image indisponible
179 affiches :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; papier de couleur ]
- texte :
République française
Liberté. — Égalité. — Fraternité
Association Internationale des Travailleurs
[…]
Schmeltz, Bonnefont fils, Legalite, Pauloin, membres de l’Intemationale.
Impr. Jouaust.
Catalogue d’Yves Le Guillou : numéro 716 (page 129).
[Association Internationale des Travailleurs, Conseil fédéral des sections parisiennes, Chambre fédérale des sociétés ouvrières : élections du 26 mars]
[Association Internationale des Travailleurs, Conseil fédéral des sections parisiennes, Chambre fédérale des sociétés ouvrières : élections du 26 mars]. — Paris : AIT_ (Association internationale des travailleurs : 1864-1878), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 43 × 62 cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte : papier vert ]
- texte :
Apothéose de la bourgeoisie
[…]
Vive l’anarchie
Paris, 1889
existe aussi en feuille volante
Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — Nouv. éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Apothéose de la bourgeoisie ; Vive l’anarchie]
[Apothéose de la bourgeoisie ; Vive l’anarchie]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte : papier rouge ]
- texte :
Égaux de Montmartre … À bas Ferry
[…]
une affiche de 1887 (la même ?) :
Peuple de Paris, la République est en danger !
Le congrès de Versailles va nommer le successeur de Grévy.
Et c’est « Ferry famine », c’est « Ferry Tonkin », « Ferry, le valet de Bismarck » à qui une coalition monstrueuse veut livrer la République !
Républicains de toutes nuances, socialistes, révolutionnaires, laisserons-nous commettre un pareil crime ?
Non, mille fois non !
Le sang ne doit pas couler inutilement, mais nous ne reculerons devant aucun sacrifice pour empêcher que la France soit représentée par le dernier des lâches !
Citoyens, préparons-nous et veillons !
La République est en danger !
Pour les Égaux de Montmartre,
la commission : Maxime Lisbonne, président ; Chevalier, Pénaud, Vaillant, Valmy, délégués.réunion publique
Paris, juin 1889
1889 ou 1887 ?
Si Marc Angenot (ou les Archives de la Préfecture de Police) signale cette affiche comme anarchiste, les Égaux de Montmartre sont un groupe socialiste, même si un de ses membres — Auguste Vaillant, signataire de l’affiche — va évoluer vers l’anarchisme.
Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — Nouv. éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Égaux de Montmartre … À bas Ferry]
[Égaux de Montmartre … À bas Ferry]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ]
- texte :
Groupes anarchistes des XIIe et Xe arrondissement : grande réunion publique
[…]
Affiche (APP : Ba 1505) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — nouvelle éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Groupes anarchistes des XIIe et Xe arrondissement : grande réunion publique… 5 septembre 1889]
[Groupes anarchistes des XIIe et Xe arrondissement : grande réunion publique… 5 septembre 1889]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; papier rouge ]
- texte :
Les anarchistes au peuple de Paris
[…]
mars 1889
différente de celle de janvier 1889
Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — nouvelle éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Les anarchistes au peuple de Paris]
[Les anarchistes au peuple de Paris]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte : papier rouge ]
- texte :
Les anarchistes aux 3500 abstentionnistes de le 2e circonscription du XIIIe
[…]
Paris, octobre 1889
Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — nouvelle éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Les anarchistes aux 3500 abstentionnistes de le 2e circonscription du XIIIe]
[Les anarchistes aux 3500 abstentionnistes de le 2e circonscription du XIIIe]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ; papier rouge ]
- texte :
Les anarchistes aux travailleurs
[…]
Paris, mai 1889
Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — nouvelle éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Les anarchistes aux travailleurs]
[Les anarchistes aux travailleurs]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte : papier vert ]
- texte :
Commune de Choisy-le-Roi, élections municipales du 5 octobre 1890 : grande réunion
[…]
Faure - Tortelier - …
Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — Nouv. éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.
[Commune de Choisy-le-Roi, élections municipales du 5 octobre 1890 : grande réunion]
[Commune de Choisy-le-Roi, élections municipales du 5 octobre 1890 : grande réunion]. — Choisy-le-Roi : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- texte :
Groupes anarchistes de Roubaix
Citoyens,
Nous accusons le journal Le Cri du travailleur, organe soi-disant socialiste, d’être l’instrument de la préfecture de police et de remplir le rôle de mouchard, en dénonçant les révolutionnaires en fuite pour avoir combattu les infamies des bourgeois.
Nous offrons de donner publiquement des preuves de ce que nous avançons ; et nous invitons les chefs de ce canard, particulièrement le lâche calomniateur qui, dans le numéro du 24 août, a dénoncé notre ami Lorion sans avoir le courage de signer son article, à venir se disculper des preuves que nous aurons, d’une façon palpable, à la grande réunion publique organisée à cet effet pour le samedi 6 septembre, à 8 heures 1/2 du soir.
Les travailleurs devant être témoins de la lâcheté des uns et de la loyauté des autres, l’entrée sera libre et gratuite.
Texte de l’affiche rapportée (avec son contexte) dans Le Père Peinard n° 78 (15 septembre 1890).
[Groupes anarchistes de Roubaix]
[Groupes anarchistes de Roubaix]. — Roubaix : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Le Père Peinard au populo [?]
spécial 14 juillet
Une affiche est annoncée comme accompagnant le numéro 69 (2e année) du dimanche 13 juillet 1890 :
Avec le numéro, réclamer l’Affiche-SupplémentPour le 14 juillet, le Père Peinard s’en fendu d’une affiche.Ça serait chouette de pouvoir la placarder partout, mais les grosses légumes y ont mis bon ordre : comme ils savent que l’affiche, c’est les idées mises à la portée de tous, même des pauvres bougres qui n’ont ni porte-braise, ni poches, ils veulent qu’on foute sur chaque affiche un timbre de 6 centimes. Or, nom de dieu, n’étant pas très argenté j’en puis pas coller autant que je voudrais.Si les bons fieux veulent s’en payer : c’est 8 francs le cent, vingt sous les dix, timbres et frais d’envoi compris.Ceux qui voudraient se passer la fantaisie de coller l’affiche qui est donnée en supplément, qu’ils achètent un timbre et l’oblitèrent ; pour six centimes ils en verront la farce.La placarder sans timbre créerait plus d’emmerdements que ça ne vaut, vu que c’est le Père Peinard qui en supporterait la responsabilité et non le copain qui l’aurait collé.
[Le Père Peinard au populo [? spécial 14 juillet]]
[Le Père Peinard au populo [? spécial 14 juillet]]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte ]
- texte :
La grève des conscrits
Supplément (vendu 10 c.) à Le Conscrit : organe d’agitation antipatriotique (janvier 1892)
[La grève des conscrits]
[La grève des conscrits]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Le Père Peinard au populo
[…]
Une affiche est également annoncée comme accompagnant le numéro 69 (4e année) du dimanche 1er mai 1892 :
Encore l’Affiche !Ces nom de dieu de fouille-merde sont bien pochetés, nom d’une pipe.Voulant tout nous chopper, ils n’ont rien les couillons.À peine quelques ballots d’affiches dans les gares.Aussi pour les emmerder, le vieux prévient les copains qu’il a encore des flottes de papier rouge « Au Populo ».Seulement, mille tonnerres, comme les copains qui avaient demandé des affiches, et qui ne les ont pas reçues, ont été volés, pour sûr.Nous prions les camaros à la hauteur de manœuvrer en conséquence et en nous écrivant de bien indiquer comment et par quels moyens ils veulent de l’affiche « Au Populo. »Qu’on se le dise, nom de Dieu !
L’affiche est déjà annoncée dans le numéro précédent du Père Peinard, le n° 162 (24 avril 1892) :
Un coup d’affiches !L’affiche est un des plus riches flambeaux de propagande.Les richards le savent bien, nom de dieu ! Aussi ils ont foutu le pies d’entraves possibles : y a pas mèche de coller un bout de papier sur un mur sans y foutre un timbre.Y a qu’en temps d’élections où les charognards ont un peu desserré la vis.Donc, faudrait en avoir une couche pour ne pas profiter de l’occase.C’est ça que s’est dit le père Peinard, nom de dieu !Aussi, a. la double occasion des élections municipales et de la manifestance du premier Mai, il s’est fendu d’une affiche duPère Peinard au populoL’affiche en question ne nécessitera aucune formalité de timbre pour tire collée elle est légale dans les grands prix ! Les copains peuvent y aller dare dare ; partout eu y a des élections municipales, ils peuvent en coller sans pétard.Turellement, j’aurais voulu pouvoir en distribuer a gogo à tous les cumerluiches. Y a pas mèche, hélas !Pour lors, faut que les bons bougres qui en pincent se fendent de quelques amis. l’affiche ne coûte pas un prix faramineux quarante sous le cent, expédition comprise.Ohé, les camaros, patinez-vous ! Envoyez les commandes dare dare — et collez la braise avec, car c’est pas les picaillons qui m’étouffent.Allons, oup ! Profitons de l’occase pour foutre quelques bonnes idées sous le pif des jemenfoutistes.
[Le Père Peinard au populo [élections municipales, mai 1892]]
[Le Père Peinard au populo [élections municipales, mai 1892]]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
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- notes :
- descriptif :
texte
- texte :
Aux Algériens
Je viens en Algérie parce que c’est mоn droit, parce que la terre d’Alger est mienne comme celle de tous.
Je n’y apporte ni provocation, ni défi, ni haine personnelle. J’y débarque seul, sans autre escorte que mes convictions, sans autre force que ma confiance en une population dont j’ai toujours entendu vanter les mœurs hospitalières et les sentiments chevaleresques.
À personne je ne demande secours, estimant que je suis sans ennemi, et je repousse à l’avance toute protection, policière ou gouvernementale que je considérerais comme une insulte faite à mes adversaires et à moi-même.
C’est en homme libre que je veux parler à des hommes libres ; c’est avec les seules armes de la sincérité que je veux combattre ; c’est avec mes seules ressources et sous mon unique responsabilité que j’agis.
Je m’adresse à tous et à tous je dis :
« Cherchons ensemble les des maux qui nous accablent. Etudions-les sans autre souci que celui de l’exactitude, sans autre passion que celle de la vérité. »
Si cet appel à la discussion publique, franche, loyale et courtoise a la bonne fortune d’être entendu, cette expérience démontrera que, malgré nоs divergences de vue, nous sommes tous animés de pures intentions, de nobles désirs et d’aspirations élevées , et nous ramènerons la paix en cette ville d’Alger en proie, depuis quelque temps, à de si formidables convulsions.
Habitants d’Alger, Voulez-vous qu’à l’agitation dont vous êtes las succède une action salutaire ?
Voyons, amis, le voulez-vous ?
Je suis, certes, bien peu de chose ; jamais encore je ne suis venu parmi vous ; je ne m’y connais aucune affection et, de vous parler en ces termes est bien osé. C’est mon effacement même qui m’inspire confiance et doit vous prédisposer à m’entendre.
Mes adversaires peuvent être certains qu’ils n’auront à me reprocher ni calomnies, ni injures : je me flatte qu’ils n’emploieront pas contre moi ces manœuvres perfides.
Ils ont des convictions ; ils les exposent et les propagent ; ils font bien. Je ne demande qu’à user du même droit. Ce que, depuis six ans, par la plume et par la parole, je fais en France, je demande à le faire en Algérie.Voudra-t-on m’en empêcher ? Je suis persuadé que non et j’ai l’espoir que, si, prétextant de vaines craintes, le Pouvoir s’arrogeait le droit de violer en ma personne la faculté de circuler librement, de vivre au milieu de vous et d’у parler, vous sauriez le ramener, par votre altitude, au respect de notre commune dignité.
En terminant, j’affirme que les déclarations qui précédent sont l’expression complète et rigoureuse de ma pensée.
Sébastien Faure.
Vu dans Le Droit de vivre, n° 4 (11-18 mai 1898) : « Voici le texte de l’affiche apposée sur les murs d’Alger deux jours avant l’arrivée de notre ami dans celte ville ».
[Aux Algériens]
[Aux Algériens]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- texte :
es anarchistes et la candidature Drumont.
— Je vous propose de châtier un fourbe, l’imposteur Drumont, également ingrat. Les anarchistes se sont appliqués à Ste-Pélagie à lui rendre la prison moins désolante. Je le sauvai de la folie. Sa cellule était au-dessus de la mienne ; chaque nuit, Drumont frappait avec le manche de son balai à mon plafond et me criait : « Vous dont les fenêtres donnent sur la rue, apercevez-vous des juifs venant brûler la geôle ? »
— « Rassurez-vous, répondais-je ; je ne vois que la sentinelle nous gardant. » Je le réconfortais ; il me priait de l’éveiller en cas d’alerte. Pour être choyé par nous, Drumont jouait au révolutionnaire ; il chantait la dame dynamite ; il donnait de l’argent pour répandre le goût de la bombe. Drumont paya pour qu’on tentât d’éditer l’ode du père la Purge, commençant par cette strophe :
Puisque du Christ, le sang, les pleurs,Tyrans, n’ont pu former vos cœursAux sentiments de la colombe,Gare la bombe !Oui, Drumont essayait de se montrer un fervent de la nitroglycérine et combien de fois il insinua que ce n’était pas dans les maisons particulières qu’il fallait porter les engins, mais dans les cavernes du Sénat et du Palais-Bourbon. Vous savez comme Drumont déchanta, quand Vaillant suivit ses désirs. Il paraissait écrire en faveur de la grâce de Vaillant, mais vingt fois il exprima que le fait de notre ami était un exécrable attentat. Dès lors, vous jugeâtes l’individu que vous ne voulûtes plus connaître et alors la vilenie de celui qui, sans nous, n’aurait pu supporter sa prison, se montra. Les scribes qui nous avaient lait des mamours vous appelèrent mouchards, vendus aux juifs, ils vous dirent vendus aux juifs, parce que vous connaissiez l’être.
Un péril autrement redoutable que le péril juif est celui du prêtre. Les juifs peuvent amasser des fortunes, leur accaparement ne retardera pas l’heure de la reddition des comptes ; mais les congrégations religieuses ont vu leurs biens portés de 800 millions, en 1881, à deux milliards en 1898 ; elles ont édifié des écoles où s’atrophie la raison des enfants.
Le juif peut accaparer, nous le voyons faire ; mais le cagot, d’une main montre le ciel et de l’autre, sans que nous nous en apercevions, vide nos poches.
Camarades, vous êtes de ceux qui s’en aperçoivent, de là les outrages des antisémites, leurs calomnies, leurs mensonges. Vous les avez mis en déroute dans cent réunions ; à Tivoli-Vaux-Hall vous étiez 70 contre 3,000.
