[aaaa ?] date incertaine

[

 ?]

 

Affichage par année

550 affiches :

 

    [Appel suprême aux électeurs de Paris : plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel suprême aux électeurs de Paris : plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues]. — Paris : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; littérature : satires
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Hugo, Victor (1802-1885)  ; Michel, Louise (1830-1905)  ; Naquet, Alfred (1834-1916)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Appel suprême aux électeurs de Paris

    Plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues

    Considérant que le scrutin d’arrondissement est une erreur et le scrutin de liste un rêve ;

    Nous, simple citoyen de la Ville de Paris et membre du comité de dégustation de la maison Richer, Lesage et Cie, proposons aux masses populaires le mode de Scrutin par Rues.

    Chaque rue pourra être représentée par plusieurs députés, et plusieurs députés pourront représenter une seule rue.

    Les femmes sont éligibles. En conséquence, la liste suivante a été dressée, et chaque électeur est prié de s’en inspirer avant le vote du 21 Août.

    Candidats du scrutin par rues.

    Ville de Paris.
    1e PARTIE.
    Rue de la Beauté … … Louise Michel.
    Rue des Bassins … Gavardie.
    Avenue de la Mothe Piqué … Mme de Kaula.
    Esplanade des Invalides … Général de Cissey.
    Rue des Martyrs … … Colonel Yung.

    2e PARTIE.
    Passage des Deux-Sœurs … Capitaine Voyer.
    Rue Taitbout … Thérésa.
    Rue de la Pompe … … Thérésa.
    Passage des Filles-Dieux … Le Dr. Charles Albert.
    Chemin des Vaches … … Suzanne Lagier.
    Rue des Déchargeurs … Francisque Sarcey, Berthelier, Baron, Dupuis, Burani, Mettra.

    3e PARTIE.
    Rue Vide-Gousset … Pion-Pion.
    Rue de l’Arbre-Sec … Sarah-Bernhardt.
    Passage du Grand-Cerf et rue des Cornes … … Mac-Mahon.
    Rue des Petites-Écuries … Bapaume, Archimède, Duffieux.
    Rue Alphonse … … Humbert.

    4° PARTIE.
    Rue de l’Ancienne-Comédie … Andrieux
    Rue du Centre … … … la Schneider.
    Carrières d’Amérique … Philippart, David, Adrien de la Valette.
    Rue Taillepain … Darblay.
    Rue de l’Abbaye … … Mgr Freppel.

    5e PARTIE.
    Rue Fessard … … Germiny.
    Rue de la Lune … … Chouard.
    Chemin de la Grotte … … Théo.
    Rue aux Ours … … Bidel.
    Rue du Chaudron … … Buffet.

    6° PARTIE.
    Rue de Charenton … Albert Millaud, Auguste Vitu, Adrien Marx, Périvier.
    Rue de Mademoiselle … Albert Wolff.
    Passage du Désir … Albert Wolff.
    Rue du Faucon… Albert Wolff.
    Rue Chauchat … Judic.
    Impasse Chevalier … … Coquelin ainé.
    Passage Chausson … Mlle Angèle.

    7° PARTIE.
    Rue du Midi … … Armand Sylvestre, Dumont, Richeffin, Don Pedro Garcias, Emile Blain.
    Rue de la Lancette … … Ricors.
    Rue du Cygne … … La Comtesse d’Ange.
    Rue Lantier … … Duplessis.
    Rue de la Gaieté… … Camescasse.

    8e PARTIE.
    Impasse de la Folie … … Félix Piat
    Rue des Chiens-Hargneux … … Rochefort.
    Rue Ste.-Anne … … Hubertine Auclerc.
    Rue de la Banque … … Magnier, Gaston Vassy, Mayer
    Rue du Puits-qui-Parle… … Tony-Révillon.

    9e PARTIE.
    Rue Jean-sans-Peur … … Vacquerie.
    Impasse de la Bonne-Graine… Clémenceau.
    Rue du Dragon … … Mme Olympe Audouard.
    Rue des Quatre Vents… … Victor Hugo.
    Rue du Génie… … Victor Hugo.
    Rue au Lard … … Gambetta.

    10e PARTIE.
    Rue de l’Épée-de-Bois … … Innocenti.
    Rue de la Goutte … … Général Faidherbe.
    Rue de la Victoire … … Ducrot.
    Rue de la Félicité … … Jeanne Granier.
    Rue de Sédan … … Colonel Wimffhen.

    11e PARTIE.
    Rue Basse … … De Broglie.
    Rue Plate … … De Broglie.
    Rue des Catacombes … … Rouher.
    Avenue des Soupirs … … Ex-Impératrice Eugénie.
    Rue des Solitaires … … Jolibois, Robert Mitchel, duc de Padoue, Laroche-Joubert.
    Rue de la Pirouette … … Jules Simon

    12e PARTIE.
    Jardins des Plantes … … Baragnon, de Mun, La Rochefoucauld.
    Rue de l’Abreuvoir … … Cunéo d’Ornano.
    Avenue de Plaisance … … Céline Montalan,
    Rue du Vieux-Chemin … … Maréchal Canrobert.
    Rue des Fourneaux … … Duc Descazes, de Fourtou, Caillaux, Magne.

    13e PARTIE.
    Rue Richer … … Constant.
    Rue du Roule … … Jules Ferry.
    Rue de l’Oursine … … Angèle Moreau.
    Rue des Singes … … Eugène Gainé, Simon Max, Heymann.
    Rue de la Grêle … … Louis Veuillot.

    14e PARTIE.
    Rue du Ruisseau … … Émile Zola.
    Rue de l’Égoût… … Émile Zola.
    Rue des Jeûneurs … … Michelon, de Lizaranzu, Bresson, Leseurre.
    Rue de la Tour… … Élise Faure.
    Rue des Ternes… … Achille Secondigné, Olivier Pain, Casimir Bouy, Arbouin, Anezo.
    Route de Versailles … … Maxime-du-Camp.

    15e PARTIE.
    Rue de Poissy… … Millaud (du Petit-Journal).
    Rue Gaillon … … Millaud (du Petit-Journal).
    Rue Bergère … … … Sarry.
    Rue des Cascades … … Céline Chaumont.
    Rue Chabanner… … Duhamel.
    Rue du Petit-Carreau… … Aurélien Scholl.

    16e PARTIE.
    Rue Bel-Homme … … Perrin.
    Rue du Battoir … … … Hyacinthe.
    Place Beauveau … … Mlle Tassyli.
    Rue de la Chandelle … … Ducastel.
    Rue des Deux-Ermites … … Erkmann-Chatrian.

    17e PARTIE.
    Bould. du Combat … … Lhullier.
    Rue de la Chopinette… … Le Guillois.
    Rue Gracieuse… … … Mlle Gérard
    Chemin du Cimetière… … Henri V.
    Marché aux Chevaux… … Comte de Lagrange

    18e PARTIE
    Rue du Croissant … … Journauld (député).
    Rue de Paris…. … … Charles Laurent.
    Rue de la Femme-sans-Tête … Ma Belle-mère.
    Rue de Lyon … … Barodet.
    Rue du Dauphin … … Alfred Naquet.

    19e PARTIE.
    Rue de la Monnaie … … Rothschild.
    Rue de la Limace … … Mlle Abadie.
    Rue du Juge-sévère … … Cartier.
    Rue de l’Église … … Henri des Houx
    Rue de la République … … Louis Blanc.

    20° PARTIE ;
    Rue Fouarre … … … Paul de Cassagnac.
    Rue de la Faisanderie… … Tous les vieux Sénateurs.
    Rue de l’Empereur … … Mlle Bélanger.
    Avenue de la Grande-Armée… Général Farr.
    Rue de la Paix… … … Grévy.

    Dernière heure :
    Mme Louise Michel nous écrit qu’elle se retire de la lutte en faveur de M. Albert Wolff. Nous sommes désormais assurés que ce dernier n’a plus à craindre le ballotage.

    Signé : JEAN MANGE-TOUT, Citoyen Français, Vidangeur.


    sources :

    Affiche satirique, parodique.



    [Abstention-destruction : manifeste d’abstention adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Abstention-destruction : manifeste d’abstention adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs]. — Roubaix : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Martinet, Pierre "Pol" (1848-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Abstention-destruction

    Manifeste d’abstention

    adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs

    Citoyens,

    Tous les crimes qui déshonorent la terre, les vols, les débauches, les assassinats. ne se commettent que parce que le droit de posséder existe.

    Les collectivistes et les communistes-autoritaires l’ont compris, et c’est pour cela qu’ils promettent l’abolition de la propriété individuelle.

    Après, ils décrèteront le communisme ou le collectivisme. Vous entendez ils décrèteront.

    Décréter, faire des lois, règlementer, dire que tel système sera suivi, tout cela est synonyme de commander.

    Or, c’est du droit de commander qu’est né le droit de posséder. Un jour, quelqu’un a dit ceci est à moi, et la propriété a été fondée. Il avait commandé !

    Tuez le droit de posséder et laissez subsister le droit de commander, et la propriété individuelle, avec son cortège d’horreurs, renaîtra aussitôt. Faites des révolutions, coupez des têtes, bouleversez la société, vous n’aurez rien fait tant qu’un homme ou une agrégation d’hommes auront le droit de diriger les autres. La vertu ne s’édicte pars, la justice ne se règlemente pas ; elles ne peuvent exister sur la terre et y engendrer la liberté et le bonheur qu’a condition d’avoir fleuri d’abord dans le cœur humain, qui, par la seule anarchie, peut être changé. Tous les hommes sachant ce qui est bien et ne songeant à faire que ce qui est bien, voilà l’état social parfait où nulle autorité n’est nécessaire, Voilà l’anarchie ! Point de doctrine plus pure, point d’écoles qui puissent dire qu’au bout de leurs rêves se trouve une réalité aussi belle. Donc, la raison est avec nous, et avec nous les espérances de l’humanité…

    Mais tant que ces espérances ne seront que des espérances, nous serons en période de révolution, de destruction, et nous devrons songer, non à voter, mais à combattre.

    Le suffrage universel est la pire des formes de l’esclavage. Pendant de siècles et des siècles les maîtres ont choisi leurs esclaves, et les despotes disaient : « Mon peuple ! » Le peuple s’est fâché, et pour lui donner le change, on lui a permis, quoi ? de choisir ses maîtres ! Nous n’avons pas le droit de ne pas avoir de tyrans, de ne pas avoir de gouvernants, nous avons le droit de les désigner. Nous nommons ceux qui nous oppriment, ceux qui nous pillent, qui nous affament, qui nous rendent la risée des autres nations. Nous prenons cinq cent individus, et nous leur disons : « Durant quatre ans, vous serez le pouvoir ; ce que vous ferez sera bien fait ; vos lois seront la loi. »

    Eux répondent :
    Donnez-nous trois milliards.
    Et nous donnons trois milliards.
    Allez vous faire tuer au Tonkin dans une aventure où tout sera perdu, avec l’honneur…
    Et nous y allons.
    Travaillez dans des bagnes où l’air est empesté, mourez-y avant l’âge, pour que s’engraissent les verrats capitalistes.
    Et nous obéissons.

    Et l’on nous appelle « races supérieures ! » Ah ! quelle brute voudrait ainsi se façonner son joug ? Celui que la force a rendu esclave est un malheureux ; mais celui qui vote sa propre servitude est un misérable… Honte à qui se dégrade ainsi !… Il ne mérite pas de vivre !

    Citoyens, ayez souci de votre dignité, ne votez pas !

    Aucune assemblée délibérante ne pourra jamais promulguer la seule loi dont aurait besoin notre terre désolée : La vertu sera…

    Alors pourquoi des assemblées délibérantes ? pourquoi des mandataires ?

    Défiez-vous de ceux qui vous disent « La révolution, pour être profitable, devra être précédée d’une période éducative. » Oui, défiez-vous de ceux qui veulent faire votre éducation. Dites-leur de commencer par s’instruire eux-mêmes. Interrogez-les et vous verrez qu’ils ne savent rien, sinon que le pouvoir est bon, et qu’il faut s’en emparer, et qu’il faut en jouir !

    N’écoutez pas non plus ceux qui disent : « Nommez-nous, et nous ferons ceci. » Ils ne feront rien. Ils se trompent aujourd’hui, et ils vous tromperaient demain.

    Ne les nommez pas, souhaitez plutôt qu’ils meurent ; oui, souhaitez qu’ils meurent, même s’ils sont vos amis ; souhaitez qu’ils meurent pendant qu’ils sont encore bons, honnêtes, sincères et justes, pendant qu’ils ont encore de généreuses aspirations, pendant que leur voix vibre et tonne encore contre l’oppression des peuples. La mort serait pour eux un bienfait ; elle leur épargnerait la honte de devenir des traîtres.

    Les anarchistes de Roubaix

    Nota . — Ne peut être affiché sans timbre.

    les groupes anarchistes qui voudraient répandre ce manifeste dans leur ville devront écrire au Secrétaire des groupes de Roubaix, rue du Pile, cour Bonté, 7. Il sera expédié franco, rédigé et signé de façon à ce qu’il puisse être affiché sans timbre, à raison de 1 fr. 30 c. le cent, 13 fr. le mille.

