papier de couleur

 

 
 

Affichage par année

418 affiches :

 

    [À bas la Calotte et vive la Sociale !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À bas la Calotte et vive la Sociale !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; [45 ?] × [31 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Allemane, Jean (1843-1935)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Griffuelhes, Victor (1874-1922)  ; Latapie, Jean  ; Willm, Albert (1868-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    À Bas la Calotte et Vive la Sociale !

    Au peuple de Paris

    L’arrogance de la cléricale devient intolérable.

    Enhardis par quelques succès plus apparents que réels, rendus audacieux par l’occulte complicité des Pouvoirs Publics et par la protection ouverte de la Force armée, les partisans de la Calotte se croient les maîtres de Paris.

    Ils rêvent de faire revivre les heures d’affolement où les bandes nationalistes, à la faveur de l’Affaire, tentaient de terroriser l’opinion publique.

    C’est, transportée dans le domaine religieux, la guerre sociale dans sa tragique netteté, avec les deux France en présence : celle du passé et celle de l’avenir.

    Voilà la signification exacte et profonde delà présente agitation et ce serait folie que de ne pas s’en rendre compte,

    Camarades,

    L’heure est grave.

    De nous, de nous seuls, mais de nous tous, il dépend qu’elle soit féconde, peut-être décisive.

    Il suffit que nous le voulions. Il faut le vouloir.

    Une chose est à faire : Opposer les bataillons rouges de la Révolution aux bataillons noirs de la Réaction,

    Républicains, Libres-Penseurs, Démocrates, Socialistes.

    Vous ne vous faites pas d’illusions sur l’énergie (?) des Pouvoirs Publics.

    En tous cas vous savez que ceux-ci ne marchent que contraints par la poussée populaire.

    Donc, si vous voulez sincèrement, ardemment — et en attendant plus et mieux — la séparation des Églises et de l’État, la suppression du budget des cultes et toutes mesures destinées à affaiblir la Religion, tueuse d’énergie, fomentes d’oppression, d’ignorance et de misère, c’est sur vous, sur vous seulement qu’il faut compter.

    En conséquence,

    Travailleurs qui êtes las de pourvoir à l’entretien des séculaires ennemis de votre affranchissement ;

    Hommes de vérité qui comprenez combien il est absurde de fournir des subsides à l’Imposture, de favoriser sa propagande et de fortifier sa domination ;

    Révolutionnaires qui savez tout le mal que les Religions — toutes les Religions — ont fait et font à l’Humanité, et qui savez aussi que la Religion est, avec le Militarisme, le plus redoutable rempart du Régime capitaliste ;

    Nous vous convions tous, sans distinction d’aucune sorte, a une grande manifestation populaire, pour le dimanche 31 mai.

    Citoyens et Camarades,

    Que ce jour-là, comme de coutume, la Prêtraille donne en paix sa bénédiction aux pauvres de cervelle qui fréquentent les églises, que les petits jeunes gens des cercles religieux et des patronages catholiques, encadrés par les pseudo-bouchers de la Villette se donnent — à bon compte — des airs de soldats valeureux et invincibles.

    Avec ou sans gourdins, avec ou sans os de mouton, avec ou sans revolvers (il n’y en a pas que pour eux), tous ces gens-là ne tiendraient pas longtemps tète à leurs adversaires, si la bataille pouvait s’engager directement entre les belligérants.

    Mais nous savons qu’il sera impossible d’approcher des églises, à plus forte raison d’y pénétrer.

    Au surplus nous n’éprouvons pas — pas encore, du moins — le besoin d’envahir les mauvais lieux dits « saints lieux » et d’en chasser les vendeurs d’eau bénite.

    C’est dans la Rue que nous vous convions ; dans la Rue qui appartient à la Foule, dans la Rue dont il n’est pas admissible que les pires ennemis de la Liberté puissent nous disputer la souveraine possession.

    Qu’ils gardent — pour le moment — leurs églises, leurs temples leurs synagogues. Mais la Rue est à nous. Nous saurons la conserver.

    Républicains, Libres-Penseurs, Socialistes, Révolutionnaires, Anarchistes.

    Rendez vous tous, le dimanche 31 mai, à 3 heures précises,

    Place de La république

    Cette grandiose démonstration doit avoir un caractère véritablement populaire

    Elle ne doit être l’œuvre exclusive d’aucun parti, d’aucune organisation, mais bien celle de toutes les organisations, de tous les partis et de tous ceux qui combattent l’influence néfaste de tous les cléricalismes.

    Dimanche, venus de tous les quartiers et de la banlieue, nous serons des milliers et des milliers unis en l’inébranlable volonté d’en finir avec la réaction religieuse et de donner au monde l’impression et la preuve que Paris, le Paris des Faubourgs, le Paris qui travaille et qui pense, n’est pas la ville du Sacré-Cœur, mais reste la capitale de la Révolution.

    De nos poitrines sortira, dominant le chant des cantiques, une formidable clameur de « À bas la calotte ! » et « Vive la Sociale ! »

    (Le Libertaire) 

    Camarades,

    À l’issue de cette importante manifestation et quel que soit le chemin parcouru par les diverses colonnes qui sillonneront Paris, vous vous rendrez en masse :

    à 5 heures précises

    Gymnase Delsahut
    11, rue de Malte, 11

    Pour assister au meeting antireligieux auquel prendront part tous les orateurs, tous les propagandistes de la Pensée libre et notamment :
    Allemane, Fribourg, WILM, Wilm, du PSOR
    Griffulhes, Latapie, Lévy, de la Confédération Générale du Travail ;
    Yvetot, Secrétaire de la Fédération des Bourses du Travail ;
    Sébastien Faure

    Ce placard peut être affiché. — Droit de timbre 0,12 centimes.

    Imprimerie du “Libertaire”, 15, rue d’Orsel, Paris


    sources :

    Parue au dos du Libertaire 9e année, 4e série, numéro 30 (du 29 mai au 5 juin 1903).






    [Memento !]

    notice :
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    [
    Memento !]. — Pietrasanta : Gli anarchici di Pietrasanta, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Italie
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Memento !

    Qualunque azione che rivela il progresso di un popolo è doveroso ricordarla, tanto più quando questa è guidata dallo spirito di ribellione verso tutto ciò che è abuso e tirannia.

    È contro il tiranno Napoleone III ; contro lo stato cui inveirono i francesi il 18 marzo 1871.

    Lo spaventevole macello umano, l’appetito insoddisfatto da vario tempo, ridestò negli animi del popolo il ricordo dei loro avi nella causa del 1789. Il peso dei 14 Miliardi spesi in quella guerra contro i Prussiani, il dispetto di avere involontariamente cooperato ai morbosi desideri di un pugno di ambiziosi li incitò vieppiù alla rivolta.

    Il popolo si convinse finalmente di quello che voleva e volle l’autorità che legittimamente gli appartiene.

    " Non più Imperatori ! abbasso il governo napoleonico „ fu allora terribile quanto era stato sottomessivo. Alle migliaia di vittime seguirono altre vittime, l’ultime delle quali morirono, però coscienti di pugnare per la libertà. Erano comunisti e li chiamarono assassini, perché non vollero oltre tollerare la fame e le violenze. Oggi, tutto il mondo onesto ricorda con piacere quell’agitazione, quell’inizio di libertà benché conquistata a titolo di sangue. Un saluto ai superstiti : alle vittime un imperituro ricordo, e l’anatema alla fonte di tanti mali.

    18 Marzo 1903.

    Gli anarchici di Pietrasanta

    Pietrasanta, Tip. Boldrini


    sources :
     


    [Conscrits]

    notice :
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    [
    Conscrits]. — Paris : AIA_ (Association Internationale Antimilitariste : 1904-ca1909) = Internationale Anti-Militaristische Vereeniging (IAMV), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; 121 × 82 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : BnF
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Almereyda, Miguel (1883-1917)  ; Bontemps, Arnold (1884-....)  ; Bosche, Nestor  ; Bousquet, Amédée (1867-1925)  ; Castagné, Ferdinand (1872-1953)  ; Chauvin, Paul (1865-1938)  ; Cipriani, Amilcare (1843-1918)  ; Clément, Léon (1974-....)  ; Coulais, Émile  ; Desplanques, Charles (1877-1951)  ; Dubéros, Raymond (1881-...)  ; Frontier, Jean  ; Garnery, Auguste (1865-1935)  ; Gohier, Urbain (1862-1951)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)  ; Hervé, Gustave (1871-1944)  ; Laporte, Émile  ; Le Blavec, Pierre (1868-....)  ; Le Guéry "Leguerry", Jules (1875-1937)  ; Lefevre [affiche rouge "conscrits"]  ; Merle, Eugène (1884-1946)  ; Mouton, René  ; Nicolet, Jules (1877-1955)  ; Numietska “Teutscher”, Félicie (1872-1951)  ; Pataud, Émile (1869-1935)  ; Perceau, Louis (1883-1942)  ; Rogeon, Lazare  ; Ryner, Han (1861-1938)  ; Sadrin, Roger (1878-...)  ; Tailhade, Laurent (1854-1919)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Association Internationale Antimilitariste des Travailleurs

    Conscrits

    Voici l’instant venu de payer votre dette à la patrie. Dans quelques jours vous allez abandonner tout ce qui vous est cher : familles, amis, amante, pour revêtir l’infâme libre militaire. Vous allez délaisser vos intérêts et votre travail pour vous embrigader dans le troupeau de brutes auquel on enseigne l’art de tuer.

    Comme nous l’avons fait les années précédentes pour vos aînés, nous venons à vous et vous [invitons ?] à réfléchir. Avant de renoncer définitivement à votre qualité d’homme, avant que votre raison n’ait complètement sombré dans ces bagnes déprimants que sont les casernes, penser à ce que vous aller faire.

    Travailleurs, vous vous devez avant tout à la classe ouvrière. La Patrie bourgeoise qui vous [réclame des années ?] de servitude et qui exige au besoin le sacrifice de votre existence, n’a jamais été pour vous qu’une marâtre.

    Vous ne lui devez ni dévouement ni obéissance.

    Quand on vous commandera de décharger vos fusils sur vos frères de misère — comme cela s’est produit à Chalon, à la Martinique, à Limoges — travailleurs, soldats de demain, vous n’hésiterez pas : vous obéirez. Vous tirerez, mais non sur vos camarades. Vous tirerez sur les soudards galonnés qui oseront vous donner de pareils ordres.

    Quand on vous enverra à la frontière défendre le coffre-fort des capitalistes contre d’autres travailleurs abusés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous ne marcherez pas. Toute guerre est criminelle. À l’ordre de mobilisation vous répondrez par la grève immédiate et par l’insurrection.

    Au premier Mai [1906 ?], peu d’entre vos camarades qui luttent contre l’oppression patronale affirmeront leur volonté de ne travailler que huit heures par jour. En cette revendication on vous demandera de noyer dans le sang cet élan l’indépendance et de dignité ouvrières. Mai là encore, conscrits, vous refuserez d’assumer ce rôle de basse police en proclamant l’étroite solidarité qui vous unit aux manifestants.

