semaine rouge
Les pièges à prolos
Les victimes de l’amour
L’impôt sur les larbins
dessin : Malheur aux vaincus ?… Pas toujours ! Trop de cadavres à la clé… T’as beau ajouter ton sabre, plus jamais la balance ne penchera du côté de l’Autorité.
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
Affichette de vente.
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 4 — dix centimes — dimanche 2 juin 1895
Vive Kiel !
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs dijonnais
Au Père Lachaise
Les gosses martyrs
dessin : À Montmartre : à défaut de bons bougres (pour se faire la main), la pestaille massacre les cabots !
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 5 — dix centimes — dimanche 9 juin 1895
Brochette de chéquards ! : pots-ce-viniers, roupillez en paix !
Les oubliés de l’amnistie : Liard-Courtois
Ruminades d’un campluchard : sur la grève des Impôts
dessin : Fouille, vieux grigou ! C’est pas au fond de mes poches que tu trouveras de quoi équilibrer ton budget… Je suis plus qu’à sec !
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
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La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 6 — dix centimes — dimanche 23 juin 1895
Les courses : abrutissoir populaire
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs de Laon
Le congrès des mineurs
Un singe fusilleur
dessin : La graisse du richard est faite de la sueur du populo
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 7 — dix centimes — dimanche 30 juin 1895
L’esclavage des prolos de l’État
Les oubliés de l’amnistie : les malfaiteurs de Laon
Le pain gratuit
Inventeurs volés
dessin : Progrès républicain : cet esclave est un homme souverain et libre…
Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La Sociale
hebdomadaire illustré
numéro 8 — dix centimes — dimanche 7 juillet 1895
La grève générale et les allemanistes
Bakounine et la question du pain à l’œil
Les fils à Torquemada
dessin : Souvenir de Kiel :
Internationalisme gouvernemental : les capitalos sont frangins, et les gouvernants itou ! Guillaume et Marianne se sucent la poire… y aura donc plus que les travailleurs à se manger le nez ?Imp. E. Pouget, 120, rue Lafayette, Paris — Affiche d’intérieur
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[ texte ; dessin (allégorie) par Maximilien Luce]
- texte :
Les Temps nouveaux
journal hebdomadaire
140, rue Mouffetard
10cts le numéro
En vente ici
Affiche d’intérieur
Imp. Noizette & Cie, 8, rue Campagne-1er, Paris.
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[ texte ]
- texte :
Michel Bakounine
Œuvres
Fédéralisme, socialisme et antithéologisme
Lettres sur la patriotisme. — Dieu et l’État
Un volume in-18. Prix . . . 3 50
Ont déjà paru dans cette Bibliothèque sociologique :
La Conquête du pain, par Pierre Kropotkine. Un volume in-18, avec préface par Élisée Reclus, 4 édition. Prix . . . 3 50
De la Commune à l’anarchie, par Charles Malato. Un volume in+18, 12e édition. Prix . . . 3 50
Anarchistes, mœurs du jour, roman, par John-Henry Mackay, traduction de Louis Hessem. Un volume in-18. Prix . . . 3 50
La Société mourante et l’anarchie, par Jean Grave. Un volume in-8, avec préface par Octave Mirbeau, prix . . . 3 50
5168. — Dijon, imp. Darantiere.
Affichette de vente des éditions Stock.
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[ texte ]
- texte :
Théâtre des Menus-Plaisirs
16, Boulevard de Strasbourg, 16Le samedi 12 septembre 1896, à, huit heures et demie du soir
Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure sur « Les crimes de Dieu »
Aux Parisiens
Se semant encouragés, les cléricaux déploient une rare activité ; les prétendants et leurs courtisans ne prennent plus la précaution de dissimuler leurs espérances de restauration, restauration dont les honneurs qu’on va rendre à l’autocrate russe ne sont qu’une répétition générale. Le gouvernement assiste, souriant, à ce retour offensif de la secte monarchico-religieuse.
Francs-Maçons,
Souffrirez-vous plus longtemps que ceux des vôtres qui gouvernent n’aient de faveurs que pour les prêtres et leurs protégés ?
Libres-Penseurs,
Supporterez-vous davantage que, torturant l’esprit et la lettre de lois tellement odieuses qu’on les a dénommées “scélérates”, les inquisiteurs de la magistrature étouffent la pensée et suppriment le droit d’écrire et de parler ?
Démocrates,
Tolèrerez-vous que des ministres républicains conspirent avec ceux qui rêvent de confisquer les quelques libertés conquises par le peuple en révolte ?
Indépendants,
Vous, enfin, qui n’êtes inféodés à aucun parti politique, vous qui ne relevez d’aucune organisation, d’aucun groupement, vous qui avez su vous garder fiers et libres, allez-vous attendre, pour vous dresser en indisciplinés, que soient accomplis les attentats qu’on projette contre votre indépendance et votre dignité ?
Parisiens,
L’heure est grave. Le but est en haut, tout en haut : vers les altitudes où radie la lumière ; la moindre faiblesse peut nous précipiter dans les régions enténébrées où, durant des siècles, les homme-noirs tinrent les générations enchaînées dans la servitude de l’ignorance et l’esclavage des superstitions.
Ne nous endormons pas dans une criminelle insouciance.
Ce n’est point l’existence d’un parti qui est en jeu ; c’est l’avenir même de l’humanité.
Nous traversons une phase, décisive peut-être, de la lutte séculaire entre le Mensonge et la Vérité, l’Ignorance et le Savoir, le Dieu tyran et l’Individu libre. Pendant qu’il en est temps encore, agissons.
Aux trente-six mille chaires d’Église qui distillent la fiction décevante de la Foi, opposons les tribunes des réunions publiques où retentira la réalité tangible, démontrable.
Écrivons, parlons, agissons en hommes résolu » à repousser dans leurs confessionnaux et leurs sacristies les individus qui tentent de convertir la terre en un cloître colossal.
Ce ne sera pas trop des efforts de tous pour terrasser la honteuse coalition des républicains ralliés à la Monarchie et des monarchistes ralliés à la République.
Les organisateurs.
Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 13 centimes.
L’Imprimeur-Gérant : Lemanceau.
Dernière page de : Le Libertairen° 44 (13 au 18 septembre 1896).
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[ texte ]
- texte :
Salle Chayne
12, rue d’Allemagne, 12Le samedi 19 septembre 1896, à huit heures et demie du soir
Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure, sujet traité : « Les crimes de Dieu »
« Derniers avatars de l’esprit religieux »
Camarades,
Les Bondieusards sont experts en l’art de se métamorphoser et de s’adapter à toutes les fluctuations des formes politiques et sociales d’une civilisation.
Les ridicules conception•> d’“Honneur”, de “Devoir”, de Morale” qui nous étreignent ne sont que la résultante des siècles de superstitions et d’inepties religieuses qui pèsent sur les générations contemporaines.
Pour conquérir le bonheur, il faut que les Individus se dérobent à ces préjugés et que, aux conventions idiotes d’Honneur, de Devoir, de Morale, ils fassent succéder les saines notions de Sincérité, de Droit et de Félicité qui constituent la Morale, toute la Morale.
Les organisateurs.
Entrée : 50 centimes.
Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes.
L’Imprimeur-Gérant : Lemanceau.
Dernière page de : Le Libertaire n° 45 (19 au 25 septembre 1896).
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[ texte ]
- texte :
Élections municipales
« Le Libertaire » au peuple
Électeurs,
Il n’existe que deux partis : celui de l’Autorité et relui de la Liberté.
Au premier appartiennent tous ceux qui croient à la nécessité d’un gouvernement.