    Imp. P. Martinet, Roubaix


    sources :
     

    1885
    Affiche liée


    [Manifeste […] 1885 : travailleurs des campagnes et des villes, prenez garde à vous !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste […] 1885 : travailleurs des campagnes et des villes, prenez garde à vous !]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; économie : argent et monnaie  ; parlementarisme et antiparlementarisme  ; révolution
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste […] 1885

    Travailleurs des campagnes et des villes

    Prenez garde à vous !

    Tous les jours la bourgeoisie vous endort par l’intermédiaire des journaux avec la politique, à laquelle, la plupart du temps, vous ne comprenez rien.

    Pendant que vous vous tuez de travail et de privations pour essayer de faire honneur à vos affaires, de tous côtés l’on vous voie, sous forme d’impôts de toutes sortes.

    Ceux qui nous ont gouverné et qui nous gouvernent, ministres, députés, généraux, préfets, archevêques, évêques, cardinaux, procureurs, juges, etc., tous disposent à leur guise du sang [des] derniers des contribuables, se partagent par des traitements monstrueux et autres procédés, l’argent que vous avez tant de peine à gagner. Et, pour couvrir leurs infamies, ils paieront des gardes-champêtres dans les campagnes, des agents de police en ville qui, avec un minime salaire, garantiront soit-disant vos propriétés des attaques des malfaiteurs.

    Celui qui n’aura pas de gîte, ou qui dégoute du travail abrutissant, ou poussé par la misère, ou bien encore qui aura une mauvaise éducation, se laissera aller à voler quelques pommes de terre ou un morceau de pain, à celui-là la prison ! tandis que les gouvernants, les banquiers, les notaires, les spéculateurs, les huissiers et les exploiteurs de tout acabits, continuellement en train de réfléchir aux moyens les plus adroits pour vous voler, non pas la valeur de quelques francs, mais bien des milliers de francs, à ceux-là il ne sera rien fait, bien plus on les comblera d’honneurs.

    Ah ! travailleurs, quand donc connaîtrez-vous votre droit et saurez-vous vous en servir, en supprimant cette bande d’êtres oisifs et inutiles que l’on nomme capitalistes, rentiers, police, magistrature, armée, clergé, etc.

    Pour celà, il faut absolument que vous vous entendiez, à seule fin d’arriver à échanger directement les produits entre producteurs et consommateurs, en supprimant le numéraire qui est la cause de tous nos maux, et dont la suppression obligera tout le monde à produire s’il veut consommer, car tout être sur terre consommant doit, suivant ses facultés, produire utilement l’équivalent de sa consommation, surtout étant donné le peu de temps qu’il faudrait pour le faire ; d’après la statistique, le travail étant bien réparti, trois heures au maximum, suffiraient.

    Pour y arriver, il faut rejeter de côté la politique et le soit-disant suffrage universel qui nous a toujours trompé et nous trompera, toujours pour nous instruire sur les questions sociales, afin que la révolution qui approche soit la dernière et ne profite pas, comme les précédentes à une catégorie d’individus, mais bien à tous, en donnant la terre aux laboureurs et l’outillage aux ouvriers.

    C’est avec la certitude que tous les êtres humains peuvent devenir heureux que les socialistes, communistes, anarchistes qui dans l’univers entier, n’ont d’autres perspectives que d’être calomniés et d’aller en prison, en disant la vérité, terminent en vous jetant ce cri :

    Prolétaires, prenez garde à vous !

    Les Groupes anarchistes de la région de l’Est.


    sources :

    Archives départementales de la Côte-d’Or



    [Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]. — Genève ; Paris : Groupe parisien de propagande anarchiste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin (tête de mort) ]

    texte :

    Propagande anarchiste

    Mort aux voleurs !

    Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés.
    (Conjuration Babeuf) (Manifeste des Égaux)

    prix : cinq centimes

    L’anarchie, c’est l’avenir de l’humanité (Auguste Blanqui) (Notes inédites)
    Notre ennemi, c’est notre maître ! (Lafontaine) (Fables)


    Morts aux voleurs !

    Ces trois mots, placardés sur les murs à certaines heures tragiques, ont toujours eu le don de faire tomber en extase les écrivassiers « comme il faut ».

    Ce que tous ces Messieurs célèbrent à l’envi, ce qu’ils proposent à l’admiration de la postérité, c’est la réserve — chevaleresque peut-être, mais à coup sûr fatale et naïve — des révoltés d’hier, fusillant sans pitié (pour l’honneur de la cause populaire !) ceux des combattants qui, prenant au sérieux l’insurrection et la victoire, s’étaient permis de mettre leur main calleuse, encore toute noire de poudre, sur le moindre lambeau de la proi conquise, à la point du glaive, sur les usurpateurs vaincus.

    Faudra-t-il donc, — pour mériter de nouveau ces éloges suspects, — que les révoltés de demain rééditent, à leur tout, cette tradition néfaste ?

    Faudra-t-il donc, à l’exemple des bourgeois Conventionnels, flétrir et condamner Jacques Roux, conduisant les faubouriens affamés au pillage des accapareurs ?

    Faudra-t-il créer donc, comme en 1848, prendre, en pleine bataille sociale, la défense de la sacro-sainte Propriété contre ses propres victimes, soudainement insurgées parce qu’elles en souffraient trop ?

    Faudra-t-il, une fois de plus, comme en 1871, respecter la Banque de France et les officines de la juiverie, les « droits acquis » et les « domaines » particuliers ?

    Faudra-t-il donc que les sentinelles en guenilles montent de nouveau la garde auprès de la richesse commune expropriée ?

    Faudra-t-il donc frapper, comme traîtres ou sacrilèges, ceux qui, s’étant levés et ayant combattu parce qu’ils n’en pouvaient plus de misère, n’auront pas la vertu de continuer le même martyre, ni d’attendre, le ventre creux, que l’heure « légale » de la soupe ait sonné ?

    Ah ! cette abnégation, cette sagesse — chantées par les poètes et les rhéteurs — ont vraiment coûté trop cher aux pères pour que les fils s’y laissent reprendre !

    Le vieux Blanqui a dit à ce propos une parole bien profonde : « il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple ait déjà goûté les bienfaits du nouvel ordre de choses ! ».

    À quoi bon prendre les armes, en effet, à quoi même vaincre, si, après la victoire, les riches doivent encore rester les riches et les pauvres les pauvres, si l’égalité doit survivre, et si les vainqueurs, entassés dans les mêmes taudis, mangeant le même pain amer de la pauvreté, ne doivent recueillir, en guise de butin, que la continuation des angoisses, des humiliations et des souffrances de la veille ?

    Libre aux privilègiés de se battre pour l’honneur ; c’est pour le vivre et le couvert, c’est pour des satisfactions palpables et matérielles, que se battront les déshérités, parce que chacun se bat pour ce qui lui manque.

    Vienne la crise suprême, et le prolétariat soulevé, secouant enfin les préjugés et les scrupules qui tant de fois lui firent perdre le fruit de ses héroïques efforts, saura se remettre immédiatement en mesure d’utiliser sa victoire. Il ne se contentera plus de proclamer platoniquement ses droits, il les exercera effectivement. Il ne s’en rapportera plus à des dirigeants nouveaux, subitement intronisés à la place des anciens, du soin de lui rendre son bien et de lui octroyer la liberté, mais, jetant au feu le Grand Livre, les titres de rente, les chartes de propriété et toutes paperasses administratives ou judiciaires, il prendra lui-même possession, sans intermédiaire comme sans délai, à l’exemple de nos pères, les paysans de 1789, — ces glorieux « pillards » ! — de toute la richesse sociale, pour l’exploiter et en jouir, à son propre profit.

    C’est parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits ; c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal couchés, mal vêtus ; c’est parce qu’on leur mesure avec une trop parcimonieuse inégalité la pitance et la place au soleil que les travailleurs mécontents lèveront à la fin l’étendard de la révolte. Il est donc logique et juste qu’ils ne déposent pas les armes avant d’avoir pris où il y en a — dans les greniers, dans les magasins, dans les ateliers, dans les palais dorés des monopoleurs, — assez de bien-être, de sécurité, de confort, de luxe même, pour réparer leurs forces épuisées et attendre tranquillement que la production libre puisse, à l’aide de l’outillage socialisé, reprendre un nouvel essor.

    Et malheur à ceux qui voudront s’opposer sous un prétexte quelconque, à cette légitime reprise de possession, par Sa Majesté Tout le Monde, de son héritage volé, car ce serait à eux, en vérité, que s’appliquerait la parole terrible : « Mort aux voleurs ! » — avec les actes vengeurs qui doivent en être la conséquence et la confirmation !

    Oui, morts aux voleurs !

    C’est à ce cri que, les révolutionnaires se sont vus, depuis des siècles, traqués, persécutés, embastillés, proscrits, vendus, mis en coupe réglée, — c’est à ce cri que, plus d’une fois, ils se sont, fratricides inconscients, décimés les uns les autres ; — c’est à ce cri qu’on a toujours ameuté contre eux les colères folles et les rancunes aveugles ; — c’est à ce cri que les despotismes multicolores, spéculait sur la peur, l’ignorance, l’égoïsme ou l’envie, ont si souvent réussi à les mettre hors la loi, hors l’humanité !

    C’est également à ce cri qu’ils veulent prendre leur revanche.

    Depuis trop longtemps les déshérités de la vie sont traités de pillards et de bandits par les privilégiés, quand, à bout de patience, ils se décident à revendiquer par la force l’émancipation humaine.

    Depuis trop longtemps dure cette monstrueuse équivoque, transformant, aux yeux de la foule abusée, les victimes en coupables.

    Le jour est venu de rendre à chacun sa place, son rôle et son destin.

    Las, à la longue, de nous entendre accuser des crimes dont nous pâtissons par ceux-là mêmes qui les commettent et en bénéficient, au lieu de courber le dos devant la calomnie, nous entendons désormais regimber, au contraire, et retournant l’outrage contre les insulteurs, leur cracher à la face ce défi menaçant :
    mort aux voleurs ! Soit ! Nous en sommes.

    Mais qui donc sont les voleurs !

    S’agit-il de cette population misérable, dans les rangs de laquelle se recrute le triste contingent des prisons et des bagnes, et pour qui l’on vient de faire cette loi inique, sur les récidivistes, pour les envoyer crevés des fièvres de Cayenne.

    S’agit-il de réclamer la mort « préventive » pour les pauvres diables que les affres de la faim, l’aveuglement du vice ou l’ivresse brutale des passions jettent parfois, la nuit au coin des rues, le poignard ou le révolver au poing, sur les passants attardés ?

    Non ! mille fois non !

    Ceux-là, — de petits voleurs, en fin de compte — parce qu’ils sont entraînés à demander au crime les satisfactions que la Loi refuse à leurs besoins inassouvis, nous inspirent plutôt de la pitié que de l’horreur ou de la haine. Cette horreur et cette haine, nous les réservons pour la Société inique, démoralisatrice et homicide dont ils sont les premières victimes, et non les moins intéressantes, puisque les préjugés de la routine bourgeoise font qu’il est paradoxal et presque honteux de les excuser ou de les plaindre.

    Combien, cependant ne leur pourrait-on pas trouver de circonstances atténuantes !

    Dans quel monde sont-ils nés, en définitive, dans quel milieu ont-ils grandi et vécu ?

    Dans un milieu vicieux où, du haut en bas de l’échelle — en haut surtout, — tout est immoralité, gangrène et pourriture ; où l’impitoyable droit du plus fort des époques barbares a été remplacé par le droit, plus hypocrite, mais non moins exécrable, du plus coquin ; il n’est point de mérite qui vaille le succès ; où les hommes, séparés par l’égoïsme féroce d’intérêts contradictoires, sont condamnés à se faire la guerre sans trêve ni merci ; — dans un monde où, la pauvreté étant le pire des vices, il faut s’enrichir à tout prix et ne pas regarder, sous peine de mort, si les voisins gèlent quand on a tiré la couverture à soi ; — dans un monde où la fortune des puissants du jour, générateurs et gardiens de la morale publique, se fonde sur l’assassinat et la spoliation des travailleurs ; — dans un monde où la fraternité est une bêtise ; où le pouvoir, la considération, la richesse et l’honneur sont au plus scélérat ; où, sur la principale place de toutes les grandes cités, s’élève un temple somptueux, qu’on nomme la Bourse, consacré au culte du Veau d’or, à l’Agiotage, c’est à dire au Vol organisé !

    Comment donc s’étonner qu’au sein de toutes ces tentatives, en présence de tous ces exemples, il se trouve des gens qui, moins patients que la masse, tentent de faire en petit, pour leur compte personnel, ce qu’ils voient tous les jours accomplir en grand, sans vergogne comme sans remords, par les privilégiés de la haute pègre ?

    D’ailleurs, ils n’agissent qu’à leurs risques et périls, exposant leur liberté, parfois même leur vie, et quand, à l’exemple de ceux qui les jugeront demain, ils essaient de se tailler eux-mêmes leur lot de butin, ils ont, au moins, sur leurs modèles, l’avantage de payer de leur personne.

    Ce n’est pas sur eux, somme toute, que la responsabilité retombe, c’est sur la Société qui les corrompt, les exaspère et les opprime.