    Voila ce que vous ferez, conscrits. Voila ce qu’il vous faut, dès aujourd’hui, examiner.

    Songez bien que vous avez contracté des devoirs envers la classe à laquelle vous appartenez. Songez bien que votre intérêt est [intimement ?] lié à celui de tous les travailleurs.

    Manquer à ces devoirs, oublier ces intérêts, ce serait plus qu’une faiblesse, ce serait une trahison.

    Jeunes camarades, conscrits, vous ne [… ? les] espérances des travailleurs. Vous n’abandonnerez pas le peuple dont vous êtes. Vous ne trahirez pas la masse des exploités la vôtre !

    Le comité national :

    Amédée Bousquet. — Laurent Tailhade. — Clément. — Urbain Gohier. — Roger Sadrin. — Gustave Hervé. — Lefebvre. — C. Desplanques. — Miguel Almereyda. — Amilcare Cipriani. — Le Guéry. — Félicie Numietska. — Laporte. — Lazare Rogeon. — Georges Yvetot. — Pataud. — Louis Perceau. — Nestor Bosche. — Arnold Bontemps. — Le Blavec. — Han Ryner. — Castagné. — Louis Grandidier. — Dubéros. — Eugène Merle. — René Mouton. — M. Frontier. — Garnery. — P. Chauvin. — Nicolet. — Émile Coulais.

    La section du IVe arrondissement. — La section du Xe. — La section du XIIe. — La section du XVe. — La section du XVIIe. — La section du XVIIIe. — La section du XIXe. — la section du XXe. — La section d’Asnières. — La section d’Argenteuil. — La section de La Garenne-Colombes. — La section de Garges-Livry. — La section de Montreuil-sous-Bois. — La section de Nogent-le-Perreux. — La section de Saint-Denis.

    La section d’Arles. — La section d’Auxerre. — La section d’Avignon. — La section d’Alger. — La section d’Aix. — La section d’Amiens. — La section d’Agen. — La section d’Ajaccio. — La section d’Abbeville. — La section de Bordeaux. — La section de Beaune. — La section de Bourges. — La section de Brest. — La section de Chartres. — La section de [Courson ?]. — La section de Chantenay. — La section de Cherbourg. — La section de Dôle. — La section de Dijon. — La section [d’Estagel ?]. — La section de Firminy. — La section de Fourchambault. — La section de Hirson. — La section du Havre. — La section d’Issoudun. — La section de Lyon. — La section de Lille. — La section de La Seyne. — La section de La Ciotat. — La section de Montluçon. — La section de Montpellier. — La section de Marseille. — La section de Montereau. — La section de Misengrain-la-Forêt. — La section de Nice. — La section de Nîmes. — La section de Nancy. — La section de Nevers. — La section de Narbonne. — La section d’Orange. — La section d’Orléans. — La section de Perpignan. — La section de [Ra… ou Roubaix ?]. — La section de Reims. — La section de Rochefort. — La section de St-Étienne. — La section de St-Claude. — La section de St-Nazaire. — La section de Toulon. — La section de Trélazé. — La section de Tourcoing. — La section de Troyes. — La section de Villeurbanne. — La section de Valence.

    [Imprimerie de l’AIA. — … rue de …. ?] [marque syndicale]


    sources :

    http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41198560t/PUBLIC

    Est-ce l’« Affiche rouge » d’octobre 1905 mais indiquée 1906 par la BnF ? L’AIA a publié ce type d’affiche plusieurs années d’affilée avec procès à la suite.

    Texte de Wikipédia sur cette affiche (article Émile Pataud, vu le 1er novembre 2019) :

    « Appel aux conscrits »

    En octobre 1905, une affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre.

    L’affiche est signée de 31 noms dont Miguel Almereyda, Victor Camus, Amilcare Cipriani, Émile Coulais, Charles Desplanques, Auguste Garnery, Louis Grandidier, Jules Le Guéry, Eugène Merle, Félicie Numietska, Émile Pataud, Louis Perceau, Lazare Rogeon, Han Ryner, Roger Sadrin, Laurent Tailhade et Georges Yvetot.

    Vingt-huit des signataires (Han Ryner, Lefèvre et Laurent Tailhade ne sont pas poursuivis) sont inculpés.

    À l’issue du procès qui se déroule du 26 au 30 décembre 1905, deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans de prison. Émile Pataud est condamné à 1 an.




    [Matinée antimilitariste]

    notice :
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    [
    Matinée antimilitariste]. — Brest : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les  ; Voix du Peuple, la (1900-1918)
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Bourse du Travail

    La guerre et le militarisme sont l’école du crime, Albert Hamon.

    À présent ce sont les peuples qui font la guerre ; quand ils ne la veulent pas, on ne peut rien faire, général Kouropatkine.

    Dimanche 8 janvier 1905

    à 2 heures de l’après-midi

    Salle de Venise

    Matinée antimilitariste

    organisée par la Jeunesse Syndicale sous les auspices du Syndicat du port/

    À l’occasion du tirage au sort

    Au programme :
    pièce, chants, monologues

    causerie

    Prix d’entrée : 0 fr. 20

    Achetez tous les samedis, aux marchands de journaux syndiqués, La Voix du peuple, Le Libertaire, Les Temps nouveaux.

    Brest. Imprimerie Rampe, 43


    sources :

    Est-ce Georges Roussel ?

    Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.



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    [Au bétail électoral]

    notice :
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    [
    Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    Au bétail électoral

    Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.

    Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.

    Pourquoi marcheras-tu ?

    Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.

    S’agit-il donc de changer tout cela ?

    Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?

    Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».

    Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?

    Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.

    De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.

    La vérité ne peut se déterminer par le vote.

    Celui qui vote accepte d’être battu.

    Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».

    Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.

    Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.

    Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.

    Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !

    Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !

    En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.

    Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :

    l’électeur, voilà l’ennemi !

    Et maintenant, à l’urne, bétail !


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 45 (jeudi 15 février 1906).

    Le placard est réédité au moins en 1910 [1] et en 1914.

    Notes

    [1Voir L’Anarchie n° 255 (24 février 1910).


    1914

    1906
    Affiches liées


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    [Aux soldats !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Aux soldats !

    Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
    Édouard Drumont.

    L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
    Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.

    Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
    de Freycinet, ministre de la guerre.

    L’armée est l’école du crime.
    Anatole France, de l’Académie Française.

    Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.

    Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.

    Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
    Henri Rochefort.

    Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
    mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
    Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.

    Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
    Guy de Maupassant.

    Soldat, réfléchis et conclus toi-même !


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
    L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : «  Par l’affiche
    Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
    Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
    Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
    La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
    Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ?
     ».

    Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.

    Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).

    Notes

    [1Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.



    [Élections législatives de mai 1906]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives de mai 1906]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Algérie  ; France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Gilles, Maurice (1883-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1906

    Prolétaire !

    Tous les quatre ans, en vertu du suffrage universel, tu es appelé à exercer ta souveraineté, si dérisoire, que la durée ne dépasse pas le laps de temps nécessaire pour plier en quatre un carré de papier de quelques centimètres et le déposer dans une boite à surprise.

    Pauvre fou, qui ne comprends pas que tons ceux qui sollicitent un mandat de toi, sont incapables d’apporter le moindre changement à ton triste sort : depuis les médicastres de la Société, pourvus d’un formidable bagage de réformes sociales à la réalisation desquelles ils ne croient guère, jusqu’aux Tartempion de la politique promettant la lune à tous ceux, blancs ou rouges, décidés à leur accorder leur confiance. Quels que soient les hommes politiques qui se succèdent au pouvoir, il n’y a rien de changé.

    Les patrons n’en sont pas moins forcément exploiteurs, sans souci de la vie de leurs ouvriers — exemple Courrières — ; les impôts n’en sont pas moins lourds ; les lois n’en sont pas moins restrictives et les juges chargés de les interprète. n’en sont pas moins partiaux.

    La misère sévit partout ; le machinisme et la surproduction industrielle augmentent de jour en jour le nombre des sans-travail. Tu crèves de faim à côté des victuailles qui pourrissent dans les magasins, faute d’acquéreurs, et du superflu que ton travail procure aux puissants du jour. Tes fils sont traînés à la caserne en prévision des tueries prochaines, et surtout pour préserver de tes fureurs éventuelles les coffreforts de tes maitres ; tes filles leurs servent de jouet quand elles sont jolies, et toi, lorsque l’âge arrive, que tes cheveux blanchissent et que faiblit ta force productive, tu es rejeté de partout comme inutile et encombrant, sans avoir la ressource de tendre la main, car la mendicité est interdite.

    Et tout cela est de ta faute, car tu es le seul responsable de tes maux, eu raison de ta résignation. Tu ne sais que te donner des malices, tu ne sais pas l’en passer. Cette fois encore tu vas voter avec entrain, ne voyant pas que par cet acte imbécile tu acceptes toutes les iniquités sociales.

    Vote, et sois satisfait !

    Sois satisfait si un jour ton patron te flanque à la porte sans se soucier si tu auras du pain le lendemain ;

    Sois satisfait si un jour on t’emmène sur un champ de bataille conquérir des débouchés nouveaux pour tes maîtres, de la gloire et des honneurs pour tes généraux, et la mort pour toi ;

    Sois satisfait si un jour de grève. réclamant du pain, on te donne à digérer le plomb des lebels ;

    Sois satisfait car tu es le peuple souverain et c’est en ton nom que se commettent tous les crimes. Courbe l’échine et vas voter, tu n’as que ce que tu mérites.

    Mais si cette souveraineté ne te satisfait pas, laisse à d’autres le soin de l’exercer ; dédaigne les promesses des candidats, fais fi de ton bulletin le vote et viens avec nous, qui ne voulons plus de malices, nous aider à détruire l’infâme société qui nous opprime pour instaurer à sa place une société anarchiste, basée sur la libre entente des individus, libre dans la commune, et la commune libre dans l’humanité.

    Vu : Le Candidat abstentionniste.
    Maurice GILLES.


    sources :

    Parue page 3 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f5.item

    Affichée en vis-à-vis de « Le Crime ».




    image indisponible

    [La Bastille de l’Autorité]

    notice :
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    [
    La Bastille de l’Autorité]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : autorité
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1789-1848
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    La Bastille de l’Autorité

    14 juillet ! Les fenêtres se bariolent de bleu, de blanc, de rouge, de jaune. La Marseillaise se beugle par les rues. 14 juillet ! Les marchands de vins sont en joie : pas de pain à la maison, les derniers sous se jettent sur le zinc. 14 juillet ! Les chauvins et les badauds « gais ut contents » vont acclamer les petits soldats ; le tableau truqué de la grrande armée nationale.

    14 juillet ! L’épicier du coin, le notaire véreux, l’exploiteur adroit, l’assassin légal, vont recevoir la juste récompense do leur dévouement à la république. 14 juillet ! De longs et filandreux discours promettront beaucoup : promesses fallacieuses qui s’en iront loin au vent avec la dernière pétarade du dernier feu d’artifice.

    14 juillet ! « Le peuple, il en . d’la réjouissance ».