Depuis, les antisémites sont obligés d’emprunter aux brigades des recherches un agent possédant nos photographies, afin que, reconnus, l’entrée nous soit barrée, et ce sont ces rosses qui ont osé ailer dire qu’ils vous faisaient manger la colle , puis, à mille contre deux, ils ont tenté d’assassiner nos amis.
Est-ce que nous n’allons pas, compagnons, leur faire payer çà ?
Ils vont revenir, ces beaux matadores, ces triomphateurs d’Afrique. Si nous faisions passer Scipion par Grenoble, qu’en pensez-vous ?
Drumont fera annoncer sa venue, l’heure, le jour. Drumont aime les ovations préparées, les manifestations cuisinées. Voulez-vous que nous poivrions la sauce ?
Je vous en prie, mes vieux camarades, venez les 6 et 7 mai aux réunion électorales donnés par les candidats libertaires, nous y discuterons sur la façon dont nous pourrions conjurer nos voix avec les cris de la jeunesse catholique et montrer à tous ces noirs coco qui font semblant de vouloir la France aux français, mais qui tente en réalité de la livrée au jésuite, leur montrer que nous sommes bien de France et pas du Paraguay.Affiche signalée signalée par le journal antisémite et colon d’Algérie La Dépêche algérienne du 6 mai 1898, page 1. « Les anarchistes et la candidature Drumont ».
« L’appel suivant aux anarchistes, signé Paul Martinet, a été affichée cette après-midi, sur les murs de Paris » :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5330845/f1.item.zoomPour « La Dame Dynamite » (1885) du Père La Purge, voir :
https://canto.ficedl.info/spip.php?article732
[Les anarchistes et la candidature Drumont]
[Les anarchistes et la candidature Drumont]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- texte :
Aux grands maux les grands remèdes
[…][Suspension des paiements des loyers
[…]Tant qu’il y aura chômage à l’atelier, il y aura chômage des loyers
[…]signé : l’assemblée des sans-travail
Affiche critiquée dans le journal socialiste (guesdiste) de Roubaix Le Réveil du Nord du 22 aout 1900. Citée dans Merchiers, Hervé. Anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire dans le département du Nord, 1892-1914. Mémoire de maitrise, 1979. Université de Lille 3, Histoire contemporaine, page 42.
Une affiche qui semble assez proche, signée « un groupe de sans-travail », a été placardée à Roubaix le 23 septembre 1900 et aura une réponse, également affichée, le lendemain par Henri Delplanque de l’assemblée des sans-travail (Leleux, Marc, Aux sources de la précarité : l’instrumentalisation du travail dans le Nord, Villeneuve-d’Ascq : Septentrion, 2015, DOI : 10.4000/books.septentrion.11184, p. 181).
[Aux grands maux les grands remèdes]
[Aux grands maux les grands remèdes]. — Roubaix : Assemblée des sans-travail (Roubaix), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
- texte :
Paru en février 1900, ce « placard a fait l’objet de poursuites des Parquets de Bourges, Nancy et Nîmes. » : https://bianco.ficedl.info/article1097.html
[Crimes militaires]
[Crimes militaires]. — Paris : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
AD59 - M 154/99
- texte :
[…]
grève générale
[…]
anarchistes de Roubaix et environs
Citée dans Merchiers, Hervé. Anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire dans le département du Nord, 1892-1914. Mémoire de maitrise, 1979. Histoire contemporaine. Université de Lille 3, page 62-63.
[…grève générale…]
[…grève générale…]. — Roubaix : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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- notes :
- descriptif :
[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !
Travailleurs
Des catégories entières de nos camarades, — Employés, Coiffeurs, Ouvriers de l’Alimentation, des Transports, etc., — sont encore privés d’un jour de repos par semaine.
C’est monstrueux et révoltant ! Il y a là une inégalité, aussi choquante pour ceux qui sont astreints à travailler le dimanche, que pour ceux qui se reposent ce jour-là !
Il faut que celà cesse ! C’est la moindre des choses que tous, tant que nous sommes, après avoir trimé six jours à l’enrichissement d’un patron, nous ayons une journée à nous !
Les camarades privés du Repos hebdomadaire s’agitent pour le conquérir. Ils agissent ! Ils ne mendient pas cette réforme : par l’action syndicale, ils veulent la réaliser.
Déjà, dans bien des centres, des résultats partiels ont été arrachés au Patronat. De plus, sous la pression consciente des travailleurs intéressés, le Parlement qui, depuis dix ans, laissait un projet de loi en chantier, s’est enfin décidé à légiférer sur le Repos hebdomadaire. Le Sénat, appelé à se prononcer, triture, amende, rogne, avec tout le mauvais vouloir qui le caractérise.
Camarades,
Que ces premiers résultats nous soient un stimulant ! Redoublons d’efforts !
Il ne suffit pas que les travailleurs intéressés agissent. Il est indispensable qu’ils soient vigoureusement appuyés dans leur action pour la conquête de cette amélioration primordiale, par ceux qui en bénéficient déjà.
Il faut que la Classe ouvrière soit solidaire ! Il faut que, toute entière, elle exige :
Un repos hebdomadaire d’un minimum de trente-six heures par semaine.
Donc, que les patrons réfractaires au Repos hebdomadaire le sachent ; l’Action solidarisée de tous les Travailleurs s’exercera contre eux, par des manifestations populaires, par le Boycottage, par le Sabotage.
Qu’ils sachent aussi que la vote d’une loi sur le Repos hebdomadaire ne nous satisfera pas. Nous savons que les lois ouvrières restent lettre morte, si les travailleurs n’en imposent pas l’application.
C’est pourquoi nous agirons, — toujours et quand même !
Puis, après avoir arraché de haute lutte le Repos hebdomadaire, nous nous trouverons, — travailleurs de toutes les corporations, — unis en un bloc compact, pour conquérir la Journée de Huit heures, qu’au 1er Mai 1906 nous imposerons au Patronat.
Le comité confédéral.
Affiche tirée à 50.000 exemplaires — en parallèle à une seconde campagne : « Le repos hebdomadaire pour tous les salariés ! » — (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1904-1906, présentés au XVe congrès corporatif, tenu à Amiens, du 8 au 13 octobre 1906, p. 14-15).
[Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !]
[Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ placard ]
- texte :
Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 45 (jeudi 15 février 1906).
[Au bétail électoral]
[Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir L’Anarchie n° 255 (24 février 1910).
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Aux soldats !
Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
Édouard Drumont.L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
de Freycinet, ministre de la guerre.L’armée est l’école du crime.
Anatole France, de l’Académie Française.Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.
Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.
…
Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
Henri Rochefort.Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
Guy de Maupassant.Soldat, réfléchis et conclus toi-même !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : « Par l’affiche
Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ? ».Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.
Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).
[Aux soldats !]
[Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.
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Confédération générale du travail
Guerre à la guerre !
Travailleurs,
Demain peut-être nous serons en face d’un fait accompli : la guerre déclarée !
Depuis cinq ans, un parti colonial français dont Delcassé fut l’homme-lige prépare la conquête du Maroc. Capitalistes et officiers poussent à l’invasion de ce pays. Les uns pour tripoter et s’enrichir, les autres pour ramasser dans le sang galons et lauriers.
L’Allemagne capitaliste et militariste désireuse d’avoir, elle aussi, sa part su butin s’est interposée.
Les gouvernants allemands et français, fidèles serviteurs des intérêts capitalistes seuls en cause, ont élevé ces querelles entre agioteurs à l’état de conflit aigu.
Pour assouvir les appétits illimités de cette coalition d’intérêts, les dirigeants des deux pays sont prêts à lancer les unes contre les autres, les masses ouvrières d’Allemagne et de France.
Qui ne frémit à l’horreur de ces carnages ? Des millions d’hommes s’entrechoquant… fusils à tir rapide, canons et mitrailleuses accomplissant leur œuvre de mort…
Qui pourrait calculer les milliards gaspillés, arrachés au travail du paysan et de l’ouvrier ?…
Ce tableau n’a rien d’exagéré. Actuellement on arme dans les ports de guerre ; l’armée de terre est prête à partir.
En juin 1905 la déclaration de guerre ne fut évitée que par le départ de Delcassé. Depuis lors, la guerre est à la merci du moindre incident. C’est tellement vrai que le 19 décembre 1905 l’ordre de rappel de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ayant été connu par le gouvernement français, les communications télégraphiques restèrent suspendues pendant quatre heures, afin que le ministère pût, si besoin était, lancer les ordres de mobilisation en toute célérité.
La presse sait ces choses… et elle se tait.
Pourquoi ? C’est qu’on veut mettre le peuple dans l’obligation de marcher, prétextant d’honneur national, de guerre inévitable, parce que défensive.
Et de la conférence d’Algésiras, qu’on nous présente comme devant solutionner pacifiquement le conflit, pour sortir de la guerre.
Or, le peuple ne veut pas la guerre ! S’il était appelé à se prononcer, unanimement il affirmerait sa volonté de Paix.
La Classe Ouvrière n’a aucun intérêt à la guerre. Elle seule en fait tous les frais. — payant de son travail et de son sang ! C’est donc à elle qu’il incombe de dire bien haut qu’elle veut la paix à tout prix !
Travailleurs !
Ne nous laissons pas abuser par le mot : « Honneur national ». Ce n’est pas une lâceté que de faire reculer la horde des financiers qui nous conduisent aux massacres.
D’ailleurs, en Allemagne comme en France, la communion d’idées est formelle sur ce point : le prolétariat des deux pays se refuse à faire la guerre !
Ainsi que nous, autant que nous, nos frères les travailleurs d’Allemagne veulent la paix. Comme nous, ils ont horreur des tueries. Comme nous, ils savent qu’une guerre, en satisfaisant les intérêts capitalistes, est préjudiciable à la cause de l’Émancipation Ouvrière.
Donc, par notre action commune et simultanée, forçons nos gouvernants respectifs à tenir compte de notre volonté :
Nous voulons la paix ! Refusons-nous à faire la guerre !Le comité confédéral.
Texte de l’affiche paru dans La Voix du peuple n° 274 (14-21 janvier 1906).
Le numéro suivant de La Voix du peuple, le n° 275 (21-28 janvier 1906) rajoutera en sa « une » :
Défendons nos affiches !
Il nous revient qu’en bien des endroits, les affiches confédérales « Guerre à la guerre ! » ont été lacérées par les policiers.
Si nous faisons des affiches, — si nous payons l’imprimeur, l’impôt du timbre, le collage, etc., — ce n’est pas pour l’unique satisfaction de donner du travail de grattage à la police.
Nous usons d’un droit, — celui de dire notre pensée sous forme d’affiches. Si cette pensée est subversive, il y a en France assez de magistrats pour poursuivre. Mais, en tous les cas, que nos affiches soient répréhensibles ou non, dès qu’elles sont en règle avec la loi, — et elles sont par le seule fait qu’elle sont revêtues du timbre d’affiche, — elles deviennent inviolables.
Seul, le locataire d’une place réservée à son affichage particulier peut trouver à redire à l’affichage. Hors cette circonstance, nos affiches doivent rester sur les murs.
Il n’y a donc qu’une seule chose à faire : quand on voit un policier — un un quelconque quidam, — déchirer une affiche, il suffit de l’« l’inviter è avec toute l’obséquieuse politesse qui est de circonstance, à se rendre au prochain commissariat de police et là on somme le commissaire de dresser contravention contre,l’individu.
Pour cette opération, il est utile d’avoir avec soi des témoins, afin que puisse être constaté le mauvais vouloir du commissaire de police… si mauvais vouloir il y avait.
Certes, il ne faut pas exagérer trop de cette opération procédurière. Mais, comme elle s’appuie sur la loi, elle a tout au moins l’avantage de mettre en désagréable posture MM. les policiers.Le numéro 277 de La Voix du peuple (21-28 janvier 1906) continuera :
Guerre à la guerre ! : le manifeste confédéral et l’arbitraire policier
La police fait rage contre l’affiche confédérale Guerre à la guerre. En bien des endroits, elle s’est permis de les lacérer, violant ainsi les propres lois bourgeoises, car il faut bien se convaincre qu’en aucune façon et sans aucun prétexte les policiers ne jouissent pas du privilège de violer la loi.
S’ils le font, c’est parce que, par ignorance de ses propres droits, le peuple les laisse opérer.
Donc, il nous faut redoubler de vigilance et il faut, chaque fois que se manifeste un nouvel acte d’arbitraire que notre protestation se produise, — et se produise dans le milieu où l’arbitraire s’est accompli.
Sinon, si on s’avisait de subir toutes les fantaisies scélérates du Pouvoir et de ses laquais, nous dégringolerions rapidement dans un cloaque d’oppression.
Pour ce rendre compte jusqu’où peut aller la scélératesse arbitraire des policiers, il suffit de signaler qu’à Nice, ces jours derniers, que des camarades qui affichaient le manifeste Guerre à la guerre furent appréhendés par une bande de policiers et conduits au poste où ils furent retenus toute la nuit. Inutile d’ajouter que les affiches furent confisquées.
Nice est évidemment une ville qui doit relever du Pouvoir du tsar et non de celui de Rouvier et Cie.Saint-Claude, qui est cependant une ville du Jura, doit aussi relever du dictatoriat de M. Witte. À preuve que, samedi dernier, au moment où l’afficheur se préparait à placarder le manifeste Guerre à la guerre, la ballot lui a été saisi par le commissaire de police.
Les camarades ont voulu savoir en vertu de quel ordre opérait ce sbire. Le personnage a répliqué que c’était par « ordre du gouvernement ».
Or, pas davantage par ordre du gouvernement que par ordre du tsar, de Guillaume d’Allemagne ou de n’importe qui, nos affiches — dûment timbrées — ne peuvent être « légalement » arrachées et toute entrave à leur placardage est aussi « illégale ».
Il est évidemment ennuyeux d’employer ces termes ; mais, la légalité n’est pas pour nous que la constatation de libertés acquises et qui ne se peuvent nier. Par conséquent, il est de notre intérêt de déployer toute notre activité et notre énergie afin d’empêcher que les souteneurs du gouvernement violent aussi impudemment les lois qu’ils se prétendent chargés de faire respecter.Pour répondre à cette scélératesse, les camarades de Saint-Claude ont immédiatement ouvert une souscription dont le montant a servi à publier, sous forme de circulaire à distribuer, la manifeste Guerre à la guerre.
Une initiative semblable a été prise par la Fédération ouvrière de Besançon et de Franche-Comté.
Ne pouvant monter la garde près de chaque affiche, trique à la main, pour empêcher que, en violation de la loi, des malfaiteurs ou scélérats quelconques, — policiers ou simples particuliers, viennent la déchirer, l’affiche a été reproduite en circulaires à distribuer à la main et, de la sorte, quelques dizaines de mille ont été semées un peu partout.etc.