    Non ! ce n’est pas contre ces excommuniés, ces parias, ces maudits, — qui, demain, peut-être, épurés par le souffle vivifiant de la Révolution, redeviendront des citoyens utiles et probes, parce qu’ils n’auront plus intérêt à être le contraire, — ce n’est pas contre ceux-là que nous empruntons aux réacteurs leur sinistre devise : « Mort aux voleurs ! »

    Et ne sont-ils pas préférables à ces travailleurs qui à bout de ressources s’en vont mendier à tête basse — après avoir produit tant de richesses à la société — et n’ont pour tout courage que le suicide, au lieu de se venger sur cette bourgeoisie, qui est la cause de leur misère, puisqu’ils font tant que de faire le sacrifice de leur vie.

    Encore une fois, qui donc sont les voleurs ?

    Ah ! si facile est la réponse, longue serait l’énumération.

    Voleurs, les alchimistes des flibustes Mexicaine, Tunisienne, Égyptienne ou Tonkinoise, les Jeckers de l’empire, comme ceux de la République bourgeoise, qui, agiotant sur la chair à canon, — de toutes les marchandises les plus abondante et la moins chère ! — font métier de fabriquer de l’or avec du sang !

    Voleurs, les politiciens, leurs compères, qui, nouveaux Judas, leur vendent les fils du peuple, mais pour plus de trente deniers !

    Voleurs, les propriétaires, qui, non contents de s’être indûment approprié la jouissance exclusive du patrimoine commun, obligent encore les autres, traités par eux en vassaux, à leur payer tribut ou rançon !

    Voleurs, les Watrins affameurs, dont l’escarcelle est gonflée avec du travail non rémunéré !

    Voleurs, les marchands qui trompent sur le poids et la qualité, empoisonnant à petites doses ceux des consommateurs qui n’ont pas le moyen de se payer le luxe de denrées inoffensives !

    Voleurs, le repus fainéants dont l’indigestion s’achète au prix de jeûne organisé des pauvres !

    Voleurs, les seigneurs de la féodalité capitaliste, les barons du coffre-fort, du moellon, de la houille et du fer, dont l’insolente fortune et l’oisiveté crapuleuse sont faites de la misère, de la servitude et de la honte de générations entières !

    Voleurs, les fonctionnaires qui les défendent, budgétivores et buveurs de sueurs, policiers sans entrailles, parlementaires sans conscience, prêtres corrupteurs, magistrats d’Inquisition, soudards assassins, traineurs de sabre et faiseurs de lois, gens d’église, de caserne, de prétoire, de geôle et de lupanar, sangsues rapaces, aux millions de suçoirs, qui gardent l’Exploitation aux frais des exploités !

    Tous voleurs, ceux-là, qui, sans jamais mettre la main à la pâte, s’adjugent quand même la plus grosse part du gâteau !

    Ce sont eux, eux seuls, qui, vivant du bien d’autrui, des efforts et du labeur des autres, — lesquels meurent à la peine plus souvent qu’à leur tout, — consomment sans produire au détriment de ceux qui produisent tout en consommant à grand peine, — ce sont eux qui sont les voleurs, les pillards, les assassins !

    Il y a longtemps que la conscience populaire les a jugés et condamnés. Il n’y a plus qu’à les punir.

    Aux volés revient de droit cette mission justicière, et l’heure approche où ils se mettront en devoir de la remplir.

    Et ce ne sera pas seulement, alors, de la justice, ce ne seront pas seulement des représailles méritées, ce sera encore et surtout de la légitime défense.

    Mort aux voleurs !

    Le Groupe parisien de propagande anarchiste

    Genève. — Imprimerie Jurassienne.


    sources :

    Reprise mise à jour vers 1886 [1] ou peu après du placard publié dans Le Révolté du 4 février 1882.

    Exemplaire repris de :
    https://militants-anarchistes.info/spip.php?article13582 (qui date l’affiche de 1888)
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_voleurs_2.jpg

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).

    Notes

    [1L’affiche reprend de nouvelles références depuis sa prédécétrice ; dont
    — une référence à La loi instaurant la relégation des récidivistes, votée le 27 mai 1885 ;
    — une référence à Jules Watrin, sous-directeur d’une mine de charbon, dont la défenestration et le lynchage le 26 janvier 1886 est connue sous le nom de « watrinade de Decazeville ».


    1882

    [ 1901 & post]
    Affiches liées


    [Dynamite et Panama]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dynamite et Panama]. — London Londres : un groupe anarchiste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , rose ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : économie (généralités)  ; économie : transports  ; parlementarisme et antiparlementarisme  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France **  ; Panama
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Dynamite et Panama

    Il y a quelques semaines, la dynamite parlait. Sa forte voix, agréable à nos oreilles, faisait défaillir toute la haute pègre des dirigeants et des exploiteurs. La bande des politiciens à étiquette socialiste, genre Ferroul, fantoches révolutionnaires d’autrefois, braves encore loin du danger, opportunistes devant l’assiette au beurre, se montrait, dans sa lâcheté, plus abjecte encore que les bourgeois. Un de ces ôte-toi-de-là-que-je-m’y-mette, — son nom, Lons mérite de passer à la postérité, — ne proposait-il pas d’organiser l’assommade des anarchistes qui osent s’attaquer à la police ! Touchante fraternisation de la préfecture et du socialisme autoritaire.

    Le presse des pots-de-vin et des mouchardages, la presse des escrocs de finance, des charlatans politiques et des fonds secrétiers de tout poil, la presse qui s’agenouille devant Carnot, s’aplatit devant Q. de Baurepaire et couvre de fleurs le brigand galonné Dodds, massacreur de négresses, énumérait avec une hypocrite pitié les mouchards étripés. Elle larmoyait toute son encre, la gueuse qui enregistre froidement, chaque jour, les drames de la misère, les suicides de la faim, l’agonie des malheureux, broyés par notre organisation sociale.

    Une fois de plus, les gens honnêtes, — honnêtes à la façon du Grand Français de Lesseps, — hurlaient à l’anarchiste et demandaient l’extermination pure et simple du seul parti qui, luttant contre toute autorité, toute exploitation, tout mensonge, poursuive l’émancipation des êtres humains, l’affranchissement du travail, l’avènement d’une société sans maîtres.

    Ils ne parlaient pas, ces honnêtes gens, des victimes autrement intéressantes du patron, du propriétaire, du juge, des martyrs de la caserne dont on fait peu à peu des assassins après en avoir fait des souffre-douleurs. Ils ne rappelaient ni les trente cinq mille assassinés de la Semaine sanglante, ni les fusillés de Fourmies, ni les Tonkinois qu’on dépouille et les Dahoméennes qu’on éventre à l’ombre du frapeau français et au nom de la civilisation.

    Qu’ils ravalent leurs glapissements de chacals, car un commissariat pulvérisé et une demi-douzaine de mouchards écrabouillés sont un bien faible avant-goût des représailles qui les attendent. Les coups des justiciers seront d’autant plus terribles qu’ils sont dictés non par l’amour du sang, — que les bourgeois conservent le monopole de ce goût animal, — mais par l’amour de l’humanité que les anarchistes veulent rendre libre en la débarrassant des maîtres, heureuse en la purgeant des exploiteurs.

    Et comme la tourbe des policiers patentés et amateurs, des prostitués de la plume, des dirigeants et de ceux qui aspirent à le devenir foudroyait de loin l’anarchie, bredouillant les vieux clichés : patrie, ordre social, honneur, morale, voici qu’éclate, comme un coup de tonnerre, le scandale du Panama.

    Donc vous avez volé, vertueux Floquet, vous avez volé, inflexible Reinach, tout comme papa beau-père, vous avez volé révisionniste Laguerre, vous avez volé ex-ministre Proust, vous avez volé radical Clémenceau, vous avez volé Béral, vous avez volé Cassagnac, vous avez volé Sans-Leroy, vous tous, soutiens et souteneurs de la famille, la religion et la propriété (!) vous volé, tripoté, trafiqué, ruinant les crédules qui avaient mordu à l’hameçon de vos promesses.

    Elle va bien la valse des millions ! Monarchistes, conservateurs, opportunistes, radicaux, paillasses diversement bariolés qui se combattent sur les [tréteaux ?] de la Chambre, se désaltèrent, dans la coulisse, au même pot-de-vin.

    Et cependant, la Seine coule à deux pas du Palais-Bourbon. Peuple, qu’attends-tu pour y pousser cete racaille ?

    Eh bien, nous anarchistes, que les honnêtes gens de cette espèce appellent bandits et pourchassent comme des fauves, nous venons, une fois de plus, dire aux exploités, aux bernés, aux miséreux ce que nous voulons.

    Révision, non de la constitution, — que nous importe ce torche-cul ! — mais de l’ordre social tout entier. Plus de gouvernants nous emprisonnant dans leurs lois faites en dehors de nous et contre nous, plus de juges valets de tous les pouvoirs, plus d’armée, école d’assassinat, plus de prêtres abrutisseurs du peuple, plus de financiers et de patrons vivant en oisifs du labeur des esclaves.

    On peut subsister sans maîtres, n’en déplaise aux amoureux de la servitude, — ce n’est pas le gouvernement qui fait pousser le blé : il se contente de le taxer. les patrons, ô ouvriers bénévoles ! n’ont inventé ni le travail ni les machines, mais ils en profitent : le jour où vous prendrez possession de l’atelier où l’on vous exploite, pour travailler en commun à votre compte, vous n’aurez que des parasites de moins à nourrir, et la production, organisée par vous-même selon vos besoins, n’en sera que plus abondante.

    En place de toutes ces tyrannies, libre association des groupes travailleurs, se donnant la main par-dessus les cités et les frontières, reprise par tous de ce qui doit être à tous, possession commune (et non partage) de tout ce qui sert à produire, terre, mines, usines, outillage industriel, procédés scientifiques ; bien-être pour tous, pour tous aussi liberté, liberté tout entière, dussent quelques-uns en être aveuglés au début, comme des prisonniers rendus à la lumière du soleil !

    Pour arriver à la réalisation de cet idéal, esclaves, révoltez-vous. Les seules libertés que l’on obtienne sont celles qu’on prend, non celles qu’on mendie. Espérer des puissants qu’ils renonceront à leurs privilèges, des gouvernants, gardiens forcés du statu quo, qu’ils aideront les gouvernés à s’émanciper, est un leurre : leur situation même les enchaîne, Rothschild ne peut pas plus faire le bonheur de ceux qu’il vole, que Carnot réaliser la devise liberté — égalité, que Léon XIII proclamer la vérité scientifique. De par leur fonction, prolétaire ! ces hommes sont les ennemis naturels et tous ceux, quels qu’ils soient, qui les remplaceraient dans la même fonction, seraient tes ennemis aussi.

    Ce n’est pas seulement l’individu, c’est le rouage, l’institution même qu’il faut briser. Renverse le dirigeant mais non pour en établir un autre à la place ; chasse le patron de l’atelier mais pour en prendre possession avec tes frères de travail et non pour te donner un nouveau maître, même déguisé ; vomis le mensonge religieux mais que ce ne soit pas pour t’éprendre d’une religion nouvelle.

    Révoltez-vous ; en masse lorsque vous le pouvez ; individuellement quand le cœur, ou l’occasion fait défaut au plus grand nombre. Protestation soit, mais autrement que par ce dérisoire bulletin de vote. Grèves oui, mais grèves offensives, menaçantes, forçant les tyrans industriels à capituler, et non point grèves de mendiants. Guerre, certes, mais contre ceux qui vous oppriment à l’intérieur et non contre des peuples inoffensifs.

    Et ne vous dites pas que ce sont efforts perdus ; toutes ces insurrections, si infimes soient-elles, finiront, en se totalisant, par hâter l’heure de la révolution vengeresse.

    Un groupe anarchiste

    Imprimerie N. [Saish/Satish ?], Woburn Place, Londres


    sources :

    IN : dossier 4 M 2695 (archives départementales de Seine-Maritime).



    [Au peuple français]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple français]. — Toulon : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : politique internationale
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1789-1848  ; Russie
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Au peuple français

    Tiens, peuple de France, jamais tu n’étais tombé si bas ?

    Depuis qu’à travers les siècles tu traines ta vie lamentable, à côté de quelques heures de vraie grandeur, tu as connu bien des jours de lâche affaissement, bien des jours d’aveuglant délire, et des années durant tu en as gardé le rouge au front.

    Tu as courbé la tête sous d’atroces despotismes, tu as fléchi le genou devant la soutane des prêtres, tu as fait les croisades et tu as brulé des hérétiques, tu t’es esbaudi en place de Grève à voir écarteler la chair de tes enfants… Mais alors tu n’avais pas pris la Bastille.

    Plus tard un homme t’as dit : « Suis moi », et parce qu’il avait fière allure, un regard d’oiseau de proie et une vaillante épée, tu l’as suivi au bout du monde. Tu es revenu de cette équipée, have, sanglant, décharné, tes os te trouant la peau et sans regarder même, en ta lassitude, à qui tu tombais en partage. Ce fut comme une maitresse trop puissante pour tes reins et qui te les cassa. Mais en la suivant tu avais du moins l’excuse de la gloire et cette maîtresse te faisait honneur lorsqu’à son bras tu traversais l’Europe.

    Quelque temps après tu retrouvas dans le chignon d’une prostituée l’aigle qu’avait aux cheveux ta première femme, et comme un vieillard ensorcelé tu te laissas reprendre. Cette fois encore tu en vis de rudes. Après que cette catin t’eût mis à sec, ses maquereaux bellement t’étrillèrent.