Bien que d’avis différents sur quelques points de détail, tous ces hommes sont, au fond, absolument d’accord. Leurs efforts ont pour objet la conquête du pouvoir public quand ils sont « opposition », la conservation de ce pouvoir dès qu’ils sont devenus « gouvernement ».
Les noms de comédie qu’ils portent : conservateurs, ralliés, opportunistes, radicaux ou socialistes, se rapportent aux personnages qu’ils jouent.
Leurs querelles, toutes de surface, sont faites pour vous donner le change. En réalité, ils n’ont qu’une ambition : gouverner pour faire des lois qui reflètent leurs intérêts et consacrent leur domination et votre servitude.
Pour subtiliser votre confiance, ces maîtres-chanteurs emploient menaces et promesses : devant les timorés, ils agitent le spectre rouge ; devant les autres, le fantôme blanc ; aux riches, ils garantissent le maintien de l’ordre social qui protège la propriété ; aux pauvres, ils assurent une amélioration sérieuse de leur triste sort.
Payée par ces mendiants de suffrages, la presse mène campagne en leur faveur. Discours, programmes, articles de journaux, professions de foi, placards, circulaires, argent, tous les moyens sont mis en œuvre pour vous persuader que le contrat proposé par eux vous est avantageux.
Nous voyons bien les bénéfices que comporte pour l’Élu la signature du contrat : mandat, honneurs et pots de vins. Mais nous avons beau écarquiller les yeux, nous n’apercevons pas ce que l’électeur peut y gagner.
Meurt-de-faim, aura-t-il de quoi manger ? Sans travail, trouvera-t-il une occupation ? Ouvrier, son salaire augmentera-t-il ? Commerçant, ses affaires iront-elles mieux ? Contribuable, ses impôts diminueront-ils ? Français, sera-t-il exonéré du service militaire ? Citoyen, sera-t-il moins écrasé par la Loi ?
Les réformes sont impossibles. Réalisat-on, demain, toutes celles qui forment l’architecture des programmes électoraux, il n’y aurait pas un deuil, pas une larme, pas une souffrance, pas une injustice, pas un crime de moins dans le monde.
Dans une Société capitaliste, il ne peut exister que des déplacements de capitaux. Il arrive que la fortune des uns diminue tandis qu’augmente celle des autres. Mais, après comme avant, il y a des riches et des pauvres : socialement, rien n’est changé.
Sous régime de patronat, il ne peut exister que des déplacements de patrons — celui-ci remplaçant celui-là ; — mais il n’en reste pas moins des patrons et des ouvriers : socialement, rien n’est modifié.
De même, dans une Société autoritaire, il ne peut y avoir que des substitutions d’individu à individu, de parti à parti, de classe à classe ; mais il n’en reste pas moins des gouvernants et des gouvernés, ceux qui font les lois et ceux qui les subissent, des maîtres et des esclaves : socialement, rien n’est transformé.
Voter, c’est choisir entre les divers maîtres ; c’est conférer le pouvoir à des républicains plutôt qu’à des réactionnaires, à des socialistes plutôt qu’a des opportunistes ; voila tout ; ce n’est pas faire acte d’homme libre, ce n’est pas travailler à son émancipation, ce n’est pas prendre en main ses intérêts. C’est, tout au contraire, confier ses intérêts à un traître, perpétuer son propre esclavage, abdiquer toute indépendance, renoncer à son droit de révolte.
Encore une fois, électeurs, quel bien peut résulter pour vous du contrat proposé ?
Indifférents,
Vous qui ne prenez pas au sérieux votre rôle de « souverains » et ne vous passionnez ni pour un programme ni pour un candidat, savez-vous que, par votre indifférence, vous assumez la responsabilité de toutes les iniquités qui se perpétuent ? Savez-vous que cette indifférence constitue une très réelle complicité ?
Apprenez que l’Autorité n’a pas que des partisans ; elle a aussi des adversaires. Ses crimes dans le passé, son impuissance dans le présent, ses dangers dans l’avenir ont armé formidablement contre elle tous ceux qui, soucieux de vivre en paix et en joie, lui ont voué une haine implacable et sont résolus à lui livrer une guerre sans relâche.
Sur le terrain économique, ces ennemis de l’Autorité, ces libertaires se rallient autour de cette idée : la propriété sociale.
En politique, ils sont d’accord sur le nécessité d’abolir tout État et de laisser à chaque individu le soin de vivre en complète indépendance.
En matière électorale, les libertaires pratiquent l’abstention consciente et active.
Eh bien ! Si vous voulez avoir les mains nettes de toutes les malhonnêtetés commises par les gouvernants, faites comme les libertaires : abstenez-vous, ne votez plus jamais.
Camarades,
Plus que jamais, soyons énergiques.
Que chaque candidat trouve devant lui un anarchiste décidé à lui faire rentrer dans la gorge ses flagorneries intéressées.
Que dans toutes les réunions, se fasse entendre le cri de la révolte.
Multiplions-nous.
Que les murs de la ville et les arbres de la campagne parlent à tous de l’abstention.
Le dégoût que soulève dans notre pensée la race des gouvernants, la haine que nous inspire la rapacité des coquins qui nous affament, versons-les à torrents dans la masse des déshérités, nos compagnons de chaînes, nos camarades de misère.
Ils finiront par comprendre ; et, alors, nous serons bien près du but : le bonheur par la liberté.
Le Libertaire
Nota — Ce manifeste sur papier blanc ne peut être affiché. — Sur papier de couleur, il peut être affiché sans timbre s’il est revêtu du visa d’un candidat abstentionniste. Dans le cas contraire, il doit porter un timbre de 42 centimes.
Lire chaque semaine, Le Libertaire, journal fondé par Sébastien Faure.
Dernière page de : Le Libertaire n° 18 (14 au 21 mars 1896).
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[ texte ]
- texte :
Deuxième année. — n° 53 — dix centimes — du 13 au 19 novembre 1896
Le Libertaire
Journal hebdomadaire paraissant le samedi
abonnement pour la France […]
administration et rédaction : 8, rue Briquet (Montmartre) — Paris
abonnement pour l’étranger […]Grande fête familiale
organisée par le “Libertaire”
dans les salons du restaurant Vantier, 8, avenue de Clichyle dimanche 15 novembre 1896, à 2 heures après midi
programme
Première partie. — concert. — on entendra :
Mesdemoiselles Alphonsine et Jane dans leur répertoire ;
Le philosophe Paul Paillette dans ses œuvres ;
Mévisto aîné (du Tréteau de Tabarin) dans ses œuvres ;
Les chansonniers Xavier*Privas, Gaston Sécot, Yon Lug (du Cabaret des Quat’-z’-Arts) dans leurs œuvres ;
Le poète Jehan Rictus dans ses “Soliloques du Pauvre" ;
Le chansonnier anarchiste Le Père Lapurge dans ses œuvres ;
Le chanteur populaire Buffalo dans son répertoire.Deuxième Partie. Causerie sans façon par le camarade A. Tennevin.
Troisième Partie. — Bal avec orchestre
(Le piano d’accompagnement sera tenu par le compositeur Clément.)Entrée : un franc par personne
La date de cette fête coïncidant avec le premier anniversaire de la fondation du Libertaire, nous espérons que nos collaborateurs, nos abonnés, nos lecteurs et nos amis se feront un plaisir d’y assister.
Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’uin timbre de 12 centimes.
L’Imprimeur-Gérant : E. Lemanceau.
Première page de : Le Libertaire n° 53 (du 13 au 19 novembre 1896).
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- notes :
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[ texte ; dessin (électeur déféquant dans une urne électorale devant un mur d’affiches électorales) par Eugène Petit ]
- texte :
L’Anarchie, sa philospophie, son idéal
par Pierre Kropotkine
Une brochure in-48. Prix : … … … 1 fr.