[Guerre à la guerre !]
[Guerre à la guerre !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.
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La Bastille de l’Autorité
14 juillet ! Les fenêtres se bariolent de bleu, de blanc, de rouge, de jaune. La Marseillaise se beugle par les rues. 14 juillet ! Les marchands de vins sont en joie : pas de pain à la maison, les derniers sous se jettent sur le zinc. 14 juillet ! Les chauvins et les badauds « gais ut contents » vont acclamer les petits soldats ; le tableau truqué de la grrande armée nationale.
14 juillet ! L’épicier du coin, le notaire véreux, l’exploiteur adroit, l’assassin légal, vont recevoir la juste récompense do leur dévouement à la république. 14 juillet ! De longs et filandreux discours promettront beaucoup : promesses fallacieuses qui s’en iront loin au vent avec la dernière pétarade du dernier feu d’artifice.
14 juillet ! « Le peuple, il en . d’la réjouissance ».
Quel anniversaire fêtes-tu donc ? Quel souvenir glorieux te fait-il recouvrir de ce décor mensonger, ta vie habituelle de labeur et de misère ?
— 14 juillet ! la Bastille, est rasée ; une ère de Liberté est ouverte— Ah I tu veux rire, bon Populo, la Bastille est rasée que sont donc autour de nous, ces bâtisses, mornes, aux murs élevés, aux fenêtrés grillées ? Sont-ce des séjours paradisiaques ?
La vieille Bastille rait rasée… soit.
La Santé et Saint-Lazare, les Centrales et les Bagnes, Nouméa et le Guyane, Biribi et Aniane… la Bastille est ressuscitée. Les Casernes et les Usines, l’Atelier et le Gros Numéro, le Couvent et le Collège… La Bastille est ressuscitée.
Ah ! tu veux rire, bon Populo, une ère de liberté est ouverte. Dis-moi donc quel jour, quelle heure tu es libre… libre, entends-tu ?
Du berceau à la bide, tu passes par l’écolo, l’atelier, la caserne et encore l’atelier ; tu te maries, tu te syndiques, tu meurs selon des formules, éternel jouet de l’Autorité sous toutes ses tortues : Père, prêtre, patron, gouvernant, galonnard. Est-ce cela, ta Liberté ?
La Bastille n’est pas rasée. La Liberté est encore a venir.
Ta fête est un leurre, ton quatorze juillet est une mascarade.
Crois-loi, bon Populo, la Bastille à renverser ne tombe pas sous les coups tangibles de ta force brutale.
Tu pourras détruire successivement des centaines de bastilles, accrocher à la lanterne des milliers d’aristocrates, raccourcir des douzaines de Capet, La Bastille sera debout, l’ère de liberté sera à venir.
L’ennemi le plus âpre à combattre est en toi, il est ancré en ton cerveau. Il est Un, mais il a divers masques : il est le préjugé Dieu, le préjugé Patrie, le préjugé Famille, le préjugé Propriété. Il s’appelle l’Autorité, la sainte bastille Autorité, devant laquelle se plient tous les corps et tous les cerveaux.
Peuple, tant que monstre existe, il ne saurait y avoir de trêve, il ne saurait y avoir ni repos ni fête.
Chaque jour de perdu est un joue de recul.
En lutte, peuple, pour plus de bonheur, pour plus de beauté.
Mais, saches-le bien, la lutte n’est pas contre telle ou telle bastille, contre tel ou tel maître, elle est contre la Bastille, sous toutes ses formes, contre le Maître, sous toutes ses faces.
Pour tuer la Poulpe, il faut frapper à la tête, car les membres renaissent. Pour détruire la Bastille, il faut démolir l’Autorité, base fondamentale, car les murs se rebâtissent.
Et le jour où le monstre sera abattu, si tu en as le désir encore, tu pourras fête le 14 juillet, la Bastille sera rasée, la Terre enfin libérée verra des Hommes libres.
Or donc, sus a l’autorité
Demandez “L’Anarchie” tous les jeudis.
Imprimerie des Causeries populaires, 22, rue de La Barre — Paris.
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 64 (jeudi 28 juin 1906) pour affichage intérieur (ou à l’extérieur, avec timbre fiscal et sur papier de couleur.
« Les placards pour la fête des bistrots »Présentation de l’édition de nouveaux placards pour le 14 juillet 1902. In : L’Anarchie n° 64 (28 juin 1906).Réédition / rediffusion en 1908 d’après L’Anarchie n° 170 (8 juillet 1908).
[La Bastille de l’Autorité]
[La Bastille de l’Autorité]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
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[ texte : placard à distribuer ]
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Le criminel
C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.
Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?
Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?
Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.
Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.
C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.
Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.
Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur !
[Libertad]
Texte du placard paru dans L’Anarchie, n° 47 (1er mars 1906).
Le texte est repris en grande partiet dans l’affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,n° 11 (6 mai 1906).
Il est réédité en 1914 pour les élections dans L’Anarchie n° 465 (12 mars 1914).
Texte reparu dans Amer, revue finissante n° 1 (déc. 2006), p. 149
Texte reparu dans Le Monde libertaire n° 1461 (18-24 janvier 2007)
[Le criminel]
[Le criminel]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
Amnistie de Classe
À l’heure même où nous réclamions l’amnistie pour tous, nos prévisions allaient se réaliser : le gouvernement obligeait la Chambre à se déjuger sur sa décision relative à la réintégration des fonctionnaires révoqués. Mais, en même temps, contraint de tenir compte, dans une certaine mesure, du sentiment de l’opinion publique, il prenait l’engagement de déposer un projet d’amnistie.
Ce projet est aujourd’hui déposé. Les intentions du gouvernement y sont nettement exprimées : c’est une amnistie de classe qu’il veut !
L’amnistie s’applique aux événements du Midi, dont le procès a été remis de mois en mois, parce que le Pouvoir savait qu’un acquittement serait la conclusion de ces poursuites. Cette amnistie n’est donc que pour éviter le soufflet qu’eût été pour le ministère l’acquittement de Ferroul et de ses amis.
L’amnistie vise en outre — et surtout — les patrons réfractaires au Repos Hebdomadaire et auxquels les tribunaux infligèrent à regret des amendes. Le gouvernement veut par son geste à leur égard, encourager les patrons dans leur résistance et préparer de la sorte les remaniements qui enlèveraient à la réforme toute efficacité.
C’est pour ces deux catégories — viticulteurs et patrons réfractaires au R.H. — que l’amnistie est réellement faite.
À la veille des élections municipales, le gouvernement préfère amnistier les viticulteurs que subir un acquittement qui aurait pour résultat de fortifier ses adversaires. Par l’amnistie, il veut désarmer ces derniers et se donner des allures de libéralisme.
D’autre part, poursuivant un but antiouvrier, le gouvernement veut rendre plus inappliqué encore le R.H. Il espère s’attirer les sympathies des patrons et, en diminuant le prestige des syndicats ouvriers porter une atteinte grave à leur activité réformatrice qui, alors, apparaîtrait vaine aux esprits superficiels.
En échange du coup porté au R.H. que donne le gouvernement à la Classe ouvrière ?
Il refuse la réintégration des fonctionnaires révoqués !
Il refuse l’amnistie pour tous les délits d’opinion !
Il opère un triage habile et ne fait bénéficier de l’amnistie qu’une infime minorité des victimes des procès de tendance.
C’est donc une
amnistie de Classe
entière et complète pour le Patronat, — on ne peut plus partielle et réduite pour les travailleurs.
Le gouvernement continue donc à se montrer sous l’aspect réacteur, avec l’approbation d’un Parlement qui prend le faux-nez d’un radicalisme socialisant.
La commission confédérale. — Le Comité général de l’Union des syndicats.
Affiche parue lors d’un projet amnistie (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 11-12).
[Amnistie de Classe]
[Amnistie de Classe]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Appel à la jeunesse
Amis inconnus venez à nous.
Nous n’apportons pas de nouvelles prophéties religieuses ou sociales.
Nous somme des jeunes gens sans richesse et sans gloire.
Mais une une grande foi nous a tous soulevés la foi dans la vie. Et noous appelons et nous, toux ceux qui veulent découvrir la vie. Nous venons rallier toute une pure jeunesse, coordonner des forces vaines, centraliser les enthousiasmes épars, nous créons un mouvement d’action d’art pour faire pénétrer plus de beauté, de clarté et de tendresse dans toutes les formes de l’activité humaine.
Venez à nous.
Nous demandons à nos amis seulement de nous aimer et d’aimer une œuvre qui sera la leur. Nos moyens d’action seront d’autant plus efficaces que nous serons plus nombreux.
Nous se sommes pas des novateurs. Tant mieux. Néanmoins, la tâche n’a pas été encore réalisée. Elle est grande, et nous sommes, si vous voulez, une mutualité d’illusionnés, un Syndicat d’idéalistes.
I. — Notre rêve, qui sera le vôtre n’est-ce pas ?, — doit soulever vers plus de grandeur, d’héroïsme et de loyauté toutes la jeunesse française, toute l’élite européenne. Actuellement, nous avons constitué le faisceau, le « Groupe d’Action » qui compte une centaine d’adhérents ou d’amis.
Car nous appelons à nous, nos seulement ceux qui créent, (poètes, dramaturges, littérateurs, sculpteurs, peintres, musiciens, acteurs, philosophes, ouvriers des arts de la vie, etc.), mais encore ceux qui voudront bien aimer notre mouvement. Et nous voudrions surtout, que les grands solitaires qui souffrent d’être seuls, sachent qu’ils ne seront plus seuls, qu’ils ont des amis, s’ils en sont dignes.
Nous voulons agir par la tendresse et l’enthousiasme : Deux belles forces jeunes et qui modifieront la vie vers plus de beauté, si une armée de rêveurs d’action se rallie autour d’un idéal pratique.
II. — Nos moyens d’action.
1° Les causeries intimes du groupe à nombre d’amis limités (recrutement par décades et cooptation). Les jeudis soirs, 7, quai Voltaire ; les dimanches après-midi, 22, rue Daubenton.
2° L’action élargie
a) La Revue « La Foire aux Chimères ».
b) La salle d’art rue Fontaine.
c) Les festivals dans les mairies (le premier a lieu le 19 janvier, mairie du VIe)
d) Les conférences du Groupe dans les UP, écoles, groupements populaires de tout genre, avec les acteurs du groupe et œuvres de la Revue.
e) Les excursions d’été.
f) Les expositions et musique de chambre.
g) Les foyers de rayonnement en province et à l’étranger (actuellement : Amsterdam, Angoulême, Blois, Bochum, Bordeaux, Bruxelles, Londres, Poitiers, Rodez, Montréal, Budapest).3° L’action morale. — Les visites de bonté dans les intérieurs sans beauté et sans joie.
Pour toutes demandes de renseignements, s’adresser au siège provisoire. 7, quai Voltaire, aux bureaux de la Revue, 5, rue Oberkampf, et 85, boulevard Soult.
Venez à nous.
Nous voulons aider les humble à aimer la vie, demander aux grands, aux riches, aux puissants de nous aider par leur génie, leurs dons ou leur action ; nous demandons à tous les hommes de collaborer à notre effort par leur cœur.
Georges-Hector Mai
Vu pour la Revue : Banville d’Hostel, Gérard de Lacaze-Duthiers.
Pour le Groupe — Gustave Marlier, Lemaître.
Pour l’action à Paris : Gabriel Tristan-Franconi. En province : André Colomer. À l’étranger : André de Székely.Paris 1907.
Il s’agit du texte « Appel à la jeunesse : reproduction de l’affiche que nous allons faire paraître », paru dans La Foire aux chimères n° 1 (déc. 1907).
Cette affiche est-elle finalement parue ?
[Appel à la jeunesse]
[Appel à la jeunesse]. — Paris : Groupe d’action d’art, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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[ texte ]
- texte :
Confédération générale du travail
Contre l’assaut patronal
Aux travailleurs
La croissance du mouvement syndical, au cours de ces dernières années, devait provoquer, de la part du patronat, une résistance désespérée. Résistance qui se manifeste — depuis quelques mois, — par une campagne contre les améliorations acquises par la classe ouvrière.
C’est contre le Repos Hebdomadaire, contre la limitation à dis heures de la journée de travail, — contre le libre choix du médecin par les accidentés du travail, que sont dirigées, plus spécialement, les manœuvres patronales.
Se moquant de la loi sur le Repos Hebdomadaire, les patrons ont, en grande majorité, refusé le repos à leur personnel. Ceux d’entre eux qui n’ont pas violé la loi n’ont obéi qu’à la pression des organisations syndicales. Aussi, aujourd’hui, grâce aux complicités intéressées d’une presse quotidienne, le patronat s’efforce d’enlever aux travailleurs les dernières garanties contenues dans la réforme du repos Hebdomadaire.
D’un autre côté, sous l’hypocrite prétexte d’une crise de l’apprentissage, une campagne est menée en vue de faire disparaître l’obligation qui limite la durée du travail à dix heures, pour les ateliers mixtes. Et cependant, combien dérisoire est cette limitation ! Les patrons ayant recours à de nombreux subterfuges, — que tolèrent complaisamment les pouvoirs publics. Ici encore peut s’observer que cette limitation du temps du travail n’a été effective que par l’effort des syndicats.
Quant au libre choix des médecins par les accidentés du travail, — libre choix qu’il ne devrait pas être possible de mettre en question ! — et que la classe ouvrière a réclamé pendant plus de vingt ans avant son obtention, la rapacité patronale veut la supprimer. Cette suppression entraînerait la disparition d’une garantie essentielle pour le blessé ; celui-ci serait alors mis dans un tel état d’infériorité qu’il serait la proie facile des médecins agissant sous l’ordre des Compagnies d’assurances. La campagne qui se poursuit dans ce but — tant dans la presse qu’au parlement — grâce aux millions des Compagnies d’assurances et des « Syndicats de garantie », ne doit pas triompher ! Le libre choix ne doit pas être supprimé ! Sa disparition remettrait entre les mains des morticoles sans conscience les travailleurs victimes d’accidents.
Cette triple tentative de retour en arrière tend à enlever à la classe ouvrière quelques-unes des faibles garanties qu’elle a conquises au prix de durs efforts.
Cette tentative constitue de la part du patronat une offensive à laquelle il nous faut répondre, — non par la défensive pure et simple, mais par une offensive plus vigoureuse.
Travailleurs !
Il nous faut immédiatement faire front aux manœuvres patronales, pour conserver les améliorations acquises et lutter pour en conquérir de nouvelles !
Il nous faut songer à remédier à l’intense chômage dont pâtissent de nombreux travailleurs et, pour cela, poursuivre activement la réduction du temps de travail !