    Quel anniversaire fêtes-tu donc ? Quel souvenir glorieux te fait-il recouvrir de ce décor mensonger, ta vie habituelle de labeur et de misère ?
    14 juillet ! la Bastille, est rasée ; une ère de Liberté est ouverte

    — Ah I tu veux rire, bon Populo, la Bastille est rasée que sont donc autour de nous, ces bâtisses, mornes, aux murs élevés, aux fenêtrés grillées ? Sont-ce des séjours paradisiaques ?

    La vieille Bastille rait rasée… soit.

    La Santé et Saint-Lazare, les Centrales et les Bagnes, Nouméa et le Guyane, Biribi et Aniane… la Bastille est ressuscitée. Les Casernes et les Usines, l’Atelier et le Gros Numéro, le Couvent et le Collège… La Bastille est ressuscitée.

    Ah ! tu veux rire, bon Populo, une ère de liberté est ouverte. Dis-moi donc quel jour, quelle heure tu es libre… libre, entends-tu ?

    Du berceau à la bide, tu passes par l’écolo, l’atelier, la caserne et encore l’atelier ; tu te maries, tu te syndiques, tu meurs selon des formules, éternel jouet de l’Autorité sous toutes ses tortues : Père, prêtre, patron, gouvernant, galonnard. Est-ce cela, ta Liberté ?

    La Bastille n’est pas rasée. La Liberté est encore a venir.

    Ta fête est un leurre, ton quatorze juillet est une mascarade.

    Crois-loi, bon Populo, la Bastille à renverser ne tombe pas sous les coups tangibles de ta force brutale.

    Tu pourras détruire successivement des centaines de bastilles, accrocher à la lanterne des milliers d’aristocrates, raccourcir des douzaines de Capet, La Bastille sera debout, l’ère de liberté sera à venir.

    L’ennemi le plus âpre à combattre est en toi, il est ancré en ton cerveau. Il est Un, mais il a divers masques : il est le préjugé Dieu, le préjugé Patrie, le préjugé Famille, le préjugé Propriété. Il s’appelle l’Autorité, la sainte bastille Autorité, devant laquelle se plient tous les corps et tous les cerveaux.

    Peuple, tant que monstre existe, il ne saurait y avoir de trêve, il ne saurait y avoir ni repos ni fête.

    Chaque jour de perdu est un joue de recul.

    En lutte, peuple, pour plus de bonheur, pour plus de beauté.

    Mais, saches-le bien, la lutte n’est pas contre telle ou telle bastille, contre tel ou tel maître, elle est contre la Bastille, sous toutes ses formes, contre le Maître, sous toutes ses faces.

    Pour tuer la Poulpe, il faut frapper à la tête, car les membres renaissent. Pour détruire la Bastille, il faut démolir l’Autorité, base fondamentale, car les murs se rebâtissent.

    Et le jour où le monstre sera abattu, si tu en as le désir encore, tu pourras fête le 14 juillet, la Bastille sera rasée, la Terre enfin libérée verra des Hommes libres.

    Or donc, sus a l’autorité

    Demandez “L’Anarchie” tous les jeudis.

    Imprimerie des Causeries populaires, 22, rue de La Barre — Paris.


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 64 (jeudi 28 juin 1906) pour affichage intérieur (ou à l’extérieur, avec timbre fiscal et sur papier de couleur.

    « Les placards pour la fête des bistrots »
    Présentation de l’édition de nouveaux placards pour le 14 juillet 1902. In : L’Anarchie n° 64 (28 juin 1906).

    Réédition / rediffusion en 1908 d’après L’Anarchie n° 170 (8 juillet 1908).


    1914

    1914
    Affiches liées


    [Le Crime]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Crime]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Algérie  ; France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Flammarion, Camille (1842-1925)  ; Gilles, Maurice (1883-....)  ; Girault, Ernest (1871-1933)
    • Presse citée  : Révolte, La (Alger, ca1906)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Le Crime

    Au peuple !

    Celui qui commande de tuer mérite le premier la mort. — E. Girault.

    Tous les candidats des présentes élections, quels qu’ils soient : royalistes, républicains, socialistes, etc., vous diront — chacun sous une forme différente, peut-être — qu’ils sont patriotes et militaristes.

    Nous aurons, nous, l’audace et la franchise de vous dire qu’être pour la Patrie, pour l’Armée, pour la Guerre, c’est être pour le Crime.

    Pourquoi ? Parce que ceux qui invoquent la Patrie, sont :
    1° Les ignorants, qui ne veulent pas voir l’Humanité en marche avec sont progrès, sa science, ses moyens de communication, ses arts ;
    2° Les potentats, orgueilleux et insolents, qui jouissent de la crédulité des peuples ;
    3° Les riches qui possèdent champs, usines, forêts, mines, châteaux
    4° Les fous nationalistes, qui ne rêvent que coups et blessures pour les autres, et veulent surtout derrière une armée forte, ériger un gouvernement absolu.

    Parce que ceux qui prônent l’Armée et veulent la Guerre, sont :
    1° Les gouvernants, rêvant d’écraser la révolution qui gronde, dussent-ils faire appel aux baïonnettes étrangères ;
    2° Les financiers, dont l’avidité sans scrupules poursuit l’accaparement des richesses mondiales et l’exploitation de tous les peuples ;
    3° Les soudards, dont l’avantage est de faire durer à leur profit une « profession » dégradante et odieuse.

    Mais vous les malheureux, les sans-gîte, les esclaves de l’usine et du champ, dont le lot est de travailler sans répit, sans profit, sans espoir, sans loisir ;
    Où donc est-elle, votre Patrie ? Qu’avez vous à défendre ? N’est-ce pas vous que l’Armée tue en Paix comme en Guerre, après vous avoir appauvris ?
    Oui être pour l’idée de patrie qui fait s’entre-tuer des hommes n’ayant aucun motif de s’en vouloir, c’est être pour le Crime !
    Oui, être pour la Guerre. — la revanche ou la conquête — folie ou ambition sanguinaire, — c’est être pour le Crime ;
    Oui être pour l’armée, qui fusille les grévistes, c’est être pour le Crime. Oui être pour la caserne, qui avilit, dégrade et avarie, c’est âtre pour le Crime ?

    Camarades,

    Pour que vous méditiez notre déclaration, pour que notre franchise ne pique pas votre défiance et que nos attaques à des idées sacro–saintes ne jettent pas sans réflexion dans vos esprits, le doute que nous noyions des énergumènes, lisez, lisez, femmes, jeunes filles ; lisez, vieillards, jeunes hommes, lisez ce qu’a écrit un homme connu, estimé, un paisible savant :

    Vous tous, à qui la caserne prend une affection ; à qui la guerre enlève une existence ; à qui la patrie fait verser des larmes de sang, lisez :

    Voilà un petit globe qui tourbillonne dans le vide infini autour de ce globule végètent un milliard quatre cent cinquante millions d’êtres soi-disant raisonnables — mais plutôt raisonneurs ; — qui ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont ; et cette pauvre humanité a résolu le problème, non de vivre heureuse dans la lumière de la nature, mais de souffrir constamment par le corps et par l’esprit. Elle ne sort pas de son ignorance native, ne s’élève pas aux jouissances intellectuelles de l’art et de la science et se tourmente perpétuellement d’ambitions chimériques.

    Étrange organisation sociale ! Cette race s’est partagée en troupeaux livrés à des chefs, et l’on voit de temps en temps ces troupeaux atteint d’une folie furieuse, se déchirer les uns les autres, obéir au signal d’une poignée de malfaiteurs sanguinaires qui vivent à leurs dépens et l’Hydre infâme de la guerre moissonner des victimes qui tombent comme des épis mûrs sur les campagnes ensanglantées. Quarante millions d’hommes sont égorgés régulièrement chaque siècle pour maintenir le partage microscopique du petit globule en plusieurs fourmilières !…

    Lorsque les hommes sauront ce que c’est que la terre et connaîtront la modeste situation de leur planète dans l’Infini : lorsqu’ils apprécieront mieux la grandeur et la beauté de la nature, ils ne seront plus aussi fous, aussi grossiers, d’une part, aussi crédules, d’autre part ; — mais ils vivront en paix, dans l’étude féconde du vrai, dans la contemplation du beau, dans la pratique du bien, dans le développement progressif de la raison, dans le noble exercice des ’acuités supérieures de l’intelligence !…
    Camille FLAMMARION.

    Eh bien, camarades, oui, nous tuerons la guerre et le militarisme ! Cela ne demandera qu’une pensée à chaque individu.
    Mais pour cela, il faut que vous soyez conscients ; que vous mettiez vos actes d’accord avec cette pensée et que vous ne participiez en rien à l’édification des lois.
    Ne votez plus : puisque voter, c’est faire la Loi, et la Loi, c’est l’État.
    L’État c’est la Force contre l’Individu, contre la Justice, contre la Liberté.
    L’État, c’est l’armée qui le défend, c’est le militarisme, c’est la caserne, c’est l’obéissance, c’est la soumission de tous les citoyens à une fiction, à une entité, à un dogme : la Patrie.

    Ne votez plus ! ne votez plus ! ne votez plus !
    À bas patries ! armées ! militarisme et politique !

    Vu : le Candidat. Maurice GILLES.

    Camarades, Lisez LA RÉVOLTE


    sources :

    Parue page 4 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f6.item

    Affichée en vis-à-vis de « Élections législatives de mai 1906 ».




    [Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]. — Brest : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Roussel, Georges (1865-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections du Conseil général du 28 juillet 1907

    Confédération générale du travail

    [marque/logo]

    Bourse du Travail de Brest

    Travailleurs brestois

    Le 14 juillet

    les bourgeois fêtent leur avènement au pouvoir.
    Ils commencent la fête par des retraites au flambeaux, où ils font admirer au peuple les forces guerrières qu’ils possèdent pour l’écraser.

    Camarades,
    Cette année nous aussi, en masse, nous prendrons part à la fête pour préluder à nos victoire futures.

    Le 13 juillet au soir

    à 7 heures et demi très précises ;

    Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental

    Avec le concours du camarade Roussel délégué de la CGT

    En suite, nous nous rendrons tous, à 9 h 1/4, à la retraite aux flambeaux, nous y chanterons

    Le Carmagnole et L’Internationale

    Aux soldats nous crierons : Vive le 17e

    Nous nous munirons de sifflets dans les bazars et nous ferons notre musique populaire.

    En avant, camarades du peuple, à la réunion d’abord, à la retraite en suite. Et pour que la fête soit complète

    grande réunion le 14 à la Brestoise

    à 9 heures du matin

    et ballade populaire à la Revue, cours d’Ajot

    Le comité général de la Bourse
    Vu les candidats de protestation contre l’arbitraire gouvernemental

    Brest, Imprimerie, 9, rue […].


    sources :

    Est-ce Georges Roussel ?

    Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.



    [Aux travailleurs du bâtiment, 3 meetings]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux travailleurs du bâtiment, 3 meetings]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : syndicalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération nationale des travailleurs de l’industrie du bâtiment de France et des Colonies

    Aux travailleurs du bâtiment

    L’action particulière […] des corporations du Bâtiment n’exclue en rien la nécessité de l’action […] de la Fédération.