Imprimerie Générale de Châtillon-sur-Seine. — Pignay & Pepin
Affiche d’intérieur
Affichette de vente de l’édition Stock (1896).
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- notes :
- descriptif :
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
La résurrection du Père Peinard
Bons bougres, vous l’aviez cru mort ? — Erreur ! Le vieux gniaff n’a pas avalé son tire-pied : ul est toujours debout, solide au poste !
À telle enseigne que, cette semaine, il se rebombarde journaleux : à partir de dimanche, 25 octobre, toutes les semaines vous pourrez vous rincer l’œil avec Le Père Peinard, un canard bath aux pommes qui, comme devant, coûtera juste deux ronds.
Tous les vendredis, jour de la mise en vente du caneton, réclamez-le à votre marchand de journaux ; s’il hésite à vous l’avoir, dites-lui qu’il est un mufle.
Le programme du Père Peinard n’est foutre pas emberlificotté. Il est court et bon : Liberté, pains de quatre livres à gogo, … avec des biftecks autour et un arrosage de picolo nature.
Voilà qui fait le poil à toutes les couillonnades des politicards !
Aussi, bons bougres, je pense bien que vous être comme bibi : que vous avez soupé de tous ces moineaux qui nous promettent la lune et ne réussissent qu’à chéquarder à tire-larigot.
C’est vous dire que Le Père Peinard ne se privera pas de leur tailler des croupières à tous ces bouffis qui, grâce au Suffrage universel, vivent en vermine sur notre dos.
Turellement, il ne perdra pas de vue l’engeance patronale. Que les capitalos se rassurent ! Ils passeront à l’astique kif-kif les gouvernants.
Chacun aura son compte. De la chameaucratie qui nous pille et nous affame nul ne sera oublié.
Le Père Peinard n’a qu’un dada : tout en dilatant la rate aux exploités, leur remonter le moral et leur ouvrir des horizons nouveaux, — leur donner l’envie de réaliser une Société échenillée de toute racaille dirigeant et où, par conséquent, la vie sera facile et le turbin agréable.
Sur ce, les bons bougres, je vous serre la louche et vous engage à vous payer mes flanches, — ils sont indispensables à votre santé intellectuelle !
Le Père Peinard
Dans les premiers jours de novembre sera mis en vente l’Almanach du Père Peinard pour 1897 ; il sera farci de riches tartines et de galbeuses images et coûtera cinq ronds.
Les bureaux du Père Peinard sont 14, rue Lavieuville, Paris (Montmartre).
Imprimerie Ch. Favier. 120, rue Lafayette, Paris.
Le journal Le Père Peinard reparait ici en 1896 après une interdiction en 1894. Pour l’almanach, voir : https://cgecaf.ficedl.info/?article1540
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- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ text ]
- texte :
“What man can obtain from the land.”
A lecture
will be given by Prince Kropotkin
on the above subject at the
Working Lads’ Institute,
137, Whitechapel road, E. (opposite the London Hospital) on
Monday, February 24, 1896Syllabus
Two opposed fallacies : over-population and over-production. The so-called “agricultural” countries : Russia, the United States. Intensive agriculture : Belgium, the plain of Lombardy. The French market gardener : what he obtains from the soils. Culture under glass, its recent achievements and promises. Where is the limit of over-population ? Amount of labor required to produce the first necessaries of life.
With numerous oxy-hydrogen illustrations.
Doors open at 8. lecture commences at 8.30 P.M.
Admission by tickets 6d. — Reserved seats 1s.
Tickets may be obtained of J. Turner, 7, Lambs Conduit street, W.C. and W. Wess, 42, Cressey Houses, Stepney, E., or at the door on the night ol lecture.
IISG
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- /B_tout>
[ texte ]
- texte :
Salle Chayne
12, rue d’Allemagne, 12
Le samedi 19 septembre 1896, à huit heures et demi du soir
Conférence publique et contradictoire
par
Sébastien Faure
sujet traité
“Les Crimes de Dieu”, « derniers avatars de l’esprit religieux »
Camarades
Les Bondieusards sont experts en l’art de se métamorphoser et de s’adapter à toutes les fluctuations des formes politiques et sociales [de la] civilisation
Les ridicules conceptions d’« Honneur », de « Devoir », de « Morale » qui nous étreignent ne sont que la résultante des siècles [de] superstitions et d’inepties religieuses qui pèsent sur les générations contemporaines.
Pour conquérir le bonheur, il faut que les individus se dérobent à ces préjugés et que, aux conventions idiotes d’Honneur, de [Devoir,] de Morale, ils fassent succéder les saines notions de Sincérité, de Droit et de Félicité qui constituent la Morale, toute la Morale.
Les organisateurs
Entrée : 50 centimes
Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes
L’Imprimeur-gérant : Lemanceau.
Affiche parue au dos du journal Le Libertaire n° 45 (deuxième année, du 19 au 25 septembre 1896).
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- notes :
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[ texte ]
- texte :
A enep ar veleien
Mignoned a bep bro,
Epad ma proaniomp doug an deiz evit lakat an douar da zougen kals froues, hag ober d’eus outo traou util, an eskibien, ar veleien, ar menech a ra eur gompagnunez pinvindic, goloet mad ha bevet mad en ho leziregez.
Cavout a ra deoc’h ne reont netra ? An draze a ve control d’ar viriones.
Cetu ama labour an dud se.
Distagua calon an den d’eus traou ar bed man, lak anezan da blega ep klemm dindan e veach, adda en e speret ar spount d’eus eur bunision éternel hag an esperans en eur recompans hep fin, en hevelep fesson ma velomp speret an den luskellet ato être eun ifern leun a enkres, hag eur barados a eurusted ; lakat er sperejou an dra iskis-se, ar feis, pechini a Zifenn klask ar virionez hag a bermet d’ar pinvindic gwaska var ar paour, a laka tin dud da blega, evel pa vent dall, dindan ar gouarnamant, faussi ar c’hredennou var traou ar bed-ma, en eur c’holo ar sperejou gant superstisionou ridical, a cuzat outho ar gwirionesiou ar sklerra ; renta ar goustians aounik evit ma plego ato ar re vian d’ar re vras, brevi an dud digabestr ar re galouneka ; gwaska kement den a c’houlen liberte ; en eur guer lakat da badout paourentes, sentidigues a kredennou iskis ar bobl pare a ra ho finvidiguez, ho nerz hag ho galloud.
Cetu az fallagries ar friponet se.
Histor an amser passeet a ziskwez d’heomp penos abaoue meur a gant vloas an dud soudanennet a labour er guisse, hag a implij hep skrupul kement moyen a zo en ho galloud.
Profita d’eus gret eus an amseriou a ignorans evit stlabeza speret an den gant kredennou faus : eun Doue e tri den eur vaoues mam ha gwerc’hès, cun tamm kouign carguet a gorf ha goad Doue el unan ; eun Doue leun a vadeles hag visericord o condaouni d’an tan eternel kement hini ne blego ket de lezen ; eun ilis carguet da ranna donezonou ha punisionou an oll galloudek ; tud da bere so roet eur galloud hep termen var an douar hag en env…
Divezatoc’h, sklerijenned gant an deskadurez, ar sklerijenned gant an deskadurez, ar skiant n’em zirollas a enep an diotachou se, an tiranted a inflijeas ar poaniou ar re vrassa d’an dud desket, d’an dud a skiant evit ober dezo tevel.
Egiz loened gouez, direiz ha didruez, ar pabed, an eskibien, ar religiused a gassas d’an tan meur a vill den tamallet seulamant da ganut neubeut a feis.