    C’était la suite funeste d’un péché de jeunesse. Mais tu semblais sincèrement guéri de ton goût pour les filles. Tu juras de vivre sage et calme, sans plus songer aux escapades, qu’aux grands délices qui grisent et dont tu reviens la tête en sang comme les ivrognes qui trébuchent au bord des trottoirs. Tu brises même pour qu’il ne serve plus, l’aigle que trop pressée de fuir t’avait laissé la courtisane.

    Aujourd’hui ta fièvre t’a repris et c’est depuis qu’on t’a fait voir un aigle, un aigle noir cent fois plus hideux et plus féroce que celui des Bonaparte. Il a deux têtes. L’une de ses serres se crispe sur un globe et l’autre sur un glaive ; Mais aussi hideux qu’on le dessine, aussi repoussant qu’il apparaisse, en noir, sur la soie jaune des drapeaux, jamais il ne voudra dire assez de honte, de cruauté, ni de misère, représentant celui qui décime son peuple et qui l’affame. Ce ne sera pas le désir de la gloire qu’invoquera ton enthousiasme pour ce lâche et dont les hauts faits se mesurent aux potences qu’il dresse. Ce ne sera pas non plus l’excuse de la peur, toi qui sais comment se font les barricades et qui n’avais cette fois qu’à rester méprisant pour être digne !

    Dans un de tes bons jours tu avais composé un chant de révolte et tu l’entonnais chaque fois que tu partais en guerre pour une cause juste. Maintenant, ta Marseillaise, tu la brailles quand tu es ivre d’alcool, non plus de liberté et tu accouples ses fières mesures à la mélopée languissante gémie par les esclaves russes.

    Un jour dans ta colère, tu coupas la tète d’un roi. Cet homme était bon cependant, tu le reconnus, et plus malheureux que coupable. Mais tu ne voulus pas, et tu fis bien, qu’un seul puisse se trouver chez toi qui ait porté ce nom. Il n’y a pas encore longtemps que tu chassas les derniers descendants des monarchies défuntes, comme s’ils eussent vicié l’air où tu respires.

    Aujourd’hui, comme en une hâte de te prostituer, tu n’attends même pas que le tzar vienne en personne et te donne sa botte à lécher. C’est devant ses officiers que tu t’accroupis. Tu lasses leurs bras de présents, tu jonches leur route de fleurs, tu emplis leur ventre de mangeaille ; puis au paroxysme de ta démence tu leur conduis tes filles et tes sœurs pour que quelque chose de cette rare lamentable, victime et bourreau tout ensemble, te reste dans le sang.

    Et ceux pour qui fut trop forte l’émotion de te voir en cette fange et qui te crient leur rage, tu les assommais déjà quand on te les arracha des mains !

    Aussi sois désormais sans crainte, il ne tarderas pas à te rendre lui-même visite, le souverain livide, à qui la peur fait sauter sa plume dans les doigts, quand il signe derrière sa triple haie de gardes un ordre de supplice. Et peut-être, honneur suprême, s’installera-t-il chez toi, ce maudit que la vengeance guette au quatre coins d’Europe et qui doit tant rire à cette heure des puériles craintes que lui inspira le peuple régicide !

    Le calcul de tes maitres était bon et leurs ressources suffisantes puisque dans l’éblouissement des loges bariolées qu’ils t’agitèrent, comme aux taureaux, devant les yeux, la dernière lueur de ta raison vient de s’étendre. Et maintenant que tu es bien saoûl, tu ne comprends plus l’importance de ce qu’ils t’ont fait faire. Tu ne vois pas comme leur face exulte de tant de docilité, tu ne vois pas les vieux débris des tyrannies que tu as brisées reprendre courage devant ton enthousiasme imbécile pour la nation d’absolutisme, tu ne vois pas les prêtres, les démons noirs, se pendre aux cloches de l’Église quand l’amiral et son escorte entrent en une ville ! Pourvu que, ce ne soit pas ton chahutent de retrouver, barrant ta route, ces mêmes officiers, ces mêmes soldats russes, quand, revenu livide et repris d’un de tes grands frissons de liberté, tu voudras continuer l’œuvre qui est la tienne et qui consiste à briser les despotismes au lieu de les flagorner.

    Mais de tout cela, pour l’heure, tu ne te soucies guère, et si tu te recueilles un instant c’est pour regarder le char funèbre d’un de ceux qui jadis te menèrent au massacre. Une seule honte ne te suffisait pas pour remplir cette semaine, il t’en fallut deux.

    Donc, tu les as bien regardés les officiers venus de l’étranger pour déposer leur hommage sur le tombeau de celui qui fut dans le meurtre un haut dignitaire. Tu as compté les boutons de leur vareuse et les grains de leurs épaulettes, tu as frémi aux éclairs des casques, au scintillement des cuirasses.

    Tant mieux que tu les aie vus de près, car tu les reconnaitras peut-être quand ils te planteront leur latte dans les côtés.

    Tu t’es écrasé contre les murs pour leur laisser plus vaste le passage. De tes enfants, de tout petits ont roulé sous les fourgons ; d’autres ont dégringolé des arbres où ils s’étaient juchés pour mieux voir. Or, ces choses sont bien. Tant mieux qu’il y ait eu de ton sang dans ces funérailles et des lambeaux de ta chair aux loues de ce char. Sans un peu de ce liquide rouge qui coule de tes flancs, l’enterrement de ce massacreur d’hommes n’eut pas été logique.

    Et non seulement tu payes de ton sang le spectacle de ce cheval eu robe noire tenu en laisse derrière un corbillard et suivi, comme au cirque, par la foule des garçons d’écurie en voyants livrée, — mais tu exécutes surtout, de façon merveilleuse, la la consigne donnée.

    Les Russes avaient demandé qu’on ne les compromit pas. Il ne serait pas convenable, avait renchéri le gouvernement de rosser ses ennemis en si solennelle occurrence, donc reste calme ! Et pendant que dura cette funèbre et diplomatique mascarade, impassible, correct, le regard planté, dans celui de tes maitres, tu restas replié sur les jarrets, prêt à bondir, comme le caniche attendant un geste pour happer le morceau de sucre qui lui chatouille le museau.

    Bravo, peuple de France ! …

    Depuis que tu fais pleurer ceux qui t’aiment, tu n’étais jamais tombé si bas !

    Extrait de la Révolte


    sources :

    Affichette pour intérieur [encre noire sur papier blanc] lors d’une visite de l’escadre russe à Toulon en octobre 1893 ? (plutôt que de la visite de Nicolas II en 1896, postérieure à la parution de La Révolte (1887-1894).



    [Déclaration de soldats anarchistes]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Déclaration de soldats anarchistes]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 48 × 29 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Dahomey (ante Bénin )  ; France : histoire : 1871 (La Commune)  ; Indochine
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Déclaration de soldats anarchistes

    Travaillleurs,

    On nous a arrachés à nos familles, à nos amis, à l’atelier. Nous avons dû troquer notre blouse de travail contre le livrée officielle du meurtre.

    Malgré l’ignorance dans laquelle on nous maintient, nous savons que, chaque jour les opérations du tirage au sort (numérotage pour l’abattoir) sont troublées par des protestations contre le service militaire, protestations que plusieurs ont appuyées par des actes.

    Énergiques revendications de nos principes, refus de se prêter à la comédie du tirage, urnes renversées et brisées, autorités bafouées, gendarmes assommés, tricolores emblèmes capitalistes trainés dans la boue, manifestations anti-militaires défilant au son de la Carmagnole, etc., etc., voilà ce qui, à tous les coins de la France, fait voir à nos maîtres que nous les connaissons et qu’il ne nous en imposent plus.

    Souillé au Tonkin, souillé au Dahomey, souillé à Fourmies, l’uniforme militaire, livrée d’esclave assassin, ne nous inspire que de l’horreur et du dégoût.

    Nombre de nos camarades, plutôt que de revêtir cette livrée infâme, se sont enfuis et continueront dans les rangs ouvriers le bon combat pour l’affranchissement du peuple.

    Pour nous, prisonniers à la caserne, ce bagne que nous espérons bientôt faire flamber, nous y subissons les rigueurs d’une discipline aussi impitoyable qu’abrutissante, nous nous exposons à tous les dangers d’une répression d’autant plus cruelle qu’elle s’exerce contre des hommes conscients.

    Si nous restons dans cet enfer, nous y restons la rage au cœur, ulcérés par nos souffrances de chaque moment, par les injures des galonnés, les jours de prison, la perspective du Conseil de guerre ou de Biribi, par la menace des feux de peloton. Nous y restons avec notre haine mortelle de l’autorité, et guettant avec impatience l’heure de nous servir de nos armes contre nos bourreaux.

    l’idolâtrie patriotique ne nous séduit plus, ce mensonge a fait son temps. Nos cœurs na battent pas à l’espoir d’une tuerie entre peuples.

    Ce n’est pas de cette guerre-là que nous voulons.

    Nos maîtres, les gouvernants de tous pays, nos ennemis enfin, qui se sont partagé la terre comme s’il s’agissait d’une simple émission de Panama, eux dont la devise est diviser pour régner, et qui ont intérêt à endiguer le flot montant de la révolte, eux, les capitalistes, les parasites, les voleurs, eux, les lâches que la moindre cartouche de dynamite fait trembler malgré leur police, eux, qui se terrent dans leurs caves quand les autres se battent, sont les seuls intéressés à une guerre entre travailleurs.

    Ceux qui peinent et qui souffrent, que la besogne accable et que la faim tenaille, ceux qui travaillent pour enrichir les fainéants, ceux qui font tout et qui n’ont rien, les prolétaires, en un mot, qu’ils soient d’un pays où d’un autre, que le hasard les ait fait naître en deçà ou en delà de telle montagne ou de telle rivière, sont tous également exploités, tyrannisés, meurtris.

    Tous, nous n’avons qu’un ennemi commun : les exploiteurs de tous pays.

    Tous les exploiteurs, sans distinction : les exploiteurs économiques, c’est-à-dire les capitalistes, et les exploiteurs politiques, c’est-à-dire les gouvernants.

    Quelle distinction pourrait être faite entre ceux qui tiennent les peuples à la gorge et ceux qui les dépouillent ?

    Les uns et les autres, politiciens ou capitalistes, sont étroitement solidaires dans la perpétration commune de leurs cimes.

    Les détenteurs de la Propriété, ces voleurs, et les détenteurs du Pouvoir, ces meurtriers, se partagent fraternellement le butin.

    Fatalement complices, ils sont inséparables et doivent être renversés du même coup.

    Leur prestige disparaît et leur inquiétude, bien visible, est de bon augure.

    Ils sont une poignée, vous êtes des millions.

    Ils règnent par le mensonge et l’hypocrisie. Vous avez la force que vous donnent la conscience de vos droits et la haine accumulée en vous par de longs siècles de souffrances.

    La grève, surgissant de toutes parts, fait voir que vous en avez assez de votre misère toujours grandissante, de votre servitude, de vos humiliations.

    Vous ne voulez pas laisser vos femmes et vos enfants en proie aux tortures de la faim, pendant que la racaille bourgeoise consacre à l’orgie les millions volés au peuple.

    Nous savons cela et nous venons vous crier : « Courage ! ».

    Nos maîtres feraient volontiers une autre semaine sanglante, un nouveau ùai 71 plutôt que d’abandonner une parcelle de leurs privilèges.

    Nous sommes des soldats. C’est sur nous que la bourgeoisie compte pour la protéger et la défendre contre vos revendications.

    La bourgeoisie se trompe ! Nous sommes des vôtres. On n’est pas parvenu à pourrir notre cœur. Nous restons avec vous.

    Prolétaires,

    Nous nous souvenons de nos aînés qui, au 18 mars 71, passèrent dans les rangs du peuple révolté et collèrent au mur deux généraux.

    Quand, las d’être pressurés, volés, affamés, vous voudrez jeter bas la bourgeoisie, reprendre possession de la terre et des instruments de travail, quand vous voudrez jouir enfin de la liberté, avoir votre part de soleil, nous ne marcherons pas contre vous.

    Nos maîtres se sont déclarés satisfaits quand, à Fourmies, les Lebel dirigés sur le peuple, massacraient des ouvriers, blessaient femmes et enfants, trouaient la blanche poitrine d’une jeune fille.

    Nous n’imiterons pas ces soldats abrutis par la discipline.

    Nous serions des lâches, des traîtres, des assassins. Nous sommes des révoltés, des justiciers.

    Nous serons des vengeurs !

    Quand on nous donnera l’ordre de faire feu, nous dirigerons le canon de nos fusils sur les charognes galonnées qui nous commandent.

    Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie !

    Impr. de la Liberté, route de la Révolution


    sources :

    Rédigée par Weil au sein du club « L’Autonomie » de Londres ? et interdite en février 1893 (http://raforum.info/dissertations/IMG/pdf/Sources_imprimees.pdf p. 24).