    Déjà […] des meetings, cette action s’est manifestée, demandant la parfaite adhésion des aux travailleurs de l’industrie du Bâtiment.

    Nous devrons aujourd’hui la continuer !

    Il faut que […] bien que de l’apparition de la

    Carte fédérale

    […] dissimulée, va essayer d’embrigader au service de sa mauvaise […] les camarades arrivent de la province et qui, peu ou pas au courant des conditions de travail et d’existence à Paris, pourraient se laisser prendre aux fallacieuses promesses.

    Notre devoir est de les mettre en garde !

    C’est dans ce but, et afin de prouver que pas un travailleur ne sera dupe des intentions patronales, que vous assisterez nombreux à l’un des

    3 meetings

    Jeudi 5 mars 1908, à 8 heures et demi du soir

    Salle du Progrès Social, 92, rue de Clignancourt ; Salle de l’Alcazar, 190, avenue de Choisy ; Salle Gost, 60, r. Victor-Hugo, Pantin

    [Derniers inscrits ?] : Victor, Duras, Thomas, Guyot, Ebers, Bruon, Michaud, Palher, Hubert, Floussiot, Clément, Ricordeau, Lougare, Nicolai.

    Placement gratuit

    […]


    sources :
     


    [Élections municipales : à l’homme qui veut voter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections municipales : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections municipales

    À l’homme qui veut voter

    À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :

    Tous aux urnes, pas d’abstentions

    voici le refrain final des sonneries diverses.

    Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.

    Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.

    L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.

    Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.

    Homme qui veux voter, réfléchis.

    Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.

    Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.

    Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car

    Notre ennemi c’est notre maître,
    Or, l’électeur nomme le maître
    Donc l’électeur, voilà l’ennemi.

    Les abstentionnistes

    Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie


    sources :

    Affiche parue pour les élections municipales de 1908 Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.
    Elle réapparait pour les élections législatives de 1910.

    Le texte de l’hebdomadaire L’Anarchie n° 149 (13 février 1908) annonce : «  À l’homme qui veut voter
    Le cent d’affiches assorties de couleurs vives, en deux dessins, est expédiée en gare pour 2fr.50. Nous complétons le poids avec des invendus. (Réduction
    [reproduction de l’affiche sur la même page] ci-dessus) »
    il y a donc peut-être eu deux versions, une avec ce dessin de Strix (Eugène Petit) et une avec le dessin de Léon Israël. De même en 1906 ?


    1910

    1910

    1906

    1906

    1914
    Affiches liées








    [Élections législatives : à l’homme qui veut voter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

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    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections législatives

    À l’homme qui veut voter

    À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :

    Tous aux urnes, pas d’abstentions

    voici le refrain final des sonneries diverses.

    Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.

    Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.

    L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.

    Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.

    Homme qui veux voter, réfléchis.

    Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.

    Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.

    Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car

    Notre ennemi c’est notre maître,
    Or, l’électeur nomme le maître
    Donc l’électeur, voilà l’ennemi.

    Les abstentionnistes

    Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie


    sources :

    Affiche parue pour les élections législatives de 1910. Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.


    1906

    1906

    1908

    1908

    1914
    Affiches liées


    image indisponible

    [La farce de la proportionnelle]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La farce de la proportionnelle]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
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    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    La farce de la proportionnelle

    On s’aperçoit — enfin — de la déchéance du suffrage universel, le plus grand cadeau de la République !

    Critiqué, méprisé, combattu, dénigré, le parlementarisme s’effondre dans la corruption et dans l’impuissance.

    Le fonctionnement du gouvernement démocratique montre son analogie cruelle avec tous les systèmes oppressifs — monarchie, empire ou dictature.

    Devant le dégoût populaire qui augmente, que vont faire les politiciens profiteurs de la Marianne Capitaliste ?

    Ah ! ils ne sont jamais à court de culbutes et de grimaces, les pitres du Palais-Bourbon.

    Le Suffrage universel est discrédité ? On va le rajeunir, le rénover, le nettoyer.

    Le peuple commence à comprendre la stupidité de la politique ? À l’aide de la Représentation proportionnelle on saura le berner une fois de plus, on saura l’empêcher d’orienter ses efforts émancipateurs dans une meilleure direction.

    Ah ! le bon bateau pour les électeurs crédules !

    Avec la nouvelle invention les députés deviendront purs, intègres et avisés. Ils feront de bonnes lois pour les ouvriers bien sages.

    Cette fameuse R. P., c’est simplement un système de répartition plus équitable (?) des mandats entre les différents partis.

    Il est certain que l’équité d’une telle répartition est impossible à réaliser. Mais, néanmoins, ce sera toujours la majorité qui l’emportera sur la minorité et qui lui fera la loi. Ce sera toujours l’oppression d’une poignée d’ambitieux et de voleurs qui gouverneront au nom du plus grand nombre.

    Être la majorité ne prouve pas que l’on possède la raison. La minorité peut être plus logique et ne pas vouloir s’incliner devant la sottise universelle.

    Il n’y aura donc rien de changé. La minorité devra se courber devant les lois triturées au nom de la majorité. La R. P. ne pourra être utile qu’à un certain nombre d’arrivistes en chasse d’une bonne sinécure à quinze mille balles !

    Grâce au nouveau système quelques uns de ces bouffe-galettes arriveront peut-être à se chiper réciproquement leurs mandats. Que nous importe ! être gouvernés par les rouges, les bleus et les blancs, c’est toujours être volés et asservis, et le peuple devrait acquérir assez de conscience pour se diriger lui-même et n’être plus la proie des exploiteurs et des possédants. Voilà le but véritable à atteindre.

    Tandis que la majorité radicale combat la proportionnelle par intérêt électoral, les partis d’opposition utilisent avec joie ce tremplin dans le but de gagner quelques sièges.

    Nous assistons aux plus bizarres coalitions, les calotins avec les libres penseurs, les socialistes avec les réactionnaires, les radicaux avec les royalistes, tous marchent pour la proportionnelle… et surtout pour les quinze mille !

    Tournons le dos à tous ces pantins !

    Le maitre quel qu’il soit est toujours l’ennemi ! La loi, c’est une entrave permanente, c’est la sanction de la propriété, de la misère, de la douleur.

    Pour qu’il n’y ait plus de lois, ni de maîtres, devenons meilleurs, éduquons-nous et faisons nous-mêmes nos affaires !

    Car il ne faut pas oublier que notre servitude sera toujours… proportionnelle à notre bêtise !

    Voter ne signifie rien. Devenir est la seule façon de se libérer.

    […]


    sources :

    Placard manifeste (et non affiche) paru pour les élections législatives de 1910.

    Annoncé dans L’Anarchie n° 254 (17 février 1910) et dans le n° 258 (jeudi 17 mars 1910).



    image indisponible

    [Les abrutisseurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les abrutisseurs]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    Les abrutisseurs

    L’école religieuse abrutit !

    Les cléricaux et les congréganistes abrutissent l’enfant à l’aide des principes d’une religion mensongère et d’un dieu irréel.

    Ils empoisonnent le cerveau des gosses avec des absurdités sur la vie future, le paradis, l’enfer. On en fait des résignés, des esclaves qui engraissent les exploiteurs de tous les cultes.

    L’école des ignorantins fabrique des brebis cléricales, des esclaves religieux. On y abrutit au nom de Dieu !

    L’école laïque abrutit !

    Les dogmes sont différents, mais la besogne est la même. On inculque aux petits bambins les notions de la Patrie, de la Propriété, de l’Autorité, aussi mensongères que celle de Dieu.

    Dieu n’existe pas, disent les anticléricaux. Mais pour le miséreux, la Patrie n’existe pas davantage et la Propriété et l’État ne sont que les remparts derrière lesquels s’abritent les repus et les parasites, bénéficiaires de l’ignorance et de la bêtise ouvrières.

    À la laïque on abrutit au nom du Drapeau et du Capital. On fabrique des brebis anticléricales, des moutons patriotes, des esclaves républicains. C’est toujours du bétail à tondre et à égorger.

    C’est pour avoir l’assiette au beurre que les partis se disputent le droit d’abrutir les enfants !

    Pourtant il n’est pas plus intéressant d’être exploité par un patron radical que par un patron clérical, d’âtre sacrifié pour une Patrie mensongère que pour un Dieu imaginaire !

    Ce que nous voulons c’est ne plus être exploités du tout, c’est ne plus être écrasés. Nous voulons être libres !

    L’éducation rationnelle consisterait à fournir à l’enfant un bagage de connaissances scientifiques le préservant des préjugés et le rendant capable de se passer d’autorité et d’exploitation.

    C’est la mise en pratique de cette éducation qui a valu à Ferrer sa condamnation à mort en Espagne.

    L’éducation laïque ou religieuse fait des suiveurs, des abrutis.

    L’éducation anarchiste formera des hommes conscients qui démasqueront les charlatans et les menteurs, pour instaurer une vie plus fraternelle et plus belle.

    L’émancipation intégrale ne sera obtenue que par la destruction de tous les préjugés, laïques ou religieux.

    […]


    sources :

    Affiche annoncée dans L’Anarchie n° 251 (jeudi 27 janvier 1910) et n° 252 (jeudi 3 février 1910). Format demi-colombier.





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    [Sauvons Rousset ! [affiches 1 à 4]]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sauvons Rousset ! [affiches 1 à 4]]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    […]

    Sauvons Rousset !

    […]


    sources :

    La Fédération révolutionnaire communiste annonce dans Le Libertaire du 16 décembre 1911 (18e année, n° 8) la parution de 4 affiches (de ou avec le Comité de défense sociale ?) de soutien à Rousset :

    Fédération Révolutionnaire Communiste
    Sauvons Rousset !
    Allons, camarades, agitons-nous ! Créons de l’émotion pour sauver ce malheureux camarade !
    Aidez le Comité de défense sociale, prolongez l’agitation que nous ferons ensemble !
    Sur les murs de votre localité, placardez ses appels à l’opinion et ceux que nous avons tirés.
    Nous avons fait imprimer quatre affiches passe-partout comme en, emploient les candidats pour faire retenir leurs noms en période électorale, avec quatre formules différentes sur le cas Rousset.
    Les groupes fédérés les recevront sans frais, comme le veut notre méthode communiste. Pour les autres, nous les tenons à leur disposition aux prix de :
    3 fr. Je cent.
    1 fr. 50 les 50, port en plus.
    0 fr* 75 les 25, port en plus.
    La Fédération.



    [Une révolution sociale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Une révolution sociale]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : Révolution [sociale]
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Mexique
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  : galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste révolutionnaire

    Une

    Révolution sociale

    Quand le presse dit que la Révolution mexicaine touche à sa fin,

    la presse ment

    Si Porfirio, Diaz et Madero sont réconciliés, c’est pour mieux lutter contre les révolutionnaires dont l’action s’étend chaque jour. Monterrey, Allende, […] et presque toutes les villes du Mexique sont aux mains des insurgés. La population agricole entière est soulevée et se dresse contre tous les Pouvoirs au cri superbe de

    Terre et Liberté !