Hag ar c’hriminaled se d’eus pere an torfejou a lakea da sevel an doujer hagar spount e koustians an dud, an ilis a renke anezo etouez ar Zent.
An amzeriou milliguet se eus an inquisision, an ilis a essa hirio ho ressussita. Er broiou a c’houzano c’hoas ol galloud ar vellein, ar guiziou - se n’ho deus kollet netra eus ho c’hrueldet. E Barcelone, neves-so, gouarnamant ar spagn catholie n’eus condaounet d’an tourmanchou ar re spountussa meur a gant den evit oblija anzao ar pez n’oa ket en ho speret.
E Frans, ar religion a so neubeutoc’h eur greden eguet eun nerz etre daouarn ar velein hag ar mistri.
Cetu penrac ar belec, evit ober gant an dud hag an amser, en deus chanchet ar fesson eus e Zoareou trabassus.
Dre ar s’hol, e klask kemer ar vugale.
Dre ar govession, e ma er famillou.
Dre ar « patronachou » e krog er yaonankis.
Dre ar « vreuriezou catholic » e kendelc’h var bar an oad ar galloud en d’eus kemeret var ar yaouankis.
Dre ar « syndicajou » e talc’h ar labourer, an artisan, memes er meas eus an atelier, didan surveillans ar patron.
Dre an euvrou hanvet a « aluzen » e talc’h soumetet an dud paour a c’hoantafe disratc’ha gant ar vizer.
Rog peurveuia, avechou oc’h ober lazic, rust ha didruez pe karantesus hervez an occasion, ato troïdellus ha druillet, belec a zo ato doujet.
Camaradet,
A gortoz a reimp ma ve re Zivezet evit en ean zifenn Gortoz a reimp ma tizroo ar brini du da daga achanomp, hag int barpet gant ar gouarnamant ?
An draze a ve digalon ha diskiant.
Labouromp eta.
Bras eo an niver eus ar re a anaves ar sotoniach eus a lavarioc ar velein hag an dud ipokrit a zo endro dezo. Mes keu lezirek int ma reont netra evit n’em Ziouali a enep ioulou fall an dud-se pers Zalc’h erog enomp hag hirio evel biscoas adversourien ar Progres hag al Liberte.
Ar re a vell mad an danjer a zo ho dever divuna ar re bouer, ha punta ar te digalon.
D’ar stratill savet gand ar soudanennou hag ho c’honsortet, respontomp en eur adda ar viriones en pep korn eus ar vro. Greomp reunionou, lakeomp hor skrijou var ar mogeriou hag etre daouarn pep den ; er guiz -se e vo skignet d’an eil pen d’eguile eus ar vro enr C’hourant ouz pehini den na hello enebi, hag a gasso adren an dud a zo o micher deski geier d’ar bohl.
Mes surtout, den na dlé conta seulamant var bolontes vad ar re-al. Pep-hini a rank cavout enan e-unan ar volontes ar gourach da labourat.
D’al labour eta mignonet. Ar velein a dag qc’hanomp. En em zifennomp !
Ce manifeste ne peut être affiché que revêtu d’un timbre de 0 [fr.] 06 centime.
[Imprimeur-Gérant L. Barrier. Paris, 58, rue Grenéta]
Texte en breton prenant la moitié de la dernière page de : Le Libertaire n° 88 (du 16 au 22 juillet 1897).
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Conférence publique et contradictoire par Charles Malato et Sébastien Faure sur « l’absurdité criminelle des religions »
Salle du Trianon (ancien Élysée-Montmartre), 80, Boulevard Rochechouart
Le samedi 9 janvier 1897, à huit heures et demie du soir
Conférence publique et contradictoire par Charles Malato et Sébastien Faure sur « l’absurdité criminelle des religions »
Prendront également la parole :
Buteaud, Girault, Murmain, Prost, Tennevin, Tortelier, etc., etc.Aux libres-penseurs ; aux penseurs libres !
Le péril clérical grandit chaque jour. Le flot noir menace de nous engloutir.
Il n’est que temps de conjurer le danger, d’endiguer le flot. Toute hésitation, toute faiblesse pourraient être grosses de conséquences.
Pour répandre le poison de ses bruissantes stupidités, l’Église possède des milliers de temples. Prestige, influence, argent, elle tire parti de tous les avantages quelle a hérités d’un passé d’ignorance et de superstition et que notre époque de lâcheté et d’indécision n’a pas su lui arracher.
Des hommes se sont levés qui ont résolu d’opposer à l’audace croissante des disciples de Loyola la force de leurs convictions antireligieuses.
Établir scientifiquement l’absurdité de la foi et dénoncer, histoire en main, les crimes fomentés de tout temps par les prêtres, tel est leur but.
Cette réunion inaugurera la vigoureuse campagne qu’ils se proposent de mener à Paris et en province pour provoquer un mouvement de résistance anticléricale urgent et indispensable.
Nous faisons appel à toutes les personnes de sincérité et de progrès qui ont, voué à l’esprit religieux la haine et le mépris que méritent ses infâmes procédés.
Leur présence à Trianon (ancien Élysée-Montmartre), le samedi 9 janvier courant, nous sera un précieux encouragement.
Les organisateurs
Pour couvrir les frais, Entrée : 50 centimes
Nota. — Les dames sont admises
Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes.
Paris. — Imprimerie spéciale du Libertaire, 58, rue Greneta.
Dernière page de : Le Libertaire n° 61 (7 au 13 janvier 1897).
Buteaud ou plutôt Butaud (Georges Butaud, 1868-1926) ?
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Contre le cléricalisme
Camarades de tous les pays !
Tandis que nous peinons de longues journées pour féconder le sol, lui arracher ses produits et les transformer en objets utiles, les évêques, les prêtres, les moines, constituant une caste riche, bien abritée et confortablement nourrie, vivent dans l’oisiveté.
Est-ce à dire qu’ils ne font rien ? — Ce serait contraire à la vérité. Ces gens-là s’occupent :
Arracher aux souffrants le souci de leur félicité sur la terre ; leur faire accepter sans révolte l’adversité qui les accable ; semer dans les imaginations la terreur d’un châtiment éternel en même temps que l’espoir d’une récompense sans fin, en sorte que l’esprit humain flotte sans cesse entre un enfer de tortures et un paradis de béatitudes ; glisser dans les cerveaux cette absurdité : la foi qui, interdisant l’examen, prépare, facilite, assure l’oppression des riches sur les pauvres et l’aveugle soumission des peuples aux gouvernants ; fausser le jugement populaire sur les choses de la vie, en enveloppant l’intellect d’une atmosphère mystique qui lui cache la brutale réalité ; spéculer sur les consciences rendues timorées par un respect stupide des formes propriétaires et hiérarchiques de notre criminelle société briser les généreuse énergies ; étouffer les saines colères ; comprimer les révoltes libératrices ; en un mot prolonger — eu cherchant à les justifier — le dénuement des foules qui entretient leur opulence, l’obéissance des masses dont est faite leur domination. l’absurdité des dogmes d’où procède leur influence ;Telles sont les sinistres occupations de ces bandits.
L’Histoire nous enseigne que, depuis des siècles, la caste sacerdotale travaille à ce but, recourant, sans scrupule. aux moyens, quel, qu’ils soient, dont elle peut user.
Elle profita des époques d’ignorance pour souiller l’intelligence humaine de croyances ridicules : un seul Dieu en trois personnes ; une femme vierge et mère ; un pain à cacheter contenant le corps et le sang de Dieu lui-même ; mi Être de bonté et de miséricorde infinies vouant aux flammes éternelles quiconque ne se conforme pas à sa Loi ; une Église dispensatrice de hi mansuétude et de la colère divines ; des hommes revêtus, par le sacerdoce, d’un pouvoir illimité sur la terre et dans le ciel.