    Édouard Walter, Fournier et Heitmann ont été poursuivis, à Saint-Omer, pour cette affiche diffusée en mars 1893.

    https://militants-anarchistes.info/?article13027
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/soldats_anarchistes.jpg











    [Conscrits]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Conscrits]. — Paris : AIA_ (Association Internationale Antimilitariste : 1904-ca1909) = Internationale Anti-Militaristische Vereeniging (IAMV), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; 121 × 82 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : BnF
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Almereyda, Miguel (1883-1917)  ; Bontemps, Arnold (1884-....)  ; Bosche, Nestor  ; Bousquet, Amédée (1867-1925)  ; Castagné, Ferdinand (1872-1953)  ; Chauvin, Paul (1865-1938)  ; Cipriani, Amilcare (1843-1918)  ; Clément, Léon (1974-....)  ; Coulais, Émile  ; Desplanques, Charles (1877-1951)  ; Dubéros, Raymond (1881-...)  ; Frontier, Jean  ; Garnery, Auguste (1865-1935)  ; Gohier, Urbain (1862-1951)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)  ; Hervé, Gustave (1871-1944)  ; Laporte, Émile  ; Le Blavec, Pierre (1868-....)  ; Le Guéry "Leguerry", Jules (1875-1937)  ; Lefevre [affiche rouge "conscrits"]  ; Merle, Eugène (1884-1946)  ; Mouton, René  ; Nicolet, Jules (1877-1955)  ; Numietska “Teutscher”, Félicie (1872-1951)  ; Pataud, Émile (1869-1935)  ; Perceau, Louis (1883-1942)  ; Rogeon, Lazare  ; Ryner, Han (1861-1938)  ; Sadrin, Roger (1878-...)  ; Tailhade, Laurent (1854-1919)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Association Internationale Antimilitariste des Travailleurs

    Conscrits

    Voici l’instant venu de payer votre dette à la patrie. Dans quelques jours vous allez abandonner tout ce qui vous est cher : familles, amis, amante, pour revêtir l’infâme libre militaire. Vous allez délaisser vos intérêts et votre travail pour vous embrigader dans le troupeau de brutes auquel on enseigne l’art de tuer.

    Comme nous l’avons fait les années précédentes pour vos aînés, nous venons à vous et vous [invitons ?] à réfléchir. Avant de renoncer définitivement à votre qualité d’homme, avant que votre raison n’ait complètement sombré dans ces bagnes déprimants que sont les casernes, penser à ce que vous aller faire.

    Travailleurs, vous vous devez avant tout à la classe ouvrière. La Patrie bourgeoise qui vous [réclame des années ?] de servitude et qui exige au besoin le sacrifice de votre existence, n’a jamais été pour vous qu’une marâtre.

    Vous ne lui devez ni dévouement ni obéissance.

    Quand on vous commandera de décharger vos fusils sur vos frères de misère — comme cela s’est produit à Chalon, à la Martinique, à Limoges — travailleurs, soldats de demain, vous n’hésiterez pas : vous obéirez. Vous tirerez, mais non sur vos camarades. Vous tirerez sur les soudards galonnés qui oseront vous donner de pareils ordres.

    Quand on vous enverra à la frontière défendre le coffre-fort des capitalistes contre d’autres travailleurs abusés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous ne marcherez pas. Toute guerre est criminelle. À l’ordre de mobilisation vous répondrez par la grève immédiate et par l’insurrection.

    Au premier Mai [1906 ?], peu d’entre vos camarades qui luttent contre l’oppression patronale affirmeront leur volonté de ne travailler que huit heures par jour. En cette revendication on vous demandera de noyer dans le sang cet élan l’indépendance et de dignité ouvrières. Mai là encore, conscrits, vous refuserez d’assumer ce rôle de basse police en proclamant l’étroite solidarité qui vous unit aux manifestants.

    Voila ce que vous ferez, conscrits. Voila ce qu’il vous faut, dès aujourd’hui, examiner.

    Songez bien que vous avez contracté des devoirs envers la classe à laquelle vous appartenez. Songez bien que votre intérêt est [intimement ?] lié à celui de tous les travailleurs.

    Manquer à ces devoirs, oublier ces intérêts, ce serait plus qu’une faiblesse, ce serait une trahison.

    Jeunes camarades, conscrits, vous ne [… ? les] espérances des travailleurs. Vous n’abandonnerez pas le peuple dont vous êtes. Vous ne trahirez pas la masse des exploités la vôtre !

    Le comité national :

    Amédée Bousquet. — Laurent Tailhade. — Clément. — Urbain Gohier. — Roger Sadrin. — Gustave Hervé. — Lefebvre. — C. Desplanques. — Miguel Almereyda. — Amilcare Cipriani. — Le Guéry. — Félicie Numietska. — Laporte. — Lazare Rogeon. — Georges Yvetot. — Pataud. — Louis Perceau. — Nestor Bosche. — Arnold Bontemps. — Le Blavec. — Han Ryner. — Castagné. — Louis Grandidier. — Dubéros. — Eugène Merle. — René Mouton. — M. Frontier. — Garnery. — P. Chauvin. — Nicolet. — Émile Coulais.

    La section du IVe arrondissement. — La section du Xe. — La section du XIIe. — La section du XVe. — La section du XVIIe. — La section du XVIIIe. — La section du XIXe. — la section du XXe. — La section d’Asnières. — La section d’Argenteuil. — La section de La Garenne-Colombes. — La section de Garges-Livry. — La section de Montreuil-sous-Bois. — La section de Nogent-le-Perreux. — La section de Saint-Denis.

    La section d’Arles. — La section d’Auxerre. — La section d’Avignon. — La section d’Alger. — La section d’Aix. — La section d’Amiens. — La section d’Agen. — La section d’Ajaccio. — La section d’Abbeville. — La section de Bordeaux. — La section de Beaune. — La section de Bourges. — La section de Brest. — La section de Chartres. — La section de [Courson ?]. — La section de Chantenay. — La section de Cherbourg. — La section de Dôle. — La section de Dijon. — La section [d’Estagel ?]. — La section de Firminy. — La section de Fourchambault. — La section de Hirson. — La section du Havre. — La section d’Issoudun. — La section de Lyon. — La section de Lille. — La section de La Seyne. — La section de La Ciotat. — La section de Montluçon. — La section de Montpellier. — La section de Marseille. — La section de Montereau. — La section de Misengrain-la-Forêt. — La section de Nice. — La section de Nîmes. — La section de Nancy. — La section de Nevers. — La section de Narbonne. — La section d’Orange. — La section d’Orléans. — La section de Perpignan. — La section de [Ra… ou Roubaix ?]. — La section de Reims. — La section de Rochefort. — La section de St-Étienne. — La section de St-Claude. — La section de St-Nazaire. — La section de Toulon. — La section de Trélazé. — La section de Tourcoing. — La section de Troyes. — La section de Villeurbanne. — La section de Valence.

    [Imprimerie de l’AIA. — … rue de …. ?] [marque syndicale]


    sources :

    http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41198560t/PUBLIC

    Est-ce l’« Affiche rouge » de 1905 mais indiquée 1906 par la BnF ? L’AIA a publié ce type d’affiche plusieurs années d’affilée avec procès à la suite.

    Texte de Wikipédia sur cette affiche (article Émile Pataud, vu le 1er novembre 2019) :

    « Appel aux conscrits »

    En octobre 1905, une affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre.

    L’affiche est signée de 31 noms dont Miguel Almereyda, Victor Camus, Amilcare Cipriani, Émile Coulais, Charles Desplanques, Auguste Garnery, Louis Grandidier, Jules Le Guéry, Eugène Merle, Félicie Numietska, Émile Pataud, Louis Perceau, Lazare Rogeon, Han Ryner, Roger Sadrin, Laurent Tailhade et Georges Yvetot.

    Vingt-huit des signataires (Han Ryner, Lefèvre et Laurent Tailhade ne sont pas poursuivis) sont inculpés.

    À l’issue du procès qui se déroule du 26 au 30 décembre 1905, deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans de prison. Émile Pataud est condamné à 1 an.



    image indisponible

    [Contre l’assaut patronal]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre l’assaut patronal]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières  ; travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre l’assaut patronal

    Aux travailleurs

    La croissance du mouvement syndical, au cours de ces dernières années, devait provoquer, de la part du patronat, une résistance désespérée. Résistance qui se manifeste — depuis quelques mois, — par une campagne contre les améliorations acquises par la classe ouvrière.

    C’est contre le Repos Hebdomadaire, contre la limitation à dis heures de la journée de travail, — contre le libre choix du médecin par les accidentés du travail, que sont dirigées, plus spécialement, les manœuvres patronales.

    Se moquant de la loi sur le Repos Hebdomadaire, les patrons ont, en grande majorité, refusé le repos à leur personnel. Ceux d’entre eux qui n’ont pas violé la loi n’ont obéi qu’à la pression des organisations syndicales. Aussi, aujourd’hui, grâce aux complicités intéressées d’une presse quotidienne, le patronat s’efforce d’enlever aux travailleurs les dernières garanties contenues dans la réforme du repos Hebdomadaire.

    D’un autre côté, sous l’hypocrite prétexte d’une crise de l’apprentissage, une campagne est menée en vue de faire disparaître l’obligation qui limite la durée du travail à dix heures, pour les ateliers mixtes. Et cependant, combien dérisoire est cette limitation ! Les patrons ayant recours à de nombreux subterfuges, — que tolèrent complaisamment les pouvoirs publics. Ici encore peut s’observer que cette limitation du temps du travail n’a été effective que par l’effort des syndicats.

    Quant au libre choix des médecins par les accidentés du travail, — libre choix qu’il ne devrait pas être possible de mettre en question ! — et que la classe ouvrière a réclamé pendant plus de vingt ans avant son obtention, la rapacité patronale veut la supprimer. Cette suppression entraînerait la disparition d’une garantie essentielle pour le blessé ; celui-ci serait alors mis dans un tel état d’infériorité qu’il serait la proie facile des médecins agissant sous l’ordre des Compagnies d’assurances. La campagne qui se poursuit dans ce but — tant dans la presse qu’au parlement — grâce aux millions des Compagnies d’assurances et des « Syndicats de garantie », ne doit pas triompher ! Le libre choix ne doit pas être supprimé ! Sa disparition remettrait entre les mains des morticoles sans conscience les travailleurs victimes d’accidents.

    Cette triple tentative de retour en arrière tend à enlever à la classe ouvrière quelques-unes des faibles garanties qu’elle a conquises au prix de durs efforts.

    Cette tentative constitue de la part du patronat une offensive à laquelle il nous faut répondre, — non par la défensive pure et simple, mais par une offensive plus vigoureuse.

    Travailleurs !

    Il nous faut immédiatement faire front aux manœuvres patronales, pour conserver les améliorations acquises et lutter pour en conquérir de nouvelles !

    Il nous faut songer à remédier à l’intense chômage dont pâtissent de nombreux travailleurs et, pour cela, poursuivre activement la réduction du temps de travail !

    Il nous faut, le Premier Mai approchant, — forts de l’élan que nous aura donné ce premier choc, — redoubler de vigueur et d’activité pour nos revendications !

    Il nous faut réduite le temps de travail !

    Il nous faut rendre absolument effectif le repos hebdomadaire !

    Il faut nous acheminer vers la conquête des huit heures !

    […]


    sources :

    Exemple d’une affiche [1906, 1907 ou 1908 ?], parmi d’autres, adressée aux Bourses du travail par la CGT sur la triple question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906, de la journée de 10 heures (loi de 1900) et des accidents de travail (loi du 9 avril 1898, modifiée en 1900) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 12-15).

    Dans la lignée des meetings eurent notamment eurent lieu les 28 et 29 avril 1908 dans les Bourses du travail de : Amiens, Lille, Tours, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Besançon, Nancy, Limoges.

    Notes

    [1Voir aussi : « Le 20 janvier ».



    image indisponible

    [Les retraites ouvrières : réponse au Sénat]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les retraites ouvrières : réponse au Sénat]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire  ; vieillesse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Réponse au Sénat

    Les retraites ouvrières

    En 1901, la Chambre des députés par un referendum, demandait aux organisations leur sentiment sur un projet de loi, déposé par le gouvernement, relatif aux Retraites ouvrières.

    Ce projet de loi était basé sur le système de la Capitalisation, qui consiste à accumuler pendant un quart de siècle les versements opérés. Après ce quart de siècle, les intérêts seuls des sommes accumulées sont distribués aux survivants.

    Le capital amassé, qui atteindrait au bas mot une quinzaine de milliards, resterait entre les mains de l’État qui le ferait fructifier à sa guise. En réalité, l’État, par ce système de drainage de capitaux, nous écraserait de nouveaux impôts pour continuer ses gaspillages scandaleux.

    De plus, par ce système, la classe ouvrière attendrait trente ans avant de bénéficier des versements effectués.

    Les organisations syndicales se prononcèrent, à la presque unanimité, contre un semblable projet, qu’elles qualifièrent à juste titre de colossale escroquerie.

    Elles affirmèrent que le droit social à la vie implique le devoir pour la société d’assurer le nécessaire aux vieillards et aux invalides.

    Elles marquèrent nettement leurs préférences pour le système des retraites ouvrières par la Répartition, qui consiste à distribuer aux ayant-droits, dans le cours de l’année 1908, les sommes recueillies dans le cours de l’année 1907… et ainsi de suite, d’année en année. De la sorte, le bénéfice des retraites est immédiat et les calculs démontrent que, par ce système, le taux de la retraite, immédiatement acquise à chaque vieillard, serait supérieur à la somme distribuée au bout de 25 à 30 ans, par l’escroquerie à la Capitalisation.

    Malgré l’unanime netteté des réponses qui, ayant été sollicitées auraient dû être prises en considération, la Chambre des députés adoptait il y a un an, un projet de loi, semblable en tous points, dans son principe, à celui qu’avaient condamné les organisations syndicales.