    Madero et Diaz peuvent signer la paix, ce la ne signifie nullement que la lutte est terminée. Car ce n’est pas pour un changement de personnel gouvernemental que le Parti Libéral mexicain a prix les armes ; c’est pour bouleverser l’ordre capitaliste, c’est pour faire

    la révolution

    la vraie Révolution, celle qui a pour but d’exproprier les accapareurs et les affameurs, et de remettre à tous, la richesse du sol pour être gérée en commun.

    La Révolution mexicaine est communiste

    Et le seul fait que dans un pays nouvellement né à la grande civilisation, toute une population se soit soulevée, depuis plusieurs mois pour imposer le Communisme, preuve de façon formelle que

    la révolution n’est pas une impossibilité, et que le communisme n’est pas une utopie

    Vous tous, ouvriers français qui souffrez du renchérissement du coût de la vie déterminé par l’accaparement des denrées et les exigences des propriétaires.

    Vous tous, paysans, dont les terres grevées d’hypothèques ne suffisent plus à vous nourrir, vous devez à vous-mêmes, vous devez à la grande cause de la solidarité populaire d’apporter votre aide moral et matériel aux révolutionnaires mexicains, qui passent des paroles aux actes, essayent d’implanter, chez eux un régime de

    bien-être et de liberté

    Quand à vous, petits rentiers, gogos de toutes espèces, dont les économies copiées par les aigrefins de la finance ont servi à soutenir le tyran Diaz et le démagogue Madero, apportez-vous à nous rendre des comptes.

    Vous ne reverrez plus votre argent, il est englouti dans le gouffre sans fond des finances mexicaines. Surtout ne croyez pas que les révolutionnaires seront assez naïfs pour rembourser les dettes contractées par les gouvernants officiels. Où nos amis mexicains rentrent
    les banques sont incendiées • les prisons sont démolies • les riches sont exécutés

    Gogos français, pleurez par
    la faillite imminente des fonds mexicains

    Et sur le triomphe de la
    révolution communiste au Mexique

    N’attendez pas davantage que l’intervention éventuelle de l’armée des États-Unis étouffe le mouvement de nos camarades.

    Si un gouvernement étranger manifeste l’intention de se mettre au service des capitalistes mexicains, la solidarité internationale devra s’affirmer et par tous les maoyens — même les plus violents — individuels ou collectifs. Les communistes révolutionnaires d’Europe s’opposeront à l’étranglement de la révolution mexicaine.

    Nous frères mexicains ont besoin d’argent et nous faisons appel à votre bourse pour leur envoyer des subsides que leur feront parvenir aux journaux Le Libertaire, 13, rue d’Orsel et Les Temps nouveaux, 6, rue Broca, Paris.
    Pour être bien informé, lire ces journaux et le quotidien la Bataille syndicaliste.

    [Placement gratuit …]

    [marque syndicale] Imprimerie […]


    sources :

    Affiche tirée à 2000 exemplaires en mai 1911 (Source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).



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    [Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]. — Paris : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; procès  ; torture
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les funerailles d’Aernoult

    Le Comité de Défense sociale a fait apposer sur les murs de Paris l’affiche suivante :


    Au peuple de Paris !

    Le 2 juillet 1909, un crime effroyable se passait à Djenan-ed-Dar (Algérie).

    Un homme, un disciplinaire, était affreusement torturé par les chaouchs de ce détachement.

    Pendant des heures, il lui fallut exécuter, par une chaleur épouvantable, une marche au pas gymnastique, sac au dos.

    Harassé, ne pouvant plus marcher, les tortionnaires l’attachèrent aux fers, lui remplirent la bouche de sable, puis non contents de ces exploits, le frappèrent avec rage dans sa cellule.

    Le soir, le pauvre enfant rendait le dernier soupir, en appelant sa mère…

    Cet homme, ce soldat envoyé aux compagnies de discipline pour faits de grève, c’était :

    Aernoult

    ***

    Lorsque ces événements furent connus en France, grée au dévouement et à la dénonciation formelle du courageux Rousset, démasquant les assassins, il n’y eut qu’un cri dans le monde ouvrier et parmi la presse — qui s’indigna à cette époque — du crime de Djenan-ed-Dar.

    Ici, un père et une mère pleuraient l’enfant qu’ils avaient vu grandir et partir à 20 ans, plein de force et de santé.

    ***

    Des hommes appartenant à toutes les classes de la société entreprirent la campagne pour dénoncer les coupables et faire revenir en France la dépouille de celui qui, dans le Sud-Algérien, reposait loin des siens.

    La campagne fut longue. Pendant deux années, avec une persévérance inlassable, sans se laisser rebuter par les refus réguliers que leur opposaient les gouvernants, ces hommes continuèrent la lutte.

    Ils viennent enfin de triompher. Le corps du malheureux disciplinaire Aernoult nous est enfin rendu.

    Dans quelques jours nous pourrons nous grouper derrière son cercueil et conduire à sa dernière demeure la victime des tortionnaires, des hideux chaouchs de Biribi.

    Les obsèques d’Aernoult auront lieu le dimanche 11 février.

    ***

    Le Comité de Défense sociale, qui a rempli une partie de sa tâche, ne s’arrêtera pas là. Il lui reste une autre besogne à accomplir : celle d’empêcher de faire un second cadavre d‘Émile Rousset, que le conseil de guerre d’Alger a osé condamner à 20 ans de travaux forcés pour un meurtre dont il est innocent.

    Le Comité de Défense sociale fait appel au Paris ouvrier, au Paris qui pense et qui vibre pour tout ce qui touche ses enfants, au Paris qui ne permettra pas qu’une iniquité s’accomplisse sans que s’élève sa grande voix populaire et qui voudra, par sa présence aux Funérailles d’Aernoult, rappeler qu’il est de tout cœur avec celui qui, le premier, dénonça. le crime : avec Rousset, qui devrait être au premier rang derrière le corps de son camarade.

    Il faut que dette manifestation populaire soit grandiose !

    Il faut que le peuple travailleur, qui fournit chaque année l’impôt militaire, et dont les fils — pour des peccadilles — sont expédiés aux compagnies de discipline, vienne affirmer sa résolution de ne plus servir de jouet aux gradés alcooliques et que les Biribi ont assez vécu.

    Par sa présence en masse aux funérailles de la victime, la classe ouvrière prouvera que l’époque des bagnes militaires est terminée et que les conseils de guerre — qui condamnent par ordre — ont fait leur temps.

    Peuple de Paris !

    Le Comité de Défense sociale compte sur toi !

    Ta présence derrière le corps d’Aernoult lui donnera la force nécessaire pour poursuivre la lutte et faire rendre la liberté au héros de Djenan-ed-Dar :

    à Émile Rousset

    Le Comité de Défense sociale.


    sources :

    Le Comité de défense sociale annonce dans Le Libertaire du 3 février 1912 (18e année, n° 15) : « Le comité a décidé de faire poser sur les murs de Paris un manifeste demandant à la population ouvrière d’assister en masse aux funérailles du jeune Aernoult, assassiné par les chaouchs en Algérie. Les obsèques auront lieu à Paris, le dimanche 11 février […] »

    Le texte de l’affiche parait dans Le Libertaire du 10 février 1912 (18e année, n° 16).



    [Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    [marque] Fédération communiste anarchiste

    Groupe des conscrits

    Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur

    Sans nous consulter, l’État dispose de nous, de nos libertés, de nos vies même, exigeant que nous allions faire l’apprentissage des armes de meurtre, que nous rentrions, pendant deux ans, à la Caserne.

    Servir qui ? La Patrie : nous n’en avons pas !

    Nous n’étions pas même « électeurs ». Comment aurions-nous pu approuver la loi de la conscription ? Du reste, toute loi étant restrictive de liberté, nous méconnaissons les lois, toutes les lois.

    Nous voulons la disparition des armes, l’abolition du militarisme ; nous ne croyons pas que ce soit en allant passivement à la caserne que nous atteindrons ce but. Contre cet attentat à notre liberté, nous protestons, au contraire, de la manière la plus énergique.

    Nous refusons de nous incliner. Nous refusons d’obéir !

    « C’est le devoir de tous les Français de défendre leur Patrie », nous clament, sur tous les tons, les profiteurs de tout poil.

    Les propriétaires, les patrons, les gros fonctionnaires ont une patrie ; mais nous, les opprimés, les exploités, qu’aurions-nous à défendre.

    Les privilèges de nos affameurs ? Mais ce serait par trop stupide ! Nous nous refusons absolument à jouer cette comédie, à forger nous-mêmes nos propres chaînes !

    Nous ne désertons pas par peur de la lutte ou par lâcheté. Que nos frères de travail se dressent enfin un jour contre l’autorité sous toutes ses formes, alors, nous répondrons : « Présents ! »

    Mais aujourd’hui, nous crions aux fils d’ouvriers, à tous ceux qui, ayant des intérêts communs, devraient agir de façon identique :

    N’allez pas à la caserne ! Ne contribuez pas, par votre passivité, à perpétuer ce fléau : le militarisme !

    Désertez !

    Un groupe de communistes de Paris et de la province
    Pretceille Marcel, Boulenger Eugène, Meunier Georges, Mandin Eugène, Martin, Henri, Côtte, Eugène, Lecomte Georges, Guimard Frédéric, Benoit René, Yven Gabriel, Poignault, Leblanc Pierre, Petit Édouard, Béthomme Marius, Poirier Ernest, Guillerault René, Delclasse Émile, Brédant Jules, Campion Julien, Téty J., Froissard Émile, Seillier Charles, Darras Oscar, Flora Émile, Labregère Albert, Vacquier Roger, Didier Albert, Demir Jospeh, Liégard Antoine, Nicolaï Nicolas, Édoux Léopold, Aubouy Marcel, Galin Louis, Bertrand Félix, Marpea Frédéric, Faguet François, Damon Eugène, Delorme Jean, etc., etc.

    Imprimerie Spéciale pour Affiches [marque syndicale]


    sources :

    Affiche éditée à 2000 exemplaires en 1912 [début octobre ?] pour couvrir un acte d’insoumission collective d’une quarantaine de militants réfugiés à l’étranger, (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).



    [Aux patriotes repopulateurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux patriotes repopulateurs]. — Paris : Fédération universelle de la Régénération humaine, [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 44 × 62 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : contrôle des naissances  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bercy, Léon de (1857-1915)  ; Cesbron, G.  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)  ; Hardy, Georges (1870-1945)  ; Humbert, Eugène (1870-1944)  ; Huot, Marie (1846-1930)  ; Klotz-Forest, Dr  ; Kolney, Fernand (1868-1930)  ; Lanoff, Robert (1879-1960)  ; Lantoine, Albert (1869-1949)  ; Mac_, A.-F.  ; Marestan, Jean (1874-1951)  ; Marinont, Léon (1870ca-1943ca)  ; Marquès, Jeanne  ; Marquet, Pierre  ; Mascaux, Fernand (1868-1953)  ; Méric, Victor (1876-1933)  ; Meslier, Adrien (1868-1915)  ; Naquet, Alfred (1834-1916)  ; Roussel, Nelly (1878-1922)
    • Presse citée  : Génération consciente (1908-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération universelle de la Régénération humaine, 27, rue de la Duée, Paris (11e)

    L’exemple vient d’en haut

    À voir la formidable croisade dirigée contre la doctrine et les pratiques néo-malthusiennes par des personnalités appartenant au clergé, à l’armée, à la magistrature, à la politique, à l’industrie et à la presse, on pourrait quelquefois en conclure que cette doctrine est contraire à l’esprit même de notre temps, et ces pratiques, en opposition flagrante avec les mœurs de ceux qui se donnent comme formant exclusivement l’élite de la nation française.