Lorsque, plus tard, éclairée par le savoir, la pensée s’insurgea contre les inepties de cette doctrine, ces imposteurs recoururent au supplice pour imposer silence aux savants, aux philosophes. Avec une implacabilité qui ne fut égalée que par les raffinements de leur férocité, ces monstres à face humaine : papes, évêques, religieux, envoyèrent an bûcher, par centaines de milliers, des personnes convaincues ou simplement soupçonnées de schisme, d’hérésie ou d’incrédulité.
Et tandis que les crimes de ces tortionnaires soulevaient de dégoût et d’horreur la conscience humaine, l’Église les inscrivait au nombre de ses Saints.
Ces temps maudits d’Inquisition, l’esprit clérical tente aujourd’hui de les ressusciter. Dans les pays qui subissent encore la toute-puissance des prêtres, ce régime barbare n’a rien perdu de sa cruauté : à Barcelone, l’homme d’État de l’Espagne catholique a soumis récemment aux plus épouvantables tourments plusieurs centaines de personnes, dans le but de leur arracher des aveux.
En France, la religion est moins une croyance qu’une force au service des dirigeants et des patrons. Aussi, le cléricalisme, s’adaptant aux nécessités du milieu, a-t-il modernisé ses procédés inquisitoriaux :
Par l’éducation, il cherche à s’emparer de l’enfance ;
Par le confessionnal, il s’introduit dans la famille ;
Par l’œuvre des patronages, il pèse sur l’adolescent et le jeune homme ;
Par les cercles catholiques et les groupements chrétiens, il s’efforce de conserver sur l’âge mûr l’influence acquise sur la jeunesse ;
Par les syndicats mixtes, il maintient l’ouvrier, même hors l’atelier, sous la surveillance du patron ;
Par les œuvres dites “de charité”, il garde eu soumission les déshérités que la misère pourrait pousser à la révolte.
Tour à tour impérieux ou caressant, arrogant ou souple, sévère ou bienveillant, le clérical, essentiellement tortueux et compliqué, s’impose ou se fait accepter.Camarades !
Allons-nous attendre qu’il soit trop tard pour réagir ? Allons-nous assister, impassibles, au retour offensif du parti clérical encouragé, soutenu par la complicité gouvernementale ?
Ce serait lâcheté et folie !
Agissons donc !
Il est considérable le nombre de ceux qui reconnaissent l’absurdité des croyances religieuses et détestent les hypocrites de Sacristie. Mais — indolence ou veulerie — ils ne font rien pour arrêter les continuelles tentatives d’empiètement de ces incorrigibles ennemis du Progrès et de la Liberté.
C’est à ceux qui sont pénétrés de l’imminence et de la gravité du péril, qu’incombe la noble mission de secouer les apathiques, de viriliser les lâches.
À l’agitation fomentée par les porte-soutanes et leurs acolytes, opposons l’énergique propagande que nous inspirera la force de nos convictions anti-religieuses. Que les conférences se multiplient ; que les réunions se succèdent ; que nos manifestes soient sur tous les murs et dans toutes les mains ; ainsi se formera, d’un bout à l’autre du territoire, un irrésistible mouvement qui fera reculer les propagateurs d’un doctrine mensongère et déprimante.
Mais surtout, que nul ne s’en remette entièrement à l’initiative des autres. C’est en soi que chacun doit puiser la volonté et le courage d’agir. À l’œuvre, camarades ! Le cléricalisme est menaçant. Défendons-nous !
Le “Libertaire”.
Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes.
Paris. — Imprimerie Lemanceau, 58, rue Greneta.
Dernière page de : Le Libertaire n° 62 (du 15 au 21 janvier 1897).
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Contre les religions
Répondant à nos premiers manifestes. les cléricaux ont montré une fois de plus leur mauvaise foi et la nudité misérable de leurs arguments.
Nous savons cependant apprécier le prix de leurs tumultueuses réponses à leur juste valeur. On ne se défend aussi âprement que lorsqu’on se sent sérieusement menacé. Nos premiers coups avaient donc frappé juste.
Quelques-uns de ces professeurs d’ignorance osent s’adresser au « bon sens » des ouvriers.
Toujours le mème procédé tortueux et insinuant dans la discussion.
Aveugles par les lumières de la science, dès qu’ils sortent de la région obscure des mystères, ces hiboux, habitués à ne voir clair que dans les ténèbres de leurs rêveries, sont d’autant moins capables d’apercevoir la vérité qu’elle est plus éclatante.
Le plus spécial de leur talent consiste à embrouiller de la façon la plus complète les choses les plus simples, délayer les idées les plus claires et les submerger dans un flux de paroles et de formules pompeuses. savantes pour les jobards, mais creuses ou incompréhensibles, si bien que l’homme de « bon sens » ne sait plus où donner de la tète. Comme dirait Vallon : Il entend bien le tic-tac du moulin, mais il n’en voit pas la farine.
Avec nous qu’il se rassure ! Il n’y a qu’à examiner de près pour s’apercevoir bien vite qu’il ne peut y avoir, chez ces vendeurs d’eau bénites selon l’expression d’Helvétius : « qu’un délutée de mots répandu sur un désert d’idées ».
***
Ces gens de sacristie cherchent d’abord à se laver de l’accusation d’hypocrisie, de spéculation et d’imposture qu’on leur a tant de fois. et avec juste raison. jetée à la face.
Sur un de leurs manifestes, nous lisons : « Un homme raisonnable peut-il soutenir, sans broncher, que les évêques. prêtres, religieux, qui ont existé et existent encore font (sic) métier d’hypocrisie ? »
Prétendre, comme l’usurier spéculant sur l’intérêt de l’argent. qu’il faut se résigner en ce monde pour être récompensé au centuple dans l’autre ;
Faire payer par des frais de sacrements savamment espacés dans le cours de notre vie le droit à naissance.,à l’adolescence, au mariage et à la mort ;
Prêcher le mépris de la chair et rechercher âprement les plaisirs luxurieux ;
Clamer le désintéressement des choses de la terre et convoiter ardemment les places les plus élevées de la société — consultez l’Histoire — pour pouvoir plus aisément peser de leur néfaste influence sur la pauvre espèce humaine ;
Entretenir avec soin cette passion singulière pour le merveilleux et le surnaturel à l’aide de laquelle la pauvre, l’aveugle humanité a si longtemps enduré les tortures les plus épouvantables ;
Prêcher le pardon aux ennemis et torturer les profanes ;
Parler de paix et sur les cadavres des vaincus chanter des Te deum ;
Proelamer la fraternité universelle avec le « Aimez-vous les uns les autres » de Confucius et oser s’affirmer patriotes, c’est-à-dire part-sans de cet égoïsme national qui pousse l’égorgement des peuples ; — fomenter, avec cet esprit machiavélique qui leur est particuiller. la haine, les guerres civiles. politiques ou religieuses, suivant les besoins de leur immense ambition, etc., etc. ;
N’est-ce pas là faire métier d’hypocrisie. de spéculation et d’imposture ?
***
D’autres s’écrient : « Athées, vous êtes des immoraux ! »
Avec le philosophe Kant, nous répondons : « Insensés, que le fanatisme aveugle, sachez que la mort de vos dogmes sera l’enfantement de la morale. »
C’est la religion et l’immoralité qui, de siècles en siècles, marchant la main dans la main, ont semé dans le monde le germe de tous les rives et de tous les crimes.