Il nous faut, le Premier Mai approchant, — forts de l’élan que nous aura donné ce premier choc, — redoubler de vigueur et d’activité pour nos revendications !
Il nous faut réduite le temps de travail !
Il nous faut rendre absolument effectif le repos hebdomadaire !
Il faut nous acheminer vers la conquête des huit heures !
[…]
Exemple d’une affiche [1906, 1907 ou 1908 ?], parmi d’autres, adressée aux Bourses du travail par la CGT sur la triple question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906, de la journée de 10 heures (loi de 1900) et des accidents de travail (loi du 9 avril 1898, modifiée en 1900) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 12-15).
Dans la lignée des meetings eurent notamment eurent lieu les 28 et 29 avril 1908 dans les Bourses du travail de : Amiens, Lille, Tours, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Besançon, Nancy, Limoges.
[Contre l’assaut patronal]
[Contre l’assaut patronal]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi : « Le 20 janvier ».
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[ texte ]
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Contre les crimes légaux
La Bourgeoisie va fêter la Prise de la Bastille, symbole de son triomphe de Classe.
Le Peuple, qui fut l’instrument de ce triomphe, et qui paya de son sang à la Révolution de 1789-93, reste opprimé et exploité comme devant. Mais, voici que la Classe ouvrière, lasse d’être dupe, prend conscience de ses intérêts et, fortement groupée sur le terrain économique, manifeste sa volonté d’améliorations et de libération. Et, pour faire échec à sa poussée revendicatrice, les dirigeants redoublent d’arbitraire contre elle.
Après les révocations de salariés d’État, après l’emprisonnement de militants syndicalistes, après les arrestations de travailleurs grévistes exaspérés par la rapacité patronale et les provocations du Pouvoir, voici que le gouvernement, renouvelant contre le Midi les pratiques d’état de siège dont ont tant pâti les ouvriers industriels, a montré par les Massacres de Narbonne de quoi est capable la Bourgeoisie, pour si libérale qu’elle s’affirme.
Cette accentuation d’arbitraire est un témoignage de la puissance ouvrière. Aussi, loin de nous décourager et de nous abattre, elle doit être pour nous un excitant.
C’est ce qu’a compris la Confédération Générale du Travail et c’est pourquoi, voulant mettre la Classe ouvrière à même de marquer l’antagonisme qui la sépare de la Classe dirigeante, elle organise en opposition à la Fête officielle du 14 juillet
des meetings
qui se tiendront le 13 juillet, dans toute la France
Travailleurs !
Vous viendrez tous à ces meetings ! Vous y viendrez pour vous affirmer solidaires de toutes les victimes de la scélératesse gouvernementale !
Travailleurs, vous serez tous le samedi 13 juillet au meeting de votre localité.
Vous y viendrez pour affirmer votre sympathie aux soldats du 17e de ligne qui expient sous le soleil brûlant du Sud Tunisien leur acte de conscience.
Ordre du jour : L’arbitraire gouvernemental envers la Classe ouvrière. — Les assassinats par ordre du Pouvoir. — Le réveil de conscience dans l’armée.
[La Commission confédérale.]
Affiche du Comité confédéral de la CGT (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 8-9).
Il accompagne l’appel suivant (ibidem, p. 8) :
Le samedi 13 juillet
Veille de l’anniversaire de la prise de la BastilleGrands meetings d’indignation
pour protester
Contre les mesures de réaction et de police à l’égard de la Classe ouvrière. — Contre les incarcérations de militants syndicalistes. — Contre les horreurs dont pâtit le Midi et contre les massacres de Narbonne.
Ces meetings dont le Comité confédéral a préconisé l’organisation se tiendront dans toutes les villes et centres ouvriers où les groupements syndicaux en prendront l’initiative.
Une affiche, de texte uniforme, convoquant pour ces meetings est envoyé par le Comité confédéral à toutes les organisations qui en font la demande.
Dans la mesure du possible, des orateurs désignés par la CGT seront envoyés dans tous les centres où se tiendront des meetings.
Afin que le Comité confédéral puisse faire face, en temps utile, tant aux demandes d’affiches qu’aux demandes d’orateurs, les organisations sont invitées à faire connaitre au plus vite : le lieu de tenue des meetings, le nombre des affiches qui leur sont nécessaires et si besoin est d’un délégué pour prendre la parole.
[Contre les crimes légaux]
[Contre les crimes légaux]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail — Union des Syndicats de la Seine
Comité d’Action Intersyndical pour l’Application du Repos Hebdomadaire
Dans la rue
Travailleurs parisiens !
Une quantité énorme d’employés, d’ouvriers de tous métiers, plus maltraités que les bêtes de somme, sont encore privés de repos. Cependant, une loi, vieille déjà de six mois, fait une obligation aux patrons de donner hebdomadairement un jour de repos à leur personnel.
Cette loi est restée lettre morte. Les patrons la violent. Le pouvoir s’incline devant leur résistance.
Les travailleurs se laisseront-ils dépouiller de ce droit ? Laisseront-ils périmer cette réforme ? Consentiront-ils à rester esclaves ? Abandonneront-ils tout espoir d’émancipation et d’amélioration immédiate à leur sort ?
Non ! Et solidairement unis, ils manifesteront le dimanche 20 janvier pour le respect de leur droit, pour assurer l’avenir.
Travailleurs !
Vous serez tous dans la rue dimanche 20 janvier. Vous répondrez à l’appel des Syndicats de vos corporations respectives. Vous irez au lieu de rendez-vous de votre corporation, pour de là vous rendre en corps au point de concentration de la démonstration, place de la République, à deux heures et demie.
En masse compacte, en colonne serrée, nous irons par les grands boulevards, l’avenue de l’Opéra, le rue de Rivoli, le boulevard de Sébastopol et la rue Turbigo clamer et affirmer, par notre nombre et notre attitude énergique, notre volonté absolue de ne pas tolérer qu’un seul travailleur soit privé de son droit de repos et d’obtenir bientôt la semaine anglaise, une réduction de la durée de la journée de travail.
Ouvriers et employés parisiens !
Ce que la classe ouvrière a fait pour le triomphe de la République, elle peut le faire, elle doit le faire, elle le fera pour le triomphe de son droit.
Tous ! à la Démonstration du 20 janvier
[…]
Affiche sur la question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906 et combattu par le patronat (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 16-17).
La manifestation eu lieu malgré son interdiction.
[Dans la rue]
[Dans la rue]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi : « Le 20 janvier ».
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Confédération générale du travail
Gouvernement d’assassins
Le gouvernement va de crimes en crimes !
Après les persécutions odieuses contre la Classe ouvrière, après les révocations de fonctionnaires, après la honte des scélératesses policières, après les procès infâmes de Paris, de Nantes, de Saint-Claude… La tuerie !
C’était l’aboutissant fatal :
Après la boue… le sang !Les événements se précipitent dans le Midi : aux meetings monstres où, par centaines de mille, les viticulteurs ont clamé leur détresse, ont succédé les grèves des municipalités et de l’impôt.
Le gouvernement a répondu par des coups de force ! par la mobilisation !… Et l’une des premières victimes des soldats français a été un militant de la Bourse du travail de Narbonne.
Gendarmes et soldats ont tiré… Peu nous importe qu’ils aient tué avec ou sans sommations : l’assassinat reste l’assassinat !
Ils ont fusillé !
Cependant, au milieu de ces horreurs un réconfort nous vient : dans un sursaut de conscience, un régiment, le 17e de ligne, a mis crosse en l’air.
Ce geste ne pouvait, au moment où il s’est produit, qu’âtre momentané. Mais, tel quel, il est la justification de notre propagande antimilitariste : les paysans du 17e ont compris combien nous avons raison de proclamer que la Bourgeoisie ne maintient l’armée que pour la guerre à l’intérieur.
Sans nous attarder aux causes et à l’objet qui mettent en révolte le Midi, il faut reconnaitre que cette ébullition formidable est annonciatrice de l’effondrement d’une Société d’exploitation et de spéculation, où l’excès d’abondance accentue la misère des producteurs.
À ce soulèvement, le gouvernement — quoique formé de radicaux socialistes — a répondu comme tous les gouvernements répondent aux réclamations populaires :
Par la fusillade !
Et le Parlement, que la peur tient au ventre… Ce Parlement, qui synthétise la frayeur de la Bourgeoisie dirigeante, a donné un blanc-seing au trio sinistre qui symbolise le Pouvoir :
à Clemenceau-Briand-Viviani.
Puis, pour désorienter la masse populaire, les reptiles aux gages du Pouvoir agitent le spectre de la réaction. Que pourraient donc faire de plus que Clemenceau et Picquart, un Thiers, un Dupuy, un Galliffet ?
Ne nous laissons pas prendre à ces mensonges ! La révolte du Midi est liée au mouvement syndicaliste de la Classe ouvrière. Les viticulteurs, s’inspirant de nos formes d’action, de nos méthodes de lutte, — qui sont créatrices de l’avenir, — en ont reconnu et en proclament la valeur.
Et cette communauté dans les moyens d’action doit provoquer dans la Classe ouvrière la sympathie et la solidarité que méritent les victimes de la répression gouvernementale.
La Confédération générale du travail, frappée dans ses militants, en appelle à la Classe ouvrière pour que l’indignation légitime contre les crimes du Pouvoir ne se limite pas aux protestations en faveur de nos camarades, mais s’étende aux paysans du Midi.
Préparons-nous donc à donner à nos protestations le caractère que nécessiteront les circonstances.
Le comité confédéral.
Affiche parue après les massacres de Narbonne (20 juin 1907) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 10-11).
Cette affiche sera poursuivie en justice à la demande du gouvernement : Griffuelhes, Forgues, Pouget, Delesalle, Delalé, Beausoleil, Jean Martin, Janvion, Merrehiem, Garnery, Monatte et Luquet — douze des membres du Comité confédéral présents à la réaction et signature de l’affiche — passeront devant la cour d’assises de la Seine.
Son texte réapparait dans L’Action directe — organe hebdomadaire de la CGT — du 19 février 1908 (n° 6) à l’occasion du procès.
[Gouvernement d’assassins]
[Gouvernement d’assassins]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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[ texte : bandeau de propagande de journal ]
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Demandez tous les jeudis
L’Anarchie
organe de philosophie et d’action anarchistes
Le numéro : 10 centimes.
Paris — 22, rue de la Barre. — Paris
Texte du bandeau paru dans L’Anarchie, n° 132 (17 octobre 19076).
[L’Anarchie, organe de philosophie et d’action anarchistes]
[L’Anarchie, organe de philosophie et d’action anarchistes]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
Le 20 janvier !
Les travailleurs parisiens avaient décidé une grande démonstration en faveur du Repos Hebdomadaire. Elle était fixée au 16 décembre dernier. Sur avis d’organisations de province, désireuses de s’y associer, cette manifestation a été reportée au 20 janvier.
Cette date approche ! Il faut que tous les travailleurs participent à cette manifestation.
Jusqu’ici, le Repos Hebdomadaire ne s’est pas généralisé ; bine plus, il y a des centres où son application tend même à s’atténuer. Et cela, parce que la Classe ouvrière a trop compté sur la Loi, — et pas assez sur sa propre énergie.
Les résistances patronales, appuyées par les complicités des Pouvoirs Publics, ont rendu vaine et illusoire cette réforme pour laquelle les travailleurs ont combattu.
La laisserons-nous inappliquées ? Allons-nous renoncer au Repos Hebdomadaire ?
Non ! car abandonner le Repos Hebdomadaire serait, pour la Classe ouvrière, l’abdication de toutes les améliorations désirées.
L’entière application du Repos Hebdomadaire, c’est le prélude de la diminution du temps de travail, se traduisant pour les ouvriers d’industrie par de plus courtes journées et par la mise en pratique de la Semaine anglaise.
Il est donc de l’intérêt de tous de s’associer à la
Démonstration du 20 janvier
C’est, pour tous, un devoir de solidarité, un acte de conscience envers soi-même !
Cette manifestation a pour but d’affirmer, contre les pouvoirs publics et contre le Patronat, notre volonté d’appliquer le Repos Hebdomadaire.
Il faut que cette manifestation soit imposante, par le nombre et par la vigueur d’affirmation ; c’est de l’effort déployé dans cette démonstration que sortira la réalisation du
Repos Hebdomadaire
Travailleurs de toutes corporations, rendez-vous à la Manifestation, le 20 janvier !
Le Comité confédéral.
[…]
Affiche sur la question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906 et combattu par le patronat (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 15-16).
[Le 20 janvier]
[Le 20 janvier]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi : « Contre l’assaut patronal ».
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Réponse au Sénat
Les retraites ouvrières
En 1901, la Chambre des députés par un referendum, demandait aux organisations leur sentiment sur un projet de loi, déposé par le gouvernement, relatif aux Retraites ouvrières.
Ce projet de loi était basé sur le système de la Capitalisation, qui consiste à accumuler pendant un quart de siècle les versements opérés. Après ce quart de siècle, les intérêts seuls des sommes accumulées sont distribués aux survivants.
Le capital amassé, qui atteindrait au bas mot une quinzaine de milliards, resterait entre les mains de l’État qui le ferait fructifier à sa guise. En réalité, l’État, par ce système de drainage de capitaux, nous écraserait de nouveaux impôts pour continuer ses gaspillages scandaleux.
De plus, par ce système, la classe ouvrière attendrait trente ans avant de bénéficier des versements effectués.
Les organisations syndicales se prononcèrent, à la presque unanimité, contre un semblable projet, qu’elles qualifièrent à juste titre de colossale escroquerie.
Elles affirmèrent que le droit social à la vie implique le devoir pour la société d’assurer le nécessaire aux vieillards et aux invalides.
Elles marquèrent nettement leurs préférences pour le système des retraites ouvrières par la Répartition, qui consiste à distribuer aux ayant-droits, dans le cours de l’année 1908, les sommes recueillies dans le cours de l’année 1907… et ainsi de suite, d’année en année. De la sorte, le bénéfice des retraites est immédiat et les calculs démontrent que, par ce système, le taux de la retraite, immédiatement acquise à chaque vieillard, serait supérieur à la somme distribuée au bout de 25 à 30 ans, par l’escroquerie à la Capitalisation.
Malgré l’unanime netteté des réponses qui, ayant été sollicitées auraient dû être prises en considération, la Chambre des députés adoptait il y a un an, un projet de loi, semblable en tous points, dans son principe, à celui qu’avaient condamné les organisations syndicales.