    La Chambre démontrait ainsi son profond mépris des volontés ouvrières et son désir d’assurer au gouvernement une source inépuisable de capitaux, d’un emploi incontrôlable. Car, il y a des précédents qui prouvent que l’État ne se ferait aucun scrupule de voler l’argent de la caisse des retraites : les Inscrits maritimes s’étaient constitué par leurs versements une caisse de retraites qui a été complètement vidée par les gouvernements successifs et aujourd’hui les Inscrits sont contraints de recourir à la grève générale pour obliger l’État à rétablir le fonctionnement normal de cette caisse de retraites.

    Par cet exemple, les travailleurs voient combien peu de confiance ils doivent avoir dans l’État qui ne manquerait pas de disposer à son gré de la caisse des retraites ouvrières, comme il a disposé pour son usage de celle des Inscrits maritimes.

    Aujourd’hui, le Sénat, imitant le procédé de la Chambre, adresse aux organisations un nouveau referendum où les questions s’entrelacent habilement, de manière à provoquer des réponses confuses pouvant lui permettre de prétendre que la classe ouvrière est hostile à l’assurance sociale.

    C’est un piège ! Les organisations syndicales sauront le déjouer ; pour cela, deux moyens s’offrent nous :
    Ou bien, traiter par le mépris le questionnaire du Sénat et n’y pas répondre.
    Ou bien, sans tenir compte de la forme du questionnaire, sans répondre directement à aucune des questions insidieuses posées, se borner à dire au Sénat :

    Nous voulons que les vieillards et les invalides aient leur existence assurée par une retraite suffisante ;
    Nous voulons cette retraite immédiate, par le système de la répartition ;
    Nous ne voulons pas du système de la capitalisation, parce qu’elle est une escroquerie et que l’exemple du vol de la caisse des Inscrits maritime nous montre quelles sont les intentions des dirigeants.

    Travailleurs,

    Il n’y a qu’un de ces deux moyens à notre disposition : garder le silence ou répondre dans la formule ci-dessus.

    Le Comité confédéral, saisi comme les autres organisations, du questionnaire du Sénat, en conformité du vote du congrès corporatif de Lyon, 1901, ayant trait aux retraites ouvrières, a, à l’unanimité, jugé de son devoir de rappeler les résolutions antérieures, inspirant la réponse ci-dessus et que nous soumettons à la discussion des organisations syndicales.

    Le Comité confédéral.


    sources :

    Cette première affiche (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 4-5), sera suivi de deux autres :
    — « L’escroquerie des Retraites » (1910) ;
    — « Leurs retraites et celles qu’ils nous offrent » (1910).


    1910
    Affiche liée




    [Aux patriotes repopulateurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux patriotes repopulateurs]. — Paris : Fédération universelle de la Régénération humaine, [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 44 × 62 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : contrôle des naissances  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bercy, Léon de (1857-1915)  ; Cesbron, G.  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)  ; Hardy, Georges (1870-1945)  ; Humbert, Eugène (1870-1944)  ; Huot, Marie (1846-1930)  ; Klotz-Forest, Dr  ; Kolney, Fernand (1868-1930)  ; Lanoff, Robert (1879-1960)  ; Lantoine, Albert (1869-1949)  ; Mac_, A.-F.  ; Marestan, Jean (1874-1951)  ; Marinont, Léon (1870ca-1943ca)  ; Marquès, Jeanne  ; Marquet, Pierre  ; Mascaux, Fernand (1868-1953)  ; Méric, Victor (1876-1933)  ; Meslier, Adrien (1868-1915)  ; Naquet, Alfred (1834-1916)  ; Roussel, Nelly (1878-1922)
    • Presse citée  : Génération consciente (1908-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération universelle de la Régénération humaine, 27, rue de la Duée, Paris (11e)

    L’exemple vient d’en haut

    À voir la formidable croisade dirigée contre la doctrine et les pratiques néo-malthusiennes par des personnalités appartenant au clergé, à l’armée, à la magistrature, à la politique, à l’industrie et à la presse, on pourrait quelquefois en conclure que cette doctrine est contraire à l’esprit même de notre temps, et ces pratiques, en opposition flagrante avec les mœurs de ceux qui se donnent comme formant exclusivement l’élite de la nation française.

    Cependant, à la lueur des faits, au regard des statistiques, les conclusions apparaissent tout autres ; et la pratique du néo-malthusisme par la classe privilégiée éclate, évidente. Voici, pour illustrer notre thèse, Quelle fut la progéniture des neuf personnes considérables qui se sont succédés à la Présidence de la Troisième République :

    Thiers, Adolphe… Néant,
    Mac-Mahon… Un fils,
    Grévy, Jules… Une fille,
    Sadi-Carnot… Deux fils et une fille,
    Casimir-Périer… Un fils et une fille,
    Faure, Félix… Deux filles,
    Loubet, Émile… Deux fils et une fille
    Fallières, Armand… Un fils et une fille,
    Poincaré, Raymond… Néant.

    Quatorze enfants pour neuf couples ! Quelle belle leçon de prévoyance sociale et de prudence parentale pour le malheureux prolétaire plongé dans la misère, la crasse et l’ignorance !

    Ces homes, vous les avez élus à la première magistrature du pays parce qu’ils vous semblaient représenter le mieux les vertus et la tradition du génie national. Eh bien ! nous avons le droit de dire qu’ils ont agi en néo-malthusiens convaincus et pratiquants : le peuple suivra sûrement l’enseignement de très haute moralité qu’ils lui donnent.

    Et maintenant, forgez donc des lois contre nous, poursuivez-nous, condamnez-nous ! Par la voix de vos orateurs et les colonnes de vos journaux, multipliez aux pauvres — écrasés déjà par trop d’enfants qu’ils n’ont pas su éviter — les exhortations à procréer aveuglément : rien ne prévaudra contre cet exemple !

    N.-B. — Que MM. les réactionnaires, monarchistes et césariens, ne se réjouissent point outre mesure : les pratiques néo-malthusiennes en haut lieu ne sont pas l’apanage exclusif des mœurs républicaines ! Sans remonter bien loin dans l’histoire, nous trouvons — encore que les charges familiales fussent bénéficiaires, ce qui n’était pas à dédaigner, au point de vue de la progéniture — que Louis XVI a eu trois enfants ; Napoléon 1er, un ; Louis XVIII, néant ; Charles X, deux ; Napoléon III, un. Seul Louis-Philippe fait exception à la règle ; cette exception a, d’ailleurs, en 1871, coûté la bagatelle de quarante millions à la République.

    Aux patriotes “Repopulateurs”

    La France ne se dépeuple pas

    années Nombre d’habitants
    1800 27.500.00
    1850 26.630.000
    1911 36.600.000

    C’est donc un mensonge impudent d’affirmer que notre pays se dépeuple puisque, dans l’espace de cent onze années, malgré l’amputation des deux provinces annexées en 1871, l’Alsace et la Lorraine, sa population s’est accrues de 12 millions 100.000 habitants.

    Le taux de la natalité décroit en Allemagne

    Périodes d’années Taux pour 1.000
    1841-1845 36,7
    1896-1900 36
    1911 28,7

    Soit, en soixante-dix ans, une diminution de 8 pour 1.000. Aussi avons-nous le droit d’espérer et de dire que, dans un avenir prochain, pour le plus grand bien de la paix entre les peuples civilisés, l’Allemagne aura rejoint la France sur la voie de la véritable sagesse.

    C’est un devoir pour tous ceux qui admettent la haute importance de la théorie néo-malthusienne et qui mettent en pratique ses précieux enseignements, de s’abonner et de procurer des abonnés à

    Génération consciente

    Organe de propagande pour la limitation volontaire des naissances

    Néo-malthusisme - Eugénisme. — Paraissant le premier de chaque mois

    Eugène Humbert, directeur

    Principaux collaborateurs : Léon de Bercy ; G. Cesbron ; Sébastien Faure ; Louis Grandidier ; G. Hardy ; Marie Huot ; Dr Klotz-Forest ; Fernand Kolney ; Robert Lanoff ; Albert Lantoine ; A ;-F. Mac ; Jean Marestan ; Léon Marinont ; Jeanne Marquès ; P. Marquet ; Dr Mascqux ; Victor Méric ; Dr Meslier ; Alfred Naquet ; Nelly Roussel, etc.

    Abonnement : France, 1 fr. 50 par an. — Extérieur, 1 fr. 80

    Administration : 27, rue de la Duée. paris (XXe) - Envoi gratuit d’un numéro sur demande

    Affiche d’intérieur, ne peut être apposée sur les murs que munie d’un timbre de 12 centimes

    Imprimerie spéciales de Génération consciente, Paris.


    sources :
     



    [Aux hommes de pensée et d’action libre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux hommes de pensée et d’action libre]. — Lyon : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 123 × 85 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : Mundaneum (Mons)
    • Liste des thèmes  : bagne  ; justice  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : guerres : Guerre mondiale , 2 (1939-1945)  ; Russie
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Comité de Défense Sociale
    (section lyonnaise)

    Aux hommes de pensée et d’action libre

    À l’heure où se termine le plus formidable conflit qui ait lancé les hommes contre les hommes, où se dresse le terrifiant bilan de cinq années d’hécatombes sans nom, où les forces du passé tendent de reconquérir l’autorité et rejeter bien loin les libertés acquises par nos pères dans le sang de nos révolutions.

    Il n’est que temps de jeter un regard sur la situation qui est faite aux hommes de pensée, aux classes travailleuses de ce pays.

    Que reste-t-il des grands principes posés par la Révolution Française, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen rédigée par l’Assemblée nationale du 26 août 1789 ?

    Rien !

    À la vieille féodalité, qui vit disparaitre ses privilèges dans la nuit du 4 Août, s’est substituée une véritable oligarchie capitaliste à qui va toute l’indulgence du pouvoir, et dont l’enrichissement sur des millions de cadavres porte le régime à son apogée.

    Aux humbles, aux travailleurs toutes les sévérités.

    Répression impitoyable envers tous les délits qui découlent de la triste situation qui leur est faite et de l’asservissement où sont tenues les masses travailleuses.

    Au voleur d’effets militaires : le bagne
    À l’industriel, au mercanti affameur : les honneurs

    La pensée libre est muselée.

    À tous ceux qui ne pensent pas au gré des maitres du jour, des tribunaux de classe appliquent impitoyablement par ordre des lois scélérates.

    Flageller le corps pour tuer l’esprit, telle est la tactique adoptée, cependant qu’une presse regorge d’insanités où s’étale, au milieu de stupides romans policiers pourvoyeurs de bagnes, la pornographie la plus effrontée.

    De nouveau la presse officielle regorge d’appels à la violence, au pillage du vaincu ; nous dénonçons le cynisme de ceux qui (pour leurs propres fins) ont attribué des buts antimilitaristes : la guerre, alors que leur traité maintient, quand il n’aggrave pas, l’impérialisme et le militarisme antérieurement existants, et laisse subsister toutes les violences sur les petites nationalités qui ne peuvent trouver en elles les armes nécessaires à la libération.

    L’équivoque n’a que trop duré.

    La loi ne sanctionne que la force et non le droit

    À la dictature gouvernementale, opposons celle de la raison, les millions de morts, les milliards partis en fumée, le deuil ; la misère dans les foyers, doivent sonner le glas de la société bourgeoise. À tous ceux qui, pour l’émancipation humaine, sentent battre un cœur sous leur poitrine, nous faisons appel pour travailler à l’avènement d’une société meilleure.

    Nous voulons :
    1° Que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
    Aucune distinction sociale ne peut être fondée sur l’utilité commune.
    Une égalité absolue de droite et de devoirs doit exister entre les individus des deux sexes.
    2° Abolition de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Abolition de la propriété individuelle. Retour à la communauté du sol et de tous les moyens de production et d’échange, au bénéfice de tous, tout individu valide devant apporter sa quote-part de travail utile.
    3° La société doit donner à tous les mêmes chances de développement, tant physique qu’intellectuel. Application rationnelle des méthodes de travail et d’enseignement.
    4° Liberté absolue de penser et d’expansion des idées, celle-ci porterait-elle atteinte au système social établi.

    Basant notre action sur ces déclarations, le Comité de Défense Sociale engage l’action pour :
    1. L’Abolition des lois scélérates ;
    2. Suppression des conseils de guerre et des bagnes militaires ;
    3. Amnistie pleine et entière pour toutes leurs victimes. Suppression du blocus de la Russie, coupable d’avoir voulu instaurer dans son milieu le régime de la liberté.

    Tous les camarades intellectuels et manuels sont invités à assister à nos réunions.

    Siège social : 86, cours Lafayette

    Placement gratuit au siège

    [marque syndicale] Lyon. — Imprimerie de Perrache. A. Traquet, 13, cours Suchet, Lyon — Tél. 63-68


    sources :
     


    [Pourquoi nous voulons la paix en Russie]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Pourquoi nous voulons la paix en Russie]. — Paris : ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) : Société des amis des peuples de Russie, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Russie  ; URSS
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Société des Amis des Peuples de Russie

    Association Républicaine des Anciens Combattants

    Pourquoi nous voulons la paix avec la Russie

    Malgré l’armistice, malgré les promesses données par les gouvernements alliés à maintes reprises, la guerre continue en Europe. Un combat implacable entre les puissances victorieuses et la Russie socialsite, est perpétué par la seule volonté des gouvernements français et anglais.