À la place de votre soi-disant morale. artificielle et dogmatique, basée sur le privilège, nous voulons, nous, établir la belle morale de réciprocité, d’après laquelle, dans une société égalitaire, chacun trouvera son propre bonheur dans le bonheur des autres, où le bien de tous résultera de celui de l’individu et réciproquement.
Il vous convient bien à vous. métaphysiciens religiosâtres. de parler de morale. vous dont la confession vous débarrasse aisément de vos crimes !
Une simple question !
Est-ce moral que d’être moral par désir de récompense ou crainte de châtiment ?
***
D’autres encore ont l’audacieuse candeur de s’écrier :
« Quel grand mal porte à la société la croyance au ciel et à l’enfer, c’est-à-dire récompense pour le juste, l’homme de foi, châtiment pour le malfaiteur et l’apostat ! »Quel grand mal ?
Mais il faut se boucher les yeux pour ne pas le voir partout répandu du jour où notre imagination criminelle a semé les hypocrisies dans nos cœurs en les terrorisant. Comment expliquer notre asservissement séculaire, notre résignation coupable ?
Comment toutes nos douleurs pourraient-elles s’expliquer si votre monde avait été créé, s’il était dirigé par une intelligence infiniment bonne, toute-puissante et. éternelle ? Pourquoi votre nommé Dieu n’a-t-il pas tracé son nom en traits d’étoiles dans le ciel et mis fin de cette façon à tous les doutes, à toutes les angoisses qui tourmentent le cœur de l’homme ? Pourquoi ce tout-puissant n’a-t-il pas d’un geste fait ce cesser ces disputes éternelles qui ont été pour la pauvre espèce humaine tâtonnant dans les ténèbres la source de tant de larmes et de gémissements ? Pourquoi se dérobe-t-elle à nos regards ? Pourquoi tend-elle à notre raison des pièges au moyen desquels les ignorants — multidino ingens — sont précipités dans des doutes sans fin et des maux sans nombre ?
Une question :
Votre Dieu infiniment juste aurait dit à Ève, après l’avoir laissé pécher : « …Désormais les femmes enfanteront dans la douleur... » Que lui avaient donc fait les femelles d’animaux ?
D’autres calotins osent cyniquement sr réclamer de la… Science !!!
La mémoire de quelques savants : Claude Bernard et Pasteur, est à cet effet mise à contribution. Argument déplorable qui se retourne contre eux de la façon la plus décisive, « Vous oser dire que l’athéisme est une conséquence scientifique, nous disent-ils. Et Claude Bernard, Pasteur, Ampère, etc.. ne sont-ils pas morts dans les bras du prêtre catholique ? »
Quelle inqualifiable, audace !
Ils osent invoquer le nom de savants dont le souvenir tout entier proteste violemment contre le rapt odieux qu’a fait de leurs cadavres la gent cléricale, profitant toujours de l’état comateux d’un malade ou de la mystique faiblesse des femmes, afin de pouvoir s’emparer des morts.
Le démenti ne se fait pas longtemps attendre de la part de ceux-là même dont ils réclament le posthume appui.
Claude Bernard a écrit textuellement (grand Traité de Physiologie) : « Reculons sans cesse les limites de la Science ; lorsque celle-ci fait un pas en avant, la Foi en fait deux en arrière. »
Et Pasteur (discours au Collège de France) s’écriait : « L’acquis scientifique est pour les esprits cultivés une source de satisfaction plus grande que le gout du surnaturel et du merveilleux. »
L’imposture (les ignorantins, ici trop évidente. éclatera à tous les yeux.
La Science ! Ils ont l’audace d’invoquer la Science !!!
Lamennais a eu le mérite de plus de franchise en disant : « La Science et la Foi s’excluent ! »
Il est clair comme le jour qu’en admettant le miracle de la création, il ne reste plus de place pour la discussion scientifique. La Foi et la Science sont deux royaumes distincts dont les frontières incessamment se déplacent au profit de la dernière. Des territoires qui étaient au pouvoir de la foi, il y a cent ans et plus, sont aujourd’hui occupés par la Science et ce mouvement ne fera que s’accentuer avec le temps. La théologie et l’exploration de la nature ne peuvent marcher front et paisiblement. Il n’y a pas de science là où il n’y pas de démonstration expérimentale et de la raison. Il n’a a pas de science là où il y a le mensonge de la révélation et l’inepte absurdité des mystères. Il n’y en aura pas pour les cléricaux tant que le télescope n’aura pas découvert l’assemblée des anges et que des hommes ne seront pas tombés des gradins du ciel.
Et c’est cette Science qui, proclamant le règne de la matière éternelle. incréée, bannissant à jamais de vos « sanctuaires » la criminelle fiction du Déisme, mettant en fuite les religions comme la lumière met en fuite l’obscurité, purgeant la terre des horreurs de l’Autorité, accordera à l’homme le bien-être intégral auquel il a droit.
Imprimeur-Gérant Léon Barbier, 18. rue Grenéta. — Paris.
Nota. — Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 0 fr. 12.
Dernière page de : Le Libertaire n° 71 (du 18 au 24 mars 1897).
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Germinal
Germinal
Dans le champ noir des affamés,Comme une plaie héréditaire,Les grains que vous avez semés,O Bourgeois ! vont sortir de terre.La haine, cette fleur du mal,Germe vivace en nos entrailles.Il en jaillira ce qu’il pourra.Hardi les gars !C’est GerminalQui fera pousser les semailles !Tout ce qui vient des malheureux,Leur amour même, vous tourmente ;Le coït de ces ventres creuxVous écœure et vous épouvante.Que chaque accouplement brutalFasse un soldat pour nos batailles.Plus il en naîtra, mieux ça vaudra.Hardi les gars !C’est GerminalQui fera pousser les semailles !Quand les pauvresses réprouvés,Martyrs en butte à la détresse,Se seront enfin soulevés, Réclamant leur part de richesse ;Au tronc du vieux monde inégalOn fera de larges entraillesIl en jaillira ce qu’il pourra.Hardi les gars !C’est GerminalQui fera pousser les semailles !Les forgerons et les mineurs,Va-nu-pieds sortant de leurs bouges,Seront de rudes moissonneursLorsque viendront les moissons rouges.Guerre aux repus du Capital !Il faut égaliser les tailles ;Il en coulera ce qu’il pourra.Hardi les gars !C’est GerminalQui fera pousser les semailles !Quand les meurt de faim rassemblésSe dresseront pour la Révolte,Serrés, nombreux comme les blés,Les fusils feront la récolte.Pour changer l’ordre SocialIl faut de vastes funérailles.Plus on en tuera, mieux ça vaudra.Hardi les gars !C’est GerminalQui fera pousser les semailles ![gravure portrait :] Michel Angiolillo
Ils ont été bien interdits ceux à qui Angiolillo, sur le point de payer de sa vie l’acte de justice accompli sur la personne du monstre Canovas, demanda la permission de prononcer un mot, un seul.
Et leur stupéfaction s’est accrue, quand, d’une voix vibrante, forte, claironnant, le supplicié proféra ;
« Germinal ! »
Ce mot, les bourreaux ne l’ont point compris. Ils ne le pouvaient comprendre. Mais ce n’est pas pour eux qu’Angiolillo poussa son cri suprême, c’est pour tous ceux qui, disséminés à travers la planète, ont voué à notre Société de sang et de boue une haine inextinguible.
Le condamné savait que, passant au-dessus des murs de la prison, franchissant la haie barbare des policiers et des soldats, son Germinal irait, solennel et formidable, frapper l’oreille des hommes de pensée haute et de conviction ardente qui composent la génération nouvelle, présageant magnifiquement les révoltes implacables.