La Chambre démontrait ainsi son profond mépris des volontés ouvrières et son désir d’assurer au gouvernement une source inépuisable de capitaux, d’un emploi incontrôlable. Car, il y a des précédents qui prouvent que l’État ne se ferait aucun scrupule de voler l’argent de la caisse des retraites : les Inscrits maritimes s’étaient constitué par leurs versements une caisse de retraites qui a été complètement vidée par les gouvernements successifs et aujourd’hui les Inscrits sont contraints de recourir à la grève générale pour obliger l’État à rétablir le fonctionnement normal de cette caisse de retraites.
Par cet exemple, les travailleurs voient combien peu de confiance ils doivent avoir dans l’État qui ne manquerait pas de disposer à son gré de la caisse des retraites ouvrières, comme il a disposé pour son usage de celle des Inscrits maritimes.
Aujourd’hui, le Sénat, imitant le procédé de la Chambre, adresse aux organisations un nouveau referendum où les questions s’entrelacent habilement, de manière à provoquer des réponses confuses pouvant lui permettre de prétendre que la classe ouvrière est hostile à l’assurance sociale.
C’est un piège ! Les organisations syndicales sauront le déjouer ; pour cela, deux moyens s’offrent nous :
Ou bien, traiter par le mépris le questionnaire du Sénat et n’y pas répondre.
Ou bien, sans tenir compte de la forme du questionnaire, sans répondre directement à aucune des questions insidieuses posées, se borner à dire au Sénat :Nous voulons que les vieillards et les invalides aient leur existence assurée par une retraite suffisante ;
Nous voulons cette retraite immédiate, par le système de la répartition ;
Nous ne voulons pas du système de la capitalisation, parce qu’elle est une escroquerie et que l’exemple du vol de la caisse des Inscrits maritime nous montre quelles sont les intentions des dirigeants.Travailleurs,
Il n’y a qu’un de ces deux moyens à notre disposition : garder le silence ou répondre dans la formule ci-dessus.
Le Comité confédéral, saisi comme les autres organisations, du questionnaire du Sénat, en conformité du vote du congrès corporatif de Lyon, 1901, ayant trait aux retraites ouvrières, a, à l’unanimité, jugé de son devoir de rappeler les résolutions antérieures, inspirant la réponse ci-dessus et que nous soumettons à la discussion des organisations syndicales.
Le Comité confédéral.
Cette première affiche (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 4-5), sera suivi de deux autres :
— « L’escroquerie des Retraites » (1910) ;
— « Leurs retraites et celles qu’ils nous offrent » (1910).
[Les retraites ouvrières : réponse au Sénat]
[Les retraites ouvrières : réponse au Sénat]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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Où allons-nous ?
Travailleurs,
Les radicaux sont au pouvoir et, loin de tenir les promesses dont ils furent si généreux envers la classe ouvrière — alors qu’ils étaient de l’opposition — ils se dévoilent d’implacables réacteurs.
Au lieu de faciliter la conquête des améliorations économiques et sociales que peut le Peuple, ils ne reculent devant aucune scélératesse pour enrayer et étouffer ses aspirations aux mieux-être.
L’organisation syndicale est leur bête noir. Non contents de tenter la désagrégation des groupements de salariés de l’État, ils manœuvrent pour démolir l’organisme fédératif que s’est donné la classe ouvrière — la Confédération Générale du Travail. Sa propagande les apeure et ils voudraient briser l’élan de solidarité qui soulève les travailleurs en rythmiques et grandissants mouvements de masse.
Ne pouvant recommencer l’infamie du complot, — essayée en vain l’an dernier, — le trio ministériel (Clemenceau-Briand-Viviani) a cherché à dissoudre la Confédération.
Le parquet, consulté, a refusé d’être complice de cette ignominie ! Il a répondu à Clemenceau, en un long et précis rapport, qu’il n’y a, dans le Code, aucun texte de loi permettant cette opération scélérate.
Alors, le gouvernement, ne voulant pas renoncer à ses projets criminels et liberticides — ne pouvant frapper la CGT en bloc — s’est résolu à l’atteindre en détail. Le premier coup, dans cette voie, est l’arrestation des camarades Marck et Yvetot, délégués de la Confédération.
Le ministère tente de pallier son arbitraire en faisant jésuitiquement raconter que ces arrestations sont justifiées par la loi sur la presse. Mensonge ! Les camarades ont été incarcérés pour délit de parole et leur arrestation a été opérée en vertu des lois scélérates… tant flétries par les Clemenceau et Cie.
Or, les intentions ministérielles sont de n’es pas rester là. D’autres arrestations sont prévues… sous les plus vains des prétextes !
Travailleurs,
Le Comité confédéral a décidé de porter à votre connaissance les agissements réacteurs des hommes du pouvoir ; d’attirer votre attention sur les reniements d’opinions et les trahisons de ces hommes passés de l’autre côté de la barricade : de Clemenceau, ex-champion de la liberté individuelle ; de Briand et de Viviani…, qui affichèrent un socialisme flamboyant.
Il a tenu à vous signaler que ces parvenus, hier si véhéments contempteurs des lois scélérates, dont ils réclamaient l’abrogation et en flétrissaient la barbarie, en sont descendus à en ordonner l’application normale — ce que n’avaient jamais osé leurs prédécesseurs.
En outre, le Comité confédéral tient à proclamer que les menaces réacteuses du Pouvoir ne le détourneront pas de la besogne de propagande syndicale et d’action revendicatrice dont ses membres ont reçu mandat des organisations confédérées.
Les délégués au Comité confédéral sont d’autant plus fermes et résolus dans l’œuvre qui leur incombe qu’ils ont la certitude d’être en communion d’aspirations et de pensées avec le Prolétariat tout entier et qu’ils savent que la Classe ouvrière organisée ne laissera pas le gouvernement porter atteinte aux libertés syndicales, conquises de haute lutte.
On peut emprisonner des hommes — non des idées !
L’embastillement ne tue pas la pensée.
Les persécutions et les étranglements complotés ne seront préjudiciables qu’à ceux qui en assumeront la responsabilité. Quant à l’organisation syndicale, elle sortira plus forte et plus vivante de l’épreuve : la solidarité ouvrière triomphera des scélératesses ministérielles !!
[Le Comité confédéral.]
Affiche signée le 16 avril 1907 suite aux poursuites [1] et révocations de la part du gouvernement Clemenceau (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 5-7).
D’autres arrestations [Albert Lévy, Delalé, Bousquet] et révocations [Janvion, Nègre] ont suivis, d’où une protestation du Bureau confédéral signée Victor Griffuelhes, Émile Pouget et Paul Delesalle (ibidem, p. 7) puis l’organisation de meetings d’indignation le samedi 13 juillet 1907 : « Contre les crimes légaux ».
[Où allons-nous ?]
[Où allons-nous ?]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi sur le procès contre Charles Marck et Georges Yvetot suite à la grève des dockers de mars-avril 1907 : https://cartoliste.ficedl.info/?mot529 sur Cartoliste.
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[ texte ]
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Confédération générale du travail
À l’opinion !
Le 11 janvier comparaîtront devant la Cour d’assises de Versailles les huit camarades retenus par le Parquet de Corbeil pour les événements de Villeneuve-Saint-Georges.
On se souvient de ce que fut le guet-apens du 30 juillet dernier : le gouvernement voulait une tuerie. Il la provoqua ! Nombreuses furent les victimes. Tués et blessés furent tous du côté ouvrier !
Le gouvernement voulait davantage ! Il espérait que les balles de Villeneuve, à travers les victimes, frapperaient l’organisation syndicale. Dans ce but, pour couronner son œuvre de sang, il fit incarcérer un certain nombre de militants de la CGT.
Malgré trois mois d’une méticuleuse instruction judiciaire, le Parquet ne put échafauder le procès d’opinion que voulait le gouvernement ; des non-lieu mirent hors de cause seize des inculpés.
Pour masquer l’échec de l’instruction, un choix fut opéré et huit camarades furent maintenus. Ce sont eux qui sont aujourd’hui poursuivis. Ils le sont en formelle violation de la loi (articles 213 et 100 du Codé pénal).
Cinq mois se sont écoulés entre la date d’arrestation de ces victimes et leur comparution en cour d’assises.
Cet arbitraire, si excessif, a contraint la Chambre des députés, dans sa séance du 23 décembre, à voter une amnistie en leur faveur. C’est, en effet, par un truquage, dont nos parlementaires sont coutumiers, que cette amnistie n’a pas été proclamée en séance publique, malgré qu’elle ait été votée à 14 voix de majorité.
Travailleurs !
Le procès de Versailles va s’ouvrir dans des conditions d’une révoltante iniquité.
Laisserons-nous s’exercer contre huit des nôtres la basse vengeance d’un gouvernement criminel ?
Laisserons-nous s’accomplir le monstrueux déni de justice qui se prépare à Versailles ?
La classe ouvrière se doit d’affirmer sa réprobation contre cet odieux procès en participant aux
Manifestations régionales
que la Confédération générale du travail organise
le samedi 9 janvier
à Reims, rennes, Vierzon, Limoges, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon, Saint-Étienne, Besançon.
Au jour fixé, le 9 janvier, dans toutes les ci-dessus désignées se tiendra un
Meeting
auquel tous les travailleurs se feront un devoir d’assister afin de proclamer leur solidarité avec les huit prisonniers de Versailles dont la libération s’impose.
Le Comité confédéral
Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (10 au 17 janvier 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 4-5).
Les inculpés sont : Sainton, Bouet, Lebile, Deleros, Grimaux, Guille, Gendre et Mme Auclair.
[À l’opinon ! : manifestations régionales]
[À l’opinon ! : manifestations régionales]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
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Après la grève des Postiers
Ordre du jour de la CGT
Le Comité confédéral, réuni en séance le mardi. 6 avril, a voté l’ordre du jour suivant :
« La Comité confédéral. adresse aux fonctionnaires et ouvriers des PTT l’assurance de sa fraternelle solidarité. Il les assure que, quelles qu’aient été les difficultés et la gêne éprouvée par les travailleurs au cours de leur grève, c’est avec la plus vive sympathie que ceux-ci ont suivi leur admirable mouvement.
Le CC fait appel à l’esprit d’analyse de ces fonctionnaires et travailleurs, exploités par l’État comme le sont les travailleurs de l’industrie et du commerce, pour qu’ils dégagent eux-mêmes, de leur propre grève, la justification de toutes les résolutions des Congrès de la CGT et de son action.
Plus convaincu que jamais que l’émancipation de tous les salariés de toutes catégories ne peut être que l’œuvre des salariés eux-mêmes ;
Enregistrant le grand fait historique que constitue. la grève des postiers et l’enseignement qui en découle ;
Considérant que semblable mouvement, inspiré d’un désir plus prodfond d’affranchissement total et généralisé à certaines industries et exploitations, serait bien de nature à réduire et à paralyser le fonctionnement du système capitaliste et l’oppression coercitive de son agent l’État bourgeois ;
Le CC affirme sa confiance en la grève générale comme moyen déterminant d’une situation et de conditions favorables à la reprise des instruments de production et d’échange pour les remettre au service de tous et les faire fonctionner au profit de le société tout entière, réalisant ainsi la suppression du salariat, source de toutes les oppositions et de toutes les exactions.C’est avec joie que pour cette grande œuvre révolutionnaire et à la fois humanitaire, le Comité confédéral voit les fonctionnaires prendre conscience de leur force et de leurs intérêts de classe et se rapprocher par leur action de l’ensemble du prolétariat organisé. dont ils sont solidaires. »
Le Comité confédéral
Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (11 au 18 avril 1909) ? et « affichée par les soins des Bourses du travail de Paris et de la Province » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 8).
Grève des postiers de mars-avril 1909.
Après une seconde grève en mai 1909 qui échouera, le Comité confédéral fera paraitre un appel déclarant « terminé le mouvement de solidarité » [1] :
Aux travailleurs de France
Pour répondre aux provocations et à l’arbitraire du gouvernement, pour se solidariser avec les grévistes de l’administration des postes, et sur l’invitation de la Confédération Générale du Travail, diverses corporations, en un superbe élan, firent immédiatement grève.
Ce mouvement de protestation énergique et généreux s’étendait graduellement dans toute la France et principalement à Paris. Nos camarades postiers — révoqués et grévistes — pensaient qu’une telle action, une telle preuve de solidarité effective rappelleraient à leur devoir tous les inconscients qui avaient déjà trahi leurs camarades en grève en réintégrant leur emploi.
Il n’en fut malheureusement rien.
Des responsabilités s’établiront plus tard.
Mais nos camarades postiers avaient trop préjugé de l’issue heureuse d’une deuxième grève. Celle-ci fut, à l’évidence, préparée, incitée, voulue par le gouvernement désireux d’exercer des représailles contre les militants de la première grève qui avaient, avec l’opinion publique, mis le ministère en échec et démontré la puissance victorieuse du Syndicalisme fonctionnaire qui se substituera demain à la puissance d’État.
Cependant si la plupart des fonctionnaires ont consenti à être domestiqués et à abandonner leurs frères, ce ne sera pas pour longtemps.
Toute action comporte un enseignement.
Mais, en attendant, tous nos camarades révoqués et grévistes des PTT demandent au prolétariat de ne pas continuer plus longtemps un sacrifice inutile.
La protestation du monde ouvrier fur suffisamment démonstrative. C’est un résultat.
La CGT constate donc que, par suite des conséquences qu’a eues sur le mouvement postier la solidarité de certaines corporations, il n’y a plus nécessité de faire appel aux organisations syndicales décidées à se mêler à la lutte, et, notamment, aux électriciens.
Le mouvement de protestation en faveur de nos camarades des PTT peut, dès lors, être considéré comme terminé.
Il reste au prolétariat postier à prendre sa revanche. Il la prendra. Et la classe ouvrière, encore une fois, secondera son action.
Le Comité confédéral.
[Après la grève des Postiers]
[Après la grève des Postiers]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir aussi Guillaume Davranche Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914 (2014), p. 61-67.
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Contre l’arbitraire
Quand ce n’est pas avant, c’est pendant et après le Premier Mai, que le gouvernement actuel, pour complaire à la bourgeoisie, dont il est le serviteur, use chaque année d’arbitraire contre la classe ouvrière.
N’ayant pas osé faire usage du traditionnel complot pour arrêter les militants syndicalistes avant le Premier Mai, on a usé de provocations policières le jour même. Pour arrêter certains de nos camarades et les faire condamner ensuite, on les a inculpés de délit de paroles ou d’injures à des magistrats.
À Orléans, au cours d’une manifestation, trois ouvriers terrassiers ont été arrêtés et aussitôt condamnés, sans défense, sans témoins, l’un à 13 mois et les deux autres à 8 mois de prison.
À Rouen, le camarade Marck, trésorier de la CGT, a été arrêté la nuit, à l’issue d’une réunion tenue le Premier Mai. Le camarade Torton, secrétaire de la Bourse du travail de Rouen, fut, le lendemain, également arrêté et emprisonné.