    Le monde civilisé proteste contre cette politique folle et sanglante. De tous les points des deux continents surgissent des réprobations. La protestation unanime de tous les peuples flétrit les artisans de la guerre prolongée.

    Nous voulons la paix avec la Russie :

    Parce que le peuple russe n’est l’ennemi d’aucun peuple, et ne menace personne ;

    Parce que les droits du peuple russe à disposer de lui-même sont aussi sacrés que ceux de tout autre peuple ;

    Parce que le peuple russe, par l’organe de ses représentants, et en […] a proposé la paix sans injustice ni violence ;

    Parce que le peuple russe s’est déclaré prêt, en donnant toutes les garanties possibles, d’accepter les plus grands sacrifices pour arrêter l’effusion de sang ;

    Parce que l’engagement du peuple russe d’assumer les dettes du tsarisme et de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des pays alliés, supprime jusqu’à l’apparence des prétextes invoqués pour le combattre ;

    Parce que le blocus de la Russie ne fait pas seulement périr des millions d’innocents, il aggrave la disette européenne et le renchérissement de la vie dont souffrent tous les peuples ;

    Parce que la France a besoin des matières premières et des produits que nous orre la Russie ;

    Parce que la France appauvrie et financièrement ruinée ne peut, sans trahir les intérêts des travailleurs, jeter encore des milliards dans le gouffre de la guerre.

    Paix à la Russie !

    Ouvriers et paysans français, répétez avec nous ce cri qui traduit ma révolte des consciences et la clairvoyance notion des intérêts de la France et de l’humanité.

    Les [… ?] [deux noms]

    Adhérez à la Société des Amis des Peuples de Russie, [adresse]

    Anciens combattants, adhérez à l’ARAC, [adresse]

    […] ARAC […]


    sources :
     


    [Debout contre le militarisme !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Debout contre le militarisme !]. — [S.l.] : Section française de l’Internationale Antimilitariste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 27 × 21 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Section française de l’Internationale Antimilitariste

    Debout contre le Militarisme !

    La classe 19 est toujours prête à être sacrifiée ainsi que les classes 20 et 21 pour l’annexion de la Ruhr, pour le profit de nos exploiteurs.

    La source du mal n’est pas encore tarie pour l’idole Argent !!!

    Il faut de nouvelles victimes, après 52 mois d’une effroyable boucherie où des millions d’hommes se sont massacrés sans savoir POURQUOI,

    Pendant que les Schneider, les Krupp, les Loucheur, les Vilgrain et autres barons de la finance s enrichissaient sur ces cadavres.

    PEUPLE ! peut-être demain sur l’ordre des bandits qui nous gouvernent, tu seras appelé pour une nouvelle boucherie.

    Accepteras-tu encore de revoir le sang couler en ruisseaux, les villages incendiés et les habitants s’enfuir en marchant sur des cadavres, suivis d’hommes transformés en brutes assassinant des vieillards, des femmes et des enfants au nom de patrie, du droit des peuples et de la civilisation ?

    Abandonneras-tu encore une fois ta dignité d’homme pour redevenir un bandit en uniforme commandé par des assassins galonnés.

    C’en est assez !!! N’accepte plus de redevenir un meurtrier et refuse de te rendre à l’ordre de Mobilisation !!!

    Et vous les mères, les épouses et les sœurs, donnez le courage à vos Fils, à vos Compagnons et à vos Frères de ne plus participer au massacre qui pour tous est le deuil, la douleur et la misère

    PEUPLE, désormais il ne suffit plus de manifestations platoniques et sans lendemain, mais il te faut répondre aux provocations des agents de la bourgeoisie par les moyens qu’ils emploient à ton égard,

    car les dix-sept millions de morts, victimes du capitalisme international, demandent justice et seule la révolution sociale pourra les venger.

    À bas la Guerre ! — À bas le Militarisme I

    Vive l’Anarchie !!

    Le groupe des réfractaires.


    sources :

    1921 ou 1923 ? Trouvé au Centre culturel libertaire de Lille (CCL).





    [Encore un innocent au bagne : sauvons Vial !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Encore un innocent au bagne : sauvons Vial !]. — [S.l.] : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 120 × 80 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : Mundaneum (Mons)
    • Liste des thèmes  : bagne  ; justice  ; pacifisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Brésil  ; États-Unis  ; guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918)
    • Noms cités (± liste positive)  : Sacco, Nicola (1891-1927)  ; Vanzetti, Bartolomeo (1888-1927)  ; Vial, Louis Paul (1886 ?-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte (avec espace à compléter) ]

    texte :

    Comité de Défense Sociale

    Encore un innocent au bagne

    Sauvons Vial !

    Pour avoir dit, 14 ans avant MM. Briand et Kellogg, que la guerre est un crime, Louis Paul Vial est au bagne depuis 1918.

    Qui est Paul Vial ?

    Un travailleur, un militant syndicaliste, un homme de cœur, un lutteur vaillant et généreux qui batailla à Lyon, sa ville natale, pendant de longues années au Syndicat des apprêteurs.

    Comme tant d’autres, il quitta les siens le 1 août 1914, pour répondre à l’ordre de mobilisation.

    Immédiatement il comprit le caractère véritable de la guerre. Blessé dès le début des hostilités, il jura de ne plus participer à la tuerie. Il déserta, non pour se soustraire au danger, mais pour mener une ardente campagne pacifiste pleine de périls.

    Pour ternir cette action toute idéaliste, pour se débarrasser à jamais de ce combattant de la paix, la justice civile, sous la pression des profiteurs de guerre, n’hésita pas à l’accuser d’un délit de droit commun aussi stupide que canaille. Vial n’en fut pas moins condamné à 8 ans de travaux forcés.

    Parachevant cette œuvre de haine, le Conseil de guerre de Lyon, docile aux ordres du trio Clemenceau, Mandel et Ignace, condamna Vial à 10 ans de travaux forcés pour son action pacifiste, sans confusion avec la première peine.

    Au bagne, Paul Vial est resté l’homme qu’il fut toujours dans la vie. Serviable et bon avec ses compagnons de chaîne, il attira par la dignité de son attitude, l’attention de deux gouverneurs de la Guyane qui intervinrent en sa faveur auprès des ministres de la Justice et des Colonies.

    Voulant reprendre sa place dans la lutte sociale Vial s’évada trois fois. Il fut repris. La dernière fois il fut livré par le Brésil pour son action en faveur de Sacco et Vazetti.

    Pour arracher Paul Vial du bagne, pour le rendre à sa femme, à son fils, à ses amis,

    Travailleurs manuels et intellectuels !
    Gens de cœur !
    Partisans du Pacte de Kellogg

    Sauvez Vial !


    sources :
     





    [Contre la guerre qui menace... Grand meeting]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre la guerre qui menace... Grand meeting]. — [S.l.] : la Patrie humaine, [ ?] (Cootypographie, impr. la). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier orange ) ; 80 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : guerre (généralités)  ; pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Texte. Le lieu et la date du Meeting sont laissés en blanc ]

    texte :

    Les Amis de La Patrie Humaine, 13, rue Grange-Batelière, Paris-IXe

    Contre la guerre qui menace

    Plus que jamais, la guerre menace.

    Les dangers de conflits se précisent.

    L’Internationale sanglante des armements qui mène le monde, détient partout le pouvoir, dirige l’opinion par la presse asservie, s’emploie à exaspérer les haines ou les malentendus entre les peuples, afin d’accélérer sa course aux armements et, dans sa soif exaspérée de profits, elle ne reculerait pas devant le déchaînement d’une catastrophe où l’humanité tout entière risquerait de disparaître.

    La guerre de demain, guerre par gaz de toute nature, bombes incendiaires, ou chargées de microbes bactériologiques, étendrait ses ravages, moins sur les armées en campagne que sur les populations sans défense à l’arrière.

    Femmes, vieillards, enfants personne ne serait épargné.

    Et contre cette guerre d’extermination, il n’y a pas de moyens de défense efficaces. Le savant professeur Langevin l’a affirmé.

    Ce serait bien cette fois la dernière des guerres, car l’humanité serait anéantie !

    Comment lutter contre les fauteurs de guerre empêcher la guerre qui vient… ?

    Tels sont les sujets qui seront traités au

    Grand Meeting

    qui aura lieu

    Le ………………………, à …………………………

    Salle ………………………

    Orateurs : …………………………

    Venez en masse pour réaliser le front des bones volontés contre la guerre

    Participation aux frais : …………… fr.

    Tous les samedis, lisez La Patrie Humaine (directeur : Victor Méric), le grand hebdomadaire du Pacifisme intégral — 13, rue Grange-Batelière, Paris-IXe. — Le numéro : 0 fr. 50. — En vente partout. — Abonnements : 6 mois, 13 fr. : 1 an, 25 fr.

    [marque syndicale] 81572 Imprimerie "La Cootypographie", 11, rue de Metz, Courbevoie (Seine)


    sources :
     


    [Antifascistes ! Défends-toi ! Vive la Commune !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Antifascistes ! Défends-toi ! Vive la Commune !]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 85 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : Mundaneum (Mons)
    • Liste des thèmes  : fascisme et antifascisme  ; lutte armée
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Antifascistes !

    Les anarchistes ne demandent pas la dissolution des ligues fascistes. Il serait vain de demander cela à un gouvernement qui est l’instrument même du fascisme.

    Car, qu’est-ce que le fascisme sinon l’aboutissement, le sommet de l’œuvre de toutes les tendances politiques ? Sinon aussi le refuge de tous les politiciens qui ont peur de la colère de ceux qu’ils ont grugés, volé ou assassinés ?

    Non, les anarchistes ne demanderont pas au gouvernement — qu’il soit blanc ou rouge — la suppression des bandits que le servent. les anarchistes savent trop que sou le prétexte de satisfaire à cette demande, ce gouvernement ne ferait que supprimer les dernières forces qui restent à la classe ouvrière. Nous considérons que la fascisme est imminent.

    Si la masse ne secoue pas son apathie, la dictature est inévitable

    Peuple !

    C’est à toi que nous demandons d’éviter ta plus grande humiliation. Il faut répondre à l’armement des ligues fascistes par l’armement du prolétariat.

    À bas toutes les politiques, tous les facteurs de fascisme !

    Un jour viendra où tu comprendras que ton salut n’était aps dans les manifestations platoniques de rues où un nombre imposant d’ouvriers ont été tués par les hordes de mercenaires sans aveux, mail qu’il était réellement dans la seule insurrection armée

    Défends-toi ! Vive la Commune !


    sources :

    Imprimé à Marseille ?




    [À tous les travailleurs, élections législatives, peuple réveille toi !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À tous les travailleurs, élections législatives, peuple réveille toi !]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier orange ) ; 85 × 62 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : action directe  ; délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme  ; patriotisme  ; Révolution [sociale]
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin humoristique (candidats escaladant le dos des bonnes poires pour s’asseoir sur le pouvoir et la patrie) ]

    texte :

    À tous les travailleurs, élections législatives

    Les Semailles : Quels qu’ils soient ! des promesses, encore des promesses, toujours des promesses

    La Récolte : de touts temps ! Scandales politiques financiers, 6 février ---, 12 février — décrets lois — misère — chômage — persécutions — Brest — Toulon — Limoges

    Surarmement, chauvinisme patriotique, menaces permanentes de guerres, dictatures des Banques et du Comité des Forges au service des 200 familles maitresses du patrimoine des Français

    Peuple réveille toi !

    Debout pour la libération totale. Réfléchis, agis, ne te donne plus de maîtres ! de chefs ! N’attends nul messie déiste ou politicien. La force est en toi-même, ta libération ne dépend que de ta propre volonté, tu peux disposer de l’arme la plus redoutée de tous les exploiteurs et des politiciens, brise leur dernier rempart et leur suprême espoir « qui est ta chaîne », le bulletin de vote. Fais la grève des électeurs, tout comme dans le cadre économique il n’y a que l’action directe : la grève expropriatrice.

    À toi de choisir ton sort ! être libre en faisant tes affaires toi-même ou être encore et toujours tondu, plumé, bafoué, sacrifié, à l’usine, aux champs, partout, en attendant les prochains champs de batailles de la guerre. « Si tu ne réagis pas. »

    S’il en était ou devait en être ainsi, aie la pudeur de ne plus gémir, de ne plus te plaindre, mais celle de te taire. Plus de frontières ni d’État. Contre la SDN des gouvernements autoritaires, pour la fédération internationale libertaire des peuples, la sereine Anarchie.

    Vive la Révolution sociale !

    Vu : le candidat.

    les Anarchistes.


    sources :
     


    [Aux grévistes]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux grévistes]. — Paris : FAF_ (Fédération anarchiste de langue française), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 85 × 62 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)  ; IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : armée  ; bagne  ; économie : transports  ; grève : grève générale  ; grève  ; justice  ; syndicalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Afrique du Nord *
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération anarchiste

    Aux grévistes

    Depuis quelques jours, par centaines de mille, vous laissez l’outil, affirmant par un geste superbe votre solidarité envers vos camarades cheminots lancés dans la lutte pour obtenir la nationalisation des chemins de fer, c’est-à-dire le profit pour la collectivité des efforts de nos camarades du Rail.

    Nous, anarchistes, qui clamons depuis si longtemps notre idéal de justice, de paix et de fraternité humaine, nous avons toujours eu la conviction que le jour où le peuple aurait la volonté, il briserait complètement ses chaines, vaincrait le capitalisme hideux qui nous accule à la misère, et instaurerait enfin cette ère de justice tant rêvée.