    Cependant, à la lueur des faits, au regard des statistiques, les conclusions apparaissent tout autres ; et la pratique du néo-malthusisme par la classe privilégiée éclate, évidente. Voici, pour illustrer notre thèse, Quelle fut la progéniture des neuf personnes considérables qui se sont succédés à la Présidence de la Troisième République :

    Thiers, Adolphe… Néant,
    Mac-Mahon… Un fils,
    Grévy, Jules… Une fille,
    Sadi-Carnot… Deux fils et une fille,
    Casimir-Périer… Un fils et une fille,
    Faure, Félix… Deux filles,
    Loubet, Émile… Deux fils et une fille
    Fallières, Armand… Un fils et une fille,
    Poincaré, Raymond… Néant.

    Quatorze enfants pour neuf couples ! Quelle belle leçon de prévoyance sociale et de prudence parentale pour le malheureux prolétaire plongé dans la misère, la crasse et l’ignorance !

    Ces homes, vous les avez élus à la première magistrature du pays parce qu’ils vous semblaient représenter le mieux les vertus et la tradition du génie national. Eh bien ! nous avons le droit de dire qu’ils ont agi en néo-malthusiens convaincus et pratiquants : le peuple suivra sûrement l’enseignement de très haute moralité qu’ils lui donnent.

    Et maintenant, forgez donc des lois contre nous, poursuivez-nous, condamnez-nous ! Par la voix de vos orateurs et les colonnes de vos journaux, multipliez aux pauvres — écrasés déjà par trop d’enfants qu’ils n’ont pas su éviter — les exhortations à procréer aveuglément : rien ne prévaudra contre cet exemple !

    N.-B. — Que MM. les réactionnaires, monarchistes et césariens, ne se réjouissent point outre mesure : les pratiques néo-malthusiennes en haut lieu ne sont pas l’apanage exclusif des mœurs républicaines ! Sans remonter bien loin dans l’histoire, nous trouvons — encore que les charges familiales fussent bénéficiaires, ce qui n’était pas à dédaigner, au point de vue de la progéniture — que Louis XVI a eu trois enfants ; Napoléon 1er, un ; Louis XVIII, néant ; Charles X, deux ; Napoléon III, un. Seul Louis-Philippe fait exception à la règle ; cette exception a, d’ailleurs, en 1871, coûté la bagatelle de quarante millions à la République.

    Aux patriotes “Repopulateurs”

    La France ne se dépeuple pas

    années Nombre d’habitants
    1800 27.500.00
    1850 26.630.000
    1911 36.600.000

    C’est donc un mensonge impudent d’affirmer que notre pays se dépeuple puisque, dans l’espace de cent onze années, malgré l’amputation des deux provinces annexées en 1871, l’Alsace et la Lorraine, sa population s’est accrues de 12 millions 100.000 habitants.

    Le taux de la natalité décroit en Allemagne

    Périodes d’années Taux pour 1.000
    1841-1845 36,7
    1896-1900 36
    1911 28,7

    Soit, en soixante-dix ans, une diminution de 8 pour 1.000. Aussi avons-nous le droit d’espérer et de dire que, dans un avenir prochain, pour le plus grand bien de la paix entre les peuples civilisés, l’Allemagne aura rejoint la France sur la voie de la véritable sagesse.

    C’est un devoir pour tous ceux qui admettent la haute importance de la théorie néo-malthusienne et qui mettent en pratique ses précieux enseignements, de s’abonner et de procurer des abonnés à

    Génération consciente

    Organe de propagande pour la limitation volontaire des naissances

    Néo-malthusisme - Eugénisme. — Paraissant le premier de chaque mois

    Eugène Humbert, directeur

    Principaux collaborateurs : Léon de Bercy ; G. Cesbron ; Sébastien Faure ; Louis Grandidier ; G. Hardy ; Marie Huot ; Dr Klotz-Forest ; Fernand Kolney ; Robert Lanoff ; Albert Lantoine ; A ;-F. Mac ; Jean Marestan ; Léon Marinont ; Jeanne Marquès ; P. Marquet ; Dr Mascqux ; Victor Méric ; Dr Meslier ; Alfred Naquet ; Nelly Roussel, etc.

    Abonnement : France, 1 fr. 50 par an. — Extérieur, 1 fr. 80

    Administration : 27, rue de la Duée. paris (XXe) - Envoi gratuit d’un numéro sur demande

    Affiche d’intérieur, ne peut être apposée sur les murs que munie d’un timbre de 12 centimes

    Imprimerie spéciales de Génération consciente, Paris.


    sources :
     


    [Électeur ! Ne vote plus ! : élections municipales de mai 1912]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Électeur ! Ne vote plus ! : élections municipales de mai 1912]. — Paris : Comité antiparlementaire révolutionnaire (CRA), (Espérance, impr. l’ (Paris : 1910-1913)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; grève : grève générale  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Bataille syndicaliste (1911-1915), la  ; Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections municipales de mai 1912

    Comité Antiparlementaire Révolutionnaire

    Électeur ! Ne vote plus !

    Comme il y a deux ans, le Comité Antiparlementaire Révolutionnaire, représentant les antiparlementaires socialistes, syndicalistes et anarchistes-communistes, vient vous dénoncer les illusions et les dangers de la comédie électorale.

    Que nous veut-on ?

    On nous invite à gérer, par nos représentants, nos finances municipales. À quoi bon ? Dans la société actuelle, la commune est asservie à l’État. Le gouvernement est maître des budgets locaux. Si une dépense lui parait dangereuse pour les privilèges de la bourgeoisie, ses préfets ont le droit de l’annuler.

    Dès lors, quelle confiance pouvons-nous avoir dans les promesses des candidats de toutes nuances qui se disputent nos suffrages ?

    Ils nous promettent de combattre la vie chère et la hausse des loyers. Mais comment pourraient-ils apporter à ces mots des remèdes sérieux puisque l’État est maître de leurs décisions ? On nous parle d’habitations ouvrières. Pour Paris on propose un emprunt de 200 millions. Qu’est-ce que cela dans une ville où le revenu des immeubles dépasse plusieurs milliards. M. Vautour ne diminuera pas d’un centime le prix du terme. Peut-être même prétextera-t-il de nouvelles contributions pour augmenter sa quittance.

    Travailleurs,

    Dans la foire actuelle, il n’y a rien à gagner pour vous.

    Mais, en revanche, pour vos élus, quel gâteau ! Concessions de tramways, de gaz, d’électricité, service des eaux, constructions de casernes, d’hospices, etc. Autant de marchés à passer avec les grands entrepreneurs, autant de pourboires et de pots-de-vin.

    Voilà qui stimule leur zèle tapageur !

    Prolétaires,

    N’en avez-vous pas assez de ces régies municipales, cointéressées ou non, qui toutes reposent sur ce principe : s’il y a des bénéfices, ils sont pour les fournisseurs ; s’il y a des pertes, elles sont pour les contribuables.

    Aucun affranchissement communal n’est possible tant que la commune n’est pas affranchie du joug de l’État. Et l’État bourgeois ne lâchera prise que quand le prolétariat victorieux aura conquis les moyens de production et d’échange par la force de la Grève Générale Expropriatrice.

    Plaçons le lutte sur son vrai terrain, qui est le terrain économique, et n’attendons rien de l’armée de papier, de l’outil dérisoire que les politiciens mettent entre nos mains.

    Nous n’avons pas confiance dans le bulletin de vote :
    D’abord parce qu’il est impuissant ; seule la force ouvrière organisée en dehors des corps élus peut leur imposer des réformes et les obliger à les réaliser.
    Ensuite, parce qu’il est un encouragement à la paresse : l’électeur qui a fait triompher l’élu de son choix s’imagine que les alouettes vont lui tomber toutes rôties sur la langue et se détache de tout effort.
    Enfin et surtout parce que notre action antiparlementaire est le meilleur moyen de signifier à la République capitaliste que son régime de militarisme, de Conseils de Guerre et de Lois Scélérates dégoûte la classe ouvrière et que nous sommes résolus à le détruire.

    Donc, plus de ces comédies électorales !

    Plus de ces promesses vingt fois faites et jamais tenues !

    Plus de ces coalitions immorales où l’on s’allie au second tour avec les adversaires que l’on combattait au premier tour !

    Mais l’abstention ne suffit pas ; il faut agir.

    La puissance des producteurs ne réside pas dans un illusoire morceau de papier, [mais dan]s sa force de travail.

    Qu’on regarde ces mineurs anglais dont [une grève] arrête la vie d’une grande nation et qui ont, en se croisant les bras pendant quinze jours, obtenu de leur gouvernement et de leurs exploiteurs ce que 20 ans de luttes électorales n’avaient pu donner.

    C’est pourquoi nous disons au travailleur :
    Nous ne te demandons pas de nous déléguer tes pouvoirs ; nous te demandons d’agir par toi-même. Unis-toi dans ton syndicat avec tes frères de misère et de travail. Là tu n’auras pas à craindre le contact corrupteur des états-majors bourgeois.
    Groupe-toi autour de la Confédération Générale du Travail dont les Congrès expriment tes intérêts de classe.
    Rallier-toi aux Groupes d’action et d’éducation révolutionnaire qui formeront ton esprit et ton cœur à l’idéal de liberté et de justice sociale.

    Dans ces syndicats, dans ces groupes révolutionnaires, tu prendras conscience de ta force, et lorsque tu comprendras le rôle que doit jouer le travail dans la société, nous réaliserons ensemble l’expropriation capitaliste. Les paysans prendront leur terre ; les ouvriers, leurs machines, leurs usines, les mineurs, leurs mines. En un mot, les producteurs s’empareront de toutes les richesse sociales qu’ils ont créées.

    Le Comité Révolutionnaire Antiparlementaire.