Qu’ont-elles donc de criminelles les phrases imputées à Marck et que celui-ci revendique ?
En voyant autour de lui, dans la salle, les louches personnages payés pour épier et dénaturer ses paroles, il s’écria :
« Parmi nous se trouvent les représentants officiels de la succursale Vermine, Fripouille, Clemenceau et Cie. »Puis, au cours de sa conférence, Marck, faisant l’énumération des gaspillages dont tous les journaux entretiennent chaque jour l’opinion publique (Voir les dessous dévoilés du sabotage financier et industriel de la marine, de l’armée, des travaux publics), on a retenu pour l’en inculper la phrase suivante :
« 105 millions sont dépensés pour la valetaille policière et la création de brigades mobiles dont nous avons journellement des représentants dans nos réunions. On les a créées pour arrêter les voleurs, mais ils ramassent ceux qui, comme moi, viennent dans les réunions. »Quant à Torton, il est inculpé d’avoir dit :
« Dans l’après-midi, j’ai aperçu des mines patibulaires dans la salle. Ce soir, je vois encore des mouchards, des roussins, qui sont les souteneurs de la Troisième République. »Telles sont les ridicules accusations par lesquelles on veut remettre en prison ces deux militants pour y augmenter le nombre de tous ceux de nos camarades victimes de l’arbitraire gouvernemental et de la justice de classe du régime actuel.
Il est de notre devoir de solidarité de protester contre les mesures stupides d’autorité exercées contre nos camarades, contre nos militants.
C’est pourquoi le Comité confédéral, dans sa séance du 4 mai, a décidé de manifester son indignation contre les tyranneaux du gouvernement actuel en affirmant son entière solidarité avec les camarades arrêtés et en prenant, comme eux, la responsabilité des phrases citées plus haut, dont on leur fait une inculpation.
Le Comité confédéral
[signatures …]
Affiche dénonçant les arrestations de militants [Charles Marck (1867-1951), Léon Torton (ca1884-....)] à Rouen lors d’un meeting du 1er Mai 1909 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 8-10).
[Contre l’arbitraire]
[Contre l’arbitraire]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
Contre la guerre
À l’occasion de la Conférence internationale des secrétaires d’organisations centrales [syndicats « réformistes »] qui se tiendra à Paris aux Salons du Gobe, les 30 et 31 août, la Confédération Générale du Travail organise pour le mercredi 1er septembre, 8 heures et demie précises du soir, grande salle Wagram, un
Grand meeting international
Présidé par le camarade Bourderon, de la Fédération du Tonneau, assisté des camarades Péricat, du Bâtiment, et Thuillier, de l’Union des Syndicats de la Seine
à cette importante
Manifestation ouvrière
Prendront la parole :
Allemagne : C. Legien
Angleterre : A. Appleton
Autriche : A. Hueber
États-Unis : Samuel Gompers
Espagne : Vicente Barrio
Italie : Rinaldo Rigola
France : Léon Jouhaux, Georges YvetotAvis important. — Les ouvriers syndiqués sont invités à assister très nombreux à cette imposante et significative démonstration internationale et à se munir, pour l’entrée, de leur carte ou livret de syndiqué ou, à leur défaut, de la circulaire-convocation.
[Le Comité confédéral]
Affiche de 1909 annonçant, à Paris, un meeting international contre la Guerre (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 27-30).
[Contre la guerre]
[Contre la guerre]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Contre les bourreaux de la liberté
Nous avons tous admiré le beau geste par lequel les ouvriers d’Espagne se sont révoltés.
Qui donc pourrait blâmer, des pères de famille qui s’insurgèrent plutôt que de courir aux abattoirs du Maroc pour le profit des capitalistes internationaux ?
Ce fut un spectacle réconfortant que cette grève générale spontanée qui fit trembler tous les profiteurs de la monarchie cléricale et inquisitoriale.
Mais cette grève, trop localisée, malgré les actes héroïques de nos courageux camarades, fut vaincue.
C’est la Réaction sauvage, féroce, impitoyable qui sévit maintenant.
Tous les braves qui luttèrent, tous ceux qui ne sont pas morts en combattant expient leur acte sublime dans les cachots, dans les tortures, en attendant leur jugement, leur condamnation et leur exécution.
Les galonnés espagnols, vaincus sur tous les champs de bataille, prend bravement leur revanche sur les sièges des conseils de guerre.
Ils condamnent à mort tout ce que l’Espagne compte encore de noble, de généreux dans sa population.
Les hommes de progrès, les hommes de pensée libre sont voués au garrot ou au peloton d’exécution.
Laisserons-nous assassiner nos frères d’Espagne sans protester, sans crier notre admiration aux victimes, notre haine aux bourreaux…
Non !
Il faut qu’on nous entende !
Il faut que les tortureurs frémissent devant nos vibrantes protestations.
Toute l’Europe ouvrière proteste avec nous. Il faut que nos camarades en danger de mort reprennent espoir. Faisons tout pour les arracher aux cruelles et lâches vengeances des moines et des officiers
Travailleurs
Joignez-vous aux protestataires. Si vous êtes des hommes conscients, venez tous à la manifestation organisée par la CGT.
Le Comité confédéral
Appel d’octobre 1909, « affiché partout par les soins des Bourses du travail » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 13-15).
Il fait suite à un manifeste du Comité confédéral (en affiche ou non ?) en juillet 1909 :
Manifeste à nos frères d’Espagne
Dans un noble sentiment de fraternité internationale, dans un élan d’admiration et d’émotion, le prolétariat de France adresse à ses frères d’Espagne ses vœux les plus sincères pour le triomphe de leur lutte héroïque contre la guerre.
Nous comprenons trop bien, ouvriers de France, l’importance d’une aussi belle révolte du peuple espagnol pour ne pas nous réjouir aux moindres succès de la révolte ouvrière en Catalogne. Nous applaudissons aux actes d’insubordination militaire. Honneur à ceux qui refusèrent d’être des assassins !
Honneur aux femmes et aux jeunes gens d’Espagne, empêchant les hommes de partir pour la tuerie du Maroc !
Nous applaudissons de tout cœur à tous les actes révolutionnaires accomplis au delà des Pyrénées.
La Grève Générale proclamée par le monde ouvrier des centres industriels d’Espagne, aussitôt suivie d’un sabotage énergique des lignes téléphoniques, télégraphiques et de chemins de fer, c’est en somme, la réalisation des vœux émis en France, dans nos congrès ouvriers.
Il n’y a pas d’autres moyens en notre pouvoir pour empêcher les exploiteurs de partout d’arroser du sang du Peuple les territoires qu’ils convoitent, comme favorables à leurs opérations financières.
« Plutôt l’insurrection que la guerre ! » ont proclamé les socialistes au Parlement français.
« À la déclaration de guerre, nous répondrons par la Grève Générale ! » ont dit les ouvriers de France dans leurs congrès nationaux et internationaux.
Nos amis, nos frères d’Espagne mettent en pratique ce que nous avons mis en résolution. Nos souhaits les plus chaleureux les accompagnent et, s’ils sont vainqueurs, toute l’Internationale ouvrière voudra bientôt imiter leur exemple. S’ils sont vaincus,leur courage, leur héroïsme n’auront pas été inutiles. Le sang répandu ne l’aura pas été en vain : il fécondera, comme toujours, les idées de révolte, créatives de mieux-être et de liberté !
Quelle que soit l’issue de la lutte acharnée des ouvriers espagnols, un enseignement salutaire s’en dégage pour le Prolétariat universel.
Pour vous, braves camarades en lutte, c’est une expériences qui portera ses fruits.
Frères d’Espagne, courage !
Les travailleurs organisés de France sont avec vous !
Le Comité confédéral.
[Contre les bourreaux de la liberté]
[Contre les bourreaux de la liberté]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Un manifeste de la CGT
À tous les travailleurs
La Confédération générale du travail, sans vouloir s’immiscer dans la grève des postiers, a le devoir d’appeler votre attention sur les circonstances de cette grève et de vous engager à lui apporter tout votre appui.
Comme dans toutes les grèves, les procédés employés contre les travailleurs sont les mêmes, « qu’il s’agisse d’ouvriers en conflit avec des patrons, ou de fonctionnaires en conflit avec l’État ».
Vous connaissez l’origine du mouvement. Il est né non seulement de la résistance que l’ « État-patron » opposait aux réclamations légitimes des intéressés, mais surtout de l’arrogance du sous-secrétaire d’État, M. Simayan.
Comment seraient-ils restés impassibles devant les injures de ce grossier personnage qui « manquant de respect à des femmes », leur adressait des invectives outrageantes ?
Les arrestations arbitraires, les violences de la police ont mis le comble à l’exaspération de nos camarades des postes. Par surcroît, des « condamnations iniques » ont été prononcées sans le moindre sentiment de justice, sans même la li de sursis, contre des travailleurs coupables uniquement d’avoir manifesté leur indignation au cri de : « Conspuez Simyan ! » La prison pour un tel crime est une monstruosité !
Révoltés par ces procédés, les postiers ont déclaré la grève et immédiatement le gouvernement tourne l’armée contre eux, non seulement sous le prétexte habituel de maintenir l’ordre que personne ne songe à troubler, mais encore et surtout pour remplacer les grévistes dans leur travail.
« Une fois de plus, le prolétariat constatera que l’armée est dirigée contre les travailleurs. »
Toutes les forces dont dispose le pouvoir gouvernemental : la police, la magistrature, l’armée sont contre les postiers. Pour les soutenir dans leur résistance, il faut qu’ils aient avec eux la sympathie de tout le prolétariat, de tous les gens de cœur.
Travailleurs !
Quelle que soit la perturbation que la grève des postiers apportera dans vos habitudes, dans vos relations, dans vos affections même, il faut que vous supportiez de bonne volonté cette gêne momentanée.
Il faut que les travailleurs des postes sachent que toute la sympathie de la population leur est acquise. Ils seront ainsi encouragés à persévérer dans leur lutte jusqu’à ce que la victoire couronne leurs efforts
Le Comité confédéral
Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (28 mars au 4 avril 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 7).
Grève des postiers de mars 1909.
[Un manifeste de la CGT : à tous les travailleurs]
[Un manifeste de la CGT : à tous les travailleurs]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Appel aux travailleurs
[…]
À la coalition des classes possédantes, nous devons répondre par la cohésion des forces révolutionnaires, par l’union de tous les révoltés. C’est dans ce but que tous les communistes-révolutionnaires ont décidé de s’unir dans une fédération.
[…]]
[…]
Cette affiche a été collée vers le 9 décembre 1910 et « Un meeting de présentation se tient le lendemain au Foyer populaire de Belleville, avec Durupt, Dauthuille et Henry Combes. » d’après : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 128.
[Appel aux travailleurs]
[Appel aux travailleurs]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
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Debout !
Ouvriers, honnêtes gens !
La mesure est comble. La bourgeoisie, dans sa haine implacable contre la classe des travailleurs, vient de condamner un des vôtres, innocent du crime monstrueux qui lui est imputé, à la peine de mort !
C’est l’ère des répressions qui commence, la porte est ouverte à tous les abus !
Laisserez-vous s’accomplir et se perpétuer de telles infamies ? Non.
Ne relèverez-vous pas ce défi lancé à toute la classe prolétarienne organisée ? Oui.
Aussi, vous protesterez tous contre cette condamnation inique et vous répondrez au verdict des jurés bourgeois, haineux et sans entrailles,
en désertant lundi vos bureaux, ateliers et chantiers vous vous ferez un devoir d’assister au meeting qui se tiendra, le lundi 28 novembre, à 10 heures du matin, dans la grande salle du cercle Franklin et à la manifestation qui aura lieu le même jour, à 2 heures de l’après-midi (rendez-vous au Rond-Point).Et souvenez-vous, pour sauver un innocent, de notre devise : Tous pour un ! Un pour tous !
L’Union des syndicats
Affiche parue au lendemain de la condamnation à mort de Jules Durand à la cour d’assises de Rouen (25 novembre 1910) :
http://fr.calameo.com/read/002814565621aad8dac46.
[Debout ! Ouvriers, honnêtes gens !]
[Debout ! Ouvriers, honnêtes gens !]. — Le Havre : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
Dénonçons leurs crimes !
L’opinion publique semble se trouver toute accaparée par le scandale financier des honnêtes liquidateurs du fameux Milliard des Congrégations ! Joint aux honteuses combinaisons capitalistes de l’Ouenza, du Maroc, de la Marine, et autres tripotages du monde politique et financier ; ce n’est cependant là qu’une salle affaire de plus.
Il est d’autres crimes à l’actif de nos maîtres actuels. La classe ouvrière ne doit pas les oublier.
Nous les lui rappelons.
Les massacres
C’est à Narbonne, contre les vignerons révoltés.
C’est à Nantes, contre les dockers.
C’est à Raon-l’Étape, contre les esclaves de la chaussure.
C’est enfin à Villeneuve-Saint-Georges, contre les serfs du bâtiment.
Bilan de ces glorieuses journées pour la République :
15 ouvriers tués et 467 mutilés.Les condamnations
À cette férocité dans la répression, s’est joint un arbitraire gouvernemental sans précédent.
Des magistrats domestiqués, sur d’odieux et ridicules rapports de police, ont frappé durement bon nombre de militants ouvriers, pour délits de parole, faits de grève ; enfin, suprême arbitraire, comme gérant de La Voix du peuple.
Pour ceux d’entre ces militants, Julian et Ricordeau, la peine de la prison s’est augmentée de celle de l’interdiction de séjour,ordinairement réservée aux délits de vagabondage spécial.
C’est, au total :
180 années de prison qui, pendant cette législature,ont été généreusement distribuées par les chats-fourrés républicains.Les révocations
les fonctionnaires ne furent pas épargnées par cette vague de réaction féroce.
Ce sont un instituteur et des sous-agents des postes, révoqués pour délit d’opinion.
C’est un fonctionnaire municipal, révoqué parce qu’ayant signé une affiche en tant que délégué de sa Fédération.
Ce sont des postiers révoqués pour faits de grève.
Ce sont des déplacements d’office s’abattant sur tous les fonctionnaires assez libres pour protester contre l’arbitraire de l’autorité administrative.
Le bilan des révocations, pour cette législation, est de :392 révocations, 16 déplacements.
Les crimes militaires
C’est enfin, pour couronner cette longue série d’exactions, le crime exécuté contre le soldat Aernoult, dans les bagnes d’Afrique ; c’est le soldat Rousset, courageux accusateur des criminels, et, pour ce fait, condamné à cinq ans de prison, qui risque maintenant d’être aussi la victime des chaouchs.