Il savait que ce Germinal les anarchistes le répéteraient, l’expliqueraient, le commenteraient, appelant les foules à recueillir tout ce qui s’en dégage de colère et d’espérance.
Germinal ! cela voulait dire : « Débarrassez-vous de ma personne. Je vous défie de supprimer l’idée que j’affirme avant de disparaître. Assassinez-moi, vous êtes les plus torts. Elle, vous ne la tuerez jamais !
« Germinal ! Le grain monte. Dans le champ des intelligences, le sol crève sous l’effort irrésistible de la semence en fermentation. Les terres se couvrent d’épis. Ils sont durs, lourds, superbes.
« Germinal ! C’est le renouveau perpétuel. C’est la vie sortant de la mort. C’est l’éternel et ininterrompu pêle-mêle des naissances et des disparitions ! C’est la transformation fatale et séculaire ! C’est l’imprimable enchaînement des assauts et des résistances. C’est l’enfantement confus, mystérieux, mais irréfragable des effets et des causes !
« Germinal ! C’est le printemps sans commencement et sans fin : c’est la Nature en constante élaboration ; c’est l’univers en travail depuis les hivers les plus inconnus jusques aux demain les plus insoupçonnés.
« Germinal ! C’est l’histoire s’écrivant sous la dictée des événements que nulle force humaine ne saurait enchaîner, que nulle puissance n’est de taille a dominer !
« Germinal ! C’est, au travers des larmes amères, la douceur des sourires ; c’est, au sein des ténèbres qui enveloppent l’humanité ignorante, la lueur qui perce l’obscurité et oriente les foules vers les horizons de clarté. C’est, malgré le cliquetis des armes, le grondement des canons, le crépitement de la mitraille et les vociférations des soldats, c’est le calme bienfaisant des apaisements définitifs et des réconciliations sans retour.
« Germinal ! Les cerveaux vont être conquis ; les cœurs sont sur le point d’être gagnés ; les volontés s’arment de résolution ; les bras s’apprêtent. Dans les palais des tyrans, dans les temples des imposteurs, dans les demeures des riches, dans les tribunaux, les prisons, les casernes, les couvents, partout où se concerte et s’accomplit le crime, partout où gémissent les tourmentés, d’un bout de la terre à l’autre, s’annonce la prochaine tourmente, pleine de terreurs pour les uns, emplie d’espoirs pour les autres !
« Germinal ! Ils sont venus les temps — ah ! pourquoi ont-ils tant tardé ? — des responsabilités et des représailles ! Les temps où les écrasés et les vaincus demanderont des comptes aux triomphateurs et aux bourreaux ! les temps où les esclaves se rueront sur les maîtres ! les temps des haines vengeresses et des exécutions salvatrices !
Germinal ! Germinal !! Germinal !!!
Telle est la signification de ce seul mot Germinal sur ces lèvres qui allaient pour toujours devenir muettes.
Germinal ! C’est le nunc dimittis de cette bouche qui, avant d’être glacée par la mort, évoque si puissamment la vie universelle, annonce le crépuscule d un passé de misère, d’horreur et de violence et l’aurore d’un présent de douceur, de beauté et d’abondance.
Germinal ! Ce sera le cri de ralliement pour la levée de boucliers des exploités contre les exploiteurs, des opprimés contre les tyrans, des maigres contre les gras, des déshérités contre les privilégiés !
Ce sera la diane des grands jours de bataille ! C’est bref, c’est farouche, c’est entraînant !
Germinal ! Germinal !! Germinal !!!
Le Libertaire.
Ce placard ne peut être affiché que revêtu d’un timbre de 12 centimes.
Imp. Léon Barrier, 120, rue Lafayette, Paris
Dernière page de : Le Libertaire n° 95 (du 5 au 12 septembre 1897).
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[ texte ]
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Salle du commerce, 94, faubourg du Temple
Vendredi 19 mars, à 8 heures 1/2 précisesGrand meeting d’indignation
Au bénéfice des victimes des assommades policières de l’église Ambroise
À l’assassin !!!
Aux libres-penseurs, aux penseurs libres,
La clique cléricale, enhardie par l’appui du gouvernement jésuite des Méline et autres bandits, sentant que la population parisienne en a assez, et ne veut plus entendre les mensonges des soit-disant envoyés de Dieu, les curés veulent se seervir des églises pour déverser leur bave sur les travailleurs consceints qui vuelent autre chose que des promesses de politiciens ou de religieux.
Jésuites et policiers s’associent pour assommer nos camarades.
Cena ne peut durer, il nous faut réagir, trouver des responsables ; montrons à ces bandits que nous sommes des hommes.
Orateurs : Broussouloux, Buteaud, Tortelier, Prost, Régis, Abriolle.
Prix d’entrée 0 fr. 30
Les organisateurs
Imp. […], Paris
Buteaud ou Butaud ?
https://militants-anarchistes.info/?article4856
https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/saint_ambroise_meetingjpg.jpg- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Supplément au n° 21 du Père Peinard
Le Père Peinard
Au populo
Voici le 18 mars qui rapplique. Chouette anniversaire, nom de dieu !
Des journées pareilles, jours de triomphe populaire, y en a fichtre ps épais, le long de l’Histoire.
Au 18 mars 1871, les Parisiens foutirent les pieds dans le plat et se rebiffèrent crânement. Les troubades, sentant la Révolution mûre, sans faire de magnes, levèrent la crosse en l’air.
Mince de jubilation quand les bons bougres se reluquèrent victorieux ! Croyant la Révolution à jamais triomphante, ils allèrent boire chopine chez les bistrots.
Hélas ! les gas se montaient le job : l’heure de rire n’avait pas sonné. Bien au contraire ! AU 19 mars 1871, y avait rien de fait et ce n’était foutre pas le moment de s’endormir sur le rôti ; il eut fallu se décarcasser dar-dar, se démarcher dur et ferme, tendre ses biceps, déployer nerf et initiative.
Il n’en fut rien, nom d’une pipe ! Au lieu d’opérer lui-même, le populo, toujours bonne poire, s’en rapporta aux autres : il se fia à la poigne du Comité Central. Y avait là peu de mauvais bougres ! Mais, devenus gouvernement, les types se trouvèrent aussi embarrassés devant la situation qu’une baleine qu’aurait pêché une clarinette.
Et les Parisiens, confiants dans leurs chefs, au lieu d’agir, firent le poireau !
Et on ne marcha pas sur Versailles !
Et on monta la garde devant les coffres de la Banque !
Le résultat de ce manque de jugeotte fur désastreux : les Versaillais se réorganisèrent et, grâce aux millions de la Banque de France que les Communards leur conservaient précieusement, ils furent bientôt à même de foutre une sacrée fessée aux Parisiens.
Tellement que, depuis lors, le populo en est resté tout patraque : la saignée de mai lui a coupé bras et jambes !…
Heureusement, il germe des fistons qui, — espérons-le ! — ne bouderont pas à sa besogne et seront plus à la hauteur que le furent les vieux.
Ceux-là ne s’en rapporteront plus aux Autorités pour réaliser une société meilleure ; quand ça sera le moment de se montrer ils marcheront carrément et, — avant toute chose, — ils s’arrangeront, en dehors de tout gouvernance, pour que chacun bouffe à sa main, que personne n’aille cul-nu, ni ne refile la comédie.
Ça fait, la Sociale aura du vent les voiles ! Dès que les bons bougres auront goûté à la vie nouvelle nul de voudra, — même les plus pantouflards, — retomber dans le pétrin capitalo et gouvernemental.
Le Père Peinard.