    Lisez : La Bataille syndicaliste, seul quotidien défendant les intérêts de la classe ouvrière
    Les Temps nouveaux et Le Libertaire, seuls hebdomadaires antiparlementaires

    Le Candidat pour le forme :

    [marque syndicale] Imp. Communiste L’Espérance - 1-3, rue de Steinkerque, Paris (18e)


    sources :

    http://tropjeunespourmourir.com/
    http://40.media.tumblr.com/ba7172e6bf3d0053e4e54b8a2d352bd7/tumblr_mwxyyvsTRO1sj1s0wo2_r1_500.jpg

    Dans Le Libertaire du 11 mai 1912, le Comité antiparlementaire révolutionnaire signale : « […] L’abstentionnisme est illégal !
    Ceux qui dénient l’utilité de la propagande abstentionnistes feront bien de méditer sur le fait suivant :
    Le sous-Lépinc Touny, vient de faire paraître un décret très officiel enjoignant à tous les commissariats de faire lacérer les affiches, de n’importe quelle couleur et de n’importe quel format si elles portent la mention « NE VOTE PAS ». Cet ordre de la police et certainement du gouvernement, nos camarades du 11e arrondissement Vont vu. C’est le commissaire de police qui le leur a montré, car ils ont été arrêtés et amenés au poste pour avoir collé des affiches « NE VOTEZ PLUS » et on leur a appris que de conseiller de ne pas voter est illégal ! Mieux que tous les raisonnements cela démontre la portée véritable de notre action.
    Mais que les camarades ne se laissent pas intimider. Qu’ils affichent quand même. Nous en avons assez à la fin de ce régime de tyrannie. Quelle différence y a-t-il entre notre République et l’autocratique Russie ?
     ».





    [Les anarchistes au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes au peuple !]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les anarchistes au peuple !

    Malgré toutes les calomnies, toutes les insanités, tous les mensonges déversés contre les anarchistes par des politiciens sans loyauté…

    Malgré la presse immonde, payée pour nous discréditer et nous faire passer pour des énergumènes, des bandits ou des fous…

    Malgré tout, nous espérons que le peuple qui souffre, le peuple qui pense, n’est pas tombé si bas dans l’erreur, qu’il ne puisse nous écouter et nous comprendre.

    C’est sans violence de langage, sans paroles outrancières, que nous nous adressons à ce peuple, auquel nous appartenons, avec l’espoir qu’il saura discerner où se trouvent ses véritables défenseurs.

    Citoyens !

    Parce que, dès les [premières] craintes de guerre, nous [… crie] aux gouvernants :
    « Halte-là ! Vous ne disposerez pas du peuple comme d’un troupeau de moutons ou c’est l’insurrection que vous déchainerez »…

    Parce que nous avons dénoncé que la guerre, quelles que soient les meilleures raisons qu’en donnent les gouvernants, n’est qu’une question d’appétits financiers où le peuple, vainqueur ou vaincu, est toujours la victime …

    Parce que, au nom de la Liberté, de l’Égalité, de la Fraternité, qui aujourd’hui ne s’appliquent que sur les murs, nous avons osé dire qu’à la guerre, ou nous avons tout à perdre, nous préférerions la Révolution, où nous avons tout à gagner …

    Parce que nous nous sommes adressés aux Femmes, aux Mères, pour leur faire comprendre que la vie des êtres chéris par elles était menacée et qu’il fallait qu’elles la défendent…

    Alors, pour se venger de notre clairvoyance et de notre prosélytisme, les gouvernants prennent prétexte de certaines paroles, de certains écrits pour jeter nos militants en prison ou les obliger à l’exil.

    Pour étouffer notre protestation véhémente, ils ne reculent même pas devant l’application de lois que la plupart d’entre eux, peu suspects d’anarchisme, ont traitées de scélérates, et dont n’avaient pas voulu se servir de précédents gouvernements bourgeois.

    Puis, le meute des journalistes, courtisans ou profiteurs, hurle et vocifère contre nous : « Sans-patrie, envieux, vendus… » Les épithètes se suivent, les menaces aussi, mais cela nous laisse froids.

    Antipatriotes ! Oui, nous le sommes. Mais, qui nous a appris à lire, à réfléchir, à penser ? Pourquoi nous en vouloir si à l’idée inconsistante de patrie, nous opposons aujourd’hui l’humanité.

    Envieux ! Non, mais conscients de nos droits, oui.

    Mais pourquoi nous avoir prêché l’Égalité, alors que la réalité s’offre à nous si brutale. D’un côté, les puissants, les jouisseurs ; de l’autre, les salariés, les parias. D’un côté, les femmes du peuple se crevant pour des salaires de famine ; de l’autre, les femmes de la haute bourgeoisie étalant insolemment leur paresse dans le luxe.

    Ou alors, que nos dirigeants soient moins hypocrites. Qu’ils proclament que tout ce qu’ils ont dit est faux. Que la Liberté, l’Égalité et la Fraternité sont des blagues.

    Qu’ils ferment les écoles, détruisent les livres et nous rejettent dans l’ignorance du premier âge !

    Vendus ! Est-ce bien aux caméléons de la politique et du journalisme qu’il appartient de nous traiter ainsi ? Ces gens-là ne comprendront jamais que des ouvriers aient un idéal et qu’ils le défendent même aux prix de privations. Ils ignorent ou feignent d’ignorer que ce n’est pas seulement en France que des anarchistes sèment leurs idées, mais aussi en Allemagne, Angleterre, Autriche, Italie, Russie, même au Japon, partout enfin ; et que partout les gouvernants les traquent, les emprisonnent ou les tuent.

    Mais la répression n’effraie pas les journalistes !

    La peine que leur causent les souffrances endurées par les militants pour leurs idées, ne peut qu’accroître leur activité. Par où les premiers chrétiens ont passé, ils passeront et triompheront.

    Ils trouvent aussi un grand encouragement dans la lâcheté de leurs persécuteurs. Ceux-ci n’osent pas confronter leurs idées avec les nôtres. Pourtant, nos Meetings, nos Réunions, nos Causeries sont libres, publics, et la tolérance y tient une grande place.

    Contre nous, ils n’ont plus qu’un seul argument : la prison.

    Cela ne suffira pas à arrêter notre propagande. Les militants qui tombent dans la lutte seront remplacés par d’autres.

    Plus que jamais, nous nous élevons contre la guerre ; plus que jamais, nous sommes prêts à tout pour l’empêcher.

    Et plus que jamais, nous invitons le Peuple à s’intéresser à ce que veulent les Anarchistes, pour que, nous connaissant mieux, il nous écoute davantage.

    La Fédération communiste anarchiste.


    sources :

    Source : Archives de la préfecture de police de Paris



    [Meeting public et contradictoire contre tout militarisme, 9 octobre 1912]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Meeting public et contradictoire contre tout militarisme, 9 octobre 1912]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Boudot, Édouard (1886-1974)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Mournaud, André (1882-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste

    [marque] Le mercredi 9 octobre 1912 — Salle des Sociétés savantes

    à 8 heures 1/2 du soir — 8, rue Danton, 8

    Meeting public et contradictoire contre tout militarisme

    sujets traités & orateurs

    Le militarisme bourgeois et la parie bourgeoise, F. Delaisi

    Le militarisme révolutionnaire et la patrie révolutionnaire, E. Boudot de la Fédération communiste anarchiste

    La révolution par la grève générale, Mournaud du Club communiste anarchiste

    Le militarisme est à l’ordre du jour. Les uns veulent le modifier et le rendre démocratique ; les autres veulent le « conquérir » aux aspirations révolutionnaires.

    Nous, nous affirmons et nous démontrons que tout militarisme est une force essentiellement réactionnaire créée pour écraser les mouvements populaires d’affranchissements. Et nous dirons pourquoi nous sommes plus que jamais antipatriotes.

    Entrée : 0 fr. 50 pour couvrir les frais

    [marque syndicale] Imprimerie […]

    Les portes ouvriront à 8 heures

    Tous aux Sociétés savantes !


    sources :

    Affiche éditée en 1912 en réponse à une conférence de Gustave Hervé en faveur du « militarisme révolutionnaire », (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).


    1912

    1912
    Affiches liées



    [Si la guerre éclate, ce que nous ferons]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Si la guerre éclate, ce que nous ferons]. — Saint-Ouen : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Butet, Marcel (1894-....)  ; Sagnol, Stéfano (1895-....)  ; Villetard, Louis
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste — Groupe de Saint-Ouen

    Si la guerre éclate, ce que nous ferons

    Les intrigues des diplomates et de banquiers ont déchaîné dans les Balkans une guerre meurtrière, favorable aux coups de Bourse et aux intérêts des métallurgistes fournisseurs d’armes et de munitions.

    Mais maintenant que le moment est venu de se partager les dépouilles des vaincus, les puissances de la “Triple Entente” et celles de la “Triple Alliance” ne se trouvent plus d’accord, et alors il y a danger de guerre européenne.

    C’est contre cette guerre éventuelle que les travailleurs doivent s’insurger autrement que par de vaines lamentations, autrement qu’en faisant appel aux sentiments humanitaires des gouvernants, autrement que par des manifestations platoniques.

    Quand à la Fédération Communiste Anarchiste, qui groupe tous les anarchistes, elle a préparé pratiquement le sabotage de l’armée et de la mobilisation en cas de guerre.

    Nous refuserons de nous incliner !

    Nous refuserons d’obéir aux ordres de la soldatesque assoiffée de sang !

    Telle sera notre attitude en face d’un conflit armé …

    Pour la Fédération Communiste Anarchiste — Groupe de Saint-Ouen :
    Marcel Butet, Stéfano Sagnol, Louis Villetard.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Affiche éditée en novembre 1912.
    Source : Archives de la préfecture de police de Paris


    1912

    1912
    Affiches liées



    [Une scélératesse !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Une scélératesse !]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; colonialisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Afrique
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Laisant, Albert (1873-1928)  ; Laisant, Charles-Ange (1841-1920)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Martin, Pierre (1856-1916)  ; Mournaud, André (1882-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)  ; Togny, Albert (1876-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste révolutionnaire

    Une scélératesse !

    Les traîtres et les bourreaux qui nous gouvernent ne veulent épargner aucune honte à ce pays. La République a déjà à son actif :

    les fusillades des travailleurs en grève ; l’application des lois scélérates ; des lois d’exception contre les fonctionnaires ; des centaines de militants emprisonnés.

    Mais à la réaction politique et sociale devait inévitablement s’associer la réaction militariste.

    Non seulement nos gouvernants ont maintenu les Conseils de guerre et Biribi, qu’ils avaient promis de supprimer, mais encore, par le bluff des aéroplanes, le clinquant des revues et retraites, le projet de rétablissement du service de trois ans, la conscription forcée des noirs, ils essaient de réveiller l’esprit militaire et fortifier l’armée.

    Pour couronner tout cela, le Parlement républicain a voté — sans aucune opposition — une loi odieuse qui envoie nos jeunes camarades coupables d’opinions antimilitaristes aux Bat’ d’Af’ et à Biribi.

    On va donc faire subir aux jeunes gens ayant un idéal élevé de justice sociale, aux jeunes ouvriers condamnés pour délit de grève, le sort du malheureux Aernoult, lâchement assassiné par les officiers [de] l’armée française, le martyre de l’héroïque Rousset.

    Camarades ! Nous ne vous convions pas à de vaines protestations. Nos jeunes camarades seront dans l’obligation de choisir : la mort lente, loin des leurs, sous le soleil d’Afrique, sous les to[…]les chao[…]bs, ou l’insoumission et la désertion.

    Auront-ils le droit […]siter ?

    À leurs frères de […]il de les soutenir en luttant contre le militarisme barbare.

    Travailleurs ! [un]issez-vous aux anarchistes pour propager l’esprit de révolte et d’indiscipline dans les armées dont nous poursuivons la destruction.

    Nous vous invitons au

    Grand meeting

    qui aura lieu

    jeudi 13 juin 1912, à 8 h 1/2 du soir

    Salle de la Maison commune, 19, rue de Bretagne

    G. Yvetot, F. Delaisi, Pierre Martin, A. Laisant, Ch. Malato, [A.] Togny, A. Mournaud

    Il sera perçu 0 fr. 20 pour couvrir [les frais]

    Placement gratuit au siège

    [marque syndicale] Imp. spéciale pour Affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1912 contre le loi Berry-Millerand (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).

    Est-ce Albert ou Charles-Albert Laisant ?




    [Au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple !]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ marque de l’organisation ; texte ]

    texte :

    Groupe des Conscrits de 1913
    Adhérent à la Fédération Communiste Anarchiste Révolutionnaire de Langue Française

    Au peuple !

    Le moment est venu de payer l’impôt de chair humaine pour la défense de la patrie et des intérêts capitalistes.

    Les contribuables désignés pour cette monstrueuse imposition sont des jeunes gens de 21 ans et même de 20 ans. L’Idole Patrie se montre plus exigeante cette année-ci : il lui faut le double de sujets pour composer ses armées de meurtre.

    Nous, les intéressés, que devons-nous faire ?

    D’aucuns répondront : « Nous seront soldats. Nous subirons avec patience les 3 années d’esclavage qu’on nous impose, dignité. Mais, tout d’abord, nous avons peur des gendarmes, nous aimons nos parents et nous craignons l’exil. Loin de notre pays, nous nous sentons incapables de gagner notre vie. »

    Ceux qui tiendront ce langage sont le grand nombre. Ils répondront ainsi parce que leur éducation, leur instruction et l’atmosphère de préjugés et d’erreurs qu’ils ont respirée les ont fait des êtres timorés, au caractère servile, et des natures incapables de réagir contre la plus barbare des obligations sociales :
    la préparation à la guerre

    D’autres, ayant subi une condamnation à plus de 3 mois de prison pour une peccadille, un délit de grève ou de manifestation dans la rue, hésiteront à répondre à l’appel, pour ne pas tomber sous l’application de la scélérate loi du forban Millerand. Trop partiront quand même risquer, « pour un rien », les dangers de passer des Bataillons d’Afrique à Biribi.

    Enfin, nous autres anarchistes, ne tenant compte d’aucune loi, ayant le respect de notre individualité, ne voulant pas exposer notre conscience aux souillures de l’obéissance passive, nous refusant à servir les desseins criminels de nos maîtres qui veulent faire de nous des pillards, des violateurs, des fratricides et des parricides,
    nous ne seront pas soldats

    Nous ne sommes pas des lâches parce que nous ne voulons pas sacrifier notre existence au bénéfice des Gouvernants et des Capitalistes. Que demain la guerre au lieu d’être une lutte meurtrière entre travailleurs ignorants et de nationalités différentes, soit une guerre sociale entre le travail et la capital, nous répondrons : « Présents ! » Nous serons là pour nous battre au bénéfice d’une noble cause : celle de l’émancipation intégrale de tous les exploités.

    Donc, plus d’armée : jeunes gens ne soyez pas soldats ! Et vous Soldats.

    Désertez !

    Plus de casernes, Vive la Paix ! À bas la Guerre !

    Edmond Ogier, Charles Castelle, Klébert Klaux, Edmond Labrousse, Édouard Husson, Escandre, Jacques Martin, Julien Dubois, Joseph Berthe, A. Deschamp, Louis Tétart, Lucien Richard, Gaston François, Alphonse Cousin, Maurice Bertrand, Marcel Liénard, Gaston Drouet, Émile Gagnat, E. Lablonde, Jules Maire, Émile Barbé, Benoist Allard, Maurice Fister, Charles Bellet, Raymond Lamirault, Antoine Dufêtel.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Parue en septembre 1913. Tiré aussi en tract.
    Source : Archives de la préfecture de police de Paris



    [Comité de défense sociale : contre les trois ans]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Comité de défense sociale : contre les trois ans] / Gaston Raieter. — [S.l.] : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), (Espérance, impr. l’ (Paris : 1910-1913)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; colonialisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; vignettes (« Si nous avions notre gas ! », « Perdre 1 an de plus. Pourquoi ! ») sur fond de dessin par Gaston Raieter ]

    texte :

    Comité de défense sociale

    « Si nous avions notre gas ! »  « Perdre 1 an de plus. Pourquoi ! »

    Contre les trois ans

    Cent milliards ! Chiffres donnés par le ministre des finances Klotz. — ont été engloutis ces 10 dernières années pour la défense nationale. Quel gâchis ! Quel pillage ! Quel gouffre ! Ce n’était pas assez : le gouvernement, avec l’appui de la presse nationaliste et d’affaires, veut imposer à la classe ouvrière, avec de nouvelles charges financières, trois années de service militaire au lieu de deux.

    _ C’est monstrueux ! Les aigrefins du pouvoir prétendent que les nécessités de la Défense nationale exigent ces mesures. C’est faux, en temps de guerre, la loi de trois ans ne donnerait pas un homme de plus. 60.000 hommes sont, paraît-il, nécessaires pour renforcer les troupes de couverture. — Évacuons le Maroc où 80.000 hommes agonisent ; mobilisons les 25.000 fricoteurs — scribes, ordonnances, etc. — qui baillent et se trainent inutiles dans les bureaux militaires ; ajoutons les 30.000 hommes des garnisons de l’ouest et du centre, qui en temps de guerre n’ont rien à craindre du premier choc, et, cela donnera 135.000 hommes.

    _ On nous ment ! À propos du Conflit balkanique, on nous a chanté sur tous les tons les beautés de l’armée française, armée forte, puissante, invincible. Aujourd’hui, pour justifier la loi des trois ans, on nous dit : elle est faible, mal organisée, insuffisante. — Quand nous a-t-on dit la vérité ? — On invoque le vœu de la Nation… La population des campagnes à laquelle la caserne enlève la plus grande partie de ses ouvriers agricoles ; la population des villes pour laquelle les armements sont toujours onéreux, toujours néfastes : ne veulent pas de la loi de 3 ans ! — Les deux cent milles manifestants du Pré-Saint-Gervais, les milliers et les milliers de travailleurs ne veulent pas de la loi de 3 ans ! — Le jeunesse des écoles, craignant pour la bonne marche de ses études, demande un régime de faveur. Reste pour le « vœu de la nation », trois cent potaches… c’est maigre.

    _ Assez de bluff ! Classe ouvrière ! La loi de 3 ans permettra de constituer une armée rompue à l’obéissance passive, elle formera au bénéfice des patrons une gendarmerie nationale que l’on opposera aux jours de grève. Nous reverrons les criminelles journées de Fourmies, Châlon, la Martinique, Villeneuve, Narbonne, etc. — Mères de familles ! La loi de 3 ans est la cause initiale de la multiplication des envois de vos fils à Biribi ; d’assassinats, comme celui dont fut victime Aernoult ; de crimes, comme celui dont fut victime Rousset. Resterez-vous insensibles devant les nouveaux dangers qui menacent ceux que vous chérissez ? Non ! vous serez avec nous.

    _ De toutes les poitrines doivent sortir des protestations énergiques. Partout doivent s’organiser des manifestations. Devant le crime qui se prépare, aucune hésitation n’est permise.

    Tous debout contre la loi de trois ans.

    _ Camarades agissons !

    Le comité de défense sociale

    [Marque syndicale] Imprimerie communiste L’Espérance - 1 & 3, rue de Steinkerque, Paris-XVIIIe - Tél. 42[5 ?]-32


    sources :

    http://tropjeunespourmourir.com/
    http://41.media.tumblr.com/7589230040bcc492d8f1d35115beb5ba/tumblr_mwxywsRB0x1sj1s0wo2_r1_500.jpg




    [Les bandits continuent !! Conférence publique et contradictoire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les bandits continuent !! Conférence publique et contradictoire]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aubin, Émile "Marat" (1886-....)  ; Bonnot, Jules (1876-1912)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Girault, Ernest (1871-1933)  ; Jacklon [jacques Long] (1890-1921 ?]  ; Jacquemin, Eugène (1876-1930)  ; Martin, Pierre (1856-1916)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste — Groupe du XVe

    Les bandits continuent !!

    Pendant que la mère sur son lit de souffrance est aux prises avec les douleurs de l’enfantement, des bandits, qui n’ont pas l’excuse d’un Bonnot, travaillent à la perfection des engins de massacre.

    Le meurtre est à l’ordre du jour.

    Les dirigeants foulent aux pieds la fraternité et nous mettent des baïonnettes dans les mains pour que nous satisfaisions leurs bas instincts, en massacrant nos camarades grévistes on nos frères d’Outre-Rhin.

    pour mieux encrer en nous l’amour de la patrie derrière lequel ils abritent leurs meurtres infâmes, ils veulent réappliquer le service de trois ans.

    Voilà l’aboutissement de quarante ans de parlementarisme, de quarante ans de promesses.

    Le peuple en a assez d’être dupe, il n’acceptera pas ce retour au chauvinisme idiot.

    Ce que les bourgeois appellent patrie, c’est ce qu’ils possèdent ; leurs coffre-forts, leurs champs, leurs forêts, leurs habitations d’où ils expulsent les ouvriers quand ils sont dans la misère.

    Ce que les ouvriers appellent leur patrie, c’est aussi ce qu’ils possèdent et comme ils n’ont rien, ils n’ont donc pas de patrie.

    Ah ! Les prolétaires ont des enfants et ce sont ces enfants que les bourgeois veulent prendre pour défendre leurs biens ou a[… voler ?] celui des autres.

    Et bien que les dirigeants le sachent, les enfants du peuple ne marcheront pas, parce que les enfants du peuple ne sont pas des assassins.

    Tu viendras, camarade, le crier bien haut, avec nous, à la

    Conférence publique et contradictoire

    Le samedi 29 mars 1913, à 8 heures 30 du soir

    Maison des Syndiqués du XVe, rue Cambronne, 18

    sera traité

    les crimes de la patrie

    orateurs inscrits

    F. Delaisi — E. Girault — Pierre Martin — E. Aubin — Jacklon — Jacquemin

    Entrée : 1,25 pour les frais. Gratuite pour les femmes et les enfants

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1913 après le verdict des assises dans l’affaire des « bandits tragiques » (ou « bande à Bonnot »), (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).




    [Au bétail électoral]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    Au bétail électoral

    Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.

    Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.

    Pourquoi marcheras-tu ?

    Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.

    S’agit-il donc de changer tout cela ?

    Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?

    Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».

    Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?

    Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.

    De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.

    La vérité ne peut se déterminer par le vote.

    Celui qui vote accepte d’être battu.

    Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».

    Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.

    Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.

    Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.

    Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !

    Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !

    En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.

    Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :

    l’électeur, voilà l’ennemi !

    Et maintenant, à l’urne, bétail !


    sources :

    Texte paru dans L’Anarchie n° 466 (19 mars 1914).

    Ce placard est déjà paru — au moins — en 1906 et en 1910.


    1906

    1906
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