C’est le soldat Amirault, poursuivi comme antimilitarisme, acquitté par le conseil de guerre, qui, par ordre d’un officier supérieur, reste menacé d’un départ aux compagnies de discipline.
Ce sont les pioupious du 17e, exposés au climat meurtrier de l’Afrique, pour avoir obéi à leur conscience de fils du peuple.
La CGT, organisme central de la classe ouvrière, s’élève avec indignation contre ces attentats répétés de gouvernants malpropres et véreux, pris la main dans le sac au pillage des biens des congrégations ; capables de toutes les bassesses et de tous les crimes, soutenus par des parlementaires aveulis et tarés, qui ont volé et dilapidé, eux et leurs amis, le milliard destiné aux retraites ouvrières.
À l’occasion des élections et de l’effervescence qui les entoure, la CGT veut dénoncer, dans ses meetings, les escroqueries et les crimes de nos gouvernants.
Elle veut aussi amplifier encore l’agitation nécessaire dont les manifestations du Premier Mai seront le couronnement.
Tous debout pour le défense de nos droits de de nos libertés.
Le Comité confédéral
Affiche de 1910 contre les crimes miliaires (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 23-24).
[Dénonçons leurs crimes !]
[Dénonçons leurs crimes !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
L’escroquerie des Retraites
De nouveau, la classe ouvrière est menacée, sous le prétexte des Retraites ouvrières, d’une formidable escroquerie.
Nos dirigeants veulent, par la loi actuellement en discussion au Parlement, frapper tous les travailleurs d’un impôt nouveau.
En effet, le projet, basé sur la capitalisation, consiste en une cotisation annuelle de 9 francs pour les hommes, 6 francs pour les femmes, et 4 fr ; 50 pour les jeunes ouvriers. Les patrons seront taxés d’une cotisation identique ; cette taxe patronale sera encore fournie par le travail exploité.
À l’aide de ces versements, l’État capitalisera annuellement :
— Versements ouvriers … 80.000.000 de francs
— Versements patronaux … 80.000.000 de francs
— Au total … 160.000.000 de francs
qui, par intérêts composés constitueront, au bout de 40 années, un capital de 11 milliards 500 millions de francs environ ; en 80 années. 15 milliards.Que fera-t-on de cet argent ?
Cette capitalisation est pour nos gouvernants une bonne affaire financière. Elle leur permettra, en cas de conflagration internationale, de trouver les fonds nécessaires pour soutenir la guerre. L’exemple de la Caisse des Inscrits maritimes est là pour nous ouvrir les yeux.
Par six prélèvements successifs, les six gouvernements qui se sont succédés, de 1740 à 1870, ont soustraits à cette caisse une somme global de 342.000.000 de francs.
C’est encore à l’aide de cette capitalisation que l’État comblerait les vides creusés tous les ans dans le trésor public par l’augmentation croissante des budgets de la guerre et de la marine — œuvre essentielle de mort.
Où placera-t-on cet argent ?
Dans des exploitations capitalistes, comme le démontre la démarche faite auprès du président du Conseil par le Crédit commercial et industriel.
L’argent des ouvriers servira à leur exploitation !
Devons-nous accepter ce projet ?
Après trente années de versements, il ne nous réserve qu’une rente de 300 à 400 francs par an, alors que, sans aucun prélèvement, l’État accorde aux militaires — gens oisifs par excellence — ayant accompli 10 ans de service, des retraites variant entre 700 et 1.100 francs.
Combien de nous arriveront au terme exigé par la loi, 65 ans ?
Pas même 600.000 sur 11 millions de travailleurs. Pas même 5 pour cent !
Ainsi, pendant treize ans, nous paierons un impôt nouveau sous forme de cotisations annuelles. Nous prélèverons sur notre budget, déjà si maigre, des sommes qui ne serviront même pas à procurer à nos vieux camarades d’atelier les moyens de vivre.
L’État n’assurera, pendant les trente premières années, que des allocations ridicules, allant de 60 à 120 francs par an !
Nous devons protester énergiquement
contre cette formidable duperie ! Il faut que nos clameurs d’indignation fassent reculer tous les parlementaires devant l’accomplissement de cette hypocrite et monstrueuse escroquerie.
Toute la classe ouvrière se doit d’assister aux meetings que la CGT organise pour les samedi 12 et dimanche 13 février.
Dans ces meetings, vous direz, travailleurs, que vous voulez des retraites, mais que vous les voulez justes, équitables et humaines.
Avec nous, vous protesterez : contre les versements obligatoires contre l’âge trop avancé de l’entrée en jouissance, contre le taux dérisoire de cette retraite. Avec nous, vous affirmerez votre volonté d’obtenir des retraites sur la base de la « Répartition ».
Parce que, seule, la répartition est susceptible de nous donner satisfaction ;
parce que, seule, et contrairement à la capitalisation, la répartition ne constitue pas un danger pour notre avenir d’émancipation.
Affirmons-nous
Contre la capitalisation !
Pour la répartition !
Le Comité confédéral.
« Une première affiche de protestation fut éditée, ainsi qu’un tract tiré à deux cent milles exemplaires et distribué dans tous les centres ouvriers. » Cette seconde affiche « condensant les termes de la première et du manifeste, indiquait clairement les raisons pour lesquels le Comité avait pris position contre le projet de loi des Retraites ouvrières. ». Elle accompagnait des meetings prévus les 12 et 13 février 1910.
(d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 16-19).« Une troisième affiche, illustrée par Grandjouan, fut lancée ; un diminutif de ces affiches fut tiré en cartes postales. » (ibidem, p. 19).
[L’escroquerie des Retraites]
[L’escroquerie des Retraites]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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![]() 1910 |
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La farce de la proportionnelle
On s’aperçoit — enfin — de la déchéance du suffrage universel, le plus grand cadeau de la République !
Critiqué, méprisé, combattu, dénigré, le parlementarisme s’effondre dans la corruption et dans l’impuissance.
Le fonctionnement du gouvernement démocratique montre son analogie cruelle avec tous les systèmes oppressifs — monarchie, empire ou dictature.
Devant le dégoût populaire qui augmente, que vont faire les politiciens profiteurs de la Marianne Capitaliste ?
Ah ! ils ne sont jamais à court de culbutes et de grimaces, les pitres du Palais-Bourbon.
Le Suffrage universel est discrédité ? On va le rajeunir, le rénover, le nettoyer.
Le peuple commence à comprendre la stupidité de la politique ? À l’aide de la Représentation proportionnelle on saura le berner une fois de plus, on saura l’empêcher d’orienter ses efforts émancipateurs dans une meilleure direction.
Ah ! le bon bateau pour les électeurs crédules !
Avec la nouvelle invention les députés deviendront purs, intègres et avisés. Ils feront de bonnes lois pour les ouvriers bien sages.
Cette fameuse R. P., c’est simplement un système de répartition plus équitable (?) des mandats entre les différents partis.
Il est certain que l’équité d’une telle répartition est impossible à réaliser. Mais, néanmoins, ce sera toujours la majorité qui l’emportera sur la minorité et qui lui fera la loi. Ce sera toujours l’oppression d’une poignée d’ambitieux et de voleurs qui gouverneront au nom du plus grand nombre.
Être la majorité ne prouve pas que l’on possède la raison. La minorité peut être plus logique et ne pas vouloir s’incliner devant la sottise universelle.
Il n’y aura donc rien de changé. La minorité devra se courber devant les lois triturées au nom de la majorité. La R. P. ne pourra être utile qu’à un certain nombre d’arrivistes en chasse d’une bonne sinécure à quinze mille balles !
Grâce au nouveau système quelques uns de ces bouffe-galettes arriveront peut-être à se chiper réciproquement leurs mandats. Que nous importe ! être gouvernés par les rouges, les bleus et les blancs, c’est toujours être volés et asservis, et le peuple devrait acquérir assez de conscience pour se diriger lui-même et n’être plus la proie des exploiteurs et des possédants. Voilà le but véritable à atteindre.
Tandis que la majorité radicale combat la proportionnelle par intérêt électoral, les partis d’opposition utilisent avec joie ce tremplin dans le but de gagner quelques sièges.
Nous assistons aux plus bizarres coalitions, les calotins avec les libres penseurs, les socialistes avec les réactionnaires, les radicaux avec les royalistes, tous marchent pour la proportionnelle… et surtout pour les quinze mille !
Tournons le dos à tous ces pantins !
Le maitre quel qu’il soit est toujours l’ennemi ! La loi, c’est une entrave permanente, c’est la sanction de la propriété, de la misère, de la douleur.
Pour qu’il n’y ait plus de lois, ni de maîtres, devenons meilleurs, éduquons-nous et faisons nous-mêmes nos affaires !
Car il ne faut pas oublier que notre servitude sera toujours… proportionnelle à notre bêtise !
Voter ne signifie rien. Devenir est la seule façon de se libérer.
[…]
Placard manifeste (et non affiche) paru pour les élections législatives de 1910.
Annoncé dans L’Anarchie n° 254 (17 février 1910) et dans le n° 258 (jeudi 17 mars 1910).
[La farce de la proportionnelle]
[La farce de la proportionnelle]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
Le Premier Mai
En dehors des ambitions politiques, en des disputes intéressées des arrivistes et des politiciens de toutes nuances, pour conserver ou conquérir les sièges parlementaires, voici que surgit, une fois de plus, pour les travailleurs, l’occasion de s’affirmer résolus et conscients : Voici le Premier Mai !
Travailleurs, ce jour là, tous debout ! Manifestons !
Oui, manifestons notre mépris des palinodies parlementaires !
Manifestons notre indignation des répressions et des crimes de la police, de la magistrature et du gouvernement, domestiques serviles du Capital !
Travailleurs,
Rappelons que l’État-Patron a toujours entravé la liberté de penser et d’agir de ses exploités. Il a révoqué, réduit à la faim, les meilleurs et les plus courageux des travailleurs des Postes Télégraphes et Téléphones. Il a frappé, très durement, les instituteurs. C’est par nécessité politique, par crainte des électeurs, que des réintégrations — bien incomplètes — ont été récemment opérées. Rattachant, par une sournoise combinaison financière, les chemins de fer de l’Ouest au réseau de l’État, il n’a pas encore donné à ses cheminots, à ses esclaves de la voie ferrée, la malheureuse pièce de cent sous quotidienne que ceux-ci réclament et lui arracheront peut-être de force.
Pour faire patienter les cheminots, le gouvernement fait brutaliser, assommer par son abjecte police et condamner par ses valets de cour ceux qui revendiquent dans la rue leur droit à la vie.
Reppelons-nous que la Magistrature, en ces derniers temps, a distribué sans scrupules, les peines les plus variées aux militants, aux travailleurs, sous l’hypocrite raison de faire respecter la liberté du travail. C’est la liberté de la lâcheté et de la trahison que la justice protège et encourage ! C’est pour cela qu’aux années et aux mois de prison, cette justice de classe applique à des travailleurs l’infamante interdiction de séjour, réservée jusqu’alors à ceux qui vivent de la prostitution.
Voilà ce que les souteneurs d’un régime d’exploitation, de honte de sang, ont osé faire !
Travailleurs !
Pour accomplir de tels forfaits, police, magistrature, gouvernement s’appuient sur l’armée. Ils font de nos fils et de nos frères, des traîtres à leur cause, des jaunes ou des assassins.
Dénonçons alors les cruautés sans nom des brutes galonnés ; dénonçons les infamies, les forfaitures de Biribi ; donnons aux soldats une conscience.
Un trio de renégats, un trio de traîtres à leur passé, à leur parti, au peuple, s’est fait stipendier pour accomplir une œuvre néfaste au prolétariat qu’il veut tromper, corrompre ou massacrer, pour le profit des parasites et des exploiteurs du travail : Crachons-lui notre haine !
Pour masquer tous leurs crimes, pour voiler leurs mauvaises intentions, pour arriver à leur but, ces gens-là ont fait voter, par un Parlement sans conscience, une loi de bluff électoral, d’escroquerie et de vol : les retraites ouvrières.
La classe ouvrière n’en est pas dupe, et contre l’application de cette loi, les travailleurs se révolteront.
Contre tout cela, au souvenir de tant d’infamie, la classe des exploités doit
Au Premier Mai, se lever et protester
Ce jour-là, les travailleurs affirmeront leur volonté de conquérir de leurs propres forces, le bien-être, la liberté auxquels ils ont droit, pour être des hommes fiers et dignes.
Dans ce but, dans leurs meetings publics, dans leurs réunions éducatives, les Syndicats, les Bourses du travail ont fait appel à leurs militants pour dénoncer au peuple les crimes des gouvernants, les hontes du régime capitaliste et l’espoir d’en finir.
[Le Comité confédéral]
Appel [à afficher ?] lancé dans les Bourses du travail pour le 1er Mai 1910 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 20-21) :
« Le 1er Mai 1910 : la grève générale à Marseille et à Dunkerque.
Le 1er mai 1910, comme les années précédentes, fut, dans tous les centres ouvriers, une journée de protestation ouvrière :
— contre l’interdiction de séjour pour faits syndicalistes ;
— Contre les crimes policiers et militaires ;
— Contre la non-application des lois ouvrières ;
— Contre l’interprétation donnée par le jurisprudence à la loi sur les accidents de travail ;
— Contre la violation de la liberté de pensée ;
Contre tous les projets de loi liberticides que les parlementaires s’apprêtaient à voter, y compris la loi sur les retraites ouvrières.
Le Comité confédéral lança dans toutes les Bourses l’appel suivant. »
[Le Premier Mai]
[Le Premier Mai]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Les abrutisseurs
L’école religieuse abrutit !
Les cléricaux et les congréganistes abrutissent l’enfant à l’aide des principes d’une religion mensongère et d’un dieu irréel.
Ils empoisonnent le cerveau des gosses avec des absurdités sur la vie future, le paradis, l’enfer. On en fait des résignés, des esclaves qui engraissent les exploiteurs de tous les cultes.
L’école des ignorantins fabrique des brebis cléricales, des esclaves religieux. On y abrutit au nom de Dieu !
L’école laïque abrutit !
Les dogmes sont différents, mais la besogne est la même. On inculque aux petits bambins les notions de la Patrie, de la Propriété, de l’Autorité, aussi mensongères que celle de Dieu.
Dieu n’existe pas, disent les anticléricaux. Mais pour le miséreux, la Patrie n’existe pas davantage et la Propriété et l’État ne sont que les remparts derrière lesquels s’abritent les repus et les parasites, bénéficiaires de l’ignorance et de la bêtise ouvrières.
À la laïque on abrutit au nom du Drapeau et du Capital. On fabrique des brebis anticléricales, des moutons patriotes, des esclaves républicains. C’est toujours du bétail à tondre et à égorger.
C’est pour avoir l’assiette au beurre que les partis se disputent le droit d’abrutir les enfants !