    Puisse-t-il être commencé de jour de libération du peuple par un grand geste de grève générale.

    Mais dans la lutte que vous menez contre le gouvernement, n’oubliez pas que depuis bientôt deux années, c’est-à-dire bien avant qu’il ne soit question de nationalisation, vous réclamiez dans les réunions et meetings

    l’amnistie

    Jusqu’ici, nous n’avons jamais obtenu des maîtres qui nous gouvernent avec tant d’incapacité, que des caricatures de cette amnistie que nous voulions si large puisqu’elle n’eut représenté qu’une simple mesure de justice.

    Peuple souviens-toi

    qu’à l’heure où tu liras ces lignes, tes enfants, tes fils, tes pères crèvent là-bas sous le soleil d’Afrique.

    À l’instant précis où ton cœur palpitera, souviens-toi que d’autres hommes, tes frères meurent sous les coups de gardes-chiourmes en France !

    C’est en leur nom que nous venons te supplier, peuple si docile aux heures de guerre et chez le percepteur, peuple tant bafoué, tant invoqué, nous avons encore confiance en toi et quand même.

    Écoute les hurlements de douleur de Biribi ! Écoute les complaintes d’épouvante des bagnards ! Écoute les cris de rage qui sortent des pénitenciers ! On égorge en Afrique ! On assassine dans les cachots ! Là-bas, derrière les murs des prisons, le sang coule à plains flots, les yeux sont arrachés, les poitrines défoncées, les bras tordus.

    Écoute encore peuple

    […]

    Camarades, […]

    Conscients de votre force, vous prendrez l’engagement de ne reprendre le travail qu’à cette condition formelle et vous imposerez à nos gouvernants

    l’amnistie générale

    […] […]


    sources :
     


    [La faillite du Front populaire est consommée]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La faillite du Front populaire est consommée]. — Paris : JAC (Jeunesse anarchiste communiste) : UA__ - UAC_ - UACR (Union anarchiste… [communiste] [révolutionnaire]), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 28 × 22 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : collection particulière
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; socialisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne  ; Espagne : histoire : 1936-1939  ; Tunisie
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Jeunesse Anarchiste Communiste

    La faillite du Front populaire est consommée

    Les crédits de guerre sont gonflés de nouveaux milliards.
    La préparation militaire obligatoire va être votée.
    Les ligues fascistes s’organisent, s’arment et provoquent ouvertement.
    Les avantages conquis en juin sont rognés peu à peu.
    La pause est en réalité le retour à la collaboration de classes.
    Le Front populaire pratique une politique d’Union nationale.
    Les représentants de l’industire patronale, Gignoux et Paul Reynaud, l’en félicitent publiquement.
    Mais du sang ouvrier est sur les mains du gouvernement.
    À Metlaoui, vingt grévistes tunisiens ont été assassinés. À Clichy, six travailleurs ont été massacrés par la garde mobile de Dormy.
    La preuve est faite que le ministère de gauche est en réalité un ministère de la bourgeoisie.
    La désillusion de la classe ouvrière ne doit pas profiter aux fascistes démagogues de Doriot ou de La Rocque !
    Il faut non reculer, mais accentuer l’action offensive.
    Il est temps qu’une politique prolétarienne indépendante soit menée.
    Nous appelons les jeunes socialistes, communistes, membres des jeunes qui n’abandonnent pas leurs doctrines révolutionnaires, à créer avec la Jeunesse Anarchiste Communiste
     

    le Front Révolutionnaire de la Jeunesse

     
    Contre la guerre, l’Union sacrée et la préparation militaire.
    Contre la politique de paix sociale.
    Pour la création de milices ouvrières.
    Pour le soutien effectif et pratique de la Révolution Espagnole par des manifestations de rues et la grève.

    Siège de la JAC, rue de Bondy, Paris Xe — Tous les jeudis, lisez Le Libertaire, organe de l’Union anarchiste, 0.50 le numéro


    sources :
     





    [Mobilisation générale… pour la paix]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mobilisation générale… pour la paix]. — Paris : Centre syndical d’action contre la guerre : LICP (Ligue internationale des combattants de la paix) : la Patrie humaine : SIA_ (Solidaridad internacional antifascista - Solidarité internationale antifasciste) : UA__ - UAC_ - UACR (Union anarchiste… [communiste] [révolutionnaire]) ; [et al.], [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 158 × 98 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Patrie humaine
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Centre syndical d’action contre la guerre

    Ligue des Mères pour la Paix. - Ligue Internationale des Combattants de la Paix. - Union Anarchiste. - Patrie Humaine. - SIA. -Parti Socialiste Ouvrier et Paysan. - JEUNES. - Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes.

    Mobilisation générale… pour la paix

    Rien n’est encore perdu !

    Sous l’égide du Centre syndical d’action contre la guerre, nous appelons le peuple travailleur de France à faire un vaste effort pour sauver la Paix.

    La guerre ne résoudrait rien. Elle serait un suicide collectif. Nous ne voulons pas sacrifier des millions de vies humaines pour le maintien du traité de Versailles, ni pour des rivalités impérialistes.

    On ment au peuple quand on le pousse à la guerre pour défendre la Tchécoslovaquie. La première victime d’un conflit armé serait le peuple tchécoslovaque lui-même.

    Il y a quelques jours, un accord avait été conclu pour le règlement de la question des minorités. Permettrez-vous, aujourd’hui, que pour des raisons de procédure et de prestige (évacuation de territoires, etc.), on noie l’Europe dans le sang ?

    Non ! Plus que jamais, la question doit être réglée par des négociations pacifiques.

    Que par leur sang-froid les travailleurs de France résistent à la marée quotidienne de fausses nouvelles et d’excitations guerrières, d’où qu’elles viennent.

    Ouvriers et Paysans, nous avons tout à perdre dans la guerre.

    Passons à l’action pour l’éviter.

    Exigeons du gouvernement qu’il poursuive inlassablement les plus grands efforts pour maintenir la paix. Le peuple de France doit le pousser à tout oser dans cette voie.

    Il ne s’agit pas de tout céder à Hitler. Il s’agit de mettre fin en Europe Centrale à une situation impossible, pour ouvrir enfin une voie à la paix désarmée.

    Il est faux de dire qu’on détruira le fascisme-par la guerre qui, au contraire, étendrait les dictatures à l’Europe entière.

    Il n’y a pas de déshonneur à négocier. Le déshonneur serait de ne pas tout faire pour empêcher le conflit.

    Rien n’est perdu... à la condition de nous mobiliser tous contre la guerre.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale du Centre syndical d’action contre la guerre.


    sources :

    Site de vente en ligne.

    Affiche — avec son texte — annoncée dans Le Libertaire : organe hebdomadaire de l’Union anarchiste n° 621 (43e année, 4e série, jeudi 29 septembres 1938), dans la rubrique « SIA ». 10.000 exemplaires tirés en affiches, 200.000 en tract. 4.000 affiches et 50.000 tracts seront saisis par la police ; Juin (rédacteur au Peuple) et Louis Lecoin (SIA) sont poursuivi par la justice.



    [Sauvons l’Espagne antifasciste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sauvons l’Espagne antifasciste]. — Paris : Comité pour l’Espagne libre, [ ?] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; 40 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : collection particulière
    • Liste des thèmes  : fascisme et antifascisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne  ; Espagne : histoire : 1936-1939
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


     
    texte :

    Comité pour l’Espagne Libre

    Siège central : 26, rue de Crussel, paris XIe — Téléphone : Roquette 73-96

    Sauvons l’Espagne antifasciste

    Le grand drame qui se prolonge de l’autre côté des Pyrénées nécessite un effort accru de tous ceux qui sont attachés à la cause de l’émancipation humaine.

    Camarades antifascistes,

    Le Comité pour l’Espagne Libre vous demande de retenir l’adresse de son Centre Local sité :

    [espace vide à remplir]

    Notre Comité qui a adopté 200 enfants espagnols dont les parents ont été assassinés à Madrid et à Malaga par les mercenaires de Franco, soutient également les populations éprouvées par la guerre civile.

    Nos transports par camions constituent un service rapide qui assure le ravitaillement en vivres, vêtements et médicaments aux régions les plus nécessiteuses.

    Pensez, camarades antifascistes, à ce peuple qui lutte vaillamment pour défendre sa liberté et la nôtre contre la barbarie fasciste. Songez aux innocentes victimes, aux orphelins sans pain et sans abri. Manifestez-leur votre solidarité par des actes ; contribuez à remplir nos camions qui leur apporteront l’aide matérielle dont ils ont tant besoin. Rendez-nous visite, apportez-nous vos dons.

    À tous, merci !

    Le Centre local du Comité pour l’Espagne Libre

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale du Comité pour l’Espagne Libre


    sources :

    Au dos, date au tampon encreur : « le 30 mars 1938 » (coll. part.).



    [19 juillet 1936]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    19 juillet 1936]. — Cordes : JEL_ (Junta española de liberación), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : exil et exilés  ; fascisme et antifascisme  ; politique internationale
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne : histoire : 1936-1939  ; Espagne : histoire : 1939-1975
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Junta española de liberación

    Cordes (Tarn)

    19 juillet 1936

    Jour historique pour le peuple espagnol, celui qui fit face à la plus grande bataille contre le fascisme international, pour la défense de sa République et de la démocratie mondiale.

    Voici l’héritage laissé au peuple espagnol par le dictateur nazi, Franco, depuis son triomphe obtenu grâce à l’aide de ses maîtres-criminels, Hitler et Mussolini :
    — des milliers de morts ;
    — des milliers d’emprisonnés ;
    — des bataillons de travailleurs forcés.

    Partout des geôles, de la misère, des camps de concentration comme à Buckenwald [Buchenwald].

    Sa politique extérieure : Division bleue… Tanger… Gibraltar… et 1.000.000 de baïonnettes pour défendre Berlin…

    Pour la libération de la République espagnole, pour la liberté de l’Espagne, nous, la JLE demandons au gouvernement du Général de Gaulle la rupture immédiate des relations diplomatiques avec la dernière demeure du fascisme international : l’Espagne franquiste.

    Vive les Nations Unies !

    La délégation de Cordes de la JLE


    sources :

    Affiche signalée dans le livre Républicains espagnols en Midi-Pyrénées : exil, histoire, et mémoire, ouvrage collectif, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2005, p. 323, avec cette présentation :

    Dans les années 1944-1945.
    Une affiche des Jeunesses Libertaires Espagnoles de Cordes-sur-Ciel [1]. Les réfugiés espagnols croyaient encore à une chute imminente de la dictature franquiste….

    Si des anarchistes ont participé à la Junte anti franquiste et anti-communiste, il n’est toutefois pas sur que JLE signifie Jeunesse(s) libertaire(s) espagnole(s).

    Notes

    [1Ce nom est une création littéraire de 1947 et le nom officiel de la commune depuis 1993





    [Gli anarchici dopo il 2 giugno e dopo l’amnistia]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Gli anarchici dopo il 2 giugno e dopo l’amnistia]. — Forlì Forlì, Forly : l’ Aurora, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier gris ) ; 48 × 34 cm.

    • Affiches par pays  : Italie
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (manifeste), supplément à « L’Aurora » n. 4 ]

    texte :

    Gli anarchici dopo il 2 giugno e dopo l’amnistia

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici considerano che da tali genitori non poteva nascere che una tale situazione, republicana di forma, vecchio regime di sostanza ; una republica vergognosa di sè, questuante pietà dal carnefici degli antifascisti ; amnistiante, anche in sede di governo provvisorio, la masnada infame che l’esarchia aveva incarcerata nell’ora in cui il popolo poteva farsi anarchicamente giustizia da sè ; come anarchicamente l’aveva già fatto in un primo temp.

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Di fronte ai fallimentari risultati della politica esarchica, gli anarchici […]

    Non eletti, non elettori ieri, sui piano del macchinismo statale ; ma presenti sempre ed astensionisti […]

    ***

    Non eletti nè elettori, nemmeno domani, gli anarchici ancora una volta dicono ai proletari, agli uomini liberi di ogni classe : la salute è in noi, […]

    Concluderemo coll’ osservare che anche i fatti in maturazione già smentiscono il miracolismo di quei bene intenzioni […]

    Viva la rivoluzione sociale !

    Supplemento all’Aurora N. 4 - Corso Diaz, 60 - Forlì


    traduction :

    Supplément à L’Aurora n° 4.


    sources :
     





    [Congreso sindical nacional]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Congreso sindical nacional]. — Santiago de Chile Santiago du Chili : Comité de recuperación sindical (1958-....), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 55 × 38 cm.

    • Affiches par pays  : Chili
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : mouvement ouvrier
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : exposition
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (deux ouvriers une main levée, une autre serrée à celle du voisin) ]

    texte :

    Congreso sindical nacional

    21 y 22 de noviembre

    ¡Trabajadores de Chile !

    Comité de recuperación sindical

    Uníos en el Comité de recuperación sindical para crear una autentica organización capaz de luchar por vuestras justas reinvindicaciones, al margen de partidos políticos, gobierno, patrones y cualquier otra ingerencia que amenace la libertad sindical, aso provenga de aquellos, de los totalitarios o de los imperialistas


    sources :

    1959 si samedi 21 et dimanche 22 novembre.