Bons bougres, pour vous rincer l’œil et vous décrasser les boyaux de la tête, chaque dimanche payez-vous Le Père Peinard, réflecs hebdomadaires d’un gniaff. Le caneton est en vente chez tous les libraires et coûte deux ronds.
Ce placard peut être affiché que revêtu d’un timbre d’affiches de six centimes.
Imprimerie Ch. Favier. 120, rue Lafayette, Paris.
Affiche parue en supplément du Père Peinard, ne série, n° 21 (14-21 mars 1897).
Bilan dans le n° 29 (18-25 avril 1897) du même journal :
Les Affiches du Père PeinardLes dernières affiches, à l’occase du 18 mare, ont été collées un peu partout et le populo les a chouettement reluquées.Turellement, un peu partout aussi, la rousse les a raclées, mais en ayant soin d’opérer la nuit, — crainte de trouver à qui parler. En effet, les affiches étant timbrées, c’est une vacherie illégale que les bourriques se permettaient et un bon bougre aurait pu les enquiquiner à, ce sujet.C’est vrai que les policiers se foutent de la légalité autant que d’une guigne.N’importe, il n’est jamais mauvais de leur fourrer le nez dans leurs salopises.C’est ce qu’on a tort de ne pas faire quand l’omisse s’en présente : ce n’est pas parce qu’un roussin est roussin que tout lui est permis, nom de dieu ! Apprenons â nous faire respecter.Nous réclamons toutes les libertés, c’est bien ! mais ce n’est pas une raison pour négliger d’user de celles que nous possédons déjà.C’est ce que n’ont pus manqué de faire, Grenoble, le topant Cadeaux et sa compagne : le soir du 18 mars, ils étaient partis coller quelques douzaines d’affiches, quand la copine reluque deux grands escogriffes qui s’esbignaient après en avoir déchiré une. Elle court : après eux, les rattrape et leur demande pourquoi ils avaient abîmé l’affiche ?— C’est une affiche interlope, nous allons la porter à la police.Vous pensez si la copine leur a lavé la tête !… Cadeaux s’amène, la chamaillerie continue et les deux escogriffes, se croyant les plus forts, commencent a cogner.Mais Cadeaux et sa copine — qui ne sont pas manchots ! —ont si bien joué du pinceau colle que les deux agresseurs ont appelè la police à leur secours.Rien n’est venu !C’était fini quand une bande de musicaiilons, amis des deux escogriffes, s’amena : la bagarre reprit et Cadeaux et sa compagne tinrent crânement toute la bande en respect, grâce aux pinceaux et au goguenot à colle.Ce qu’il y a de rigolot, c’est que le lendemain Ira deux escogriffes, dont l’un n’a que 1 m. 85 de haut et l’autre 1 m. 70, sont allés porter plainte au quart d’œil, affirmant qu’ils avaient été Attaquéspar la copine de Cadeaux.C’était si bête et si lâche que le quart d’œil les a envoyés rebondir.En Algérie, par exemple, pays de l’arbitraire par excellence, l’affiche du 18 mars n’a pas passé sans que les marchands d’injustice cherchent pouille.À Trenés, deux bons fieux en avaient collé une, — rien qu’une ! Ils ont été fichus au bloc et gardés douze jours au secret. Ramsout qui tient un débita Tenès a eu son café fermé ; quant a l’autre victime, Vernet, du coup il en a perdu sa place d’employé des ponts-et-chaussées.En outre, le copain Reclus, qui avait remis l’affiche aux deux gas va être poursuivi comme complice, sous prétexte d’excitation au pillage et d’apologie de faits qualifiés crimes.Ils ont du culot, les jugeurs algériens !Ils sont les dignes copains de la gradaille qui torture les pauvres troubades dans les régiments africains et assassine las Chédel, les Cheyrnol et tant d’autres.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
[Le Père Peinard au populo : élections législatives du 20 août 1893]
[Le Père Peinard au populo : élections législatives du 20 août 1893]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 42 × 31 cm.
sources :
![]() 1898 |
[Les dynamitards aux panamitards]
[Les dynamitards aux panamitards]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Manifeste des dynamiteurs]
[Manifeste des dynamiteurs]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 51 × 38 cm.
sources :
[À Carnot le tueur]
[À Carnot le tueur]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]
[Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Bon bougres ! Lisez tous les dimanches La Sociale]
[Bon bougres ! Lisez tous les dimanches La Sociale]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 2, 19 mai 1895]
[La Sociale, numéro 2, 19 mai 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 3, 26 mai 1895]
[La Sociale, numéro 3, 26 mai 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 4, 2 juin 1895]
[La Sociale, numéro 4, 2 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 5, 9 juin 1895]
[La Sociale, numéro 5, 9 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 6, 23 juin 1895]
[La Sociale, numéro 6, 23 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 7, 30 juin 1895]
[La Sociale, numéro 7, 30 juin 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[La Sociale, numéro 8, 7 juillet 1895]
[La Sociale, numéro 8, 7 juillet 1895]. — Paris : Sociale (1895-1896), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 43 × 31 cm.
sources :
[Les Temps nouveaux : en vente ici]
[Les Temps nouveaux : en vente ici] / Maximilien Luce. — Paris : les Temps Nouveaux, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 59 × 41 cm.
sources :
[Michel Bakounine : Œuvres]
[Michel Bakounine : Œuvres]. — Paris : Stock. Bibliothèque sociologique (1894-1914), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 48 × 64 cm.
sources :
[Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure sur « Les crimes de Dieu »]
[Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure sur « Les crimes de Dieu »]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure, sujet traité : « Les crimes de Dieu »]
[Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure, sujet traité : « Les crimes de Dieu »]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Élections municipales : « Le Libertaire » au peuple]
[Élections municipales : « Le Libertaire » au peuple]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Grande fête familiale organisée par Le Libertaire]
[Grande fête familiale organisée par Le Libertaire]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[L’Anarchie, sa philosophie, son idéal par Pierre Kropotkine]
[L’Anarchie, sa philosophie, son idéal par Pierre Kropotkine]. — Paris : Stock. Bibliothèque sociologique (1894-1914), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 34 × 51 cm.
sources :
[La résurrection du Père Peinard]
[La résurrection du Père Peinard]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 42 × 31 cm.
sources :
[Lecture by prince Kropotkin : What man can obtain from the land]
[Lecture by prince Kropotkin : What man can obtain from the land]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 58 × 45 cm.
sources :
[Les Crimes de Dieu : derniers avatars de l’esprit religieux ; conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure]
[Les Crimes de Dieu : derniers avatars de l’esprit religieux ; conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure]. — Paris : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 55 × 38 cm.
sources :
[A enep ar veleien]
[A enep ar veleien]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [40 ?] × [27 ?] cm.
sources :
[Conférence publique et contradictoire par Charles Malato et Sébastien Faure sur « l’absurdité criminelle des religions »]
[Conférence publique et contradictoire par Charles Malato et Sébastien Faure sur « l’absurdité criminelle des religions »]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Contre le cléricalisme]
[Contre le cléricalisme]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Contre les religions]
[Contre les religions]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Germinal]
[Germinal]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.
sources :
[Grand meeting d’indignation au bénéfice des victimes des assommades policières de l’église Ambroise]
[Grand meeting d’indignation au bénéfice des victimes des assommades policières de l’église Ambroise]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo : supplément au n° 21 du Père Peinard]
[Le Père Peinard au populo : supplément au n° 21 du Père Peinard]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 41 × 31 cm.
sources :
[Matinée-spectacle au profit des martyrisés de Montjuich]
[Matinée-spectacle au profit des martyrisés de Montjuich] / Willette, Adolphe (1857-1926) "> Adolphe Willette. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [54 ?] × [40 ?] cm.