Pourtant il n’est pas plus intéressant d’être exploité par un patron radical que par un patron clérical, d’âtre sacrifié pour une Patrie mensongère que pour un Dieu imaginaire !
Ce que nous voulons c’est ne plus être exploités du tout, c’est ne plus être écrasés. Nous voulons être libres !
L’éducation rationnelle consisterait à fournir à l’enfant un bagage de connaissances scientifiques le préservant des préjugés et le rendant capable de se passer d’autorité et d’exploitation.
C’est la mise en pratique de cette éducation qui a valu à Ferrer sa condamnation à mort en Espagne.
L’éducation laïque ou religieuse fait des suiveurs, des abrutis.
L’éducation anarchiste formera des hommes conscients qui démasqueront les charlatans et les menteurs, pour instaurer une vie plus fraternelle et plus belle.
L’émancipation intégrale ne sera obtenue que par la destruction de tous les préjugés, laïques ou religieux.
[…]
Affiche annoncée dans L’Anarchie n° 251 (jeudi 27 janvier 1910) et n° 252 (jeudi 3 février 1910). Format demi-colombier.
[Les abrutisseurs]
[Les abrutisseurs]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
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Les “Requins” à l’œuvre
Accaparement des richesses minières
L’opinion publique connaît aujourd’hui, dans tous ses détails, l’affaire de l’Ouenza. Néanmoins, rappelons-les brièvement :
L’Ouenza est une région dont la richesse en métaux est évalué à plus de 200 millions de tonnes, soit au prix minimum de 18 francs la tonne, un capital de plus de 3 milliards 500 millions.
Pareille fortune est convoitée par une bande cosmopolite, composée des grands industriels : Schneider, du Creusot français, Krupp du Creusot allemand, Devillers, du Creusot belge, Cockrill, du Creusot anglais, et de quelques personnalités politiques françaises, parmi lesquelles se distinguent Étienne de la Compagnie des Omnibus parisiens, Thomson, des Phosphates algériens, Millerand, l’homme des liquidations.
Bornons-nous à ces noms !
À eux seuls, ils évoquent un régime fait de rapines, de concussions et de vols.
Grâce à notre campagne, la concession de l’Ouenza n’a pu être accordée à ce jour.
Sous notre pression, les partis politiques, dits d’avant-garde, ont du se livrer à une obstruction organisée.
Aujourd’hui sera-t-il comme hier ?
l’obstruction va-t-elle se poursuivre ?
Pour notre part, nous restons décidés à combattre toute main-mise sur les richesses naturelles et nationales, sans qu’en retour la classe ouvrière n’obtienne des garanties sérieuses et des droits incontestés.
Après l’Ouenza, la Meurthe-et-Moselle.
En même temps que nous ferons œuvre de salubrité dans l’affaire de l’Ouenza, nous nous opposerons à la réalisation du plan poursuivi en Meurthe-et-Moselle, par la même association de forbans internationaux.
En Meurthe-et-Moselle, les richesses en minerai dépassent celles de l’Ouenza.
L’Ouenza représente 200 millions de tonnes.
La Meurthe-et-Moselle représente 2 milliards 500 millions de tonnes.
À ces milliards de tonnes en minerais de fer s’ajoutent des gisements de houille d’une incalculable importance.
C’est Krup, Scheinder, Dervillers, John Cockrill qui exigent l’Ouenza.
C’est encore eux qui veulent obtenir sans contrôle, sans garantie, pour les exploités, ce qui reste à concéder du colossal trésor de la Meurthe-et-Moselle.
Il faut que l’opinion publique sache qu’en Meurthe-et-Moselle, pays frontière, règne un despotisme, une tyrannie sans limite.
les grandes sociétés métallurgiques dominent et gouvernent cette région.
Elles sont maîtresses de l’administration, des autorités, du sol et du sous-sol.
Rien ne peut se produire, se créer, qui ne soit voulu et accepté par elles.
La liberté syndicale y est méconnue.
Interdiction est faite à tout commerçant de prêter une salle pour réunion. Celui qui enfreint les ordres des potentats métallurgistes, est l’objet, de la part des autorités, de menaces et de poursuites.
Les maigres lois ouvrières y sont violées.
Pas de limite dans les heures de travail. Pas de repos hebdomadaire. La loi sur les accidents est cyniquement tournée, l’ouvrier étranger osant se réclamer d’elle, est congédié, expulsé et mis ainsi dans l’impossibilité de faire valoir ses droits.
Aucune liberté n’existe.
Le travailleur assujetti à un labeur écrasant, n’a ni le droit de parler, ni le droit d’agir, ni celui de penser. À l’usine, à son domicile, au café, partout, il est sous le contrôle direct des contremaîtres, des agents de l’usine, mouchards officiels, dont le pouvoir est reconnu par l’autorité préfectorale.
Pour justifier cet arbitraire, l’on invoque que les victimes de cet état de choses sont de nationalités étrangères. Or, ces étrangers sont recrutés par des rabatteurs à la solde du patronat. Ils sont attirés par l’appât d’avantages stipulés dans les contrats.
Arrivés à l’usine, à ces ouvriers, l’on refuse ce que le contrat leur accordait, et, comme ils sont sans ressources, il leur faut passer par la volonté des exploiteurs.
Avec la complicité des autorités administratives et judiciaires, pèse sur les Français et sur les étrangers la domination d’un patronat sans scrupule, uniquement avide de bénéfices scandaleux réalisés en volant sur les salaires.
C’est ainsi que pour deux tonnes de minerai extrait, il n’est payé à l’ouvrier qu’une tonne et demie. Et, si l’on calcule que cette fraude porte sur des milliers et des milliers de tonnes, on peut juger de l’importance du vol dont les salariés sont victimes.
Semblable situation est connue de l’État, des gouvernants et du parlement. À maintes reprises, nous avons attiré, sur elle, leur attention et celle du public.
Rien n’y fait, pourquoi ?
C’est que les parlementaires et gouvernants sont les serviteurs rétribués du puissant Comité des Forges, dont font partie les aigrefins de Meurthe-et-Moselle.
Comme pour l’Ouenza, le gouvernement est prêt à obéir aux ordres du Comité des Forges. Il est prêt à donner toutes les concessions, pour faire de nos requins métallurgistes les maîtres de l’Ouenza et de Meurthe-et-Moselle, maîtres sans contrôle et sans partage.
C’est pour les milliers d’ouvriers, présentement occupés et pour ceux qui le seront demain, une aggravation de leur état et l’impossibilité de s’échapper de leur servitude.
Les maîtres du pays, forts de leurs droits de propriété du sol et du sous-sol, pour un temps indéterminé, pourront accroître leurs moyens de pressurer le travailleur sans avoir à craindre le plus léger contrôle.
À la classe ouvrière
Une fois de plus, le prolétariat va être dupe. Gouvernants et parlementaires se préparent à livrer à une bande d’aigrefins d’immenses richesses. En retour, l’ouvrier ne reçoit aucun avantage, n’obtient aucune garantie.
Laisseront-nous faire ?
Supporterons-nous que les dirigeants concussionnaires dilapident ainsi la richesse publique, en remettant, sans garantie pour les salariés, le sol et le sous-sol algérien et lorrain aux mains des flibustiers de la métallurgie.
L’on invoque, mais en vain, depuis quarante ans, la loi de 1810, dite loi sur les mines ! Loi qui stipule les règles fixant la propriété des concessionnaires.
Ce n’est là qu’un hypocrite prétexte !
Le parlement a toujours le droit de déterminer de nouvelles conditions s’appliquant aux concessions minières.
Nous le répétons, rien ne pourrait justifier l’abandon par l’État d’une partie de la propriété nationale, sans profit pour la classe ouvrière.
Il faut que les futurs exploités de ces concessions jouissent d’un minimum de salaire, de la journée de huit heures, de la loi sur ces accidents du travail, de la liberté de réunion.
Il aut qu’on ne puisse pas demain invoquer le droit d’absolue propriété, pour refuser au prolétariat le droit de s’organiser, de se défendre.
Nous disons hautement qu’en dehors de ces avantages, nous n’admettrons aucune défaillance, aucune hésitation, qui, en l’occurrence serait complicité et trahison.
Le Comité confédéral.
[Première ?] affiche sur des projets de mine en Algérie [suite à l’enquête d’Alphonse Merrheim pour La Vie ouvrière] (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 38-41).
[Les Requins à l’œuvre : accaparement des richesses minières]
[Les Requins à l’œuvre : accaparement des richesses minières]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Groupe d’Action Anti-Parlementaire
Tous contre les quinze-Mille !
Travailleurs,
Dans quelque temps, vous allez être invités à renouveler la Chambre des QUINZE MILLE.
On va faire appel à votre clairvoyance, on va exalter vos devoirs et vos vertus civiques, et tous les candidats vont encore vous promettre des merveilles.
Mais n’êtes-vous pas convaincus aujourd’hui que le Parlementarisme a fait banqueroute, sauf pour ceux qui en vivent.
Pour avoir de nouveau vos suffrages, on vous présentera quelque chose de neuf : le Suffrage universel retapé, redoré par la Représentation Proportionnelle, la seule équitable, affirme-t-on maintenant.
Cela revient à avouer que l’on vous a trompés jusqu’à ce jour en vous disant que le suffrage universel était un admirable outil d’émancipation. Au bout de quarante années, on vient vous dire que le système ne vaut rien. Les politiciens le savaient depuis longtemps, mais il faut maintenant arrêter le syndicalisme, qui va tout à l’heure culbuter tous les partis politiques et leurs systèmes.
Faut-il vous rappeler que le Parlementarisme vous a conduits à la gigantesque escroquerie du Panama, aux expéditions ruineuses du Dahomey, à la campagne de Chine, au brigandage marocain, aux hécatombes de Madagascar, où dix mille de vos enfants sont morts pour le seul profit des. lanceurs d’affaires, etc., etc. ?
Faut-il vous rappeler que les parlementaires vous ont promis, pour assurer les retraites ouvrières, le Milliard des Congrégations, disparu on ne sait où. Et pour vous les « donner », ces Retraites ouvrières, voici que les parlementaires entendent remettre entre les mains des gouvernants les milliards prélevés sur votre maigre salaire.
Voilà quarante ans que cela dure ; quarante ans que l’on vous fait des promesses : quarante ans que l’on se moque de vous et que vous crevez de misère !
Mais vos maîtres se sont voté en cinq minutes quinze mille francs d’appointements.
Pour vous, quand vous demandez quelque chose et que vous le demandez trop haut, on vous met en prison.
Quand vous montrez les dents, on vous fusille !
Voilà le travail des parlementaires.
Voilà la valeur du parlementarisme.
Mensonge, duperie, trahison.
Travailleurs,
Ne savez-vous pas que votre ennemi, c’est votre maître ?
Chassez les QUINZE MILLE !
Ce qu’on vous promet toujours, allez le prendre !
Reprenez ce oui vous appartient : la machine à l’ouvrier ; la terre au paysan.
Faites vos affaires vous-mêmes.
Syndiqués, vous pouvez supprimer le chômage en organisant la production.
Pour cela, devenez capables d’assurer le fonctionnement de la vie sociale en vous emparant des services publics.
Vous aurez ainsi la base de la société communiste, qui seule donnera la justice et la liberté.
À BAS LES QUINZE MILLE !
SABOTONS LES ÉLECTIONS !
Texte paru dans Le Libertaire du 9 janvier 1910 (16e année, n° 11).
[Tous contre les quinze-Mille !]
[Tous contre les quinze-Mille !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
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Confédération générale du travail
À bas les lois scélérates !
Douze ans après l’Affaire Dreyfus et ses luttes de la justice contre l’iniquité, de la vérité contre le mensonge, la classe ouvrière se voit, dans sa partie la plus consciente, après avoir été frappée de la peine de l’Interdiction de séjour, menacée d’application des « lois scélérates ».
Votées dans un moment de panique, par la réaction conservatrice, ces lois abominables de 1893 et 1894 ont toujours soulevé contre elles l’unanimité des réprobations.
Si les engagements pris eussent été tenus, elles devraient être abrogées !
Elles constituent, dans un régime qui se prétend républicain, un anachronisme monstrueux.
Les lois scélérates, véritables lois de suspects, sont la négation absolue de toutes les libertés.
Les droits de la défense, scrupuleusement respectés dans tous les États civilisés, sont, sous ce régime d’exception, cyniquement supprimés.
En vertu des lois scélérates, les inculpés sont renvoyés devant les tribunaux correctionnels, qui peuvent prononcer la peine de relégation, qui équivaut à celle des travaux forcés à perpétuité !
Voilà le régime que l’on prétend appliquer aux militants ouvriers.
Nous revendiquons hautement nos responsabilités. Mais nous entendons ne pas être mis « hors le droit commun ». Contre cette monstruosité, nous nous révoltons !
Nous demandons à tous les honnêtes gens, à tous les esprits indépendants et droits, d’être avec les travailleurs contre l’iniquité judiciaire.
Dans ce pays où les traditions d’humanité et de justice sont encore vivaces, nous nous refusons à croire que les libertés civiques peuvent être impunément violées.
Au peuple qui travaille et qui pense !
« Pas de lois d’exceptions ! » Tel était, pendant l’affaire Dreyfus, le cri de ralliement de toutes les consciences.
Ce même cri doit résonner de nouveau, pour rallier autour du droit méconnu tous ceux qu’animent des sentiments d’équité.
Prolétaires de l’usine, des magasins et des campagnes, c’est votre avenir qui est menacé. Vous avez le devoir de le défendre.
Travailleurs intellectuels, c’est la Justice qui est violée ! Montrez votre indépendance à l’égard du pouvoir, en vous joignant à la protestation ouvrière.
Le Comité confédéral.
[…]
Affiche relançant la lutte contre les « lois scélérates » [lois antiterroristes] de 1893 et 1894 qui sont aussi utilisées contre l’action syndicale (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 19-22).
Citée aussi — comme parue en été 1911 — in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 179).
[À bas les lois scélérates !]
[À bas les lois scélérates !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.
sources :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ affiche électorale : éditions législatives à Puteaux et Boulogne-sur-Seine ]
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Aux travailleurs, à leurs compagnes
[…]
Fédération des Groupes Ouvriers Néo-malthusiens
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k943550w/f4.item (in Reilles, Claude. « Nos poursuites » Rénovation, 1re année, n° 2, 15 mai 1911, p. 4). Une souscription a suivi la condamnation de Alignier et Rossi (4 mois de prison et 1000 F d’amende).
[Aux travailleurs, à leurs compagnes]
[Aux travailleurs, à leurs compagnes]. — Paris : CGONM (Confédération [et/ou] Fédération des groupes ouvriers néo-malthusiens), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :